L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mar 15 Sep 2015 19:54 
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Si je me souviens de tout? Comment savoir? Comment en être absolument certain? Certains souvenirs datent de près de quatre siècles, et si parmi ceux-là certains sont aussi nets qu'au premier jour, beaucoup se sont estompés, mais dans l'ensemble mes réminiscences me semblent former une trame à peu près complète. Aussi je réponds à Yuralria:

"Je me souviens de tout ce qui importe, du moins il me semble. Peut-être certains détails reviendront-ils encore, mais il en va de même des souvenirs anciens de chacun, je suppose."

Je lui adresse un léger sourire imperceptiblement ambigu, laissant volontairement planer une inconnue sur celui que je suis dorénavant, car bien des choses ont changé en moi depuis que j'ai posé le pied sur cette "nouvelle" terre. J'écoute ensuite avec attention la réponse de la jeune Ishtar à ma demande de visiter ce qui doit être l'une des salles parmi les plus sensibles de la cité, ce qui ne semble pourtant pas poser le moindre problème, à ma plus grande surprise. Je me garde bien de la manifester, songeant qu'après tout, si tout ce qui nous a été raconté est exact, les Élémentaires n'ont vraiment plus rien à perdre, quérir notre appui et nous refuser ensuite une aide sans compromis n'aurait guère de sens. Néanmoins, je doute fort que mon propre peuple se montre aussi disposé à dévoiler ses secrets même en cas de circonstances extrêmes. A la jeune Ishtar qui me demande si les esprits de Niyx m'ont dévoilé autre chose, je réponds en la dévisageant pensivement:

"J'ai vu l'une des tiennes bercer son enfant dans la nuit d'une chanson. J'ai vu un vieillard de ton peuple écrivant à la plume dans un sobre bureau. J'ai vu une vaste et confortable bibliothèque, des ruelles...des Ishtars dormant, une autre qui méditait, entourée de fluides de lumière et d'obscurité. Je t'ai vue toi, en train de discuter avec l'une des tiennes. Des enfants jouant avec un objet étrange sur lequel apparaissaient des images. J'ai vu les Seigneurs jumeaux en train de converser, penchés l'un vers l'autre."

Je n'insiste pas pour ses livres, et me contente de sourire légèrement lorsque elle m'observe pour discerner ce qui a changé en moi. Moins inquiétant, ou plus, selon, c'est une assez bonne définition. Je lui emboîte le pas en direction de ce laboratoire dont elle m'a parlé, nous traversons l'escalier et finissons par entrer dans un bâtiment à la mesure du lieu. Deux gardes nous laissent passer sur un signe de Yuralria, visiblement habituée des lieux, et nous pénétrons bien vite dans ce qui ressemble en effet à un laboratoire expérimental, dont certaines zones sont protégées par un étrange champ de force. J'examine avec la plus grande attention les différents postes de recherche, tentant de discerner des artefacts de mon peuple, mais rien, si ce n'est de très vagues ressemblances. Alors que nous passons à proximité de l'un de ces fameux champs de force protecteurs, dont je ne parviens pas à comprendre le fonctionnement, je demande à Yuralria:

"Ces champs de force, c'est très ingénieux, sais-tu comment ils fonctionnent? Et, les esprits m'ont enjoint de trouver les armes, après m'avoir donné les atouts, je me demandais donc s'il y avait un lien avec ce lieu, ou avec cet Orbe. Auriez-vous trouvé des armes anciennes, ou des artefacts Sindeldi, ou Elfiques? Et...étonnant, ces membres artificiels, à quel usage les destinez-vous?"

Nous poursuivons notre chemin au rythme de mon observation méticuleuse, et je reprends doucement lorsque elle me rappelle mon souhait de bavarder quelque peu:

"Il y a mille choses dont je voudrais parler avec toi, mais le temps presse, aussi je vais aller à l'essentiel. Dans cette quête pour laquelle vous nous avez mandés, nous allons devoir nous mêler d'une manière ou d'une autre aux autres peuples. Je ne risque pas de passer inaperçu, contrairement à certains de nous, il me semble donc sage d'en tirer parti, et d'en faire une clé pour entrer dans l'arène des différents dirigeants. Pour cela j'aurais besoin d'un certain nombre de choses, ma dernière mésaventure m'a laissé quelque peu démuni."

Je marque une pause pour lui laisser le temps de digérer ma tirade, puis je poursuis:

"J'entends jouer le rôle d'un noble Sindel, envoyé spécial du Naora, venu sur Elysian chercher traces, artefacts, histoires et légendes de ceux de son peuple qui ont fui sur ce monde lors de la catastrophe qui a dévasté notre monde d'origine. Pour être crédible, j'ai besoin de vêtements appropriés, mais aussi d'une armure et de quelques armes, sans que cela puisse être assimilé directement aux peuples élémentaires. Je voudrais également faire améliorer ces deux objets, c'est une promesse que j'ai faite..."

Je lui montre mon poignard en Xiuhl et mon bracelet en Olath, curieux de découvrir si les Tisseurs d'Ombres et de Lumières connaissent quelques tours leur permettant d'agir sur ces métaux.

(851 mots)

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Ven 18 Sep 2015 14:52 
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Niyx – Le Belvédère

    Le lion resta silencieux quelques instants, sa réprobation appesantissant l’air.

    « Je te sais frivole, hinïon, et je sais tes apparences. J’ignore ce qu’il y a au fond de toi et de ton esprit, mais tes paroles te montrent plus volage encore » finit par déclarer l’Être dans ce corps de lion.

    Il se redresse et fait quelques pas, s’approchant de Faëlis d’une démarche lente et calme, ses yeux jaunes braqués sur lui.

    « Nous ne sommes pas ici dans l’une des tes cours vaines et il y a un temps pour chaque chose. Nous ne sommes pas ici pour échanger des badinages » dit-il en tournant autour de lui, « réponds à ma question, ou retourne t’en dans les profondeurs de Niyx jusqu’à y trouver ta réponse ».

    Lui-même avait fini de tourner autour de l’hinïon et retournait à l’endroit où il s’était trouvé, et s’y rassit, les yeux de nouveau posés sur lui.


Niyx – Laboratoire

    Yuralria hausse imperceptiblement un sourcil à la première remarque de Kerenn, mais ne la commente pas. A sa description de ce que les esprits lui ont montré, elle se contente de hocher la tête, pensive.

    - Les esprits des Esprits empruntent parfois des voies étranges, se contente-t-elle de dire.

    A sa question sur les champs de force, sa réponse est cependant plus longue, et une étincelle brillant dans son regard :

    - Les champs de force proviennent de l’Ordre Ancien, ce sont des artefacts étranges, ce sont ces petits boitiers que tu peux voir sur les bureaux des Ishtars entourés de ce bouclier. Ils servent à absorber le gros des erreurs de ces chercheurs, car nous devons souvent passer par la phase essai d’un artefact avant de comprendre à quoi il peut bien servir, ce qui peut s’avérer dangereux. Nous essayons de les reconstituer, d’en recréer, mais jusqu’à présent nous ne nous sommes heurtés qu’à des échecs, mais nous aimerions améliorer leur autonomie. Les membres artificiels sont l’un des derniers sujets d’étude en vogue parmi les Ishtars. Nous espérons trouver un moyen de remplacer des membres perdus à l’aide des fluides, mais plus encore, de retrouver les sensations perdues, rendant un membre tout neuf et viable. C’est véritablement fascinant.

    « Quant à ce que les Esprits t’ont dit… Et bien, je ne suis pas certaine que ce soit lié à ce lieu ou à l’Orbe, il n’y a pas beaucoup d’armes ici, nos recherches ne s’orientent pas vraiment de ce côté.

    La jeune Ishtar salue plusieurs des siens alors qu’ils passent et nombreux sont les chercheurs qui détournent le regard de leurs études pour suivre Kerenn des yeux, manifestement impressionnés par sa taille et sa nature.

