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 Sujet du message: Castel Hotarssique
MessagePosté: Jeu 30 Juin 2016 21:02 
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Castel Hotarssique


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"Une fois arrivé à proximité du castle Hotarssique vous accueilleront des rugissements bestiaux aiguës à vous en faire perdre l’appétit. Vous pourrez contemplez des couloirs végétaux à perte de vue... Ce labyrinthe, et je n’en ai exploré qu’une infime partie, regorge de dangers. Les voies se croisent dans une succession sans fin et gare à l’audacieux qui, par roublardise, essayera de duper le labyrinthe en coupant à travers les murs... La méfiance est de mise dans ce dédale feuillu où rodent les prédateurs en quête d'une âme innocente à se mettre sous la dent. Alors prenez garde voyageur ! J'ai moi-même essayé avec une expédition de parvenir jusqu'au terrible enchanteur, j'ai vu mes compagnons mourir, les uns happés par de gigantesque plantes carnivores, les autres dévorés par les bêtes hantant ce lieu maudit. Je n'ai réussi qu'à fuir, à sauver ma vie afin de délivrer le peu de connaissances acquises sur ce castel et son maître."
-Extrait tiré du carnet de voyage de l'explorateur Arod.


Car telle fut la solution de Vahalat pour s'isoler du monde extérieur, ne plus être réveillé à une heure matinale par de vulgaires démarcheurs... il usa de son terrifiant pouvoir de terre ! A lui seul et ça en l'espace de six jours, il érigea ce gigantesque labyrinthe végétal avant de se reposer le septième. Il jugeait que tout invité digne de ce nom devrait réussir à passer cette épreuve avant de venir l'importuner.

Malheureusement pour les aventuriers avides de richesse, ledit labyrinthe est devenu un véritable piège mortel. Outre le risque de s'y perdre, y rodent des créatures en quête de gibier. L'endroit est totalement sauvage et il n'y est pas rare d'y croiser divers animaux affamés par des jours de jeûne.

Tout ceci arrange Vahalat qui voit sa défense consolidée en plus de profiter d'une réserve de viande inépuisable. Lui et son familier vont souvent chasser dans le labyrinthe, histoire d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent, ou la canine.

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Hall d'entrée du castel


Si par miracle vous parvenez à sortir vivant de l'épreuve du labyrinthe, vous pourrez alors entrer dans un château décrépi, envahi par une végétation dense et sauvage. Ici, personne ne fait le ménage et la nature en profite pour proliférer, attaquant les fondations même, délogeant des dalles au sol et défonçant des fenêtres dont le verre vieilli ne résiste guère. Qui sait ce qui pourrait être trouvé en ces lieux nimbés de mystères...

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Salle du trône


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La salle du trône est immense, des débris de mobilier jonchent le sol un peu partout, remplacé par d'énormes racines jaillissant des entrailles de la terre. Ici domine en véritable reine la nature, qui ne connait aucune limite. Le hall se voit dépourvu de plafond dont ne subsiste que quelques arches de pierre envahies par les racines et le lierre. Vous pourrez discerner un trône tout au fond de la pièce, juché sur une estrade dont l'escalier s'élève à hauteur de quelques mètres. Peut-être le maître des lieux vous juge-t-il depuis son piédestal, scrutant chacun de vos mouvements...

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mar 19 Juil 2016 23:03 
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Après plusieurs semaines de marche ponctué d’halte dans des petits hameaux et de plusieurs arrêts chez divers apothicaires, j’arrive enfin en vue de ce que les villageois prennent pour un lieu maudit. Beaucoup m’ont regardé avec stupeur ou peur quand j’annonçais ma destination mais tous m’assuraient que j’allais dans la bonne direction.

J’embrasse du regard le magnifique panorama qui s’étend devant moi. Des plaines émeraude aux reflets irisés resplendissent sous le joug du suzerain des cieux. Telle la crinière d’un animal géant, la toison verdoyante semble prendre vie, s’agite confusément. Quelques arbres parsèment l’étendue de terre, fiers géants sylvestres qui jamais ne ploient. Leurs ramages aux nuances orangées ou dorées s’agitent eux aussi, animés par le vent, ce maître impétueux. Ici ne figure nulle route ou sentier, ici l’homme n’a guère sa place. La nature prolifère, les champs et moissons des hommes n’inquiètent pas la terre, protégée par l’aura que dégage le castle Hotarssique et son propriétaire.

J'avance dans l'herbe haute, des ronces s'agrippent à mes chaussures et je dois me démener pour m'en dépêtrer. Je peux à présent contempler, après une dizaine de minutes de marche, un gigantesque labyrinthe végétal. Une grande entrée, telle la bouche ouverte d’un monstre m’appelle… elle m’invite à pénétrer en son sein… à me perdre dans ses confins... La peur m’oppresse, assaillit mon cœur et fait trembler mes jambes mais je ne cède pas. Ma résolution est par trop forte pour que j’abandonne si proche du but. Peu importe les mises en garde des villageois et paysans sur ce fameux lieu, peu importe les conseils de la dame des brumes. Je sais que mon destin doit me mener ici et au-delà. Une irrépressible envie me donne la force nécessaire et mes jambes sortent de leurs léthargies.

J’avance jusqu’à l’arche de ronces et de lierres, haute de plusieurs mètres. Sa base part du sol et va se rejoindre pour former un arc de cercle qui marque l’entrée dans le labyrinthe. Je déglutis avant d’avancer, tâchant de garder les yeux bien ouvert… Malgré ma détermination, je ne puis ignorer les dangers qui rôdent ici. J’entends d’ailleurs des hurlements qui me font tressaillir, par réflexe j’avance, le dos courbé, dans ce labyrinthe qui doit me mener jusqu’à mon futur maître.

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Dernière édition par Mendax le Jeu 18 Aoû 2016 21:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Lun 25 Juil 2016 18:03 
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Les murs végétaux qui m'encadrent semblent se prolonger à l'infini... cela fait bien des décades que je n'ai pas eu l'impression de voir autre chose que cette continuité assommante de couloirs verdoyants. De temps en temps, se fait entendre le rugissement bestial d’un des résidents de ce labyrinthe, brisant le silence et ranimant la vie tout autour. De paisibles herbivores doivent également fouler cette terre, raison des brusques agitations dans les fourrés et bruits de sabots que j’entends parfois.
Je commence à désespérer quand j’arrive alors au niveau d’un cercle menant vers de multiples voies, comme une invitation à emprunter l’une d’elles. Les corridors se différencient par de menus détails, je discerne des ronces dans certains, des fleurs dans d’autres… Mon nez hume les odeurs émanant de ces roses et tulipes, cela m’enchante et je pose un premier pas dans ce couloir, confiant.

Un cri inhumain, un cri porteur de mort, lacère alors le silence, me rend tout chose… Une nuée d’oiseaux s’envolent et fuient dans la direction opposée. Des frissons remontent le long de mon échine tandis que mes jambes tremblent comme des feuilles mortes. Mes dents claquent les unes contre les yeux et mes yeux s’écarquillent… la peur enfle aussitôt… ce rugissement bestial veut tout dire… Entre et ton corps je vais déchiqueter, approche et ton sang je vais boire, fait moi face et c’est ton dernier souffle que tu rendras… une angoisse viscérale, l’instinct de survie à son état le plus pur m’ordonne de fuir, de courir.

Je ne me fais pas prier, je rebrousse aussitôt chemin, tourne le dos à ce sentier et part vers le couloir le plus éloigné. Je prie pour que cette chose reste à sa place même si je ne nourris que peu d’espoir sur cette possibilité… il est probable qu’elle me suive à l’odeur…

(Je dois me hâter de trouver la solution… je n’ai aucune envie de finir dans l’estomac d’un animal.)

J’essaie de me reprendre alors que mon cœur bat à la chamade, mue par l’énergie du désespoir je m’enfonce dans le corridor dont des ronces s’extirpent du sol et des murs. Elles égratignent ma peau, me font saigner mais je n’en ai cure, trop concentré sur ma fuite à corps perdu. Je n’entends rien derrière moi, ni rugissement, ni bruit de course mais toujours aussi peu rassuré, je continue de courir comme si ma vie en dépendait, ce qui n’est pas si loin de la vérité tout compte fait. Le sentier tourne, d’abord à gauche, puis à droite, avant de me proposer deux nouvelles voies…

Dans mon dos retentit à nouveau un hurlement à donner des sueurs froides… la bête s’approche, je ne puis rester immobile un seul instant. Sans réfléchir, je m’engage en courant vers la voie de gauche et me retrouve vite à dévaler un sentier en pente raide. Mes jambes finissent par s’emmêler misérablement et je vois le sol se rapprocher à toute vitesse alors que je chute comme un pantin privé de ses fils. Mes avant-bras encaissent heureusement la majeure partie du choc de sorte que je ne sois pas sonné.
Je me redresse, la peur chevillée au corps et laisse, une simple seconde, mon regard dériver d’où je viens. Une forme massive m’observe depuis les hauteurs du sentier. Une sorte de gros chat au pelage roux bariolé de trait noirs, ou peut-être était-ce l’inverse… Je me prends à l’observer à mon tour, à la fois apeuré et admiratif devant tant de grâce sauvage.

(Minute… c’est pas le moment merde !)

Je me ressaisis et continue de fuir, criant à m’en briser les cordes vocales. Un autre rugissement vient en réponse et je n’ai pas besoin de regarder en arrière pour savoir que l’horrible bête me poursuit toujours. Je ne peux qu’avancer dans ces dédales labyrinthiques et prier pour être plus rapide… Seulement j’en doute fortement et arrive vite à la conclusion que lui offrir mon dos n’est guère la meilleure solution… bien obligé de faire face j’essaie de trouver rapidement une solution.

(Pourquoi pas les particules explosives… non, il semble trop affamé pour s’effrayé de ça, et mes chances de le toucher ici sont réduites, si je m’arrête pour incanter et le viser, il en profitera pour me coincer…)

Incapable de prendre une décision, je suis obligé de me contenter de fuir et me prends à regretter d’avoir laissé aux mains de la milice de Kendra-Kâr cette relique qui m’aurait bien été utile. Si j’avais encore en ma possession cette cape du serpent du désert, j’aurais pu me transformer et fuir à travers les parois végétales… mais en l’état, je les devine trop compacte pour que je puisse espérer les traverser rapidement, pas assez pour prendre la tangente en tout cas…

Les râles bestiaux s’approchent inexorablement… l’angoisse m’envahit… le désespoir me gagne… je continue pourtant de courir et tourne à gauche avant de tomber sur une autre place circulaire, loin d’être déserte ! Des sortes d’immenses sangliers affublés d’épaisses défenses paissent devant moi, j’en dénombre cinq. Les bruits provoqués par ma fuite les alertent et ils se tournent vers moi, certains beuglant de panique. Je ne peux pas les contourner, cette fois je ne vois qu’un seul chemin… bien plus large mais derrière eux.

Un premier n’en supporte pas plus et au lieu de retourner en arrière, me charge, ses défenses raclent la terre, la laboure et tracent d’épais sillons. Le gros félin quant à lui ne doit plus être qu’à quelques mètres quand je l’entends de plus en plus facilement… Je bondis sur le côté et évite un premier sanglier qui se voit également contourné par le prédateur qui feule, un feulement grave, puissant. Les autres sangliers commencent de faire pareil et cavalent en direction du sentier par lequel je suis arrivé, celui sur lequel se trouve toujours le tigre…

Ce dernier évite un autre sanglier et bondit mais… un des gros cochons a dévié au dernier moment, il embroche avec force les flancs du félin qui se trouve projeté à terre alors que les herbivores continuent de fuir ce lieu devenu trop agité. Son cadavre encore chaud trésaille, remue faiblement, il gémit, reste cloué au sol… J’en viens à ressentir pour cette bête une certaine pitié, un peu de respect aussi. Il est magnifique et malgré la blessure, il continue de luter, s’acharne pour rester en vie. Ce n’est là qu’une représentation de la vie qu’ont à endurer les humains, les faux-semblants en moins.

(Je dois l’aider à partir… qu’il ne se fasse pas dévorer vivant et lentement par des charognards…)

Je m’approche alors du grand tigre qui bientôt rejoindra l’autre monde et m’empare de mon poignard. Je caresse le flanc de l’animal qui se contente de grogner, mais il est bien trop faible… j’enfonce alors dans un geste libérateur la lame. Elle pénètre son flanc et vient trouver le cœur, mettant fin à sa vie, à ses souffrances. Je me sens étrangement bien, fier d’avoir fait preuve de compassion, dusse être pour un animal, une bête qui a cherché à me tuer.

