Longinus me justifia avec brio la raison pour laquelle De La Fonte ne s'imposait pas le code des rimes. Rapprocher l'œuvre du publique pour que cette dernière soit plus compréhensible.

Après les nombreuses pièces passées, nous arpentâmes un couloir aux moulures raffinées et peintures rafraichies.

Mon compagnon me complimenta sur le fait que je n'avais pas perdu de mon charme et me fit un baisé à la main des plus délicats. Il avait cette façon d'être extrêmement respectueux en public et de devenir beaucoup plus entreprenant en privé. Si on ne connaissait pas le loup qui dort, on ne s'en douterait pas ...

Viktor apparut dans la chambre après avoir marqué sa présence avant d'ouvrir, déposant les vêtements et repartit en nous saluant une dernière fois. Je découvris une robe en soie rose pâle. Je tournai le dos à Longinus et me changeai en même temps que lui. Le décolleté laissait percevoir les atouts de la femme sans pour autant être vulgaire. La coupe du bas s'allongeait à l'arrière pour devenir un peu plus court à l'avant.

Je pivotai de nouveau pour admirer Mon Amant qui était en train d'enlever sa chemise, laissant apparaitre des muscles marqués par différentes cicatrices plus ou moins profondes, témoignage d'un vécu de guerrier.

"Alors, Longinus cette robe vous plait-il ?"

Je m'admirai dans le reflet d'une glace contre le mur opposé à la porte m'amusant à relever, tourner, mettre en chignon mes cheveux tout en jugeant de la meilleure coiffure possible.

Je me déshabillai une fois Viktor parti, et j'en profitai pour me rincer le corps d'une serviette trempée. Les traces de sang dans les cheveux et sur le visage ne feraient pas du plus bel effet.

Une fois propre Lyssena sollicita mon attention pour que j'estime la qualité de sa robe. Robe très bien choisie, le rose pâle s'accordant à merveille avec le teint de la jeune femme. Ses formes étaient élégamment mises en valeur, sans aucune vulgarité. Elle était réellement très belle.

Elle chercha alors la coiffure idéale, tournoyant devant le miroir d'une façon très féminine.

"Vous êtes exquise, et vos goûts ont le mérite de dépasser les attentes les plus exigeantes."

Quant à moi j'enfilai une chemise blanche à jabot, qu'un gilet de velours noir vint compléter pour rendre plus solennel. Un pantalon de velours noir accompagna l'ensemble, classique mais d'une authentique efficacité. Je ne m'armai point, n'en voyant pas le besoin pour une soirée de théâtre. Du moins ne pris-je que l'arme de Driftère, plus aisément dissimulable dans le veston.

J'allai rejoindre ma belle devant la glace, fixant un catogan dans ma chevelure pour la discipliner quelques peu. Ne manquait plus qu'un long manteau cocher, mais j'en avais vu à l'entrée de la demeure, sur des portes-manteaux.

Alors qu'elle était concentrée à se maquiller, je posai mes mains délicatement sur les hanches de Lyssena, me postant derrière elle. Je nous observai un instant dans le miroir, tous deux bien habillés de de bonne humeur. Mon cœur remua dans ma poitrine, alors que je réalisai que je me sentais réellement bien avec elle. Et que je voulais vraiment que cette émotion ne s'échappe pas de moi, qu'elle reste en moi, qu'elle continue de me rendre vivant...

Longinus m'observa longuement et me complimenta. A ses yeux je paraissais être une belle créature. Chose agréable.

"Et bien très cher, je vous retourne le compliment. Cette chemise vous va à ravir."

Il vint alors se poster derrière moi, ses mains sur mes hanches, le regard dans la glace, observant le couple que nous formions. Je pris les premiers cheveux du dessus et les mis en chignon par des artifices que seul les femmes avaient le secret laissant ainsi la plus grande partie de la chevelure sur les épaules.

Je souris à mon compagnon à travers le miroir, il paraissait calme et bien, je l'étais aussi. Subissait-il entièrement mes sentiments, au fond avait-il perdu le gout d'en avoir ? Quand mes pensées revenaient à ce sujet j'étais quelque peu gênée par le fait de lui prêter mes sentiments, ne lui laissant aucune liberté et aucun choix. Puisqu'après tout, nous étions dictés par nos émotions ...

