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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 10 Déc 2016 13:41 
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Oranan – Bureau d’Atsuhiko (15h15)

    Atsuhiko, face au fon généreux de Xël, puis de Karz et de Charis, écarquilla les yeux. Emprunt d’un profond respect, il regarda les trois donateurs et inclina sentencieusement la tête à leur égard.

    « Soyez assurés que cette somme parviendra au plus vite au Roi kendran avec vos recommandations. Un associé qui a toute ma confiance, surveillé par une solide escorte, s’occupera du transfert de fonds. »

    À la sardonique question de Karz, Naral Shaam répondit d’un sourire carnassier :

    « Ce peut être fort utile qu’on le sache, effectivement. Vous en rencontrerez sûrement, et l’on dit que nul ne peut résister à leur souffle. Hihihi. »

    Puis, se tournant vers Kiyoheïki, commenta :

    « A commencer par celui-ci, n’est-ce pas ? C’est un plaisir de vous compter dans nos rangs, avatar de lumière. »

    Son regard doré était chargé de mystère, alors qu’il lorgna vers les autres personnes en présence, à la recherche peut-être d’une réaction quelconque de leur part. Jusqu’à tomber sur Endar, qui l’apostropha de manière peu polie. Levant un sourcil, toujours souriant, il répondit au shaakt :

    « En cela nous nous ressemblons, Shaakt. Allez-vous cette fois encore jouer un double-jeu ? Hihihi. Quant au Sans-Visage, enfermer un être omnipotent et omniprésent me semble au moins aussi rude que de chercher à l’évincer une fois pour toutes. À cela près que la seconde option est plus définitive. Aussi, je ne cache pas mes intentions : débarrasser Aliaénon de cet être est mon but. Difficile de faire plus transparent, n’est-ce pas ? »

    Et ce fut le moment parfait pour rebondir sur la question de la dernière signataire du contrat, Anastasie Terreblanc, qu’il scruta de ses yeux analystes avec intensité.

    « Tant qu’il est en vie, et compte des fidèles, il ne fait que provoquer des tensions fortes entre les peuples d’Aliaénon, qui déchirent l’unité dont le Conseil d’Or est garante. Et ces tensions, vous l’apprendrez vite, ont des répercussions bien plus graves qu’elles ne l’auraient sur Yuimen. Son crime ? Avoir endormi pendant des siècles des entités bénéfiques faisant la nature d’Aliaénon pour prendre leur place, tyran unique, dans les cœurs des peuples libres d’Aliaénon. Nos craintes : qu’il cherche à se venger de leur éveil en compromettant tous les efforts de reconstruction de ces peuples et en semant le chaos sur sa route. C’est sa vengeance que l’on craint, et non lui la nôtre. »

    Lorsque tous eurent apposé leur nom sur la fiche d’inscription, nouveaux arrivants comme vétérans, le capitaine Atsuhiko récupéra le parchemin et, plissant les yeux dessus pour en décrypter les différentes écritures, commença à lire tout haut les noms qui y figuraient. Afin que chacun sache, sans doute, à qui ils avaient à faire. Il comença par citer le rouquin, tout en haut de la liste, qui à l’écoute de son nom se rigidifia militairement, en position de garde.

    « Ernold Thessier, de Bouhen. Celemar et Edmar Dongho de Tulorim… »

    Les deux frères, l’archer et le guerrier à l’espadon, inclinèrent la tête et écoutèrent la suite avec attention.

    « Krayne Vassiliev du Duché de Luminion, Elysea D’Astarnor de Kendra Kâr… »

    Le puissant guerrier couturé à la grande hache et la blonde aux habits de prêtrise levèrent la tête, inspirés.

    « Dorika Knerses d’Exech, Thrag Varag de Mertar, Nastya Terenzia de Pohelis. »

    Les trois derniers aventuriers opinèrent à leur tour du chef, prêts à écouter la suite.

    « Karz Enhgrim, Sauveur d’Aliaénon. Xël, Sauveur d’Aliaénon. Kiyoheïki d’Esh Elvohk, sergent de la milice d’Oranan, Dragon d’Or d’Ynorie, et Sauveur d’Aliaénon. Sirat, Sauveur d’Aliaénon. »

    Les titres pleuvaient avec une déférence notable. Chacun des aventuriers présents parurent impressionnés d’une telle fidélité, d’un tel dévouement envers Aliaénon. Le regard d’Atsuhiko, lui, se dirigea avec respect vers chacun d’eux, comme pour les saluer. Même s’il se fit plus dur vers Karz et Sirat, dont l’allégeance passée pouvait être controversée. Il poursuivit, et buta sur le nom suivant.

    « Yurlungur Louvardent… »

    Il dressa les yeux vers la jeune fille, un peu trop jeune, sans doute, à ses yeux, et commenta sèchement :

    « Qui a pu laisser une enfant si jeune pénétrer ici ? Mes consignes étaient pourtant claires ! Il est hors de question que je vous laisse mettre votre vie en dan… »

    Il fut interrompu par Naral Shaam en personne.

    « Laissez, Capitaine. Il ne fait aucun doute que son apparence juvénile n’est là que pour cacher de secrètes potentialités. Je me porte garant d’elle, si vous craignez tant pour sa vie. »

    Le Capitaine regarda l’elfe avec circonspection, puis, haussant les épaules, poursuivit sa lecture.

    « Sibelle Mithrenniel. Laewllyn d’Outre-Monde. Endar, Sauveur d’Aliaénon. Charis Kel Asheara, Sauveuse d’Aliaénon. Kyo Taïki… »

    Une fois de plus, l’elfe aux cheveux violets l’interrompit, alors qu’il dressait son regard vers le mystérieux guerrier cachant ses traits sous une coule sombre.

    « Kyo Taïki ? Allons, allons, pensiez-vous vraiment que je ne décèlerais pas les liens qui nous unissent, ni ne reconnaitrait sur vous l’armure et l’arme de Mongoor Vlash ? Vous êtes bien naïf, Ezak D’Arkasse. Hihihi. Apportez donc cette modification au registre, Capitaine. Car nous avons ici un guerrier d’une grande puissance. »

    Levant un sourcil circonspect, une fois de plus, Astuhiko ratura le registre et poursuivit sa liste.

    « Galélia. Algariès des Blakalangs, Anastasie Terreblanc. Hisaya Kusubarachi. »

    S’il secoua la tête d’un air las à la lecture mentale de ce qui suivait le nom d’Anastasie, et regarda d’un air suspect le Liykor noir, portant ensuite son regard sur la loque elfe blanche écroulée sur le mur. Ce ne fut qu’à la dernière mentionnée qu’il prit la parole, cependant, regardant avec insistance la jeune guerrière ynorienne.

    « Outre leur honneur, et le soutien que votre famille a toujours porté à la milice, demoiselle, j’ai connu les Kusubarachi plus prudents envers leurs héritiers. C’est un périple non dénué de dangers que vous allez affronter. Ne prenez pas de risque inconsidéré, je n’ai aucune envie d’annoncer à vos aïeux votre trépas prématuré. »

    Ceci dit, il se leva de son siège et, passant à travers le groupe hétéroclite, ouvrit la marche à travers les couloirs de la milice, donnant au passage l’ordre de refouler toute la foule qui s’amassait encore au dehors du bâtiment, pour les mener tous dans les sous-sols secrets où les fluides spatiaux étaient stockés, chacun dans une salle séparée fermée d’une lourde porte bardée de fer. Il se dirigea sans tarder vers celle abritant le fluide vers Aliaénon, bien connue de ceux qui s’y étaient déjà rendus, et y pénétra, dévoilant au groupe une grosse boule brunâtre et brumeuse qui flottait à un bon mètre du sol, mystérieuse. Naral Shaam fermait la marche, quant à lui. Soucieuse que tout le monde suive bien, Nastya Terenzia, au bouclier de Nosveris, se pencha sur l’elfe blanche effondrée et l’aida à se redresser, la soutenant dans sa marche vers les caves. Là, Atushiko reprit la parole d’un ton solennel.

    « Il est venu pour moi le temps de vous laisser aux mains d’Aliaénon, en la compagnie du Seigneur Naral Shaam. Vous arriverez sur place dans la Tour du Conseil d’Or, dont les membres présents sauront répondre à vos questions concernant les changements en ce monde. Je vous rejoindrai plus tard, lorsque j’aurai terminé mes tâches ici. Au nom de la Milice d’Oranan, et de la République d’Ynorie, je vous remercie pour votre dévotion et votre engagement, permettant de resserrer encore davantage les liens entre notre bon pays et les habitants d’Aliaénon. Si d’aventure vous avez des questions préliminaires à votre départ, je suis disposé à y répondre. »

    Puis, comme pour montrer l’exemple, et ne pas perdre de temps, Naral Shaam passa devant tout le monde et, posant sa main sur une orbe d’argent devant le fluide, s’avança dans celui-ci une fois auréolé d’une douce lumière, disparaissant dans les méandres de la boule de brume.


[HJ : RP plus ponctuel, cette fois. Le dirigé commence. Les bonus longueurs suivent les règles de la quête, et sont bornés à la note maximale du post. Je suis disposé à des apartés en MP si vous posez des questions à Atsuhiko ou vous intéressez à l’un ou l’autre des PNJ présents. J’attends à ce que vous terminiez votre post par votre entrée dans le fluide. (sauf si vous voulez déjà faire demi-tour.]

[Xël : 1 (Projet social) + 0,5 (passage de vétéran) + 1 (bienvenue dans la quête) + 1 (bonus longueur). Forme : Il manque pas mal d’accents, et des fautes d’accords de participes passés sont présentes, perturbant la lecture sereine du post.
Karz : 0,5 (introspection) + 0,5 (générosité) + 0,5 (sympathie) + 0,5 (passage de vétéran) + 1 (bienvenue dans la quête) + 3,5 (bonus longueur). Forme : Quelques erreurs isolées et oubliées.
Kiyo : 0,5 (introspection) + 0,5 (passage de vétéran) + 1 (bienvenue dans la quête) + 1,5 (bonus longueur). Forme : RAS.
Sirat : 0,5 (introspection) + 0,5 (passage de vétéran) + 1 (bienvenue dans la quête) + 0,5 (bonus longueur). Forme : Nombreuses erreurs d’accords, mots manquants, la lecture est parfois complexe.
Yurlungur : 0,5 (introspection) + 1 (passage persuasif) + 1 (bienvenue dans la quête) + 3 (bonus longueur). Forme : RAS.
Sibelle : 0,5 (introspection) + 1 (passage fier et basé sur l’expérience) + 1 (bienvenue dans la quête) + 2 (bonus longueur). Forme : RAS.
Laewllyn : 0,5 (introspection) + 1 (passage du bluff) + 1 (bienvenue dans la quête) + 2 (bonus longueur). Forme : RAS.
Endar : 0,5 (introspection) + 0,5 (passage de vétéran) + 1 (bienvenue dans la quête) +0,5 (question) + 1,5 (bonus longueur). Forme : RAS.
Charis : 0,5 (introspection) + 0,5 (générosité) + 0,5 (passage de vétéran) + 1 (bienvenue dans la quête) + 0,5 (aparté) + 2,5 (bonus longueur). Forme : RAS.
Ezak : 0,5 (introspection) + 1 (bienvenue dans la quête) + 0,5 (passage aisé) + 2 (bonus longueur). Forme : RAS.
Hisaya : 0,5 (introspection) + 1 (dépassement et passe-droit) + 1 (bienvenue dans la quête) + 2,5 (bonus longueur). Forme : Concordance des temps non respectée. Quelques répétitions.
Galelia : 0,5 (introspection) + 1 (passage bluffé et accidentel) + 1 (bienvenue dans la quête) + 1 (bonus longueur). Forme : RAS.
Algaries : 0,5 (introspection) + 0,5 (passage détourné et piston) + 1 (bienvenue dans la quête) + 1 (bonus longueur). Forme : Quelques confusions de mots, quelques accords manqués. Attention, tel qu’indiqué dans les règles de la quête, les reprises de paroles sont mal vues, et n’entrent pas en compte dans le total des mots pour le bonus longueur.
Anastasie : 0,5 (introspection) + 1 (dépassement et vantardise) + 1 (bienvenue dans la quête) + 0,5 (aparté) + 0,5 (question) + 4 (bonus longueur). Forme : RAS.]

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 10 Déc 2016 16:17 
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Je devais vraiment avoir la tête dans le derrière en rentrant dans le bureau car j’étais loin d’avoir remarqué que nous étions maintenant une bonne quinzaine à être présent. Le pire c’est de l’avoir remarqué uniquement parce qu’ils se sont avancés un par un pour signer le registre. Même Karz, je ne l’avais pas remarqué malgré sa nouvelle silhouette imposante et son animal de compagnie perché sur son épaule.

Quand il s’approche de moi pour signer et déposer yus et joyaux sur la table, je le remercie et le salue vivement, lui donnant un coup de poing amical dans l’épaule, me cognant durement contre sa chair d’acier. Je secoue la main avec une grimace de surprise plus que de douleur.

"C’est dur." Rétorquais-je en riant avant de le remercier de sa participation en inclinant la tête.

Je suis ravi de le voir, nous allons pouvoir faire équipe à nouveau car nous avons tous les deux, probablement, la même destination en tête, en témoigne nos équipements Esserothéen.

Une femme propose d’écrire mon nom avant de rajouter cinq milles autres Yus à mon don. Je me tourne vers elle et la reconnait enfin. Elle était à la bataille de Fan-Ming, je me souviens l’avoir vu sur les remparts quand Naral a été mis à terre.

Je la remercie, elle aussi, la gratifiant d’un grand sourire.

Un petit homme, ou plutôt elfe, à l’aspect étrange, signe lui aussi le registre. Je sais qu’il était présent sur Aliaénon mais je ne l’avais vu qu’à la fin, pendant la fête célébrant notre victoire, ou notre réveil.

Sirat et Endar, ceux qui m’avaient accompagné à Ouesseort et empêché de détruire la flotte de Vallel et engloutir toute son armée sont là aussi. Je rends son salut à l’humoran, bien que je ne comprenne pas encore ses motivations et sa façon d’agir mais s’il est ici c’est qu’on l’a laissé entrer. Quant à Endar, il était plutôt sympa.

S’approche ensuite des visages qui me sont inconnus. Une gamine vient signer le registre et je l’observe, intrigué, éberlué même. Je me dis que merde, quand même, si une gamine peut écrire son prénom sur un bout de papier je devrais pouvoir le faire ! Peut-être que j’aurais le temps d’apprendre sur Aliaénon…

Sa présence ne me surprend pas plus que ça. Après tout, on l’a laissé entrer.

Les signatures s’enchainent. Une magnifique rousse qui a tout pour attirer mon regard, une elfe que j’observe en levant la tête tant elle est grande, des serpents tatoués sur la face, faisant penser à une brigande mais un maintien du corps et une coupe de cheveux qui fait penser tout l’inverse. Une silhouette encapuchonnée, tout ce qu’il y avait de plus suspect. Une elfe à la peau blanche, titubante qui écrivait très bien, enfin je ne sais pas ce qu’elle écrit, mais c’est joli à regarder. Ce qui est moins joli c’est la façon dont elle retourne s’affaler contre le mur du fond juste après.

J’hausse les épaules, les raisons pour être si épuisée sont nombreuses.

J’ai un sursaut de surprise et de peur quand un monstre géant et poilu sort de l’ombre pour signer le papier. Je sais ce que c’est. Je n’en avais jamais vu encore, mais j’avais entendu assez d’histoires.

Un Likyor noir. Je l’observe, méfiant et fasciné à la fois. Après les dragons, je venais de rencontrer une autre espèce sorti tout droit d’un comte. Je souris amusé à l’idée que ce sont deux espèces qui peuvent me dévorer en quelques secondes. Pourquoi ça me fait sourire ? C’est terrifiant.

Une autre belle femme approche à son tour, Kendrane, c’est certain. J’ai un don pour les reconnaitre. Cheveux brun aux reflets presque violets, petit nez légèrement en trompette, yeux bleus-gris en amandes. Elle signe avant d’interroger Naral sur les raisons de vouloir éliminer le sans visage. Puis c’est au tour d’une femme Ynorienne cette fois de s’avancer. L’allure guerrière, l’attitude guerrière. Elle venait pour la baston et ça se voyait.

Une belle équipe, bien plus préparé que lors de mon premier séjour. J'ai une subite pensée pour Armelle, Keya, Ziresh et les autres qui n'en sont pas revenu. J'espère que ça se passera mieux cette fois.

Face à moi, Karz et Charis. Atsuhiko incline la tête avant de nous assurer que l’argent sera transmis au roi de Kendra Kar. Je le gratifie d’un immense sourire. Vraiment, j’aime bien ce gars.

"Merci. "

Je lui donne une tape dans l’épaule avant de m’écarter pour le laisser poursuivre et écouter les réponses du dragon rose aux différentes questions.

C’est surtout celle de la belle Kendrane qui m’intéresse et la réponse me fait froid dans le dos. Si le sans-visage désirait se venger et empêcher la reconstruction des peuples qui ont tant souffert, qu’allait-il se passer pour les Ouessiens qui étaient de fervents fidèles de ce dieu. Je me souviens du temple, de la prêtresse, de cette transe dans laquelle eux et les réfugiés étaient plongés. Et pour les Esserothiens qui avaient une cité à reconstruire et à repeupler. Et Andel’ys qui, de ce que j’avais entendu, avait beaucoup perdu également.

J’étais inquiet pour ce monde, pour mes amis qui y vivent. Je suis pressé d’y retourner et de m’assurer qu’ils vont bien. Fin’, Arthès, Sim’, ce navet de Triman et même ce trouduc’ de conseiller.

Le capitaine s’empare alors du parchemin pour citer les noms. Je reste attentif pour pouvoir mettre un nom sur les visages qui me sont inconnus. Chacun réagit ce qui me permet de les reconnaitre, je fais de même quand il cite mon nom, levant une main nonchalante pour qu’on puisse me remarquer au milieu de tous les géants.

Il bute ensuite sur le nom de Yurlungur Louvardent avant de darder son regard vers la jeune enfant et de commenter sèchement qu’elle n’avait rien à faire ici. Mais Naral l’interrompt, se portant garant de la gamine pour la laisser passer le fluide. Je baisse mon regard vers elle avec un sourire inquiet. J’espère que ça ira pour elle.

Le capitaine continue l’énumération. Sibelle. Laewllyn. Kyo Taïki.

Le dragon l’interrompt à nouveau en riant. Signalant que c’était un faux nom et que nous avions à faire à un certain Ezak d’Arkasse.

Atsuhiko corrige avant de reprendre. Galélia. Algariès. Anastasie. Hisaya.

Il fait un autre commentaire sur la dernière dame de la liste, l'intimant à la prudence, avant de quitter son bureau pour ouvrir la marche à travers les couloirs.

Je profite du chemin pour poser une question à voix haute.

"Naral ! On aura l’aide de tes amis volants ? J’aimerais bien revoir le dragon qui m’a sauvé à Fan-Ming. Il avait l’air sympa… Et j'aimerais le remercier."