Je me redresse ensuite, et entreprends de marcher vers la large voie par laquelle est arrivé le troupeau de Brok’nud. C’est là que j’entends un piaillement, mes poils se hérissent quand la pensée qu’un nouveau danger m’attends déjà… Je me retourne, lentement, et discerne la source du cri. Un grand oiseau déplumé à l’exception d’ailes qu’il arbore de chaque côté de ses membres supérieurs. Les plumes forment un patchwork de couleurs mais je ne me laisse pas hypnotiser. Au vu des terrifiantes griffes et des crocs dépassant du bec de la bête, celle-ci n’est pas un herbivore… Il mesure à peu près ma taille mais ses jambes se terminent par des serres recourbées qui s’enfoncent un peu dans la terre, lui offre surement une meilleure stabilité.
La bête déchiquette le flanc du tigre avant de reporter son attention sur moi. Son bec est barbouillé de sang et lui donne un air encore plus menaçant... Il piaille et braque sur moi son regard empreint de folie. Cette fois je suis épuisé, je sais que je ne puis guère courir plus longtemps. Je vais devoir me résigner à affronter cette maudite bête à l’allure vicié. Je campe sur ma position et reprends mon souffle en braquant mon attention sur la bête, mon futur adversaire…

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mer 27 Juil 2016 14:05 
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La bête me regarde et je plonge mes yeux dans les siens. Ils sont injectés de sang, des yeux de tueur, de prédateur… Il redresse son long cou et siffle avec agressivité… je me prépare à l’assaut du mieux possible, ne disposant pas d’un large éventail de sortilèges. Je canalise les fluides, me concentre pour ne faire plus qu’un avec eux. L’oiseau entame alors une course endiablée ! Ses serres labourent la terre tandis qu’il cavale à toute vitesse vers moi, si vite que j’en reste ébahi… J’ai tout de même le temps d’user d’un sort très intéressant… Les fluides alentours forment maintenant une sorte de brume virevoltant autour de moi, m’enveloppant et rendant ainsi mon corps indistinct… Je roule en arrière et entreprends aussitôt d’invoquer l’aura glaciale qui s’étend à quelques mètres autour de moi. L’air devient froid, au point que j’en exhale une sorte de brume. L’oiseau semble confus, surpris par ce brusque changement de température.

Je reprends mes forces, légèrement fatigué d’avoir enchaîné les sortilèges… Le monstre siffle une nouvelle fois avant de bondir en arrière. Il tourne autour de moi, cherche une ouverture… Je crée une main sombre qui vole près de moi, prête à agir promptement. L’oiseau gronde avant de bondir et… de voler. Il est à plusieurs mètres de hauteur tandis que ses ailes battent l’air et le maintien en l’air. Il fonce vers moi à toute vitesse, survole l’aura glaciale que je dégage et vient essayer de me frapper la tête d’un coup de bec. Il vrille vers moi avec célérité, je plonge alors au sol mais il lacère mon épaule et me fait hurler.

La douleur est par trop intense, la plaie me brûle, m’emplit d’un mal que je ne peux repousser… la souffrance m’envahit, mon épaule me lance affreusement… C’est ce moment que choisit le fluide sombre pour frapper… Il me happe littéralement sans que je puisse rien y faire. Son influence s’étend et recouvre bientôt ma propre conscience. Il s’établit comme le maître et me repousse, désormais simple spectateur. La bête en moi gronde, rugit… elle doit faire face à un adversaire de taille et cela la rend euphorique. L’adrénaline qu’elle emmène avec elle me fait oublier la douleur. Je ne suis plus que le jouet du fluide, ce maître bestial et exigeant.

Mon corps se soulève, des flammes dansent dans mes yeux, celles de la détermination, celles de la haine… Ma volonté remplace ma force physique, seule elle me donne l’énergie nécessaire pour continuer de me battre, malgré la douleur cuisante, malgré la fatigue. L’oiseau est désormais au sol mais il recommence déjà à charger ! L’adrénaline me fournit l’énergie salutaire, elle fourmille en moi et dans un geste expert, je joins mes mains et en appelle à la puissance destructrice des fluides. Des particules fleurissent, remplissent l’espace autour de moi. Elles brillent d’une lueur bleutée et sont bientôt présente par centaine.

L’oiseau continue d’avancer, il ne semble pas s’alerter de mon attaque et c’est tant mieux… la bête jubile en moi, ronronne à l’idée de se repaître de sa proie… Dès que le monstre est assez proche, à quelques pas de moi, je déclenche le sortilège et tout devient chaotique. A force de l’utiliser, je suis parvenu à le maîtriser bien plus efficacement et c’est en une avalanche d’explosions que se dévoile la puissance de mon sortilège. Un vacarme assourdissant accompagne une flopée d’explosions. Les ondes de choc creusent la terre et carbonisent des pans entiers des murs végétaux. Certains commencent de prendre feu dans la confusion la plus totale…

Quand le nuage de fumée se dissipe finalement, je peux apercevoir l’oiseau qui semble avoir réussi à bondir avant le gros des explosions. L’une de ses ailes est en charpie mais je ne décèle aucun autre dommage apparent. La bête composée de fluide sombre grogne, mécontente d’avoir occasionnée si peu de blessures à sa proie mais elle est prête à recommencer… Elle laboure mes cotes, m’ordonne de passer à l’attaque. J’essaie d’invoquer une nouvelle fois les particules explosives mais le sortilège ne tient pas.

J’ai le souffle court, rage intérieurement de ne pouvoir relancer aussitôt un sortilège… Le fluide sombre prend de plus en plus de place… il s’insinue dans chaque parcelle de mon âme, jusqu’à fusionner totalement avec moi… Mon raisonnement devient animal, tout comme mon adversaire je ne résonne plus que pour atteindre un but, massacrer l’autre… L’oiseau siffle et recommence à effectuer des cercles autour de moi.
Le feu se répand derrière moi, je sens la chaleur du brasier me lécher le dos… J’ai alors une idée sublime, je m’empare d’un bout de bois assez long et dont le bout est en proie aux flammes. Je hurle ma rage et fonce vers le stupide volatile, j’invoque une main sombre qui volette à mes côtés alors que je cours à corps perdu vers mon adversaire.

« Tu vaaaaaas crever ! »

Je ne suis plus que le réceptacle d’une haine farouche, une haine sans fondements, sans bornes. La sauvagerie qui m’habite, irrigue mes veines, me donne la force de continuer à lutter. L’oiseau n’est plus qu’à quelques mètres de moi, lui aussi charge avec fureur. Un pic de terre surgit alors du sol ! Il embroche l’oiseau sans autre forme de jugement et ressort par le dos. Le sang coule à flot, mais ce n’est pas de mon fait…
La bête gronde, elle déteste se faire voler… elle désire retourner son animosité contre l’être abject qui a entrepris de la devancer… Je me retourne, le bout de bois embrasé toujours en main, la colère se lit sur mes traits crispés. A travers les cicatrices qui ornent maintenant mon visage suintent la malveillance et la rancune. Mon visage mutilé se fige dans une expression amère et hargneuse, je cherche le perturbateur des yeux… balaye du regard les environs sans rien déceler.

Je sens alors des tremblements tout autour de moi et jaillissent de la terre des segments de pierre ! Je lâche le tison enflammé tandis qu’un pan de pierre heurte mon bras avant qu’ils ne se rejoignent et me bloque totalement. Ne reste finalement apparent que ma tête, le reste de mon corps est entravé par ce cocon de pierre… Je vois alors une silhouette, elle me passe devant sans prononcer un mot, je ne le vois que de dos mais devine que c’est un male au vu de sa musculature. Il est plutôt grand et ses épaules, massives. Il se positionne devant les flammes et frappe la terre avec le grand bâton de bois qu’il tient dans sa main droite. J’entends des murmures et tout s’accélère soudain ! De véritables flots de boue jaillissent de fissures apparues dans le sol. Elles aspergent les pans des murs végétaux en train de brûler et bientôt tout s’arrête… l’incendie est éteint.

La bête hurle toujours en moi, à travers moi… Elle piaille son mécontentement, essaie de se défaire de ce cocon de pierre, s’abime les mains en frappant sans effet sur les parois rocheuses. Mes ongles s’égratignent sur la surface alors que je m’évertue à essayer de sortir… je suis comme un rat piégé…

La silhouette se retourne alors, elle se découpe dans la lumière de l’aube, m’apparaît comme un titan venant d’un autre temps, d’une époque glorieuse et héroïque… Il s’approche d’un pas confiant, foulant cette terre comme son maître légitime, son protecteur… Un épais masque d’écorce sculptée dissimule son visage, surmonté d’une couronne de ramures. Quelques tresses grasses pendent le long de son torse ciselé. Son corps est musculeux, sans être gonflé, sec et énergique. Ses muscles sont bien dessinés et saillent à travers le peu de vêtements qu’il porte. Sa tenue en effet, se résume à un sari cousu à partir de peaux d’animaux, ses pieds ne sont entravés par aucune chausse, libre de fouler la terre, de la sentir.

Il s’arrête finalement devant moi, et dans une attitude souveraine me toise. Je ne discerne pas les traits de son visage mais sa posture elle-même est suffisamment évocatrice… Pourtant la bête en moi prend ça comme un défi, m’invective de réagir. Je continue de me débattre avant qu’il ne pose la paume de sa main sur mon front. Il marmonne quelques paroles et je sens l’influence du fluide sombre refluer à toute vitesse… il est bientôt retourné à son état de stase, me laissant de nouveau être moi-même… je me sens toujours vidé d’énergie après ses interventions, confus aussi… comme revenu d’un mauvais rêve… Je regarde, béat, l’être qui se dresse devant moi.

« Hum… je…. Maître Vahalat ? » dis-je piteusement, un sourire nerveux aux lèvres.

Il se contente de me désigner les pans des murs végétaux carbonisés.

« C’est là ton œuvre. Tu apportes destruction dans mon havre de paix et tu penses mériter de me parler ? »

Il me tourne le dos, dans une posture pensive, et me dévisage alors, avant de me flanquer une calotte sur le haut du crâne.

« Cependant, j’ai trouvé ton attitude noble quand tu as achevé le tigre… sans souffrance. Et j’ai aimé ce combat contre Le Moar teur, créature pervertie par l’un des treize d’Oaxaca, ils ne méritent pas de résider dans mon labyrinthe. »

« Maître Vahalat, je suis désolé d’avoir causé tant de dégâts en affrontant cette abomination… si je viens vous voir, c’est pour une cause bien précise… je vous supplie de me prendre en apprentissage. Je suis un… émotif. Je sais que vous avez vu à l’œuvre le fluide sombre, je sais aussi que vous êtes également un émotif… pitié, apprenez-moi à ne plus être le jouet de cet état d’émotivité, de ces fluides… » le supplié-je avec conviction, j’avais besoin de lui, il devait le sentir à travers ma voix...

« Tu n’es pas encore arrivé jusqu’à mon castel. La discussion ne sera ouverte qu’une fois là-bas. Si tu te laisses de nouveau emporter par le fluide sombre… si tu mets de nouveau à mal mon labyrinthe… sache que je le saurais, la conclusion sera différente. » affirme-t-il d’une voix qui n’autorise aucune contestation.

D’un geste de la main il met fin à mon emprisonnement, les pans de pierre retourne dans le sol et me laisse libre de mes mouvements. Il se retourne alors et fait s’élever un nuage de poussière qui me force à fermer les yeux. Quand je les ouvre de nouveau, Vahalat n’est plus là… Je soupire, content d’être encore en vie et regarde le ciel avec appréhension. Je sais que je dois finir de braver les dangers de cet enfer végétal, sans me laisser avoir par le fluide sombre… si j’utilise de nouveau le sort des particules explosives, les chances de déclencher un nouvel incendie sont bien trop importante… et je sais que ce sort intense est un outil privilégié du fluide sombre…

(Je n’ai pas d’autres choix que de rester en vie… si je veux que Vahalat m’apprenne ses secrets et m’enseigne la voie à suivre, je dois faire preuve de ténacité et ne pas céder jusqu’à être arriver chez lui. Là commence réellement mon pèlerinage.)

J’inspire et expire une grande goulée d’air frais et recommence à avancer vers la voie par laquelle est arrivé le troupeau de brok’nud. J’ai confiance en l’avenir, je suis certain d’y arriver, je le dois.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mar 2 Aoû 2016 13:13 
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Vahalat envolé, ne me reste qu’à poursuivre mon chemin de croix, mon pèlerinage en quête d’un avenir meilleur. Mon désir de maîtriser cet état d’émotif qui me définit et me maudit est si fort, si intense, comme un feu dévorant, que je me sens pousser des ailes. Je vais réussir à le rejoindre, je ne succomberai pas au fluide sombre. Cette promesse que je me suis faite autant qu’à Vahalat, je compte bien la tenir !

Le soleil entame sa lente descente, bientôt sa présence radieuse sera remplacée par sa sœur, gardienne du crépuscule. L’éclat prodigué par l’actuel souverain des cieux ne cesse de décroître, signe de son imminent déclin. Bientôt c’est la lueur blafarde de la suzeraine nocturne qui illuminera les confins et allées du labyrinthe. Dans peu de temps sortiront de leur torpeur les animaux diurnes pour qui bientôt sonnera l’heure. Je ne peux m’empêcher d’imaginer ce que peut receler ces lieux une fois la nuit tombée, ce qui peut bien y roder… Je ne peux cependant laisser la peur mener mon cœur et je décide d’en faire abstraction, me focalisant sur la seule tâche d’importance, arriver en vie jusqu’au castle Hortassique. Je veux apprendre à dominer mon état d’émotif, plus que tout, plus que ma vie elle-même. J’ai peur mais je compte bien transcender cet état de fait, m’élever parmi la masse bouillonnante et grouillante de vie et devenir quelqu’un.

