A ma proposition, ce bel étalon de Logan parut soulagé de pouvoir aider cet homme si sombre d’apparence. Cependant, il avait pour l’instant été très correct et mes préjugés sur son physique ne devraient pas me stopper dans une relation de confiance et de respect mutuel… Du moins, je l’espérais ! Il se détourna ensuite d’Antariasi pour aborder des questions de vies marines avec Aalys. Il semblait s’y connaître et n’était jamais à court de détails sur les différents travaux à effectuer en mer. Ce serait une vrai mine d’or si d’aventure il me fallait connaître toutes les facéties de la houle. Il accapare l’attention de cette beauté rousse sans aucune difficulté et sans le vouloir, je le jalouse un peu.
(De toute façon, je n’ai pas l’ombre d’une chance face à ce beau marin. Il faudra me résigner dans mon jeune esprit à abandonner cette somptueuse créature à d’autres.)
Un pacte intérieur était scellé, désormais et à l’avenir, je n’accorderais plus aucune importance aux formes généreuses d’Aalys pour me tourner vers la pureté et la foi en Gaïa ! Darek l’aurait voulu ainsi…. J’attrape au vol la présentation d’une certaine Angharad que je reconnais comme la jeune femme croisée au niveau de l’échoppe de Vildofern…. En y repensant, saloperie de malédiction… Enfin bon, c’était quand même gentil de sa part et puis mon culte m’oblige à faire attention aux autres, je me plierais donc à ses exigences. Je suis de nouveau interrompu dans mes divagations spirituelles, non pas par le remue-ménage des animaux de Antariasi mais par le capitaine qui reprend d’une voix claironnante :
« Et je vous présente à tous ma jeune fille, Jena Longargent, paladine de Gaïa, défenseuse des justes et des opprimés. Un atout… personnel pour cette aventure au nom de notre nation ! »
Woaw, une paladine parmi nous, l’élite des serviteurs de Gaïa participait donc à cette course au trésor. Elle est magnifique et farouche, semblant insensible aux humeurs humaines et tellement proche d’une grâce divine accordée par Gaïa. Entre nous, rien n’était comparable, elle respirait le calme, la sérénité, la confiance et la force, moi, je n’avais que l’air d’un frêle guérisseur arrogant et bavard. Elle serait de toute évidence mon idole. Tout en elle me fascinait tellement elle répondait à la vision que je me faisais des grands serviteurs de Gaïa. Je marcherais sur ses pas et accomplirais de grands exploits pour ma déesse, dans son ombre, voilà la promesse que je me fis alors.
Rien à redire, je suis subjugué, mon seul regret est que Darek ne soit pas à mes côtés pour voir en si peu de temps de telles choses. Soudain, je vois qu’Antariasi, qui a esquivé une réponse à mes questions, se précipitent vers le capitaine et sa fille. Il a l’air effroyablement craintif face à cette apparition.
(En tout cas, il est franchement impoli de me planter là comme une chouette….. Je n’ai jamais aimé ces animaux de toute façon. Ca a des grands yeux moches et ça chasse sournoisement de nuit. Une vraie cochonnerie de volatile…. Par contre la peur de notre cher compagnon face à Jena est intrigante, essayons d’en apprendre un peu plus.)
J’arrivai à en entendre une bonne partie qui confirma mes soupçons, c’était donc un serviteur des dieux sombres mais apparemment un modéré. Il en serait mieux ainsi avec deux fidèles d’une déesse antagoniste à bord. En tout cas, je préférais être au courant plutôt que d’avoir à me méfier de non-dits et d’une crainte malsaine. Pendant que je réfléchissais, Antariasi s’agitait fébrilement devant la paladine, apparemment il se sentait clairement en position de faiblesse et était allé la voir pour lui montrer une sorte de soumission. Elle le rejeta avec un certain mépris mais avec des paroles que je n’arrivai pas à capter.
(Ah bordel, l’audition ça a jamais été mon fort….. L’écoute non plus d’ailleurs, tous mes professeurs le confirmait…. Je n’écoutais pas franchement avec sérieux au temple ….)
Après une réponse inaudible à mes faibles appendices que l’on nomme oreilles, Antariasi sembla se souvenir de ma présence sur terre et accourra vers moi. Je n’en attendais pas moins de lui, j’adore quand les gens accourent vers moi, je me sens puissant….Enfin bref…. A son arrivé, il me lance des propos assez énigmatiques d’une voix encore tremblante d’effroi. Cela confirmait mon intuition sur sa position de faiblesse face à Jena, c’était un point positif pour les serviteurs de Gaïa.
Il se débattit un instant avec son scorpion tout en gardant un regard méfiant sur Jena et moi, comme si j’étais un danger potentiel.
(Quelle bonne blague, si on se méfie de moi, ce serait vraiment hilarant !)
Puis il me demanda avec une note de crainte toujours présente si je pouvais m’occuper de dégager les plaies de sa bure. Elle serait fichue et servirait de chiffon pour le sang. Ce n’était pas trop grave, elle était moche. Cependant, je prends la serpe qu’il me tend et essaye au mieux de dégager le vêtement. A pas grand-chose, on aurait pu croire que les tissus étaient gangrenés, les replis du tissu étaient poisseux et souillés de sang. Ils commençaient une sorte de fusion avec la peau qui rendait l’extraction sans doute douloureuse pour mon cobaye. Je tranchai large avec la serpe et découvris tout le dos malgré un bout de tissu resté accroché aux blessures. Sans m’arrêter, je tire d’un coup sec sur ce qui reste et arrache les fils ancrés dans la chair. Ce ne devait pas être trop agréable mais je faisais mon travail dans la plus grande douceur. Les deux scarifications sont assez floues, encadrées par du vieux sang séché et du plus jeune qui coule. Malgré tout, je crois remarquer qu’elles représentent une sorte de dessin. Il faudrait que je demande à Antariasi. Le tout n’est pas très beau, mais après mes soins et un entretien régulier de l’hygiène des plaies, il n’y aurait aucun risque d’infection.
Alors que j’en terminais avec le dos du blessé, Jena nous annonça que des cabines sont à notre disposition si nous le désirons. Raek toujours aussi sociable et caustique fût le premier à se retrancher dans sa cabine. Antariasi m’annonça ensuite que lui aussi et que si je voulais continuer mon travail, il me faudrait le rejoindre, il fila ensuite vers les profondeurs du navire sur les traces d’un marin kendran. Par contre, m’arracher la serpe des mains et partir sans dire merci, c’était un peu chacal de sa part…. Enfin bon, faudrait s’habituer à la froideur de certains apparemment.
Je flânai sur le pont quelques instants ne sachant à qui parler et fini par me tourner vers l’océan. La course avait commencée, et les broutilles arrivaient déjà. Les elfes semblaient ralentis avec à leur côté les nains par quelque chose qu’il mes impossible de voir. L’échangeur et le navire pirate semblaient sur le point de s’affronter. Nous voguions en tête des navires habités tandis que le bateau noir qui semblait vides était loin devant. Après quelques minutes de réflexions, rien ne m’obligeait plus à rester sur le pont et je décidai d’aller finir d’aider Antariasi comme Darek l’aurait voulu. Je hélai un marin et lui demanda de me conduire dans la cabine de cet inconnu au regard si sombre. Après une déambulation assez courte, j’arrivai devant une porte le marin toque. J’ajoutai de manière à ce que l’on m’entende à l’intérieur.
« Antariasi, c’est Erfandir. Puis je te déranger pour finir de te soigner ? «
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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !
Dernière édition par Erfandir le Sam 4 Juil 2009 23:09, édité 1 fois.
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