Je chassai ses longues réflexions de ma tête en me retournant vers Longinus. Je l'observai et réajustai le haut de sa chemise, profitant pour passer mes doigts dans ses cheveux sombres.

"Mes cheveux sont à présent aussi noirs que les vôtre, curieux changement vous ne trouvez pas ?"

La belle me complimenta à son tour, ce qui me vint droit au cœur. Un instant je repensai à mon bras noir et purulent, me rendant compte que je l'avais peu à peu accepté, grâce à elle une fois encore. Je n'hésitai plus à le montrer avec elle, ni-même à m'en servir pour des actions plus ou moins intimes.

Elle réajusta mon col, puis me parla de sa chevelure, qui avait perdu sa blondeur pour se retrouver noire de geai. Le contact avec moi et ma magie en avions-nous conclu. Et cela lui allait à ravir, mettant en avant un visage délicat et subtil.

"Oui, nous sommes à présent beaucoup plus proches que nombre de mortels."

Plus proches certes, mais étions nous pour autant un vrai couple? Je n'avais jamais pensé à rendre les choses vraiment sérieuses, ou plutôt je fuyais l'idée. Je redoutai que mes sentiments ne viennent que d'elle. Mais était-ce vraiment important? Je ne souffrais plus comme avant, mon âme n'était plus déchirée par les remords et un passé trop lourd. Perdre ce que j'étais n'était pas si cruel que ça, au contraire c'était un cadeau qu'elle me faisait.

Mais si jamais le collier venait à disparaître, resterais-je dans cet état? Aurai-je encore besoin d'elle? Ne reviendrai-je pas le monstre sans cœur que j'étais? Je coupai court à mes réflexions. Peu importait le futur, le moment présent était clément. Calme avant la tempête, ou retraite de la souffrance, cela ne comptait pas.

"Et si nous y allions? J'aurais bien fait venir un cocher mais la nuit semble douce, et cela nous permettra de plus profiter de l'instant."

Longinus nous trouva beaucoup plus proches avec ma nouvelle couleur noire de geai. Je trouvai le changement joli, mais regrettai tout de même ma chevelure d'or, héritage de mes origines. Origines qui, par cette nouvelle teinte entre autre s'effaçait peu à peu de moi pour me donner une nature plus sombre, une nouvelle perspective loin des sentiers battues que je m'étais décidée d'emprunter.

Le temps s'écoulait à une vitesse folle et la nuit nous dévoila ses premières étoiles effaçant le soleil lointain partit se coucher dans la pénombre naissante.

Longinus me demanda donc d'y aller. Il m'excusa de ne pas avoir pris de cocher, mais la nuit paraissait si douce que prendre une voiture aurait quelque peu gâché le moment.

Je pris de nouveau le châle délaissé sur le lit et sortit après savoir pris la main de mon compagnon pour le mener à la sortie du Manoir. Nous croisâmes Viktor dans les escaliers brillants, occupés à faire marcher la demeure et lui donner ses derniers éclats.

"Bonne soirée à vous."

Je lui dédiai un sourire et lui adresser les mêmes paroles. Pour un ... être non humain, il était sympathique et peut-être qu'au fond nous ne craignions rien avec lui. Il était même très utile dans la maison s'occupant de tout. Un véritable majordome.

"Longinus, il va falloir penser à faire quelques emplettes. Les vêtements vont vite manquer et les armoires sont beaucoup trop vides à mon gout ..."

Lyssena salua le majordome tandis que nous sortions du manoir. Elle semblait déjà plus l'apprécier. Quant à moi j'aurais quelques questions à lui poser quand nous aurions plus de temps. L'elfe m'exprima alors son idée d'aller compléter les armoires un peu vide. La coquetterie des femmes ne semblaient pas réservée aux humaines...

Je lui exprimai on assentiment, me demandant même si cela ne pourrait pas profiter à notre nouvel organisation.

Nous traversâmes les jardins, désormais beaux il faut l'avouer, du manoir, avant de nous diriger vers des lieux plus animés.

"J'ai grand hâte de découvrir les nouveaux acteurs que De La Fonte a choisis."

Nous nous éloignâmes ainsi de notre havre, entrant dans une légère brume, tombée avec la nuit. Seuls nos pas résonnaient sur le pavé, nous informant que nous étions bel et bien seuls. Du moins c'était ce que je pensais, et baisser ma garde fut une erreur.