Une idée me traverse alors l’esprit, de ma position se dessine déjà les vagues contours du domaine de Vahalat…

(Si je coupe à travers les murs, je dois pouvoir gagner un temps considérable et arrive à destination avant la nuit profonde…)

Obnubilé par cet espoir de me jouer du labyrinthe, je m’engage avec assurance sur le sentier d’où est apparu le troupeau de Brok’nud. J’avance en ligne droite avant de devoir dévier à gauche, sur un chemin de terre où l’herbe me monte jusqu’aux genoux. J’entends les rumeurs de l’eau qui clapote et coule et décide de ne pas m’en approcher davantage. Une source d’eau attire toujours les herbivores, et qui dit proie dit prédateur… Je me rends toutefois compte que j’en suis tout proche et décide donc de passer à travers le mur qui me fait face. A peine l’ai-je effleuré, entrepris de le pénétrer qu’il semble prendre vie ! Les ronces qui le composent s’extirpent de la surface feuillue et viennent s’abattre sur ma peau… elles s’accrochent à moi, deviennent de plus en plus virulentes… elles commencent d’enserrer mes poignets, chevauchent bientôt le long de mes bras. La peur enfle d’un coup, elle s’intensifie sous la panique qui m’assaillit mais je me rappelle alors des mots de Vahalat. Lui ou un être à son service doit m’espionner car il m’a mis en garde quant à son précieux labyrinthe.
J’essaie aussitôt de reprendre mon calme, inspire et expire lentement tout en me dégageant de l’emprise des épines. Je me recule pas à pas, tâche de ne pas brutaliser mon corps plus qu’il ne l’est actuellement. J’ai encore du mal à digérer m’être à ce point défiguré… mon si beau visage n’est plus qu’un heureux souvenir. Mes traits s’ornent maintenant d’hideuses cicatrices, un minois scarifié qui ne va pas m’aider à séduire… Je me reprends alors, l’heure n’est pas à la coquetterie. Je me dépêtre des dernières ronces et soupire en contemplant le sentier menant jusqu’au cours d’eau. Je dois me rendre à l’évidence, je suis obligé de passer par là. Le mur végétal compulse encore quelque peu, puis redevient calme, apaisé…

(C’eut été trop simple, enfin… tant pis)

Le bruit de l’eau va en s’intensifiant alors que je m’approche, je tends l’oreille mais ne décèle rien d’autre et en conclus que par chance, l’endroit est désert. Je débarque alors au niveau d’une autre place circulaire, moins large que la précédente. Deux chemins se laissent deviner un peu plus loin, à condition de franchir la rivière qui scinde l’endroit en deux. Quelques arbres demeurent aux alentours du plan d’eau, ils paraissent si grand que je n’en distingue pas la cime… J’avance avec prudence, à la moindre alerte je bondis dans un des nombreux buissons qui parsèment l’espace. Je crois mes yeux qui m’informent qu’il n’y a aucun danger mais ne peut m’empêcher d’écouter mes oreilles qui m’alertent des nombreux bruits qui résonnent, parfois si proche…

(Non… ça suffit ! La peur va arrêter de me gouverner, c’est décidé.)

Je me redresse et avance finalement tout droit, d’un bond je franchis la rivière et manque de glisser de l’autre côté. Je reprends un équilibre précaire et avance sur le sol herbeux avant d’arriver devant deux accès. L’un monte en pente douce tandis que l’autre dévie à gauche et j’acquiers rapidement la conviction que je dois monter. J’emprunte donc le sentier qui me fait face, l’espoir chevillé au corps. Je suis persuadé de bientôt trouver le castle.

J’évolue à présent dans un environnement bien plus dense. Ici les fourrés ne se limitent pas aux murs végétaux et s’étendent sur la route, l’envahissent insidieusement… Pendant une dizaine de minutes je continue d’avancer tout droit jusqu’à arriver devant un massif escalier tout de pierres grisonnantes et fêlées. Je commence d’en gravir les marches avec empressement tandis que derrière moi résonnent des hurlements déchirants.

Plus je progresse et plus ma détermination devient forte. Je sais faire le bon choix, confier mon destin à ce Vahalat est ma seule option pour m’en sortir. Je fais abstraction des peurs qui étreignent mon cœur, celle de décevoir, de ne pas réussir… de rester ce que je suis. Hors de question, l’heure du changement est venue, le glas de l’angoisse sonne, le son est cristallin, pur, porteur d’espoir. Il brise l’étau qui enserre mon palpitant, le libère de ses chaînes. J’ai dorénavant la conviction profonde que j’agis comme il le faut, comme ma propre situation l’exige.

J’embrasse du regard l’escalier qui ne semble avoir de fin, pendant un temps qui me semble interminable je continue de gravir une à une les hautes marches de granit qui doivent m’amener vers la délivrance… Alors que j’avance, je pense, à mon passé, mon futur... Je me revois esclave dans ce bordel, obligé d’obéir aux ordres d’un maître peu scrupuleux. Je me souviens de cette première fois… douloureuse et sanglante, marquante et honteuse. L’homme m’avait chevauché comme un porc, m’avait fait saigner, hurler… Mes poings se resserrent, des larmes fugaces tracent sur mes joues de scintillantes trainées. Je m’entends encore supplier… prier pour que ça s’arrête, m’égosiller à m’en bousiller les cordes vocales, et lui qui grognait de plaisir, me murmurait des choses affreuses… je sens encore son corps adipeux contre le mien, il se pressait, s’insinuait en moi, violement… je ressens encore la sueur de ses mains sur mon dos…

(Je ne suis plus esclave. Tout ça est derrière moi.)

J'essaie de chasser ces sombres pensées mais rien n'y fait... mon esprit est tourné vers son tortueux autant que douloureux passé.

Ce fut horrible, j’étais souillé, abandonné de ceux que j’aimais… j’étais seul, miséreux, n’avait rien à quoi me raccrocher…. Je n’étais personne, juste une ombre sur le seuil d’une porte, juste une voix qui se mêle à la cacophonie assourdissante de Darhàm. Mais je sais que je vais devenir quelqu’un, m’élever au-dessus de la fange, de la populace. Un feu ardent brûle en moi, ce rêve que je désire atteindre me pousse à continuer. Je veux être anobli, je veux être riche, reconnu par tous, je veux que mon nom marque l’Histoire. Je veux prouvé à feu mes parents que je valais mieux que ce funeste destin d'esclave vers lequel ils m'avaient envoyé. Je veux le monde, les femmes et les hommes, je veux l'amour, la reconnaissance et le respect.

Je désire ce à quoi je ne semblais prédestiné, je ne puis me contenter d'une vie plate et monotone, je veux pouvoir assouvir mes envies, toutes, sans exception. Je veux jouir de la vie, à mon tour d'en profiter, à mon tour d'être celui qui tient les rennes !

(J’ai déjà trouvé une famille… Les Messagers sont des gens que je vais apprendre à connaitre et à aimer, des personnalités à découvrir, des liens à tisser… Ne me reste qu’à maîtriser cet état d’émotivité, je ne dois plus être le jouet du fluide sombre, ni incarner un danger pour les autres. Je pourrais ensuite me concentrer sur mon avenir, devenir quelqu’un...)

C’est avec l’espoir chevillé au corps que je presse le pas, impatient de rencontrer Vahalat, que mon apprentissage puisse enfin commencer.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mar 2 Aoû 2016 14:15 
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L’escalier se termine finalement et c’est tant mieux, je commence à être essoufflé, fatiguant sérieusement. Je suis déjà épuisé par mon précédent combat contre le monstre modifié par un des Treize alors j’aime autant ne pas en rajouter. Je fais maintenant face à un sentier dallé dominé par des arcs de pierres recouvert de lierre. De la mousse recouvre une majorité de dalle et je fais attention à ne pas glisser bêtement.

Le chemin se poursuit pendant une dizaine de minutes avant que je n’arrive au niveau d’une grande place circulaire. Des arbres peuplent la majorité de l’espace et des mauvaises herbes poussent entre les interstices des dalles. Je regarde tout droit et je peux alors le contempler tout entier… le castel Hotarssique se dresse devant moi, si imposant. Tout comme le castel d’Endor, ce dernier est en partie en ruine mais ici, la luxuriante végétation envahit jusqu’à la bâtisse elle-même. Je vois d’énormes ronces qui de la terre rejoignent les fondations du château, allant parfois jusqu’au sommet.
Au fur et à mesure que je m’approche se dessine une porte d’entrée, en partie ouverte… une sorte d’invitation à entrer peut-être ? Nourrissant l’espoir d’être attendu par Vahalat, je me presse d’avancer et arrive à quelques mètres de la porte quand dans mon dos résonne un hurlement bestial et terrifiant…

(Les monstres vont jusqu’aux abords du castle donc… foutraille c’est bien ma veine.)

Je me retourne lentement, sans céder à la panique. Je ne compte pas offrir une seule chance au fluide sombre, il ne me dominera pas, je resterai entier. Une énorme bête me brave du regard. J’ai l’impression, malgré l’obscurité, de discerner dans ses traits un mélange de loup et de lion…

(Encore un hybride concocté par un des Treize ?)

Je remarque alors un détail encore plus étrange… le corps de l’animal semble être uniquement composé de végétaux au vu de la teinte de sa peau qui resplendit d’un vert émeraude. Elle est encore plus belle que le tigre, m’évoque une certaine souveraineté… La créature me montre ses crocs mais bizarrement… elle n’attaque pas. Elle se contente de me défier du regard dans une posture agressive, ou plutôt… défensive.

(Serait-ce apprivoisé ?)

Je ne sais que faire, me prépare tout de même à incanter sans toutefois rien tenter. L’instant s’éternise jusqu’à ce qu’une voix que je connais s’exclame :

« Je te présente Rrrr, mon familier. »

Je me retourne aussitôt et constate que Vahalat est là me toisant du haut des petits escaliers. Il commence à les descendre lentement et s’arrête à un pas de moi.

« Tu as donc réussi. Mais cela ne veut pas dire que je vais accepter ta requête. Pourquoi mériterais-tu que je m’occupe de toi ? » dit-il d’un ton sec, les bras croisés en travers de son imposant poitrail.

J’entends la bête qui se déplace et la voit qui se pose aux pieds de son maître. Je regarde ensuite Vahalat et déglutis avant de jouer avec mes mains et de lui répondre :

« Vous devez me formez Vahalat, je suis un danger pour le monde… les gens que j’aime, la vie que je veux construire… »

Sa réponse n’est pourtant pas celle que j’attendais, d’une impulsion il me plante son bâton dans le ventre et je m’écroule à terre, le souffle court.

« L’impolitesse… Voilà un véritable fléau. Quant à ton problème… il y a bien une autre solution, pour que tu ne sois plus un danger… aussi minime soit-il. » rétorque-t-il comme de rien… pourtant je sens la menace sous-jacente et entreprends de me corriger aussitôt « Veuillez m’excuser, Maître. J’implore votre aide ! J’ai triomphé du labyrinthe comme vous l’aviez exigé… pitié… acceptez moi comme élève. »

Au début, il se contente de me jauger avant d’élever une main en l’air :

« Tu vas me suivre. Je vais te soumettre à… quelque chose de mon crû. Maintenant suis moi, ne pose pas de questions. »

Je comprends qu’il souhaite encore mesurer ma valeur et accepte d’un humble hochement de tête avant de le suivre. Je nourris tout de même une certaine crainte à ce qu’il me réserve mais ma détermination est trop forte, je ne me laisse pas abattre. J’affronterai ce que Vahalat a à m’offrir avec vaillance, droit dans les yeux. Je sais que c’est le seul moyen d’être accepté par cet individu borné.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2016 00:08 
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Vahalat me guide à travers les épais fourrés qui parsèment son domaine alors que le seigneur du firmament luit haut dans un ciel dépourvu de nuages. Il s’arrête finalement au milieu d’une clairière dont la crinière verdoyante ondule, bercée par les caresses incessantes des vents marins. Des arbres centenaires, tel les gardiens tutélaires de ce monde reclus et oublié, veillent sans jamais faillir sur la clairière.

Ici, né du calme, émane cette harmonie, cette douce ode à la vie qui résonne à mes oreilles. J’observe des lucioles qui virevoltent dans l’air, écoute les piaillements des oiseaux invisibles et pourtant bien présent. Je sens le vent me caresser tendrement et éprouve un bien-être apaisant, qui agit comme un baume sur mon esprit. Ici, tout n’est que paix et je me sens heureux d’être arrivé jusque-là. Je sais avoir encore beaucoup à faire mais je ne peux m’empêcher d’être satisfait d’être arrivé si loin…
Vahalat grogne alors et je suis contraint de m’arracher à ma contemplation pour le regarder, lui.

