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 Sujet du message: Trajet aérien depuis un continent vers Nyr 'tel Ermansi
MessagePosté: Ven 8 Jan 2010 15:59 
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Trajet aérien depuis un continent vers Nyr 'tel Ermansi


Grand aynore dirigé par les Ermansis (et non les Sindels)


Trajet pour Lothindil 6h (Nyr étant au-dessus de Lebher).


(On rappelle que Nyr n'est accessible que sous certaines conditions particulières)

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
Pour toute question: Service d'aide
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 Sujet du message: Re: Trajet aérien Tahelta et Nyr 'tel Ermansi
MessagePosté: Ven 8 Jan 2010 18:00 
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Nous faisions une entrée remarquée bien plus que remarquable avec mon père. En effet, traînée par lui, je m'effondre en me prenant les pieds dans sa cape, chutant lourdement sur lui qui roule à l'intérieur de la cale dans un fou-rire relativement incontrôlable. L'aynore commence à vibrer, les Ermansis comme les Sindeldi semblent être à cran en matière de temps quand il s'agit de transport aérien et nous l'avons déjà fait attendre au moins deux minutes de trop.

Nous nous relevons, plaisantant avec Anouar sur notre arrivée mouvementée dans la machine. Rapidement, nous montons à l'entrepont avant de se mettre à la recherche d'un Ermansi d'accueil qui pourrait nous indiquer un coin où on pourrait parler à l'abri des oreilles indiscrètes. Nous finissons par en trouver un, il n'est guère différent de tous les autres Ermansi, cheveux roux, yeux jaune doré. Son costume en revanche est assez différent de ceux gris-bleu de la compagnie air-gris. En-dessous de son pertuis émeraude bordée d'or, il porte un surcot d'un vert plus pâle bordé d'or lui aussi. Il faut reconnaître que ces uniformes ont une certaine forme de classe malgré tout.

Nous traversons moult couloirs de bois et de fer, éclairés par les tubes de lumière électrique qui donne une couleur dorée, renforçant le teint de notre guide. Il finit par nous installer dans un petit local, avec vue sur le ciel, bordé de banquettes avec une table au milieu.
"On dirait une cellule du temple de Yuimen"
"Ca ne vous convient pas?"
"Si, parfaitement, ne vous inquiétez pas pour nous..."
"Par contre, si vous pouviez nous apportez deux repas, ainsi qu'une cruche d'eau, nous vous serions reconnaissant."
"Et une jatte de lait pour votre animal?"
J'éclate alors de rire en refusant l'offre de l'Ermansi qui ne semble pas comprendre ce qu'il y a de drôle là-dedans.

Nous lui laissons le temps de s'écarter avant de s'installer, défaisant capes, besaces et armes. Mon père tire alors de sa sacoche un paquet bien ficelé qu'il dépose devant moi.
"Yuimen m'a demandé de te transmettre ce paquet, il a dit que ça pourrait t'être utile."
Sans attendre, je déballe le colis, songeant un peu à un second cadeau de Noël.
(Ca compense ceux que j'ai pas reçus dans mes escapades.)
(Tu ne crois pas si bien dire.)
A l'intérieur des feuilles vertes, je trouve une boule plus grosse que la taille d'un poing que je laisse de coté. Une grosse bourse d'argent se trouve à coté de mon paquet cadeau, des yus seront toujours utiles pour ma vie. J'espère trouver à Tahelta de nouveaux sorts pour compléter la gamme des miens et ainsi augmenter ma puissance. Ensuite, il y a une besace nouvelle qui remplacera avantageusement la mienne, étant non seulement plus solide, mais aussi plus grande. J'y trouve aussi un carquois tout neuf avec un lot de flèches longues à l'empennage vert, couleur qui me sied particulièrement. Mélangé à tout cela, un parchemin que mon père se hâte de prendre et de me lire à voix haute :
"La boule de cristal est une boule de communication. En pensant à moi, vous pourrez me joindre quand vous le désirerez. Dans la bourse se trouve une petite gemme précieuse, j'y ai mis une partie de ma magie, scellée sur un équipement, elle lui transmettra. Pour les flèches et les yus, ce sont de simples flèches et yus, mais à quel point utile dans le monde."

"Pratique, ça pourrait me servir tout ça..."
"J'en ai déjà eu un de cristal de communication comme celui-là." dis mon père en jouant avec le mien pendant que je range les sous, et que je transvase toutes mes affaires dans mon nouveau sac.
"Je me souviens, en effet. Mais le tien il communiquait pas avec un Dieu."
"Tu as raison, il n'était lié qu'à la Reine de Tahelta..."
"C'est elle qui t'a prévenu?"
Mon père rit alors devant mon regard de plus en plus interrogateur... et moi qui pensait connaître mon vieux paternel.
"Oh non, la Reine m'a oublié dès que je suis passée dans le sanctuaire et j'ai été gentil au point rendre le globe."
"Attends, je ne comprends pas tout là..."
"On est pas là pour parler de moi de toute façon. On a pas mal de choses à voir avant d'atterrir."
"J'aimerais mieux dormir avant, enfin après le repas."
"Tu pourras dormir bien après, les affaires d'abord. Je préfère que tu n'aies pas assez dormi, plutôt que tu ne sois pas au courant avant qu'on arrive."
"Si tu y tiens." lâché-je dans un soupir désabusé.
(Tu deviens trop sage, tu m'étonnes...)
(Moi aussi, je m'étonne, mais je suis trop fatiguée pour débattre.)
Mon père sort alors un tube de cuir duquel il extrait un grand parchemin qu'il étale devant moi. Manifestement il s'agit d'une grande carte, mais celle d'un lieu que je ne connais pas.