Une violente douleur me saisit sans prévenir, me perforant chaque membre et chaque muscle, me jetant à terre. Mes mains désespérées tentèrent d'arracher le collier, sans bien-sûr pouvoir faire quoi que ce soit. Mes yeux se révulsèrent, et je tentai de crier sans qu'aucun son ne jaillisse de ma gorge.

Je ne vis pas les trois ombres se rapprocher de nous. Je ne les vis pas utiliser leur sombre magie pour hypnotiser Lyssena. Je ne les sentis pas me saisir et me jeter à l'arrière d'une voiture... Je ne vis bientôt plus rien...

Venant du Cimetière de Tulorim.

Longinus m'enserra délicatement, une étreinte qui était rassurante malgré les souvenirs de ces derniers évènements. Je ne le refusai donc pas, touchant du bout des doigts cette main à mon épaule.

Nous passâmes rapidement le cimetière débouchant sur les rebords de la ville. Une douce brise faisait voler mes cheveux sombres tâchées de sang. Nous traversâmes l'axe central passant par un marché désert à cette heure aussi tardive ainsi que la zone de Tir à l'arc situé à proximité de la place.

Les rues défilaient sous nos yeux bien trop fatigués pour apporter une quelconque attention aux voleurs qui décoraient cette ville humaine. Les jambes lourdes je progressai avec rapidité ne rêvant que du lit à baldaquin aux draps de soie.

Après avoir emprunté le chemin nous arrivâmes au portail de fer qui s'ouvrit à nous. La demeure était ma foi de toute beauté et le parc avait fier allure.

"Il ne manquerait plus qu'un jardin pour s'occuper pendant nos prochains temps libres ..."

Me réplique n'était pas vraiment adressée à Longinus, mais j'avais ce besoin fou de communiquer. Ces mêmes images tournaient dans ma tête et j'essayai donc de trouver une nouvelle activité pour échapper à mon esprit.

Le parc fut rapidement parcouru et nous passâmes bientôt les portes de bois fraichement entretenues.

Nous rentrâmes finalement dans la propriété. Lyssena me fit une remarque, comme quoi un jardin serait le bienvenu en cet endroit. Je lui répondis que c’était là une bonne idée, et qu’il faudrait y réfléchir plus avant une fois reposés.

Une fois dans la demeure nous ne croisâmes pas Viktor, qui devait savoir d’une manière ou d’une autre que nous voulions être seuls. Ce n’était pas le bon moment pour être dérangés. Nous montâmes donc dans la chambre, tous deux harassés.

Une note avait été fixée sur la porte, nous indiquant que dans la pièce voisine un bain été prêt pour que madame puisse se prélasser.

« Je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée. Voulez vous aller vous baigner ? je vous apporterez vos vêtements après. »

J’imaginais qu’elle devait se sentir aussi sale que moi-même, et l’eau avait le pouvoir, si ce n’est de laver les sentiments, au moins de les dissiper quelques peu.

La demeure était silencieuse dans cette nuit étoilée. Dans la pénombre du Manoir nous nous dirigeâmes sans bruit dans notre chambre.

Je lus en même temps que Longinus la note apposée dans la pièce. Il m'indiqua que ce n'était pas une mauvaise idée et me proposa même avec délicatesse d'aller me prélasser dans ce bain, lui s'occupant de m'apporter de nouveaux vêtements.

"Très bien, je vous laisserai la place après. Je crois que nous avons tous les deux besoin de tranquillité et de repos."

Toujours emmitouflée dans le manteau de mon Ami, je sortis de la pièce pour entrer dans la salle où une baignoire était disposée en plein milieu. Différents linges de bain et autres accessoires de beauté étaient disposée dans cette salle aux couleurs claires.

Je retirai avec nonchalance le seul vêtement qui me couvrait encore pour aller plonger dans ce moment de détente. Le bain était tiède, la douceur des arômes parfumaient la pièce. De la rose, de la violette et même de la lavande chatouillaient mon odorat qui en demandait encore.

