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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Sam 21 Nov 2015 17:41 
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Le livre contenait en effet des informations intéressantes. Apparemment, les elfes avaient trouvé bien des raisons de détester les humains. D'une manière générale, les peuples s'étaient séparés des humains suite au cataclysme ancien, et ils avaient également perdu leurs pouvoirs... Faëlis fronça les sourcils. Se pouvait-il que le problème ne vienne pas des humains mais des peuples cachés ? Impossible à dire. L'auteur s'interrogeait sur de possibles liens entre ces peuples et les élémentaires. Comme un écho, une autre question résonna à ses oreilles : celle d'Eck Chua qui demandait s'il voulait visiter autre chose. La mine sombre, l'elfe referma le livre :

« Je ne sais pas... les tisseurs ne peuvent pas nous aider et si ces livres sont intéressants, je comprends bien que je ne trouverais rien qui vous ait échappé... Que pourrais-je faire ? Je ne doute pas de vos lieux de détente, mais j'aurais besoin de plus que ça... Il va vraiment falloir se rendre au plus vite à Illyria, si vous pensez que c'est bien là que se situe le problème. Personnellement je n'ai pas de meilleure idée... »

Il bascula la tête en arrière. Puis, après réflexion, demanda :

« Y a-t-il des elfes ou des lutins par ici ? Entretiennent-ils commerce avec les élémentaires ? »

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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mar 24 Nov 2015 18:46 
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Etrangement, Iyaroak ne confirme pas mon manque de talent, au contraire. Selon lui c'est plutôt bien pour un premier usage des fluides. Je ne suis pas certain qu'il soit normal de mettre tant de temps à simplement lancer un sort, mais je vais devoir lui faire confiance : c'est lui l'expert.

Il m'explique le fonctionnement du sort, me félicite, et nous voilà repartis pour la salle principale de son magasin. Il s'approche alors d'un présentoir et attrape un sceptre quelque peu étrange avant de me le tendre.

« Vraiment ? » fais-je, douteuse.

Je comprends qu'il s'en remette, entre autres, à moi pour sauver son monde, mais sa générosité me semble pourtant suspicieuse. Je dois avouer que son sexe doit être pour beaucoup dans mes doutes, cependant. Aussi, faisant fi de mes préjugés, j'attrape l'arme magique avec un signe de tête.

« Merci, ça me sera certainement très utile. Et encore merci pour le sort. »

Puis, me tournant à la fois vers lui et vers Yakone.

« Y a-t-il quelque chose d'autre que l'on attend de moi ici ? Quelqu'un que je devrais rencontrer, quelque chose que je devrais faire ? Est-ce que vous me conseillez un endroit pour débuter notre enquête ? Ou est-ce que je peux retourner à Ilmatar prendre mes prochains ordres ? »

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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Sam 28 Nov 2015 13:36 
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- Nous ne savons pas si Illyria est la source du problème, seulement que c’est une porte d’entrée dans le monde des Hommes qui peut s’avérer intéressante pour vous.

Il s’assit sur un siège non loin de Faëlis.

- Non, il n’y a aucun elfe ou lutin à Niyx. Les seuls élémentaires à avoir des relations avec eux sont les Golems, mais je ne sais pas s’ils font réellement du commerce. Du troc, peut-être. Je crois qu’ils ont trouvé une forme d’entente.


Niyx – L’Orbe Indécis

    Iyaroak incline la tête aux remerciements de Leykhsa, mais ne les commente pas. C’est Yakone qui prend la parole.

    - Rencontrer l’Esprit était la seule chose que vous deviez faire impérativement à Niyx. Cependant mes connaissances de la situation son bien maigres, les Rois Jumeaux sauraient sans doute mieux vous aiguiller que moi quant au lieu où débuter votre enquête. Vous pouvez également retourner à Ilmatar si vous le souhaitez, mais peut-être voulez-vous attendre votre confrère elfe.


[Faëlis – xp : 0,5 (post) ;
Leykhsa – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Sam 28 Nov 2015 16:31 
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Eck Chua expliqua que les seules relations se faisaient avec les golems. Malheureusement, Guasina et le retardataire – Kalas, c'est ça ? - étaient les seuls à être parti par là-bas. Dommage, s'il avait su, il aurait pu leur demander d'enquêter un peu. Peut-être des elfes ou des lutins en recherche de leurs pouvoirs perdus auraient pu profiter de leurs liens avec les élémentaires pour chercher comment manipuler la magie, et provoquer volontairement ou non le drainage.

Il réfléchissait à voix haute, dans l'espoir que ses paroles donnent des idées à l'intendant. Il n'avait guère d'autres idées.

« Bon, à moins que vous n'ayez l'idée de quelqu'un qui puisse m'aider davantage, peut-être faudrait-il rentrer à Ilmatar. Malgré le charme de votre cité, je ne voudrais pas perdre trop de temps. Je lirais le dernier livre durant le trajet vers Illyria. Je vous laisse les deux autres. »

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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Lun 30 Nov 2015 19:26 
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Yakone me conseille de m'entretenir avec les jumeaux si je veux plus d'information, mais m'assure que je n'ai plus de compte à rendre à personne à Niyx, et que je suis libre de repartir quand je le veux. Tant mieux, je commence à avoir l'impression de lambiner ici, ça ne me plaît pas. Nous avons tout un monde à sauver, tout de même. Elle me demande tout de même si je veux attendre Faëlis... et puis quoi encore ?