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 Sujet du message: Re: Trajet aérien entre Tahelta et Nyr 'tel Ermansi
MessagePosté: Mar 12 Jan 2010 01:02 
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"C'est la carte de la partie Sud de Sor-Tini..."
"Sor-Tini?"
"Héramë, range ça, quelqu'un arrive!"

Mon père range aussi rapidement qu'il l'a sorti la carte étalée sous mes yeux médusés. Il ne s'en faut que de quelques secondes que notre invité surprise la découvre. Dans un premier temps, je songeais à l'Ermansi qui nous apportait notre repas, mais un brusque virement de l'aynore me fait dire qu'il n'en ait rien.

"Vous êtes bien des guerriers de Yuimen?"
"Euh, oui..."
"Prenez vos équipements et venez avec moi, tout de suite!"
"Pourquoi?"
"Si vous voulez arriver en vie à Tahelta, ça serait préférables pour tout le monde!"
De la manière avec laquelle il le dit, je m'attendrais presque à ce qu'il sorte une arbalète de poignet et qu'il la tende vers nous... Mais il n'en est rien.
(Regardez par la fenêtre!)

L'appareil fait une nouvelle embardée et à ce moment-là apparaît une créature écailleuse munie d'ailes de chauve-souris n'ayant manifestement rien d'aimable et qui, en apparence, semble même vouloir nous attaquer.

"C'était quoi ça?"
"Ce qui menace votre vie et celle de tout le personnel ici!"
"Je pensais que les Ermansi avaient prévu des mages de défense sur leurs aynores!"
"Mais c'est le cas, mais un peu d'aide ne sera pas de trop!"
"Nous vous suivons!"

Je prends mon épée, mon arc, mon bâton et mon nouveau carquois avant d'enfiler ma cape et de rejoindre mon père, prêt à toute éventualité lui aussi. Anouar vient se loger dans ma capuche tandis que nous courrons à travers les couloirs en direction du pont supérieur. Les portes et les escaliers défilent avant que nous ayons atteint le lieu même du combat.

La situation n'est pas catastrophique, mais pas brillante pour autant. Sur les dix magiciens de garde de l'aynore, quatre sont au sol, quatre blessés relativement gravement sont encore debout et seulement deux semblent intacts. Une forme de bouclier magique semble protéger tout ce petit monde.
Quant à notre adversaire, il tourne autour de l'engin volant et n'a rien de rassurant, encore un peu moins que derrière la fenêtre d'ailleurs. Ses écailles sont bleutées, sa bouche pointue, sa corne sur le nez le rendent encore moins agréable à regarder.

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 Sujet du message: Re: Trajet aérien entre Tahelta et Nyr 'tel Ermansi
MessagePosté: Mar 12 Jan 2010 01:06 
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"Trouvez-nous des plantes vertes!"
"Tu comptes faire quoi?"
"Me faire un bouclier et attaquer. Et vous, ne restez pas planter là et trouvez-moi des plantes vertes, tout de suite!"
"Euh, oui madame... N'importe quelle plante?"
"Idéalement encore vivante. Sinon je ferais avec n'importe quoi comme plante, y compris de la salade si elle a ses racines!"
"Tu sais faire ça?" me demande mon père étonné.
"Je sais le faire avec du bois avec un fluide! Mais on a pas le temps de discuter!" réponds-je en songeant à la planche qui m’a servi de bateau y a longtemps entre Nirtim et l’Imiftil
L'elfe doré déguerpit sans doute pour trouver ma commande. Soudain, ma peau se grise sans que je n'ai rien fait, en voyant le clin d'oeil de mon père, il y est pour quelque chose, il est temps d'avancer.

Nous rampons vers le magicien debout le plus proche, il est dans un état relativement correct et son corps est imbibé de fluide. Je regrette de ne pas avoir eu le temps d'absorber la capsule à énergie magique de Yuimen durant un bref instant mais je suis interrompue par un survol de proche de la bestiole qui nous frôle à moins de vingt centimètres, nous ayant très certains happé au passage si nous n'avions pas eu le réflexe de se jeter au sol.
"C'est quoi ça?"
"Notre adversaire!"
"Il a des fluides?"
"Aucune attaque magique jusqu'à présent, mais il résiste à la magie."

Un lot de piques vient soudain jaillir sur le pont, projetées avec violence du ciel et coupant par la même notre conversation, nous rappelant douloureusement la présence d'un adversaire au-dessus de nos têtes. L'une des épines vient me heurter l'épaule, perforant ma protection et traversant mon épaule. Elle est bleue et fait près d'une main de longueur, tout en étant épaisse comme un doigt.

"Manifestement, elle a des attaques à distance auss!"

