Kenrag avançait à pas mesurés à l’intérieur de la pièce. Si il y avait une règle qu’il avait respectée dans toute son enfance, c’était bien celle-là : ne jamais entrer dans le bureau de Rortar. Cette pièce lui causait jadis une peur bleu. Mais, maintenant qu’il était en âge adulte, il ne craignait plus que passablement l’esclavagiste. Oui il était esclave, ont ne lui avait jamais caché. Comme ont ne lui avait jamais révélé où il avait été acheté. Ni à qui. Peut importait à vrai dire. Des gens qui vendaient leurs enfants, ne pouvait pas être ses parents. Il en était ainsi, et il ne pensait jamais à contester ce fait irréfutable. Bien que parfois, il rêvait de gens modeste, contraint de vendre leur fils dans les larmes et la tristesse. Mais quand cela arrivait, il balayait toujours l’idée. Non, il n’avait pas de parent. Il était Kenrag, un esclave. C’est en se remémorant ses réflexions sur le sujet qu’il se plaça devant le large bureau en bois. A vrai dire, il n'avait jamais été confronté a d'autres orques, et ne conaissait donc rien des moeur de son peuple, ou il aurait lui même rit de ses pensées. Dans la salle pendait des trophées rapportés de voyages lointains. Non loin d’une bibliothèque garnis de livre dont l'orque aurait bien entamé la lecture -car oui, malgré sa comédie, il aprenait, presque malgré lui les fondement de la lecture-, étaient accrochés fièrement plusieurs brevets de marin. Rorgar sourit.
« Te voila homme maintenant. Du moins… » Il s’arrêta devant sa bourde. Son introduction, qu’il semblait avoir préparé, venait de perdre toute crédibilité. « Tu a 20 ans. Tu es fort, du moin plus que la plupart de mes autres esclaves. Même si je déplore que tu ne fasses pas plus d’effort avec Wiven. Vous ne faites donc rien lorsque vous êtes ensembles ? Tu ne sais à pêne compter ! » Devant le silence de Kenrag, les joues d’Argan s’empourprèrent. « Répond moi quand je te parle ! » Il marqua une pose. Depuis quelques temps, Kenrag avait adopté la même attitude que lors des cours avec le maitre. L’indifférence. Petit, il pouvait craindre le fouet, mais maintenant, il était plus grand que tous les hommes qui gardaient les esclaves dans la maison. Les seules choses avec lequel il acceptait de participer, étaient les travaux aux champs, avec tous les autres et le transport de marchandises. Il ne savait pas pourquoi il n’avait pas été tué, comme les autres esclaves qui refusaient d’obéir. Parfois lors d’une colère noire, Rorgar lui criait que, s’il ne connaissait pas depuis longtemps son père, il le ferait battre à mort. Mais jamais il n’avait voulu s’étendre sur ce sujet. « Bon, peu importe » L’homme, qui accusait un âge avancé, croisa les bras sur son torse, en repoussant légèrement sa chaise. « Je vais te vendre. Ces années à t’entretenir vont me servir. Ca fait longtemps que j’attend que les prix augmentent, et c’est chose faite. Pour une somme rondelette, je vais t’offrir à un esclavagiste. Qui t’amènera ailleurs. » Devant le manque de réaction du demi-orque, il faillit s’énerver. Mais après tout, cela modifiait il vraiment quelque chose pour lui ? Cela lui changerait surement du domaine. Voila la seul réflexion que se fit l’esclavagiste avant d’ajouter « Tu iras dans un cirque, sait tu ce que cela signifie ? ». Kenrag fit silencieusement non de la tête. Le marchand avait réussie à réveiller sa curiosité. « Ca veut dire que tu ira te battre dans l’arène. Et que tu y donneras la mort, et mourra pour tes maitres. Comme un chien. » La pique faillit mettre Kenrag hors de lui. Après tout, ils étaient seul dans la pièce. Il pourrait facilement maitriser le vieil homme. Mais après ? Le domaine était gardé par de nombreux gardes armés. Il serra le poing à en faire blanchir ses jointures. Il était devenu pâle. Cela signifiait il qu’il était vraiment devenu ce que disait Rorgar ? Un chien… Un simple esclave docile. Non ! Il ne savait comment, mais il s’évaderait. Il gagnerait cette liberté qu’il n’avait jamais connu. Il s’en fit la promesse alors que le marchand le congédiait. Et qu’on le mit en cage, avec d’autres. Ont les menaient vers les quais avait il entendu d’un des gardes. Et ils y arrivèrent en effet. La, ils se firent enchainés et embarquer dans un gros navire. Qui était de ces bateaux à la cale immense. Un navire esclavagiste.