« Attendre mon confrère elfe ? » fais-je à voix haute. « J'ai enfin réussi à m'en débarrasser, c'est pas pour repartir main dans la main avec lui. Ni avec lui, ni avec Kerenn, d'ailleurs. Merci pour votre accueil, mais je m'en vais dès à présent. »

Je sors alors le pendentif que m'a donné Yuralria de sous ma tunique. Mais... comment suis-je censé m'en servir, au juste ? Peu certaine de la marche à suivre, je le prends dans une main et prononce tout bêtement le nom d'Ilmatar à voir haute.

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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Jeu 3 Déc 2015 16:40 
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Niyx – La Grande Bibliothèque

    Ek Chua acquiesça aux paroles de Faëlis.

    - En ce cas je ne vous retiens pas car je n'ai rien d'autre à ajouter. Lorsque vous aurez terminé le livre, pourrez-vous nous le refaire parvenir ?

    Il salua Faëlis lorsque ce dernier décida de se rendre à Ilmatar.


Niyx – L’Orbe Indécis


    Yakone et Iyaroak saluèrent tous deux Leykhsa et sa volonté de se rendre à la cité des Sylphes.

    - Si d’aventure vous revenez à Niyx, passez me voir, il se pourrait que l’on puisse échanger quelques nouvelles Passementeries d’ici là, dit l’Ishtar de sa voix bourrue.

    La jeune semi-elfe disparut.


[Suite à Ilmatar pour vous deux.]

[Faëlis – xp : 0,5 (post) ;
Pureté – xp : 0,5 (post)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Lun 18 Avr 2016 11:52 
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Niyx – Le Voile

    Le réveil du sindel ne se fit pas en douceur. D’abord il eut ce sentiment de malaise proche d’un mal de mer, comme si son corps entier refusait de faire un avec ce monde et le rejetait de toutes ses forces. S’ajouta ensuite une sensation de flotter puis une vive douleur dans le crâne qui acheva enfin de se réveiller.

    Il sentit, lointain, un contact sur son front et le malaise reflua légèrement, lui permettant de reprendre assez ses esprits pour ouvrir les yeux. Devant lui se tenait un être grand, presque autant que lui et d’une grande finesse, une femme à la peau d’albâtre et aux lèvres noires, les yeux recouvert d’un voile fin au travers duquel il pouvait percevoir des yeux blancs laiteux qui semblait capter la faible lumière de la pièce. Elle était vêtue d’une longue robe aussi noire qu’une nuit sans lune.

    Image


    La pièce elle-même était de pierre sombres dont les ténèbres étaient partiellement chassées par quelques rares braseros. Il était allongé sur un lit et de part et d’autre du siens s’en trouvaient trois autres, vides. L’ishtar était la seule autre personne de la salle et semblait l’observer. Elle tendit une longue main gracile et lui donna une pichenette sur le front, achevant de chasser le malaise.

    - J’aurais cru vous voir revenir plus rapidement ou ne jamais vous éveiller, étranger. Nous étions prêts à vous rendre aux vôtres, dit-elle d’une voix lente et chaude, comme si elle possédait devant elle tout le temps du monde. Bienvenue de ce côté du Voile.


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Lun 18 Avr 2016 15:45 
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Les ténèbres. Un océan de ténèbres. Ô Sithi, est-ce ainsi que la route s'achève? Là que tout finit, dans l'obscurité, dans l'oubli, dans une absence même de sensations, de perceptions?

Les ténèbres, hors du temps, est-ce un lieu? Un concept? Ou plus simplement, rien du tout, une réminiscence de plus en plus vague d'un être échu et déchu qui n'en finit pas de s'étioler, de mourir?

Ma vieille amie. La mort. Elle est comme une amante indécise, elle nous frôle, à peine un souffle, elle se penche sur nous, tentatrice. On murmure son nom, on l'appelle de tous nos voeux, ou au contraire on la rejette fébrilement, pas encore par toutes les divinités, pas encore! On la supplie, on l'agonit, bien rares sont les indifférents.

Et moi dans tout cela?

Je dois être mort, quelque part dans l'enfer du Dragomélyn, par une nuit sans lune. Je revois le fer de hache qui a mis un terme à mon existence, c'était il y a moins d'une minute. C'était il y a des éons. J'ai fait un étrange rêve, depuis. Et que signifie le temps lorsque l'on rêve? J'ai rêvé que j'avais tout oublié, quatre siècles d'histoire effacée d'un coup d'un seul. J'ai rêvé d'une magicienne, d'un long voyage qui m'a mené sur un autre monde où j'ai rencontré de bien étranges êtres élémentaires en voie de disparition. J'ai rêvé que mes souvenirs étaient peu à peu revenus, sombres et lancinants comme de vieilles plaies mal cicatrisées. Vagabond au service de sa majesté la Reine des Sindeldi, messager, diplomate, espion, tueur, j'en passe et des meilleures. Un vieux rêve, ou un cauchemar, comme vous préférez. C'était il y a longtemps. Ou pas.

Je ne sais plus.

J'erre dans les ténèbres, le temps ne signifie plus rien, si tant est qu'il ait jamais signifié quelque chose.

Je ne sais plus.

Je rêve un visage. Deux prunelles d'ambre serties comme des joyaux précieux dans de fins traits pâles comme la lune. Des cheveux pareils à de l'argent, et un étonnant tatouage bleuté sur le front.

Je rêve un nom: Yuralria. Pourquoi celui-là? Pourquoi elle? Car c'est d'une femme qu'il s'agit, étrange notion là encore quand on erre dans le rien, ou du moins dans un "quelque chose" qui y ressemble à s'y méprendre.