    - Le fait que tu annonces clairement rechercher des artéfacts et des histoires étranges pourrait être à même d’éveiller des soupçons, si cela venait aux oreilles des mauvaises personnes. Cela pourrait être un moyen de les débusquer, mais… il faut être prêt aux conséquences. Tu pourrais te faire passer pour une personne désirant se rendre sur Elysian pour des alliances commerciales. Les humains sont friands de commerce, c’est un langage qu’ils comprennent, paraît-il, et cela pourrait-être délier des langues, du moins au début. Mais cela reste un conseil.

    Elle observe les deux objets montrés par Kerenn, chacun des deux avec attention. Elle effleure à peine le poignard, mais ses yeux s’attardent sur le bracelet, encore tordu de sa rencontre avec le félin.

    - Oui, tu me les as montré… Ce sont des métaux très particuliers et très intéressants et à vrai dire j’ignore tout de leurs propriétés. Nous pourrions peut-être faire quelque chose de ton bracelet, car le métal dont il est créé semble répondre à nos fluides (et en effet, lorsqu’elle passait la main dessus, il s’entourait d’une brume obscure). Il faudrait que tu nous le laisses durant quelques heures, cependant. En revanche, pour le poignard, nous ne pouvons rien faire, peut-être le pourraient-il à Erta Ale. Quant aux autres armes et armures… Je crains que tu ne doives les demander au Général, ici à Niyx nous n’avons pas grand chose qui pourrait te servir, je pense, et encore moins t’aller au niveau de la taille.

    Elle marque une petite pause et lui lance un regard en biais.

    - A moins que, nous aurions peut-être quelque chose, mais cela répondrait à tes fluides, non à tes muscles.

    Yura poursuit cependant jusqu’à l’autre bout de la pièce et ouvre deux séries de portes qui mènent jusqu’à une seconde salle, de taille bien plus modeste, circulaire au centre de laquelle flotte une orbe énorme tournant sur elle-même, de la taille de la jeune Ishtar et qui irradie d’une lumière bleutée. Elle semble cependant également constituée de quelque chose de dur, peut-être métallique sur lequel il est écrit des inscriptions indéchiffrables.

    Image


    - Voici l’Orbe d’Uraj, la source du pouvoir des Pendants.


[Kerenn – xp : 1 (post) ;
Faëlis – xp : 1 (post)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Sam 19 Sep 2015 10:32 
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Visiblement, la réponse n'était pas au goût du lion et Faëlis croisa les bras, vexer de voir qu'il persistait sans pour autant faire savoir ce qu'il voulait. Il semblait tenir les jeux de la cour pour des badinages sans intérêt, ce avec quoi l'elfe était bien d'accord, mais hélas, il n'y avait parfois pas le choix. Mais alors, que voulait-il ? S'agissait-il d'un jugement dans les règles ? Ou craignait-il simplement de voir son monde entre les mains d'inconnus, ce qui était compréhensible. Et qu'était-il, lui qui ne voulait répondre à la question sur sa propre nature ? Un souverain puissant craignant que son pouvoir ne soit que colosse bâti sur la glaise ? Un protecteur bienveillant craignant pour ses enfants ? Mais mieux valait d'abord tenter de répondre à sa mystérieuse question, puisqu'il y tenait tant.

Faëlis croisa les bras et redressa fièrement le menton, décidé à montrer que son courage n'était pas que fanfaronnades :

« Je vais donc devoir trouver moi-même ce que vous voulez savoir, semble-t-il ! Soit ! Vous dites ne pas savoir ce qu'il y a au fond de moi, je vais donc vous le dire... »

C'était là une question qu'il s'était longtemps posé, et ses dernières aventures avaient donné de bons éléments de réponse :

« Ce que j'aime par-dessus tout, ce que je recherche, c'est la beauté ! La beauté de corps, bien sûr, je l'ai déjà, mais la beauté d'esprit est plus ardue à obtenir. Je pense que la meilleure voie est l'aide de son prochain et la défense des faibles et des innocents. »

Il marqua un temps d'arrêt. C'était peut-être un peu simpliste, mais s'il fallait décrire tout ce qu'il y a au fond d'un être aussi profond et exceptionnel que lui-même, il faudrait la journée entière ! Et puis à quoi bon ? Au fond, cela ne regardait que lui. Pour quelqu'un d'autre, il n'y aurait pas grand-chose d'intéressant. Il se souvenait d'ailleurs de ses vieilles discussions lors desquelles il racontait sa vie et son âme aux demoiselles amourachées. De tout temps, il avait connu perte et conquête, allant de l'une à l'autre, mais il avait bien vite remarqué un schéma constant : celles auxquels il racontait sa vie disparaissaient bien plus vite que les autres. Un peu de réflexion avait mené à une conclusion logique et il avait arrêté.

Ainsi donc, parler de son amour pour la beauté lui semblait amplement suffisant.

« Cela nous amène à une autre question que vous pourriez vous poser : pourquoi je viens vous aider ? Eh bien, la raison, je ne compte pas vous la cacher, même si je n'en suis pas très fier, est justement quelques badinages à la cour de Kendra Kâr, un ville de Yuimen ! Rumeurs, histoires et demi-promesses m'ont imprudemment mené ici. Maintenant que j'y suis, cependant, la possible destruction de ce monde si beau m'inquiète au plus haut point, et je suis déterminé à trouver la source de ce mal. Hélas, comment trouver la source de ces événements ? Je l'ignore... La beauté des lieux, y compris ici-même, convainc amplement un esthète tel que moi d'essayer. D'ailleurs, si je peux me permettre un conseil : vous devriez installer des rosiers autour de votre belvédère. Une fois montés le long des murs et des colonnes, ils seraient du plus bel effet ! Mais je m'égare... »

Il réfléchit aux autres questions que le lion pouvait se poser. Il ne savait pas ce qu'il y avait au fond de lui, inutile donc d'avouer ses multiples aventures amoureuses, et il n'avait guère envie de mentionner Célimène, source d'une histoire qui restait une balafre brûlante dans son âme.

Il y en avait une dont il doutait fort que la réponse soit inconnue, mais il préféra la mentionner aussi, en espérant ne pas vexer son interlocuteur, mais pas Gaia, il n'avait qu'à être plus précis ! Et c'était la suivante :

« Si la question est ce que je fais ici. J'espère que vous le savez, mais sinon, sachez que c'est pour apprendre à contrôler ces forts élégants, mais intempestifs, éclats de lumières de mon corps, afin de pouvoir rejoindre les cités humaines et, avec l'aide de mes compagnons, enquêter sur le drainage. Car rassurez-vous, si vous ne me trouvez pas à la hauteur, je ne suis pas seul ! »

Il se sentit obligé d'ajouter :

« Sur ce sujet, je me dois de préciser cela : j'ai déjà connu quelques aventures, et si je peux vous paraître frivole, sachez que je préfère rire que me lamenter, mais cela ne m'empêche pas de prendre cette affaire au sérieux. »

Il se connaissait assez bien, mais puisqu'il semblait que cet esprit ne lisait pas dans les âmes, il fallait peut-être mieux préciser. Il avait juré d'aider ce monde et il le ferait dans la mesure de ses possibilités. Il y a bien des gens qui se compliquent la vie, mais la beauté se trouve souvent dans la simplicité, c'était une leçon qu'il avait apprise, même s'il avait du mal à l'appliquer.

Il remit une mèche en place :

« Voilà, j'ai fais trois essais ! Ai-je trouvé la question dont vous vouliez la réponse ? »

Il faillit ajouter qu'il voulait bien continuer à jouer un peu, mais qu'un volcan proche avait rappelé que le temps pressait. Mais une infime parcelle d'instinct de conservation lui rappela qu'il ne fallait peut-être pas trop tirer sur la corde.

(((907 mots)))

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Lun 21 Sep 2015 17:51 
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La dénommée Yakone me conduit en silence à travers les couloirs de Niyx, me menant jusqu'à un endroit reculé et apparemment peu emprunté de la cité. Au bout d'un moment, nous arrivons devant une porte en métal, que l'Ishtar me décrit comme l'entrée de l'Antre de Chulyin, le fameux esprit de l'ombre. Yakone ouvre la porte et me fait signe d'entrer. Je passe le seuil et pénètre enfin dans la pièce, si l'on peut l'appeler comme cela. Derrière moi, j'entends le bruit de la porte qui se referme. L'endroit est étrange, et bizarrement apaisant. Tout y est noir ou sombre, et pourtant tout à fait visible, comme s'il n'y avait pas besoin de luminosité pour y voir dans cette antre. Et la seule lumière de la pièce, lointaine, semble toujours plus loin à mesure que je m'en approche, ou du moins que je me dirige dans son sens. Je me sens... particulièrement bien ici. Mais je ne suis pas là pour rêvasser : je sens une présence ici, et je suis là pour elle, et rien d'autre.