Je récupère une des étoffes qui traînent toujours dans ma cape et arrache d'un geste rapide l'épine, dans une giclée de sang. Je laisse mon père bander rapidement mon épaule, ça suffira le temps que je me régénère.
"QUI EST EN ÉTAT DE COMBATTRE?"
Seuls quatre voix me répondent, celle de mon père non comprise. Le combat est loin d'être gagné.
"Adar, occupe-toi des blessés! Je m'occupe de la bête!"
"Je dois te protéger!"
"Sors les blessés d'ici! Il va y avoir des morts si c'est pas encore le cas."
Mon ton est sans réplique, il est temps que la gardienne garde et protège car tel est son rôle. Il ne me faut guère de temps pour que mon corps se couvre de poils ras d'un blanc tacheté de gris.
"Quel est ce prodige?"
"On discutera magie après!"

Je dégaine mon épée comme une nouvelle menace au monstre, mon épaule devenant de moins en moins douloureuse. La bête est lente et il lui faut un minimum de huit secondes pour parvenir à faire un demi-tour entre chaque attaque. Ce temps doit jouer entre notre faveur, à défaut il me permettra de me régénérer entre deux assauts du draconien furieux.
Le temps semble d'ailleurs écoulé, la bestiole revenant à la charge, me forçant à me jeter une fois de plus au sol si je ne veux pas mourir entre ses dents pointues que se tendent dans la direction où j'étais une poussière de seconde avant. Je profite pour observer un peu plus la bête à la recherche d'un point faible, d'une faille ou au contraire d'une force non-prévue. Manifestement ses serres devraient être aussi dangereuses que ses crocs et cornes si pas plus. Par contre, entre son plastron et ses pattes, il y a un point faible, au changement de type d'écaille. J'avertis mon compagnon de la faiblesse, il fait à son tour passer le message aux autres combattants debout encore debout. Mon père est entrain d'achever de transporter les blessés, il pourra nous rejoindre d'ici une dizaine de passage je pense, peut-être un peu plus.

"Accrochez-vous!"
Je vois tout le monde saisir à ce moment-là la rambarde et tout ce qui traîne sur le pont assez solide pour s'y tenir. Je fais de même, me ruant sur le bastingage tout en gardant mon épée à la main. Soudain, le sol s'incline vers bâbord et je me retrouve presque précipitée à l'océan à plusieurs gros milliers de mètres en-dessous de moi. Je ne dois qu'à ma force de rester accrochée par une main à la poutre pendant que l'aynore tourne, évitant sans doute la bestiole. J'en apprécierais presque le fait que la pique se soit finalement enfoncée dans mon bras d'épée et pas dans l'autre. Bientôt, l'aynore se remet droit et je saute sur le pont avec facilité finalement.

"Comment avez-vous su?"
"Lumière verte quand on vole droit, lumière rouge pour tourner à droite, bleu pour aller à gauche! Code des aynores!"
(Très utile à savoir. J'ai une idée.)

En moins de six secondes, Lirelan m'avait décrit l'entièreté de son plan, audacieux, un peu suicidaire, parfaitement adapté à mon caractère et à la situation. Je préviens le magicien qu'il me faudra un maximum de protection, quelque soit l'élément, cela m'importe peu en l'occasion. Entre temps, l'Ermansi me rapporte un panier complet de salade, je le remercie chaleureusement tout en plongeant pour éviter les griffes de mon adversaire qui manque de justesse de m'attraper.

"Il ne cherche plus à tuer!"
"Que cherche-t-il à faire alors?"
"Je l'ignore."
(Tu pourrais me faire parler sa langue?)
(Aucune chance... C'est pas un animal classique...)

Mon père arrive sur ces entre-faits tandis que les magiciens, profitant de chaque temps entre les retours intempestifs de la bestiole pour me lancer tous les sorts de protection autant qu'ils peuvent. Un cri déchirant retentit soudain dans l'air, me faisant vibrer la peau et me torturant l'esprit et le corps. La bête va revenir à la charge, j'en suis certaine, bientôt.
"Accrochez-vous! Il charge l'aynore!"

Les mages se hâtent de s'accrocher aux barrières accompagnés de mon père. Pour ma part, je saute sur le panier en osier rempli de salade verte que j'agrippe d'une main, l'autre tenant toujours Astinor. Le monstre écailleux lance un nouveau cri, celui de la future victoire sans doute. Dans ma main, Astinor gronde, d'une colère froide, réfléchie et puissante. Le lézard volant fonce sur moi, droit sur moi et rien que sur moi.
(C'est moi qu'il veut!) J’en suis désormais convaincue.

La scène passe soudain au ralenti. La bestiole semble voler plus lentement, je vois chaque détail de son corps, chaque once de ses muscles et de ses ailes puissantes. Je ressens le vent qu'il produit et doit lutter pour éviter de basculer dans le vide tandis que l'aynore tangue sous la masse d'air qu'il déplace à contre-courant. Derrière moi sur la rambarde de bâbord, j'entends mon père hurler mais ne comprends pas ce qu'il raconte, tellement je suis concentrée sur le reptile.

(MAINTENANT!)

