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Atteint violemment à la bouche, le monstre s'effondra. La vie l'abandonna et ses tentacules s'effondrèrent avec fracas sur le sol, éclaboussant le couple blessé.

Couché sur la berge de gravier grossiers, les yeux clos Sura respirait difficilement. Blessée, elle tâta soigneusement sa cuisse évaluant le degré de ses blessure. La haine qui l’habitait lors de ses moments de rage, l’avait quitté et c’est cette femme fragile, à moitié nue qui une fois de plus sanglotait.

Une immense vague qui aspergea la belle annonça la fin de l’hideux serpent dont la gueule béante avait failli la croqué tout vivante après l’avoir souillé de ses immondes tentacules.

Haletante, épuisée, Sura demeura au sol, profitant de la fraicheur soudaine apportée par l’eau glacée de la mystérieuse rivière.

Les Murmures Invisibles - Chapitre VI

Les Murmures Invisibles

Chapitre VII

Cette dernière projection de fluide acheva enfin la créature, dont la carcasse s'effondra sans bruit dans un dernier bruit assourdissant. Sa gueule heurta la rive d'en face dans un fracas sanglant en éclaboussant le sol autour d'elle d'un rouge macabre.

Victorieux mais épuisé par son exploit, Goetius s'assit sur place avec cependant un sourire de fierté aux lèvres. Il avait réussi à imposer le silence à un mastodonte. C'était une preuve qu'il pourrait bien nettoyer le monde de tout ces nuisibles faiseur de bruit. C'était un premier pas, qui était enfin franchi.

Exténué, il s'assit un instant à terre. Être vidé de ses fluides était toujours gênant, le mettait dans une sorte d'inconfort, d'impuissance qu'il détestait. Il n'était en rien bon combattant et, sans eux, se retrouvait sans aucun pouvoir... Et il faudrait du temps avant qu'ils l'investissent à nouveau.

La sauvageonne ne donnait pas de signe de vie depuis que le monstre l'avait envoyé voltiger dans les airs et ce n'était certainement pas lui qui s'en plaindrait. Il en profita pour se revigorer du silence environnant avant de reprendre sa marche, toujours déterminé à trouver au plus vite un moyen de quitter ce monde factice. Enfin, il lui fallait rejoindre de nouveau l'autre rive. La bâtisse qui s'y trouvait restait encore à explorer ; peut-être y aurait-il quelques découvertes à y faire...

Goetius descendit donc et traversa tant bien que mal, prenant soin d'esquiver les restes du corps de la bête en traversant du côté où le courant arrivait vers elle pour ne pas se baigner dans son sang et avoir à esquiver les tentacules qui se laissaient entraîner par la force de l'eau. Arrivé de l'autre côté, il épongea comme il le pouvait son aube noire, qui en était gorgé. Marcher avec une vêture toute mouillée n'était guère confortable et lui donnait froid. Il regarda une dernière fois derrière lui la gueule de son adversaire aquatique avec fierté. Il était venu à bout de ce colosse, ce n'était pas rien.

Maintenant, il s'agissait d'avancer vers ces ruines.



Les Murmures Invisibles - Chapitre VII

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Aucune autre bestiole ne sortit des eaux de la rivière (pour le moment)

Goetius se rendit sans peine à la maison en ruine. A proximité de celle-ci, il put voir non seulement une porte sur la face principale, mais quatre une à côté de l'autre à quelques mètre de distance.

Sura reprenait son souffle, l’eau ruisselait sur sa peau, ses cheveux étaient plaqué sur son visage. Elle observa Goetus sortir du lac, mais il s’attardât à peine sur elle. Vexé la belle le jaugea s’éloignant vers les ruines, une moue dubitative sur les lèvres. Elle renifla une ou deux fois et se releva, ses quelques affaires trempés esquissait ses courbes, elle attrapa ses cheveux et les essora les jetant par la suite en arrière. Elle attrapa sa pelle et rattrapa en claudiquant le moine mutique.

Elle le dépassa, et ne lui jetant pas un regard, elle dévisagea les portes sur la façade vieilli et bruni de la vielle bâtisse.

"Tu aurais pu m’aider à me relever… Nous sommes dans le même bateau… vieillard."

Sans attendre une réaction de sa part, elle reprit.

"C’est là que l’on choisit une direction ? Laquelle tu veux prendre."