« Bat toi petit homme, ta vie, ton avenir en dépendent.
» clame-t-il d’un ton autoritaire.

Je n’ai guère le temps de supplier ou de le questionner qu’un pilier de pierre jaillit de la terre devant moi et me percute de plein fouet. Le choc est tel que je me retrouve propulsé sur plusieurs mètres, le souffle coupé et le ventre douloureux. Je n’ai même pas le temps de reprendre mes esprits qu’une pluie de rocaille fond sur moi à une vitesse ahurissante… Je ressens la morsure de la pierre, elles deviennent de plus en plus grosses… Dans l’affolement, j’effectue une roulade sur le côté et commence de courir pour échapper à ce courroux venu des cieux.

La peur devient pressante mais cette fois, hors de question de me laisser abattre. J’hisse l’étendard de la résolution sur les remparts de mon courage, lui qui résiste à l’assaut acharné de l’angoisse. Je ne compte plus céder au fluide sombre. De tout mon cœur je m’astreins à le repousser, lui et sa néfaste influence.

Mon répit fut court car déjà, d’autres roches voltigent vers moi, bien plus grosses encore que la dernière fois… Je n’ai le temps de rien que certaines me frappent déjà, atteignant mon torse, mes bras… Je plonge en avant à la recherche d’un abri de fortune mais la surface de la clairière est plane et n’offre aucune échappatoire…

(Réfléchis, réfléchis !)

J’envisage les solutions s’offrant à moi mais ne dispose d’aucuns artifices pour contrer ces pluies de pierre… Je jette un fugace regard à Vahalat qui n’a pas pris la peine de bouger, cette aura de puissance se dégageant de lui me paralyse et pourtant…

(Je peux le faire, je le dois !)

Je trouve la force de continuer et d’une impulsion m’élance dans le dos de mon adversaire et en appelle à la puissance des fluides. Bientôt, des émanations magiques tel un dense et impénétrable brouillard m’enveloppe, me rendant indistinct. J’invoque alors une main sombre qui se précipite vers la nuque offerte de Vahalat qui ne semble se douter de rien.

C’est alors qu’une douleur sourde monte de mes chevilles. Je serre des dents en constatant qu’elles sont prisonnières d’épaisses ronces dont les épines pénètrent ma chair, percent la peau et laisse s’écouler de nombreuses rigoles pourpres. J’essaye de m’en dépêtrer mais la douleur est par trop intense pour que je continue. Plus je m’évertue à fuir, plus les ronces se resserrent tel des étaux sur mes chevilles, laissant les aiguilles fourailler ma chair. Je retiens un glapissement de terreur autant que de douleur tandis que la peur étreint de sa patte griffue mon cœur laissé à nu.

« Le rat, ainsi prit, ne fuira plus jamais. » entendis-je avant que de grands blocs de pierres ne s’extraient de l’humus et m’empêchent toute fuite.

Ils m’encadrent, s’élèvent rapidement jusqu’à m’enfermer totalement, comme dans un tombeau… Je l’ai déjà vu user de ce sort mais cette fois, ma tête ne dépasse pas… je suis plongé dans une obscurité oppressante… mon cœur bat de plus en plus fort. La peur des petits espaces s’empare de moi et je commence à hurler à l’aide. Je m’esquinte les mains à frapper les pierres comme un dément. Je hurle encore, j’implore sa pitié mais ne suis même pas certain qu’il m’entende…

Une fente s’ouvre alors, à hauteur de mes yeux, dans la paroi rocheuse. Une rai de lumière s’infiltre aussitôt et j’entends Vahalat qui d’un ton désinvolte déclame :

« Il est évident que tu es trop faible et lâche. Adieu. »

Le temps que j’assimile ses paroles, la fente se résorbe et je me retrouve à nouveau plongé dans un semi-obscurité. Mon cœur tambourine contre ma poitrine quand je réalise que je vais mourir… Je me vois, tellement affaibli que je n’aurai même plus la force de rester debout, je me vois, famélique, en proie à une soif et une faim dévorante…

Une rumeur se fait alors entendre… des parois rocheuses émergent alors des pics, ils jaillissent comme des fers de lance, grandissent à vue d’œil… Ma peur enfle, devient accablante tant la panique me gagne. Je m’imagine à présent empalé et l’idée ne me ravit guère… J’essaie de ne pas bouger alors que mes yeux s’écarquillent à la vue de cet horrifiant spectacle. Je comprends avoir échoué, encore… mais cet échec ci me coûtera la vie. Cette prise de conscience réveille la bête qu’incarne le fluide sombre tapie en moi. Elle se débat, lutte pour prendre le contrôle, pour me remplacer, moi. Une lutte intérieure débute alors, je lui oppose une farouche résistance, ne lâche pas un pouce de terrain.

Je sais être un mort en devenir, avoir déjà un pied dans la tombe… pourtant, je me refuse à vivre mes derniers instants sous le terrifiant joug du fluide sombre et de cet état d’émotif. Je veux mourir en homme et pas en bête, en animal. Ma mâchoire se crispe et mes poings se resserrent tandis que je lutte pour rester moi-même, entier… Je vois les pics qui s’approchent inexorablement… l’un d’eux est maintenant à quelques centimètres de mon œil gauche.

Tout s’arrête alors, aussi soudainement que ça avait commencé. J’inspire et expire lentement tandis que l’influence du fluide sombre reflue, se carapate dans les tréfonds de mon âme morcelée. J’espère avoir de la chance, que le sortilège de Vahalat se soit interrompu pour une raison ou une autre. Je m’efforce de trouver une solution pour me défaire de cette situation dangereuse quand soudain ! Les murs de pierres tombent en arrière et me laisse de nouveau libre… J’aspire l’air à grande goulée, encore sous le choc d’être passé si proche d’une mort atroce.

Je le vois alors, Vahalat est toujours là, je comprends qu’il a arrêté juste à temps exprès. Rien n’était dû au hasard… Il se contente de m’observer, les bras croisés.

« Parfait. Tu n’as pas succombé à ton état d’émotif et cela prouve que tu as de la volonté. Tu peux considérer ton apprentissage comme débuté. Suis-moi à l’intérieur, nous avons à parler. » dit-il finalement, brisant le silence qui s’était installé.

Je peine à réaliser être encore en vie… mieux, avoir survécu tout en trouvant mon maître, celui qui va me permettre de maîtriser mon état d’émotif. Je tremble nerveusement, de joie aussi, et hoche finalement de la tête en me fendant d’un grand sourire. Il se détourne de moi et se dirige vers son domaine. Je me presse de le suivre, nourrissant maints espoirs sur ce futur qui s’offre à moi. Je devine que mon apprentissage ne sera pas de tout repos mais j’envisage l’avenir avec un œil nouveau, un optimisme que je n’avais pas connu depuis longtemps. Je jette un dernier regard en direction du labyrinthe et des lointaines montagnes, pense déjà à mon futur retour à Endor, cette fois en capacité de dominer mon émotivité.

« Je reviendrai à la maison, chez les Messagers et auprès de Phaïtos après être devenu plus fort, de cela je fais le serment et je le clame haut et fort ! » crié-je avec conviction.

Je tourne finalement le dos à ce somptueux panorama et me presse de rejoindre Vahalat qui est déjà à l’intérieur, impatient d’entamer mon instruction.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2016 17:57 
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Les portes imposantes en bois de chêne du domaine de Vahalat sont entrouvertes et je me rue à l’intérieur. A peine suis-je entré qu’une odeur de mousse et de fleurs envahissent mes narines. Je comprends tout de suite qu’ici aussi, la nature prolifère. Vahalat attend quelque pas plus loin, à côté de lui se trouve un être malingre et aux yeux fous. Son visage m’intrigue, avec ses oreilles surdimensionnées et l’épaisse touffe qui se dresse sur le haut de son crâne. Son nez tout tordu est souligné par une moustache bien fournie.

Dès que je suis suffisamment proche, il se fend d’une caricature de révérence et renifle avec mépris dans ma direction avant de regarder son maître.

(Quelle horrible petite chose…)

« Voici Grhum le gobelin, mon serviteur. » déclare Vahalat avant de se retourner et d’avancer d’une démarche rapide.

Je continue de le suivre et il m’entraîne dans son castel. Après avoir traversé un petit couloir, j’arrive au niveau de ce que l’on pourrait qualifier de hall d’entrée. Une immense salle me fait face, en son centre réside un somptueux escalier de pierre. Du lierre court sur les rambardes et des ronces assaillissent les marches elles-mêmes.
Un peu partout autour figure arbre et arbustes vigoureux, dont les troncs noueux exsudent la santé. Des interstices ménagés entre les dalles au sol poussent les mauvaises herbes et diverses plantes dont je ne connais pas le nom. Vahalat ne m’attend pas et je me dépêche de le rattraper alors qu’il s’engage déjà dans le couloir en haut des escaliers. J’arrive vite à sa hauteur alors que nous traversons des couloirs et des salles rongées par une épaisse végétation.

Nous accédons finalement à une salle aux dimensions titanesques. C’est ici que la nature est la plus foisonnante. Le toit en grande partie effondré laisse passer les rayons du soleil et la pluie nécessaire à la croissance des végétaux. De l’herbe verte recouvre une majorité du sol et où que je regarde, je vois des buissons et de larges chênes. De larges lianes lorgnent les arrivants depuis les hauteurs, s’immisçant subrepticement entre les poutres soutenant ce qu’il reste de la toiture.

Un grand trône figure sur une estrade de pierre dans le fond de la salle. Vahalat s’y installe et me fait signe de m’approcher, ce que je me hâte de faire. Il me domine de quelques mètres, juché sur son perchoir envahi par la mousse et le lierre. Le maître des lieux m’indique le sol et je m’assois aussitôt.

« Ton nom ? » demande-t-il d’une voix impatiente.

« Insanis, mais je vous l’ai déjà… » répliqué-je avant qu’il ne me coupe en adoptant un ton tranchant « Si tu deviens mon élève, tu te plieras à tous mes ordres, est-ce clair ? »

« Comme de l’eau de roche. » répondis-je, les yeux braqués sur le sol.

« Bien. Avant d’envisager quoi que ce soit, il va falloir t’endurcir physiquement. Que tu deviennes plus fort, moins lâche. »

Je ne peux réprimer une grimace de mécontentement, moi qui était persuadé qu’il allait m’apprendre à dominer l’état d’émotif… Il doit le voir car, d’un ton aussi froid que l’hiver glacial, il me demande si ça ne me satisfait pas. Je réponds aussitôt que non, que j’obéirais aveuglement. J’entends alors un rire caverneux, étouffé par le masque d’écorce qui dissimule son visage tandis qu’il se lève.

« Commençons sans tarder. »

Il me désigne un chêne un peu plus loin et exige que je m’agrippe à l’une de ses branches et que je hisse mon corps jusqu’à ce que mon menton touche la branche, sans me préciser combien de fois… Je lui demande donc, d’une voix timide, fatale erreur ! Il réplique d’un ton cinglant que je n’ai pas à le savoir.

Je soupire avant de me diriger vers l’arbre. Une de ses branches est à peu près à ma hauteur et je la saisis sur la pointe des pieds. Mes mains rencontrent la surface rugueuse du bois et s’y accroche avec fermeté. L’effort est intense mais je bande mes muscles et parviens à faire la première traction, la seconde me semble infiniment plus compliquée… J’ai déjà le visage rouge d’effort, la sueur perle de mon front et se perd dans mes yeux.

(Je dois y arriver ! Ne pas le décevoir !)

Mes bras se contractent alors que je m’élève à nouveau à hauteur de menton. Je grogne tandis que je me laisse pendre du bout des bras qui brûlent à cause de l’effort. Mes paumes sont devenues glissantes mais je m’obstine et me hisse une troisième fois. Cela continue durant un temps qui me paraît interminable avant que Vahalat ne s’estime satisfait.

Mes bras sont en feu quand je me laisse choir à terre, totalement épuisé. Je peine à retrouver un semblant de souffle mais suis si fier d’avoir réussi. Je me doute que le pire reste à venir, pourtant je ne me décourage pas. Je sais devoir passer par là, essaie du-moins de m’en rassurer. Je me force à éprouver de la confiance en Vahalat, c’est mon dernier espoir, lui seul peut me délivrer de mon fardeau.

Je sens alors son regard sur moi et me redresse, les jambes tremblantes comme des feuilles mortes.

« Enchaîne par une série de pompe, une centaine, pour commencer. Tu iras ensuite courir autour de mon castel jusqu’au crépuscule. »

Je me contente de hocher de la tête et m’astreins à suivre ses ordres à la lettre, me posant au sol et apposant mes mains de chaque côté, m’efforce de soulever et d’abaisser mon corps avec constance. La douleur survient au bout de la dixième pompe mais j’outrepasse mes limites et persévère. Je n’ai jamais pratiqué de sport hormis celui que l’on pratique dans l’intimité. Mes muscles ne sont guère habitués à être tributaire d’un tel effort et pourtant je continue. Je n’ai en tête que mon avenir, je sais devoir en passer par là et me pousse dans mes retranchements.