Respectant le plan de Lirelan, je saute sur le cou de l'animal volant. Sa puissance me frappe dès que je lui tombe dessus, serrant toujours mes légumes et mon épée. Accroupie sur le cou du monstre, je rengaine mon épée et prends ma première salade. Avançant tant bien que mal, rivalisant d'adresse pour me déplacer sur la bête, je plante un à un mes légumes sur les épines dorsales de l'animal. Pas moins de 9 salades, ça devrait suffire je pense. L'animal s'écarte de l'aynore et vire droit vers l'engin une nouvelle fois, l'avant-dernière si tout se passe bien. Il rase à nouveau le pont, déchirant la cape de mon père et le blessant gravement au dos, du sang gicle sur le bois, celui d'un mage, un des derniers indemnes sans doute. A nouveau, il cherche à tuer, sans doute pour m'attirer sur le pont pour aider les gens. Pour ma part, je descends d'un bond leste sur le toit du l'appareil évitant malgré tout d’offrir des capacités de réflexion trop aiguisées à ce monstre.

La bête recommence à virer pour son tour, son dernier, il suffit qu'il s'approche suffisamment de moi et il est mort, du moins je l'espère. Les dernières secondes passent aussi lentement que plusieurs vies d'elfes. En bas, juste en-dessous de nos pieds, des dizaines de gens ignorent qu'on se bat et qu'on risque notre vie pour la leur... ou pour la nôtre d'ailleurs. Le saurien fait son demi-tour et revient, doucement, lentement, trop lentement par rapport à d'habitude. Il faut qu'il se dépêche, tant qu'il est en vie, je ne peux rien pour mon père allongé sur le sol à l'article de la mort. Je sers mon bâton de magicien entre mes deux mains, au point d'en avoir les articulations blanches. Je n'ai pas le choix, il me faut réussir cette attaque, il faut que les mages combattent, sinon mon père mourra une seconde fois par ma faute!

(Vas-y!)
"MAINTENANT! Visez les pattes!"

Mes multiples armures magiques brillent de multiples couleurs tandis que les fluides se rassemblent dans mon bâton. Autour du pont, d'autres couleurs, du bleu et du mauve dans l'essentiel. Nous ne sommes plus que trois debout, un mage a disparu, sans doute a-t-il chût dans l'océan que nous survolons, un autre ainsi que mon père sont au sol... Soudain, les trois à la fois, nous relâchons notre sort tandis que le saurien revient vers nous et s'approche. Les deux autres sorts viennent heurter les pattes, brûlant le monstre sous l'effet de la foudre conjuguée à la glace. Les mages ont l'habitude de lutter ensemble manifestement. Au même moment, les salades s'ouvrent et se déploient tout au long du dos de l'animal pour l'étouffer, lui paralysant les ailes sous le même effet. Mais ce qui suit n'était pas prévu, dans son élan, le monstre passe au-dessus de notre tête, arrachant un mât avant de percuter tout un bout du bastingage et d'achever sa course loin de nous, très loin. Le combat est fini... Simplement fini.

Je cours alors vers mon père, couvert de sang, de son propre sang...

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 Sujet du message: Re: Trajet aérien entre Tahelta et Nyr 'tel Ermansi
MessagePosté: Lun 25 Jan 2010 23:15 
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"ÂDAR!!!"
"Lothi..."
"Ne bouge pas, tu pourrais aggraver les plaies."
"Besoin d'aide?"
"Allez chercher des bandages, je me charge du reste!"
"J'y vais."
"Il te faut des plantes..."
"Laisse-moi faire et tais-toi."
(Il vaudrait mieux qu'il continue à parler. Tant qu'il parle, ça le force à vivre...)

Joignant mes mains, je concentre mes pouvoirs dessus, cherchant à modéliser une plante comme je l'avais déjà fait dans le temple de la terre, ainsi que pour Lillith sur le navire. Petit à petit, je vois l'imitation de la vie naitre au creux de mes paumes, je tâche d'éviter de penser à mon père et au sang qu'il perd, me concentrant uniquement sur mon sort et sa réussite. Les feuilles finissent par être assez stable pour que je puisse me concentrer sur autre chose. Je la dépose sur le bois avant de m'approcher de mon père. Je lui détache doucement sa cape lacérée et la pose sous mon genou, pour éviter qu'elle s'envole. Sa tunique porte les marques profondes des serres de l'animal reptilien, sa peau porte des lacérations moins impressionnantes que les tâches de sang ne le laissaient présager.
"T'inquiètes pas, c'est pas aujourd'hui que Phaïtos me prendra."
"Mais tes blessures?"
"J'ai été gardien de Yuimen... Les larmes de régénération coulent dans mes veines..."
"C'est pas une raison pour bouger, je vais te soigner ça, ça ira plus vite."

Sans lui ôter son armure, j'applique les feuilles magiques sur les plaies encore béantes. Mon père soupire quasi-instantanément tandis que ses meurtrissures se referment à vue d'oeil. Le magicien arrive juste à ce moment-là tandis que les voiles claquent doucement au-dessus de nous. Quelque chose à changer d'ailleurs sans que je puisse déterminer quoi précisément.
"Voilà les bandages, vous allez pouvoir le soigner?"
"Il en faudra plus que ça pour l'envoyer voir Phaïtos..."

Je prends le temps de bander les plaies de mon père malgré ses nombreuses protestations avant de lui laisser remettre sa tunique. Le changement m'apparaît soudain nettement : il n'y a plus de vent sur la passerelle où nous sommes, seules les voiles qui claquent au-dessus de nous indiquent que nous sommes encore en vol.
(Ils ont pu remettre le bouclier d'air.)
(Le bouclier d'air?)
(Celui qui protège l'aynore de la force du vent dû à la vitesse.)
(Et le risque c'était quoi?)
(Que l'aynore se décompose s'il restait trop longtemps inactif en vol.)