Les Murmures Invisibles - Chapitre VII

Les Murmures Invisibles

Chapitre VIII

Goetius l'avait entendu. Quelque chose s'était mis à bouger derrière lui. Des reniflements. Le bruit de l'eau qui dégoulinait. Des pas qui allait dans sa direction. Non. C'était elle. Elle était encore là. Décidément, Zewen ne faisait rien pour lui rendre la tâche plus agréable depuis qu'il avait été embarqué dans ce fichu livre. C'était dommage, il adorait visiter des ruines. Seul, il aurait pu y passer un temps incalculable à y apprécier la poésie de ce que devenait quelques briques sous l'action du temps quand les humains cessaient enfin de s'en mêler. Mais non.

Alors lorsqu'elle le dépassa en lui reprochant de ne pas l'avoir aidé à se relever, Goetius lui répondit sèchement :
"Je vous espérais morte."
Difficile de faire plus franc comme réponse.

Alors que le choix d'une direction s'imposait, il lui dit en la doublant :
"Partez où vous voulez. A l'auberge, sur l'autre rive, jusque dans l'intestin de ce cadavre monstrueux même si le cœur vous en dit. Moi, je vais fouiller cette ruine de fond en comble et j'espère ne pas vous y voir."

Et il avança d'un pas déterminé vers les ruines, et il vit quatre portes devant lui. D'instinct, il prit la plus proche, celle tout à gauche et l'ouvrit sans faire de manière. Il verrait bien ce qu'il y trouverait. Sinon, il restait aussi trois autres portes un peu plus loin à explorer. Il n'allait pas laisser cette barbare lui gâcher son plaisir.



Le Saucisson Mystère - Chapitre I

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Alors que vous entrez dans cette modeste pièce:



Assis à une table, occupé à manger un petit saucisson, se trouve un petit sinari:




"Soyez les bienvenus chez moi, vous voulez un morceau de saucisson ? " Dit-il la bouche pleine, et les yeux ronds de curiosité.

Les Murmures Invisibles - Chapitre VIII

Le Saucisson Mystère

Chapitre I

Goetius rentra dans une pièce, bien déterminé à se retrouver enfin seul... Puis tomba en face d'un hobbit. Un hobbit à la tête ronde et aux grands yeux, attifé d'un pantalon brun, d'une tunique verte pâle à col roulé, d'un veston ocre et d'une large ceinture qui devait surplomber son nombril. Il était là, tranquillement en train de manger un saucisson coupé en petites rondelles, loin de sembler apeuré par son intrusion, lui souhaitant la bienvenue dans sa demeure et lui proposant même de se joindre à lui.

Tomber ainsi face à ce petit individu qui parasitait ces ruines de quelques breloques et meubles branlants, finit par le désespérer. Il le regarda brièvement, tourna sa tête vers le ciel en se demandant encore une fois pourquoi Zewen s'amusait à le torturer ainsi, soupira, fit silence quelques secondes en tentant de raisonner du mieux possible.

Pensant que le sinari pouvait avoir quelques informations, il ferma la porte en espérant que Sura n'ait pas entendu le petit être. Il était hors de question qu'un autre coup de pelle vienne complexifier encore plus la nébulosité de la situation dans laquelle il se trouvait.

Dans ces pensées, son regard s'arrêta un instant sur le saucisson que lui proposait la créature. Il se demandait encore comment il allait s'y prendre. Il était las de ces péripéties, il était fatigué de son combat, son humeur massacrante s'était transformé en un grand coup de pompe. C'était décidé, il allait en profiter pour se poser un petit peu et travailler le semi-homme. De toute façon, il n'avait pas l'air bien menaçant.

Il récupéra un siège et s'assit à la table du hobbit, attrapa quelques tranches de saucisson et en mangea une en silence en ne le quittant pas du regard et préparant sa réplique. Ayant avalé son dû, il finit par lui lancer calmement :
"Sinari, est-ce que vous connaissez un certain Aram ?"



Le Saucisson Mystère - Chapitre II

Quand Sura entendit la réponse de Goetius, elle vit un instant rouge, elle gonfla ses joues et souffla d’énervement. S’entendre dire qu’il aurait préféré la voir morte ne la choquait pas, puisqu’elle avait déjà été morte mais son indifférence feinte la vexait. Elle l’observa se dirigé vers une porte et s'engouffré dans la pièce après l’avoir ouverte. Elle entendit une petite voix fluette avant qu’il ne claque la porte derrière lui.

Par Phaistos !