En arrivant au sous-sol. Je jette un œil amusé vers Karz, c’est ici que nous nous sommes vu pour la première fois. Je glisse à son attention.

" Tu te souviens la première fois quand j’ai débarqué ici et que tu t’apprêtais à te faire transpercer par une épée Ynorienne ? "

Je parle plus fort à l’attention de notre guide.

" Ça vous rappelle de bons souvenirs Capitaine ? Quand vous m’avez désigné en tant que chaperon de Karz. "

Je commence à rire.

" Hahaha. La tronche que tu faisais. En y repensant je trouve ça hilarant. "

Nous arrivons enfin devant le fluide où le capitaine nous transmet les dernières consignes avant de nous remercier.

Le dragon rose s’avance pour donner l’exemple, attendant d’être auréolé d’une douce lumière pour disparaître dans la boule flottante.

Je le suis sans attendre d’un pas calme et déterminé. Patientant que la lumière vienne se déposer sur moi, j’adresse un large sourire à tous les aventuriers présents avant de déclarer.

" Le dernier arrivé est une petite lopette !"

Puis je traverse à mon tour le fluide. Retournant sur mon deuxième foyer. Aliaénon.


((1300 mots))

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Dernière édition par Xël le Mer 21 Déc 2016 16:52, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 10 Déc 2016 20:32 
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...

La petite fille avait attendu un moment que tout le monde soit là, observant d'un air curieux les nouveaux arrivants. Il y avait bien cette elfe à l'apparence coriace qui accompagnait la grosse chose pleine de muscles et de poils - peut-être qu'il ferait un magnifique doudou s'il se laissait dépecer et remplir de plumes moelleuses -, ou cette autre couverte de bijoux étranges. On aurait dit une sauvage, bien qu'elle montrât une grâce admirable dans tous ses mouvements : mais ce n'était pas encore une guerrière émérite, ses pas étant un peu trop balourds pour cela. Un Shaakt, qui avait réussi à être admis ici, par un hasard insensé ou parce qu'il avait trahi les siens, s'avança et accusa le fameux Naral de manipulateur. Mais n'était-ce pas évident qu'il souhaitait les manipuler eux pour atteindre ses desseins ?

Se joignit ensuite au groupe une femme qui cachait son visage, ajoutant de l'argent à la somme déjà énorme mise en jeu. Il faudrait, songea Yurlungur, qu'elle se rende une fois à cet orphelinat pour libérer tous ces enfants de la tyrannie impavide et inouïe de ces géants du bien. Tout dépenser ainsi, c'était pure folie - mais elle était peut-être mal placée pour critiquer la folie des autres. Toujours était-il que la fillette regarda avec intérêt le visage de cette femme qui se dévoilait : pour le cacher ainsi, il devait être d'une rare beauté ! Il n'y eut rien qui la choqua au premier instant mais elle haussa les épaules et se rapprocha alors que cette femme du désert commençait à discuter avec l'un de ces aventuriers déjà là à son arrivée.

Elle expliqua devant les yeux exagérément écarquillés de Yurlungur la drôle d'histoire de la première aventure de ces Yuiméniens sur Aliaénon. Il y avait eu de l'action ! Des peuples - nombreux ! Et ce qu'elle appelait des “Titans”, ainsi que des “dragons” - ces formidables créatures comme celle d'ombre et de fer qui servait Oaxaca la Noire ? On les décrivait dans les contes pour enfants comme des créatures écailleuses gigantesques, au souffle dévastateur et aux ailes majestueuses, mais ces légendes variaient d'une région à l'autre et n'étaient en aucun cas le reflet exact de la vérité vraie. Mais s'il y en avait effectivement...

Du coin de l'œil néanmoins, Yurlungur apercevait les autres aventuriers qui défilaient pour signer le registre : ce type qui semblait se cacher, cette Ynorienne au port altier, cette Hinïonne qui tenait à peine debout - elle semblait même plus faible que Yurlungur, c'était assez bien joué ! -, un Liykor qui lui inspira le même sentiment que l'autre hamster et ce qui ressemblait à une jeune femme orgueilleuse et qui vint immédiatement discuter avec ce qui semblait être sa consœur de la magie blanche. Il faudrait peut-être songer, tout compte fait, à s'allier à ces deux-là, ou du moins à celle qui avait l'épée, qui apparaissait curieusement plus amicale à Yurlungur que celle à la lance. Toujours était-il qu'il s'agissait d'une joyeuse brochette, donnant un spectacle aux yeux aussi intéressant que celui qu'expliquait cette Charis. Une fois qu'elle eût fini de parler, la petite fille s'approcha et ajouta :

« Elle est jolie votre histoire, m'dame. »

Avant de se retourner, le même sourire un peu trop confiant pour ne pas paraître énigmatique sur les lèvres. Le récit de Charis reliait d'ailleurs l'apparition des dragons à Naral Shaam, alors que l'homme mécanique l'avait appelé “lézard” juste avant... Les enfants ont la mémoire courte, mais le souvenir rapide : et elle se demanda alors qu'ils se regroupaient à nouveau pour écouter leurs noms être prononcés par le Capitaine si ce Naral n'était pas véritablement un lézard-dragon. Il ne ressemblait pas à ce qu'on en disait, mais qui sait, il avait peut-être des ailes cachées dans le dos et des cornes dans sa chevelure...

La liste des noms était longue, trop longue. Yurlungur dut se retenir pour ne pas soupirer alors que tous écoutaient dans un silence religieux, de ces silences qu'on n'attend généralement que d'une âme allée rejoindre Phaïtos. Le Capitaine ne put non plus s'empêcher d'agrémenter tout cela des titres des Sauveurs d'Aliaénon, bien que ceux-ci aient clairement fait comprendre dès leur arrivée qu'ils connaissaient tout le monde, contrairement aux véritables nouveaux.

Et l'on en vint à son nom. Le Capitaine sembla un instant étonné, éberlué, estomaqué. Elle lui sourit avec candeur en guettant sa réaction qui s'annonçait explosive et extrêmement distrayante : et en effet, il voulut la rejeter d'office, son argumentaire se fondant principalement sur le maintien en vie d'une enfant qu'il considérait comme la sienne - comme c'était mignon, et prétentieux. Ne savait-elle pas mieux que lui comment gérer sa vie ? Mais avant qu'elle ait pu répondre quoi que ce soit pour clouer le bec à ce protecteur éperdu des gamins et des orphelins, ce fut Naral Shaam qui l'arrêta. Elle haussa un sourcil en écoutant la remontrance de l'être-lézard, qui semblait être le seul (au vu de tous ceux qui l'avaient dévisagée depuis son arrivée ici) à comprendre véritablement quel était son potentiel. Personne ne se méfiait des enfants bien trop inoffensifs...

Naral Shaam prouva une seconde fois sa clairvoyance en démasquant l'un des aventuriers qui avait caché sa véritable identité. Elle l'aimait bien, ce gars, d'autant plus qu'il semblait cacher sa véritable nature aux yeux de tous, qu'il souhaitait exterminer son ennemi et qu'il était vu par un Shaakt même comme un véritable manipulateur. Une fois que le Capitaine eut fini son discours et présenté tout le monde, la gamine se rapprocha de Naral, tournant vers lui un regard désarmant de gratitude clairement hypocrite.

« Vous êtes gentil de m'avoir défendu devant le Capitaine. Mais c'était douter de ma capacité à lui tenir tête, enfin, je vous pardonne bien pour cette fois... monsieur le “lézard”. »

Elle le dévisagea une fois de plus en attendant sa réaction, pensant qu'au moins, lui, il savait que toutes les pièces étaient importantes, du pion à la reine. Bien qu'il restât à définir qui était la reine ici, et qui étaient les pions...

Il tourna la tête vers la petite fille en contrebas et répondit, un sourire malicieux aux lèvres :

« Gentil ? Vous êtes alors moins perspicace que j'ai pu le croire. Tant pis. Hihihi. Sachez juste que je nous ai à tous évité de longues minutes de débat stérile. Vous ne connaissez rien de l'opiniâtreté d'un milicien ynorien. »

Et sans plus t'accorder d'attention, il poursuivra sa route vers le fluide. Yurlungur eut une moue boudeuse. S'il ne souhaitait plus qu'elle le qualifie de ‘gentil’ tout comme elle aimait dire au Gros Néral, après que celui-ci la récompensa après une mission, qu'il était gentil, quand bien même elle avait eu à infiltrer un bâtiment, se débarrasser des quelques gêneurs incompétents qui se trouvaient là et piqué un objet de valeur pour le rapporter à son commanditaire.

Ils arrivèrent enfin devant une espèce de grosse boule brunâtre qui flottait en l'air dans les sous-sols de la milice. C'est qu'ils en cachaient des choses, les bougres - Yurlungur ne croyait pas qu'il y ait de telle chose à Dahràm. C'était assez impressionnant et elle se rendait bien compte qu'il s'agissait de magie - (Pouah !). Alors qu'elle regardait la chose qui lévitait avec une moue de dégoût, soudainement bien moins confiante, Papillon fit irruption dans son esprit.

(Tu t'attendais à quoi ?) demanda-t-il, moqueur. (Comment crois-tu qu'on voyage entre les mondes ?)

Elle se tourna vers le lépidoptère bleu qui voletait à côté d'elle et continua la discussion mentale en le fixant sans plus prêter attention au reste du monde.

(Je ne sais pas... Par bateau, par aynore, peut-être ? Mais de la magie... Tu sais bien que je déteste ça.)
(Et tu as tort !) répliqua-t-il du tac-au-tac. (C'est très pratique. Mais viens donc, je vais te guider.)

Elle tendit les mains et Papillon vint s'y poser et, un sourire légèrement plus décidé sur le visage, elle avança en gardant d'une manière presque protectrice le papillon entre ses mains. Mais, juste avant de passer à la suite du mage qui devait être “Xël” si elle avait bien suivi, elle se tourna pour lancer une dernière pique à Atsuhiko d'une voix claire et qui aurait pu être bienveillante :

« Vous savez, Capitaine, il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq, de même qu'un coq sans plume peut être tout aussi féroce qu'un autre... Au revoir, ajouta-t-elle en agitant la main comme le font si bien les enfants. »

Puis elle l'apposa sur la boule de lumière comme venaient de le faire les deux autres et passa à travers la curieuse boule brumeuse qui flottait, satisfaite de la boutade qu'elle venait de lancer. Enveloppée de cette lumière, elle était toutefois un peu courte pour l'atteindre entièrement et se laissa donc simplement happer, ses jambes brassant un moment l'air derrière elle avant de disparaître entièrement dans le fluide spatial, ne pouvant néanmoins refréner ce frissonnement de malaise lorsqu'elle se sentit être entièrement perdue à l'intérieur, les yeux fermés et fermement agrippée à son papillon.


(((1500 mots, 1ère réplique placée ! Fight Club)))

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Dernière édition par Yurlungur le Sam 17 Déc 2016 16:51, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Dim 11 Déc 2016 13:38 
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Après qu'il eut signé le formulaire, Endar put apercevoir d'autres aventuriers et aventurières qui notaient à leur tour leurs noms et leurs qualités. Posé contre le mur nonchalamment, il les observa à la lueur des rayons du soleil qui parvenaient à éclairer le bureau du capitaine de la milice ynorienne, Atsuhiko. Le shaakt reconnut presque immédiatement la femme voilée qui s'avançait, vêtue d'une longue cape et portant un sceptre et une rapière des plus impressionnantes. Lorsqu'elle dévoila son visage par correction pour les aventuriers et aventurières présents dans la salle, il se rappela son nom, Charis, la femme d'un des deux clans du désert de l'Imiftil, l'une des Sauveuses d'Aliaénon et celle qui avait combattu à Fan-Ming accompagné des sorciers de feu et de vision, manifestement elle s'était alliée avec eux et avait gagné leur confiance. Il se rappelait leur première rencontre dans la cour enneigée de la forteresse ynorienne datant d'avant même leur installation sur Aliaénon selon lui, elle avait été plutôt froide à son égard, peu rassuré sans aucun doute par sa présence ostentatoire. Endar ne pouvait lui en vouloir, il restait un shaakt et de surcroît il travaillait pour le compte de la reine de Khonfas sous couvert d'être un traître, si elle lui avait fait confiance, il en aurait été très étonné. Il vit que Charis était occupé à ajouter le nom de Xël sur le parchemin ainsi qu'à augmenter la mise dans le pot commun pour ce fameux orphelinat. L'archer-mage aurait pu y participer, cependant cela aurait été des plus contre-productifs pour son peuple et lui-même. Les royaumes aimaient embaucher les orphelins, sans famille ils n'en étaient que plus utiles pour intégrer l'armée et plus il y avait de soldats, plus la récolte d'esclaves s'annonçait prometteuse lors des raids shaakts. Il la vit ensuite discuter avec le jeune archer balafré qui abandonna sa compagne de jeu pour se tourner vers elle.

Cela sembla particulièrement soulager la jeune femme à la double lance qui en profita pour se tourner vers une autre femme aux cheveux gris-blanc s'entremêlant avec quelques mèches blondes. Elles semblaient se connaître, mais Endar ressentait une certaine tension entre les deux jeunes femmes, il les détailla un instant du coin de l'œil pour s'assurer de leur utilité pour tuer l'immortel Sans Visage et son regard s'accrocha à l'arme portée par la plus agacée des deux. S'il ne vit que le pommeau de ce qui s'apparentait à une rapière, quelque chose en lui s'agitait et étrangement, il ressentit comme de la crainte à son égard. C'était ridicule pensait-il et bientôt il se détourna de la vision de la rapière pour se reprendre. Il balaya de nouveau les environs et aperçut un likyor, race qu'il avait pu voir à Fan-Ming, même si celui-ci semblait moins menaçant que celui qu'il avait rencontré dans la cour. Il y avait également une ynorienne au corps svelte taillé sans doute pour le combat, néanmoins après avoir vu la couardise de ce sale rat de Tsukiko, il doutait des capacités martiales des ynoriens en règle général. Pour Endar, ils n'étaient qu'une bande d'humains aveuglés par leur culte de l'honneur au combat. Il songea qu'il aimerait largement couper tout lien entre le Conseil d'or et la République d'Ynorie. Pour cela, il fallait vaincre le Titan de la magie d'une manière ou d'une autre pour assurer la cohésion de tous les peuples composant Aliaénon. Des mages de l'ombre des terres sombres et dépourvues de végétation d'Elscar'Olth aux sages de Nagorin, en passant par les géants de glace de Colomir'Thù et les mystérieux elfes, gardiens de leur sanctuaire forestier.

Endar rencontra également une autre hinïonne, décidément, elles s'étaient toutes données le mot, qui avançait en boitillant, d'un air peu rassuré. Elle n'avait pas la grâce des hinïons et ne possédait à vue d'œil qu'un équipement des plus limités, ce n'était peut-être pas plus mal étant donné le passif qu'il existait entre les shaakts et les hinïons. Il y avait enfin un homme à la barbe drue qui s'avançait et signait en silence et si rapidement que cela en devenait presque suspect. Sa démarche, elle-aussi était étrange et il comprit vite le pourquoi en apercevant le scintillement d'une jambe en métal.

(Un rescapé de la Tour ? Il serait sage de ne pas lui révéler mon intérêt aux expérimentations qui y sont menées.)

Lorsque tous eurent signer le formulaire, il entendit Naral Shaam répondre aux questions et aux remarques qui lui avaient été formulées. De nouveau, la réaction à son égard ne se fit pas attendre, il leva un sourcil tout en continuant de sourire avant de lui rétorquer qu'ils se ressemblaient sur ce point et qu'il ne cachait pas son objectif: tuer le Sans Visage. De nouveau, il esquivait adroitement les réponses qu'il attendait et le dragon mauve continua en s'adressant cette fois-ci à la porteuse de la rapière en lui contant l'histoire des gentils titans endormis par le méchant Sans Visage. C'est à ce moment qu'il décida d'intervenir non sans lui lancer une pique avec un sourire en coin pour sa réplique de tout à l'heure.

- Craignez-vous que je vous manipule comme le grand Vallel, cher Naral Shaam ? Je puis de suite vous rassurer, je n'agis plus selon des ordres ou des contre-ordres pour cette mission, il n'y a nul intérêt de jouer double-jeu. Ne prenez pas ombrage de mes propos, Dragon mauve ou devrais-je vous appeler élu de Brytha plutôt ? Nous nous ressemblons sur ce point et c'est justement de ce fait là que je méfie de vos plans. Depuis le début, vous êtes obsédé par la mort du Sans Visage, s'il est effectivement une menace, sa mort peut l'être tout autant et il vaudrait mieux ruser avec lui que de l'attaquer de front, car je ne compte pas de nouveau attendre un an dans un cercueil en attendant que la magie des elfes nous réveille comme la dernière fois. S'il implosait en mourant, des milliers voire des milliards de vie seraient en danger, de surcroît il reste le titan de la magie, rien ne prouve que sa disparition n'entraînera pas la disparition de la magie sur Aliaénon, or de nombreux peuples en dépendent.

- Enfin, termina-t-il, il n'est nul question du bien contre le mal, il n'est que question de pouvoir sur Aliaénon. Les titans ne sont guère les entités bienfaitrices que vous décrivez, ils n'ont formé une alliance avec les différents peuples que par crainte de se voir de nouveau endormis par leur frère, si nous tuons le Sans Visage pour autant que cela soit possible, il n'y aura nul contre-pouvoir à leurs pouvoirs, mais si nous l'emprisonnons au plus profond d'Aliaénon, ils seront, tout comme lui l'a été, obligés de continuer à s'allier avec les différents peuples au risque de le réveiller.

Endar était certain que cela ne ferait pas réfléchir Naral Shaam sûr de lui, mais il espérait que cela ferait réfléchir les autres présents dans ce bureau sur les conséquences de leurs actions sur Aliaénon.

Vint ensuite le capitaine de la milice qui prit la liste pour faire l'appel. Endar soupirait déjà à cette simple idée. Il commença par citer le chevalier roux du nom d'Ernold Thessier de Bouhen qui prit une position tel un soldat devant son supérieur. Il va vraiment devoir se détendre celui-là s'il veut survivre sur Aliaénon. Il y avait ensuite les deux frères, Celemar et Edmar Dongho de Tulorim qui inclinèrent la tête, puis Krayne Vassiliev, le barbare du Duché de Luminion, Elysea d'Astarnor de Kendra-Kâr qui levèrent la tête comme un signe de défi. Il s'agissait de deux potentiels fauteurs de trouble selon Endar, il pouvait évidemment se tromper bien sûr. Il y avait par la suite Dorika Knerses d'Exech, une ville idéale pour les voleurs, les tire-laines et les assassins en tout genre et connue pour sa pègre locale, il plaça la femme dans la dernière catégorie. Vint ensuite le nain Thrag Varag de Mertar. Endar avait entendu parler de la férocité des nains, là encore une vieille animosité habitait les deux peuples vivant sous terre. Il eut raison à propos de la provenance de la jeune femme au bouclier se prénommant Nastya Terenzia puisqu'elle venait de Pohélis, cité conquise par les forces d'Oaxaca. L'appel continua avec les différent héros d'Aliaénon, y compris Sirat qui reçut en particulier un regard des plus glacials de la part du capitaine. En dépit d'avoir été sa proie pendant un bon moment, il l'aimait bien sa petite peluche orangée même s'ils avaient encore un sérieux désaccord sur la question épineuse du destin.

