"Vous souhaitez intégrer la Milice hein ? Vous m'avez l'air... bien jeune. Enfin nous ne refusons pas de nouveaux bras pour nous soutenir dans nos tâches. Etre milicien n'est pas de tout repos, et faut dire que parfois... ben il y a des petites mésaventure qui font qu'on doit recruter."

De derrière son bureau, le Milicien fixe Siam avec un regard pénétrant, cherchant à juger de quelle bois elle est faite.

"On va voir de quoi vous êtes capable. J'ai justement là un petit souci... On est venu nous voir parce qu'un colporteur vendait de prétendues potions de soin. Jusque là rien de bien grave, on a toujours des pigeons qui se font avoir par des charlatans. Le problème... Ben le problème, c'est que trois gamins qui avaient de la fièvre sont morts... ben de quelque chose qu'a rien à voir avec de la fièvre. Notre guérisseur pense que c'est un poison, lié à ce que les parents ont acheté pour soigner leur progéniture. Si vous voulez prouver que vous méritez votre place dans la Milice, trouvez moi cet empoisonneur et le fin mot de l'histoire. Mais si vous n'avez que le gars, on s'en contentera, on trouvera bien le moyen de lui faire cracher le morceau."

Il tire de sous la paperasse un lourd registre et demande son nom à Siam. Si elle lui donne et accepte la mission, il l'inscrira sur le registre. Il lui indiquera également qu'elle peut se rendre dans une pièce adjacente où elle pourra demander à l'intendant du matériel pour accomplir sa mission (((HRP : comme spécifié dans la règle des milice, un plastron, un casque ou des jambières)))

Il devait être environ 23 heures quand Siam atteint la milice de Yarthiss, précédée de son prisonnier qu'elle n'osait lâcher du regard un instant tant elle craignait sa fourberie.Il s'était rendu avec une bonne grâce que la jeune fille, toute débutante qu'elle fut dans l'art de l'arrestation, jugeait suspecte; aussi se trouva t'elle en difficulté face à la porte du bâtiment, ne sachant comment y entrer avec l'homme sans lui laisser une possibilité de fuite. Il était impensable de passer devant lui, mais elle répugnait également à lui faire ouvrir la porte: ne pas voir ses mains ne serait-ce qu'un instant l'inquiétait.

(Damnée porte! Suis-je condamnée à rester bloquée devant à chaque fois que je viens ici?)

Elle hésitait encore sur la conduite à tenir quand le battant pivota pour laisser place au même milicien qui l'avait accueillie la première fois. Il fronça les sourcils sans que la jeune fille sache s'il se rappelait d'elle ou non.

"Que faites-vous ici?"

Siam se redressa et affermit autant que possible sa voix. Sa première mission avait été bien loin de l'épopée héroïque à laquelle elle s'attendait, et la semi-elfe avait prit conscience que l'idéalisme ne la mènerait nul part. Durant la traversée de la ville avec son prisonnier, elle avait tenté d'avoir un regard objectif voire critique sur son comportement et ses actions, ce qui l'avait amenée à la conclusion qu'elle n'avait cessé d'être guidée par ses émotions. Pour parler plus franchement, elle commençait à comprendre la réflexion du milicien sur son âge au moment de son inscription. Elle avait réagi tout au long de son enquête comme une enfant; ce qu'elle se jura solennellement de corriger.

"Je ramène le responsable de la mort des trois enfants victimes d'un poison. Pourriez-vous me maintenir la porte ouverte un instant s'il vous plait?"

Sans un mot, il s'écarta en maintenant du bras le battant. Le remerciant d'un signe de tête, Siam fit entrer son prisonnier qui semblait plutôt amusé par la situation.

(La peste soit de ces criminels toujours impassibles. Ne pourrait il pas faire montre d'un peu plus d'émotion? Mon entrée serait autrement plus fameuse...)