Elle se surprit elle-même à invoquer le dieu de la mort, elle resta un instant perplexe et entra à son tour dans la pièce. Elle découvrit Goetius assis en train de manger devant un sinari. Celui-ci était châtain et grassouillet et dévisagea la sauvage d’un air curieux. Elle capta la phrase du moine qui demandait si le petit être connaissait Aram. A l’évocation du nom de sa victime, Sura eut un haut le cœur qu’elle réprima.

Et bien il est mort

Fit elle d’un ton acerbe et espérant qu’on en reparle plus. Elle jaugea l’intérieur dépouillé de la cabane seulement peuplé de bouteille et autre caisse en désordre. Une odeur d’humidité acre s’échappait des murs, noircit par la moisissure.

Vieillard tu ne tiens donc pas à la vie, que tu dévores des aliments d’un être qui pourrait être notre ennemi.

Elle jeta alors un œil haineux au sinari.

Comment sort-on de ce bouquin, parle !

Elle déplaça d’une manière chaloupé et orgueilleuse, passant derrière leur hôte.

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Sur le ton de la discussion, comme s'il parlait à un ami de longue date, le Sinari prit le temps d'avaler sa bouchée puis te répontit:

"Ah si, je connais bien Aram, il m'a demandé si j'avais une crème pour lui ! "

Cela dit, il se prit une autre tranche de saucisson et machonna tout doucement.

Et lorsque Sura entra dans la pièce, il lui sourit. Sourire qu'il perdit un petit moment, lorsque celle-ci annonça la mort de leur connaissance commune.

"Oh le pauvre ! Dit-il tout compatissant... "Et c'est arrivé comment ? "

Il n'y avait pas de doutes à avoir, le petit hobbit profitait de ses invités pour piquer une petite jasette.

Mais c'est une expresseion de surprise qui envahit le sinari lorsque Sura lui parla de livres !

"Non, non, vous vous trompez, ce village ne s'appelle pas Livre, mais plutôt Laisvivre ! Vous avez dû mal comprendre..... vous voulez un saucisson ? " Demanda-t-il à Sura.

Sur ce, il se reprit une autre tranche qu'il mangea avec aise sans ce soucier de la belle qui passait derrière lui.

Le Saucisson Mystère - Chapitre I

Le Saucisson Mystère

Chapitre II

Goetius eût la soudaine envie de se cogner la tête sur la table jusqu'à ce que mort s'en suive lorsqu'il vit Sura le suivre chez le sinari et ruiner ses effets en annonçant avec la subtilité d'un brok'nud la mort d'Aram, qu'il semblait connaître.

Décidément, le fanatique ne cessait pas d'être surpris par la bêtise sans fin de cette sauvage.

Encore, ils avaient de la chance. Le hobbit semblait plus curieux qu'affecté par la nouvelle ; leur relation ne devait pas être forcément très amicale. Toujours était-il que la question de la crème revint sur le tapis. La fameuse histoire qui s'était écrit devant ces yeux un peu plus tôt...

Après une recommandation que lui fit la barbare qu'il n'écouta même pas, il la vit se faufiler tranquillement derrière le petit bonhomme en lui sommant de parler. Le sinari, loin de paraître inquiet, répondit que le village n'était pas "Livre" mais "Laisvivre". Au fond, savoir le nom de ce village, même s'il était assez curieux, n'avait pas vraiment d'importance à l'heure actuelle.

Aussi l'insouciance de l'hobbit commençait à lui taper sur les nerfs. Lui qui était le roi de l'inspiration de la peur en Valorian, dans ce livre, aucune de ces tentatives de menace ou d'intimidation n'était prise au sérieux. C'était vexant.
Aussi pensa-t'il bon d'aller maintenant dans le sens de Sura. Cette créature parlerait ou mourrait, il n'y avait pas d'autres alternatives.

Il regarda Sura avec un regard pensif, comme pour lui dire de se calmer quelques secondes et de le suivre dans son entreprise. Encore fallait-il qu'elle le comprenne.

Il s'installa droit sur sa chaise, pris un air grave et lui dit de sa voix grave :
"Comment Aram est mort ? Tué par la demoiselle que vous avez derrière votre dos. Lui n'a pas eu la chance de pouvoir nous donner d'informations..."