Ont les entassa. Non, ont les bourra littéralement dans la cale. Et une fois l’homme au fouet – c’était ainsi que se reconnaissaient les gardiens – partit, Kenrag joua des coudes violements pour gagner une place plus raisonnable. Ce qui entraina d’ailleurs une réaction en chaine. Et réveilla tous les esclaves, qui semblaient venir de se rendre comptes qu’ils étaient des centaines dans cette cale. Des cries, des appels à l’aide. Kenrag s’en doutait, cela attirerait un garde. Mais il avait tord. Ce n’est pas un, mais deux gardes qui pénétrèrent dans la soute. Et, comme en réponse aux suppliques, ils firent battre sadiquement leurs fouets. Arrachant des lambeaux de chaire dans leurs sillons. Les esclaves ne pouvaient en supporter beaucoup plus. La plupart, Kenrag également, n’avaient que la peau sur les os à force de privation et de mauvais traitements. Mais les autres n’avaient pas la chance de l'orque. Celle d’avoir pour eux force et vigueur. Il supporta les coups. Et les coups s’arrêtèrent. Et, alors que Kenrag regardait les deux hommes disparaitre sur le pont, il eux une réflexion sinistre en jetant un coup d’œil dans la soute. Maintenant, se dit il, il y à plus de place. Et il enjamba les cadavres de ceux qui n’avaient pu résister aux coups.
Il lui sembla que des heures étaient passées. Plusieurs heures où la puanteur devenait de plus en plus insoutenable. Enfin, deux marin, peut être les même qui avaient agis avant, entrèrent dans la soute, et dégagèrent les cadavres, qu’ils remontèrent sur le pont. Avaient ils laissés exprès les corps pour instaurer un climat de peur parmi les esclaves, et pour éviter toute tentative de rébellion ? Kenrag en était presque sûr. Ils entendirent tous le bruit des corps heurtant l’eau, avant que la porte de la cale ne se referme, plongeant a nouveau les captifs dans la pénombre. S’ensuivit un silence. Puis des sanglots. Il n’y prêta pas garde, et se mis assit dans un coin. Il était le seul non humain ici, il en était persuadé. D’une par, car il voyait parfaitement dans le noir. C’était, lui avait ont dit au domaine de Rortar, une des caractéristiques des Orques. D’autre part, car tout ceux qui étaient asser prêt pour distinguer ses traits le regardaient avec méfiance, si ce n’est certains qui reculaient clairement en affichant un dégout visible. Même esclave, nous ne sommes pas égaux murmura il. Personne ne l’entendit.
Les jours passe et se ressemble. Cette phrase n’était pas vraie pour la vie d’un esclave. Les jours passaient bien, et à une lenteur terrifiante. Mais chacun était pire que l’autre. La puanteur des corps. Celle des excréments et, pire que tout, la suave odeur de la maladie régnait. Kenrag avait menacé le premier qui était venu non loin de lui. Il ne souhaitait pas mourir. Si ce n’est d’asphyxie, de la dysenterie ou de toute autre maladie. Car il le savait, ses chances de survies, malgré sa physionomie, étaient égales à celles de tous. Il n’était pas spectacle rare de voir un homme cracher du sang, puis tomber quelques heures plus tard, mort. Tous c’étaient immunisés aux émotions. Les seul qui laissaient couler des larmes devenaient vite fou, ou mouraient, comme tous les autres. Parfois, des marins venaient se défouler sur eux. Sous des prétextes multiples. Ils inventaient des insultes ou un manque de respect que quelqu’un leur faisait. Il n’était pas rare de Kenrag soit une cible pour seul fait de ses origines orques. C’est un des passages de sa vie où il entendit le plus de chapelets d’insultes. Batard, raclure d’orque ou fils de catin n’étaient que les moins originales. Mais il supportait. Que pouvait-il d’autre après tout ? Il c’était énervé oui. Mais qu’avait il gagner à rendre les coups, à répondre aux insultes ? Simplement de nouveaux coups et encore plus d’insultes. Néanmoins, il avait gagné un certain respect, aussi minime soit il. Il n’était pas comme les autres esclaves. Lui ne baissait pas la tête quand un de leurs geôliers le regardait, lui vivait, lorsque beaucoup mouraient autour de lui. C’était une victoire. Bien mince, mais une victoire quand même. Et c’est une des choses qui lui permit de finir le voyage. La « marchandise » avait été diminuée de moitié. Tous jetés par dessus bord avant la fin du voyage. Mais lui, oui lui, il avait survécu. Et, alors qu’on tirait la chaine à laquelle il était relié aux autres survivants, il se réjouie. Il pouvait enfin, première fois depuis de nombreux mois, respirer de l’aire pure. Où était-il ? Etait ce ça leur destination ? Il ne savait qu’une chose. Son voyage prenait fin. Enfin.
