Serpent de Moura

Il y eut un instant d'immobilité durant lequel personne ne bougea. Evangelina ne savait pas trop quoi faire, la femme chat semblant ne pas la reconnaitre et les créatures aquatiques n'étant potentiellement pas sympathiques. Elle tourna autour de celle qui lui avait prêté son manteau et se lova contre ses pieds, tendrement, avant de la regarder de nouveau dans les yeux.

Les créatures inconnues quant à elles restaient immobiles, hochant à peine la tête lorsqu'il leur fut demandé si elles avaient vu... Evangelina. Et personne ne voulait la reconnaitre. Que pouvait-elle faire de plus sans parler ? Que devait-elle faire ?

(Tu as une idée ?)
(Laisse faire le temps.)
(Je ne suis pas sûre d'en avoir beaucoup, justement... S'ils me prennent pour une créature, ils risquent de m'attaquer !)
(Fais moi confiance... J'en sais assez pour t'aider, mais ta confiance est indispensable.)
(Je parle à une araignée bleue...)
(Je ne suis pas une araignée...)

Et soudain, il se passa quelque chose. Le serpent de Moura n'eut pas vraiment le temps de tout comprendre. La porte de l'auberge qu'elle avait franchi plutôt s'ouvrit, et plusieurs personnes en sortirent successivement. Elle n'eut pas vraiment le temps de toutes les identifier, surtout qu'au même moment, la femme chat trébucha sur sa queue. Evangelina eut le réflexe de la rattraper avant de se rappeler qu'elle n'avait plus de bras. Ses nageoires étaient inutiles pour retenir la chute. Cependant, quelque chose d'étrange eut lieu, un évènement inattendu.

La jolie chatte bipède fit un bond des plus surprenants, s'envolant dans les airs, haut et loin. Le serpent de Moura la suivit des yeux quelques instants, redoutant l'atterrissage. Mais elle ne put le voir, quelque chose l'obligeant à plonger la tête vers le sol. Elle sentit l'air au dessus de sa tête être bousculé par une arme à la fois lourde et molle. Essayant de contrôler au mieux son état de serpent, elle se mit à glisser sur le sol pour s'éloigner de son agresseur, avant de se retourner, hérissant la multitude de filaments qui parsemaient son corps.

Elle n'eut pas vraiment le temps d'examiner l'espèce de lutin qui l'avait agressée sans raison, un grand bruit d'éclaboussure se faisant entendre derrière elle. Evangelina tourna la tête et vit la femme chat dans l'eau, de l'autre côté de la rivière, se débattant alors qu'une des créatures aquatiques s'approchait d'elle.

(Hailindra !)

Il fallait qu'elle fasse quelque chose. La belle chatte bipède avait été gentille avec elle, elle ne pouvait pas la laisser comme ça. Savait-elle seulement nager ?

(Je crois que le temps est venu.)

Le serpent de Moura n'hésita pas un instant. Elle replongea sur le sol et s'élança vers la rivière. La vision en tant que serpent était étrange, à la fois très large et très limitée. Tous les repères qu'avait Evangelina n'étaient plus, mais d'autres apparaissaient. Elle sentait tout son corps glisser sur le sol, et c'était même plutôt agréable. Puis sa tête entra dans l'eau et tout changea.

C'était comme dans son rêve, c'était magique. Elle pouvait aller où elle voulait, nager était presque instinctif. Ses nageoires étaient d'une efficacité redoutable et ses yeux pouvaient rester continuellement ouverts. Le serpent de Moura mit quelques instants à se contrôler, à comprendre comment il fonctionnait, puis il s'élança aussi vite qu'il le pouvait.

C'était sublime. Evangelina sentait toutes les vibrations de l'eau, voyait peu mais percevait beaucoup. Elle nageait plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Son corps perçait l'eau sans faire de vague, comme s'il était l'eau, comme si celle-ci le laissait passer.

C'était grisant, très grisant. Elle aurait voulu faire ça longtemps, sans chercher de but, sans savoir où aller. Mais il y avait un but, il y avait Hailindra, et aussi trois créatures armées...

Brouillard

2 CSp5

Réaction du monstre à tête de grenouille suite à l'intervention d'Evangelina:

Jet de dés réaction pacifique: réussite

Jet de dés tentative d'Évangelina d'attraper Hailindra: Échec


Contrairement à ce qu'on aurait pu s'attendre, les trois monstres aquatiques n'attaquèrent aucunement ni Haillindra, et encore moins le serpent de Moura, comme s'il faisait partie lui aussi des habitants de ces eaux.