La chaleur qui se propageait dans la pièce, la délicatesse des parfums ne me donnèrent pas un moment de répit. Mon esprit continuait sans cesse de me diffuser les images de Longinus, un Longinus agonisant, tremblant, mourant. Les mains sur mon crâne humide j'essayais de m'empêcher mais rien n'y faisait. Ni l'eau qui touchait les moindres pores de ma peau ni les larmes qui coulaient en sanglot sur mes joues.

La douloureuse présence d'un autre esprit, le rire démoniaque de cette succube ... Cette voix qui me parlait dans une autre langue, le ton de sa voix paraissait se moquer de moi de mes réactions, je ne dis rien forcée d'écouter cette voix qui ne s'était pas totalement dissipée.

Je laissai donc Lyssena seule, retournant dans la chambre. Le lit avait été refait, et la pièce avait été rangée avec soin. Je me dirigeai alors vers la grande coiffeuse, m'asseyant sur la chaise juste devant. Je remarquai alors que de nombreuses poudres et gels de maquillage l'ornaient à présent. Lyssena en serait très certainement ravie.

Ma main alla naturellement toucher mon collier, dont le charme semblait s'être réellement dissipé. Peu à peu je me faisais à l'idée que j'étais de nouveau libre. Peu à peu je me rendais compte que cette liberté était dangereuse. Avant d'être avec Lyssena, de passer ces deux années auprès d'elle j'étais un autre homme. J'étais un être sans foi ni loi, et j'avais massacré impunément beaucoup de personnes. Dont des innocents, qui n'auraient pas mérité ma lame. Allai-je redevenir ce que j'étais? Avais-je seulement cessé d'être ce que j'étaisl?

Seul l'avenir pourrait nous le dire.

Je me levai de nouveau, et écrivis une note à l'attention de Viktor:

"Viktor,

Je vous serai grée de bien vouloir acquérir pour mon compte un Jardin, le plus proche possible du Manoir.

Je vous joint 400 yus, en espérant que cela soit suffisant.

Avec mes amitiés,
Longinus."

J'allai alors ouvrir les armoires, cherchant une robe de nuit pour Lyssena. J'en trouvai une jolie, en soie blanche. Cela lui irait probablement à ravir avec sa noire chevelure. Je ressortis donc avec ma trouvaille, descendant les escaliers rapidement pour aller placer la note et les finances avant de remonter.

Je frappai deux coups légers à la porte de Lyssena, attendant avant d'entrer.

Une personne frappa à la porte. Je me doutais que derrière la masse de bois se tenait Longinus qui comme promis devais me rapporter des vêtements. J'autorisai donc la personne à entrée d'un "oui" résonant dans la pièce.

Les joues encore rouges, je me cachai dans le liquide trouble justifiant la teint de mon visage par la chaleur de l'eau.

Peut-être que tout ceci était bête en effet, il serait surement très compréhensif, mais il le serait si je lui expliquais. Et je ne voulais lui expliquer, pas pour le moment du moins.

Je vis mon compagnon entrer tenant avec une chemise blanche dont la douceur paraissait irrésistible. Je me frottai pour la toute dernière fois mes membres, pressée et peut-être encore trop pudique.

"Longinus, puisque vous êtes ici, pourriez-vous me passer un linge de bain assez grand pour me recouvrir ?"

Ma voix trahissait la façade que je voulais faire paraitre. Les évènements encore trop frais de la nuit me décontenançaient, effaçant ma confiance sans égale.

Lyssena avait l'air quelques peu perdue, ce que je pouvais bel et bien comprendre vu la situation. Elle me demanda d'une voix un peu tremblante de lui apporter un linge pour qu'elle puisse se sécher. L'entendre ainsi, sans cette verve et cette énergie habituelle était attristant. J'aurais aimé l'aider, mais je ne savais comment m'y prendre.

Je posai la robe de nuit sur une chaise, attrapant au passage un grand linge, de taille suffisante pour la recouvrir. Je me rapprochai alors, et tendis la serviette, détournant le regard par pudeur. Sentiment un peu hypocrite au vue des événements passés, mais sentiment tellement humain.

Une fois qu'elle eut commencé à se sécher je lui dis d'une voix la plus agréable possible:

"Si cela vous dit, nous pourrons aller nous promener demain dans la journée. Le parc a l'air magnifique à présent."

