Kenrag était exténué. Aztai l'était aussi, mais il resta debout contrairement à son compagnon.
-Savez-vous d'où vient cette créature? Demanda-t-il.
-Aucune idée. Mais comme nous l'avons dit, il est venu un jour et à massacré plusieurs des nôtres avant de repartir...
-Où ça? Jusqu'où est-il venu vous trouver?
-Pas loin de Lùinwë.
-Nous savons qu'il est le mélange bâtard d'un garzok et d'un troll.
Un silence s'en suivit cette déclaration.
-Il n'est pas venu par hasard chez vous? Soupçonna le fauve.
Pourquoi cette créature ce serait-elle attaquée à ces gens? Et aussi loin, derrière la forêt de Cuilnen.
-En effet, répondit l'archer.
Il jeta un bref regard à son acolyte qui le foudroya des yeux, comme pour le réduire au silence.
-C'est assez dur comme cela, n'en parlons plus, cingla l'autre.
-Je ne crois pas, répliqua le woran, d'un air menaçant. Moi et mon compagnon avons mis nos vies en jeu pour vous. La vérité est une récompense que je trouve déjà très méritée.
Se redressant de toute sa hauteur, le fauve plongea son regard dans celui de l'épéiste.
-Par Meno, je te somme de nous raconter, homme!
La fatigue rendait Aztai agressif, mais il ne décelait pas que de l'amitié dans l'attitude des deux soldats. S'il fallait défendre une fois de plus sa vie, le félin répondrait encore présent, et même si leur foi envers le dieu du feu semblait être leur seul point commun.
-Hé bien, commença l'archer, nous avons par mégarde attiré l'attention d'un soldat mauvais sur nous. Un homme d'une rare barbarie.
Cette description rappelait trop bien quelqu'un au woran neige...
-Comment?
-Pendant un voyage alors que nous traversions les terres de Darhàm. Nous étions sept compagnons.
-Il y a longtemps?
-Environ un mois... On a tenté de nous enlever, de nous trainer de force on ne savait où. Une garnison de brutes est tombée sur nous, et trois de nos amis on été tué durant la fuite. Malheureusement, on a été suivit, et arrivé dans notre minuscule village, le chef de la garnison à lâcher ce démons sur nous. Pour le repousser nous avons dû quitter nos terres, histoire d'attirer son attention ailleurs.
-Donc c'est lui qui vous traquait...
-Oui et non, admit l'archer.
-Nous l'avons retrouvé, nous nous sommes battus, et vous voilà. Cela nous a pris plusieurs semaines pour le retrouver.
-Cet homme, le chef, à quoi ressemblait-il?
-Environ votre taille, barbu.
Aztai savait la suite...
-Un crâne entièrement tatoué, conclut l'autre.
-Maverick... fulmina le woran. Il jeta un regard à Kenrag qui suivait la scène des yeux. Il m'a capturé, confessa Aztai. Je me suis échappé il y a quelques jours, avant de rencontrer ce garzok, qui est devenu mon allié.
Les deux soldats hochèrent la tête d'un air grave.
-Vous êtes chanceux de ne pas être tombé entre ses griffes, confessa Aztai, des mauvais souvenirs ressurgissant dans son esprit. Je vous souhaite un bon retour chez vous.
Peu engageant à rester avec ces hommes, Aztai se retourna, allant rejoindre son compagnon.
-Adieu, lança l'épéiste dans son dos. Et merci...
Ces derniers mots avaient été prononcés d'une manière étrange. La voix de l'homme n'avait plus cette once d'épuisement, et de redevance... Ignorant ce détail, le fauve et le Demi-Sang se remirent en route, mais bientôt un phénomène étrange se produisit. Un sifflement, suivit d'un fin courant d'air frisa l'oreille d'Aztai... Quelques mètres devant lui, un flèche était fichée dans le sol. Faisant volte-face, le félin dégaina son épée courte.
-Tu vas gentiment revenir ici, vilaine bestiole, ricana l'archer, l'arc toujours au bout du bras.
-Tu croyais aller aussi loin? Si l'attaque de mes soldats dans la prison de Darkhàm a heurté ta misérable chance, tu va mourir aujourd'hui! Cria l'épéiste, lame au clair.
-Qu'est-ce que... c'est un coup monté, fit Aztai éberlué.
Comment ces hommes avaient-ils pu faire face au monstre rien que pour piéger Aztai? Le soldat semblait lire ses pensées.
-Vois-tu, continua-t-il d'un air triomphant, il fallait du culot et de l'imagination pour ficeler une telle toile. Sacrifier cette oeuvre (il désigna le cadavre du garzok) valait la peine! Tu te demandes comme nous aurions fait si tu n'était pas héroïquement venu nous sauver? C'est simple, je m'en serait chargé...
Il leva la paume de sa main, distinctement. Soudain, une boule de glace aux mille piques en jaillit.
-Ton ami n'est pas seul à user de la magie, ricana-t-il. La foudre contre la glace, mais qui gagnera? Lança-t-il d'un air faussement peureux. Allez, sale bête, j'ai vu tes exploits dans l'arène du camp, mais tu ressors perdant aujourd'hui!
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Dernière édition par Aztai le Mar 16 Aoû 2011 00:55, édité 1 fois.
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