Une fois à l'intérieur deux hommes en armes la délivrèrent du malfrat pour l'emmener dans une autre partie de la milice. Dans le même temps, l'homme qui l'avait fait entrer s'assit derrière le bureau dont la charge semblait avoir encore augmenté depuis sa dernière visite, avant de l'inviter à s’asseoir en face d'un geste de la main. Il prit enfin la parole:

"Bien, je vais vous demander de me raconter précisément votre enquête pour le rapport."

Rassemblant au mieux ses souvenirs, la jeune fille commença son récit, relatant comment elle s'était rendue à l'église pour retrouver l'adresse des familles concernées. Elle préféra cependant omettre le fait qu'elle n'en avait visité qu'une à cause de son incapacité à déchiffrer l'écriture illisible du milicien. Elle évita également de dire qu'elle avait refusé de revenir à la milice pour demander les adresses car préférant par fierté se débrouiller seule. Elle passa rapidement sur l'entretient avec la famille Brent, sur sa première tentative ratée d'arrestation et sur son stratagème pour en apprendre plus et capturer le coupable. En revanche la jeune fille détailla autant que possible ce qu'elle avait compris des tenants et aboutissants de l'affaire, expliquant que ce trafiquant vendait ses potions sensées soigner afin de récupérer les corps d'enfants avec la complicité d'un fossoyeur et d'un marchand ambulant. Se souvenant de sa promesse à ce dernier, elle affirma toutefois son ignorance du trafic dans lequel il versait.
Siam en vint aux acheteurs, des gens aux motivations aussi diverses que variées et prêts à verser des sommes énormes pour un cadavre, dont le rassemblement avait des allures de société secrète. Elle avoua enfin ne pas avoir de réponses à certaines questions: par exemple, pourquoi seulement des enfants? Et pourquoi ne pas effectuer ce même trafic avec des personnes mortes naturellement? Cependant, la jeune fille espérait que ces éléments seraient tirés au clair par les aveux du prisonnier.

Ayant terminé son rapport, elle attendit la réaction du milicien.

Le Milicien, sans rien laisser transparaître d'autre qu'un intérêt poli pour le rapport de Siam, prit des notes sur un parchemin. Quand le récit arriva à son terme il tira de sa poche une bourse de cuir et la déposa sur l'avant de son bureau.

"Voici votre récompense pour avoir mené la mission à bien. Et croyez bien que je notifierai dans les registres de la Milice avec quel zèle et quelle promptitude vous vous en êtes chargé."

Se levant de sa chaise, il se mit à faire les cents pas.

"Malheureusement, ce que nous pensions n'être qu'une simple escroquerie de charlatan s'avère, suivant vos révélations, être un véritable trafic, qui soulève bien des questions. Enfin, nous verrons ce que cela peut donner quand nous aurons tiré du prisonnier un certain nombre d'informations. En attendant, que diriez vous de voir du pays ? J'ai une autre mission à vous confier. J'aimerais que vous alliez porter cet étui à parchemin à la Milice de Tulorim, et que vous reveniez avec la réponse de mon homologue. Est-ce dans vos cordes ?"

(((HRP : objectif de la mission : se rendre à Tulorim, rencontrer le responsable de la Milice (ce qui nécessitera une intervention de ma part, laisse un message ici lorsque ta PJ sera arrivée), et revenir )))

Maître de la mesure, contrairement à moi, Sihlaar trouve la solution à nos divergences de points de vue en un tournemain. Nous séparer. Chacun dans sa spécialité : lui dans les milieux troubles des tavernes bondées de mondes et surtout de malfrats, et moi dans la riche et superbe forêt, aulne de la nature et de la liberté qu’elle m’inspire. Qu’il aille donc se confronter aux brigands enivrés, pendant que j’irai les épier de loin, tel l’écureuil guettant sur un gland éloigné. Il précise, après tout ça, qu’il nous faudra nous retrouver à la tombée de la nuit, à l’orée de la forêt. Ça me laisse une bonne partie de l’après-midi pour œuvrer…