"Chulyin ?" fais-je sans plus de déférence, mais en me gardant toutefois d'avoir l'air insultante.

Je ne compte pas faire de courbettes à un esprit, fusse-t-il puissant ou non.

"Je m'appelle Pureté."

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mer 23 Sep 2015 00:12 
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J'écoute avec la plus grande attention la réponse de Yuralria concernant ces étranges champs protecteurs, examinant un instant ces fameux boîtiers issus du temps où des Sindeldi parcouraient encore ce monde. De nombreuses questions techniques me viennent à l'esprit mais j'ai été engagé pour une mission précise et urgente, aussi je me contente d'écouter la suite de ses explications, non sans remarquer l'éclat de son regard alors qu'elle évoque son travail et sa passion. Un léger sourire légèrement ironique me vient aux lèvres tandis que je repense à tous ces souvenirs qui viennent de ressurgir en moi, à ce que je suis, à jamais: un Vagabond de sa défunte Majesté la Reine du Naora. Néanmoins, outre l'ironie qui fait en quelque sorte de moi un "espion" du Naora infiltré au coeur technologique de Niyx, il me semble qu'un échange profitable aux Sindeldi ainsi qu'aux Ishtars pourrait être créé, pour autant que nous parvenions à remplir notre mission évidemment. Quelques savants de mon peuple seraient certainement en mesure d'apporter une aide sérieuse pour l'étude de ces artefacts et seraient sans doute fort curieux de ces membres artificiels, tout comme de ces champs protecteurs, aussi je réponds à Yuralria:

"Quelques savants de mon peuple pourraient être très intéressés par vos recherches, et vous apporter sans doute quelques pistes sérieuses sur ces artefacts anciens, ainsi que sur la technique des fluides en général. Mais je crains que cela ne doive attendre un peu. Pensez-y, néanmoins, je pourrai vous ouvrir bien des portes lorsque nous aurons accompli notre mission."

Je la fixe un instant avec une calme certitude, puis je reprends après sa remarque sur le fait que les Ishtars ne font pas vraiment de recherche sur les armes:

"Les mots sont des armes. Le savoir est une arme. La magie des fluides est une arme, sa connaissance également. Un contact, un ami, un ennemi même peut-être une arme."

Je salue d'un signe de tête aimable ceux qui me dévisagent alors que nous déambulons dans le laboratoire, tout en écoutant l'avis de Yuralria sur mon angle d'approche des autres peuples d'Elysian et en y réfléchissant ensuite en silence durant quelques secondes.

"Un autre que moi prendra sans aucun doute cette option du commerce parmi ceux qui sont venus de Yuimen. Elle sera un peu moins exposée, du moins au début, et ce rôle peut donc aisément être endossé par quelqu'un ayant moins de vécu que moi. Quoi qu'il en soit cela reste toujours une possibilité ouverte, j'aviserai en voyant la tête que feront les autres peuples en m'apercevant..."

Après que je lui aie parlé de mes deux objets en métaux élémentaires, la jeune Ishtar évoque son ignorance sur ces métaux, ce que je savais déjà, mais j'observe avec intérêt le phénomène qui se produit lorsque elle en approche sa main.

"Ce sont des métaux issus des fluides, à l'origine des métaux trouvables dans la nature qui pour une raison ou une autre a été mis en contact avec un fluide élémentaire. Ils l'ont incorporé jusqu'à ne former plus qu'un. Ce bracelet est en Olath, le métal d'obscurité. Sur Yuimen les fluides de lumière et d'obscurité sont opposés, aussi prenez garde à cet aspect. Et le poignard est en Xiuhl, le métal de feu. Je vais conserver ce dernier, mais je vous confie volontiers ce bracelet. Prenez votre temps, je pense partir rapidement pour Illmatar, je reviendrai le chercher en temps et heure."

Je lui tends mon bracelet, puis l'écoute me répondre qu'en termes d'équipement ils n'auront rien ici, haussant un sourcil amusé à sa dernière remarque, et lui rétorquant sur le ton de la plaisanterie:

"La grosse brute sans cervelle devrait être en mesure de se servir de ses fluides de manière plus ou moins maîtrisée, maintenant qu'elle a retrouvé un brin de mémoire."

Plus sérieusement je rajoute:

"Très volontiers, autrement dit, cela me sera sans doute utile si cela t'inspire."

Nous franchissons ensuite deux séries de portes, avant de parvenir à une salle ronde de taille bien plus modeste, où trône le somptueux orbe d'Uraj. Je plisse les yeux pour mieux en discerner les détails, puis je m'en approche tout en sortant mon pendentif de ma tunique pour y observer une éventuelle réaction, et remarque à mi-voix:

"C'est comme si quelqu'un avait trouvé moyen d'unir un fluide spatial à un métal pour le canaliser...c'est tout à fait étonnant...au fait, qui était Uraj?"

Je scrute des yeux aussi bien que de ma perception magique cet artefact mystérieux capable au travers de quelques pendentifs associés de nous transporter instantanément ou presque d'un bout à l'autre du monde, tentant d'en percer même basiquement l'essence et le fonctionnement. Pourquoi les Esprits m'ont-ils montré cet Orbe? Quelle importance a-t'il? Uniquement celle de nous transporter? Étrange, nul besoin n'était de cette vision pour que le dernier idiot venu saisisse l'intérêt capital d'un tel atout, mais alors quoi? Je demande pensivement:

"Est-il possible de le toucher? Êtes-vous parvenus à déchiffrer certaines inscriptions de cette écriture? Je ne cerne pas pourquoi les Esprits m'ont montré cet Orbe...pas encore..."

(895 mots)

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Ven 25 Sep 2015 17:35 
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Niyx – Belvédère

    Le lion ailé l’observa sans ciller durant toute sa longue tirade, sans qu’aucune émotion ne s’inscrive sur ses traits fauves. Lorsque Faëlis se tut, il se contenta d’abaisser la tête et de la relever, salutation, marque de respect, de reconnaissance, difficile de dire. Toujours est-il qu’il reposa ses yeux jaunes dans ceux de l’hinïon et s’avança vers lui. Au lui d’en faire le tour, comme la dernière fois, il avança sa tête gigantesque jusqu’à effleurer le front de l’elfe.

    Faëlis fut alors assaillit par une multitude d’images, très diverses et si variées qu’il ne pouvait se les rappeler après qu’elles furent passées, peut-être s’en souviendrait-il plus tard, le moment venu, ou peut-être pas. La lumière qui s’agitait dans ses veines, sous sa peau, semblait répondre à la présence du lion, elle s’agitait, l’approchant, entrant en lui avant de retourner dans les veines de l’hinïon.

    « Je ne suis pas un élémentaires supérieur, jeune Faëlis, pas plus que je ne suis un dieu » entendit-il dire dans son esprit. « Je suis l’énergie qui parcourt tes veines, je suis la lumière du matin, l’éclat dans les yeux des femmes qui t’ont aimées. Je suis un Esprit, celui du fluide de Lumière d’Elysian, incarné sous sa forme terrestre. »

    Il sentit l’esprit de l’Esprit entrer dans le sien, doucement sans forcer, et appeler à lui les souvenirs que Faëlis accepterait de lui montrer.

    « Montre moi l’Ombre qui point dans ton esprit, les brisures dans la Lumière ».


Niyx - ?

    Pureté peut sentir une présence derrière elle, et, en se tournant, voir apparaître un loup gigantesque au pelage noir parsemé d’un millier d’yeux dont certains semblaient verser des larmes intarissables. Des volutes noir, semblables à celles de la semi-elfe, parcouraient son être et il émanait de lui une force implacable, une présence impressionnante même si pour l’heure il était assis sur son séant et ses nombreux iris étaient calmement braqués sur Pureté.