Par contre, cette première tentative de sauver Hailindra fut un échec. Ne maitrisant pas encore parfaitement son nouveau corps, Evangelina ne réussit pas à attraper la poupée.

Le gobelin godelureau s’en allait vers sa destinée. Fier et vaillant se pensait-il. Enfin, du moins tentait-il de le penser depuis que toutes ces mésaventures commençaient lentement à ressembler au récit d’une grande épopée de légendaires héros, de divins aventuriers. Son objectif était simple, et sa conduite dictée par la logique la plus… absurde jamais référencée sur tout le monde de Yuimen. Alors que ses amis avaient besoin d’aide, se noyaient ou affrontaient de pacifiques hommes-poissons, il s’en allait quérir l’entrée tant redoutée d’une bâtisse abandonnée. Ce n’était pas par couardise, par lâcheté, par égoïsme ou par je-m’en-foutisme. C’était juste par inconscience de ce qui se passait autour de lui.

Ce dont il fut rapidement conscient, ce fut qu’à la place de la porte crainte, il y en avait quatre. Ou quelque chose comme ça. Il n’avait jamais été bon en calcul. Ni en quoi que ce soit d’ailleurs. En tout cas, il y avait bien trop de portes, et lui n’avait pas assez d’ardeur pour affronter ce quadruple ennemi interposé sur son chemin.

Des portes… Le cauchemar de sa vie. Chaque vision d’un de ces belliqueux panneaux de bois lui rappelait la douleur cinglante lui ayant arraché un bout d’oreille, voilà quelques années. Et là, il la visualisa très bien, cette douleur. Il avait moins d’oreilles qu’il n’y avait de portes, et il craignait désormais pour toute autre partie de son anatomie.

Mais le cœur empli d’une mission plus forte que lui, il fut pris d’un élan d’inconscience. Et l’arme à la main, il chargea la porte la plus à gauche, prêt à la réduire en charpies. A coups de boulet piqué, il défoncerait cet ennemi implacable. Foi de gobelin.

Tout se passe vite, très vite, trop vite. Je ne comprends pas tout..et notre petit lutin non plus. Lui qui vient de lamentablement rater son attaque et de se retrouver nez contre terre. Il ne pige rien à rien. Il s'apprêtait à combattre vaillamment un étrange serpent géant qui en voulait et son amie Hailindra et là, il voit cette même amie tomber à l'eau. Puis il voit le Serpent la suivre. Il est persuadé que la créature en veut encore à son amie, il est persuadé que la bestiole veut encore lui faire du mal. Et il ne le supporte pas! Il a déjà échoué une fois! Et croyez moi, Luneoh n'aime pas échouer. Il va tout tenter!

C'est ainsi qu'en hurlant le nom de son amie poilue, Luneoh...saute dans l'eau. Mais, il y a un petit souci. Enfin non, un souci MAJEUR en fait! Luneoh ne...comment dire. Il na jamais appris à nager! Comme souvent il agit sans réfléchir! Quel abruti, il va sûrement mourir. Non, mais...Rah! J'espère que non! Il faut que quelqu'un le sauve, parce que si personne ne vient l'aider, c'est sûr et certain, ce petit imbécile va se noyer.

Mais pourquoi faut-il toujours qu'il agisse comme ça?! Allez, il ne nous reste plus qu'à croiser les doigts pour lui et prier Moura.

2 CSp6

Pour Tips:

La porte de gauche s'ouvrit suite aux assauts de petit gobelin naïf, cependant elle offrait un tout petit peu de résistance, comme si un obstacle rendait difficile son ouverture.

Une fois à l'intérieur dans cette modeste pièce :



Tips pourra voir ce petit hobbit :



Le hobbit est inconscient et il gît contre la porte qui encore tout d'un morceau, s'est refermée toute seule sans blesser Tips après son entrée. Le petit être grassouillet est certes inconscient, mais bien vivant car on peut voir son estomac bouger au rythme de ses respirations régulières.


Pour Luneoh, Evangelina et Hailindra

Jet de dés: comportement pacifique des monstres: Échec

Les monstres aquatiques ne s'occupèrent pas d'Evangelina, comme si elle faisait partie du peuple aquatique. Par contre, celui qui observait couler Haillindra se précipita soudainement sur elle, puis l'empoigna et l'emmena avec lui. La deuxième bête marine sauta sur le lutin, le ramassa de sa main libre et suivit son confrère. Le troisième monstre poursuivit son guêt, la tête toujours sortie de l'eau.