« Ça marche ! On s’retrouve près du gros chêne, pas loin d’la scierie. Te paumes pas ! »

Je lui glisse un bisou sur la joue, et sans plus attendre sa réaction, je file comme une brindille dans le vent, trop heureuse pour une fois de me faire ordonner de vivre une aventure en forêt, alors que jusqu’ici, on me les interdisait ou déconseillait avec fougue et autorité. Filant droit, coursant sur mes deux jambes en directions des bois que je ne connais que trop bien, je ne prends pas la peine de m’attarder davantage en ville.

Heureuse de pouvoir s’évader du paysage de pierre, Astérie me quitte et se précipité en forêt. En la voyant détaler comme un lapin, un léger pincement me fend le cœur. Elle est si imprudente et sauvageonne, que je crains qu’il ne lui arrive quelque chose. Heureusement, elle a son arc. Elle sait s’en servir, et n’hésitera pas à le faire au besoin.

J’inspire profondément, avant d’aller chercher le matériel nécessaire à l’armurerie. Je me retrouve avec un plastron aux couleurs de la ville, que j’enfile immédiatement.

(C’est immonde… Mais si je veux que les brigands me reconnaissent et que mon plan tienne la route, il faut que j’enfile cette loque.)

Arrivés face à la milice, je force le chef des brigands à pénétrer dans le bâtiment par un coup de genou. Des noms d’oiseau fusent dans tous les sens, et ce depuis que nous avons quitté la forêt. Des menaces, aussi. Mais je n’en ai que faire. Je sais qu’une fois remis aux mains de la milice, il en sera joué de son sort.

A l’intérieur, nous retrouvons le soldat mal rasé à la livrée aux couleurs de la ville qui nous avait si mal accueillis précédemment. Arriver face à lui, criminel à bout de bras, gonfle mon estime. Il nous prenait pour des imbéciles, et bien voilà ! Nous avons réussi !

C’est donc d’un ton des plus hautains, et le dénigrant de la meilleure façon que je puisse le faire, que je lui demande à voir le capitaine.

- « Appelez Load Down, et vite ! »

Alors que ce dernier se retrouve face à nous, notre proie, dans un ultime effort, s’assied au sol, la marche ayant été bien trop éreintante pour lui. J’en ris intérieurement, me disant que pour un chef de voleurs, il ne devait pas dérober grand-chose…

J’explique alors à notre supérieur à la peau tannée le déroulement de notre mission :

- « Voici le chef des voleurs, Capitaine. Pour l’arrêter, nous avons dû ruser et mettre à profit notre complicité. »

En prononçant ce mot, je ne peux m’empêcher de diriger un regard vers Astérie, qui me laisse relater notre expérience.

- « En début de matinée, nous nous sommes séparés : Astérie s’est rendue dans la forêt, pour localiser le campement et prendre des repères. Mais elle s’est fait remarquer par un usurpateur présent sur le campement, et n’a pas eu d’autre choix, après une course poursuite, que de l’abattre. Pendant ce temps, certain de trouver des voleurs en taverne, je me suis rendu en ville, Capitaine. Et j’ai effectivement rapidement mis la main sur une grosse partie de la troupe. J’ai légèrement augmenté leur taux d’alcoolémie et user de mensonges afin qu’ils m’acceptent comme l’un des leurs et me laissent entrer sur le campement afin de parler au chef. A ce moment-là, je ne savais pas encore ce que j’allais lui dire, mais le risque était à prendre, Capitaine. Après une petite épreuve initiatique et de nombreux godets de bière, je faisais partie de la bande. Ensuite, Astérie et moi nous sommes retrouvés à l’orée du bois, afin que je l’intègre également dans le groupe. Elle a alors eu la merveilleuse idée de faire croire au chef ci-présent, qu’un des siens conspirait à son égard, et qu’il avait monté un campement à l’écart du sien. Il nous a suivis au prétendu campement, pour n’y voir que le corps de son congénère et se retrouver avec une flèche pointée entre ses yeux. Il n’a alors plus eu d’autre choix que de nous suivre, Capitaine. »