    « Pureté, oui, c’est ainsi que l’on t’appelle, mais tel n’a pas toujours été ton nom, » répond l’Être qui se trouve devant elle.

    Il se relève et s’approche un peu, semblant faire bien plus de pas que nécessaire dans cette salle étrange où les distances n’ont plus de sens.

    « De ton corps exsude l’Ombre, à ton avis, d’où vient-elle, de quoi est-elle issue, jeune semi-elfe ? »


Niyx – Laboratoire

    Yuralria répond aux premières paroles de Kerenn sans le regarder, et non sans une certaine gêne.

    - Nous aurons le temps de voir ceci lorsque vous aurez accompli votre mission, répond-t-elle en reprenant ses mots, bien que le « si » plane dans les airs un instant.

    Quant à la suite de ses propos sur les armes, elle lui lance un regard en biais.

    - Quelle bien étrange vision du monde que de tout considérer comme arme, tout n’est-il donc qu’un moyen d’arriver à vos buts ?

    Elle se contente de hausser les épaules pour ses décisions concernant son angle d’approche, le laissant libre de choisir et de suivre ou non son conseil. Elle écoute cependant avec grand intérêt ses quelques propos sur les métaux élémentaires de Yuimen et prend le bracelet en hochant la tête. Ses lèvres s’ornent d’un petit sourire à la remarque suivante du Sindel. Elle ne reprend la parole que pour répondre à ses questions sur l’Orbe.

    - Uraj n’était pas un être, du moins à notre connaissance, mais un lieu, celui dans lequel nous avons trouvé l’Orbe. Le toucher sans se munir de protection peut avoir des effets particuliers, ce n’est pas conseillé. Quant aux esprits… Leurs voies sont étranges, et la raison pour laquelle ils te l’ont montré dépendait peut-être de ta question.

    Le pendant d’Uraj s’était mis à s’illuminer légèrement à la lueur de l’Orbe, comme si elle y répondait. Yuralria, elle, regardait le bracelet d'un air pensif.


[Kerenn – xp : 1,5 (post) ;
Faëlis – xp : 2 (post) ;
Pureté – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Dim 27 Sep 2015 10:11 
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Le lion resta un instant silencieux. Puis, il hocha calmement la tête, visiblement calmé et convaincu. Ne s'agissait-il donc que de ça ? L'elfe ne pouvait que s'en étonner. L'esprit s'approcha de lui et...

Que s'était-il passé ? Il ne savait pas vraiment. Il tituba légèrement, reculant d'un pas. Des images étranges... mystérieuses... mais il n'eut pas le temps d'y penser davantage. Tout son être pulsait et irradiait de lumière. La voix de l'être résonna, proche et distante à la fois, expliquant qu'il n'était ni élémentaire, ni dieu, mais l'incarnation des fluides de lumière. Réponse énigmatique s'il en est, mais à ce moment-là, Faëlis eut la conviction que de toute façon il ne pourrait comprendre. Il était des mystères qui le dépasseraient à jamais.

L'esprit s'approchait encore. Mais il ne s'approchait plus physiquement... L'hinïon était maintenant comme dans un rêve. Un rêve dans lequel résonna la voix :

« Montre moi l’Ombre qui point dans ton esprit, les brisures dans la Lumière »

Un instant de panique. De l'ombre ! Il n'y en a pas ! Ou si peu... Mais bien sûr que si, il y en a. Il y en a toujours. L'intrusion était douce. Comme un spectateur qui prendrait place sur son siège, attendant de voir ce que la pièce de théâtre lui réservait. Le lion attendait de voir ce que Faëlis lui montrerait. Mais ce dernier n'avait pas envie. De quel droit ? Sa vie personnelle ne concernait que lui ! Enfin, certains aspects de sa vie personnelle concernaient aussi un grand nombre de jeunes femmes séduisantes... mais tout de même !

Mais était-ce vrai ? Sa vie personnelle n'était-elle pas la définition de ce qu'il était ? Le lion n'était pas concerné par sa vie personnelle, mais il était concerné par la survie de son monde. Et pour cela, il voulait connaître son potentiel sauveur. Cela était juste et inévitable. Faëlis comprit qu'il n'y échapperait pas. S'il voulait être quelqu'un d'honnête et honorable, il devait le faire. Une étrange appréhension lui nouait l'estomac. Il était sûr d'être quelqu'un de juste et d'honnête. Mais il n'avait pas l'habitude de revenir en arrière sur sa vie. Ou alors seulement sur les parties les plus amusantes. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait la conviction que c'était quelque chose qui ne devait pas se faire.

(Et vous verrez qu'honnêteté et honneurs ne sont pas acquis dans ma famille...)

***


Et il se laissa aller... il remonta loin. Mais pas si loin. Car tout n'avait commencé que par une enfance heureuse. Un peu oublié, certes, mais heureuse. Quand ses parents étaient là, c'était pour l’encenser et vanter la beauté de leur enfant. Il n'avait que vaguement fait attention à cet homme qui était venu le voir avec un visage sombre...

« Vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait, dame Faëlina ? »

Pas de réponse.

« Pour moi, cet enfant est un monstre. Une image de votre ego surdimensionné. »

« Pourquoi dites-vous ça ? »

« Vous le savez mieux que moi... »

Faëlis n'avait jamais su qui était cet homme, mais il comprenait maintenant qu'il avait dû deviner quelque chose. Il ne reparut jamais, apparemment exilé. À la même époque, Faëlina perdit son poste de grande druidesse par décret de la reine, sans explication. Mais elle sût regagner la confiance. Elle réintégra l'ordre vingt ans plus tard, avec le retour d'Oaxaca.

***


Évidemment, Faëlis mit du temps à comprendre qui était sa mère. S'il savait son père distant et hautain, sa mère en revanche était très proche par nature. Elle travaillait toujours sur ses « autres enfants » comme elle les appelait : ses roses. Elle en créait des magnifiques, qui étaient vendues pour les jardins les plus prestigieux du monde.

Mais un jour, un serviteur vola un nouveau plant de rosier pour le vendre à des concurrents. Une servante qui l'avait vu le dénonça, catastrophée, demandant ce que Faëlina allait faire. La superbe femme ne se démonta pas. Elle sourit avec tendresse en assurant qu'il ramènerait lui-même son « enfant » dans son giron.

En effet, le lendemain, le serviteur était revenu, pâle et terrifié. Le rosier s'était tordu entre ses mains et ses branches épineuses formaient un nœud inextricable autour de ses mains. Des menottes cruelles qui le saignaient au moindre mouvement. C'est à ce moment là, seulement, que Faëlis réalisa que sa mère était une magicienne aussi puissante qu'impitoyable. Néanmoins, son admiration pour elle restait intacte. Il ne l'avait jamais vu faire quoique ce soit d'injuste, et même aujourd'hui, alors qu'il connaissait mieux ses défauts, il continuait à l'aimer. Il y avait bien d'autres membres de sa famille qui ne l'avait pas autant soutenu.

***


Nariym était son cousin, aussi ténébreux que Faëlis était lumineux. Il était un vrai Kassilian, apparemment noble et honorable. Ils avaient passé une bonne partie de leur enfance comme des frères mais, aveugle du ressentit des autres, Faëlis n'avait jamais réalisé comme tous les compliments qu'il recevait pesaient sur son cousin... Car ces même compliments le rendaient chaque année un peu plus égocentrique, tandis que la peur qu'inspirait sa mère à son insu dissuadait quiconque de le critiquer. Avec le temps, ils s'éloignèrent. Et cet éloignement finit par éclater au grand jour...

… « Arrête, Faëlis, tu me chatouilles ! »

Le fils de lumière gloussa en continuant à laisser sa main courir sur le corps de Saermos. Le jeune éphèbe n'était qu'un simple serviteur de la famille, mais il était plein de ressources ! Pour tout dire, c'était la première fois que Faëlis découvrait le plaisir que procurait un contact aussi rapproché avec un autre garçon.