Une fois terminé, je me redresse, vacillant et pensant déjà à la suite. Après les bras, vient le tour des jambes. Je me traîne vers la sortie et une fois parvenu dehors, respire avidement. J’observe le soleil dans le ciel, au vu de sa position, j’estime mon temps de course à plusieurs heures et manque de succomber au désespoir.

(Suffit les jérémiades Insanis ! Je vais le faire foutraille !)

Je commence alors à trotter en adoptant un rythme tranquille, prenant soin de respirer en cadence. La fatigue des précédents exercices ne me laisse pas de répit et je me sens vite las, épuisé… Mes pieds foulent la terre humide et l’herbe grasse alors que je me motive en pensant à mon futur repos. J’essaie de m’occuper tandis que je cours et cela dure plusieurs heures…

Quand le soleil décline finalement dans le ciel, je me sens proche de l’évanouissement, j’éprouve un mal fou à respirer et après avoir retenu un rejet, vomi finalement bien piteusement, éclaboussant au passage mes chaussures que je retire aussitôt dégoûté.

(C’est bien ma veine…)

D’un pas lent, je me dirige vers les portes du domaine, Grhum m’accueille et m’ordonne de le suivre jusqu’à ma chambre. Il me guide à travers le castel pour déboucher sur une pièce proche de la salle du trône. Cette dernière contient pour seul mobilier un lit de paille et d’herbe… Je soupire mais trop épuisé pour grogner de ce confort spartiate, remercie le gobelin et m’effondre sur le lit, rompu de fatigue. Le sommeil m’happe aussitôt et me plonge dans les méandres d’un sommeil réparateur.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mer 17 Aoû 2016 23:10 
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Je me réveille en sursaut, le corps courbaturé. Devant moi se tient Grhum qui me lorgne d’un œil sévère et je m’efforce de faire bonne figure, me redressant aussitôt. J’époussette rapidement mes loques et à l’aide d’une bassine d’eau que je n’avais pas vu hier, rafraîchi mon visage scarifié. Je les sens, ces horribles cicatrices, quand je passe mes doigts dessus. J’ai encore du mal à m’y habituer, elles qui me défigurent… me rendent laid, repoussant.

Un grognement impatient me remémore la présence du gobelin et je redresse vivement la tête. Il me lance un regard insistant et je me hâte de sortir, me dirigeant aussitôt vers la salle du trône. Il me siffle alors, comme on sifflerait un chien… De noires et fugaces pensées me traversent mais je me contente de soupirer et de me retourner. Il est déjà parti en direction des portes et je m’empresse de le rattraper, il me guide finalement jusqu’à l'embrasure du portail et d’un vague signe, me désigne un arbre au feuillage vert émeraude. Je hausse les épaules et me dirige vers le chêne quand j’aperçois la silhouette de Vahalat, assis sous le ramage de l’arbre. Je le salue respectueusement quand lui se contente d’hocher de la tête.

Sans rien ajouter il exige que je fasse les mêmes exercices de la veille, toute la matinée. Je m’attelle donc pendant plusieurs heures à répéter les mêmes gestes, la fatigue revient au triple galop et s’abat sur mes épaules, me force à me surpasser. J’halète rapidement, le souffle court, pourtant je continue inlassablement.
Au bout d’un moment il m’interrompt et me demande de rester immobile devant lui, les mains maintenues derrière ma tête. Je m’exécute sans oser lui demander le but de l’exercice et il se campe en face de moi.

« Devient fort. » prononce-t-il avec fermeté.

Son poing surgit alors à toute vitesse et percute de plein fouet mon abdomen. J’étouffe à moitié, peinant à respirer et me pliant en deux, les yeux révulsés. Je ne saisis pas le but de ce foutu exercice mais me redresse sans qu’il ne me le demande et me remets en position.

« Contracte tes abdominaux petit homme, cela t’évitera une souffrance inutile. »

Et à peine à t-il achevé sa phrase qu’il me frappe de nouveau avec force et fulgurance. Je n’ai pas eu le temps d’appliquer ses conseils et à nouveau, me plie en deux. Mon ventre me fait mal mais je consens à souffrir, je me persuade que je le dois pour atteindre mon but. Je me repositionne et son poing vrille l’air avant de m’atteindre. Cette fois, j’ai réussi à contracter mes muscles et la douleur s’en trouve atténué mais bordel… ça fait mal quand même.

(Il y va pas de main morte… j’espère que cet exercice ne va pas trop se prolonger…)

Vahalat continue comme ça pendant longtemps. Au dixième coup, je n’arrive plus à bander mes muscles, trop perturbé par la douleur qui s’empare de moi. Au trentième, je commence à cracher des gerbes de sang et malgré tout, Vahalat ne s’arrête pas. Mon ventre n’est plus qu’un puit de douleur mais cela ne semble être encore satisfaisant pour mon maître qui n’en finit pas de me frapper. Au cinquantième coup de poing, je ne tiens plus et m’écroule comme une masse inerte sur le sol, pleurant comme un bébé. Ces larmes sont un mélange de souffrance et de honte. Je me refuse à échouer, je me refuse à abandonner de nouveau.

(L’échec ne m’est plus permis… je dois… je dois le faire.)

Alors, et ce malgré une vive peine, je m’efforce de reprendre ma position. Ma vue se brouille quelque peu mais je tâche de rester droit. Mes mains viennent se replacer derrière ma tête et cela m’arrache un grognement de douleur. Ma mâchoire se crispe et mon regard s’emplit des flammes de la détermination tandis que je brave Vahalat du regard. Ce dernier glousse avant de me flanquer un solide coup qui me fait reculer de plusieurs pas. Je manque de tomber mais reprend un vain équilibre, le dos courbé, les mains posées sur mes genoux. J’essaie de cracher mais c’est du sang qui sort, arrosant mon menton et s’écoulant lentement à travers mes vêtements.

« Cela suffira. Repose-toi sous l’arbre. Nous reprendrons à la fin de ma méditation. » déclame-t-il d’une voix neutre.

Je ne sais pas pourquoi mais je me sens outré, peut-être attendais-je de sa part un quelconque signe d’encouragement… mais je dois me rendre à l’évidence, ce n’est pas le type de personne à faire des louanges ou à user de pédagogie… D’un pas chancelant je me dirige vers un érable et m’adosse à son tronc, fermant les yeux jusqu’à plonger dans un sommeil salutaire.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2016 09:45 
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Mon répit fut de courte durée car à peine une heure s’est écoulée que Vahalat ne me réveille. Il me tend une main secourable et m’aide à me hisser sur mes jambes encore fébriles. Ses bras musculeux se croisent par-dessus son torse cuivré quand d’une voix adoucie il me confie :

« D’autres émotifs sont venus jusqu’à moi. La plupart ont abandonné très rapidement, contrairement à toi. » avant de reprendre un ton sec et de déclarer : « Reprenons donc. »

Un léger sourire illumine mon visage, je crois déceler à travers cette constatation une sorte d’encouragement… et bien que cet être ne soit rien pour moi, ni un père, ni un ami, cela me touche et m’encourage.

« Je vais vous montrer de quel bois je suis façonné. Mon désir d’apprendre à dominer mon émotivité est plus forte que ma peur ! » proclamé-je en levant le poing, dans mes yeux se reflètent une détermination à toute épreuve, tel un feu qui ne pourrait s’éteindre, brûlant d’une énergie sans commune mesure.

Vahalat me tourne alors et le dos et me fait signe de le suivre. Il m’emmène à travers les fourrés pour parvenir jusqu’au bord de son domaine, à l’opposé du labyrinthe. Je n’y avais pas prêté attention mais son castel jouxte les rebords maritimes et je fais maintenant face à l’immensité de la mer. Des remous perturbent sa surface tranquille et Vahalat m’explique qu’il y a une jetée non lui, qu’elle se noie dans la mer et provoque un courant assez puissant pour emporter un bon nageur jusqu’au large, où il mourra noyé ou dévoré.

La vision enchanteresse de la mer devient alors cauchemardesque et je la vois comme une immense bouche prête à m’avaler tout entier, prête à m’engloutir pour ne plus jamais me laisser partir…

« Tu vois le tronc qui dépasse du bord ? Il y a une corde avec un anneau de fer attachée à sa dernière branche, tu vas y aller, utiliser tes pieds pour te bloquer et te laisser suspendre, la tête en bas. Le reste semble évident, tu feras des tractions jusqu’à ce que je m’estime satisfait. »

Je le regarde, désabusé, et d’un ton suppliant m’exclame :

« Mais si je me relâche… je vais tomber dans le vide ! »

« La vie est ainsi faite, devient fort et tu survivras. Avant de penser à renforcer ton mental, il te faut acquérir cette discipline de corps, qu’il devienne une arme au même titre que la magie, une chose sur laquelle tu peux compter. » se contente-t-il de me rétorquer en haussant les épaules.

Je soupire, à présent certain qu’il ne plaisante pas et me dirige d’un pas mal assuré vers l’arbre suspendu au-dessus du vide. Il est étrangement penché mais j’essaie de me rassurer, si Vahalat me demande de le faire, c’est que c’est possible. Je grimpe nerveusement sur l’arbre noueux, mes mains s’agrippent avec force à toutes les prises qui s’offrent à moi. J’avance jusqu’à l’extrémité et discerne finalement cette fameuse corde, enroulée autour du tronc et de la branche surplombant le vide grâce à deux nœuds marins. Un anneau de fer gît sur le côté et je m’en saisis, le passant autour de mes pieds. Je m’assure cependant avant d’y aller et de me laisser tomber dans le vide que mes pieds soient bien positionnés. J’essaie de les déloger d’un coup sec mais cela ne m’occasionne qu’une douleur aux chevilles, à peu près rassurés j’inspire et expire un grand coup tout en observant le vide qui s’étend sous moi.

(Tu peux le faire, tu peux le faire.)

Je ferme les yeux et me laisse alors tomber, je sens mon corps chuter avant d’être brusquement arrêté, la corde s’étend tendue à son maximum. Je jette ensuite un petit regard en direction du rebord et constate que Vahalat est là, m’observant comme à son habitude, muré dans un silence sépulcral.

Cette vision me donne la force et j’effectue ma première montée, soulevant mon corps en utilisant mes muscles déjà endoloris. Mon torse bascule bien vite dans le vide et je reste immobile pendant quelques instants. Ce n’est pas tant l’exercice que les conditions qui m’effraient au plus haut point. L’idée de perdre pied et de me retrouver noyé ne me rassure guère pourtant je m’évertue à soulever le haut de mon corps jusqu’à ce que la fatigue me paralyse.

Je me laisse alors un peu de repos et continue, inlassablement. Je fais abstraction de cette possible chute et me concentre sur mon exercice, adoptant un rythme de plus en plus constant. Je parviens à respirer de plus en plus facilement, la douleur est là mais j’en fais fi.

Pendant ce qui me semble être un temps interminable, je poursuis mes efforts, le corps bientôt inondé de sueur. Je me laisse pendre, la tête en bas, les bras ballants et le souffle court. Cette fois je suis parvenu à mes limites, je n’arrive plus du tout à bouger, je ne peux que maintenir mes pieds afin de ne pas tomber…
Je me sens alors hisser vers le haut et en redressant la tête, aperçoit Vahalat qui me remonte avec aisance. Il m’aide ensuite à rejoindre la terre ferme et me laisse m’effondrer au sol.

« Décevant. Tu aurais dû pouvoir revenir seul. » déclame-t-il d’un ton dur.

Je n’ai pas la force de protester et m’endors comme une masse alors que je sens que Vahalat me porte et me pose sur son épaule.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2016 10:21 
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Bien des semaines et des mois se sont succédé depuis mon arrivée et le début de mon apprentissage auprès de ce maître dur et intransigeant qu’est Vahalat. Cet être à la philosophie simpliste qui consiste à devenir toujours plus fort, à affronter sa lâcheté à bras le corps devait m’apprendre à dominer mon état d’émotif, me permettant par la suite d’endiguer les pulsions meurtrières induites par le fluide sombre.

Pour l’heure, et malgré mes nombreuses demandes, il n’a jamais daigné faire autre chose que de m’entraîner physiquement. Bien sûr, je me sens maintenant plus fort, j’ai plus confiance en moi car je sais que mon corps est devenu une arme, un outil à part entière. Ce qui était atroce est dorénavant simple routine pour moi. Les tractions, les pompes, la courses et tous les autres exercices tordus que m’a fait endurer Vahalat ne m’effraient plus. Il m'a également et par de nombreuses occasions envoyé chassé de quoi manger avec son familier, Rrrr, dans le labyrinthe végétal. Au début je n'étais pas serein, du à cette proximité avec la bête, mais naquit finalement une relation bénéfique, je savais pouvoir compter sur lui et c'en était surement de même pour lui. En soit, Vahalat n’a même plus besoin de me demander de faire telle ou telle pratique, je m’entraîne sans relâche car j’éprouve un profond respect, une confiance sans borne envers lui. S’il pense qu’avant de me former à dominer mon état d’émotif je dois m’endurcir, alors je le crois sans l’ombre d’une hésitation.