C'est ainsi que Hailindra et Luneoh traversèrent ce tunnel bien malgré eux

pour se retrouver de l'autre côté où ils purent enfin respirer. Les monstres les déposèrent abruptement sur une galette de roche qui fait à peine surface sur l'eau. La galette de roche fait aux environs de 3 mètres carrés et elle est trempée.

Tout en sautant au-dessus de l'eau, je me surprends à maudire intérieurement ces chaussons à oreilles de lapin. Je vois la rive se rapprocher, mais aussi, et en fait surtout, l'eau. Oui, l'eau où traînent les bestioles à tête de grenouille, l'eau où traînent des algues et des poissons... De l'eau quoi. Et à vrai dire, ce n'est pas nécessairement l'endroit le plus agréable où je pourrais arriver, je ne suis pas un poisson, ni un amphibien, je suis une poupée chat. Et les chats, ça craint l'eau... Forcément, parce qu'un chat dans l'eau, ça coule.

Puis arrive le moment fatidique, le "Plouf" capable de rameuter les bestioles à tête de crapaud jusqu'à moi. Le "Plouf" qui d'ailleurs ramène déjà une bestiole à tête de crapaud. Je me débats, pour tenter de remonter presque autant que pour m'éloigner de ce monstre qui n'avait pas l'air spécialement amical il y a quelques minutes. J'ai l'impression qu'il rigole de mes piteux efforts tandis que bouge tout ce que je peux. Peu à peu le vide se fait en moi. Je sais bien que je n'ai pas besoin d'air pour vivre, théoriquement du moins, mais ce n'est pas pour autant que je suis à mon aise dans cet élément liquide, loin de là.

Et loin de m'aider à me calmer, voilà le machin géant qui tente de m'attraper, ou de me dévorer, je n’en sais rien. Pendant quelques poussières de secondes, j'arrête de me débattre, en proie à une grande hésitation. S'il avait voulu me bouffer, le serpent d'eau aurait pu le faire à plusieurs reprises, mais ce n'est pas le cas, vu que je suis toujours en vie. Pour autant que j'en sache ce sont des bestioles hargneuses et agressives, cherchant à abattre le moindre intrus qui s'approcherait trop près. Sans compter qu'ils se déplacent en groupe... Hors, celui-là est bien seul et pas violent pour deux yus. Puis ses couleurs tournant vers le noir rouge au lieu du bleu sont pour le moins particulier, surtout avec le dos bleu. Soit ce n'est pas un spécimen classique qu'on trouve sur Yuimen, après tout, on est dans un livre; soit ce serpent n'est pas ce qu'il semble être.

Je suis toujours en train de réfléchir à cette question, oubliant totalement l'élément dans lequel je me retrouve, quand un nouveau plouf se fait entendre, mais plus petit, plus léger. C’est le déclencheur manifestement. La tronche de grenouille fonce sur moi, nettement plus adroit dans son élément que moi et m'agrippe par la crinière. Je hurle, je crie, je peste, je râle, mais rien n'y fait, il refuse de me lâcher. Est-ce une façon de traiter (ou de trainer d'ailleurs), une demoiselle ?

Et en plus, au lieu d'aller me jeter sur la rive, ce qui m'aurait permis de quitter son territoire, il m'emmène toujours plus profond, toujours plus loin, jusqu'à une cavité, un tunnel sous le lac. Je ne peux que m'émerveiller devant tant de couleurs et de beauté. Parce que finalement tout n'est pas noir ou bleu sous l'eau. Il y a des poissons jaunes, des coraux rouges... J'en oublie que j'y suis traînée, contre mon gré à l'origine, par les cheveux et par une créature dont je ne sais absolument rien.

Bientôt nous émergeons, hors de l'eau, où il y a de l'air et de l'oxygène... Nous sommes dans une grotte. Nous, oui, parce que l'origine du dernier plouf arrive avec moi. Et il ne s'agit pas d'un inconnu, mais d'un perdu : Luneoh ! Avec tout ce qui s'est passé dans cette maudite auberge, je l'avais complètement oublié. Nous nous retrouvons donc, trempés, dans ce qui semble être une grotte, sur une plaque de pierre émergée d'à peine quelques centimètres.