Apparemment le nombre de héros parmi les rangs des aventuriers faisait grand bruit, il était bien heureux qu'un certain humain n'eut pas à revenir sur Aliaénon, lui qui détestait se faire appeler de héros. Si dans l'ensemble, la liste de noms ne surprit nullement le capitaine, il en eut qui le fit réagir plutôt violemment dont le nom de la jeune fille, cependant Naral Shaam intervint en personne pour s'en porter garant. Endar n'était pas le seul apparemment à voir au-delà de l'apparente innocence de l'enfant. La deuxième surprise fut annoncée par Naral Shaam qui riait comme un dément en démasquant l'homme à la barbe et à la jambe en métal. Apparemment ils se connaissaient très bien et il était un guerrier des plus redoutables.

(Tant mieux ! Aliaénon n'est pas fait pour les personnes fragiles !)
Quelques autres petites surprises les attendaient comme celui de l'annonce de l'héritière ynorienne. Finalement, la compagnie s'ébranla et suivit Naral Shaam qui se faisait appeler pompeusement "Seigneur", la guerrière de Pohélis aida l'elfe blanche à se redresser pendant ce temps. Endar vint l'aider, non sans une arrière pensée, à la mener jusqu'au portail.

- L'Hithlui Annon, annonça Endar en se remémorant ses premiers instants devant le fluide. La "porte brumeuse". Après avoir aidé l'hinïonne à traverser, il arrêta un instant sa compagne pour discuter avec elle.

- Pas trop dur de supporter Oaxaca sur Pohélis ?

Endar dans toute sa splendeur, mettait les deux pieds dans le plat avant de sauter dedans. D'un seul coup, elle lui jeta un regard glacial et l'atmosphère semblait orageuse, avant qu'elle ne se décide de répondre.

- Nulle cohabitation n'est possible avec les orques. Ils ne vivent que de pillages et de viols. J'ai fui ma cité sitôt qu'ils s'en sont emparés. Et ma vie sur Nosveris me fut plus douce que la mort de mes parents, de mes amis, restés là-bas."

- En principe, il reste encore des orques que je n'ai pas passé par la pointe de mon épée, vous aurez de quoi faire. Personnellement, j'ai toujours considéré qu'un bon Garzok était un Garzok mort. Est-ce le fait qu'il y a des montagnes habitées de géant de glace sur Aliaénon qui vous poussent à agir ? Vous avez quelques faits d'arme notable ?

La guerrière semblait se détendre, avec le sourire et sûre d'elle, elle consentit à éclairer sa lanterne.

- Je n'ai entendu aucune histoire de géant de glace, mais ces landes m'attirent par le mystère qu'elles dégagent. Il me tarde de les explorer, et d'aider les causes qui me sembleront justes."

- Aucun qui puisse dépasser les vôtres, Sauveur d'Aliaénon. J'ai aidé des villages et des gens dans le besoin, tué des monstres et amené la paix là où je me rendais, en Nosveris. J'ai exploré des monts et vaux, des grottes et des cités en ruine, mais je n'ai jamais sauvé de monde, ou éveillé de dieux."

Il n'avait pas l'habitude d'entendre de tels propos à son encontre.

- Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Votre force a permis de sauver des vies, vous avez eu conscience de votre responsabilité à l'égard des habitants des villages en Nosvéris. Plus votre pouvoir grandira, plus vous aurez de responsabilités à l'égard des gens que vous sauvez. N'ayez crainte, vous allez pouvoir aussi sauver ce monde et à affronter des dieux. Quant aux montagnes de Sansarth, je vous y guiderai si notre mission nous amène par-delà les monts.

Ce fut à ce moment là que Sirat décida de le bousculer légèrement, ce à quoi répondit Endar par un petit coup de poing dans l'épaule de l'humoran avec un franc sourire. Il invita Nastya à passer le portail avec lui et il se rendit sur Aliaénon.

(2032 mots sans les paroles de Nastya))

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Dim 11 Déc 2016 15:35 
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Inscription: Sam 26 Nov 2016 14:50
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Dès que j’eus ratifié la liste, une nouvelle Hinïonne, réduite à l’état de loque, trébuchant sans cesse, qui faillit perdre l’équilibre à plusieurs reprises, s’approcha de la liste pour calligraphier d’une magnifique écriture son nom, avant de s’écrouler contre un mur pour finalement tomber par terre. Elle devait être vraiment fatiguée, ou vraiment proche du coma éthylique. Comment les miliciens avaient-ils pu la laisser rentrer dans un état pareil ?

Entendant un nouveau venu entrer, je me désintéressai de l’elfe pour me retourner vers lui et voir… Un Likyor Noir. Sa silhouette massive passa la porte, de lui dégageait une aura de puissance. Il aurait aisément pu tous nous dévorer en un clin d’œil, si nous avions tous été des péons lambda incapables de se défendre et que nous n’étions pas à la Milice. Il traversa la pièce rapidement, ne semblant se préoccuper du regard des autres, et ratifia le registre à la suite de l’elfe blanche.

Vint le tour d’une jeune femme. Si elle faisait à peu près la même taille que moi, elle était plus âgée, c’était certain. Les yeux bleus, les cheveux blonds striés de mèches blanches tombant sur ses épaules, il s’agissait d’une très belle femme, mais la rapière dans son fourreau vous dissuadait de tenter quoique ce soit de malvenu à son égard.

Contrairement aux autres, elle n’alla pas ratifier le registre de suite et alla discuter avec la jeune femme blonde, la sortant d’une situation qui semblait la mettre mal à l’aise. Après quelques minutes à discuter, elle se plia au même exercice que nous autres, avant de poser quelques questions sur le Sans-Visage à Naral, comme quel était son crime, en quoi menaçait-il la paix, s’il était à l’origine de guerres, s’il utilisait ses fidèles pour répandre la mort ou pour se préparer à une quelconque vengeance de leur part… Plein de questions sur cette mystérieuse entité coulèrent de ses lèvres pour l’elfe aux yeux d’or.

Atsuhiko, lui, assura aux trois donateurs que la somme parviendra au Roi Kendran avec toutes ses recommandations et Xël l’en remercia. Je souris à cette déclaration, heureuse de voir que des enfants pourront grandir dans le calme et la sérénité grâce à un don si généreux. J’aurais aimé participer, mais Sofu, dans son immense générosité, ne m’a accordé que cinquante Yus pour y aller, précisant que cela me suffirait. Il avait accordé à Ryo mille Yus quand il était parti en mission, lui.

Heureusement pour lui que Ryo était une pauvre petite chose fragile que sa mère couvait et qui pleurait à la moindre égratignure, sinon je m’y serais opposée. Il avait besoin d’acheter des potions de soin à la plus petite éraflure.

A la question de l’homme au scolopendre, l’elfe aux cheveux mauves lui répondit qu’en effet, ce serait utile de savoir qu’il était résistant à la mauvaise haleine draconique, risquant d’en rencontrer. Il serait dit que personne ne pouvait résister à leur souffle. A cette déclaration, mes yeux faillirent sortir de leurs orbites, les dragons étant des créatures presque divines. En voir un relevait du conte de fée.

Le rire horripilant de Naral retentit encore une fois avant de s’adresser au semi-Shaakt, précisant que c’était un plaisir de le compter dans nos rangs. L’elfe sous-entendait que celui-ci était un dragon, ce qui me rappelait quelque chose, mais je ne savais pas quoi, n’arrivant pas à mettre la main dessus. En même temps, s’il était un dragon, j’approuvais cela sans hésiter. Qui pourrait être un meilleur avatar qu’un Ynorien pour loger l’âme noble d’un dragon ? Et même s’il l’était à demi, il restait toujours un Ynorien.

Dès qu’il eut fini avec lui, il répondit au Shaakt qui lui avait parlé de manière peu courtoise, lui reprochant d’encore fomenter quelques complots et lui demandant pourquoi ne pas chercher à enfermer le Sans-Visage comme ses frères. Il lui dit qu’en cela ils se ressemblaient, ayant joué un double jeu, et riant encore une fois pour le plaisir de mes oreilles, expliqua qu’enfermer un être omnipotent et omniprésent était tout aussi difficile que de le tuer, si ce n’est que le tuer était définitif.

Le Shaakt lui demande s’il a peur qu’il le manipule, comme Vallel et le rassure en lui disant que cette fois-ci il n’agit plus pour quelqu’un d’autre, en lui demandant de ne pas prendre ombrage de ses propos puis en l’appelant « Dragon mauve » puis « Elu de Brytha ». Qu’est-ce que la Déesse Mineure de l’Equilibre venait faire là ? Enfin bon, il continua en expliquant que depuis le début il était obsédé par la mort du Sans-Visage, et que s’il était une menace, sa mort pourrait l’être également parce que s’il explosait en mourant des milliers, voire des milliards de vies seraient en danger et qu’en plus il restait le Titan de la Magie, en mourant peut-être que la magie dont dépendaient de nombreux peuples pour survivre disparaîtrait.

Il finit en résumant que ce n’était pas le combat du « bien contre le mal » mais plutôt une joute de pouvoir, et que les Titans n’étaient pas les entités bénéfiques qu’il décrivait car ils n’avaient formé une alliance avec les différents peuples d’Aliaénon seulement parce qu’ils craignaient d’être endormis à nouveau par leur frère, donc le Sans-Visage, et que si nous le tuions, pour autant que ce soit possible il n’y aurait aucun contre-pouvoir au leur et que cela deviendrait l’anarchie. Il précisa également que si nous l’enfermions au plus profond d’Aliaénon, ils seront obligés de continuer à s’allier avec les différents peuples au risque de le réveiller.

En somme, Naral nous avait menti, donc il n’était pas digne de confiance, la mort du Sans-Visage était potentiellement dangereuse et ses répercussions menaceraient la paix sur Aliaénon. J’avais plus confiance en l’elfe noir qu’en Naral, qui semblait peu digne de confiance et du genre de personne qui se servait des autres pour atteindre son objectif.

Répondant aux questions de la femme Kendrane, il exposa que tant qu’il était en vie et que l’on lui comptait des fidèles, il ne faisait que provoquer des tensions entre les peuples d’Aliaénon, déchirant l’unité dont le Conseil d’Or était garant. Son crime était d’avoir endormi les Titans, entités bénéfiques pour Aliaénon afin de se faire passer pour la seule divinité présente. Ils craignaient qu’il ne cherche à se venger de l’éveil des Titans en sapant l’effort de reconstruction fait par les peuples libres d’Aliaénon.

Sur ces dernières paroles, Atsuhiko reprit le parchemin pour lire les noms de toutes les personnes présentes. Il commença par le rouquin qui faisait les cent pas avant la réunion, nommé Ernold Thessier et venant de Bouhen. Il se figea alors dans une position de garde. Il cita ensuite les jumeaux, Celemar et Edmar Dongho, venant de Tulorim. A l’écoute de leur nom, ils inclinèrent la tête, synchronisés.

Il mentionna ensuite le guerrier à la puissante hache de combat, Krayne Vassiliev, venant du Duché de Luminion, puis la jeune femme à la chevelure d’or, Elysea d’Astarnor de Kendra Kâr qui levèrent la tête vers lui, pour finir avec la femme rousse, Dorika Knerses, venant d’Exech, le nain de Mertar Thrag Varag et la guerrière au bouclier à l’effigie d’une tête d’Olifant, Nastya Terenzia de Pohélis.

Vint ensuite les Sauveurs d’Aliaénon, Karz Enghrim, l’homme, ou tout du moins le robot à la bestiole immonde, Xël, l’instigateur du projet de l’orphelinat, Kiyoheïki d’Esh Elvokh, sergent de la milice d’Oranan, Sauveur d’Aliaénon et…Dragon d’Or d’Ynorie. Voilà en quoi il me rappelait quelque chose. C’était lui, qui avait la faculté de sauver l’Ynorie en se transformant en Dragon. Il était connu. Je m’en souvenais principalement de par son affiliation à notre pays. Il continua ensuite avec l’Humoran nommé Sirat, qui était un Sauveur d’Aliaénon avant de buter sur le nom de l’enfant, Yurlungur Louvardent, avant de commenter qu’il était hors de question qu’il l’envoie là-bas risquer sa vie. Naral l’arrêta et se porta garant d’elle, certain que son apparence juvénile cachait de nombreuses qualités.

Le Capitaine haussa les épaules, avant de continuer la lecture de la liste avec Sibelle Mithrenniel, l’hiniönne aux cheveux de feu, Laewllyn d’Outre Monde, l’elfe blanche aux tatouages de serpent, le Shaakt provoquant Endar, Sauveur d’Aliaénon, Charis Kel Asheara, Sauveuse d’Aliaénon, l’homme mystérieux, Kyo Taïki, avant de se faire encore interrompre par l’elfe qui lui demanda de rectifier, ayant reconnu sur lui une armure et une arme qui suggéraient sa véritable identité. Atsuhiko rectifia donc son faux nom en Ezak d’Arkasse.

Il mentionna ensuite l’hiniönne écroulée par terre, Galélia, le Likyor Noir Algariès des Blakalangs et la jeune femme Kendrane aux cheveux blancs, Anastasie Terreblanc avant de prononcer mon nom.

Dès que je l’entendis, je regardai le Capitaine dans les yeux, attendant de voir la suite. En effet, cela ne tarda pas, et Atsuhiko me regardant avec insistance, précisant qu’outre notre honneur et le soutien que l’on avait toujours porté à la milice, il avait connu les Kusubarachi plus prudents vis-à-vis de leurs Héritiers, précisant que ce serait un périple non dénué de dangers que je devrais affronter et me conseillant de ne pas prendre de risques, ne souhaitant pas devoir annoncer ma mort à mes aïeux.

(Tu parles. C’est moi qui devrais avoir peur et m’inquiéter oui. Même si je meurs ils sont capables de me le faire payer.)

Il avait sûrement entendu parler de la tendance de Ryo à être une petite lopette devant le danger. De toute façon, il n’avait jamais été Héritier, ou tout du moins n’avait jamais été choisi. Il était juste l’héritier de Sofu. Lui souriant, je pris la parole :

- « Atsuhiko-San, comprenez bien que ma présence ici implique que mon grand-père ait décidé, dans son immense sagesse, qu’il en soit ainsi. Je ne suis pas comme mon cher cousin, Ryo, je n’ai pas peur face au danger et n’ai pas besoin d’une équipe de médecins avec moi tout le temps. Je n’ai pas peur non plus de la mort parce que comme mon grand-père le disait justement à un jeune enfant : On meurt tous, petit, que l’on soit mendiant ou empereur. »

Sur ce, il se leva et nous conduisit à travers les couloirs de la milice, donnant en passant l’ordre de désormais refouler toutes les personnes qui voudraient passer. Sur le chemin, Xël parlait à voix haute, demandant à l’elfe si on aurait l’aide de ses amis volants, parlant de dragons. Alors Naral serait vraiment un dragon ? Cela expliquerait le surnom de « Lézard » que lui donnait Karz, et sa raillerie à son égard, ainsi que le surnom de « Dragon mauve » donné par Endar. Enfin, Xël ressassa de vieux souvenirs, parlant de la première fois où ils durent se rendre sur Aliaénon.

Entrant dans les sous-sols secrets de la milice, avec plusieurs salles contenant des fluides spatiaux. Il ouvrit celle du fluide d’Aliaénon, nous le dévoilant, grosse boule brunâtre et brumeuse qui flottait dans l’air. Je me retournai vers les autres, pour voir leur réaction face à cela, pour voir Nastya porter l’Hinïonne. La sollicitude des femmes et leur gentillesse. Endar aussi vint l’aider à la porter, lui faisant la conversation.

Atsuhiko prit la parole une dernière fois, déclarant qu’il était temps de nous laisser aux bons soins de Naral, et nous prévenant que nous arriverions dans la tour du Conseil d’Or dont les membres pourraient répondre à nos questions. Il nous rejoindrait plus tard, et nous remercia au nom de notre pays, avant de nous dire que si nous avions des questions il serait prêt à y répondre.

L’elfe passa en premier, posant sa main sur une orbe d’argent devant le fluide, la lumière l’illuminant progressivement, jusqu’à couvrir tout son corps, disparaissant. Xël fut le premier à suivre son exemple, en criant que le dernier à passer serait une lopette. Yurlungur le suivit, après avoir salué le Capitaine, y allant avec un papillon aux ailes irisées. Endar y alla ensuite, accompagné de Nastya et je m’avançai devant le fluide, observant la boule pour finalement la toucher avant de me retourner afin de dire au revoir au Capitaine.

- « Sayônara, Capitaine. » lui dis-je en le saluant à la mode Ynorienne pendant que la lumière m’illuminait, avant d’avancer dans le fluide.

[2035 mots, et la citation de Princesse Mononoké.]

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Multi de Yuélia.