Mes lèvres doivent s'ourler d'un imperceptible sourire à peine ironique. Il n'y a rien de plus fuyant et éphémère que le rien. Y penser c'est déjà l'anéantir, or je pense, je rêve ce visage, je rêve ce nom. Qu'est-ce que la réalité? Un rêve fugace dans le néant?

Je ne sais pas. Et je m'en fous. J'aime ce visage. Ce n'est peut-être qu'un rêve, mais il revêt pour moi une importance cruciale, bien que je ne parvienne pas à définir pourquoi. Je pourrais me laisser aller, lâcher prise et m'engloutir à jamais dans cette obscurité bienfaisante, parce que plus rien n'aurait la moindre espèce d'importance s'il n'y avait pas ce visage. Et ce nom.

J'avais un nom, aussi.

Kerenn.

Le simple fait d'y penser me donne la nausée, la vraie, celle qui vous prend les tripes et vous tord les entrailles comme une vieille serpillière. J'avais un corps, je crois, autrefois, quelque chose d'un peu plus consistant qu'un rêve, et de beaucoup plus désagréable si j'en crois ce que je vis à l'instant. J'ignore tout à fait dans quel état il est actuellement, ce corps, mais ce qui est sûr c'est qu'il ne semble pas être d'humeur très coopérative. De quoi me donner une furieuse envie de rester bel et bien mort, loin de la souffrance qui me paraît avoir jalonné ma vie comme une constante effroyablement rassurante, une sorte de repère sordide et morbide qui pourrait se traduire par: je souffre, donc je vis.

Oui, seulement il y a ce visage, ce nom, ces noms, et ils suffisent pour, de la plus indicible et vicieuse manière, rappeler que la vie n'est pas que douleur. Entre deux déchirures de l'âme, l'oeil du cyclone, un instant de paix, un rayon de lune dans les ombres. Et cela suffit. Cela doit suffire.

Seulement ce n'est pas aussi simple. Si mon âme veut revenir à la conscience, à la vie, il n'en va pas de même de mon corps. Je suis, ou plus exactement j'étais habitué à la douleur, mais là, par Sithi, j'en bave. C'est comme si la moindre parcelle de mon réceptacle de chair refusait catégoriquement et obstinément de me laisser revenir dans le monde. Mes nerfs semblent se tordre un à un comme des serpents obtus, prenant un malin plaisir à attiser une souffrance si dense qu'elle me parait devenir matière. Le moindre de mes muscles renâcle, se cabre et refuse tout autre service que de rappeler qu'il peut devenir douloureux quand on abuse de lui. Une crampe des pieds à la tête serait une assez bonne comparaison, bien qu'en deçà de la réalité présente que je traverse.

Je me souviens l'avoir déjà expérimenté quelques fois, il arrive un moment où la souffrance devient si puissante que notre esprit s'en détache étrangement, nous laissant rejoindre une espèce de "monde" décalé où l'on a le sentiment de flotter, de dériver paisiblement et enfin dans un ailleurs dépourvu de sensations accablantes. Oui, seulement se laisser aller à flotter ainsi n'est pas vraiment la meilleure manière de reprendre pied dans l'existence, ce serait plutôt l'inverse. Un effort de volonté me relie une nouvelle fois à mon corps, que je commence à mieux percevoir, ressentir, la douleur a diminué notablement et pour voir le côté positif des choses, je n'ai plus qu'une migraine à se fracasser le crâne contre les murs. Je n'ai peut-être pas rêvé ce coup de hache en pleine trogne, finalement...Je frémis à l'idée de l'état dans lequel mon corps doit être, mais je me refuse cette fuite si tentante, et je m'accroche à ce corps lancinant qui fut le mien comme un naufragé épuisé à sa planche de salut.

Je finis par percevoir un infime contact sur mon front, lointain et diffus, mais pourtant suffisant pour repousser lentement le malaise profond qui m'étreint depuis ce qui me semble être une éternité. Lorsque cela devient enfin supportable, je prends mon courage à deux mains et ouvre enfin les yeux. Dans mes prunelles dansent encore quelques écharpes brumeuses de folie, de souvenirs déchus, de rêves entremêlés de bribes de réalité, d'une réalité du moins, je reviens de loin, de si loin...

Je découvre ce qui m'entoure avec un léger détachement, pièce sombre aux murs nus de pierre noire, quelques braseros dispensant une chiche lueur orangée, le lit sur lequel je suis allongé, sommaire mais confortable, identique à trois autres situés de part et d'autre du mien, si ce n'est que ces derniers sont vides. Je cille lorsque mon regard se pose sur l'Ishtar qui me dévisage, presque invisible dans sa longue robe noire compte tenu de la couleur générale du lieu et de la faible luminosité. La conscience et le souvenir de mon existence me reviennent, pèle-mêle, flot brutal et dégrisant qui me laisse souffle coupé durant quelques secondes. Jusqu'à ce que l'Ishtar au visage d'albâtre tende une main gracieuse et, d'une pichenette presque désinvolte sur mon front, chasse de mon esprit les dernières brumes, à vrai dire.

Elle doit être presque aussi grande que moi, mince comme un jonc, ses yeux laiteux recouverts d'un délicat voile noir pourraient signifier qu'elle est aveugle, mais je sais que d'une manière ou d'une autre elle me voit. Sa voix s'élève, lente et chaleureuse, ce qui me fait légèrement plisser les yeux de surprise, je m'attendais à une voix glaciale voire sépulcrale, pour me souhaiter un bon retour de ce côté du voile, étrange formule dont il me semble pourtant percevoir la justesse. Je me redresse prudemment, saluant d'une inclinaison du chef encore un peu raide l'étrange Ishtar, tout en souriant légèrement au terme d'étranger qu'elle a employé à mon égard:

"Merci de votre accueil, Dame. La mauvaise herbe ne meurt jamais vraiment dans le désert, je dois être un peu comme elle."