"Merci de m'avoir sorti de l'eau. Mais vous auriez pu me déposer sur la rive, tout simplement."

Cela dit, je me relève, ôte ma robe bleue et m'apprête à essorer un peu mes affaires avant de secouer mon poil pour en sortir un maximum d'eau.

Premier plongeon

Contrairement à ce qu'elle pensait, les créatures aquatiques l'ignorèrent totalement. En fait elles ignorèrent Hailindra aussi. Peut être n'étaient-elles pas agressives. Le serpent de Moura avait quelques difficultés à s'en convaincre, mais préféra se concentrer sur la femme chat qui coulait peu à peu.

La poupée brisée s'élança vers la possible future noyée. Cette dernière commença à se débattre.

(Il serait peut être temps qu'elle comprenne que je suis avec elle.)
(J'aimerai bien t'y voir.)

Nager était magnifique, Evangelina adorait cette sensation. Mais elle continua à se concentrer sur Hailindra, qui venait d'arrêter de s'agiter. Une lueur d'espoir ? Malheureusement, le serpent de moura ne parvint à attraper la femme chat pour la remonter à la surface, et, en même temps, elle entendit quelque chose tomber d'en l'eau derrière elle.

Enfin, elle le sentit plus qu'elle l'entendit. Tout son corps ressentait les vibrations, lui permettant de localiser la source précisément.

(J'adore ce corps !)
(Il peut t'être éternel, mais il vaudrait mieux ne pas en abuser.)

Evangelina ne répondit pas. Tout bougeait soudainement autours d'elle. Les créatures s'agitèrent et s'élancèrent, très agiles dans l'eau, maitrisant leur corps à la perfection. Étonnement, elles ignorèrent complètement le serpent de Moura. Par contre, Hailindra et une petite créature furent attrapées sans douceur et entrainées dans les profondeurs.

(Il va te falloir apprendre à te battre, à canaliser ta magie.)
(Je peux toujours l'utiliser sous cette forme ?)
(Ne te sous-estime pas. La puissance que tu possèdes est énorme.)

Elle réfléchit, essayant de trouver la meilleure solution. Les créatures aquatiques ne faisaient pas attention à elle, ce qui était un avantage indéniable. Elle pouvait tenter d'attaquer la créature encore immobile par surprise. Mais les autres lui sauteraient dessus dès leur retour. Non, il fallait qu'elle reste prudente, et qu'elle joue la diplomatie. Elle se contenta donc de s'enfoncer elle aussi dans les profondeurs colorées et merveilleuse de cette eau inconnue, suivant les deux créatures aquatiques sans les embêter, faisant onduler son corps sans effort.

Les deux captifs furent emmenés dans une sorte de tunnel de pierre sous l'eau, avant d'être remontés brusquement à la surface pour être "délicatement" posé sur une petite île. Evangelina tourna autours de cette excroissance rocheuse au milieu de l'eau avant de remonter à la surface.

Ils étaient dans une sorte de caverne à moitié remplie d'eau. Il y avait de l'air, la femme chat et la petite créature pourraient donc respirer. Cependant, ils n'avaient pas l'air vraiment très contents d'être coincés sur cette minuscule île.

(Il faut les sortir d'ici).
(Utilise ta magie.)
(Il est hors de question que j'affronte ces deux créatures en même temps.)
(Ai-je parlé de les affronter ? Ne pourrais-tu pas seulement leur faire peur ?)
(Je...)

Evangelina regarda les deux créatures qui venaient de déposer leurs captifs sur l'île. Elles attendaient, sans envie apparente de passer à l'action. Comment faire peur de telles créatures ? Elles pouvaient tout sentir, tout contrôler, tout voir dans ces eaux...

Soudain, elle eut une idée qui pourrait peut être les repousser, et dans le pire des cas pousser les deux captifs à être moins passifs.

(Juste une chose. Sous cette forme, ton corps est une arme.)
(Oui, j'avais cru sentir ça le long de mes nageoires.)

En effet, ce fluide qui coulait dans les filaments parsemant son corps, chaud et qu'elle sentait toxique. Il était sûrement efficace, mais elle ne pouvait tenter de l'utiliser sans vraiment savoir ce qu'il faisait.

(Je ne peux le dire.)
(Tu sais que tu es horripilante .. euh... Comment tu t'appelles ? )
(Ce n'est ni le moment, ni le lieu pour parler de ça.)
(...)