Kenrag plissait les yeux. Le soleil l’agressait, c’est la première fois qu’il le voyait depuis tout son voyage. Cette terre était pour lui un salut. Après autant de temps passé à craindre la mort à chaque instant, à souffrir, à ne plus dormir. Il tourna la tête vers les marins restés de quart sur le navire. Il leur fit un sourire effrayant. Il leur avait survécu. Etait-ce de la déception sur leurs visages ? Il fut tiré de ses réflexions par un coup sec sur la chaine, le forçant à reprendre la cadence. Il était épuisé, mais s’obligeait à rester droit et à marcher vite. C’était idiot se disait il, mais il voulait se donner l’aspect noble de celui qui n’à pas souffert du traitement de ses geôliers. Mais ses joues creuses et son visage d’outre tombe refletant son teint pâle naturel ne jouaient pas en sa faveur. Ses vêtements crasseux puaient l’urine. Dans la cale, personne n’avait le luxe d’un pot. Et leurs seules affaires étaient leurs habits, dans lesquels ils s’enroulaient pour ne pas avoir froid durant les longues nuits. Les esclaves ne se rendirent vraiment compte de leur hygiène qu’une fois en dehors. Après quelques respiration d’air frais, l’odeur méphitique sortant de la cale leur apparu pire encore que lorsqu’ils y étés parqués. Pouvait ont réellement vivre la dedans ? Kenrag lui, l’avait fait. Comme la centaine d’autre qui avait survécu. La seule question qui restait désormais en suspend était : qu’allaient ils devenir ? Rorgar lui avait parlé de combats. Si cela était vrai, il pouvait espérer une vie légèrement meilleurs que celle qu’il avait jusque la. Il savait que son sang jouait pour lui. Pour une fois, il n’aurait pas à le regretter songea il.
Le chemin avait été long. Et un nouvel ennemi c’était fait jour pour Kenrag : Le soleil. Alors que, au domaine il était synonyme de bonne récolte et de conditions de travail agréables, ici, il cuisait la peau à nu et rendait étouffante l’odeur des habits gorgés d’urine et de crasse. Heureusement, ils n’avaient pas à marcher. Le trajet seul en lui-même était pénible, mais si ils auraient du le faire à pied, beaucoup seraient morts. Au lieu de cela, ils étaient enfermés dans des cages tirés par des bœufs. La plupart étaient debout, mais Kengar avait pu se trouver une place assise et prenait une bonne partie de la place, les jambes croisés. Personne n’avaient trouvés à redire. Parfois, un homme tombait à cause de la chaleur et de la fatigue. Alors, les gardes ouvraient simplement la porte de la cage, l’un menaçant de sa pique ceux restés vivant, l’autre tirant le corps au sol avant de l’emporter derrière, à la fin du convoi. Kengar pensait qu’ils faisaient cela pour ne pas laisser le corps en plein milieu du chemin, ils devaient le laisser dans un fossé. Il n’en savait pas grand-chose en faite, mais penser était une des seules occupations des esclaves dans le bateau. Ca et survivre. Oui, ils ne pouvaient rien faire d’autre alors. Mais la, ils auraient tous une chance de recouvrer leur liberté. Certains esclaves murmuraient qu’ils connaissaient des histoires de gladiateurs devenu libre à force de prouesses. Gladiateur… oui, c’est ce qu’ils deviendraient tous. Et, alors que le demi-orque descendait de la cage, le Colysée dominait de toute sa terrible splendeur le convoi. Une splendeur qu’il fallait nourrir avec le sang des combattants… Chose rare, ont leur fit prendre à tous un bain. Dans de l’eau froide et sans savon, certes, mais un bain restait un bain. Et il était le bienvenu pour chasser la sueur et la maladie des corps malingres des esclaves. Ensuite, ont leurs donna des nouveau vêtements. De simples tenue d’esclaves pour les moins chanceux, des tuniques légère en cuir pour les autres. Kengar, qui n’avait pas une taille commune, hérita d’un pantalon trop court et d’une veste trop large. Mais cela était plus appréciable que ses vêtements puants. Il remarqua que, sur beaucoup de vêtements, étaient visibles des taches de sang. Il songea que ceux-ci avaient du appartenir aux morts de l’arène. Ont les mena ensuite dans des couloires. Et ils virent dans certaines grandes salles des autres hommes en train de s’entrainer. Eux, avaient l’aire de guerriers de profession, et ils avaient tous une armure et une arme de fer. Parfois, ils entendaient des ordres, et des coups de fouet. Mais en réponse, ce n’était pas des cries humains, mais des rugissements. Kengar eux un sourire moqueur en voyant certains des esclaves sursauter en entendant le bruit familier. Lui, il c’était immunisé au sentiment de peur. Du moins il ne le laissait plus paraitre. Car il avait remarqué que les coups pleuvait plus aisément si ont était sûr que la victime était terrifié. Cela lui avait évité de nombreuses fois de se faire frapper. Son visage inexpressif avait tôt fait de détourner l’attention des esclavagistes, pour des proies qui exciteraient plus facilement leur sadisme. Mais ici, ont ne les frapperaient pas. Non, ont les forceraient à s’entre tuer. Etait-ce un destin pire ? Pour certains surement. Mais pas pour Kengar. Lui, il se bâterais. Quand ils arrivèrent dans la salle d’entrainement, il se remémora son serment qu’il s’était fait à lui-même. Et le fit de nouveau. Il survivrait, et gagnerait sa liberté.
_________________ Kenrag Demi-sang
Dernière édition par Kenrag Demi-sang le Dim 17 Juil 2011 13:51, édité 2 fois.
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