Je me lève, doucement, éprouvant chacun de mes muscles avec prudence tant je me sens rouillé d'une immobilité probablement prolongée, et m'étire discrètement avant de reprendre la parole, la dévisageant sans ostentation:

"Je suppose qu'un certain temps s'est écoulé. Temps si précieux pour vous. Un grand merci de vous être occupée de moi malgré tout, je vous suis redevable, Dame. Me ferez-vous l'honneur de votre nom? Puis dites-moi où et comment je peux me rendre utile en fonction de ce qui est arrivé pendant mon inconscience, j'ignore ce qui s'est passé depuis...depuis quand au juste? La dernière chose dont je me souviens est que je m'apprêtais à tenter une guérison sur Yuralria...d'ailleurs, comment va-t'elle? Savez-vous si elle se trouve à Niyx actuellement?"

Il me faut des nouvelles fraîches, savoir plus ou moins où sont partis les autres aventuriers, ce qu'ils ont tenté et accompli, et si possible retrouver Cromax. Mais chaque chose en son temps, le chemin dépendra des réponses que me donnera peut-être la belle et énigmatique Ishtar qui me fait face.

(1641 mots)

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mar 19 Avr 2016 12:06 
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    La Dame hocha lentement la tête avant de répondre de cette même voix hors du temps.

    - Ah ! Un nom. Ici les noms, pas plus que le temps, n’ont de sens. Chaque être n’est qu’une tâche accomplie et des tâches à accomplir, ni plus, ni moins. Mais pour vous, à l’Extérieur, ils revêtent de l’importance, ils sont un être le façonnent, ils parlent plus que de simples mots. Alors sache, étranger, qu’à l’Extérieur on me nomme Akna, la Tisseuse de Vie.

    Elle se détourne et se rendit auprès d’un bureau qui ne s’était pas trouvé là au réveil du Sindel et prit les quelques objets qui s’y trouvaient pour les déposer sur le lit du Sindel. Il y avait là tout son équipement, incluant le gantelet et le pendant d’Uraj, mais sans son bracelet.

    - La Tisseuse d’Or et d’Onyx s’est rendue dans la Cité des Vents, porteuse de sombres nouvelles. Rendez-vous là-bas, vous y trouverez les réponses à vos questions.

    Elle tendit sa longue main gracile vers la porte ouverte à l’extérieur de laquelle il pouvait distinguer un couloir de pierres grises semblables à ce qu’il avait pu voir à Niyx.


[Kerenn – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (questions), 1,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mar 19 Avr 2016 20:35 
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J'écoute attentivement les réponses surprenantes de la Dame au Voile, mon esprit en ébullition reliant les concepts dont elle me parle à ce que je sais, aux concepts que l'on m'a inculqués, que je me suis forgés. Je réalise pleinement à cet instant la différence de culture, comme elle le relève à nouveau je suis un étranger ici. Akna la Tisseuse de Vie. Tel est son nom, dehors. Et étranger, telle est ma fonction, ici, pour elle, si j'ai bien compris le sens de sa réponse. Et pourtant.

"Je suis un Vagabond, Dame. Ma "demeure" se trouve à l'endroit où je suis, étranger partout d'une certaine façon, et revêtu de nombreux noms au fil des errances. Pourtant je crois que les noms ont une grande importance. Nous donnons une symbolique aux noms, nous leur donnons un sens. Nous les façonnons autant qu'ils nous façonnent, et en cela ils acquièrent un pouvoir, ils peuvent devenir comme des points d'ancrage, des repères, des étoiles dans les ténèbres. Ou des puits de folie, de peur. Ombre et lumière, toujours. Enfin ce n'est là que mon avis sur la question."

Durant ma tirade pseudo philosophique ( n'allez pas voir là une spiritualité bienveillante à deux yus, non, simple formation stratégique basés sur une observation: les noms ont du pouvoir en de nombreuses circonstances, fait que tout bon vagabond doit savoir utiliser plus ou moins abusivement ), l'Ishtar se dirige vers son bureau, ce qui me fait légèrement tiquer car je ne l'avais absolument pas remarqué, voire je suis raisonnablement certain qu'il n'était pas là auparavant.

Quoi qu'il en soit mon équipement s'y trouve posé, à l'exception de mon bracelet d'Olath, et la Tisseuse de Vie récupère mon maigre barda pour le déposer sur le lit que j'ai occupé. Je la remercie d'un sourire et range mes quelques possessions tout en écoutant Akna m'informer que Yuralria se trouve probablement à Ilmatar, pour y avoir porté récemment de sombres nouvelles, ce qui en soi est déjà une sombre nouvelle. Puis la Dame au Voile m'indique la sortie en me conseillant de la rejoindre là-bas pour avoir des réponses à mes questions. Je m'incline courtoisement tout en la remerciant une nouvelle fois:

"Je vous remercie de vos bons soins, Dame Anka, et de vos conseils. Au plaisir."

Je quitte ce lieu hors du temps d'un bon pas, je n'ai que trop tardé dans je ne sais quelles dimensions lointaines! Dès que j'ai franchi le seuil de la salle, je saisis le pendentif d'Uraj et me concentre pour visualiser précisément un endroit isolé aux abords d'Ilmatar. Ma petite ballade nocturne et ma lutte avec le fauve serviront ainsi à quelque chose, et il me semble plus courtois d'arriver par les portes de la ville que directement dans la salle du trône. Enfin, pour autant que ce drôle de bijou veuille bien fonctionner...