Le serpent de Moura se concentra. Il espérait que ça allait fonctionner, et que les deux captifs ne prendraient pas peur eux aussi. Evangelina remonta à la surface et regarda Hailindra alors qu'elle tentait de sécher ses vêtements. Une nouvelle fois elle plongea son regard dans le sien, ce regard noir si caractéristique, puis hocha une fois la tête, avant de replonger.

Puis elle se stabilisa, avant d'entrer en elle, et de creuser, de faire comme elle commençait à le savoir, d'aller chercher sa magie dans les profondeurs de son âme. Elle l'appela, et la sentit peu à peu envahir son corps, chaque filament qui parcourait sa peau, chaque écaille la recouvrant, chaque cellule la composant. Puis elle rouvrit les yeux. Ces yeux qui lui permettaient de voir, de comprendre son environnement, de savoir ce qu'était le danger...

Ces yeux, sans qui elle était complètement perdue. Et si c'était le cas pour elle, ça l'était sûrement pour les deux créatures aussi.

(Tu veux leurs crever les yeux ?)
(Non, juste leur faire peur.)
(Comment ?)
(Si j'en crois la couleur de mes yeux, ma magie peut être noire.)
(Ce n'est pas une mauvaise idée, mais... tu es sûre d'y parvenir ?)
(Tu as une autre solution pour les effrayer ?)
(Ok, alors je vais t'aider.)

Evangelina se concentra, essayant de contrôler sa magie dans chaque recoin de son corps. Elle sentait l'effort que cela représentait, mais si cela, fonctionnait... Elle préféra ne pas anticiper sa réussite et se concentra plus profondément. Peu à peu elle tenta d'uniformiser la magie sur sa peau, de sorte qu'elle soit égale partout. Elle avait du mal, mais elle sentait qu'elle pouvait le faire.

La voix l'encourageait, lui donnait des conseils d'une voix douce et ferme. Cela l'aidait plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle sentait sa peau hypersensible, prête à exploser à la moindre caresse. Sa magie réagissait aux moindres vibrations, et soudain, le serpent de Moura se sentit prêt.

Elle relâcha complètement sa magie, sans privilégier une ou l'autre zone. Elle la libéra toute d'un coup, uniformément, puis ouvrit les yeux. Tout était trouble autours d'elle, comme si un nuage noir et fin l'entourait. Elle resta concentrée, contrôlant l'évolution de sa magie pour qu'elle reste autours d'elle, sans s'éloigner et sans se dissiper.

Puis elle tourna son regard vers les deux créatures, espérant qu'elles allaient avoir peur. Toutes les créatures ont peur du noir, normalement... Peut être qu'Hailindra réagirait elle aussi. Evangelina essaya d'intensifier ce nuage, de le rendre le plus opaque, le plus mouvant possible.

(Tu es invisble de l'extérieur. On dirait... Un gros nuage noir.)
(Parfait. Mais... Comment peux-tu le savoir ?)
(Je t'expliquerai plus tard.)

La poupée soupira intérieurement, puis s'élança vers les créatures. Elle ne voulait pas les affronter, seulement les effrayer. Un nuage noir, mouvant, sans réelle consistance ne peut qu'être effrayant. Enfin, elle l'espérait... De toutes façons, elle ne pourrait tenir très longtemps en contrôlant ainsi sa magie, elle manquait cruellement d'entrainement...

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*** Tentative d'apprentissage du sort évolutif Voiles de ténèbres ***

Tout se passa très vite. Trop vite pour le pauvre nain roux, totalement dépassé ...

Achevant sa charge, le lutin tenta d'attaquer la répugnante anguille géante à l'aide de sa grosse chaussette lestée. Mais il ne frappa que le vide, et la créature se contorsionna curieusement, se repliant sur elle-même.
Azric crut un instant qu'elle allait bondir sur l'être minuscule qui osait s'en prendre à elle. Mais, bien au contraire, elle replongea en direction du lac, disparaissant sous sa surface dans une éclaboussure d'eau. Elle avait peut-être eu peur ? C'était peu probable ...

( Parfait, par Meno ! ) Se dit le nain roux en voyant ainsi le petit lutin, seul et l'air perdu.