Et maintenant que je n'ai plus mon collier je ne vous ferai plus faux bond, continuai-je dans ma pensée. Je ne pris pas la peine de prendre en bain, me lavant rapidement à l'eau tiède. J'étais exténué et je ne voulais pas la laisser seule bien longtemps.

Je demandai alors, timidement, ne voulant pas lui rappeler les mauvais souvenirs, qui pourtant la hantait à n'en point douter:

"Voulez vous que je dorme ailleurs cette nuit? "

J'espérai simplement que la réponse serait non...

Longinus me tendit le linge demandé, détournant son regard de ma direction pour que je pus sans peur m'envelopper dans le drap blanc. Je commençai à me sécher d'une autre serviette mes bras nus pour ensuite m'attaquer à mes jambes. Longinus me proposa doucement une balade dans le parc demain qui paraissait somptueux. J'acceptai.

Une fois sèche je partis avec mon linge sur moi et emportant au vol la délicate robe de nuit à la soie blanche. Arrivant de la chambre éclairée d'une seule bougie, je m'assis sur le lit à baldaquin mon corps allongé sur les draps rouges.

Revint alors mon compagnon et d'une voix timidement tremblante il me demanda si je voulais qu'il dorme dans une autre pièce. Depuis notre sortie du cimetière il était compréhensif et doux. Il ne savait ma peine, mais la comprenait et ne faisait rien qui puisse accentuer cette douleur déjà profonde.

Et d'une voix rassurante voilée d'une douce mélancolie je lui répondis :

"Vous pouvez rester ici. Je n'ai pas envie de rester seule dans ce Manoir."

Doucement je me glissai dans les draps légèrement frais, les yeux rivés vers le reste du lit encore inoccupé par Longinus.

Lyssena se vêtit de blanc, d'une couleur pure, puis alla s'installer dans le lit, m'invitant à en faire autant. Je lui offris un sourire triste en l'entendant. J'allai ouvrir la seconde armoire, et comme je m'y attendais y trouvai des affaires masculines. Je pus donc me vêtir d'une tenue de soie légère, parfaite pour la nuit.

Je revins alors auprès de Lyssena, m'engageant dans le rouge drapé. J'écartai mes bras, l'invitant à aller me rejoindre pour la nuit. Une nuit qui serait probablement courte, mais ou au moins elle pourrait se sentir protégée.

Une fois qu'elle fut logée contre moi, je lui souhaitais la bonne nuit. Quant à moi je laissai mes pensées dérivées, passant des événements tragiques à mon passé lointain. Quelque chose avait vraiment changé ce soir. Etait-ce seulement la perte du collier? Peut-être, mais je ressentais quelque chose d'autre, et ne parvenais à mettre la main dessus?

Je m'endormis finalement, le contact du corps doux de Lyssena me rassurant. Peut-être était-ce moi qui au fond avait le plus besoin de sa protection...

Longinus après s'être vêtu de blanc vint prendre sa place que je fixai depuis mon arrivée dans les draps. La chaleur de ses bras m'invita à me loger plus près, prenant place contre un torse chaud, le battement de son coeur rythmait son souffle léger. Ce coeur que j'avais exploré ... Longinus se perdit dans ses doux rêves me laissant dans cette réalité qui me retenait.

Je touchai sa peau douce avec délicatesse et crainte. Il était à présent mien, mais les images de leurs corps enflammés, cette succube qui avait pris possession de mon corps et mon compagnon désireux de donner le plaisir à cette démone ... Au fond de mon coeur je savais que l'être contre moi n'y était pour rien, le collier le dictait et il ne pouvait résister.

La doux bras de Morphée vinrent peu à peu me porter dans une nuit sans rêve. Une voix cruelle continuait de me parler dans cette langue inconnue qui avait réussie à me sortir d'un demi-sommeil que je regagnai dans un état comateux.

[...]

Aucun de nous n'avait pensé fermer les rideaux épais du lit si bien que les premiers rayons du soleil vinrent nous réveiller. Le corps chaud, la douce odeur de Longinus remontait à mon nez, mon parfum préféré.

Je me relevai me détachant de la douce étreinte de mon compagnon observant le soleil s'élever avec lenteur dans le soleil prenant dans le même temps une teinte de la plus en plus jaune. Une nouveau jour allait commencer, le temps emportant le passé et les souvenirs de la nuit précédente.