Mon père parvient à se redresser durant ce temps, sous le regard médusé du magicien dont j'ignore tout finalement, à l'exception de ses fluides d'éclair. Pour ma part, j'arrache mes touffes de poils en aussi grande quantité qu'un woran le ferait contre un arbre en pleine saison de mue.
"Vous aviez bien parler de discuter magie?"
"Pour l'instant, j'aimerais bien aller me reposer, nous pourrons discuter plus tard, si le temps du trajet le permet."
Prenant sa cape et l'attachant à son cou, mon père me prend par l'épaule pour s'appuyer sur moi le temps de descendre l'escalier. Plusieurs médecins et guérisseurs sont à l'oeuvre pour s'occuper des divers mages blessés. Les blessures sont plus ou moins graves, mais aucun ne mourra ce soir manifestement.
"Comment ça se passe en haut?" nous demande en passant un ermansi ressemblant à tous les autres, vêtu de l'uniforme du personnel de service.
"Le combat est fini. Mais il y a une balustrade à réparer ainsi qu’un mât."
"Bien, nous ferons ça de retour à Nyr, voire peut-être à Tahelta nous n'avons pas de quoi faire face à ce genre d'incident ici."

Nous traversons le couloir, enjambant les blessés avant de rejoindre le couloir menant à notre cellule, évitant le restaurant où un tas de gens doivent dîner tranquillement sans s'être aperçu de rien peut-être, à part l'effet d'une grosse perturbation au moment du choc avec le monstre contre la balustrade. Pour notre part, nous rentrons dans notre chambre, comme un renard épuisé après sa chasse rentre se réfugier à l'abri dans son terrier. Un repas chaud nous y attend, ainsi que de quoi boire.

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 Sujet du message: Re: Trajet aérien entre Tahelta et Nyr 'tel Ermansi
MessagePosté: Mar 26 Jan 2010 22:54 
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"Reprenons où nous en étions."

Comment mon père est-il capable d'oublier si vite un combat où il a failli laisser sa vie, je l'ignore, mais il avait bien l'intention de m'occuper le cerveau, et tout de suite, sans même me laisser le temps d'avaler le repas chaud qui embaume l'air de son doux fumet de viande rôtie et de légumes justement assaisonnés. Pour la première fois depuis plus d'une semaine, je me retrouve devant un vrai repas, j'ai toujours du mal à réaliser qu'il s'est passé une semaine complète durant l'ordalie. Je prends, malgré tout, le temps de me découper un bout de rôti avant de me pencher sur la carte que mon père a déjà déroulé, le calant entre nos assiettes.

"Voilà donc Sor-Tini. C'est une des colonies extérieures de Tahelta."
"Une colonie extérieure?"
"Un autre monde où les Sindels ont s'établir, toutes les grandes cités et royaumes possèdent des colonies de ce genre."
"A quoi servent-elles?"
"Elles servent de greniers, ou alors de poste avancé ou de caserne, en fonction du monde."
"Et celle-là en l'occurence?" demandé-je la bouche pleine, crachant quelques bouts de légumes sur le parchemin de mon père.
"De greniers et de casernes. C'est un des lieux de formation des prêtres de Lune. Ta soeur y est certainement d'ailleurs."
Je m'étouffe à moitié en entendant la dernière phrase et il me faut quelque seconde pour reprendre contenance.
"Gilmyri? Mais elle ferait quoi là-bas, c'est encore qu'une enfant!"
"Pas tout à fait... Dans 5 ans, elle vivra son passage à l'âge adulte."
"Mais je croyais que mère voulait en faire une femme au foyer comme elle l'était."