Je marque une petite pause, prenant conscience de l’ampleur de notre mission. Je ne suis pas peu fier de nous, il faut le dire ! Cependant, je me rends compte que faire régner l’ordre dans la ville, il nous a tout de même été nécessaire de mentir, soudoyer et tuer… La justice est bien étrange…

Le capitaine nous félicite pour l’accomplissement de notre mission et ordonne à l’homme du hall d’entrée de s’occuper du brigand. Je présume qu’il sera mis sous verrous.

En sortant, je pousse un soupir de soulagement. Notre première mission est terminée. C’est une bonne chose de faite ! Il ne me reste qu’à ne pas oublier de rendre les 50 Yus au tavernier qui m’a accordé sa confiance…

Arrivés à la milice, je laisse mon frère pénétrer l’édifice avant moi. Le garde en poste à l’entrée est le même que celui de ce matin. Celui qui avait failli, sitôt entrée, se ramasser une tarte de ma part. Là, je n’ai plus la force de le frapper, le provoquer. Je veux juste mettre fin à cette mission pour trouver le repos. Pour dormir et me sentir mieux. Pour oublier tout ça.

Nous nous faisons mener au capitaine, Load Down, ce bellâtre à peau bronzée nous ayant donné les ordres de la mission, et Sihlaar fait le compte-rendu de nos actions pour arrêter le Chef des bandits de la forêt.

« En début de matinée, nous nous sommes séparés : Astérie s’est rendue dans la forêt, pour localiser le campement et prendre des repères. Mais elle s’est fait remarquer par un usurpateur présent sur le campement, et n’a pas eu d’autre choix, après une course poursuite, que de l’abattre. Pendant ce temps, certain de trouver des voleurs en taverne, je me suis rendu en ville, Capitaine. Et j’ai effectivement rapidement mis la main sur une grosse partie de la troupe. J’ai légèrement augmenté leur taux d’alcoolémie et user de mensonges afin qu’ils m’acceptent comme l’un des leurs et me laissent entrer sur le campement afin de parler au chef. A ce moment-là, je ne savais pas encore ce que j’allais lui dire, mais le risque était à prendre, Capitaine. Après une petite épreuve initiatique et de nombreux godets de bière, je faisais partie de la bande. Ensuite, Astérie et moi nous sommes retrouvés à l’orée du bois, afin que je l’intègre également dans le groupe. Elle a alors eu la merveilleuse idée de faire croire au chef ci-présent, qu’un des siens conspirait à son égard, et qu’il avait monté un campement à l’écart du sien. Il nous a suivis au prétendu campement, pour n’y voir que le corps de son congénère et se retrouver avec une flèche pointée entre ses yeux. Il n’a alors plus eu d’autre choix que de nous suivre, Capitaine. »

Notre mission est accomplie… Le barbu se fait emmener par des miliciens, sans doute vers les cellules et alors que mon jumeau fait volte-face pour sortir du bâtiment, je me tourne vers le gradé pour attendre notre récompense.


« Et… ça paie bien, ce type de mission ? »

Il ne répond guère, et se contente de me remettre deux bourses bien remplies, dont j’en envoie une à Sihlaar en sortant de l’endroit. Je n’ai pas le cœur léger, mais au moins, ceci est terminé.

Pour l’instant… Car notre carrière ne fait que commencer.