Son compagnon riait aux éclats et déposa un petit baisé sur ses lèvres. Puis son regard se fit plus distant, presque triste :

« Je n'aurais pas cru vivre ça avec toi... c'est tellement gentil de... enfin... »

Le noble haussa les sourcils :

« Quoi donc ? Nous sommes tous les deux des elfes, qu'est-ce que le rang social a à voir avec ce genre de bonheur ? Ici, nous sommes à égalité. »

Saermos sourit en laissant sa main glissé sur le torse nu de son compagnon :

« Je n'en connais pas beaucoup d'autres, ici, qui diraient la même chose... »

Ils furent interrompus par la porte de la chambre qui s'ouvrit pour laisser la place à Nariym. Celui-ci ouvrit des yeux ronds :

« Mais... qu'est-ce que vous faites ? »

Faëlis, tout sourire, lui fit signe de s'approcher :

« Vient, on s'amusera mieux à trois ! »

Le visage de son cousin se tordit de dégoût :

« Tu es répugnant ! Avec un... homme... »

Il se retira en claquant la porte, laissant un elfe abasourdit et l'autre attristé.

« Maintenant tu sais ce que j'endure... »

… Faëlina fut bien vite mise au courant, probablement par Nariym. Heureusement, comme beaucoup d'elfes, elle ne voyait rien d'inconvenant ici. Et puis de toute façon, son fils ne pouvait qu'être parfait, et elle partageait l'avis de ce dernier comme quoi cette perfection devait profiter à tout le monde.. Elle se contenta de sermonner Faëlis sur l'importance d'avoir des enfants et donc de ne pas négliger pour autant la gente féminine. Ce n'était pas son intention de toute façon, mais à compté de ce jour, lui et Saermos se montrèrent plus discrets. Son amitié pour Nariym s'écorna, mais à la place, une pointe de respect apparut : au moins son cousin était un vrai Kassilian, vertueux à l'excès mais donc juste et fiable.

Hélas, cette image allait bientôt elle aussi disparaître.

***


La fête touchait à sa fin pour les convives les plus courtois, qui maintenant dormaient à poing fermé dans les bras de leurs épouses, sur l'un des innombrables divans apportés dans la grande salle de réception. Il n'y avait pas grand monde qui ne soit pas abruti par les vapeurs émises par le brasero, dans lequel brûlaient des plantes dont dame Faëlina avait le secret. Pour les convives de l'ombre, en revanche, la soirée ne faisait que commencer. C'était le moment où les plus bas instincts s'éveillaient. Dans la vie somme toute pas très passionnante de Faëlis, c'était le moment des sensations fortes. Le moment ou le corps était pris de frissons rien qu'à regarder dans les yeux de certains membres de la famille Nyris. Le jeune elfe savait que pour beaucoup d'entre eux, il était fait pour tenir le rôle de l'esclave masseur silencieux, qui se soumettait à toutes les demandes qui lui serait faite. C'était en effet la « discipline » dans laquelle il était le plus doué : les massages, qu'ils soient thérapeutiques ou sensuels. Heureusement, même les Nyris ne forçaient jamais personne à entrer dans leurs jeux parfois cruels.Il pouvait donc en tranquillité arpenter les couloirs sous les regards de loups affamés de certains membres de la famille qu'il connaissait courtois et même parfois drôle, mais qui devenaient à l'heure des ténèbres des animaux animés des plus bas instincts.

Les familles Nyris et Kassilian avaient été ennemis jadis. Les intrigants et cruels Nyris avaient cherché à prendre le pouvoir au cours d'odieux complot et les Kassilian avaient toujours été là pour les arrêter. Des histoires pleines d'aventure et de romance avaient été racontées... mais ces guerres civiles avaient fini par lasser la couronne qui avait demandé à unir ces deux familles. Ainsi était né le premier Nyris'Kassilian. Depuis, périodiquement, quand les familles sentaient que la tension remontait entre elles, une nouvelle union amenait à la naissance d'un Nyris'Kassilian, souvent amené à devenir un enjeu politique important et à vivre d'intrigue et d'aventure. Faëlis était le dernier en date. Il ignorait pourquoi ses parents avaient voulu lui donner ce nom, mais il aimait observer les relations complexes de ses deux familles.

Curieusement, il avait remarqué que la distinction entre les vertueux Kassilian et les épicuriens Nyris n'était plus aussi claire, et à l'heure des ténèbres, on trouvait de tout. Il avait notamment remarqué comment son père s'éclipsait lorsque le temps était venu... mais trop tard. L'heure était déjà entamée. Faëlis ne savait que peu de choses de ses activités. Il n'y avait qu'une fois qu'il l'avait vraiment vu à l'heure des ténèbres. Masqué et se livrant à un duel sauvage, témoignant de ses talents de bretteur, sous les acclamations des convives. Mais durant l'heure des ténèbres, ce n'était pas les combats qui intéressaient Faëlis. Surtout pas après avoir vu son père balafrer avec délectation le visage d'un adversaire plus coriace que les autres. Noremas Kassilian avait lui-même reçu une cicatrice particulièrement laide que les meilleurs maquillages ne pouvaient effacer complètement, aussi il se sentait en droit d'infliger de même à ses ennemis.

Un tel comportement avait achevé de faire perdre à Faëlis le peu d'estime qu'il avait pour son père, mais ce soir là, la surprise devait venir d'un Nariym légèrement éméché qui lui tomba dessus au détour d'un couloir :

« Tient ! Mais c'est... c'est ma cousine Faëlis ! »

Le groupe qui le suivait, trois femmes et un homme, tous masqués de plumes noires, ricanèrent. Ce genre de commentaire de la part de Nariym était devenu courant, et le fait qu'il soit ivre poussait à l'indulgence. Faëlis fit la révérence, manquant de s'effondrer car il n'était lui-même plus très sûr de ses jambes. L'ivresse n'était pas très appréciée à Cuilnen, mais à l'heure des ténèbres, dans le palais Nyris'Kassilian, les elfes blancs ressemblaient bien plus à leurs cousins noirs du nord.

« Nariym ! Quel plaisir de voir mon cousin si Kassilian en cette heure ! »

Le commentaire fait aussi rire l'assistance, mais l'elfe brun pinça les lèvres :

« Que dirais-tu de venir tester ta virilité avec nous ? »

« Une invitation qui ne se refuse pas ! »

Le blond suivit donc le groupe, s'attendant à une orgie quelconque, et curieux d'enfin découvrir le type de prestation que son cousin, qu'il connaissait plus préoccupé par les armes que par les femmes, pourrait offrir à ces demoiselles.

Le lieu dans lequel ils se rendirent, cependant, le surpris au plus haut point. N'était-ce pas... les vieux cachots ? Mais ils ne servaient plus à rien ! Pourtant, à l'intérieur, des foyers diffusaient une lueur chaude et sinistre. Les menottes, chevalets de torture et autres instruments douteux étaient bien entretenus. C'était donc ici... ce lieu que sa mère lui avait défendu de visiter... Son regard s'arrêta sur la légendaire rose de Nyris. Instrument interdit mais gardé en tant qu'emblème. Une tige de rose aux terribles épines, plongées pendant des mois dans l'eau salée jusqu'à devenir incroyablement dure, au point de garantir une lacération des chairs optimale...

Que ressentait-il à cet instant ? Du dégoût, bien sûr ! Son cousin, qui jugeait si sévèrement ses propres goûts en la matière, était comme hypnotisé par une boîte emplie de fines aiguilles, suppliant presque une des jeunes femmes de « l'employer à nouveau sur lui ». C'était répugnant, c'était révoltant, c'était...

Mais au fond de l'âme de Faëlis, il y avait aussi une petite voix maléfique qui ricanait. Qui disait que s'il détesterait subir cela, et c'était bien là ce que sa mère lui avait interdit, il adorerait l'utiliser.

(Non ! La douleur et le plaisir sont des choses différentes ! Je ne suis pas comme ça !)

Les autres le regardaient comme des prédateurs, attendant de savoir ce qu'il en pensait. On lui tendit un fouet. Il tendit la main pour le prendre... avant de s'enfuir.

(Non ! Je ne suis pas comme ça !)


Et pourtant, il savait. Il était un Nyris. Il avait ça dans le sang.