Pourtant une certaine nostalgie s’est frayé un chemin dans mon cœur, j’ai hâte de retourner à Endor mais je sais avoir encore besoin de temps pour réaliser mon objectif. Je continue donc de suivre les ordres de mon maître sans jamais faillir à la tâche.

D’après lui j’ai cependant fait d’énormes progrès, ce qui me laisse à penser que, peut-être sera-t-il venu le temps du changement, celui qui va marquer le réel début de mon apprentissage. Vahalat est lui-même un émotif et il saura quand je serai prêt, sur cela je n’ai aucun doute.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Jeu 18 Aoû 2016 20:38 
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Je me réveille un matin en pensant à tout ce que j’ai fait pour en parvenir à maintenant. Les bras croisés derrière la tête, le regard perdu dans le vague, j’ausculte mon passé, essaie de deviner mon futur en ce vaste monde qu’est Yuimen. Je me remémore ces années de servitudes, puis ma libération, la récupération de ma propre humanité. Je me revois fouler les routes, généralement en compagnie de gens haut en couleur. Je revois avec précision cette rencontre avec Sine, le premier Messager des corbeaux que j’ai jamais croisé. C’est grâce à lui que j’ai acquis la certitude de trouver un refuge, une famille en la personne des Messagers résidant au castel d’Endor, repaire du culte auquel j’appartiens maintenant.

J’entends encore la Dame des Brumes, mystérieuse dirigeante du culte, c’est grâce à elle que j’ai su où aller pour trouver le maître qu’incarne désormais Vahalat pour moi. De son enseignement qui n’en est encore qu’à ses balbutiements j’ai déjà tant pu tirer. Je suis devenu plus fort, mon corps arbore maintenant une musculature fine et sèche. Il est devenu un véritable outil et je n’ai plus à compter uniquement sur la magie.
Depuis quelques jours, Vahalat semble s’interroger à mon sujet et je nourris l’espoir que ce soit en rapport avec mon véritable entraînement, celui de mon esprit. Lui seul peut m’apprendre à maîtriser pleinement mon état d’émotif, en étant un lui-même, il est évident qu’il en est apte. Pourtant cela fait des mois que je suis ses ordres sans sourciller et il continue de me rejeter quand j’évoque le sujet. Bien entendu, il est devenu plus proche de moi au cours de ces derniers temps, comme un animal, il s’habitue à ma présence au fur et à mesure. Il est égal à lui-même mais je le sens se dérider quelque peu et cela m’aide à continuer.

Un grognement retentit alors et me tire de ma rêverie, je redresse vivement la tête et voit Grhum, le gobelin domestique de Vahalat. Je n’ai jamais pu savoir ce qui les liait ainsi mais le sekteg n’est guère causant et se contente de m’opposer des grimaces ou des signes quand il désire me faire comprendre quelque chose. Cette fois il me demande d’aller dans la salle du trône et j’obéis sans tarder. Je sais Vahalat être du genre impatient et ne souhaite pas m’attirer son couroux. Ses coups de bâton qu’il m’assène me laisse toujours en proie à une souffrance certaine et si je puis l’éviter, c’est tant mieux.

Tandis que je me précipite vers le dur maître qu'est Vahalat, une bouffée de chaleur monte en moi. J'ai l'impression d'être en chaleur... en rut. Je me sens brûlant du d'dans, ma cage thoracique contient un feu crépitant qui devient plus puissant, pulsant énergiquement. La sueur commence de couler le long de mon front, se mêle à mes cheveux et se déverse dans mes yeux. Un peu de cette eau salée goûte dans ma bouche et j'en ressens une grande gêne... Mon corps lui-même devient rapidement trempé de cette sueur dont je n'ai guère l'habitude... Je ne comprends pas ce brusque changement chez-moi et m'arrête un instant. Je sais que les femmes peuvent souffrir de ce genre de problème... disons, à certains moments où il est préférable de faire profil-bas. J'inspecte mon attirail et me rassure, non je suis toujours un homme, ces bouffées de chaleur ont donc une autre origine.

(Bref ! Ce n'est pas le moment de tergiverser ! Vahalat m'attend et il risque d'être mécontent si j'éprouve sa patience.)

Mes pieds nus cavalent sur les dalles moussues qui vont me conduire jusqu’à mon maître. Je passe devant plusieurs salles abandonnées et gravis rapidement un escalier, arrivant quelques minutes plus tard devant Vahalat qui siège sur son trône. Je ne suis même pas essoufflé alors qu’à l’époque, j’arrivais toujours en sueur quand il me convoquait de cette façon.

« Nous avons à parler Insanis. » dit-il en se relevant et en allant à ma rencontre.

« De quoi donc Maître Vahalat ? » demandé-je les yeux pétillants, imaginant déjà son annonce.

« La première partie de ton apprentissage est achevée. Reste donc ton esprit, il faut lui aussi le renforcer. Ta confiance en toi a grandi, c’est un fait indéniable, mais il te faut pourchasser tes peurs, t’y confronter pour réellement devenir fort. La dernière étape consistera bien entendu, à t’apprendre à dominer ton état d’émotif lui-même, mais pour cela, ton corps doit être le chêne qui supporte son ramage qui illustre ton esprit. » clame-t-il avec assurance.

Je ne l’ai jamais vu parler si longtemps et la surprise se lit sans doute sur mon visage car il me fout aussitôt une calotte tout en me réprimandant, me comparant à un ruminant la bouche grande ouverte. Je sors de ma stupeur et m’incline humblement tout en le remerciant de sa confiance. Il semble aussitôt se radoucir, ses muscles se décontractent et je comprends avoir échappé à une rouste…

« Bien. Ta plus grande peur est celle de la mort. Mais la mort est un processus naturel, tout ce qui vit doit un jour mourir. Je ne te dis pas de ne pas te battre jusqu’au bout, non, mais il te faut comprendre qu’un jour ou l’autre, tu retourneras à Yuimen comme offrande pour la terre qu’il a créé. Ton âme elle, subsistera jusqu’à renaître et ainsi de suite. Dès ce soir, tu iras dans le labyrinthe, sans mon familier Rrrr. Tu devras y survivre par tes seuls moyens, affronter la mort droit dans les yeux. Car nombreux sont les dangers qui s’y tapissent et rodent… tu y est déjà allé mais la nuit… est une autre affaire. » conclu-t-il d’un ton froid qui me donne des frissons glacés dans le dos…

« Je… Je ne suis pas sûr de… » commencé-je de bredouiller avant de me prendre un coup de poing dans le ventre.

Je m’attendais à une douleur sourde mais finalement… je me rends compte que l’impact n’a pas été très fort. Je l’entends alors rigoler et il retire sa main avant de toucher mon ventre d’un doigt. Je me rends soudain compte que mes abdominaux se sont contractés instinctivement. Je saisis finalement la teneur de ce message, mon entraînement a porté ses fruits, je suis déjà devenu plus fort qu’avant mon arrivée ici. Cette simple pensée me redonne espoir et je souris en regardant Vahalat.

« Je suis désolé d’avoir douté. J’irais donc dès ce soir dans cet enfer végétal. Je suppose que vous viendrez me chercher une fois satisfait ? »

Il acquiesce et m’accompagne jusqu’à la sortie. Le soleil décline déjà à l’horizon, le labyrinthe baigne dans une lueur orangée, comme ça j’aurais presque envie de m’y promener innocemment… mais je sais à quel point il est dangereux.

(Et apparemment ça ne s’arrange pas la nuit… sacré Vahalat, avec ces foutues méthodes. Remarque, je dois avouer que le résultat est là…)

Mon maître me demande de méditer avec lui jusqu’à ce que la lune ai succédé au soleil et je m’installe immédiatement sur le sol, les jambes croisés, les yeux clos. Je fais le vide dans mon esprit, ne pense plus à rien et essaie de capter l’énergie du monde, de tout ce qui m’entoure. Je ressens les fluides qui parcourt la terre, me sent en paix…
J’ai l’impression que le temps s’est arrêté et que ça ne fait que quelques minutes quand Vahalat me tapote l’épaule et d’un geste, me désigne la pleine lune qui trône dans le ciel.

« Il est temps. »

Je hoche de la tête et me redresse vivement, m’étirant en vitesse. Je fais craquer mes jointures en observant l’étendue végétale qui me fait face. Je n’ose pas imaginer ce qui peut s’y trouver une fois la nuit tombée mais la peur m’effleure à peine. Je me sens en confiance et c’est d’un pas décidé que je me dirige droit vers le labyrinthe.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Sam 10 Sep 2016 20:25 
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Des hurlements bestiaux déchirent le silence alors que j’avance vers la bouche béante qui va me mener au labyrinthe. Je descends la pente, les murs végétaux m’encadrent déjà, m’oppressent… Heureusement que la lune est pleine ce soir car, sans son éclat, j’aurais dû tâtonner pour me diriger. Je me sens toujours autant en chaleur, j’ai l’impression d’évoluer en plein désert et pourtant il fait nuit… La sueur qui dévale mon dos colle à mes vêtements et son contact en devient désagréable. Je me promets d’en référer à Vahalat une fois rentré. Cependant je ne puis me disperser davantage et je reste à l’affût alors que je pénètre de plus en plus profondément dans cet enfer végétal qui semble, une fois la nuit tombée, se voir doté d’une sorte de conscience… J’ai ce funeste pressentiment que l’on m’observe mais je ne discerne rien ni personne, n’entends que les gémissements lointains et le frémissement des feuilles.

Les poils de ma nuque se dressent mais je ne décèle rien d’anormal et décide donc de continuer, en avançant plus discrètement. J’arrive bien vite à la voie empruntée par le troupeau de Brok’nud que j’ai croisé précédemment et la longe jusqu’à déboucher sur la place circulaire traversé par un cours d’eau. Je la traverse d’un bond et trébuche alors ! Je tombe dans un grand bruit d’éclaboussure et mes vêtements sont déjà trempés quand je regagne la berge opposée.

(Foutraille…)

Je me redresse rapidement et me défait de mes habits, ne souhaitant pas tombé malade. Je me retrouve donc avec pour seul habit, vestige d’une décence en déclin, mon caleçon de laine. Je frissonne quelque peu mais je sais devoir le faire. Si je reste avec des habits trempés, les risques d’attraper froid ou pire sont bien plus élevés.
C’est là que je la vois… la source de mon malaise. Un grand œil unique me fixe, dépossédé de paupière, il se contente de me fixer… Intrigué, je me rapproche et découvre alors une vision immonde. Ce n’est pas un œil mais une constellation qui me scrute. Ces yeux parcourent une lourde carapace et c’est en la parcourant que je découvre le clou du spectacle… Je fais face à un énorme escargot, mesurant bien une tête de plus que moi, soit presque deux mètres… Sa gueule est bardée d’épieux prêt à vous harponner avant de vous conduire à ce qui me semble être une seconde gueule, plus renfoncée que l’autre.

Cette abomination est sans aucun doute une des atrocités perpétuées par les treize… d’elle émane cette aura sombre et meurtrière. Ces yeux qui m’épient sont terrifiants, toujours ouvert, guettant sans doute une quelconque ouverture. Je comprends alors qu’il est de mon devoir de terrasser cette erreur de la nature. Je connais la haine de Vahalat à l’encontre d’Oaxaca et ne peut nier être dégoûté de voir ses créations. Cette chose m’effraye mais j’essaye d’outrepasser ma peur. Je me répète que je dois le faire, que je le peux, inlassablement.

J’examine l’escargot d’un œil avisé et tente de trouver chez lui une faiblesse apparente.

(Hormis sa tête elle-même, je ne vois rien d’autre. Je dois partir gagnant… ne pas penser à ce qu’il pourrait m’arriver, sinon j’ai des chances d’être dominé par le fluide sombre…)


J’inspire et expire calmement en dévisageant la bête qui se rapproche terriblement lentement. Je n’ai néanmoins pas confiance, nombreux sont les animaux qui dissimulent leur point fort avant d’être sûr de prendre le dessus… Je recule de quelques pas et commence d’invoquer une main sombre. Le fluide s’accumule au creux d’une de mes paumes et je relâche la volute qui prend l’apparence d’une main sombre.
Je ne tergiverse pas plus et l’envoie aussitôt en direction de la gueule du monstre. Je sais qu’il est impossible que je l’étouffe, mais une autre idée a germé dans mon esprit en ébullition. Je vais essayer de lui emmêler les antennes qui supportent ses yeux principaux, afin d’entraver sa vision du mieux possible. Je n’ai guère trouvé mieux en attendant et braque ma volonté, me concentre uniquement sur cette action, ne me laisse pas perturber par mes émotions. Mais à peine la main fantomatique est-elle arrivée à portée qu’elle se fait happer par la première gueule du monstre qui brise le sortilège aussitôt.