(502 mots)

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Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mer 20 Avr 2016 13:43 
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Niyx – Le Voile

    Les yeux laiteux de la Dame se posent sur Kerenn.

    - Les noms n’ont d’importance que pour les vivants et leur souvenir. Les morts, eux… elle esquisse un froid sourire. Sont morts.

    Aux remerciements du Sindel, elle hoche la tête en signe de au revoir et au moment où il passe la porte, sa voix s’élève :

    - Portez ce Pendant de tout temps et en tout lieu, Vagabond. Qui sait, peut-être sauvera-t-il votre mort.

    Kerenn, cependant, aurait beau se retourner, il ne verrait plus de l’autre côté de cette porte qu’une chambre toute commune, dépourvue des braseros, du bureau ou même de la Tisseuse de Vie.


[suite à Ilmatar].

[Kerenn – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (départ), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mer 4 Oct 2017 16:21 
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Niyx – Le Voile

    Lentement, son être était de nouveau tissé, revivant l'expérience qu'il avait vécue à sa mort, mais cette fois-ci, elle avait un aspect plus réel, plus palpable. Son esprit était plus clair.

    Le fredonnement se poursuivait et il voyait des fils du blanc le plus pur et du noir le plus sombre se mêler, ceux avec lesquels Akna cousait. Bientôt s'ajoutèrent de nouveau, d'or et d'onyx. Plus les fils s'entremêlait, plus il se souvenait et plus il voyait ce qu'il se passait. Il était dans une pièce qu'il avait déjà vue, de pierres, sombre, dont les ténèbres ne sont chassées que par quelques rares braseros. Il vit également son corps gisant sous lui, intacte, indemne. Penché au-dessus de lui, la silhouette d'Akna telle qu'il l'avait vue la première fois et celle de Yuralria à la peau plus sombre que jamais. Toutes deux filaient, tissaient l'essence qu'était sa vie et la ramenaient dans ce corps.

    Il se sentait aspiré vers celui-ci, se sentant de mieux en mieux, comme s'il retrouvait une partie de lui-même. Sans réellement se rendre compte, sa perception changea de cet être immatériel, mort, à ce corps de chair qui ressentait le goût, le toucher, l'ouïe, la vie, l'odorat. Penchées sur lui se trouvait les deux femmes. Dans sa main, la Dague, et une douleur.

    - Bonjour, déclara simplement Yuralria.

    Ses traits étaient tirés, extrêmement fatigués, comme si elle était épuisée, et le visage d'Akna était à peine en meilleur état.


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mar 17 Oct 2017 10:43 
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Dans les immuables ténèbres du rien, je sens peu à peu mon corps être tissé une fois encore, lentement, toile insensée de complexité que je perçois encore que vaguement. L'expérience est semblable à celle que j'ai vécue voilà...quelques secondes? Jours? Mois? Siècles? Je ne sais, je n'ai plus aucune notion temporelle depuis que mon corps s'est fracassé sur les vagues amères de la mer de Saphir. Mais cette fois, il me semble que mon esprit est moins confus, que le fredonnement qui se poursuit est moins irréel, que les fils d'ombre et de lumière maniés par Akna ont presque une matérialité. Bientôt, d'autres s'y mêlent, d'or et d'onyx, semblables et pourtant différents, complétant instant après instant la tapisserie ruinée de ce corps qui fut le mien, jadis.

Plus les fils s'entremêlent, plus mes souvenirs resurgissent, comme s'ils étaient eux aussi partie intégrante de cette trame en train d'être recousue. Je réalise peu à peu que je suis dans une pièce connue, une salle de pierre sombre dont l'obscurité n'est chassée que par quelques rares lueurs issues de braseros rougeoyants. Étrangement, je vois la scène depuis en haut, je ne suis pas dans mon corps mais au dessus, bien qu'il me paraisse indemne, prêt à accueillir une fois encore mon âme. Penchée sur ce réceptacle de chair Akna file, non plus sous l'apparence qu'elle avait de l'autre côté du voile mais identique à celle que je lui ai déjà vue juste après être arrivé sur Elysian. A ses côtés se tient Yuralria, L'ishtar si chère à mon coeur, celle dont le visage m'a permis de revenir la dernière fois. Toutes deux tissent opiniâtrement, patiemment, l'essence de ma vie, inexorablement elles me ramènent à l'existence qui fut la mienne, qui sera la mienne peut-être. J'ai la perturbante sensation d'être aspiré dans cet amas de muscles, d'os et de nerfs qui fut mien, comme si mon esprit était une espèce de fluide canalisé par les deux besogneuses ouvrières.

Je prends soudain conscience que mes perceptions ont changé, elles ne sont plus ces vagues réminiscences que je possédais encore dans l'au-delà mais plus réelles, consistantes. Le goût, acide, de la bile aigre qui envahit ma bouche au souvenir de mon échec, de mes échecs. Le toucher, froid, de la pierre sur laquelle je suis allongé. L'ouïe, pas légers et discrets frous-frous des vêtements des deux femmes penchées sur moi. L'odorat, avec la senteur un peu acre des braseros, les fragrances subtiles qui émanent d'Akna et de Yuralria, celle de la pierre de ce lieu sombre, aussi. Une douleur lancinante prend naissance dans le creuset de mon âme, issue de ma main qui tient toujours la dague de Shill. Je me souviens alors de la brûlure terrible qui m'a taraudé juste après que j'aie abattu le couperet minéral sur la statue vivante du chevalier à la coule. Un sourire désabusé tord mes lèvres, j'ai tout de même rapporté quelque chose de ce non.monde, finalement. Une voix me tire soudain de mes pensées, celle de Yuralria:

"Bonjour."