Qu'est-ce qui l'avait choqué le plus, en fin de compte ? Le fait de savoir que son cousin était adepte de ces pratiques douteuses ? Ou de découvrir l'étrange tentation qui l'avait étreinte ? À partir de ce jour, il se jura de toujours faire le bien autour de lui. Il resterait un maître des massages, et uniquement de cela. Tant pis si à compté de ce jour, Nariym le méprisa plus que jamais. Lui-même n'avait de toute façon plus de respect pour celui-ci. Ils étaient différents. Ils ne se comprenaient plus. À moins... que la morale ne soit qu'une question de point de vue ? Impossible ! Mais comment distinguer le bien du mal ? Sur quoi pouvait-on s'appuyer dans un monde aussi fluctuant ? Sur qui pouvait-on compter quand même une amitié pouvait ainsi basculer car l'autre devenait soudain impossible à comprendre ? Ils étaient différents.

Mais la petite voix était là pour lui dire qu'il se mentait à lui-même. Un Nyris ne vit que pour le jeu de la politique et les plaisirs les plus crus. Peu importait. Tout le monde mentait. Et à compté de ce jour, il se mentirait jusqu'à croire à ses propres mensonges.

(Je n'aime que la beauté et le bonheur. Il n'y a ni l'un ni l'autre dans le complot et la douleur. Je n'aime que la beauté et le bonheur, et je les apporterais à tous...)

Il commençait à comprendre qu'en fait, on ne pouvait se fier qu'à une seule personne : soi-même. Le reste n'était qu'étrangeté. On ne se comprend que soi-même et par conséquent, les autres sont un mystère. Ils ne peuvent nous comprendre et on ne peut les comprendre. Les autres étaient les acteurs d'une pièce de théâtre dont on ne connaissait que son propre texte. Et son texte, il le changerait.

(Je n'aime que la beauté et le bonheur. Il n'y a ni l'un ni l'autre dans le complot et la douleur. Je n'aime que la beauté et le bonheur, et je les apporterais à tous...)

***


Les années suivantes furent fort heureuses, avec le passage à l'age d'homme, mouvementé, certes, et l'entrée à l'armée. Il se distingua bien vite comme archer autant que comme séducteur. Incroyable comme les jeunes filles aimaient venir voir tous ces jeunes hommes en sueur pendant l’entraînement. Il flirtait avec elles, puis les abandonnait. Une fois il entendit que l'une d'elles s'était jeté d'une passerelle peu de temps après, ne survivant que de peu. Cela l'avait perturbé, mais sans plus. Quelque chose avait dû la peiner et comme elle ne l'avait plus comme réconfort, elle avait tenté de se donner la mort. Il n'était pas responsable. Il n'était responsable de rien.

Il fréquentait aussi toujours autant de jeunes hommes, ce qui lui posa tout de même un problème à la caserne. Les elfes étaient généralement tolérants vis-à-vis de ce comportement, mais la tolérance ne surmontait pas les affres de la jalousie. Comme certains critiquaient l'hinïon pour son comportement, l'instructeur leur demanda de régler l'affaire à coup de poing. Aussitôt, le compagnon de Faëlis, un certain Kaël, vint à son aide. L'instructeur leur raconta alors l'histoire toute récente des deux hinïon retrouvés dos à dos après une embuscade shaakt, une dizaine d'adversaires morts autour d'eux. Pour lui, il était évident que ces deux guerriers s'aimaient plus que de simples frères d'armes. Et cette unité, peu importe l'origine, il souhaitait la voir dans tout son régiment.

« J'en ai vu partir au combat, des bleusailles comme vous... et ce que j'aime plus que tout c'est les voir revenir. Tant que c'est pas qu'ils ont désertés, alors pour moi, c'est moral et acceptable. »

Faëlis et Kaël n'avaient plus eu de problèmes, mais ce dernier avait pourtant fini par partir, lassé du caractère volage de son ami. Faëlis n'avait pas noté plus que ça l'événement. Une péripétie de plus dans la vie. Il ne comprenait pas, et il ne cherchait pas à comprendre.

La suite de l'histoire est bien connue. Il surprit un groupe de garde s'en prenant à une jeune humaine. Ils l'amenèrent à un homme masqué qui voulait la violer. Faëlis blessa l'homme masqué et découvrit qu'il n'était autre que son père. Horreur. Comment pourrait-il rentrer chez lui après ça ? Il était désespéré, ne sachant vers quoi se tourner. L'humaine, Célimène... il la protégerait jusqu'au bout. Elle était si belle ! Ils trouveraient bien un moyen de partir... Mais en chemin, la bataille avait éclaté. Les mystérieux hommes en noir les avaient attaqués et ils avaient été séparés. Il avait tenté de couvrir sa fuite. Il avait été assommé et s'était réveillé à Kendra Kâr. Là, on lui avait dit que sa mère l'avait déposé et était reparti chercher Célimène. Il ne s'inquiétait pas trop. Elle y parviendrait. Et lui, il avait commencé à chercher à se rapprocher de la cour pour également monter un réseau et la retrouver. Il la sauverait encore une fois ! Pour cela, il pouvait compter sur la renommée acquise au manoir hanté. Là, il avait affronté la folie et le désespoir, mais il n'avait pas peur. Il savait qu'il triompherait et que la joie reviendrait !

Non.

Si. Bien sûr qu'il en était ainsi.

Célimène. Non.

« Je suis désolé mon garçon, on ne l'a pas retrouvé. »

Oui, c'était ça que le vieux Maeglor avait dit ! Sa mère était reparti pour la chercher !

« Je suis désolé mon garçon.... »

Il avait pris contact avec le roi dans l'unique but de la retrouver. Il était regrettable que cela occupe si peu son esprit. Sans doute était-ce l'éloignement ?

« Je suis désolé mon garçon... »

Est-ce que le vieil homme n'avait pas ajouté quelque chose après ?

« … on ne l'a pas retrouvé. »

Oui, c'était ça... ou bien non ?

« Je suis désolé mon garçon, on ne la retrouvera pas. »

C'était peut-être ça. Mais pourquoi ?

« C'est ta mère qui t'a amené ici en disant qu'il ne fallait pas que je parle trop de ta présence. Elle est ensuite parti chercher quelqu'un, en disant que tu saurais de qui il s'agissait et que tu n'avais pas à t'inquiéter... Je suppose qu'il s'agit de cette... Célimène. »

Oui, c'était ça, qu'il avait dit ! Mais comment avait-il pu se tromper à ce point ? Il était évident qu'il avait dit ça. Il avait menti si efficacement pour dissimuler la vérité ! Mais quelle vérité ? Et pourquoi... pourquoi avait-il menti ? Non. La vraie question était... pourquoi Faëlis pensait-il qu'il avait menti ? D'où lui venait les première phrase ?

« Je suis désolé mon garçon, on ne l'a pas retrouvé. »

Il n'avait pas menti. C'était Faëlis qui avait passé sa vie à se mentir.

« Je suis désolé mon garçon. Elle est morte, ta mère me l'a dit avant de partir. »

Vide. Obscurité. Néant. Comme un barrage qui se rompe, la mémoire submergea un jeune elfe qui voulait croire en des choses qui n'étaient pas réelles. Mais maintenant, le contact avec l'esprit de la lumière avait ramené les vrais souvenir... Elle était morte. Il avait juré de la protéger. Il avait cru bon se séparer d'elle pour cela. Et elle était morte.

(Nooooon !!!!!!)

Il s’effondra. Il était seul dans l'obscurité, et devant lui se tenait la fière silhouette du lion altier. Il avait envie de vomir. Il était seul et misérable, ainsi qu'on est toujours en ce monde. Il avait appris à ignorer les critiques, à ignorer ce qu'il ne comprenait pas. Il n'aidait pas les autres pour leur faire plaisir, puisqu’il ne les comprenait pas. Il aidait les autres pour se faire plaisir à lui-même. Mais cette tâche était hors de sa portée.