Je grogne de dépit mais ne me laisse pas décontenancé, je sais maintenant que ce monstrueux escargot, malgré son envergure, est capable d’agir avec vivacité… Je réfléchis à une autre option, tente de trouver autre chose que le sort des particules explosives qui causeraient trop de dommage comme la dernière fois… Vahalat ne me le pardonnera pas cette fois, j’en ai la conviction.

L’escargot commence alors à rugir puis d’un coup, rampe vers moi à une vitesse pour le moins surprenante… Je décide pour l’instant de rester à distance et agrippe la branche d’un arbre afin de me réfugier dans la cime de ce dernier. La bête s’arrête au pied de mon perchoir, je devine ses yeux m’épiant avec convoitise. Ma retraite me laisse le temps de trouver un plan d’action mais je n’ai guère envie de rester bloquer ainsi longtemps. Vahalat m’a bien dit que je devais affronter mes peurs, fuir n’est pas une option pour lui, je dois donc en faire autant. J’ai alors un éclair de génie et sourit férocement. J’ai un début de plan et je sens que ça ne va pas être plaisant pour cette satanée bestiole…

Je brise l’une des branches proches de moi, de quelques centimètres de diamètres, et la racle contre le tronc jusqu’à avoir une sorte de pieux rudimentaire. J’invoque alors une nouvelle main sombre qui se saisit du bout de bois avec fermeté. Mon objectif est de crever les yeux de la bête, ceux qui ornent sa carapace. Je veux l’aveugler du mieux possible, voir complètement, même si je doute réussir du premier coup je dois me satisfaire de cette ébauche de plan qui va me permettre de rester à l’abri tout en affrontant le monstre.

(Désolé maître Vahalat, je suis forcé de faire un compromis entre votre façon de faire et la mienne. Je ne peux pas l’affronter en face, de ça j’en suis certain, pas dans ces conditions.)

Ma main fantomatique, armée, s’en va voler vers mon ennemi, uniquement orientée dans le but de détruire les yeux de la bête afin de la priver de sa vue. Je la dirige en y mettant toute ma foutue volonté. Elle perce le plus gros des yeux et la bête rugit alors de douleur. Un hurlement assourdissant, un hurlement porteur d’une douleur insupportable qui vous transperce de part en part comme un millier d’aiguilles. Je la regarde et voit qu’à présent, un mélange de pus et de sang remplace l’horrible et géant œil qu’il y avait jusque-là. Le gastéropode devient enragé, avec brusquerie et rage, il broie le tronc petit à petit à l’aide de sa première mâchoire. Je ne peux pas voir quoi que ce soit mais sens que l’arbre commence déjà de vaciller. L’horrible bête y met tant d’ardeur que je sais mon temps compté. Bientôt l’arbre choiera et me laissera à découvert, proie facile pour cet escargot abominable.

La peur me saisit mais j’essaie toujours d’en faire abstraction. Elle endigue mon raisonnement, entrave mes réflexes et noie mon instinct dans un océan d’appréhensions. Mes muscles se contractent alors que j’en arrive à la conclusion que je vais devoir faire face au monstre, sans aucun abri proche… Je réfléchis avec intensité à un plan d’action, entrevois mes chances de mourir, passe en revue mes possibilités. Mon cœur bat à tout rompre, il martèle ma poitrine, semble vouloir se frayer un chemin à l’extérieur… Des sueurs froides parcourent mon échine quand la conviction de devoir le faire naît en moi.

Une nouvelle fois, je fais tout pour changer, pour outrepasser ces limites qui me conditionnent comme un déchet, une quantité négligeable. En cette bête, je vois le symbole de la haine que le monde me porte. Je sais devoir l’affronter, lui cracher à la gueule et l’envoyer paître si je veux pouvoir me construire une nouvelle identité, m’élever parmi la masse grouillante et bouillonnante de vie qu’est la plèbe dont je fais partit. Le monde est ingrat, ceux au pouvoir ne veulent pas laisser d’autres personnes se mettre à leur niveau. Voilà pourquoi je vais devoir m’acharner, tout comme je vais devoir vaincre cette bête qui me menace, moi et ma vie, moi et mon avenir.

Une colère froide naît et se propage en moi. Un feu glacé emplit mes entrailles, fourmille dans mes veines qui se congèlent et craquellent. Elle est contrôlée mais me donne cette force, ce courage d’affronter l’atrocité qui veut m’abattre. L’adrénaline me donne des ailes, elle me donne l’opportunité de vaincre. Je me redresse et agrippe d’une main l’une des branches à hauteur de front. Je ressens les vibrations, l’arbre se fait peu à peu grignoter et bientôt, il tombera, cela semble inéluctable.

(Je vais devoir faire ce pari… L’avantage est que je suis loin des murs végétaux.)

Je me prépare alors, me plonge dans un intense effort de concentration et accumule l’énergie des fluides. Je la sens qui m’environne, ne fait bientôt plus qu’un avec elle. De petites particules bleutées apparaissent finalement tout autour de l’arbre et de l’escargot géant. Elles meublent l’espace, encombre l’atmosphère telle une constellation d’étoiles porteuses de mort. Fleurissant tout autour, elles se décomptent par centaines, d’elles émanent un faible halo qui strient la semi-pénombre, me révèlent tous les yeux de la bête, innombrables, eux qui me scrutent alors que la mâchoire béante continue son travail de sape. Je sens la tension monter, elle devient électrique et tendue, mes poils se hérissent. Les ombres du labyrinthe s’étendent alors que le soir tombe sur les feuilles irisées d’émeraude. Je sais devoir me hâter, si la nuit totale débute, ma visibilité n’en serait que trop réduite et c’est moi qui me retrouverait voué à mourir. Je fais mon maximum pour restreindre le rayon d’action de mon sortilège de particules explosives, les concentrent autour du monstre qui s’acharne toujours.

Un craquement sinistre, annonciateur d’une chute prochaine m’alarme et je déclenche le sortilège. Tout ne devient alors que chaos et bruit assourdissant. Tout autour de moi se produisent des explosions qui retournent la terre, entame la surface de l’arbre noueux et détruisent les yeux ornant la carapace de l’escargot monstrueux. Un nouvel hurlement lacère le silence tandis que l’arbre cède finalement. Je me sens tomber à toute vitesse et m’accroche avec la force du désespoir à l’une des branches en hauteur. Quand l’arbre finit de s’affaisser et tombe sur l’herbe grasse qui recouvre le sol, je me trouve pris par les turbulences, ma tête heurte des branches, mes bras s’écorchent et je roule sur le sol dans une roulade improvisée.

La chute a été amoindrie car je me suis tenu fermement mais je ressens la douleur qui monte de partout, mon corps est contusionné mais je me presse de me redresser et braque mon regard sur la bête. Elle aussi a souffert de mon sortilège, de manière bien plus spectaculaire. Elle a probablement pressenti le choc car je ne discerne pas sa tête qui est rentré dans sa coquille. En revanche, ses yeux extérieurs n’ont pas été épargnés… Hormis quelques rares rescapés, la plupart sont maintenant de simples trous d’où du sang sombre s’écoule abondement.

Je me sens pousser des ailes en faisant cette constatation ! Tout espoir n’est pas perdu, je me sens capable de vaincre, de terrasser cette ignominie, cette erreur de la nature. Je la brave du regard, l’affronte droit dans les yeux. Les fluides affluent en moi, monte comme un feu de brousse et irriguent bientôt toutes les veines de mon corps. Je me sens entier, je ne veux plus fuir, je ne veux plus être l’objet de ce funeste et facétieux destin qui est le mien.

J’inspire et expire lentement, fait le vide dans ma tête et envisage, d’un œil nouveau, le combat auquel je dois prendre part. Le grotesque gastropode avance vers moi en gémissant, ses deux yeux supportés par ses antennes me contemplent avec haine. Et il en était de même pour moi. Des frissons descendent le long de mon échine alors que mes yeux s’embrasent. Je ressens l’adrénaline, l’énergie du combat à mort. La flamme dévorante qui m’investit est par trop puissante pour que l’étincelle de vie et de rage de ce monstre en vienne à bout. Mon envie de vivre surpasse celle de l’escargot géant qui ne pense qu’à tuer et à se nourrir. Je suis le dépositaire d’un pouvoir rare et ancestral, un être qui est promu à un destin illustre et auréolé de gloire.

La magie continue d’affluer en moi et je me sens prêt à repasser à l’offensive. Il ne faut pas que le monstre puisse agir, je dois frapper en premier, l’obliger à se protéger tout en l’affaiblissant progressivement. Dans mes mains grésillent le pouvoir destructeur des particules de fluide. Je les libère dans l’air alors que le monstre n’est plus qu’à quelques traînées de bave de moi.

Les explosions ne se font pas attendre, le sol tremble et se creuse, le temps semble s’arrêter mais je devine déjà la posture du monstre… replié au fond de sa coquille. Je fais appel à un effort surhumain, outrepasse mes limites, puise dans mes ressources et invoque une main sombre. Je la propulse aussitôt en direction du trou dans lequel s’est réfugié la tête de l’escargot. La suite ne se fait pas attendre je perds instantanément le lien avec mon sortilège et comprend que ma main fantomatique n’est plus…
Je glapis malgré moi mais me reprend alors. Je saisis que cette façon de faire ne mène à rien et entreprends de trouver autre chose. Je passe en revue mes sortilèges et en arrive vite à la conclusion que contre ce genre d’adversaire, ils sont tous inutiles.

(Il va falloir faire sans, peut-être essayer de lancer un autre sort… d’en créer un en somme.)

Je bats en retraite et d’un bond, passe au-dessus de la mince rivière avant de reprendre mon souffle. Toute cette magie utilisée m’a laissé épuisé et je dois reprendre des forces. J’entends alors un bramement et constate que l’escargot fonce sur moi avec fureur. Je me trouve pris au piège, les murs végétaux derrière moi ne laissant qu’un fin passage, idéal pour le monstre qui n’aura qu’à me cueillir.

Je commence alors à courir dans le sens opposé, passe tout près de l’atrocité rampante et m’en éloigne avec célérité. Il ne semble guère apprécier de devoir se tourner dans tous les sens et grogne de mécontentement. Je fais appel à mon fluide de glace et imagine une sorte de pic qui pourrait en finir avec l’horrible escargot.
Je me concentre et commence de créer un pic acéré, tout de glace. Ma concentration se brise alors et en l’espace d’un instant, le pic se désagrège et je me retrouve sans rien. Je sais avoir encore un peu de temps et recommence à essayer. Cette fois le résultat semble plus solide mais à peine l’ai-je propulsé qu’il se brise en deux, et c’est un minuscule bout de glace qui percute l’escargot sans lui causer aucun dommage.

« Foutraille ! » m’écrié-je avec rage.

Je m’éloigne encore, mon corps malgré son entraînement devient las, mes jambes mollissent et je me sens proche de mes limites, alors que l’escargot semble encore en avoir à revendre. Je reprends ma concentration et me focalise sur une unique pensée, façonner un pic de glace assez solide pour tuer la bête. J’y mets toute ma volonté, la bande comme la corde d’un arc. Dans mes mains pulse l’énergie du fluide et un pc de glace commence de se former, petit à petit. Je ne presse pas les choses, essaie de privilégier la solidité à la rapidité de création.

Quelque chose de convenable se laisse enfin percevoir et je mise tout sur ce projectile. Tout en hurlant, je le projette avec la rage et l’énergie du désespoir. Le pic de glace fend l’air et va alors pourfendre la tête du monstre, s’enfonçant entre ses deux yeux…
Le corps convulse tout d’abord, puis s’immobilise. Je ne parviens pas à réaliser avoir vaincu, mon corps est pris d’assaut par d’intenses tremblements et je tombe à genoux, des larmes embuant mes yeux. Je peine à me convaincre que j’ai réussi, que j’ai battu cette merde qui aurait dû me tuer, me dévorer vivant…

C’est à ce moment que j’entends des bruits de pas, je me retourne, convaincu de trouver Vahalat. C’est là que je comprends avoir fait erreur… La silhouette qui se dresse devant moi n’est pas mon maître.


=-=-=-=-=-=

HRP : Tentative d'apprentissage et d'utilisation du sortilège :

Pic de glace : Ce sort permet d'envoyer des pics glacés sur son adversaire, à distance. Plus la magie est de haut niveau et plus l’adversaire sera fortement affecté ! mag+1/lvl.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Dim 11 Sep 2016 14:33 
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Une grande silhouette se découpe dans l’obscure clarté du labyrinthe baignant dans la lumière de la lune. Elle me dévisage, adoptant un air supérieur et vaniteux. Ses yeux brillent de mille feux, profondément enchâssés sous de broussailleux sourcils. Les traits de son visage ont été façonnés à la serpe, brutaux et cruels. Sa bouche s’ouvre dans un rictus horrifique et la voix qui s’en extirpe est abrupte et caverneuse.