Intervention pour rp pré-quête 31

Alors que vous sortez dans la rue, un tintamarre attire ton attention. Non loin de vous adossée sur le mur d’une auberge jusqu’alors inconnue, un mignon garçonnet aux yeux émeraude, à peine âgée de sept ans, frappe sur une vieille épaulière rouillée à l’aide d’une épée courte en mauvais état en criant à tue-tête :


« Oyé, oyé nobles gens, aidez-nous à sauver les sinolgures, espèce menacée d’instinction ! Sauvez les sinolgures et une bourse pleine de yus vous sera remise en récompense. »

Une fois à l'extérieur de la milice, une belle bourse bien remplie à la main, je sens tout le poids de la journée me tomber sur les épaules. Depuis combien de temps n'avons-nous pas dormi? Sans compter la grosse guindaille d'hier soir! Si je devais résumer ces dernières heures, j'en ai passé huit à faire la fête, cinq à dormir, un peu plus d'une à détruire la scierie, une demi à me faire sermonner et treize à la milice. Je suis éreinté!

- "Ca va soeurette? Tu tiens l'coup? Moi j'suis sur les genoux..."

Avant même qu'Astérie ne puisse me répondre, mon attention est attirée un peu plus loin, dans la rue. Il y a un de ces remue-ménage!

Sans doute un peu trop dans mon rôle fraichement acquis de milicien, je me dirige vivement vers lui, percevant jusque là les mots "or" et "sinolgure".

En m'avançant, je m'aperçois qu'il s'agit d'un enfant. Pas étonnant, puisqu'il ne sait même pas prononcer correctement le nom de l'espèce qu'il défend! Je ne sais plus exactement ce que sont les silnogures... Je me souviens avoir lu un paragraphe à leur sujet, lors d'une leçon donné par un des nombreux précepteurs qui s'est chargé de mon éducation. Tout ce dont je me rappelle, c'est qu'il en existe douze!

Arrivé face à lui, je m'exclame:

- "Eh gamin! T'en fais un boucan! Tu ne crois pas qu'il est un peu tard pour tout ce vacarme? Et au fait, on parle de "silnogure", je te signale."

Sous ses yeux émeraudes, je prends conscience qu'il a parlé d'argent. Il ne faut d'ailleurs pas que j'oublie d'aller rapporter mes cinquantes Yus au tavernier! Mais il m'intéresse un peu plus, ce petit. De l'argent, ça pourrait peut-être bien nous permettre de ne plus poursuivre notre boulot à la milice.

Attendant une réponse avant de lui soutirer davantage d'information, j'observe Asté. Telle que je la connais, rien que parce qu'il parle de sauver des animaux, elle va tomber sous le charme du gosse!

Alors qu’il attrape au vol la bourse que je lui lance, Sihlaar m’indique qu’il est complètement éreinté. Pour sûr, la journée a été bien plus rude que ses habituelles parades citadines auprès des poulettes qu’il drague dès qu’il en voit une, entre deux siestes pour se remettre de sa soirée de la veille et la lecture de deux ouvrages. Moi, ce n’est pas tant le physique que le mental qui est atteint. Courir toute la journée dans les bois, je connais. Physiquement, j’ai vécu bien pire qu’aujourd’hui. Et sans m’en plaindre. Mais… aujourd’hui j’ai détruit la scierie familiale, me suis attiré les foudres des ouvriers de mon père, ait embarqué mon frère dans ma chute, et ai tué un homme… ça fait beaucoup trop. Beaucoup beaucoup trop.

Pourtant, en entendant ce petit enfant crier et frapper sur une vieille épaulière, occasionnant un boucan qui habituellement m’aurait irritée au point que j’aille envoyer paitre le môme sans retenue, fut-ce un enfant, je me sens investie d’une nouvelle énergie. D’une énergie allant de pair avec les paroles du jeunot : sauver les sinolgures. Sauver une espèce animale en voie d’extinction. Je ne connais pas cette espèce, qui, après un commentaire du frangin, serait plutôt prononcée Silnogure. Mais toute espèce animale mérite d’être sauvegardée. Et puis, ma curiosité me pousse à en voir au moins une fois dans ma vie, avant qu’ils disparaissent pour de bon… Car je ne pense pas un enfant capable de sauver une espèce de sa propre initiative. Et sans l’intervention de Sihlaar, j’aurais tout simplement cru à un jeu de bambin, qui aurait inventé quelques règles perverses pour pouvoir se poursuivre bruyamment dans les rues, comme on jouerait aux gens d’armes et aux voleurs. Ou à l’aventurier pourchassant le gobelin. Ou au loup, tout simplement.