Mon père se met alors à rire, mais d'un rire qui sonne creux, moqueur.
"Mais c'est bien son objectif. Ta soeur sera comme ta mère..." Devant mes sourcils qui se froncent d'incompréhension, Heramë contine : "Tu n'étais donc pas au courant? Ta soeur suit la voix de ta mère, au pas près." Un soupçon de mépris perce dans les paroles aigries de mon père.
"Mère était une prêtresse de Lune?"
"Oui..."
"Un exilé n'aurait jamais pu épouser une Hirdam..."
"Et moi qui pensait que ta mère t'avait mis au courant de tout, je me suis bien trompé. J'étais un Ninsalit, un vagabond au service de la Reine à l'époque... Même si je servais en réalité Yuimen depuis longtemps. J'ai perdu mon titre le jour où la Reine a découvert que mon affiliation religieuse était pour un vrai Dieu et non pour Sithi..."
"Enfin, Sithi est une vraie déesse, elle n'a pas de pouvoir sur ce monde, mais c'est une vrai déesse..."
"Donc pour résumé, tu étais un vagabond et gardien de Yuimen, ma mère était une prêtresse de Lune et ma jeune soeur est entrain de devenir une guerrière de Lune au service de Tahelta..."
"Bah chacun sa voie, t'as suivi la mienne, elle suit celle de ta mère, c'est bien ainsi je trouve. Revenons-en à nos moutons. Sor-Tini."
"Le rapport avec nous d'ailleurs?"
"Ca sera sans doute notre prochaine destination." m'annonce mon père tout de go.
"Mais nous devions aller au sanctuaire."
"Nous irons, mais Yuimen pense qu'une halte serait nécessaire sur Sor-Tini."
"Une halte?"
"Tu es gardienne de Yuimen. Ton but est de protéger Yuimen, tout Yuimen."
La fatigue commence à reprendre le pas sur les explications de mon cher paternel et j'aspire de plus en plus au sommeil, mais tâche de comprendre où mon père veut en venir avec cette planète qui ne m'intéresse en rien, pour l'instant du moins.
"Arrête un peu de bailler, tu pourras te reposer après, quand tu auras absorbé la capsule verte, pas avant. Le détail c'est qu'Oaxaca en prenant Pohélis a aussi pris un fluide qui lui permet d'atteindre Sor-Tini."
Mon esprit ralenti par la fatigue et la digestion de mon repas vient à peine de comprendre ce que mon père avait dans la tête depuis le début avec ce foutu monde extérieur et c'est avec un mélange d'indignation, de stupéfaction et de doute que je réponds:
"Tu veux quand même pas que j'aille aider seule le grand peuple Sindel à sauver la planète où ils forment l'armée qui tentera très certainement de me pourchasser dès que je mettrais les pieds à Tahelta."
"Tu es gardienne du sanctuaire du Naora!"
"Me dites pas que je vais devoir sauver ce peuple?"
Je me suis levée sans même m'en rendre compte, horrifiée par ce plan qui semble machiavélique à mon esprit embrumée. J'ai acceptée de garder la foi en Yuimen, pas de sauver les elfes gris.
"Assieds-toi, je croyais que t'étais fatiguée. Puis je te rappelle que "Ce peuple" comme tu dis, c'est "ton peuple" avant tout. Tu es issus de ce sang-là, même si tu partages pas leurs opinions sur le monde et sur la religion."
Je me rassieds à moitié à contre coeur et me repenche sur la carte, n'y comprenant pas grand chose comme d'habitude.

"Soit... Et qu'est-ce qu'on doit faire?"
"L'étoile bleu, là en bas, c'est le fluide entre Tahelta et Sor-Tini. L'étoile rose en haut, c'est la position approximative du fluide relié à Pohélis. En réalité, il y a un monde entre les deux, mais il est totalement acquis à Oaxaca."
"Garmoik, c'est quoi?" demandé-je en déchiffrant les runes du parchemin à l'aide de ma faera. Je me garde bien de poser la question qui me taraude -où a-t-il pu avoir ces informations- pas totalement certaine de vouloir avoir une réponse pour l'instant.
"Un avant-poste Garzok pour autant que nous sachions. A part des garzoks, des sektegs et quelques trolls, nous devrions pas croiser beaucoup de monde."
"Et de notre coté, nous avons quoi?"
"Pas grand chose en fait. Une caserne avec des jeunes de moins de 90 ans et quelques professeurs... Ainsi que des indigènes en tout genre."
"Des indigènes?"
"Tu ne croyais quand même pas que nous étions les premiers sur cette planète?"
"Euhhhhh" Je n'ose pas répondre et faire preuve une fois de plus de mon manque flagrant de connaissances sur le sujet.
"Lirelan,tu aurais pu faire mieux son éducation. Enfin, non, nous ne sommes pas seuls sur Sor-Tini, très loin de là. Tu te retrouveras face aux Tarouans, un peuple des plaines ayant des oreilles de chats; les Masanis des elfes imbus d'eux-mêmes n'aimant que la richesse; les gamnains qui sont des êtres entre les Sinaris et les Torkins riches et heureux et enfin des dryades, vivant dans les grandes forêts."

A partir de ces connaissances fortement résumées, d'une étude des différentes caractéristiques du terrains mémorisées par mon père, ainsi que d'autres informations transmises par ma faera, nous réfléchissons aux différents plans et à ce que nous pourrions faire pour stopper Oaxaca le plus rapidement, avant qu'elle atteigne le portail donnant sur Tahelta, restera juste à appliquer ça sur place et quelque chose au fond de moi ne peut s'empêcher de me persuader que rien ne se passera normalement...

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Dernière édition par Lothindil le Lun 8 Fév 2010 10:30, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Trajet aérien entre Tahelta et Nyr 'tel Ermansi
MessagePosté: Lun 8 Fév 2010 09:57 
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Le temps de voyage a déjà bien avancé, cela fait plus de trois heures que nous avions embarqué à destination de Tahelta et, si les prévisions de mon père étaient justes, il nous restait tout juste le même temps de trajet. Je n'oublie pas que j'avais prévu de discuter avec l'ermansi de magie, peut-être pourrait-il m'apprendre quelques choses, mais dans l'immédiat, il me faut me reposer. Mais j'ai encore quelque chose à faire avant : avaler la gélule de mana. Une appréhension me serre le ventre, je ne peux oublier la dernière fois que j'ai ainsi absorbé un fluide par la bouche, même si ça remonte maintenant à presque deux ans. C'était dans le temple de Cuilnen, j'étais parti là-bas juste pour apprendre le sort de puissance terrestre et le prêtre avait tenu à ce que je lui prouve ma foi en Yuimen, ce que j'avais fait, avalant ainsi un puissant fluide de terre qui m'avait traumatisé, me faisant sombrer dans le coma pendant près d'une journée... Coma durant lequel j'avais rencontré Yuimen pour la première fois...