« Je comprends... Vous ne pouvez avoir confiance en moi. Je n'ai pas pu sauver celle que j'avais juré de protéger. Comment pourrais-je sauver un monde entier ? Inconsciemment, je suis allé vers les intrigues de cours... non pour l'aider car au fond, je savais qu'il n'y avait plus rien à faire... mais simplement parce que je ne peux échapper à ma nature profonde : J'ai beau me dissimuler derrière l'humour et insouciance, je suis un menteur, un manipulateur... un monstre de plus de la famille Nyris. J'ai appris des choses à Kendra Kâr. Ma mère m'a conçu non pour avoir un enfant, mais pour créer le parangon des elfes. Objet de beauté ultime. De corps comme d'esprit, je ne suis que fausseté. Je ne suis pas lumière... je suis ténèbres. »

Neolia... la belle archère du culte du cristal de neige. Dans son esprit passèrent encore quelques images. Des images de son aventure avec elle, fort peu soucieux de ce que son maris pourrait en penser. Les révélations qu'elle lui avait faites, il ne pouvait ne douter. Mais pourquoi sa mère ne lui avait rien dit ? Encore et toujours des mensonges. Il en avait subit, il en distribuait...

Il avait voulu montrer l'ombre de son âme au lion, il n'avait fait que découvrire à quelle point elle était profonde.

Il était de retour dans le jardin et avait les yeux levé vers le lion ailé. Cependant, il le voyait à peine au milieu de ses larmes. Il avait pu redouter que la créature ne le tue... maintenant il ne le redoutait plus, il le souhaitait. Il était la preuve vivante qu'aucun Nyris ne pouvait échapper à son destin. Même ici, ne faisait-il pas que suivre les mensonges qu'il se serait répété ? Voulait-il vraiment aider ces gens ? Ou n'était-ce encore qu'un mensonge ? Où était la réalité ?

« Je ne suis bon à rien... Comment une âme de traître débauché et dépourvu d'empathie pourrait-elle vous aider ? »

(((3891 mots)))

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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Dim 27 Sep 2015 18:33 
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    Le lion se tenait au-dessus de Faëlis effondré, majestueux là où l’hinïon n’était plus que le pâle reflet de lui même. Le silence s’installe, s’épaissit autour d’eux, alors que l’Esprit de Lumière observe l’hïnion avant de finalement prendre la parole.

    « Un monstre, Faëlis ? Non, je n’ai pas vu cela, et le fluide qui t’habite me montre une toute autre chose. »

    Il marqua une autre pause, comme s’il considérait ses prochaines paroles.

    « La plus intense des lumières n’a de sens que par l’existence des ténèbres, jeune hinïon, comme le jour ne prend du sens que par l’existence de la nuit. Chulyin, l’Esprit d’Ombre, et moi-même ne sommes que deux faces d’un même fluide, le reflet d’une même image. »

    « C’est en connaissant et en acceptant chacune des parcelles de ton être, les lumineuses, brillantes et belles qui exsudent de ta personne comme les plus sombres et enfouies que tu caches à tous les yeux, même aux tiens, que tu parviendras à te surpasser et à t’approcher de l’idéal que tu convoites. Ces parties font de toi l’être que tu es, et je ne vois dans ton cœur rien de malin ni de mauvais. »

    Sa grosse tête, auréolée de sa crinière, se tourna vers un petit lac aux eaux miroitantes située à quelques pas, où voltigeaient quelques papillons multicolores.

    « Regarde-toi, Faëlis Nyris’Kassilian, regarde-toi, penses-tu que l’Ombre t’appelle à elle ? »


[Absorption lors des souvenirs d'un fluide 1/4 de Lumière et apposition du tatouage.]

[Faëlis – xp : 6,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Lun 28 Sep 2015 18:01 
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Je sens quelque chose derrière moi. C'est la présence que je décelais déjà en arrivant ici. Me tournant, je vois un énorme loup parcouru de volutes noires semblables aux miennes et au corps recouvert d'yeux. Impressionnée, je ne peux m'empêcher d'esquisser un pas en arrière, mais je me ravise et prend une posture droite et fière. Il n'est pas mon ennemi.

Il me parle calmement, faisant allusion à mon nom. Comment sait-il qu'il ne s'agit pas de mon nom de naissance ? Je balaie rapidement cette question alors qu'il se dirige vers moi ; rien qu'à le voir je peux deviner que c'est un esprit à la puissance dépassant largement ce à quoi j'ai pu assister durant toute ma courte vie, il semble vain de me questionner sur des détails aussi futiles.

Maintenant plus proche, il s'adresse de nouveau à moi, pour me poser une question cette fois.

« De ton corps exsude l’Ombre, à ton avis, d’où vient-elle, de quoi est-elle issue, jeune semi-elfe ? »

Je prends quelques secondes avant de formuler une réponse, mais je n'ai pas besoin de réfléchir, la réponse est pour moi claire.

« Je ne vis que pour Phaïtos, le dieu de la vie et de la mort de mon monde. L'ombre est sa couleur, ce qui le définit, il est tout naturel que je la prenne également. »

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mer 30 Sep 2015 15:32 
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Il resta immobile, à attendre la réaction du lion de lumière. Celui-ci fiit par déclarer qu'il ne ressentait pourtant aucunes ténèbres en l'elfe. Après un temps, il expliqua même qu'en définitive, la lumière et les ténèbres étaient indissociables. Il devait admettre ce qu'il était et ainsi seulement il approcherait de la perfection. Il l'invita alors à aller se regarder dans un étang, non loin de là, afin de constater si, oui ou non, les ténèbres l'appelaient.

En temps normal, Faëlis ne refusait jamais d'aller se regarder dans un miroir, mais là, il se sentait un peu dépassé. Il avait besoin de mettre de l'ordre dans sa tête. Il pensa à la miséricorde qu'il avait ressenti pour les habitants du manoir. Elle était sincère, de cela, il était sûr. Alors... peut-être était-ce réellement la solution ? Peut-être devait-il enfin regarder la beauté en lui, y compris dans ses aspects les plus noirs. Les tourner en forces... Il avait un passé plein de tromperie et de mensonges, mais le mal peut toujours détruire le mal. Pour tout dire, ce sont souvent les individus les plus louches qui prennent le pouvoir, mais cela ne les empêche pas de parfois faire le bien. Cela au moins il le savait : il n'était peut-être pas honnête par nature, mais il était bon.

Il s'approcha de l'étang, et des papillons multicolores volèrent de-ci de-là, s'égayant devant lui. Leur vol insouciant avait de quoi redonner le sourire, assurément. Ils déployaient comme un arc-en-ciel de couleurs autour de lui, mais il avait un plus beau spectacle encore à contempler.

Il plongea le regard dans l'étang, s'attendant à voir à nouveau les étranges flashs lumineux qui parcouraient son corps depuis son arrivée à Elysian.

Il n'en fut rien.

La lumière était maintenant calme et sous contrôle... quoique... non ! Au contraire ! Une lumière s'était subitement mise à pulser... mais elle était très localisée. Elle dessinait des arabesques étranges, et il retira sa tunique d'un geste, stupéfait.

Comme en hommage au miraculeux changement qui s'était produit en lui, un dessin de lumière se formait sur son être. Un dessin à l'image de sa renaissance à la lumière : un phénix glorieux déployant ses ailes majestueuses et prêtes à l'élever vers sa nouvelle vie. Ailes qui illuminaient et magnifiaient ses pectoraux, tandis qu'une longue et fille queue de plumes bouclées soulignaient et encadraient ses abdominaux. L'oiseau était comme fait d'encre d'or, mais comme s'il voulait marquer le coup de sa naissance, il brillait maintenant de mille feux, et tous les corps de l'hinïon brillait en résonance, magnifié par l'apparition.

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Plus étonnant encore, il se sentit empli d'une étrange vitalité, une euphorie naissante qu'il commençait à connaître : celle de l’absorption de fluides de lumières. Mais cette fois-ci, c'était bien plus fort. Le phénix d'or lui avait accordé presque autant de pouvoirs que toutes les potions du vieux Moboutou ! De plus, il sentait pleinement l'aspect bienfaisant de cette lumière et sentait qu'il pourrait l'utiliser à soulager les autres, à leur donner force et courage dans les heures les plus noires, comme un vrai protecteur, noble archer de lumière.