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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Lun 12 Déc 2016 02:32 
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L'inscription était caduque, la troupe hétéroclite était rassemblée. Le général Ynorien fit l'appel et Sirat détailla plus précisément ces nouveaux compagnons. Il y avait un guerrier humain, l'armure lourde et le visage recouvert de cicatrice, le crâne tondu, il offrait un visage âpre et dur. Un archer était lui aussi recouvert de balafre, cela ne lui enlevait pas pour autant une certaine beauté insolente de ceux qui savent qu'ils plaisent et qui use allègrement de leur charme. Encore un bêlatre à deux yus pensa Sirat. Dans le même genre que l'adonis des tavernes, un rouquin, au faciès similaire, son frère surement, un paladin dans le plus pur archétype du juste sans reproche, un donneur de leçon. Les deux faces d'une même pièce qui semblait déjà truquer un jeu pas encore commencé. L'humoran grimaça, il ne les connaissait pas, mais ne les portait déjà pas dans son cœur. Un nain, que Sirat pouvait jalousé tant le marteau et la tignasse de celui-ci était magnifique aux yeux de l'humoran, répondait au nom de Thrag Varag de Mertar. Il aimait bien les nains, on pouvait généralement s'y fier, ils étaient simples, sans fioriture ce qui était agréable. Pour les femmes, il y en avait une, Elysea D’Astarnor de Kendra Kâr, aux cheveux opalescent presque brillant, vêtue de blanc et d'une fine cote de maille, c'était ce genre de nana sainte-ni-touche se lavant à l'eau bénite et qui priait sa sacro-sainte hypocrisie au nom de la lumière, alors que ses doigts étaient encore humide et chaud de ses fantasmes cachés. La deuxième Nastya Terenzia de Pohelis, une brune, le regard aussi glacial que la région d'où elle venait, portait une armure lourde massive et une épée qui s'en faisait l'écho. Si elle savait réellement la manier, elle pouvait se révéler un adversaire de taille. Il y en avait une aux cheveux carmin, voilé, sa silhouette recouverte de vêtements souples, équilibriste, meurtrière de l'ombre à n'en pas douter. Sirat resta songeur, il observa Sibelle à ses côtés, la mettre en garde l'aurait insulté et elle ne l'aurait pas écouté de toute manière. Il continua son tour de l'assemblée. Une petite fille, Yurlungur Louvardent, s'était glissée là, mais au-delà de son allure frêle de poupée candide, il se cachait dans son regard une ombre malfaisante et inquiétante qu'il ne pouvait expliquer. Naral le fit remarquer au général qui émétait des doutes à son égard. Ses cheveux bien coiffés tombant sur sa peau diaphane et son corps d'adolescente prépubère que certain pervers pilier des mauvais quartiers aurait bien souillé n'en faisait pas moins une adversaire dont il fallait se méfier. Non loin d'elle une hinione Laewllyn d’Outre-Monde, aux cheveux argenté et aussi froide que hautaine, étalait aux yeux de tous une beauté propre à son peuple et trois serpents cendre recouvrant son visage. Gracieuse et féline, elle se tenait fièrement sans broncher et jaugeait le reste de la troupe. Endar et son signe vinrent troubler ses analyses. Il ne put réprimer un sourire. La femme du désert, Charis Kel Asheara, rencontrée lors de la fête et à la tour était là aussi. Il ne l'avait pas connu personnellement. Ses yeux bleus brillaient d'une lueur singulière, encadrés de ses cheveux châtains bouclés, son visage à la peau pale était caché derrière son hijab et son armure céruléenne. Une surprise attendait le zélote, la présence d'Ezak. Celui-ci, benêt avait essayé de dissimuler son identité, mais en vain... Sirat se gratta la barbe perplexe et attendit encore avant d'aller le voir. Une guerrière Ynorienne au teint pèche et aux yeux prune se tenait droite et longiligne avec son katana. Hisaya Kusubarachi était belle et si on observait les femmes de cette drôle d'assemblée, on pouvait se demander si la beauté n'était pas un trait proportionnel à la force d'une combattante. Car il était juste pour l'humoran que personne n'était là par erreur. Sauf peut être cette jeune elfe blanche, Galélia, qui semblait de ses yeux cristallins imploré le destin et les deux miliciens qui l'avaient trainé jusque dans la salle. Résigné, emporté par le courant, elle avait parafé le registre non sans y mettre une certaine méticulosité. Algariès des Blakalang, un Lykoir noire, qui laissait Sirat bon second dans le concours des monsieur muscle de cette aventure, plus grand, l'obscur cerbère n'inspirait pas confiance à Sirat. Une dernière, Kendrane, à la poitrine ferme et petite, toisa un instant l'humoran comme-ci elle le connaissait autrement que par son titre. Anastasie Terreblanc, ses cheveux d'un beau brun aux reflets presque violets, avec son petit nez légèrement en trompette, ses pommettes hautes et rosées, son port de tête haltier devait être issue de l'aristocratie et si cela était le cas, elle pouvait connaître Sirat sous un autre nom, celui de son père. Il se tourna vers Sibelle alors que la troupe sortait de la salle, invitées à se rendre au portail pour Aliaénon.

Je vais te parler de ceux que je connais, murmura-t-il a l'attention de sa complice. Le Bohémien aux allures nonchalantes est un mage du vent, un peu fleur bleue, mais loyale et sympathique c'est Xel. À côté de lui, l'être étrange et mécanique avec sa scolopendre au bras, c'est Karz. Un archer autrefois humain, du temps où je l'ai connue, c'était une pleureuse et la dernière fois que je l'ai croisé avec une tronche acceptable c'était devant les troupes d'Oaxaca, méfie-toi de lui. Le blond kendran, plutôt bel homme c'est Ezak, un caractériel sur de lui et bon combattant, un chic type pour sûr. Le shaakt aux yeux violet, le plus petit, c'est kyo quelque chose, ce n'est pas trop mon ami, je crois, je ne lui ai pas fait une bonne impression. C'est le genre d'homme plein de principes et d'honneur, les trucs qui servent pas trop dans la rue.

Sibelle lui souffla à l'oreille qu'elle aussi était une femme d'honneur et qu'elle défendait les justes cause. Sirat n'y pr^éta pas plus attention, suivant le groupe qui partait en direction de la salle du fluide il reprit.

la juste cause est une question de point de vue et est toute relative, surtout dans le monde ou on va. L'autre shaakt celui qui m'a fait signe, c'est mon meilleur ennemi, Vallel m'avait donné l'ordre de le tuer, comme tu le vois, j'ai échoué. Lui dit-il avec le sourire. La femme aux yeux bleus, je sais qu'elle fait partie des sauveurs d'aliaénon et qu'elle traînait avec des mages du feu, pour le reste, il nous faudra faire causette.

Sibelle répondit qu'elle l'avait entendu, elle s'appelait Charis et qu'elle lui avait fait une bonne impression.

tant qu'elle ne se met pas en travers de mon chemin...
il laissa ses mots en suspend

Il était au fond de lui heureux, simplement content du bonheur de croiser le fer, de se battre et de retrouver une utilité, se morfondre pendant trois semaines dans cette auberge avait été un crève-cœur. Il était sec de sentiments, il voulait éloigner la pensée de N'kpa le plus loin possible pour ne plus en souffrir. Il se jeta alors dans une conversation et empoignât la réponse de Naral à Endar et depuis un certain temps, il la retournai dans sa tête. Celui-ci parlait du sans visage comme d'un faiseur de tension, Sirat ne le voyait pas du même œil et Endar non plus, mais il se garda de répondre, ne connaissant pas encore toutes les données du problèmes. Apparemment, la chasse à l'immortel avait échoué, et même au contraire celui-ci réunissait des fidèles. Il pensa à Faseilh et se demanda qui était les fidèles, est-ce que le Conseil d’Or avait éclaté ? Il frappa d'un tape amicale mais puissante l'épaule du shaakt qui lui répondit en faisant de même. Il était étrange de voir comment ils avaient évolué et d'une haine viscérale était née une saine concurrence.

Naral, quels sont les fidèles qui ont rallier l'unique? Et les troupes noires que sont elles devenues?

Naral tout en marchant vers la salle des fluides répondit, son air ironique toujours présent sur son visage.

L'information est trop diffuse et incertaine pour que je vous l'évoque séant. Les Conseillers seront plus à même de vous aider sur ce point, même si le coté non-officiel de ce recensement en fait une information à prendre avec des pincettes. Leur nombre croît, sans aucun doute, chez tous les peuples.

Il reprit sans caché un rire horripilant.


Les troupes noires ? Hihihi. Celles qui n'ont pas été massacrées à Fan-Ming se sont enfuis, déserteurs de l'armée d'Oaxaca, et condamnés à mort par elle. Certains ont été accueillis à Esseroth pour la reconstruction. D'autres sont retournés sur Cisley, leur monde d'origine, en quête de rédemption. Certains errent, de-ci, de-là. Les troupes sous le contrôle d'Elurien d'Assamoth, chef de la Lande Noire et régent d'Elscar'Olth, sont peu nombreuses et repliées sur elles-mêmes. Et nous n'avons nulle nouvelle de Vallel, disparu depuis sa mort au combat.



Votre équilibre est en péril alors...
Dit-il une pointe de satisfaction dans la voix. Il n'est peut-être pas si légitime.

Le Dragon sous sa forme elfique toisa l'humoran d'un regard lapidaire.

Il vous sera loisible d'en juger par vous-même.

Le colosse gardant sa bonhomie répondit calmement

Je ne juge pas, je ne suis que l'outil du destin.


Et à ce titre toi aussi pensa-t-il pour lui-même, car il le savait le saurien n'était pas genre a se laisser provoquer et Sirat se devait de respecter certaine limite.

Non loin de lui se trouvait Ezak qu'il attrapa par le cou, délaissant Naral Sham.

Heureux de te revoir ! Je te présente Sibelle une fine lame, ne te frotte pas à elle. Il désigna la guerrière à l'air revêche. Tu vois l'être étrange au bras mécanique et bien, c'est notre pleureuse de Karz. Ce qui m'étonne, c'est qu'il ne me l'a toujours pas avoué. On pourrait l'appeler Thérèse, tant ce gars était une pleurnicheuse et regarde la... Comme elle a changé notre archère. Figurez-vous que Thérèse n’est pas moche, elle n’a pas un physique facile… C’est différent.

Il rigolait, il avait fait exprès de le dire à haute voix pour que Karz puisse l'entendre, une provocation non dissimulé, vengeance de leur confrontation passé ou l'archer s'était opposé à son ancien ami.

Oui différent, on ne s'est pas trop ce que c'est en fait... En tout cas content de te revoir Ezak.


Sirat leva les sourcils au ciel, alors qu'ils approchaient de la salle du fluide qu'il avait quitté trois semaines auparavant. Il n'était pas inquiet, juste impatient, Aliaénon l'avait révélé et il était excité de pouvoir retrouvé des visages connus comme celui de Simaya. Il posa sa main sur la sphère.


Citation:
« Figurez-vous que Thérèse n’est pas moche, elle n’a pas un physique facile… c’est différent. » (Le père Noël est une ordure)
1766 mots

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Lun 12 Déc 2016 04:44 
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Les gens de la milice avaient bien fait leur boulot de tri et à la goutte et les aventuriers choisis s’étaient accumulés dans le corridor pour tous pénétrer dans le bureau du capitaine.

Après avoir signé son engagement, Sibelle se retira pour laisser la place aux autres et surtout pour pouvoir mieux les observer. Elles préféraient glaner le plus d’information possible par l’intermédiaire de ses yeux et de ses oreilles plutôt de sa langue.
Après Sibelle, une elfe blanche habillée de vêtements simples, mais onéreux s’avança pour signer à son tour. Le symbole du serpent se retrouvait sur sa ceinture, mais également sur ses trois tatouages facials. Après avoir déposé sa plume, elle souffla sur le parchemin afin de faire sécher l’encre et reprit sa place après avoir effectué une révérence.

Puis vint un elfe gris de taille inférieure à Sibelle. Par son assurance, par les regards qu’il jetait à l’assemblée, il était facile de déduire qu’il appartenait à un aventurier de la précédente mission. Tout en signant, sans gêne, il regarda en face l’elfe à la chevelure mauve et aux yeux d’or et lui lança une remarque cinglante, l’accusant d’user de stratagèmes et de complot pour arriver à ses fins et lui demander pourquoi il tenait tant à voir le sans-visage mourir. Attentive, Sibelle tourna son regard vers Naral,qui, aucunement intimidé, lui répondit du tac au tac. Tout en souriant, il lui rétorqua qu’ils avaient des points communs et il lui demanda, s’il allait une fois de plus jouer un double jeu.

Se présenta ensuite une femme du désert, camouflant ses cheveux par le capuchon de sa cape et le bas de son visage par un élégant masque, dévoilant seulement des yeux d’un bleu profond. Il s'agissait sûrement d'un autre sauveur d’Aliaénon. Cette dernière reconnut quelques aventuriers et apporta sa contribution au don fait par l’homme nommé Xël. Officialisant à son tour son engagement par une signature, elle retira le pan de son armure démasquant ainsi le bas de son visage, se tourna vers les autres aventuriers se présenta d’une voix forte et assurée : Charis Kel Asheara, du clan des Asheara du Désert d’Imiftil. Aussitôt, un des premiers arrivés, un séduisant archer à la chevelure noir nommé Celemar s’approcha de la fille du désert pour entamer la conversation. Sibelle tendit discrètement l’oreille. Tout comme Sibelle s’en était doutée, Charis faisait partie des sauveurs d’Aliaénon. Suite à la demande de son interlocuteur, Charis donna humblement quelques recommandations. Elle le prévint que la magie sur Aliaénon s’avérait beaucoup plus puissante et que les peuples de ce monde étaient très diversifiés possédant chacun leur code. Pour ce qui est du sans-visage, elle craignait son influence sur certains habitants d’Aliaénon. Doté de puissants pouvoirs, il se faisait passer pour une divinité. Celemar voulait en savoir plus sur les hauts faits de la sauveuse d’Aliaénon qui tout en rougissant, consentit tout de même à répondre à son admirateur. À l’aide d’une alliée, elle avait pénétré dans une cité interdite sous le déserte et éveillé le Cristal de Vision. À ses mots, Sibelle mit la main dans ses poches et toucha la pierre que lui avait remise Sirat. Charis poursuivit son récit. Elle s’était rendue auprès des Cadi Yangin, et avait aidé à la libération du Seigneur des sorciers de feu. Seulement la moitié de ce peuple avait rejoint leur cause et les avait suivis jusqu’à Fan-Ming où une bataille sévissait contre les troupes d’Oaxaca.

(cette même bataille où Sirat, selon ses dires, se battait avec l’ennemi. Je dois être prudente avec lui, il ne sert aucune cause, sinon celle que Zewen lui dicte, ou qu’il croit que Zewen lui dicte.)

Charis rajouta que par leur pouvoir magique ils avaient déchaîné le titan de la magie, un être gigantesque et terrible. Puis une nuée de dragons avait brisé les cieux et emporté les aventuriers pour combattre le Titan. Plus tard, ils apprirent qu’il s’agissait d’une machination de Naral pour éveiller les titans et leur redonner la place qui leur était due.
La guerrière retint un grognement, il y avait beaucoup trop de magie dans ce monde et ne sachant la manipuler, elle se sentait vulnérable. Elle était néanmoins contente d’avoir écouté les propos de Charis et elle rangeait cette dernière dans la catégorie de ceux sur qui on pouvait compter.

Quatre autres aventuriers signèrent à leur tour, mais tout comme Sibelle, ils demeurèrent discrets, ne s’adressant à personne. Le premier était un grand homme blond qui semblait vouloir dissimuler son visage sous ses cheveux. La seconde, une humaine dont les traits dévoilaient son appartenance au peuple d’Ynorie. La troisième, une hinionne affaiblie qui signa avec peine avant de retourner près d’un mur et s’y adosser. Sibelle fronçait les sourcils de désapprobation. Elle regarda arriver le quatrième, contrastant avec la précédente, un immense liykor noir.

Alors que Sibelle croyait les inscriptions terminées arriva une jeune femme frêle pourvue de cheveux blancs tirant sur le gris lui descendant sur les épaules. Après avoir signé, elle apostropha sans détour l’elfe aux yeux d’or. Elle souhaitait savoir en quoi le sans-visage s’avérait dangereux et s’il était à l’origine de la guerre. Et puis, elle demanda si le sans-visage ne se prémunissait tout simplement de la vengeance de Naral.
Sans de démunir de son sourire, Naral rebondit sur la question de la dénommée Anastasie qu’il scruta de ses yeux analystes avec intensité. Il expliqua que tant que le sans-visage serait en vie, il ne ferait que provoquer de fortes tensions entre les peuples d’Aliaénon. Il répéta à la jeune dame que le sans-visage avait endormi pendant des siècles des entités bénéfiques sur Aliaénon. Il termina en disant qu’ils craignaient la vengeance du sans-visage et non l’inverse.

Après que tous les volontaires eurent rempli la fiche d’inscription, le capitaine de milice la prit et la parcourut des yeux. Le plissement de ceux-ci indiqua que l’écriture de certains n’était pas facile à déchiffrer. Tant bien que mal, il lut la liste au complet et à l’énonciation de leur nom, chaque aventurier inclina de la tête ou fit un petit signe afin d’être identifié par leurs paires.

Sibelle écoutait attentivement, bien qu’elle savait qu’elle ne pourrait en retenir au plus que la moitié. Bouhen, Tulorim, Les Duchés, Mertar, Kendra Kâr, Pohélis et bien d’autres noms de villes furent nommés. Des gens courageux des quatre coins de Yuimen s’étaient déplacés pour venir en aide à des peuples appartenant à un autre monde. Qu’est-ce qui les avait tous motivés ? L’appât du gain ? Le goût de l’aventure ? La curiosité de découvrir d’autres mœurs et d’autres lieux. Pour Sibelle, les deux derniers arguments avaient justifié son inscription, la récompense était alléchante certes, mais secondaire. Alors que les noms défilaient, Sibelle compta sept sauveurs d’Aliaénon, et remarqua le regard respectueux que le capitaine dirigea sur chacun d’eux.

Lorsque vint son nom, Sibelle fit un pas en avant et salua le capitaine et Naral. Puis vint celui de la plus jeune aventurière du lot. Tout comme Sibelle, le capitaine considérait que cette adolescente n’avait pas sa place parmi les combattants. Cependant, Naral intervint et se porta garant de la petite fille portant un ruban. Sibelle n’en laissa rien paraître, mais elle n’avait pas l’intention de joueur les gardiennes d’enfants, ainsi elle ne chercherait pas à entrer en contact avec la petite, d’autres s’en chargeraient bien.
L’officier de milice reprit alors sa lecture, mais fut interrompu par Naral après avoir nommé un certain Kyo Taïki. Ce bel homme avait apparemment tenté de camoufler sa véritable identité, mais l’elfe aux yeux d’or l’avait repéré au premier coup d’œil. Le dénommé Ezak de son vrai nom fut donc invité à signer de nouveau le document. La dernière en liste fut la jeune elfe blanche trop faible pour se tenir debout. En voilà une autre que Sibelle éviterait de côtoyer.

Une fois sa lecture terminée, le capitaine de Milice se leva et enjoigna les aventuriers à le suivre dans les corridors pour les conduire dans les sous-sols vers la salle qui renfermait les fluides spatiaux.

C’est à ce moment que l’imposant humoran s’approcha de Sibelle et lui murmura dans l’oreille qu’il allait lui parler des aventuriers qu’il connaissait. La guerrière opina positivement de la tête, ses informations seraient précieuses et elle était impatiente de les entendre. C’est ainsi qu’elle apprit que le dénommé Xël était un sympathique et loyal mage du vent. Son voisin, l’homme aux bras mécaniques portant une espèce de mille pattes sur le bras, s’appelait Karz. Jadis archer, Sirat estimait qu’il manquait de virilité et de caractère et conseilla à sa protégée de s’en méfier. Il lui montra ensuite, l’homme blond, celui-là même qui cachait son visage. Un brave type selon Sirat, caractériel et bon combattant. Pour ce qui est du shaakt de très petite taille aux allures militaires, il ne portait pas Sirat dans son cœur. Et puis Sirat mentionna que le dénommé Kyio était le genre d’homme plein de principes et d’honneur, ce qu’il ne jugeait pas utile sur le terrain. À cette remarque, Sibelle qui était demeurée silencieuse souffla dans l’oreille de l’humoran.

« Alors, vaut mieux te prévenir que j’ai aussi plein de principes et d’honneurs. Je me bats toujours pour la juste cause »

Puis Sirat montra discrètement Endar en lui spécifiant qu’il était son meilleur ennemi. Que Vallel lui avait donné l’ordre de le tuer. Il avoua avec un sourire qu’il avait évidemment échoué à sa mission. Pour la femme aux yeux bleus, il savait qu’elle faisait partie des sauveurs d’Aliaénon. Une fois de plus Sibelle intervint, toujours à voix basse.

« Elle se prénomme Charis, je l’ai entendu discuter avec l’archer aux cheveux noirs. Elle m’a fait bonne impression, celle de quelqu’un d’efficace et loyal.»