Il fit une pause, le temps de le laisser prendre conscience de l'information quelques secondes et reprit :
"Si vous ne voulez pas connaître le même sort, je vous conseille vivement de dire tout ce que vous savez sur Aram, sur la crème qu'il cherchait et sur le village. La prochaine fois que vous ouvrirez la bouche, je veux que ce soit pour nous apprendre quelque chose que nous ne savions pas. Dans le cas contraire, vous pouvez dors et déjà considérer que ce saucisson était votre ultime repas. J'espère m'être bien fait comprendre. Maintenant, parlez. Je suis tout ouïe..."

Évidemment, c'était faux. La pauvre créature pouvait bien déballer jusqu'à ses tripes, la sentence était déjà établi...



Le Saucisson Mystère - Chapitre III

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Jet de dés intimidation du Sinari : Réussite

Les menaces de Goetius et l’attitude de Sura impressionnèrent tant le petit être qu’il en resta muet un petit moment fixant la porte sans arrêt jusqu’à ce qu’un coup de vent la ferma. Puis, il poussa un long soupir de soulagement et ouvrit enfin la bouche pour répondre aux questions qui lui étaient posés. Sa voix chevrotante ne laissait aucun doute, la peur l’habitait de l’extrémité du gros orteil jusqu’à la pointe des cheveux.

« Aram… Aram est venu me voir et il me demanda …qui se cachait… se cachait dans le village et qui détenait les secrets. J’ai dis la vérité. Pas moi, je lui ai dit.. Pas moi, mais le p’tit lutin.Tout le monde le cherche celui-là, il vole tout, il est malfaisant. Pis après, il m’a demandé où est la crème, alors je lui ai montré tout mes petits pots. Puis il est parti. »

Il reprit son souffle puis continua :

« J’ai tout dit ! »

La sueur dégoutant sur son front, il rajouta nerveusement :

« Mais ne me tuez pas… il est facile d’entrer chez moi, mais vous ne pourrez sortir vivant sans moi . »

Sur ce, il déglutit bruyamment, puis les mains tremblantes, il se prit une autre tranche de saucisson et mâchonna nerveusement.

Le Saucisson Mystère - Chapitre II

Le Saucisson Mystère

Chapitre III

Goetius eût la satisfaction de voir que ses menaces furent prises au sérieux. Le sinari, la voix tremblotante, lui raconta qu'Aram était venu à la recherche de sa crème et qu'il savait que quelqu'un détenant des "secrets" se cachait dans le village. Il se mit alors à parler d'un lutin voleur et malfaisant qui se serait attiré les foudres des autochtones.

Voilà qui était intéressant... Retrouver ce lutin serait la prochaine étape. Il espérait juste ne pas avoir à faire tout le tour les villageois dans cette entreprise...

Enfin, le hobbit termina en déclarant qu'ils ne pourraient sortir de son domicile sans lui, avant d'avaler une dernière tranche de saucisson. Il suspectait une pitoyable ruse pour prolonger sa pathétique petite vie, mais il se rappelait encore des étranges murmures qu'il avait entendu plus tôt. Cette histoire méritait quelques éclaircissements...

"Comment ça, on ne pourrait sortir vivant sans vous ? Nous venons de dehors et avons déjà éliminé la créature du fleuve. Quelle autre monstruosité pourrait nous tomber dessus et pourquoi ne s'en prendrait-elle pas à vous ?"



Le Saucisson Mystère - Chapitre IV

Encore une fois Sura tenta de prêter une oreille attentive à ce que disait le petit être, ses mains plaquée contre sa tête pour tenter de contrôler le tourni et l'horrible douleur qui martelait sa tête. Sous ce boucan dans sa pauvre petite cervelle, elle entendait en sourdine les paroles du pauvre avorton. Elle crut comprendre qu'il fallait craindre un lutin qui était la cause de bien du souci. Elle retint surtout le passage où il était question de crème, qu'il avait montré au vieux bouc maintenant décédé. La jeune fille douce était au plus profond d'elle-même, seule dominait la sauvage qui croyait qu'en extirpant sa rage, sa douleur, son mal cesserait.

Elle se leva doucement, tentant de conserver son équilibre et de camoufler sa faiblesse, s'approcha du sinari, et appuya sa poitrine contre le dos du sinari et lui dit à l'oreille quelques paroles assez fortes pour que Goetius l'entende.

Montre-nous ces crèmes que tu as montré à Aram !

Le moine précisa au petit morveux qu'ils avaient terrassés une bête plus féroce que lui, et la dame rajouta à son tour.

Mâche bien ton saucisson, ce sera sûrement le dernier

La seul pensée de tuer la rassurait et calmait cette douleur lancinante.