Azric raffermit la prise sur sa hache et fit un pas dans sa direction, avec la ferme intention de s'en saisir et de l'interroger sur la façon de sortir de cette histoire maudite.
Mais, avant même qu'il n'ait pu l'atteindre, le lutin malfaisant se jeta à l'eau. Est-ce qu'il fuyait ? Il ne l'avait même pas vu ... Voulait-il mettre fin à ses jours ? Tenait-il tant à affronter cette écœurante anguille ? Toujours fut-il que sa maigre silhouette colorée n'alla pas bien loin, se débattant et éclaboussant les alentours, jusqu'à ce qu'un des monstres à tête de grenouille ne s'approche, ne s'empare de lui et ne l'entraine dans les profondeurs du lac.

« NON ! Non de non ! Nom d'un foutu champignon, c'est trop con ! » S'écria le nain en accourant inutilement jusqu'au bord de l'étendue d'eau. La déception d'avoir échoué si prés du but l’enragea et manqua de lui faire commettre quelque chose de stupide et de dangereux.
Il s'apprêtait à se jeter également à l'eau lorsque la vue des monstres semi-batraciens s'imposa à lui, tout comme le souvenir de sa précédente traversée de la rivière, et la peur de l'eau refit surface.

Jurant et grommelant dans sa barbe, il jugea plus sage de s'éloigner de l'eau. D'autant que l'un des deux monstres restants venait de disparaitre dans les eaux troubles du lac. Il pouvait ressurgir n'importe où ... et ce n'était pas pour rassurer le nain.
Azric se mit donc à reculer prudemment, mais avec hâte, tout en scrutant les alentours à la recherche de quelque chose capable de l'aider. Son regard s'attarda sur la grande battisse en ruine.

( Une maison en ruines ? ... Pardi, ça doit être celle dont parlaient Sura et le vieux psychopathe dans cette maudite taverne ! Ah ça oui ... Songeait le courtaud en farfouillant dans sa mémoire. Qu'est-ce qu'ils disaient déjà ? ... Ah oui ! Qu'elle renfermait un hobbit qui collectionnait les crèmes ! )

Ce n'était pas grand chose ... Mais c'était toujours ça ! Azric espérait d'ailleurs que ce semi-homme aurait une solution ou une quelconque aide pour son sérieux souci de lutin ... C'est donc en s'en approchant - sans vraiment quitter des yeux la tête de grenouille à moitié immergée qui ne cessait de le fixer - qu'Azric put découvrir dans son entier ce fameux bâtiment en ruine.

Constitué d'épais murs de briques grises, le toit lui manquait, simplement composé de quelques poutres de bois. Cependant, il semblait moins en ruines qu'inachevé. Mais le plus étrange restait à venir. En effet, à sa base, et situées sur le même mur, se dressaient quatre portes de bois. D'apparence identiques, elles étaient disposées l'une à côté de l'autre, seulement espacées de quelques mètres.
De plus, devant l'une d'elles - celle la plus à gauche pour être précis - se tenait le gobelin. Toujours ce même foutu gobelin !

Armé de son habituel fléau d'arme, le sekteg était affairé à s'acharner sur l'une des portes, la réduisant à l'état de débris. Pour une raclure plus petite que lui, cet être verdâtre savait plutôt bien se servir de son arme, aussi lourde soit-elle.
Mais Azric refusa de s'abaisser, et encore moins de collaborer avec un individu de cette race détestable qu'étaient les gobelins. Il franchit donc rapidement les derniers mètres qui le séparait de la porte de droite, et posa la main sur la poignée pour l'ouvrir et y entrer.

2 CSp7

Pour Azric


Lorsque tu entras dans la batisse, tu pénétras dans une pièce à celle-ci, :



En fait, tu n'y vis aucune âme qui vive, comme si cette pièce avait été désertée depuis belle lurette.

La porte grinça soudainement comme si elle allait se refermer.

((( A noter que contrairement à l'image, il n'y a aucune bouteile, les tablettes et les meubles sont bien là mais vide.. et pour les armoires, il te faut les ouvrir pour savoir )

Vide. Mises à part une poignée de meubles et une petite table en bois, l'ensemble de la pièce qui se dévoila à Azric était intégralement vide et sans intérêt. Des murs de pierres grises, aucune ouverture sur l’extérieur, ... il y régnait une ambiance froide et dérangeante.
Mais le nain s'avança tout de même, avec la ferme intention d'ouvrir les quelques armoires présentes et d'en fouiller le contenu. Il ne comptait pas faire demi-tour, surtout avec le misérable gobelin qui rôdait à l’extérieur.