Mais puisqu’il s’agit d’une véritable espèce, ça m’intéresse du coup bien plus. Je m’approche du gamin, et le questionne.

« Et puis, que sais-tu sur ces Silnogures ? Où as-tu appris qu’ils étaient en danger ? »

Intervention 2 pour rp pré-quête 31

L'enfant de bonne humeur ne s'offusque pas de la remarque de Sihlaar. Avec respect, il lui répond:

" Mais c'est pour une bonne cause monsieur !... Oh oui, pardon : Slinogure ! "

Puis il se tourna vers Astérie, il déballa tout son savoir :

" Ce sont de bonnes bêtes pas du tout méchantes, elles sont grandes comme ça !" Démontra-t-il en écartant ses mains le plus qu'il pouvait.

"Et puis, elles sont poilus. Ce sont des sortes de chiens et des sortes de chats, mais elle ne sont ni chien, ni chat." Il s'arrêta un peu, perplexe, plus du tout certain de ce qu'il racontait.

Puis regardant le frère et la soeur, il poursuivit:

" Mais c'est Fenouil qui va expliquer la mission, la grande dame l'a désigné comme le premier d'entre nous, lui il va tout vous dire ... Il est dans l'auberge, là, derrière moi ! "

Le discours du jeune garçon m'intrigue. Il semble avoir appris une leçon par cœur et nous la déblatère comme s'il s'agissait d'un devoir. Deux autres personnes font rapidement apparition dans son discours. Une dame qu'il qualifie de grande et un dénommé Fenouil. Avec un nom pareil, je suis certain qu'il s'agit d'un lutin!

J'aurais bien écouté le gamin plus longuement, mais la fatigue l'emporte sur mon organisme.

- "Ecoute petit, ce que tu racontes est très intéressant, mais là, tu vois, il faut vraiment qu'on aille se reposer un peu. Je dois juste passer à la taverne que tu m'indiques pour rendre son dû à un ami, mais je n'ai pas le temps d'écouter ton ami ce soir. Je n'aspire qu'à une seule chose, c'est filer sous la couette! Et je pense que tu devrais en faire autant, l'heure avance et la lune brille depuis longtemps!"

Je suis partagé. Dans un sens, cette histoire d'or m'attire. Et le fait qu'un gamin soit envoyé par une dame en pleine rue à cette heure de la nuit m'intrigue. Mais le sommeil est plus fort que tout et si je ne me repose pas, il pourra me raconter tout ce qu'il veut, je n'en retiendrai pas la moitié. Je lui fait alors une proposition:

- "Si tu veux, on se retrouve demain matin, comme ça, on passe tous une bonne nuit et ensuite nous t'écouterons. On habite à la scierie, tu connais? Ou on se donne rendez-vous ici, c'est comme tu préfères. Qu'en dis-tu?"

Puis me tournant vers Asté:

- "Et toi?"

L’enfant m’explique ce que sont ces Slinogures. Ou Silnogures. Ou Sinolgures. Bref, ces animaux mi-félins, mi-canins sans être entièrement l’un ou l’autre. Il les décrit comme plutôt grands, mais… à son âge tout doit paraitre immense. Les enfants et les adultes n’ont clairement pas la même idée des proportions. Il explique qu’un dénommé Fenouil expliquera les tenants et aboutissants de la mission, et qu’il campe actuellement à l’auberge de la ville.

