Au bout d'un long voyage, j'arrivai enfin à terme. Ceci dit, le voyage fut long mais agréable. Rien ne vint perturber mon périple, et la route était toutes tracée. J'étais à un petit kilomètre de Darhàm, la cité noir. Non loin, j'apercevais de la fumé, surement venant d'un campement. La ville était quand même bien plus loin que ça. Mon instant me poussa à être attentif, un campement ne signifiait pas forcément une présence amical. Accroupi, tenant fermement mon arc dans ma main, j'approchais du lieu, en faisant le moins de bruit possible. Seul le son des feuilles mortes que j'écrasais aurait pu révéler ma position. Ces mesures étaient nécessaire, étant donné l'attaque que j'avais subis quelques jours auparavant. Enfin, je l'avais subis, mais aussi provoqué.
Mon souffle était court, accélérer, en adéquation parfaite avec les battements de mon cœur. La pression était énorme, alors que peut-être, le camp était celui d'une petite famille bien sage. J'accélérais mes mouvements quand brusquement, une flèche vint passer à quelques centimètres à peine de mon visage, se heurtant à un arbre. Je me tournai alors vivement pour voir mon agresseur, et je n'eut le temps que d'apercevoir une cape courte de couleur noir.
Visiblement, je n'étais pas le seul adepte du combat à distance. Mais pourquoi ? Pourquoi si près du but, je me ferai attaquer par quelqu'un ? Mon rythme cardiaque s'accéléra encore plus, ce que je ne croyais pas possible. Je sautai alors expressément derrière un arbre, celui-là même qui avait logé le projectile lancé à mon encontre une seconde avant.
"Qui est là ?!"
J'avais décidé de faire tout mon possible pour éviter l'affrontement. Peut-être, la communication, qui pourtant n'était pas mon fort me sauverait la vie ce coup-ci. Bien que je pensais guère cet archer capable de me vaincre. Au mieux, de me blesser. Mais cette certitude fut ébranler lorsque je vis une seconde flèche venir se planter dans ce même tronc, consumée par un feu brulant, s'enfonçant de plus en plus dans le bois, jusqu'à le transpercer et passer de l'autre côté. Je dû ma survis qu'à un grand réflexe qui me permis d'esquiver cette dernière. Décidément, je ne pouvais éviter le combat.
Je décidai de m'éloigner de la zone de combat. Étant archer avant tout, la distance était mon alliée. Mais apparemment, elle l'était aussi pour lui. Pour gagner ce combat, il me faudrait alors faire preuve de pragmatisme avant tout, et d'intelligence. Si je ne réfléchissais pas, je mourrai à coup sûr. Je lançai alors une, deux, trois flèches dans trois directions différentes, pour l'obliger à bouger pour en esquiver au moins une. Mais je ne pus localiser sa position comme cela. Il n'y avait aucun bruit, aucune feuille remuée, aucun signe de son emplacement. Sans que je m'en aperçoive, une autre flèche fut tirée. Encore une fois, je fus sauvé par mes réflexes, et je me baissai maladroitement, laissant passer le projectile enflammé au dessus de moi. Un coup de chance. Ce coup planté dans le sol me donna une idée approximative de l'endroit où se trouvait son lanceur. L'angle qu'avait prit la flèche donnait un bon aperçu de la direction qu'elle avait prise. Je me cachai alors derrière un autre arbre, cette fois si bien plus large, et je supposai que ses flèches ne pourraient pas le pénétrer celui-là. Si mes suppositions s'avéraient être exactes, il devait se trouver vers le Nord, exactement en face de moi. La distance par contre, m'étais complètement inconnue. Sa maitrise de l'arc et ses jets de flammes montraient son haut niveau de combat. C'était le pire adversaire sur lequel j'aurais pus me trouver. Il maniait les armes à distance, mais avec beaucoup plus d'aisance que moi. Sans parler de sa magie qu'il serait surement en mesure d'utiliser au corps à corps. Il était donc exclu de tenter une attaque proche, même si j'arrivais à déjouer ses flèches. Une fois de plus je t'entais un jet de flèches, d'abord proche, ensuite un peu plus loin, puis bien plus loin. Le plus important était de réussir à connaitre sa position. Mais aucun ne le fit bouger. Ce combat serait soit très long, soit très court. Ce qui signifierait sans doute mon décès.
Je réfléchissais à une stratégie. Le mieux était de connaitre ses capacités, ses points forts et ses points faibles, et les miens. Dans ce cas de figure je serais sûr de gagner. Mais tout ces paramètres m'étaient encore inconnues. Je vis arriver une autre flèche embrasée, passant tout près de moi. J'étais protégé derrière l'arbre, mais elle n'était pas passé loin. Je passais alors de l'autre côté, cherchant d'où venait le tir. C'est à ce moment que j'eus commis une erreur. Un deuxième projectile fonçait droit sur moi, atterrissant sur ma jambe, arrachant un bon morceau de chair au passage et vint finir sa course tout près du premier. Je me remis tant bien que mal derrière ma protection et regarda ma plaie. Mes nerfs et mes muscles n'étaient pas touchés, mais la chair de mon mollet était dans un sale état. Heureusement pour moi, le fait que la flèche soit enflammée empêchait toute infection et avait aussi cautérisé la blessure.
J'avais en moi un sentiment que je n'avais pas l'habitude d'avoir, loin des grands dangers dans ma forêt tranquille, la peur. J'étais angoissé, apeuré, et le désespoir commençait à prendre le pas sur l'espoir et la confiance. Au dessus de moi, le ciel s'assombrissait comme pour signifier un avenir proche plus noir, plus sombre. Le glas de la victoire sonnait en moi. J'avais réussi. Je pensais devoir tenir bien plus longtemps avant que la nuit tombe, et je fut surpris. Mais il restait encore un problème. Si mon ennemi était assez intelligent, mon plan ne fonctionnerait pas, et ce serait surement la fin. Lui, connaissait ma position. Un avantage certain, qui serait décuplé dans la pénombre.
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