Cependant, à peine avait-il posé le pied sur ce sol glacial de pierre unie, qu'un grincement sinistre retentit dans son dos. La porte, cela ne faisait aucun doute : par un quelconque procédé magique, elle s'apprêtait à se refermer !

( Par Thor ! Non de non ! ... ) Se mit à paniquer le courtaud en se rendant compte de ce qui allait se passer.

Puis, ne voyant aucune autre issue et craignant de rester enfermer dans cette salle vide pour le restant de ses jours, il s'élança en arrière, bien décidé à sortir de cet endroit maudit, gobelin ou pas.

2 CSp8

Pour Azric

Jet de dés sortir à temps: Réussite

Les réflexes du nain furent profitables pour le nain qui put sortir à temps avant que le porte ne se referme.

Il se retrouva donc une fois de plus à l'extérieur de la bâtisse, quatre portes devant lui.

Fier de son arme, et de son courage illusoire, le petit gobelin n’eut guère de difficulté à abattre le dangereux obstacle. Encore bien qu’au lieu de la détruire, c’est l’ouvrir qu’il fit. Surpris de cet état de fait, puisque ça n’était en rien son intention originale, il passa par automatisme le pas de la porte, sans même y penser… Et se retrouva de l’autre côté.

La pièce dans laquelle il venait d’entrer ne reflétait pas le moindre intérêt pour lui. Sombre, dure, elle était sobrement décorée, et surtout par des objets pratiques. Tables, chaises, armoires, établis. Rien de bien transcendant. Encore que plus luxueux que la tente de peaux qu’il occupait dans son campement de tribu. Au sol, un être de la même taille que lui, mais bien plus grassouillet et dodu, ronflait de tout son être, dans l’inconscience d’un sommeil bienheureux. Ou assommé.

Peu importait à Tips, au final, l’identité de cet être au gros ventre bien rempli. Car la porte terrible s’était refermée derrière lui, sitôt qu’il était entré. Outré, il se retourna vers l’obstacle rebutant et, armé de sa masse terrible, frappa sur le panneau de bois pour le défoncer pour de bon, cette fois. Son combat n’était pas terminé, et ne le serait pas tant que cette porte pourrait fermer la pièce… Foi de gobelin. Peu importait si le tapage réveillait ou non le petit être aux pieds poilus.

2 CSp9

Pour Tips

Jet de dés démolition de la porte: Réussite

Jet de dés réveil du hobbit: Échec

La porte qui semblait très solide au départ finit par céder aux assauts du gobelin, elle sortit de ses gonds et les deux morceaux tombèrent sur le sol.

Par contre tout ce raffût ne réveilla en rien le petit hobbit.

2 CSp10

Pour Luneoh, Evangelina et Hailindra

Luneoh qui semblait lunatique sentit soudainement le sommeil l'envahir

Ayant laissé le lutin et la poupée sur le galet, les créatures à tête de grenouilles ne comprenant pas les paroles de la poupée, étaient sur le point de partir lorsqu'ils virent le gros nuage noir. Après quelques secondes d'hésitation, ils reprirent leur chemin et se postèrent un peu plus loin à l'entrée du tunnel.

Dans un claquement sourd, la grosse porte de bois se referma juste dans le dos d'Azric, à son grand soulagement. Ses réflexes et ses sens affûtés lui avaient permis de se tirer de ce piège, mais il était toujours intrigué par sa nature et son fonctionnement.

Il n'y avait personne aux alentours susceptible d'avoir refermé la porte derrière-lui, et ce n'était certainement pas un mauvais coup du vent ... Non, il s'agissait forcement de quelque chose de magique. Mais quoi ?
Bien malgré lui, Azric repensa péniblement au village sur pilotis, avec ses mystérieux oiseaux et leur comportement étrange ... Tout ces casses-tête commençaient serieusement à l’agacer !

Pourtant, il ne comptait pas en rester là ! Toujours aussi obstiné, Azric se retourna et tenta à nouveau d'ouvrir la porte qu'il venait d'emprunter, quelques instants plus tôt.
Il n'avait aucune idée de ce qui allait se passer : après tout, cet endroit semblait déborder de magie ... Mais il voulait en avoir le cœur net !

Il nota au passage que le trou dans la porte du gobelin s'était largement agrandit, et que celui-ci avait disparu. Probablement était-il entré dans sa propre salle.