Sirat lui répondit qu’elle n’aurait pas intérêt à se mettre en travers de son chemin.
Tout comme il l’avait lui-même suggéré, Sibelle demeurait méfiante à l’égard de Sirat. Certes, il lui avait offert de l’équipement et tentait de l’intégrer dans le groupe, mais elle craignait qu’il n’agisse ainsi que parce qu’il croyait leur destinée liée. Elle avait enregistré toute l’information qu’il lui avait fournie, mais ce serait à elle seule de décider en qui elle ferait confiance.


Puis Sirat se tourna vers Naral et le questionna au sujet du sans-visage. Il était curieux de savoir qui étaient ces nouveaux fidèles et ce qu’étaient devenues les troupes noires. Tout en se rendant vers la salle des fluides, affichant toujours ce sourire désarmant et ironique Naral répondit que l’information qu’il disposait était trop diffuse et incertaine pour être évoqué à ce moment. Il précisa que les conseillers pourraient lui apporter une réponse convenable, bien que la validité du recensement officieux pouvait être questionnée. Pour ce qui en était des troupes d’Oaxaca, les survivants avaient fui et les fuyards avaient été exécutés en tant que déserteurs par Oaxaca elle-même alors que d’autres errent à différents endroits.

Les deux interlocuteurs se défiaient du regard et aucun des deux ne flancha. Sirat conclut la question en disant qu’il n’était que l’outil du destin.

Une fois la lourde porte bardée de fer ouverte, ils pénétrèrent dans la salle des fluides. Naral les dépassa et posa sa main sur un orbe d’argent déposé devant le fluide. Lorsqu’il fut auréolé d’une douce lumière, il disparut.

Ce fut Xël qui lui emboîta le pas. Ce dernier, adoptant l’attitude d’un enfant qui effectue une sortie récréative en bonne compagnie, n’avait cessé de parler d’un ton joyeux dès la sortie du bureau jusqu’à la salle des fluides. D’un air enjoué, il adressa un large sourire à l’assemblée avant de toucher la petite boule argentée. Le même phénomène se produisit et il s’évanouit à son tour.

La cadette du groupe fut la seconde à passer le fluide, Endar fut le suivant et l’ynorienne passa juste après lui. Après avoir échangé quelques mots avec Ezak, Sirat traversa aussi le fluide.

La magie avait toujours été un mystère pour Sibelle. Et l’ignorance entraînait souvent la peur. Sibelle craignait les fluides puisqu’elle ne comprenait pas leur fonctionnement, parce qu’elle ne savait pas les manipuler. Et pourtant, elle était bien résolue à visiter ce monde, à aider ce peuple, à pister, trouver et combattre ce sans-visage. Mais elle ne parvenait pas à se décider de traverser ce fluide spatial. Elle se retrouvait à présent devant la petite boule d’argent et d’autres aventuriers attendaient qu’elle touche l’orbe afin qu’ils fassent de même.

En sueur, elle approcha sa main tremblante vers la sphère, tout en tentant de se raisonner.

(je suis une guerrière, forte comme pas un… je dois traverser ce fluide, sinon je serai la risée de tous les aventuriers)

Son orgueil primant sur sa peur, la guerrière apposa enfin sa main sur l’orbe et comme ceux qui la précédaient, elle fut emportée vers un autre monde.

(((2121 mots)))

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Mer 14 Déc 2016 18:41 
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J’observe avec attention et curiosité chacune des personnes apposer son propre nom à la suite des autres. Si certains ne disent pas le leur, je n’en observe pas moins leur façon de se mouvoir, leur visage, en me demandant quel genre de personnes ce sont. Seront-ils à l’écoute des gens d’Aliaénon ou n’y vont-ils que pour l’argent, l’honneur ? Enfin, après tout, n’y étais-je pas moi-même allée en premier lieu sans avoir la moindre idée de ce qui m’attendait à Oranan, voyageant pour la première fois de mon existence hors des frontières de mon peuple. J’espère qu’ils s’avèreront être des gens intéressants.

Xël, le mage, me remercie d’un grand sourire auquel je ne peux m’empêcher de répondre. Ce n’est pas, ou du moins, ce n’est plus, une expression que mon visage a l’habitude d’arborer, mais il semblerait que ce jeune homme ait la bonne humeur communicative. Je lui en suis gréé.

Atsuhiko s’est montré des plus surpris face à notre don spontané, écarquillant les yeux pour nous dire avec un profond respect que nous pouvons être assuré que notre argent parviendra au roi des kendrans avec nos demandes. Il ajoute qu’il adjoindra une solide escorte qui s’occupera du transfert de fonds. Je ne pensais pas qu’il se montrerait aussi engagé dans notre demande, mais m’en voilà des plus ravies et j’incline la tête à son encontre pour le remercier.

La petite enfant s’approche de moi pour me dire que mon histoire est jolie. Je la regarde avec curiosité en constant qu’elle a écouté mes propos.

- Merci, bien que tel n’ait pas été son but. Peut-être pourras-tu un jour me raconter les tiennes, d’histoires, lui réponds-je avec un sourire.

Naral accorde quelques mots aux aventuriers déjà venus et répondant aux questions posées. J’écoute avec attention sa réponse à une jeune femme, toute menue mais à la musculature trahissant son adresse au combat. Elle concerne le Sans-Visages, notre but, dans cette aventure, ou du moins le but que nous a donné Naral Shaam. Je ne puis non plus lui accorder ma totale confiance, cet elfe semble trop mystérieux, posséder trop de pouvoir. Il semble cependant répondre en toute honnêteté à la jeune femme que tant qu’il est en vie, il compte des fidèles et qu’ils provoquent ainsi des tensions fortes au sein des peuples. Peuples qui ont déjà connu une guerre cinq ans plus tôt. Il rappelle que son crime a été d’endormir les titans pour prendre leur place dans les cœurs et les esprits.

J’avise Atsuhiko qui regarde le parchemin et commence l’énumération de chacun des noms de la liste, me permettant d’apposer un nom aux différents visages. Arrivé aux noms des anciens d’Aliaénon, il accole à nos noms la mention « sauveur d’Aliaénon ». Je ne puis m’empêcher de rougir et de sentir un élan de fierté dans mon cœur, face à ce que nous avons accompli.

A mon soulagement, il s’étonne à son tour de la présence d’une enfant parmi nous, mais Naral s’interpose en la faveur de la petite, laissant sous-entendre qu’elle n’est peut-être pas qu’une simple enfant innocente. Je me force à poser sur elle un regard nouveau, mais j’avoue y trouver une certaine difficulté. Pour moi les enfants n’ont rien à faire dans ces affaires, un point, c’est tout.

Atsuhiko se montre également circonspect envers une ynorienne qui semble vouloir se joindre à l’expédition, malgré le statut certain que semblent avoir les membres de sa famille à Oranan.

Finalement, il se redresse pour ouvrir la marche et nous mener à travers les couloirs de la milice pour nous mener vers le chemin à présent familier menant au fluide. Mon cœur, alors que nous descendons les marches qui nous mènent au sous-sol, bat de plus en plus fort dans ma poitrine, à la fois d’excitation et d’appréhension. Comment vais-je retrouver ce monde, à mon arrivée ? Et les personnes que j’ai rencontrées et aimées ? Cinq ans ! Cinq !

Je décide de m’approcher de la jeune femme à l’apparence farouche, qui est vêtue d’une armure impressionnante et portant un gigantesque bouclier. Elle discutait un peu plus tôt avec Endar, bien que je n’ai pas écouter leurs propos. Elle semble être l’inverse de moi, en tous points, et c’est sans doute pour ça que je ne peux m’empêcher de m’avancer vers elle avec un petit sourire, pour lui demander :

- Bonjour, je n'ai pu m'empêcher de remarquer que vous aviez l'air de venir de loin, vous aussi, et que nous étions d'une certaine façon l'antithèse l'une de l'autre... Néanmoins, si vous le permettez, puis-je vous poser une question qui brûle mes lèvres depuis mon plus jeune âge ?

Nastya me rend mon sourire, bien qu’il semble un peu crispé sur elle, comme si elle devait faire un effort pour l’afficher sur son visage. Je lui en suis néanmoins reconnaissante pour cet effort. Elle me répond que pour moi, il y a les dunes, le soleil et pour elle la neige et les sombres forêts et les montagnes et souligne la différence entre nos environnements. Elle me dit alors qu’elle m’écoute, confondant ainsi le tutoiement et le vouvoiement à mon égard. Je suis moi-même plus à l’aise avec le vouvoiement, mais après tout, elle a elle aussi fait un effort en me souriant, aussi je lui réponds :

- Nous pouvons nous tutoyer si cela vous… t’arranges. Nos environnements sont différents, mais tous deux bien proches des éléments et loin des cités de pierres et gorgées de monde. Ma question peut paraître étrange, peut-être déplacée… mais depuis que j’ai entendu des histoires sur les vôtres, je me suis toujours demandé comment vous faisiez pour supporter tant de froid. Je frissonne déjà la nuit, alors face à des étendues gelées…

Elle semble se détendre à mes paroles, son sourire se faisant plus spontané. Amusée, elle me répond qu’elle s’est également toujours posé la question de notre résistance à la chaleur, constant au final que ce doit être l’habitude, ce à quoi je ne puis qu’acquiescer. Elle ajoute qu’ils ont des peaux pour se couvrir en indiquant les fourrures qui dépassent de son armure. Je fais un peu la moue, devant lui concéder le point avec un sourire. Je poursuis en disant :

- Si tu me permets une autre question, qu’est-ce qui a pu amener une femme de Pohélis si loin de ses terres ?

Elle me répond, songeuse, que c’est la curiosité et la soif d’aventures qui l’on poussée à parcourir les terres de Nosvéris, sans qu’elle ne parvienne à s’y sentir chez elle. Depuis qu’elle a fui Pohélis, elle s’est retrouvée sur les chemins en vivant de son épée. Aliaénon lui serait apparu comme un nouveau départ. Elle finit par se tourner vers moi pour me demander ce qui, moi, m’a poussé à me rendre sur cette terre si étrangère.

Mon regard se perd un instant dans le vide alors qu’il se fait songeur, légèrement teinté. Je finis par reprendre la parole pour lui répondre.

- Un nouveau départ également, je présume, bien que je n’en avais à l’époque pas idée. Mon… clan s’est fait détruire à la veille de mon mariage avec un homme dont j’ignorai jusqu’au visage. Mon père, cheikh du clan, était à ses côtés, décapité. J’étais une toute autre personne, à l’époque, obéissante, incertaine et cette vision a failli me détruire. J’ai finalement trouvé en Aliaénon l’assurance et une nouvelle vie.

Je n’ai pas vraiment d’honte à parler du passer, simplement une douleur, sourde mais belle et bien présente. Peut-être avec un autre aurai-je malgré tout gardé ces paroles pour moi, mais quelque chose dans Natsya me laissait penser que nos histoires ne sont pas si différentes.

En écoutant mes mots, Natsya baisse les yeux, défaite, et me murmure un « désolée ». Elle relève vers moi un regard triste pour me dire qu’elle comprend ce que j’ai pu ressentir. Elle a elle-même perdu sa famille, ses amis dans la bataille qui a eu lieu à Pohélis. J’ai entendu parler de cette guerre. Nous en avons tous entendu parler, pourtant, jusqu’à présent, elle me paraissait lointaine, irréelle, mais en voyant à présent cette femme devant moi… Elle poursuit en me disant que toutes ses connaissances qui n’ont pas fui à temps se sont fait tuer et qu’elle n’a pas pu voir leurs corps, n’a pas pu les incinérer selon ses coutumes. Une rage semble gronder en elle et je vois ses poings et ses mâchoires se serrer tandis que ses yeux hurlent à l’injustice.

Sans y réfléchir, je tends une main vers son bras, une main apaisante. Je comprends et je partage pleinement sa peine. Néanmoins, je me force à dire, l’autre main sur la poitrine.

- Ils restent ici. Ou du moins, c’est ce que j’ai appris à penser. Je garde leur souvenir, leur âme dans mon cœur, peut-être que cela soulage leurs esprits. Ou peut-être pas, mais je tiens à le penser.

La jeune femme soupir, touchée par mes propos avant de se reprendre en se forçant à arborer un sourire, m’expliquant qu’elle n’aime pas tellement en parler. J’acquiesce.

- Je te comprends, mais je ne dirai pas : ne pleurez pas. Car toutes les larmes ne sont pas un mal, lui murmuré-je avant de lui donner un léger coup de coude dans l’armure en ajoutant : et bientôt un monde nouveau ! Je suis certaine qu’il y a là-bas des étendues glacées qui plairont à des gens du nord. En tout cas, je suis assurée qu’il existe des jolis déserts parfaitement chauds à souhait !

Natsya semble apprécier mon changement de sujet et mon coup de coude, ce petit élan de familiarité, aussi rétorque-t-elle en prenant un air faussement apeuré qu’elle espère bien qu’il n’y aura pas de déserts. Elle se reprend bien vite en me disant qu’elle n’a rien contre les déserts, mais que c’est chaud, m’arrachant un éclat de rire que je réprime soudain en mettant ma main sur la bouche, consciente que l’ambiance ne se prête pas nécessairement à rire. Je lance malgré tout vers elle une œillade amusée.

- Je sais de source sûre qu’il fait froid là-bas, il a même neigé à Fan-Ming !

La femme de Pohélis ne peut dissimuler un air rassurer accentuant mon amusement en me disant qu’au moins, elle ne sera pas trop dépaysée. Elle ajoute que l’elfe noir – Endar – lui aurait même dit qu’il existe des Géants de Glace vivant dans des Monts dont elle a oublié le nom. J’ai bien combattu des géants et j’ignore s’il faisait référence à ceux-ci, ce que je n’espère définitivement pas pour la santé de la jeune femme. Cependant, avant que je ne puisse répliquer, nous arrivons au fluide spatial et elle lui lance un regard inquiet. Je lui lance un petit clin d’œil pour la rassurer et nous échangeons un regard complice avant de concentrer notre attention sur Atsuhiko.

Ce dernier Atsuhiko reprend la parole pour nous laisser aux mains d’Aliaénon, en compagnie du Seigneur Naral Shaam. Nous allons de nouveau poser les yeux sur la Tour du Conseil d’Or où les membres présents pourront répondre à nos questions. Ibn comptera-t-il parmi eux ? Je l’espère de tout cœur. Il annonce qu’il nous rejoindra plus tard et qu’il nous remercie de notre dévotion et de notre engagement, proposant de répondre à nos premières questions.

Je n’en ai guère qui me vienne à l’esprit et celle que j’aurais seront posées directement dans ce monde. Je suppose aussi que l’on nous tiendra informés une fois sur place. J’ai hâte.

Xël est le premier à passer, nous mettant au défi d’arriver en dernier et m’arrachant ainsi un nouveau sourire. La seconde fut la jeune enfant, puis Endar, ce shaakt si désagréable à chaque fois que je l’ai entendu ouvrir la bouche. L’ynorienne de bonne famille vient ensuite, suivie par Sirat et Sibelle avant que je ne puisse à mon tour m’avancer vers le fluide. Je lance un petit coup d’œil à Natsya et lui adresse un dernier sourire avant de pénétrer dans le fluide, non sans avoir posé la main sur l'orbe. Retour sur Aliaénon !

Au moins, on ne pourra pas dire de moi que je suis une petite lopette.


[~2000 mots.
Réplique : « Je ne dirai pas : ne pleurez pas. Car toutes les larmes ne sont pas un mal. » (Le Seigneur des anneaux, le retour du roi)]

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2016 04:12 
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En me dirigeant vers ma place initiale, je constatai que d’autres étaient arrivées après moi. J’étais tellement concentré sur ce qui se passait devant moi, que mes oreilles n'avaient rien perçu. La première était une compatriote. Une Ynorienne et tout ce qu’on pouvait attendre de plus standard chez celle-ci. Un teint de pêche, des yeux en amande avec une curieuse couleur violette cependant. Sa belle stature et son air ferme et déterminé laissaient deviner une femme rompue à l’exercice guerrier

La deuxième était plutôt étrange dans son attitude. Une elfe blanche à la peau claire et aux longs cheveux noirs. Deux miliciens la trainait pour qu’elle aille signer. Elle n’avait pas l’air dans son assiette. Presque... Droguée ? Je n'en avais cure sur l’instant. Personne ne disait rien. Tout le monde avait l’air de trouver ça normal. Alors c'était normal.

Le troisième surgit des ombres de la pièce telle une âme silencieuse. Surpris, je l'observai se mouvoir pour aller signer de son nom. Je fronçai les sourcils pour mieux l'observer. C’était un Lykyor au pelage sombre et... Ciel ! Cette créature était une montagne ! Il dépassait l’assemblée réunie ici de toute sa hauteur et il parvint sans mal à se frayer un chemin dans cette marée qui s’ouvrit devant lui. Le moins que l’on pouvait dire c'est qu'il avait un talent naturel pour soigner ses entrées. Il avait fait sensation. Les Lykyor noir avaient de très mauvaises réputations par chez nous. Personellement j’éviterais de l’avoir dans le dos. Je ne me sentirais pas à l’aise.

À sa suite vint une autre silhouette, beaucoup plus engageante celle-ci. Une jeune femme aux longs cheveux bruns et aux beaux yeux bleu-gris. Par les rois qu’elle était belle et raffinée ! Un piège très bien conçu, ma foi. Depuis l’affaire Tihanna j’avais été vacciné. Un beau masque cachait parfois une âme traitresse.

Elle posa néanmoins une question forte intéressante sur cet immortel au sobriquet énigmatique de Sans-Visage. Quel était son crime et en quoi était-il dangereux ? Ce à quoi l’elfe mauve répondit qu’il risquait de se venger des peuples d’Aliaénon. Je n’arrivais toujours pas à m’intéresser à cette histoire faisant preuve d'un manque cruel d'empathie pour ce monde d'ailleurs. J’étais d’abord venu pour autre chose et il m'etait difficile de me concentrer dans les conditions actuelles.

Le capitaine agrippa le parchemin et commença à énumérer les noms un à un, on trouvait un : Ernold Thessier, de Bouhen. Le guerrier qui n’arrivait plus à tenir sur place. Celemar et Edmar Dongho de Tulorim. C’étaient l’archer balafré et le guerrier a l’espadon. Deux frères…
Krayne Vassiliev, le guerrier massif au crâne tondu originaire du Duché de Luminion. Elysea D’Astarnor et la blonde aux cheveux blonds qui discutait avec l'archer. Une Kendranne.

Dorika Knerses, la jolie femme masquée à l’épée fine. Originaire d’Exech, Thrag Varag le nain roux, Nastya Terenzia de Pohelis, la Nosverienne équipée comme un mamouth.

Puis vînt le tour des héros qui nous avaient fait l’honneur de leur présence, et dès le premier nom, je fus complètement désarçonné.