Sihlaar embraye qu’il serait ravi de participer à une si noble entreprise, mais que pour l’heure il est grand temps pour nous d’aller dormir. La journée a été chargée, et nous voir ainsi interrompre une fois encore par une nouvelle péripétie n’est guère la meilleure chose pour notre santé, physique comme mentale. Il insiste d’ailleurs sur le fait qu’il serait bon que le petit aille également au lit, vu l’heure tardive, ce à quoi j’acquiesce directement :

« Oui. Tu ne trouveras plus personnes pour ta quête à cette heure-ci. Tout juste quelques soiffards et brigands qui voudront te faucher ton épaulière. »

Sihlaar finit par me demander si je suis intéressée par l’idée de rejoindre ce petit et son ami nommé Fenouil le lendemain. Je lui réponds à la volée :

« Oui, demain sera mieux. À la première heure du jour, si tu es encore là. Et Fenouil aussi… »

Intervention 3 pour rp pré-quête 31

Le petit garçon écouta attentivement vos recommandations, toujours aussi poliment, il vous répondit :

"Vous avez raison tous les deux, mes parents vont être inquiets et puis les gens respectables ne sont plus dans les rues. Je reviendrai ici demain"

Cela dit, il partit pour rentrer à sa maison.

Le gamin nous signale que nous sommes tout à fait pertinents dans notre proposition de remettre au lendemain la quête d’aventuriers désireux de sauver cette étrange espèce animale que je ne connais pas du tout. Il nous laisse donc, rejoignant ses parents pour la nuit, à nos propres occupations. N’ayant aucune envie d’accompagner mon frangin dans le lieu de débauche qu’il côtoie quotidiennement pour qu’il remette à l’aubergiste ses 50yus, je décide de rentrer de suite à la maison parentale… non sans un brin d’appréhension.


« Je te laisse gérer tes histoires d’auberge, je rentre direct dormir à la maison. On s’y retrouvera. »

Et je laisse mon jumeau de dépêtrer dans le monde qu’il connait mieux que moi : celui de la ville. Sur le seuil de la porte, j’hésite à entrer… Dois-je ou non prévenir mes parents de ce que j’ai fait aujourd’hui ? Je crains leur jugement… Je décide de repousser l’échéance, lâchement, sans doute… J’entre en vitesse, et file vers les escaliers menant à ma chambre, tout en entendant au loin mon père me questionner sur ma première journée à la milice. Sans m’arrêter pour répondre, je lui crie de loin :

« Bien bien ! Sihlaar racontera. J’vais dormir, j’suis vannée ! »

Et aussitôt, je m’exécute. Je pénètre dans mon antre, et me glisse dans mes draps, non sans m’être déséquipée. La hache que j’ai récupérée sur ce bandit défunt, je la donnerai à mon frangin le lendemain. Ça lui fera une belle surprise. Il se défendra toujours mieux avec ça qu’avec sa cognée de bucheron.

Les ombres de la nuit ne m’ont jamais fait peur. Pourtant ce soir, elles m’apparaissent comme hostiles… J’ai du mal à m’endormir, et sitôt que je ferme les yeux, je vois le visage de cet homme chauve me regarder de ses yeux bleus, fixes, au milieu desquels une flèche est plantée. Il me hante près d’une heure, avant que la fatigue prenne le dessus, et me fasse sombrer dans un sommeil sans rêve.

Le lendemain, j’attends le réveil de Sihlaar pour m’équiper, tout en glissant la hache à ma besace de cuir pour lui offrir plus tard… Le temps n’est pas à l’attente : ma mission de ce jour ; sauver les silnogures. Ça ne sera pas une mince affaire. J’espère juste que le gamin sera toujours là, devant son auberge. Prenant les devants, je me dirige jusqu’au lieu où nous l’avons quitté la veille... Espérant l’y retrouver comme convenu.