Je tourne lentement le visage vers elle et réalise alors ce que ma résurrection lui a coûté, leur a coûté. Les deux Ishtars ont le visage tiré, épuisé, comme si la tâche de me ramener à la vie avait puisé dans leurs propres forces à un point inimaginable. Quelques mots franchissent difficilement mes lèvres, leur sonorité me surprend et me fait légèrement frémir, j'avais presque oublié le son de ma propre voix:

"Bonjour...merci...de m'avoir ramené...une fois encore."

Mes yeux se détournent lentement, examinent la texture du roc qui nous entoure, les couleurs orangées des braseros, la dague qui occupe toujours ma main. Je sens à cette vue mon coeur se racornir dans ma poitrine et mon esprit vaciller tandis qu'une vague de mortelle inquiétude me submerge subitement. Les dents serrées à les briser, un flot de questions s'échappe soudain de ma gorge, prononcées d'une voix sifflante et angoissée:

"Combien de temps? Combien de temps suis-je resté...absent? Que s'est-il passé? Où est Kahena...Shill? Est-elle en vie? Dites-moi qu'elle est en vie et que vous savez où elle est?!"

Une note suppliante s'est glissée dans mes derniers mots, à quoi bon revenir à la vie si celle que j'aime n'est plus? Je ferme les yeux un instant, l'âme soudain en berne tant mes espoirs semblent vains, brisés avant même de pouvoir vraiment reprendre racine en moi. Mais il y a quelque chose de si habituel dans cette sensation que tout s'effondre autour de moi, que tout ce à quoi je tiens est voué à être anéanti, que mon instinct de survie le plus primal reprend aussitôt le dessus et relègue mes peurs au rang d'absurdités sans intérêt. Je suis le fauve du Dragomelyn, un survivant capable d'occulter tous mes sentiments, mes ressentis, pour continuer à me battre et faire ce qui doit être fait. Je force une nouvelle fois mes lèvres à s'entrouvrir:

"L'artefact? Rakshok l'a-t-il récupéré? Avez-vous des nouvelles de lui? Des autres artefacts nécessaires?"

(env. 900 mots, 1500 mots au total)

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mer 18 Oct 2017 11:43 
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Niyx – Le Voile

    Yuralira secoue la tête, comme pour s’éclaircir les idées.

    - Cela fait deux jours. Le Pendant d’Uraj a la propriété d’emmener directement ta dépouille en ce lieu, si jamais il advenait que ton esprit passe de l’autre côté du Voile. Nous avons… œuvré pour tisser de nouveau les liens entre ton cops et ton esprit, après avoir soigné ce qui pouvait l’être.

    Elle posa sa main sur les doigts de Kerenn, enserrés dans la dague.

    - Mais cette blessure vient d’apparaître.

    A l’intérieur de la main du sindel se trouvaient des zébrures qui prenaient la forme de la poignée de la Dague, comme si elles avaient été brûlées dans sa chair. C’était aussi douloureux qu’une véritable brûlure. La main de Yuralria, cependant, se mit à luire légèrement alors qu’elle fermait ses yeux. La douleur reflua, comme si la blessure avait été soignée, mais les cicatrices demeurèrent. L’ishtar chancela légèrement avant de fixer de nouveau les yeux sur Kerenn.

    - Nous n’avons aucune nouvelle de la Déesse Réincarnée, nous ne savons pas vraiment ce qu’il s’est passé.

    Elle prit une légère inspiration pour déclarer de sa voix blanche :

    - Illyria s’apprête à être attaquée par les forces de Valmarin et de Sihle, les armées élémentaires sont en route pour leur prêter main forte, menées par Jillian. Hrist est la seule présente sur place et tente de protéger la cité, tandis que Leykhsa est à Arden et pense qu’un Hakan, Général de Valmarin, est impliqué dans le drainage. Cromax tente de contrecarrer le mariage de la Princesse Leyla et du Prince Valérian. Faëlis pense avoir trouvé l’artéfact de Caelès. Meraxès et Kalas sont dans les profondeurs d’Aethelrhyt et tentent de découvrir ce qu’il s’y trame. Earnar… Earnar, nous a appris qu’un catalyseur est nécessaire pour rétablir l’équilibre du monde, un catalyseur divin tel que la personnification de Shill, mais je pense que d’autres pourraient être utilisés, pour peu qu’ils existent. Il a également appros que tout être magique ou ayant des artéfacts devront fournir en énergie le catalyseur.

    Akna, elle, observait la scène en silence, les lèvres pincées.

    Le Pendant d’Uraj de Kerenn, toujours à son cou, s'était mis à son réveil à luire de la même couleur violacée que lorsque Kahena avait posé ses lèvres dessus. Il sentait provenir de lui comme un battement, le battement d’un cœur qui n’était pas le siens. Il semblait stable, quoi que légèrement rapide.