Faëlis avait toujours été opposé à l'idée de faire quelque marque que ce soit sur son corps, et il avait maintenant les larmes aux yeux. Mais ce n'était pas d'horreur, mais bien de bonheur : Il n'avait jamais rien vu d'aussi beau que ce phénix et, plus que jamais, il sentait qu'il approchait de la perfection, qu'il avait les moyens d'être bon et glorieux.

Il se tourna vers l'esprit de lumière, le visage empli de reconnaissance, mais incapable de trouver quoi dire pour le remercier.

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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mer 30 Sep 2015 15:57 
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Je souris légèrement à l'étonnement de Yuralria quant aux armes, et lui réponds d'une voix neutre:

"Yuimen est un monde où la violence règne, notre terre est en guerre contre une déesse sombre et ses hordes, sans parler des conflits entre les pays ou les villes, des assassins, sadiques et autres esclavagistes qui hantent la plupart des villes et des routes. Ceci étant, je disais simplement que selon moi les paroles des esprits n'étaient pas à restreindre à des objets contondants, tranchants ou que sais-je encore."

Je marque une petite pause puis ajoute à mi-voix tout en observant pensivement l'orbe:

"D'autre part, si vous avez fait appel à nous c'est que vous avez un sérieux problème. Nous ne savons pas où cela nous mènera, vous serez peut-être heureux que certains de nous soient des combattants chevronnés si cela venait à mal tourner..."

Je me détourne de l'étrange artefact après la réponse de la jeune Ishtar me révélant qu'Uraj n'est autre que le nom du lieu où ils l'ont trouvé, et qu'il est déconseillé de toucher ainsi l'orbe, pour faire face à Yuralria qui observe pensivement mon bracelet d'Olath. Cent questions me viennent à l'esprit à propos de leurs recherches, des lieux où ils ont déniché ces divers artefacts de ce qu'ils appellent l'Ordre Ancien, de la manière dont ils s'y sont pris pour déplacer cet Orbe d'Uraj, mais le temps file à toute allure, et je doute trouver quoi que ce soit de vraiment intéressant ici, du moins dans un laps de temps raisonnable. Aussi j'interromps son observation pour lui dire d'un ton calme:

"Je vais me rendre sans plus tarder à Ilmatar, tâcher d'y dénicher rapidement un peu d'équipement et quelques moyens financiers. Je veux retrouver Cromax, et j'espère que quelques autres seront vite de retour afin que l'on puisse s'organiser et agir rapidement."

(333 mots)

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Dim 4 Oct 2015 13:51 
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Niyx - ?

    L’Esprit semble grandement s’amuser de la réponse de Pureté, ses milles yeux se parant d’une lueur amusée. Mais l’amusement, chez un tel être, peut s’avérer dangereux, ont-ils le même sens d’humour que les simples mortels ?

    « Ici la Vie et la Mort ne sont régies par la main d’aucun Dieu et il ne maîtrise en rien les changements qui t’habitent. Alors, sur ce monde, pour quoi vis-tu, petit être ? »

    Le loup n’attends cependant pas la réponse de la semi-elfe et s’avance vers elle à grande vitesse mais en peu de pas, annulant ainsi la distance qui les sépare et qui avait paru si longue quelques instants auparavant. Il plonge ses yeux dans les siens et les mots qu’il prononce ensuite semble directement se faire entendre dans son esprit.

    « Quelles ombres hantent ton passé ? »


Niyx – Le Belvédère

    L’Esprit n’avait nul besoin de remerciement. Ce qui était était, et cela semblait lui convenir. Il observait Faëlis sans bouger, avec un regard bienveillant.

    « Niyx t’attends, jeune Faëlis, long est encore le chemin qu’il te reste à parcourir, mais ne te décourage pas. Lorsque les ombres se feront forte, n’oublie pas quelle est ta marque. »

    Il resta quelques instants à observer Faëlis, avant d'ajouter :

    « As-tu quelque chose à me demander ? »


    Niyx – Le Laboratoire

      Le visage de Yura s’assombrit légèrement aux premières paroles de Kerenn, mais elle acquiesce, comprenant ce qu’il souhaite dire.

      Elle agit de même lorsque Kerenn annonce sa volonté de rejoindre rapidement Ilmatar et d’y trouver de l’équipement, mais se dirige vers une porte attenante à la salle de l’Orbe d’Uraj.

      - Attends un instant.

      Elle revient rapidement avec entre les mains un gantelet fait d’un métal léger, légèrement doré et passé, comme s’il était ancien. Il était orné d’une pierre bleutée et de multiples dessins gravés dessus.

      - Prends ceci, c’est ce qui se rapproche le plus d’une arme magique chez nous. Cela concentrera tes fluides et te permettra de mieux les sculpter à ta volonté.

      Elle lui tendit le gantelet, en ajoutant.

      - Y a-t-il encore autre chose que tu souhaiterais et que nous puissions t’apprendre pour la mission qui vous incombe, avant que tu ne rejoignes Ilmatar ? Je resterais pour ma part ici un peu plus longtemps, je travaillerais sur ton bracelet, peut-être aurai-je le temps de le terminer avant que vous ne partiez pour les cités des Hommes.


[Faëlis – xp : 1 (post) ; 0,5 (retour dans le passé), 0,5 (rencontre de Annun)
Pureté – xp : 0,5 (post)
Kerenn : xp : 0,5 (post) ; 0,5 (oubli d’xp pour la rencontre des esprits)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mar 6 Oct 2015 11:13 
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Le lion blanc ne bougea pas, mais il émanait de lui comme une aura de satisfaction, et il se contenta de conseiller à l'elfe de ne pas renoncer face aux ténèbres et de se souvenir de sa marque... Maintenant plus confiant et rassuré, il hocha la tête et répondit :

« Oui... je suis le phénix qui apporte la lumière et ramène la vie et l'espoir même dans la nuit la plus noire... Je tâcherais d'en être digne. »

Puis, comme le lion lui demandait s'il avait des questions, Faëlis retrouva un peu de pragmatisme et demanda :

« En fait, oui, je voulais savoir : sentez-vous le drainage, vous aussi ? En tant qu'être de fluide, n'avez-vous pas une idée de comment remonter à sa source ou identifier des indices sur sa cause ? »

Il avait confiance dans cette créature, si elle sentait aussi le drainage, cela signifiait qu'il serait bien réel. Pour le reste... il doutait de pouvoir trouver grand-chose de plus, mais de toute façon, il n'avait aucune piste, il fallait bien commencer par quelque chose...

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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Sam 10 Oct 2015 17:31 
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Niyx – Le Belvédère

    Le lion parut amusé de la question de Faëlis, et y répondit ainsi :

    « Je ne suis pas un être de fluide, jeune Faëlis, je suis le fluide. Et je me sens bien sûr drainé, petit à petit, sans en connaître la source. Je me sens drainé comme de toutes part. Mais j’ai déjà ressenti quelque chose de similaire, il, y a bien, bien longtemps, alors que les élémentaires n’étaient pas encore. Pour répondre à une question que tu te poseras sans doute, je ne suis pas capable de te dire quand était-ce, je n’avais pas encore de conscience ou de présence, et le temps passe différemment pour nous. »


[Faëlis – xp : 0,5 (post), 0,5 (questions)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Dim 11 Oct 2015 11:26 
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Inscription: Sam 28 Juil 2012 11:08
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Le lion, avec un certain amusement, expliqua qu'en tant qu'incarnation du fluide, il se sentait lui-même drainé de toute part. Plus intéressant, il mentionna que ça s'était déjà produit par le passé, sans qu'il puisse dire quand. Cela avait au moins le mérite de rassurer sur l'honnêteté des élémentaires. Il n'aurait pas aimé apprendre que des créatures aussi belles pouvaient être aussi fourbes. Il s'inclina humblement :

« Je vous remercie, noble créature. Je ferais mon possible pour vous venir en aide. »

Cela dit, comme il allait se retirer, il ajouta tout de même :

« Mais pensez quand même aux roses ! Des bien rouges... elles ressortiraient magnifiquement sur le vert et le blanc de votre demeure ! »

Et il se dirigea vers la sortie, le pas plus léger et sans crainte de tomber. Il se sentait des ailes ! Les ailes du phénix...

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