Mais c'était il y a deux ans finalement et j'ai fortement changé depuis. J'observe l'arbre sur ma main, gravé par Yuimen à même ma peau et sourit, en songeant au lierre qu'il a dessiné sur mon avant-bras lors de la cérémonie de nomination. Je soupire et, malgré une certaine anxiété, avale la gélule verte.

Une explosion de saveur vient d'abord envahir ma bouche, me dévoilant une nouvelle fois toute l'étendu de mon pouvoir de gardienne sans lequel, j'en suis convaincu, je ne percevrais pas la moitié des arômes qui s'entrechoquent et s'emmêlent dans une symphonie gustative. Rien de ce que j'ai pu goûter jusqu'à présent n'égale la merveille de cette petite bille, rien ne pouvait me préparer à ça... Tous les goûts des végétaux, des fleurs, des céréales, des feuilles et de l'humus humide après une nuit d'été se retrouvent là dans ma bouche.

Je ferme les paupières pour me laisser envahir totalement jusqu'au fond de la moelle de mes os. C'est l'odorat alors qui vient prendre le relais, me laissant découvrir un univers de nature inconnu, rassemblant en une fois toutes les odeurs que mon nez a pu percevoir durant mes plus de cent cinquante ans de vie. Je tremble et ait l'impression de tourbillonner sous cet éclatement féérique à rendre fou n'importe quel humain.

Puis c'est l'ouïe qui vient prendre sa place, ajoutant encore une dose de réalisme. Je l'entends, je perçois la sève même qui monte le long des arbres jusqu'aux feuilles, mais aussi les bruits des racines brisant les pierres, les chants longs et lancinants des branches sous le vent qui communiquent leur plaisir simple d'être en vie aux autres espèces. Une force étrange provient de cette harmonie pénétrante, c'est une ode puissante de la nature et des plantes qui célèbrent mon accession à un stade supérieur, devant plus qu'une elfe tout en restant une humble mortelle. Le chant ne s'arrête pas et j'y mêle ma voix pure de Sindel accoutumée à la musique. J'aurais voulu avoir ma flûte de pan pour un plus grand accord, mais dans ce monde, je ne suis que moi.

J'ouvre d'ailleurs les yeux, je suis loin de l'aynore, de mon père, des Ermansi et même de ma faera... Je suis dans un monde totalement unique, composé d'une grande forêt, domaine qui m'appartient entièrement. Je cours et m'élance alors sautant de branches en branches, de racines en racines, me roulant dans l'humus encore humide de la rosée matinale. Ma peau me picote tandis que je m'étends, multipliant encore les sensations de mon corps en y ajoutant mes deux derniers sens, le toucher et la vue. Ma peau capte tout, la moindre petite épine, le moindre souffle d'air ainsi que la moindre petite feuille. Je suis nue et cela ne choque personne, pas même moi. Un vêtement n'aurait aucune place dans ce monde et m'apparaîtrait même comme déplacé en fait, puis je suis seule dans ce monde qui m'est propre. Je me relève d'un bond souple, passant de coucher à debout en un mouvement avant de me remettre à bouger, à courir, à sauter à travers la haute futaie, grimpant même aux troncs jusqu'à la haute canopée sans difficulté, comme si tout m'était possible ici.

L'ambiance me captive, me capture coeur et âme, je ne veux plus en partir. Puis une chose m'attire, encore plus profondément encore plus puissamment. Je cours alors, de toutes mes jambes, vers cette chose, vers cette puissance. J'y arrive enfin et ne peut que la reconnaître, la magie à l'état pur, l'essence même de mon pouvoir se situe là, dans cette grande clairière. Anouar aussi est là, me regardant, mais je n'y prête aucune attention, me ruant littéralement vers la boule de fluide terrestre à portée de main.

"LOTHI! NON, PAS AINSI!"

Mais peu m'importe, je veux savoir cette fois-ci, je sais que j'y trouverais les réponses. Mon coeur la désire, mon âme la réclame, mon corps l'appelle cette connaissance. Au milieu de cette boule se trouve le livre, je sais et je le veux, je veux m'y plonger. Ici, Yuimen ne pourra pas m'en empêcher, je suis à l'abri en ce lieu. Le voilà, j'y suis, dans le fluide, mais surtout après du Livre que j'entame et commence à lire, lui ouvrant totalement mon esprit. Les écritures dedans, me sont inconnues, mais j'en comprends le sens profond de chaque mot qui vient s'imprégner dans mon âme, ou plutôt se graver comme au fer rouge, me faisant hurler de douleur.

"Tu as voulu savoir... Alors utilise-le!"

La douleur me vrille le cerveau et j'ai envie de hurler de toute la force de mon corps. Les fluides me débordent, me déchire le corps et le coeur, je tremble, mais ne parvient pas à rompre la lecture, à aucun prix.

"Crie le mot, gardienne! Hurle-le ou tu vas mourir!"

Quel mot dois-je crier, il y en a tellement et aucun ne semble opportun dans la situation. J'ai trop mal à la tête pour avoir envie de dire quoique ce soit, je n'arrive même pas à ouvrir ma bouche, mais je lis et continue à lire et chaque mot brille d'un vert de plus en plus intense vrillant mon cerveau, me faisant beugler de douleur, sans qu'aucun mot ne daigne sortir de compréhensible.