Karz Enhgrim. Je restais stoïque les yeux fixés avec étonnement sur l’homme que venait de regarder le capitaine Atsuhiko. C’était le blond aux cheveux courts et aux prothèses. Je ne voulus pas y croire au début, mais j’intégrai bientôt la vérité. Je me rappelais maintenant où j’avais déjà vu une scolopendre enroulée autour d’un bras. C’était dans le bagne. Et c’était Karz qui possédait ce cadeau offert par Cwedim lui-même. Et tout comme Naral son allégeance avait officielement changée. Pour preuve, on l’appelait désormais "Sauveur". Je souris malgré moi, même si je ne comprenais strictement rien à ce qui se passait ici, mais me rendre compte qu’il n’avait jamais vraiment été du côté d’Oaxaca me fit énormément plaisir. Ainsi, nous n’étions pas ennemis.
Et les noms continuèrent à défiler. Xël, le petit homme bronzé qui semblait s’être trompé de réunion. Lui aussi en était ? Sauveur ?! Il n’avait pourtant pas l’air très dangereux.

Kiyoheïki d’Esh Elvohk. Le semi-Shaakt. Où devais-je plutôt le considérer comme semi-Ynorien à l’entente de ses titres. Sauveur d’Aliaénon, Sergent de la milice locale, et Dragon d’Or d’Ynorie. C’était pour le moins clinquant. Je fus intrigué par l'un d'eux en particulier. Qu'entendait-il par Dragon ? Au sens propre, comme Shaam ? C’était à creusé, mais je devais avouer que mon regard d'abord négatif s’était empreint d’un peu plus de respect à son égard. Cependant, l’idée allait prendre du temps à être acceptée. Comme quoi les préjugés…

Sirat, mon humoran bien connu et bourru était aussi un héros. Nous allions de surprise en surprise…

Yurlungur Louvardent, la gamine que le capitaine découvrit avec stupeur. Comme la majorité des personnes dans cette pièce supposais-je. En tout cas, la présence d'une enfant si jeune eut le mérité de déclencher l’ire du soldat prêt à la renvoyer séance tenante.

Mais le Dragon mauve décida de se porter garant pour elle, décelant en la jeune femme un certain potentiel disait-il. Vraiment ? Ce serait surprenant mais pas inintéressant pour autant, me disai-je en jetant un peu plus longtemps qu’auparavant mon regard sur elle. Elle était pourtant d’une apparence si candide sous ses longs cheveux bruns et ses grands yeux bleus. Le temps finirait sûrement par apporter ses réponses.

Sibelle Mithrenniel, la guerriere Hinïonne au regard fier et au visage fermé. Sa compatriote Laewllyn et ses riches parures. 

Endar, le Shaakt, que l’on qualifia également de Sauveur d’Aliaénon. Je soufflai d’exaspération sous ma capuche. C’était un titre que l’on gagnait la kermesse du coin, ma parole ?! Voilà une autre idée qui allait i avoir du mal à passer. Charis Kel Asheara, l'autre  femme au visage cachée et au teint basané que je n’avais pas pu très bien écouter lors de sa présentation. Au moins, je sue son nom, et qu’elle était une des héroïnes. C’était tout à son honneur.

Et vint mon tour. Kyo Taïki.  Mon cœur se serra et ma respiration se coupa net au même moment ou Naral Shaam interrompit le capitaine. Je sentis d’abord le plancher s’écrouler sous mes pieds quand il énonça sans ambiguïté m’avoir repéré. Énumérant nos liens puissant dans la mort et, les reliques de feu Mongoor Vlash en ma possession, il semblait s’amuser de la situation. D'ailleurs tout se se passa bien. Il demanda au capitaine de corriger l’information et on ne donna l’ordre à personne de se jeter sur moi. Non seulement, il semblait que je n’avais pas causé de vague sur Aliaénon et en plus, Naral avait géré cela avec beaucoup de tact. Ce mec était parfois un serpent finit mais il avait un certain code d'honneur…J'appréçiais.

Je fus, en tout cas, soulagé d’un poids si lourd que je ne pus m’empêcher de rire de ma bêtise sous ma capuche. D’un geste, je la retirai, libérant mes cheveux auxquels je tentai deredonner une certaine circonstance a l'aide mes doigts. Je dressai la tête fièrement pour plonger mon regard acier dans celui rempli d’or de Shaam. De nouveau, je pouvais être Ezak d’Arkasse. Et je n’allais pas me gêner.


« Comme souvent, il semble que vous ayez un coup d’avance sur tout Dragon Mauve. » repondis-je simplement un sourire énigmatique collé au visage. Il était clair que lui et moi avions à discuter de certains détails. Mais pour l’heure, le milicien continuait à faire défiler les noms de la liste.


Galélia l’elfe qui avait l'air hors d'elle même, Algaries le Lykior originaire des terres de Blakalangs et Hisaya Kusurubachi qui se révélait être une héritière d’un clan locale honorable selon les dires du capitaine. Mes yeux se reportèrent alors vers elle. Effectivement, ce nom sonnait comme commun à mon oreille, mais rien de très précis néanmoins. Elle avait en tout cas gagné mon attention avec cette information. Le capitaine devait avoir  beaucoup de respect pour cette famille, à en juger par la déférence dont il faisait preuve à égard. Il la prévînt de la dangerosité de notre mission, et ajouta ne pas vouloir à avoir annoncer sa disparition à sa famille.

Elle n’était pas là de son plein gré assura-t-elle. Elle avait été envoyée par son grand-père et disait faire face à la mort sans peur. Les responsabilités d’un héritier… Je m’étais toujours demandé ce que ça faisait de naître en tant qu’héritier légitime. Malheureusement, ma condition de deuxième né m’avait condamné à errer dans l’ombre d’un frère. Quelle importance, le patrimoine laissé par Vandrak D’Arkasse en Ynorie m’intéressait de toute façon plus. Je voulais effacer la honte qu’il avait associée durablement à notre nom à Kendra-Kâr et construire mon empire selon ma vision. Je voulais beaucoup plus que ce qu’il avait à offrir, je voulais tout.

Le soldat se leva de son bureau, et traversa la masse que nous formions, pour nous guider à travers la milice. Je suivis le petit groupe les yeux rivés tour à tour sur les héros d’Aliaénon. Je me demandais réellement quel avait pu être la teneur de leurs actions là-bas. À mes côtés, marchant silencieusement, il y avait cette jeune femme masquée d’Exech, Dorika Knerses. Silencieuse depuis le début, elle avait scruté avec attention ce qui se passait. Elle était observatrice, discrète. Probablement le genre à en savoir beaucoup plus sur les autres qu’on en savait sur elle. Ça pouvait être intéressant de connaître les informations qu'elle avait.

« Ces héros d’Aliaenon, ceux présents avec nous, que savez-vous à leur propos ? »

Lui lançais-je alors que nous marchions.

La jeune femme me jeta un coup d’œil perturbé, avant de me répondre dans un simple et direct :

"Je ne les connais pas."

Je levai un sourcil dubitatif devant cette réaction. Se moquait-elle de moi ? Ou avait-elle vraiment pris ma question au sens premier et bête de ma phrase ?

"Je me doute bien. Là n'était pas vraiment le sens de ma question." Souris-je un peu moqueur.
"Je voulais juste savoir ce que vous aviez entendu comme rumeurs, comme légendes sur ce qu'ils ont fait là-bas ? Il doit bien y en avoir qui circulent."

Et je me repris en souriant, cherchant à expliqué mes intentions..

"Ça fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de fréquenter les villes. Et je suis totalement mal informé sur toute cette histoire."

Ses réactions étaient masquées par le tissu qui barrait son visage, mais elle continuait à fuir mon regard. Visiblement, ma présence la mettait mal à l’aise.

"Des rumeurs ? Il y en a, oui."

Je sentis qu’elle voulut s’arrêter là, mais elle reprit tout aussi brièvement.

"Peut-être devriez-vous leur demander directement."

Pas très bavarde, la petite. Ces regards fuyants et ses réponses courtes et brèves. J’aurais parié à cet instant qu’elle suppliait les dieux de la débarrasser de moi. Je soupirai avant de répliquer.

"J’adore les rumeurs. Les faits sont parfois trompeurs alors que les rumeurs, vraies ou fausses, sont souvent révélatrices. » Énonçais-je songeur. 

"Leur demander directement ne m'intéresse donc pas."

Je la regardais un instant, toujours interloqué par ses réactions. J'essayais de la déchiffrer sans succès. Quelque chose m’échappait encore chez cette femme. Cependant, je n’étais pas celui qui allait la cuisiner. Pas là, Pas maintenant. Ma foi, si elle avait vraiment envie d’être seule…

"Qu'importe, il semble que je ne l'apprendrais pas de vous. »

Conclus-je à la laissant retourner à son mutisme.

Elle plissa les yeux et hocha lentement la tête. Je pouvais sentir le soulagement de cette femme alors qu’elle commençait à se détourner de moi. Je continuai à marcher les yeux perdu dans la vague. La scène qui venait de se dérouler était assez surréaliste à mon sens.

C’est à ce moment précis, privé de toute garde, que je sentis un bras passer autour de ma nuque. Par réflexe, je manquai d’envoyer un coup de coude directement dans les cotes de l’individu trop tactile, avant de me rendre compte de son identité. Sirat ! 
J’étais trop peu habitué à ces manières familières, mais je me laissai faire finalement. Il n’était pas bien méchant, ça devait être une marque d’affection comme une autre. En tout cas, sa bonne humeur était contagieuse. Il me présenta son ami, l’elfe blanche. Il me conseilla de ne pas me frotter à elle. Je ne sue pas si cette recommandation était sens propre ou figuré, mais elle avait du sens. Aussi belle qu’elle avait l’air redoutable... D’aucuns auraient tôt risqué d’oublier ce conseil avisé. Il se mit ensuite à railler Karz, se moquant de son nouveau physique. Revînt alors ce qualificatif de pleureuse qui, je devais l’avouer, m’avait manqué. Je me revis ces nombreuses fois ou l’archer et moi nous lancions dans des joutes verbales, juste pour se piquer un peu. En même temps, il tendait souvent le bâton pour se faire battre le gaillard. Je devais quand même avouer à sa décharge qu’il avait de la réplique. 

Sirat, lui, riait à gorge déployée, fier de son effet. Il avait parlé si fort que je n’aurais pas été étonné que tout le groupe l’ait entendu. Bien que lancé sur le ton de la pique, je pus sentir une sorte de tension palpable dans les mots de Sirat. Il y avait bien une provocation. Je ne savais pas qu’elle était le sujet ni l’ampleur de leur différent. Il y en avait-il seulement un ? Je ne voulais surement pas me retrouver au milieu de leurs histoires, mais j’essayai quand même de calmer le jeu, à ma manière bien sûr.

« Fous-lui un peu la paix Sirat! Surtout qu’il y aurait aussi pas mal de chose à dire propos de tes manières de rustre d’un autre âge… Sale barbare.» Je ponctuai ma phrase d’un sourire taquin avant de conclure en inclinant légèrement la tête :

« Tout le plaisir est partagé Sirat.»

Nous arrivâmes à la salle des fluides, qui se trouvait au sous-sol de la milice. Plusieurs cellules cachaient les secrets de l’espace. Nous pénétrâmes dans l’une d’elle, ou une grosse boule remuait en lévitation dans un mouvement vaporeux. J’étais déjà venu ici, en compagnie du nécromant…

C’est ce moment que choisit le capitaine Atsuhiko pour nous faire ses adieux. Il nous laissait entre les mains d’Aliaénon et en la compagnie de Naral Shaam de ses propres mots. Selon lui, nous allions arriver dans un lieu connu comme la Tour du Conseil d’Or. Au moins, j’aurais la réponse à la question que je me posais à leur sujet de mes yeux vu. Il promettait de nous rejoindre dans l’autre monde, plus tard, cela dit.

Le Dragon Mauve ne perdit pas de temps inutile et avança vers la boule lumineuse avant d’être comme dilué dans son infini contenu. 
Une sensation étrange m’agitait les entrailles. Une sorte d’excitation, une joie immense que je n’avais plus ressentit depuis longtemps. C’était peut-être dû aux retrouvailles de mes trois vieux alliés, mais je ressentis le frisson de l’aventure et le désir d’en découdre grandir chaque seconde en moi.  
Après tant de lunes à me faire discret, j’avais presque oublié ces sensations. Cette drogue.

Sirat, Sibelle, L’Heritière, Xël, le Shaakt, la Nosverienne, la jeune enfant, et la dénommée Charis pénétrèrent dans le fluide.

Derrière cette boule brumeuse, quelque part, il y avait mes souvenirs perdus, j’en étais sûr.

J’inspirai profondément et j’avançai vers le fluide en tapant dans mon poing tout sourire. Simplement heureux de reprendre cette vie que j’avais tant haïe au début, celle d’un aventurier.

« Ô que ça va saigner ! »

Il semblait que le feu de mes passions s’était rallumé.

Citation:
2569 mots. Réplique : « J’adore les rumeurs. Les faits sont parfois trompeurs alors que les rumeurs, vraies ou fausses, sont souvent révélatrices. » (Inglorious Basterds)

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Ven 16 Déc 2016 22:38 
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J'étais toujours écroulée contre mon mur lorsque les conversations reprirent. Je captais quelques mots par-ci, un rire horripilant par-là... La quinzaine, voire vingtaine de personnes présentes semblait totalement se désintéresser de moi. Mon nom fut prononcé à un moment donné. Je lançais un "Oui, c'est moi..." à peine audible avant de replonger dans l'oubli. Même si je me sentais soulagée après l'explosion dans la rue devant la milice, je commençais à ressentir un abattement grandissant... Était-ce moi qui avait causé tout ce grabuge? Il semblerait bien... Était-ce dû aux expériences que j'avais subi dans ma jeunesse sans même m'en apercevoir et dont j'ignorais jusqu'à la nature même? Sans aucun doute... Mon affliction allait crescendo. Comment allais-je faire, comment allais-je pouvoir capturer celui à cause de qui tout ça était arrivé? Comment allais-je pouvoir le présenter devant le conseil et le faire avouer ses crimes? Comment allais-je tout simplement pouvoir me venger alors que j'étais si faible, si bonne à rien... Et même si je trouvais le moyen de gagner en puissance, qui me dirait si cela serait suffisant... Si en plus j'arrivais à trouver le courage d'affronter les deux seuls membres restant de ma famille, moi la petite dernière, celle qui acceptait tout de leur part, juste pour éviter les conflits et satisfaire tout le monde...

Je m'aperçus que le gros des discussions avaient alors cessé et les gens qui m'entouraient commençaient à sortir de la pièce à la suite de l'être à la chevelure mauve et du capitaine de la milice. La salle se vidait peu à peu et je pensais que j'allais être laissée là, comme un simple rebut jusqu'à ce qu'une ombre se profile devant moi. (Enfin!)C'était une femme à l’allure farouche, équipée d'un immense bouclier arborant la tête d'un animal étrange, des cornes et un long appendice lui descendant du bas du faciès. Cette dernière se pencha vers moi avant de m'attraper par les bras pour le soulever et m'aider à me redresser. Je ne pouvais que ressentir de la sympathie pour cette inconnue venue à mon secours. Je lui bafouillais un "Merci" quelque peu étouffé.

D'être restée "assise" comme ça sur le sol, le dos appuyé contre le mur, m'avait engourdi les jambes mais je sentis leur vigueur revenir peu à peu tandis que mon cerveau s'éclaircissait tant bien que mal. Je ne parvenais tout de même pas encore à lever le flou sur ce qui s'était réellement passé depuis l'incident à l'entrée de la milice, et me laissais donc guider à travers les couloirs, tandis qu'un elfe à la peau sombre tirant sur le vert vint prêter main forte dans le support du fardeau qu'était mon maigre corps. A plusieurs reprise, je lorgnais sur les visages de la femme et de l'elfe noir qui me venaient en aide, sur leur équipement si impressionnant. Ils semblaient forts et fiers, le regard de la femme était à la fois brillant d'intelligence et emprunt d'une grande sérénité, celui du shaakt étrangement dépareillé et empli de malice. J'ignorais si c'était toujours dû au contre-coup ou simplement au fait que la guerrière et l'elfe étaient les seules personnes à s'être montrées un tant soit peu inquiètes sur mon sort et même aimables, voire gentilles avec moi depuis mes mésaventures à Cuilnen, mais je ressentis comme un besoin de m’épancher, de déballer ce que je gardais pour moi :

"A vous voir, vous avez dû vivre maintes batailles... Si seulement je pouvais être la moitié de ce que vous êtes... Si mon frère me voyait dans cet état, il rirait bien de moi! Dire que je prenait mon père pour un héros... alors qu'il en était tout autre... un simple traitre à la solde de la fausse déesse. Et ce qu'il m'a fait... j'ignore encore de quoi il en retourne mais ce qui s'est passé dans la rue tout à l'heure a clairement un rapport avec ça. Bref, je ne vois même pas pourquoi je vous parle de ça. Sans doute pour m’alléger la tête et le cœur... Si seulement je n'en avais pas, un cœur, c’est lourd à porter..."

Ma compagne posa sur moi un regard plein de compatissance avant d'opiner du chef tout en me répondant :

"Préservez vos forces, vous en aurez besoin sur Aliaénon."

Son comparse ne prit même pas la parole. Je devais seulement l'ennuyer... Je décidais donc de suivre le conseil de la femme au bouclier et me tus jusqu'à ce que nous descendions une volée de marches et que le personnage qui menait le cortège ouvre une porte donnant sur une pièce faiblement éclairée, abritant une sphère aux volutes brumeuses d'une couleur terne, voire terreuse. Le capitaine de la milice nous souhaita alors bon vent, sur Aliaénon... Encore ce mot, cela faisait maintenant plus d'une dizaine de fois qu'il avait été prononcé en peu de temps, mais je ne parvenais toujours pas à faire le lien, s'en était frustrant! Comme si je tentais d'attraper une mouche et qu'au moment de la saisir, elle s'échappait à la vitesse de l'éclair...

Plusieurs personnes s'avancèrent vers la boule flottante puis, touchant un orbe d'argent, s'évaporèrent comme par enchantement. Mes deux aides me firent alors avancer vers le globe le plus proche et je fus attirée comme un moustique vers une flamme. Ce ne fût qu'au moment du contact avec le métal, qu'à la même vitesse que l'idée m'échappait jusqu'à maintenant le lien se fit. Tout me revint d'un coup, la fuite, le bluff, le nouveau monde, l’expédition! Je ne pus lâcher qu'un "merde!" avant d'être happée par la lumière...

((hrp : 923 mots et « Un cœur, c’est lourd à porter. » (Le château ambulant)))

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 17 Déc 2016 00:37 
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~2~



L'un après l'autre, nous mettons notre griffe sur le parchemin. Naral reconnait ma présence, ainsi que celle de certains de mes compagnons. Il évoque ensuite que tant que le Sans-Visage sera là, il demeurera source de tensions entre les peuples liés par le Conseil d'Or. Je me sens frissonner un brin à l'idée que la guerre entre les Pâles et les Elfes ait pu reprendre ou soit sur le point de le faire. Moi qui pensais laisser un monde cicatrisant, sur une voie de reconstruction, j'ai encore été bien naïf. Cependant, je n'ai pas le loisir de me perdre dans mes pensées que la voix d'Okina m'incite à me concentrer. Elle fait bien, car mon supérieur commence à citer les différents noms inscrits.