[Kerenn – xp : 0,5 (introspection), 1 (résurrection), 0,5 (questions), 1,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Niyx - Cité des Ishtars
MessagePosté: Mer 18 Oct 2017 18:21 
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Yuralria secoue la tête, comme pour retrouver ses esprits, avant de me répondre que cela fait deux jours que je suis mort. Elle m'explique que le pendant d'Uraj a la propriété de ramener mon corps dans la salle ou je me trouve et ajoute qu'elle et Akna ont oeuvré depuis lors pour retisser le lien entre mon corps et mon esprit. Puis elle pose la main sur mes doigts brûlés toujours refermés sur le manche de la dague en précisant que cette blessure là vient d'apparaître. Je pose l'arme pour examiner ces blessures étranges, des zébrures marquant la forme de la poignée de la Vipère du Désert, aussi douloureuses qu'une blessure normale. L'Ishtar ferme les yeux et sa main se met à luire, ce qui ne tarde pas à faire refluer la douleur, bien que les cicatrices, elles, ne s'estompent pas. Yuralria chancelle légèrement, épuisée, avant de reposer les yeux dans les miens pour déclarer qu'elles n'ont aucune nouvelle de Kahena et qu'elles ne savent par vraiment ce qui s'est passé. Je m'y attendais, mais il n'empêche que cela me porte un nouveau coup au moral, j'ai échoué au moment précis où il ne fallait pas, et dans les plus immenses largeurs, encore. J'écoute distraitement Yuralria poursuivre d'une voix blanche alors qu'Akna observe la scène en gardant les lèvres pincées:

"Illyria s’apprête à être attaquée par les forces de Valmarin et de Sihle, les armées élémentaires sont en route pour leur prêter main forte, menées par Jillian. Hrist est la seule présente sur place et tente de protéger la cité, tandis que Leykhsa est à Arden et pense qu’un Hakan, Général de Valmarin, est impliqué dans le drainage. Cromax tente de contrecarrer le mariage de la Princesse Leyla et du Prince Valérian. Faëlis pense avoir trouvé l’artéfact de Caelès. Meraxès et Kalas sont dans les profondeurs d’Ætelrhyt et tentent de découvrir ce qu’il s’y trame. Earnar… Earnar, nous a appris qu’un catalyseur est nécessaire pour rétablir l’équilibre du monde, un catalyseur divin tel que la personnification de Shill, mais je pense que d’autres pourraient être utilisés, pour peu qu’ils existent. Il a également appris que tout être magique ou ayant des artéfacts devront fournir en énergie le catalyseur."

Je hoche la tête pour signaler que j'ai enregistré les informations et, remarquant soudain que mon pendentif a pris une étrange lueur violette et que je sens au travers lui d'étranges palpitations, comme un battement de coeur un peu trop rapide, je demande aux Ishtars:

"Le pendant...savez-vous ce que signifie cette teinte violette qu'il prend? Cela a commencé lorsque Kahena l'a touché la première fois et maintenant...je sens battre comme un coeur au travers lui, un coeur qui n'est pas le mien..."

Yuralria me dévisage d'un air intrigué avant de me répondre:

"Je ne l'ai jamais vu luire de cette couleur. Il est orangé, pour nous."

Elle le prend en main et ferme une nouvelle fois les yeux, sa main s'auréolant d'or et d'onyx pendant plusieurs minutes avant qu'elle ne finisse par le relâcher et reprendre la parole:

"Il... j'ai l'impression que le Pendant a été imprégné d'une infime part de l'essence de la Déesse. Il lui est lié et c'est son coeur que tu sens battre, où qu'elle soit."

"C'est ce qu'il me semblait. Penses-tu que ce lien puisse me permettre de me transporter vers elle?"

Elle secoue la tête:

"J'en doute très fortement, le Pendant n'a pas le pouvoir de mener vers des personnes."

Je m'en doutais un peu, mais cette confirmation m'évitera de le vérifier au risque de faire un nouveau séjour chez les macchabées. Par contre cela signifie que je n'ai pas la moindre ébauche de piste à suivre pour retrouver Kahena, un constat qui fait monter une bile amère dans ma gorge. Tout en réfléchissant, dans le vide car je ne sais vraiment plus comment envisager une manière de réparer mes erreurs dévastatrices, j'explique d'un ton monocorde:

"Alors nos ennemis vont pouvoir utiliser Kahena pour accélérer sensiblement la mise en oeuvre de leurs plans. L'artefact qui cause le déséquilibre était sur cette île de Kanteros, il pompe la vie de ce qui l'entoure, nous l'avons senti mais nos artefacts et la nature de Shill nous en protégeaient en partie. J'ai tué Taler'rhy, mais il n'était pas seul, il y avait une sorte de sorcier avec lui, puissant. Il s'est transformé en une sorte de goule volante et s'est emparé de Kahena pour l'emporter dans les airs, c'est en tentant de l'en empêcher que je suis mort."

Un silence, puis je poursuis sombrement:

"Ils avaient des menottes, un artefact capable de contrer le pouvoir de Shill. Lorsque la créature volante a kidnappé Kahena, Taler'rhy a évoqué un maître, disant que ce dernier ferait payer à la goule l'enlèvement de ma compagne. Apparemment ils n'ont pas tout à fait les mêmes buts..."

Yuralria fronce les sourcils en répondant:

"Un humain se transformant en autre chose ? Aucun cas n'a été recensé depuis le Crépuscule des Dieux. Tout ce que tu dis est intrigant. S'ils possèdent à présent l'artéfact... Qui sait où il pourrait se trouver ? Quant au maître... cela veut bien dire qu'il y a quelqu'un derrière tout ça, mais j'ignore qui ça peut être et pourquoi le voudrait-il..."

Je hausse les épaules, l'âme en berne, je n'ai aucune réponse à ces questions et pas le plus petit élément me permettant de définir une direction où chercher:

"Je ne sais pas si l'artefact qui cause le déséquilibre est resté sur l'île ou s'il s'agissait de ces menottes... dans le premier cas, Rakshok pourrait l'avoir récupéré s'il est parvenu à vaincre le compagnon "animal" de Taler'rhy, comme il pourrait être mort. Dans le deuxième cas... je ne vois pas comment nous pourrions le retrouver dans un délai raisonnable... la goule peut être n'importe où maintenant, absolument n'importe où..."