"Crie le mot! Vite!"

Soudain, je comprends ce qu'il me faut faire et ce que je dois dire, le premier mot de la page du livre. J'ignore ce qu'il veut dire, j'ignore sa langue, mais je sais que c'est lui :
"Tsedaïs"
Loin d'être un cri, rompant brutalement avec mon rugissement de douleur, le nom n'est qu'un murmure, mais le mal est toujours là, me clouant au sol, me réduisant à plus petit qu'un enfant d'humain. Moi qui me croyait immortelle et invulnérable, je me découvre faible et impuissante, simple mortelle en somme.

"Crie, Lothi... Crie..." le désespoir perce dans la voix de ma faera, impuissante à m'aider où je suis.

Je n'ai plus de puissance, plus de pouvoir, plus de force. Mon corps me lâche et je soupire d'épuisement. Je pleure et tente à nouveau un "tsedaïs", mais celui-ci se termine à nouveau en murmure. Pourquoi ne l'ai-je pas écouté et ne me suis-je pas simplement assise pour absorber ma part de magie? Les larmes quittent mes yeux, m'éloignant un peu plus encore de la réalité et du monde. Je ne sais plus faire autre chose que ça, que pleurer à chaudes larmes.
Un soubresaut de rire me traverse le corps quand je m'aperçois que les larmes qui coulent sont d'or et de sang. Chacune de ces gouttes qui touchent le sol explosent en un lot de couleurs passant par toutes les palettes de l'arc-en-ciel. Dans mon désespoir, je songe aux larmes qui coulent dans mon corps, réalisant que ce sont elles que je vois m'échapper comme si la bénédiction de Yuimen à ses Gardiens me quittait. Ai-je donc été aussi loin?
Le livre a quitté mes pensées, tandis que je regarde les larmes s'en aller, me faisant trembler un peu plus à chaque fois.
"Partez pas... Me laissez pas..."
Je leur parle comme à des amis, comme à des connaissances intimes qui me tourneraient le dos alors que j'ai fait ce que je n'aurais jamais dû faire.
"Crie le mot, Lothindil..."
"Meurs..."
"Crie le mot, Lothindil..."
"Meurs..."
"Crie le mot, Lothindil..."
"Meurs..."
"Crie le mot, Lothindil..."
"Meurs..."
"Crie! Gardienne! Crie!"

Cherchant à rattraper mes larmes, je retrouve un peu de force tandis que mon esprit s'éloigne un peu du grimoire, même si je suis toujours dans le fluide géant et que mon âme est toujours béante, ouverte à tout.
"Tsedaïs"
Même si mon cri n'est toujours pas fort, ce n'est plus un murmure et les larmes commencent à faire demi-tour, remontant du sol à mes yeux, retournant à mon corps tandis que la douleur diminue doucement, je tremble de tout mon corps et serait incapable de me redresser tant le poids qui pèse sur mes épaules me paraît lourd et impressionnant.
"Allez, Lothindil... Courage, crie... Tu vas y arriver!" L'espoir perce à nouveau dans la voix encourageante de ma faera. Tournant la tête, je parviens à la discerner à travers un brouillard dont j'ignore tout : est-ce mes yeux ou est-ce le fluide lui-même qui donne cette impression de flou?
"TSEDAÏS!"

Le fluide éclate alors en de multiples esquilles qui viennent se planter dans le sol sous la forme de centaines d'améthystes, palpitant de puissance magique. Pour ma part, je suis à genoux au sol, le bras droit, sous mon arbre perforé de quinze éclisses douloureuses. Je ne peux regarder ma faera, pas encore et m'assied, prise à la contemplation de mon bras et de ces éclats qui viennent fusionner avec ma peau, formant quinze petite feuilles de lierre tout autour de mon bras. Petit à petit, un petit lien vient relier les quinze formes formant une tige sur mon bras, à l'emplacement même où Yuimen l'avait dessiné. Je pleure alors, mais de joie, la joie d'avoir retrouvée la grâce de Yuimen.

"Pardon, Anouar..."
"Il le fallait, je suppose..."
Pour la première fois, ma faera ne semble pas certaine de quelque chose, elle exprime un doute. Je relève mon visage triste et épuisé vers elle, mais elle m'incite à me coucher sur le dos, toujours nue.
"Dors maintenant et profite du lieu..."

Le doux chant, les goûts, les odeurs, le toucher des herbes tout autour de moi. J'ignore ce qu'il est advenu du livre, mais dès que mon esprit s'en rapproche, Anouar l'écarte doucement, avec une forme de tendresse tandis que je m'enfonce dans un sommeil réparateur.


"Lothi, réveilles-toi, nous arrivons à Tahelta..."

Secouée par l'épaule, je mets quelques longues secondes à comprendre que je suis de retour dans la réalité, malgré la douleur au crâne. Mon père est penché sur moi tandis que je suis couchée sur la banquette. Il est habillé et prêt à partir. Je me redresse et m'équipe à mon tour, n'oubliant rien dans la cabine avant de suivre mon père dans les couloirs vers la passerelle qui nous ramènera sur le Naora. Anouar s'amuse à ronronner dans mon cou, logée au creux de ma capuche, comme toujours maintenant.

(((Vers la zone d'embarcation)))

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