J'associe alors ces derniers aux visages vus plus tôt. Les origines sont des plus diverses, de Bouhen à Tulorim, de Luminion à Kendra Kâr, d'Exech à Mertar en passant par Pohélis. Nul prétendant des cités elfiques ou d'Omyre, à moins que l'un d'entre eux ait caché délibérément ses origines. Je fais à mon tour signe de tête lorsque mon nom est évoqué, et me rends compte que les étrangers ont parfois du mal à cacher leurs pensées. Qu'autant de vétérans soient prêt à retourner sur Aliaénon semble les impressionner. La liste se poursuit, jusqu'au nom d'une jeune fille que mon Capitaine ne semble guère approuver, mais dont Naral se porte étrangement garant. Le regard d'or transperce d'ailleurs une silhouette encapuchonnée dont le porteur a visiblement fait usage d'un faux nom. Toutefois, le Mauve est en mesure de le reconnaitre. Des bribes de son passé, j'imagine, car le nom d'Ezak D'Arkasse ne m'évoque pas grand-chose.

Je m'efforce de retenir l'ensemble des noms, et suis agréablement surpris d'entendre Okina murmurer ceux que j'ai mal compris ou risque d'oublier. Cette faera est comme un parent, ou du moins, elle a la facette autoritaire de ceux-ci. Toujours pour mon bien cependant. Pour le moment, en tous cas.

Les présentations faites, mon supérieur nous laisse entre les mains de Shaam, tout en nous assurant vouloir nous rejoindre par la suite. Si l'atmosphère m'avait semblé respectueuse dans le bureau, quitter la pièce change la donne. Je sens mon coeur cogner un peu plus fort à l'idée de revoir mes amis Pâles, de savoir où en est notre cité-colonie, et de faire connaissance avec ce monde transformé. Toutefois, je m'efforce de n'en rien laisser paraitre. Ceux qui m'entourent ont l'air plutôt sérieux.

Le groupe se met alors en marche vers la salle du fluide, et certains vétérans d'Aliaénon échangent quelques paroles avec les nouveaux venus. C'est une idée à laquelle j'adhère malgré mon côté réservé naturel et je cherche rapidement qui approcher, histoire de lier également connaissance avec de potentiels alliés.

Immédiatement, l'homme à l'espadon, Edmar Dongho de Tulorim, attire mon attention. Il me fait penser à mon grand ami Hidate par son côté quelque peu inapprochable et stoïque. J'allonge les pas, afin de marcher à son rythme. Je m'exprime, parlant d'abord comme pour moi-même avant de lever les yeux vers lui.

"J'ai rarement vu en Oranan un groupe aux origines aussi diverses. Vous de même, j'imagine. Est-ce votre premier passage en notre cité ?"

J'ai affaire à quelqu'un de difficile à approcher, comme je m'en doutais. Ils, que je suppose être lui et son frère, ont beaucoup voyagé, y compris à Oranan, mais jamais dans d'autres mondes. Visiblement, j'ai l'air de le déranger, quand bien même l'homme répond à ma question. Toutefois, je ne suis pas du genre à me laisser décourager par un ton un peu froid. J'ai grandi entouré d'ynoriens pas toujours des plus chaleureux, après tout. Cependant, je regarde également devant moi, conscient qu'être dévisagé est désagréable.

"Vous êtes ainsi bien plus riche d'expérience que moi, quand bien même j'ai déjà foulé le sol de cet autre monde."

J'inspire brièvement avant de reprendre, toujours sans le regarder directement. Je me doute déjà de la réponse, mais je préfère m'en assurer.

"Aucune appréhension à ce sujet ?"

Réponse attendue sans surprise et obtenue de la même manière, quoique avec un zeste de franchise brutale. Il n'est pas là pour avoir peur, mais dans ce cas, ma question suivante est toute trouvée. S'il n'est pas là pour une raison, il doit bien en avoir une autre.

"Rares sont les êtres dont la détermination se devine autant. Votre esprit semble déjà ailleurs. Que comptez-vous trouver en Aliaénon ?"

Cette fois-ci, ma question provoque une réaction. Enfin, un geste typique de personnes dans son style : tourner son attention vers moi, mais en gardant le miroir de son âme masqué par sa capuche. Une réponse plutôt évasive me parvient, basée sur le fait qu'ils ne savent pas quelles opportunités se trouvent dans cet autre monde, j'imagine. Ce n'est pas faux. Quand bien même l'on emporterait tout le matériel d'une contrée, l'on est toujours quelque peu démuni face aux situations inattendues. Il vaut mieux se fier à des valeurs sûres.

"Fort juste. Vos paroles concernent bien des présents. Dans un lieu inconnu, et a fortiori un autre monde, l'on peut dire que vous ne possédez rien, en dehors des quelques centimètres cubes de votre crâne. Mais je gage que vous disposez aussi de solides bras et d'un bon instinct."

La salle du fluide approchant, je lui fais un respectueux signe de tête. Je sais pertinemment être chanceux d'avoir pu échanger autant de mots avec un être aussi peu enclin à la discussion. Si Shaam prend les devants sans gêne, comme à son habitude me surprends-je à songer, mes bonnes manières m'incitent à laisser les non-oraniens à passer les premiers.

"Après vous, Ser Dongho Edmar."

De nouveau, l'homme m'ignore, le visage fermé. Il passe toutefois devant son frère, mais je ne saurais dire si c'est pour s'assurer qu'aucun danger n'attend de l'autre côté ou simplement pour lui voler la place. Cependant, en avisant la boule argentée placée devant le fluide, je m'interroge. Ceux qui traversent posent d'abord la main dessus, ce qui me fait immédiatement songer à ce que le Semi-mort m'avait dit, et qu'Okina m'a confirmé. Les faera font traverser les fluides. Y aurait-il possiblement l'une d'entre elle là-dedans ?

Je sens ma question se formuler sous mon casque, mais avant qu'elle soit claire, ma protectrice serpentine se fait entendre. Ce n'est pas une remontrance, mais le ton de son conseil a quelque chose de dissuasif.

(Toute soif de savoir n'a pas pour dessein d'être étanchée. Avancez, mon enfant. Aliaénon vous attend.)

Je laisse passer quelqu'un puis imite le geste de mes prédécesseurs. D'une certaine façon, j'ai l'impression que si Okina a des réponses, elle ne semble pas encline à les partager. En particulier ce qui a trait à ses semblables.

Rapidement concentré, je franchis le fluide à mon tour, quelque peu impatient de revoir certains visages.




(1 132 mots)

Citation:
« Vous ne possédez rien, en dehors des quelques centimètres cubes de votre crâne. » (1984)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 18 Déc 2016 02:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 17 Déc 2016 01:48 
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Après avoir signé le registre, l'Elfe regagna la place qu'elle occupait précédemment, espérant ne pas avoir paraphé par la même occasion son arrêt de mort. Tuer un Immortel? Elle n'y songeait à dire vrai pas vraiment, d'autres dans cette pièce possédaient visiblement des capacités bien supérieures aux siennes et elle les laisserait se charger de cette folie avec le plus grand plaisir. En revanche, elle pourrait toujours aider à trouver un moyen susceptible de leur donner une chance de réussir, si tant est qu'il existe, ce dont elle ne pouvait s'empêcher de douter. Plongeant dans ses souvenirs, l'Elfe s'efforça de se remémorer les désormais lointaines leçons dispensées par son glacial paternel à propos des dieux et autres puissances pour la plupart desquelles il éprouvait, se souvint-elle, un respect pour le moins mitigé. Elle se rappelait lui avoir demandé un jour en quoi il croyait, sa réponse laconique ne l'avait pas vraiment surprise mais n'en restait pas moins perturbante: "en moi", s'était-il contenté de répliquer en haussant les épaules. De la part de tout autre cela lui aurait semblé monstrueux de vanité et d'arrogance mais, dans sa bouche, cela n'était que l'énoncé d'une évidence imparable de logique. Le ténébreux seigneur ne vénérait aucune divinité, ne les craignait pas davantage et en parlait de la même façon qu'il aurait évoqué le plus insignifiant de ses serviteurs. Elle lui avait demandé s'il se considérait lui-même comme un dieu ou plus modestement comme un immortel, c'était l'une des rares fois où elle l'avait vu rire, mais il n'avait pas daigné répondre à sa question, du moins pas directement. Il s'était contenté de répliquer que la mort n'était qu'une question de perception, un état particulier de conscience que certains n'étaient plus en mesure d'appréhender. Plus énigmatique, il avait ajouté quelques mots qui avaient longuement et profondément perturbé la jeune elfe qu'elle était alors: "Ne confonds pas la mort et le néant, le plus puissant des immortels peut être anéanti, Laewllyn."

A l'aune de cette déclaration, la mission que l'agaçant violacé souhaitait leur confier semblait moins irréaliste, bien que Laewllyn n'ait pas la moindre idée de la manière dont on pouvait anéantir qui ou quoi que ce soit. Les choses ne disparaissaient jamais vraiment, elles se transformaient simplement. Peut-être suffirait-il de transformer suffisamment ce "sans-visage" pour qu'il devienne autre chose, mais le comment lui échappait totalement. L'Elfe soupira discrètement et chassa de son esprit ces raisonnements spécieux, il serait bien temps d'y repenser lorsque la situation l'exigerait. Pour l'heure, il lui semblait plus important d'observer ceux qui allaient participer à cette aventure sur Aliaénon et de s'efforcer d'en apprendre davantage sur eux. Elle scruta donc attentivement celui qui signa le registre après elle, un elfe noir qui provoqua ouvertement l'elfe aux cheveux violets en lui prêtant des intentions camouflées et manipulatrices. Ce dernier rétorqua qu'en cela ils se ressemblaient et demanda à l'elfe noir s'il comptait jouer un double jeu une fois de plus, soulignant ensuite que ses propres intentions étaient pour le moins transparentes.

(Deux personnes ambiguës, donc. C'est toujours bon à savoir), songea Laewllyn.

Vint ensuite une humaine redoutablement équipée, plutôt mignonne pour un membre de cette race mal dégrossie, qui se présenta sous le nom de Charis Kel Asheara et précisa qu'elle venait d'un désert dont Laewllyn ne savait rien. Elle acheva sa présentation par une étrange formule, "puissent vos pas être sûrs", qui devait revêtir une certaine importance dans le royaume traître et mouvant des sables. Lorsque le regard de la femme croisa le sien, l'Elfe lui adressa un sourire aimable et répondit simplement:

"Je me nomme Laewllyn."

Elle hésita à compléter cette présentation en mentionnant ses origines et les qualificatifs qui lui avaient été octroyés sur son monde natal, mais il lui semblait qu'ils n'avaient pas vraiment de sens ici. Aussi préféra-t'elle s'abstenir et conserver, pour l'instant, son rôle d'observatrice réservée. Arrive ensuite un jeune guerrier humain somptueusement équipé, dont les mouvements suggèrent un redoutable combattant tant ils sont assurés et fluides. Une tout aussi jeune guerrière Ynorienne lui emboîte le pas pour ratifier son engagement, suivie d'une compatriote âgée tout au plus de trois siècles qui fait hausser un sourcil étonné à Laewllyn tant elle semble désemparée. Le suivant n'est autre qu'une espèce d'homme-bête indécemment musclé, une créature totalement inconnue de l'Elfe, qui l'observe avec une discrète curiosité. La dernière à se présenter est une autre humaine, elle aussi relativement agréable à regarder malgré le manque de finitions dont souffre ce peuple éphémère.

Les discussions vont bon train dans la salle, que Laewllyn écoute d'une oreille plus ou moins attentive selon le sujet abordé. De nombreux noms sont prononcés, de personnes mais aussi de lieux, que l'Elfe peine un peu à retenir car aucun ne signifie quoi que ce soit pour elle. Elle retient toutefois quelques allusions à des Dragons, à des sorciers et même aux mythiques titans. La femme du désert évoque aussi un certain cristal de vision, ce qui attise la curiosité de l'Elfe et l'incite à se rapprocher un peu pour mieux entendre, sans aller jusqu'à s'immiscer dans la conversation toutefois. Les Dragons reviennent sur le tapis, la jeune femme prétendant avoir vu toute une nuée de ces créatures et, plus improbable encore, avoir volé sur leur dos pour combattre l'un des titans, ne réalisant qu'après que tout n'avait été qu'une machination de l'elfe violet. Faits réels ou contes de bonne femme, Laewllyn n'en sait trop rien, mais comme conteuse l'humaine est douée. L'officier de la milice ramène cependant bien vite le silence dans la salle et entreprend de réciter les noms et les titres de tous les inscrits, dont bon nombre de "sauveurs d'Aliaénon". L'Ele tente d'associer chaque nom au visage correspondant, tout en songeant que ce sera certainement un atout d'avoir autant de personnes connaissant bien ce monde. Elle se sent tout de même un peu perdue, parmi toutes ces puissantes sommités rutilantes et clinquantes dans leurs équipements hors du commun, mais elle a trop vécu pour croire encore que la livrée fait le seigneur. De plus, cette petite foule éclatera sans doute en petits groupes avant longtemps, il lui semble donc probable qu'elle ne connaîtra jamais davantage la majorité de ces gens. Quant à savoir combien survivront au projet insensé de l'elfe violet, ça...

L'officier de milice interrompt les réflexions de l'elfe en entraînant son monde dans les couloirs du bâtiment, donnant au passage l'ordre d'évacuer le grouillement qui se presse encore devant les portes, et conduit le groupe dans les sous-sols de l'édifice. De lourdes portes de fer scellent divers lieux inconnus, le gradé finit par en ouvrir une et invite le groupe à le suivre dans la salle qu'elle dissimulait. L'Elfe sent son coeur battre un peu plus fort lorsqu'elle découvre une mystérieuse sphère d'un brun vaporeux et, sa curiosité maladive l'emportant sur la prudence comme sur les convenances, elle s'approche pour l'examiner de plus près. Elle remarque également un orbe d'argent placé devant l'étrange sphère brumeuse, qu'elle scrute avec un même intérêt de ses prunelles maintenant brillantes de convoitise. Pas un instant elle ne songe à s'emparer de ces choses, non, c'est le mystère qu'elles recèlent dont elle veut s'emparer, jusqu'à être en mesure de le percer! Le capitaine Ynorien la coupe dans son élan obsessionnel en prononçant un discours solennel qui ne franchit qu'avec peine les perceptions de l'Elfe ensorcelée par la présence de ces deux orbes, jusqu'à ce qu'Aube la remette à l'ordre de la seule manière possible:

(La boule brunâtre est un fluide spatial, la porte qui mène à Aliaénon. Et l'argentée un artefact qui évite à ceux qui n'ont pas la chance d'être accompagnés d'une Faëra de se perdre en la franchissant.)

(Une porte entre les mondes), s'exclame mentalement Laewllyn en se redressant pour écouter l'officier, (c'est la première fois que j'en vois une! Je ne pensais pas que cela ressemblait à ça...)

Le milicien ayant achevé son discours, Laewllyn s'écarte d'un pas tout en se fendant d'une petite moue contrite pour laisser passer Naral Shaam, visiblement déterminer à ne pas perdre un instant. Elle l'observe poser la main sur l'orbe argenté, écarquille légèrement les yeux en voyant une légère luière l'entourer et manque en avaler de travers en le voyant soudain disparaître dans l'orbe brumeuse! Perplexe et bien incapable de comprendre le pourquoi du comment, elle se recule un peu et regarde avec un certaine effarement les personnes suivantes s'engouffrer dans cet étrange passage. Le petit homme négligé est le premier aventurier à s'y risquer, il semble parfaitement détendu et lance même quelques plaisanteries! La gamine lui emboîte aussitôt le pas avec toute l'inconscience de la jeunesse, rapidement suivie d'autres.

(Allez, c'est à toi maintenant!)

(Je n'aime pas du tout ça! Qui me dit qu'il y a une sortie à cette...chose...fluide?)

(Moi! Allons allons, tu vois bien que tout le monde s'y colle sans sourciller!)

L'Elfe, troublée, ne réalise pas qu'elle s'exprime à haute voix en avançant de mauvais gré vers l'artefact:

"Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît."

Elle pose la main sur l'orbe argenté en soupirant:

"Je suppose que cela vaut aussi pour moi..."

Une fois recouverte de l'incompréhensible lueur, elle prend une ample respiration, retient son souffle et s'engage nerveusement dans la sphère brumeuse sans plus réfléchir.

(env.1600 mots)

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 17 Déc 2016 05:03 
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Une fois le papier marqué de mon écriture je m'éloignai de nouveau dans un coin. Voir les regards se poser sur moi me rendait nerveux. Nous étions une vingtaine dans la salle. Je me rendis compte que je ne m'étais pratiquement jamais trouve en présence d'un si grand nombre de gens. Quand j'étais jeune il n'y avait pratiquement toujours eu que mon frère et moi. J'avais vu, juste deux fois, l'étendu du clan. A notre départ pour la chasse de passage et à mon retour quand je portais le corps d'Aldor...

Je chassai cette pensée lugubre de mon esprit. Je revécu en rapidement mémoire le temps qui s'était écoulé depuis cet événement. En dehors ce qui s'étaient déroulés avec la secte du sauveur je n'avais jamais été face à autant de personnes. J'avais horreur de ça. J'avais toujours eu l'habitude d'être une ombre parmi les ombres. Etre ainsi exposé aux yeux de tous me rendait agité. Instinctivement je reculai encore plus et rabattis ma capuche sur mon visage. Seul mon museau dépassa alors.

Je ne vis plus ce qui se passait mais j'entendis les dernières personnes présentes signer la fiche. Comme certaines qui m'avaient précédé, quelques unes de celles qui me suivirent à la signature échangèrent quelques mots avec le dragon mauve. La dernière notamment posa une question qui me fit lever la tête malgré moi. Elle lui demanda directement en quoi le sans visage était un danger.

La personne qui avait parlé était une femme humaine. Elle avait la peau blanche et de longs cheveux bruns. Elle était surement plutôt belle pour les critères des hommes mais ce n'est pas ça qui me marqua chez elle. Ses armes attirèrent bien plus mon attention que son physique. Elle portait une armure assez classique mais, dans son fourreau, je pouvais deviner une rapière qui n'avait rien d'ordinaire. De plus elle avait sur elle un grand bouclier fait d'une matière que je ne parvins pas à identifier. Il brillait d'une étrange lueur qui semblait comme réagir à ma présence. Après une plus grande observation je déduisis que je n'étais pas le seul à provoquer ça. Avec un coup d'oeil circulaire je vis que les lumières émanants de l'objet étaient influencées par deux autres personnes. L'un était un elfe noir et l'autre une elfe blanche écroulée dans un coin, visiblement épuisée. Si le lien entre ces deux là étaient évident je ne voyais pas le rapport que cela pouvait avoir avec moi. Ma réflexion fut interrompue par la réponse du dragon mauve.