Yuralria semble un peu hésitante, puis elle finit par désigner le pendant d'Uraj:

"J'ai le sentiment qu'il a d'autres pouvoirs, que la Déesse lui a conféré quelque chose de plus. Je n'arrive pas à savoir si elle l'a fait volontairement ou involontairement, mais... je pense qu'il peut aider à la retrouver. Peut-être en étant assez proche d'elle, ce pouvoir s'éveillerait, peut-être que si elle est en présence de cet artéfact, sa puissance s'en trouve atténuée."

Je lève un sourcil d'incompréhension en demandant encore:

"Sa puissance? Celle de l'artefact ou celle de Kahena? Ou encore, celle du pendant?"

"Celle de la Déesse, et par conséquent celui du Pendant", me répond-elle en haussant les épaules.

Je secoue lentement la tête, se rend-elle compte de la situation? Comment ferais-je pour m'approcher de Kahena alors que je n'ai pas la moindre foutue idée de l'endroit où elle peut se trouver? Je pourrais arpenter ce monde pendant des décennies sans jamais m'approcher assez d'elle pour que quelque chose de perceptible se manifeste sur le pendant. A ce détail près que je n'ai pas des décennies devant moi, ma compagne sera morte et ce monde aura sombré bien avant que je ne trouve le moindre indice, même en admettant que la chance soit de mon côté, ce qui n'est visiblement pas le cas ces temps. Quant à récupérer l'artefact, en me remémorant les derniers instants de ma vie précédente, je réalise que retourner sur l'île pour tenter de le récupérer serait vain: j'ai senti l'atmosphère sinistre s'alléger lorsque la goule s'est éloignée. Il y a donc fort à parier que l'objet que nous cherchions n'était autre que ces menottes, ou tout au moins quelque chose que portait l'abjecte créature ailée.

Ce qui me ramène à la démoralisante constatation précédente: il pourrait être n'importe où, absolument n'importe où. Je n'ai pas l'ombre d'une chance de le retrouver assez vite pour éviter un nouveau crépuscule, pas l'ombre d'une chance de parvenir à libérer la femme que j'aime. J'ai échoué lamentablement et rien ne peut plus changer le destin annoncé de ce monde, tout est fini, tout ce que je pourrais encore tenter sera inutile, nous n'avons simplement pas le temps de fouiller Elysian pour retrouver cet artefact crucial que j'ai laissé s'échapper. Je me sens vide, totalement vide, infiniment plus que je ne l'ai jamais été de l'autre côté du voile. A quoi bon m'avoir ramené, puisque cela ne sert à rien? J'en ai la nausée...

Le souvenir de la manière dont j'ai rencontré Kahena me revient soudain à l'esprit: la boussole...j'ai toujours la boussole, se pourrait-il qu'elle m'indique une direction? Je n'y crois pas vraiment, j'en ai ma claque des espoirs fracassés, mais me concentre tout de même dessus en focalisant ma volonté sur Kahena et ce lien qu'elle a créé avec le pendant, sait-on jamais? L'aiguille de l'artefact réagit pourtant bel et bien à mes pensées, mais elle reste erratique, n'indiquant que très vaguement le sud-ouest. Une moue amère assombrit mon visage, le sud-ouest... un quart du monde se trouve au sud-ouest, Illyria, Arden, Sihle, Kanteros, les armées de Valmarin ou de Sihle, les immensités qui se trouvent entre ces lieux, assez d'espace pour passer une vie d'Elfe à chercher sans rien trouver, en somme.

Je me relève lentement et range la boussole dans mon sac, je n'ai pas une chance sur un million de réussir à réparer mes erreurs, mais que puis-je faire d'autre que de le tenter malgré tout, bien que je ne croie pas une seule seconde y parvenir? Foutaise que l'espoir, je le savais pourtant, Raynna me l'avait assez enseigné, Dieux que j'ai été stupide de l'oublier... Quoi qu'il en soit il y a un lieu où j'aurai une maigre chance de pouvoir préciser la direction indiquée par la boussole: Illyria, qui occupe une position assez centrale par rapport à ce foutu sud-ouest. Et cette localisation possède en outre un autre avantage considérable à mes yeux: si Kahena meurt, la bataille qui va bientôt s'y livrer me permettra de soulager mon amertume dans des fleuves de sang. Jugulant difficilement l'humeur la plus sinistre qui m'ait envahi depuis des siècles, je m'empare du pendant de ma main indemne en disant à Yuralria et Akna:

"Je vais à Illyria. Retrouver Shill et cet artefact ou rougir les mers du sang de vos ennemis, selon. Peut-être nous reverrons-nous un jour, peut-être pas. Dans tous les cas, merci à vous deux, et bonne chance pour la suite."

Je quitte tout de même la salle par précaution avant de me concentrer sur les environs d'Illyria, visant un groupe d'arbres que je me souviens clairement avoir aperçu lorsque j'y suis arrivé pour la première fois. Dès que j'y serai, je tenterai une nouvelle fois de déterminer une direction à l'aide de la boussole, puis il me faudra sans doute attendre un jour complet avant de pouvoir me rapprocher davantage de mon but. A moins qu'il ne se trouve dans la capitale humaine, évidemment, mais je n'y crois pas un instant. Je vais perdre des jours entiers, des semaines peut-être, avant d'avoir la possibilité de faire quoi que ce soit d'utile, l'avenir s'annonce jouissif, vraiment...

(env. 1500 mots hors réponses pnjs)

_________________
Kerenn


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Zenrin Kushu


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