Elle ne ma satisfit pas. De ce que je compris le seul véritable crime du sans visage était d'être dans l'autre camp. Naral Shaam se mettait visiblement en opposition à lui, être maléfique et du côté des titans, créatures du bien. Pourtant, d'après Azra, ils présentaient également un danger. Pour être moi même considéré comme une créature diabolique de part ma simple nature je ne fus clairement pas convaincu. Cette vision manichéenne de la chose était juste trop simpliste pour être honnête.

Le capitaine prit alors la fiche qui portaient maintenant la signature de toutes les personnes présentes. La tenant devant lui il commença à énoncer ce que chacun y avait écrit. Comme je l'avais déduis certains se connaissaient et étaient déjà allé dans l'autre monde. Je repérai parmi la troupe ceux qui avaient le titre de "sauveur d'Aliaénon". Une fois arrivé dans l'autre monde ils pourraient être des alliés de taille. La liste continua jusqu'à ce que le capitaine bute sur un prénom.

Et pour cause, c'était celui de la petite fille que j'avais aperçu tout à l'heure. Il s'en suivit une brève altercation mais finalement sur un ordre du dragon mauve l'appel continua. Ce dernier voyait apparemment un potentiel cachée dans l'enfant. Je ne pu m'empêcher d'être surpris. Rien dans la gamine ne pouvait faire penser qu'elle était autre choses que ce dont elle avait l'air. Cependant je ne savais trop bien à quelle point les apparences pouvaient être trompeuses et la réaction du dragon mauve me fit remettre mon jugement à plus tard.

La suite se déroula avec quelques révélations sur l'identité des personnes présentes. L'une était l'héritière d'une famille dont je n'avais jamais entendu parlé et un autre avait tenté de falsifier son nom pour une raison que j'ignorais. Cela n'avait pas la moindre importance à mes yeux. Quand l'appel fut finalement terminé le capitaine se mis en mouvement nous incitant tacitement à le suivre.

Je me posai soudain la question de comment nous allions accéder à cet autre monde. J'ignorais jusqu'à son existence il y a quelques jours encore. Est ce qu'il nous faudrait prendre un navire? A cette pensée mon coeur ce serra. J'avais entendu parler des autres continents sur Yuimen séparés pas des étendus d'eau plus vaste que la terre elle même. J'avais même eu une fois une carte du monde sous les griffes. Je m'étais rendu compte avec horreur que la quasi totalité du monde était recouverte d'eau. Nitrim n'était qu'un infime bout de terre au milieu de la vaste étendue. Si il allait falloir nous aventurer sur cette infinité aquatique l'aventure s'arrêterait ici et maintenant pour moi. Je savais que cela serait au dessus de mes forces.

Ma crainte ne dura qu'un bref instant. Le capitaine nous mena directement dans les caves de la milice. Là je vis un couloir avec plusieurs portes lourdement verrouillées. Derrière chacune d'entre elle une puissante magie émanait. Sans perdre de temps, notre guide en déverrouilla une et nous fis signe d'entrer. Une imposante sphère faite d'une brume marron flottait à un mètre du sol. Je compris que c'était le portail menant à l'autre monde. La puissance qui en émanait était colossale.

Le capitaine nous remercia de manière formel pour notre engagement avant de nous dire qu'il était disponible pour la moindre de nos questions. Des interrogations j'en avais des tas mais je doutais que ce soit lui qui ait les réponses. J'allais tout de même demander comment fonctionnait le passage vers Aliaénon quand le dragon mauve me passa devant. Sans plus de cérémonie il posa ses sur une boule argentée avant de se nimber de lumière et de disparaître comme aspiré par la brume marron.

Il fut suivit de près par un des aventuriers puis un autre. Les passages s'enchaînaient alors que je restai figé sur place. Je venais de réaliser que chacune des portes que nous avions vu dans le couloir abritait probablement une magie similaire. Il y'avait sans doute autant de monde que de portails. Mon univers venait soudainement de s'agrandir considérablement. Notant cette information précieuse dans un coin de mon esprit je profitai d'un temps mort pour m'avancer à mon tour vers la brume marron. Imitant mes prédécesseurs je fus bientôt entraîné par la magie vers un nouveau monde.

((1126 mots))

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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 17 Déc 2016 08:21 
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C'est avec son habituel petit rire insupportable que Naral répond à ma provocation. Une réponse simple mais qui à mes oreilles, sonne comme un défi, une promesse. Je ne sais pas vraiment quoi en penser et il est inutile d'y réfléchir plus longtemps. Sonder l'esprit du lézard mauve est aussi facile que d'éteindre un incendie avec une torche. Nul besoin de me prendre la tête du coup. Surtout que maintenant que j'ai signé, je me rends compte qu'un paquet d'autres aventuriers vient de débarquer. J'en reconnais quelques uns. Comme Charis cette jolie et mystérieuse jeune femme qui s'est battu avec nous à Fan Ming. Je ne la connais que trop peu au final. Puis Endar un archer Shaakt qui semble avoir un petit différent avec Naral...Mais au final qui n'en a pas ? Il y a aussi Sirat, l'humoran. Un vieil ami avec qui j'ai bien failli me foutre sur la tronche. Je ne sais plus vraiment quoi penser de lui. Un ennemi ? Je ne pense pas, loin de là, mais étrangement, après les "récents" évènements, j'ai un peu de mal à le considérer comme un allié. Enfin, vaut mieux éviter de le juger trop vite je suppose. C'était un sacré bordel sur Aliaenon et je suis pas le mieux placé pour juger les actes de qui que ce soit.

Pour le reste, tous des inconnus. Une elfe aux cheveux gris et avec des serpents tatoués sur la face...Bizarre. Une Ynorienne tout ce qu'il y a de plus classique et donc la jeunesse ne semble avoir d'égal que l'inexpérience. Un mec qui cherche visiblement à se planquer. Un loup....Un loup ? Bordel, qu'est-ce qu'un Liykor fout ici ? Pas que j'ai des préjugés mais c'est pas commun d'en croiser un, surtout comme ça, en plein milieu de la milice d'Oranan...Enfin, tant qu'il essaye pas de me bouffer une jambe... Je distingue encore trois autres elfes...Décidément, c'est le rassemblements des oreilles pointues. Et pour finir, une gamine. Une simple GAMINE! Sérieusement ? Qui est l'abruti qui a bien pu la laisser entrer ici ? J'veux bien croire qu'Aliaenon a besoin d'aide, qu'il faut s'arranger pour botter le cul d'un immortel pédant et fainéant, mais c'est pas une raison pour envoyer une gamine, aussi précoce soit-elle. Fait chier. Bah...Pas le choix, il faudra que j'essaye de garder un oeil sur elle autant que possible. Putain...Ca commence bien!

Vint alors le moment où le Capitaine Atsuhiko annonce les noms de chacun. J'en connais certains, en apprends d'autres, mais il y en a un et un seul qui attire mon attention après un intervention de Naral. Ezak! Le gars qui se planquait à moitié dans le fond c'est Ezak. Alors que je m'apprête à me retourner, j'entends Sirat se foutre de ma gueule...Gentiment ? La pleureuse...Ca faisait longtemps. Un homme qui pleure...est-ce une honte à ce point ? Je ne pense pas et au final, je m'en contrefous. Pour le moment, j'ai un paquet d'autres chose en tête et pour seule réponse, je tourne juste légèrement la tête pour poser sur la boule de poil, un regard neutre, sans expression...Quoique. Je suis juste un peu blasé et surtout, ps vraiment d'humeur à jouer à ça maintenant.

Une fois tous les noms cités, le groupe est mené dans la salle du fluide. Moment que choisis Xël pour me prendre à parti et se remémorer quelques souvenirs. Notre rencontre. Quand j'ai avoué mon affiliation à Oaxaca au capitaine et qu'il a décidé de me coller un chaperon. Franchement, Xël ressemblait vraiment à un clodo et j'ai pris Atsuhiko pour un abruti sur le coup, mais maintenant, avec le recul, je ne peux que le remercier. Parce qu'après tout, j'l'aime bien, mon clodo de service. D'ailleurs, quand il parle de bon souvenirs avec l'Ynorien, je décide qu'il est temps d'être honnête avec Xël qui au final n'est pas vraiment au courant du pourquoi du comment. Je m'adresse donc à lui à voix basse.

"Xël, pas sur que les souvenirs soient bons pour lui. S'il t'a collé dans mes pattes à l'époque, c'est parce que je venais de lui avouer être un Sergent de l'armée d'Oaxaca..."

Et pourquoi ne pas faire preuve d'honnêteté avec tout le monde.

" Parce que oui, autant en faire part à tout le monde maintenant, je suis un ancien agent double. Un traitre de l'armée d'Oaxaca. Et d'ailleurs pour les curieux..."

Je tapote alors la carapace de mon scolopendre pour le réveiller et le laisse ramper le long de mon bras. Il fini par tendre un fin mais solide fil de soie en prenant la forme d'un arc. Je m'y suis habitué, mais je peux comprendre que certains trouvent ça étrange.

"...cette bestiole est mon arc. Un cadeau du Grand Maitre des Limaces. Cwedim, l'un des Treize chiens de la Catin d'Omyre."

De nombreux regards, pas spécialement amicaux, se posent sur moi. Je décide donc de poursuivre.

"Libre à vous de me faire confiance ou pas, de me croire ou pas, mais sachez une chose: J'ai fait le serment de me battre contre la Catin d'Omyre tout comme j'ai fait celui de protéger Aliaenon. Mais si certains ici doutent de mes intentions et de ma déterminations, qu'ils crèvent l'abcès maintenant."


Je décide alors de m'écarter un peu pour laisser la possibilité aux intéressé de venir me parler tranquillement. Je n'ai plus rien à cacher maintenant, mais ce n'est pas forcément le cas de tous ceux qui peuvent potentiellement venir me voir. D'ailleurs quelqu'un semble se décidé. Le roux nerveux qui faisaient les cent pas devant le bureau du Capitaine. Le seul que j'ai rangé dans la case "Sans intérêt". Si je me souviens bien, son nom est...J'sais plus. Un truc comme Arnold je crois. Bref, peu importe. Il s'approche nerveusement et commence à me chuchoter deux trois choses. Comme quoi il ne me fais pas confiance - Sans blague - que mes titres ne l'impressionnent pas et j'en passe. Par contre, il pense pouvoir réviser son jugement si je l'aide à prendre contact avec les huiles d'Aliaenon pour le compte de la cité blanche et...Je n'aime pas ça du tout. Enfin, je ne peux pas non plus l'envoyer chier tout de go, on va y aller en douceur, lui faire comprendre tranquillement mon point de vue.

"Hmm. Votre objectif est donc de couper l'herbe sous le pied des Ynoriens. Foutue politique."

Raté...Me frottant les yeux, étant fatigué d'avance par la conversation qui va suivre, je décide de poursuivre.

"Vous me demandez clairement de broyer le peu de confiance que j'ai réussi à obtenir. Bordel. L'image du traitre me colle vraiment à la peau."


Je pousse un soupir avant de lui poser mes...conditions ?

"Ecoutez, je veux bien vous présenter aux personnes que je connais, mais pour le reste, il faudra vous débrouiller. Les peuples d'Aliaenon ont suffisamment souffert et il est hors de question que j'abuse de la confiance qu'ils me portent pour les mener vers la guerre de nouveau. Surtout vers une guerre qui ne les concerne en rien."


Il semble outré, choqué par ce que je viens de dire et c'est maintenant que les choses chiantes commencent. Franchement être "du bon côté" de la ligne c'est parfois sacrément emmerdant. Il commence à m'expliquer son plans, ses ambitions qui n'ont pour moi que peu d'intérêt. Au sujet de taxes payées aux Ynoriens et d'accords commerciaux. Sur le papier, ses paroles sont jolies, mais selon moi, y'a un rat crevé sous le placard. Ca pue...

"Soit vous êtes stupide, soit - et là ca risque de poser problème si vous voulez mon aide - vous me prenez clairement pour un abruti. Vous feriez gagner de l'argent à Oranan avec des taxes et tout un bordel de magouilles financières, soit. Mais qu'est-ce que le Royaume Kendran a à y gagner ? Et surtout qu'est-ce qu'Aliaenon en retirera ? Si ce n'est encore plus d'ingérences inutiles."

Il faut que je garde mon calme mais franchement, c'est loin d'être simple. Nan sérieusement, pourquoi je me suis lancé dans ce genre de conversation...Surtout que maintenant, il se vexe et surenchéri...Affirmant - à raison je dois l'admettre - que je suis insultant et que je ne capte rien à l'économie. Que Kendra Kar a de l'intérêt pour les ressources précieuses d'Aliaenon et que ces derniers pourront recevoir l'aide de la cité blanche contre la Catin d'Omyre et j'en passe. Un ramassis de foutaises. Il me gonfle royalement et je pense que je vais refiler le bébé à quelqu'un d'autres. Tant pis pour sa confiance...Pour ce qu'elle semble valoir.

"Tss. Vous partez du principe qu'Aliaenon a besoin de Kendra Kar avant même de les avoir rencontré. Si je suis insultant, vous êtes terriblement présomptueux. Mais soit, nous pourrons en discuter avec les dirigeants de Fan Ming et le conseil d'Or une fois que nous seront sur place. Par contre, je commence à me demander ce que peut bien valloir votre confiance pour que vous en veniez à la monnayer de la sorte. Et surtout si tout ce que vous me demandez de risquer vaut la peine."

Et voilà. Le voile tombe. Maintenant il ne bosse pour Kendra Kar, mais pour le Comte de Bouhen. Juste de la politique. Putain. Enfin ce qui me gonfle le plus c'est qu'il pense que je le considère déjà comme un allié et qu'ici, je suis le seule à devoir prouver quelque chose. Que je dois me mettre à genoux et le supplier pour avoir son aide...Non, franchement...Qu'il aille se faire foutre.

"Nous sommes tous deux des ennemis d'Oaxaca, ce n'est pas pour autant que nous sommes alliés. Votre confiance et vos magouilles politiques vicieuses, je me torche avec. Vous ne valez pas mieux qu'un Garzok. Et encore, avec les verdâtres, on sait à quoi s'en tenir dès le début. Sur ce...Il ne sera pas dit que je suis une petite lopette."


Sans un mot de plus et sans même laisser le temps à cet abruti de rouquin de me répondre, je me dirige vers le fluide. Direction mon deuxième foyer. Direction Aliaenon.

[1800 mots tout rond!]

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Oranan
MessagePosté: Sam 17 Déc 2016 10:22 
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Après Anastasie, deux autres personnes vinrent s'inscrire sur le registre. La première était une hinïonne qui, épuisée, s'en alla s'appuyer contre un mur sitôt la tâche terminée. Venait ensuite un immense liykor noir. A leur approche, le bouclier d'Anastasie brilla de manière un peu plus soutenue qu'auparavant, révélant leur nature fluidique. Après la découverte de la magie obscure de Marielle, son amie d'enfance, puis plus récemment son passage au Château d'Endor, elle avait développé une certaine tolérance à ce genre de révélation et avait appris à ne pas juger une personne selon de tels détails, mais l'Ombre restait un élément particulièrement instable qu'il lui faudrait observer avec attention.

Reportant son attention sur le dénommé Naral Shaam, Anastasie écouta sa réponse avec soin. Et celle-ci ne la satisfit pas complètement. Voire peu. Si ce n'était pas du tout. Ainsi l'elfe lui déclara qu'ils ne cherchaient nullement à se venger du Sans-Visage, mais qu'au contraire ils se prémunissaient de sa propre vengeance, lui qui avait perdu le pouvoir qu'il s'était conféré de lui-même. De plus, tant qu'il était en vie et comptait des fidèles, l'équilibre était en péril, causant des tensions entre les différents peuples d'Aliaénon. Quels genres de tensions ? Ne pouvaient-elles pas être canalisées par le dialogue et la cohabitation ? Des questions qu'Anastasie ne prit pas la peine de poser : l'avis de ce Naral semblait tranché et dépourvu du moindre doute, et elle devinait déjà qu'elle ne trouverait pas les réponses nuancées et honnêtes qu'elle cherchait en fouillant de son côté. Elle ne retint cependant pas un commentaire incisif à son endroit.

« Vous lui faites un procès d'intention, en somme. Le tuer avant qu'il ne puisse dévoiler ses desseins... Ca m'a tout l'air d'être un meurtre. N'oubliez pas, cependant : la vengeance n'est jamais une ligne droite. C'est une forêt. On peut donc facilement s'y égarer, s'y perdre, oublier par où on est entré. Veillez à ce que cela ne vous arrive pas. »

Puis elle détourna son attention de l'elfe sans attendre sa réaction pour écouter les discussions des différentes personnes autour d'elle. Ainsi elle entendit parler de dragons, ce qui lui fit écarquiller légèrement les yeux ; elle écouta les inimitiés de certains protagonistes de la précédente mission ; mais l'information capitale qu'elle assimila lui vint du dénommé Endar, le shaakt faisant parti des Sauveurs d'Aliaénon. Car, non seulement il appela Naral Shaam « Dragon Mauve », faisant hausser les sourcils de la jeune femme, mais il continua en le nommant également « Elu de Brytha », provoquant une crispation chez la Comtesse. Ainsi il était un champion de la déesse de l'équilibre. Ou plutôt du fanatisme religieux et de la destruction. Elle comprit rapidement le parti pris de l'elfe concernant le Sans-Visage et ses idioties à propos de l'équilibre menacé du monde. Il y avait fort à parier que ses griefs envers l'entité rebelle n'avaient rien à voir avec le danger qu'elle représentait pour les peuples mais plutôt pour le symbole qu'elle représentait pour sa chère Déesse. Celle qui voulait, sur Yuimen, la mort de toutes les déités élémentaires. Y compris celle de Gaïa, ce qui attira un grincement de dents de la part d'Anastasie, qui envoya un regard noir en direction du « Dragon Mauve ». Si ce Sans-Visage était effectivement une menace, elle l'aiderait à l'éradiquer sans aucune autre question. Mais présentement, elle doutait de toutes les informations qui pouvaient sortir de la bouche de cet émissaire d'une Déesse si fanatique et peu nuancée que Brytha.

Après cela, les aventuriers furent conduits à travers les dédales de la milice jusqu'à un sous-sol dans lequel étaient placés tous les fluides spatiaux. De par son éducation et ses contacts hauts placés, la jeune femme avait déjà entendu parler de telles choses à Kendra Kâr, mais se retrouver en de tels lieux était au delà de tout ce qu'elle avait pu imaginer. Et son émerveillement ne fit que s'accroître lorsqu'elle aperçut la grande boule brunâtre et à l'aspect intangible et vaporeux qui représentait le passage jusqu'à Aliaénon. Le Capitaine de la milice fit un petit discours d'adieux et, juste après, ouvrant la marche, le dénommé Naral Shaam posa sa main sur une sphère argentée proche du fluide et le traversa, disparaissant aussitôt. D'autres le suivirent et bientôt vint le tour d'Anastasie. Inspiration profonde. Longue expiration. Une fois, deux fois, puis elle posa sa main sur l'orbe avant de faire un pas en avant, déterminée et excitée, quoiqu'également effrayée.



(((700 mots, et la citation de Kill Bill)))

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