« Petit homme, ta présence ici est une insulte, le comprends-tu seulement ? »

Ces paroles me donnent la chair de poule. Tout en cet être évoque la puissance. L’aura meurtrière et souveraine qui se dégage de lui m’écrase sous son pouvoir. Ma bouche devient sèche et, épuisé comme je suis, je sais ne pas pouvoir combattre. J’ai l’impression d’être le jonc qui ploie sous le vent furieux, d’être l’enfant prit en faute par son père…

« Je suis l’apprenti de…de Maître Vahalat, c’est lui qui m’a accepté ici. » hasardé-je en bafouillant.

« Que m’importe ce Vahalat. Je suis l’incarnation de Yuimen, petit homme. Je ne crains ton maître. Maintenant debout. » rétorque-t-il avec ce calme qui précède la tempête.

J’obéis sans rechigner, me redressant sur mes jambes chancelantes. Les tremblements gagnent tout mon corps quand je le regarde, détaille son visage… Il est orné de cicatrice et de motifs mystiques. Les deux joyaux pourpres qu’il abrite me lorgnent avec une touche de démence à en faire frissonner le plus fort des hommes. J’ai l’impression qu’il peut lire en moi comme dans un livre ouvert.

« Ressens-tu la peur, insignifiant cloporte ? » poursuit-il d’une voix cruelle.

Je réprime un haut le cœur et d’une voix maladroite lui déclame que je ne suis pas un ennemi de la Terre, que je ne suis ici qu’afin d’apprendre.

« Je sonde ton cœur et n’y décèle qu’une angoisse permanente, une insatiable soif… de pouvoir, d’amour, de reconnaissance. Tu n’es pas digne de vivre, même pas digne de fouler le même sol que moi. Prépare-toi à mourir. »

Il élève son bras et je comprends enfin, me laissant aller à rire à gorge déployée. Son apparence ne peut me tromper, son réel visage ne peut me détourner de la conclusion qui me paraît maintenant évidente. Cette aura qu’il dégage, je la connais, jusqu’aux tréfonds de mon âme… Mon attitude doit choquer l’être qui s’arrête dans son mouvement. Le temps semble s’étendre à l’infini, ponctué par les éclats déments de mon hilarité. Je sais à qui je fais face… Je sais ne pas avoir à craindre quoi que ce soit et cette compréhension des événements me laisse respirer.

Je le dévisage maintenant d’un air assuré quand je proclame que je sais pourquoi il n’a rien à craindre de Vahalat car il est lui ! La silhouette me rend mon regard, un léger sourire se dessine sur son visage.

« Alors tu as enfin compris ? Je pensais que la peur entraverait ton esprit, mais il semble que ce ne soit le cas. Tu es devenu plus fort, Mendax, assez pour continuer, assez pour commencer l’épreuve qui te marquera et te laissera maître de ton état d’émotif. »

Il se détourne de moi et engouffre son bras dans un épais buisson avant d’en sortir son masque qu’il revêt aussitôt. Sans un mot de plus, il m’invite à le suivre. Je reste sous le choc mais connait une profonde euphorie en même temps. J’ai réussi l’épreuve ! Je suis toujours vivant et maître Vahalat va m’enseigner la façon de me dominer ! Après avoir fortifié mon corps et mon esprit, je vais enfin pouvoir débuter l’étape qui me semble salutaire pour mon avenir. Je ne serai plus le jouet de mon émotivité, de mon fluide sombre…

Je me hâte de le rattraper et chemine à ses côtés jusqu’au Castel Hotarssique.

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 Sujet du message: Re: Castel Hotarssique
MessagePosté: Mer 14 Sep 2016 01:13 
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Vahalat me regarde, silencieux comme à son habitude. Il s’avance de quelques pas et fait claquer son bâton au sol avant de me toiser.

« Tu as déjà fait beaucoup, que ce soit pour renforcer ton esprit et ton corps. Ce n’est pas suffisant. Je vais te lancer un sortilège depuis longtemps oublié, te faire vivre ton creuset des épreuves » annonce-t-il d’un ton dur.

« Je commence à être habitué, Vahalat… » soupiré-je, las, comme à son habitude il ne me donne guère de détails.

Il me flanque aussitôt un formidable coup de son bâton dans les côtes et je m’écroule à terre.

« Tu n’es pas assez fort pour me manquer de respect. Appelle moi maître ou abstient toi de me nommer au lieu de faire preuve d’impudence. » siffle-t-il d’un ton colérique, me menaçant de son arme en bois.

« Pardon… maître. » je me redresse en évitant de le regarder et d’une voix timide lui demande :

« Qu’en est-il de ce sortilège que vous allez exécuter ? »

« Tu verras bien. Tout ce qui importe est que tu sois fort, abandonne ta lâcheté. »

(Toujours cette philosophie simpliste… Il faut être fort gnagnagna, il faut haïr la lâcheté gnagnagna…)

« Ai-je le choix ? » lui répondis-je les épaules abattues.

« Non. Pas si tu veux maîtriser ton état d’émotif, pas si tu veux me conserver comme maître. Je t’avais prévenu que le chemin serait ardu mais que jamais il ne fallait renoncer, au risque de me décevoir… »

Je déglutis avant de m’étirer rapidement, puis, regardant Vahalat, j’essaie de me montrer convaincant et lui déclare que je suis prêt. Bien entendu j’ai peur mais je crois en mon maître, il le faut, il est mon dernier espoir et si sa folie m’entraîne vers une sorte de mort, tant pis, je sais que j’aurais essayé.

Vahalat se place alors devant moi et plante son bâton entre nous. Ses mains partent dans un ballet complexe, des sillons de magie se forment dans les airs, prenant l’apparence d’un cercle concentrique avec en son centre une étoile faite de triangle juxtaposé. Je ressens soudainement des convulsions tandis que ma vue se trouble. Les arbres se tordent et le ciel semble prêt à me tomber dessus. Je hurle et pose mes mains contre mes oreilles alors qu’un sifflement assourdissant résonne contre mes tympans. Je tombe à genoux et continue de crier jusqu’à ne plus rien voir… un voile sombre recouvre mes yeux, je ne vois plus qu’un noir profond. Je frissonne et perds subitement prise avec le monde qui m’entoure…

Je reprends finalement conscience dans un cadre austère. Du blanc à perte de vue, tout n’est que blanc immaculé sans une once de couleur pour venir l’égayer. Je regarde totalement paniqué tout autour de moi mais ne distingue rien d’autre… Ma respiration est saccadée quand j’entreprends de marcher. Je continue de jeter des regards apeurés dans toutes les directions quand je distingue au loin un changement… La teinte semble ternir et je me précipite sans réfléchir.

J’arrive essoufflé et constate avec effroi que la grisaille a remplacé la blancheur éclatante sans que rien d’autre ne vienne en altérer la surface uniforme…
Le sol commence alors à trembler et du sol s’extirpe un escalier aux nuances noires et blanches, tel un damier. Je ne parviens pas à distinguer la destination finale mais soulagé de voir là autre chose que le vide, je m’y rue et gravis les marches avec impatience. Il est haut mais j’arrive après quelques temps au sommet. Un sol part de l’escalier et forme un sol composé de dalles ébènes et opalescentes. J’avance avec circonspection, intrigué par ce brusque changement de décors…

Un bruit à ma droite me fait tourner sur moi-même et je découvre alors un spectre, une sorte de silhouette évanescente, composée de brume opalescente… Cette vision m’évoque celle d’une jeune fille aux yeux indistincts, ses cheveux tombant sur des épaules effacées. Je reste muet devant cette soudaine apparition qui ne semble me vouloir de mal… Elle reste là, flottant devant moi. Je décide de me sortir de ce silence devenant angoissant et pesant et d’une voix timide me présente et lui demande quel est ce lieu, sa signification… Sa voix résonne alors, comme du cristal, épurée de la moindre émotion. Une voix… glaciale, qui vous fait devenir l’enfant attentif devant sa mère.

« Ce lieu symbolise ton esprit… notre monde à nous, celui dans lequel les fluides qui t’habitent errent, toi, qui est un émotif. »

« Vous savez donc que je suis un émotif ? Seriez-vous l’incarnation du fluide de glace… ? » lui demandé-je avec hésitation.

« Comment ne pourrais-je le savoir ? Les êtres comme Toi sont intimement liés aux fluides. Et les êtres comme moi sont les incarnations même des fluides… Mais nous reprendrons plus tard, pour l’heure, tu devrais te préoccuper de… » sa voix se brise alors et j’entends un grognement féroce derrière moi…


Je me retourne lentement et me trouve confronté à un avatâr de la bestialité elle-même… Deux braises rougeoyantes, deux foyers de haine me scrutent. La chose s’approche, sa noirceur infinie semble prête à m’engloutir… une vague silhouette lupine s’approche à pas pesant, gronde tout bas et me défie du regard. Ses fines oreilles se dressent, prêtes à capter le moindre signal de danger.

« S’il te vainc, c’est ton âme elle-même qui sera corrompu. Il pourra alors agir à sa guise tandis que tu seras reclus ici, à jamais. » entendis-je venir de derrière moi. Ces paroles ne me rassurent guère mais je sais qu’elle dit vrai, pourquoi mentirait-elle après tout ?


Je comprends tout de suite que j’ai face à moi l’incarnation du fluide sombre… Il exsude la bestialité, semble prêt à me bondir dessus et à me déchirer la gorge. Je réalise également que c’est de cela que parlait Vahalat, voici mon creuset des épreuves. Je sais devoir affronter cette sombre facette qui se tapit en moi, qui n’attend que l’opportunité d’avoir le dessus.

Le loup sombre rugit avant de bondir, ses griffes lacèrent mes épaules et je chute sous son poids. Sa gueule béante me domine, un profond râle désincarné sort de sa gorge alors qu’il exhibe ses crocs. Des tentacules viciés s’extraient alors de sa carcasse et viennent se planter en moi. Je ne ressens pas de douleur physique mais mon âme est au supplice. Je la sens ravagée, attaquée par une force noire et sournoise. L’influence du fluide sombre croît à une vitesse folle, il insémine mes pensées, corromps mon cœur…

Je sens son emprise sur moi se refermer, me donnant l’impression de me noyer lentement dans un océan de noirceur, brutal et expéditif. Je suis immergé dans une obscurité qui me plonge dans une panique croissante, happé par un brouillard épais et opaque. J’essaie de me raccrocher à mon nom, à mon identité. Je ne veux pas être dévoré par le fluide sombre qui se tapit en moi, je suis Insanis, anciennement Mendax et plus en arrière encore, Gaudium. Je suis un Homme. Je ne veux pas finir comme ça, je veux encore vivre, respirer le doux fumet de la vie, la mordre à pleine dent.
Je suis comme une petite flammèche perdue au plein milieu d’une tempête. Je continue désespérément de m’agripper à cette vague notion d’identité, continuant d’être environné par la profondeur de la nuit qui s’étend dans mon cœur.

« Je suis Gaudium ! Un être de chair et de sang ! Mon nom incarne l’espoir et la joie ! Je suis Mendax ! Un menteur, un félon, un homme prêt à tout pour survivre ! Je suis Insanis ! Le fou, changeant et inconstant hormis dans son désir d’exister ! JE.NE.VEUX.PAS.CEDER ! » hurlé-je, martelant avec encore plus de force les derniers mots.

Je sens alors l’obscur refluer, comme repoussé par ma volonté de vivre et de rester entier. Je le sens qui perd pied, se retire précipitamment. Je suis comme sorti d’un mauvais cauchemar et observe, silencieusement, le loup noir, symbole du fluide sombre qui me scrute à quelques mètres, sa queue entre les jambes, ses oreilles plaquées sur son visage.

Je me souviens l’avoir eu sur moi, et le voilà qui se tient loin, prudemment il se rapproche mais préserve toujours quelques mètres de séparation. Je comprends avoir fait le bon choix, mon arme est ma volonté à être, à vivre.

« Arrière putride monstre ! Je suis Insanis ! Je suis ton maître ! Plus jamais tu ne me domineras sans mon ordre ! Plus jamais ! » hurlé-je, le regard river sur mon rival.

Enfin, je ne peux plus vraiment le considérer comme un adversaire. Je saisis enfin qu’il fait partie de moi, qu’il est comme l’arme que l’homme brandit. C’est à moi de me contrôler car lui demander n’a aucun sens. Sa seule volonté est telle la mienne, de vivre, de fouler la terre. Si je n’ai pas la force de le dominer, alors il s’emparera de moi. Cette épreuve, je la sais maintenant gagné.

C’est donc avec assurance que je me dirige vers lui, qui bat aussitôt en retraite, grondant nerveusement. Le sol à mes pieds devient brillant et m’aveugle quelque peu puis tout s’effondre ! Je tombe sans avoir l’impression de chuter, je ne ressens bientôt plus rien et mes yeux se couvrent d’un épais voile sombre…


Quand ils s’ouvrent à nouveau, je vois Vahalat qui me contemple, accroupi auprès de moi. Il passe l’une de ses mains sur mon torse et provoque une douleur sourde. Je crisse des dents et il lève un petit miroir au-dessus. Je revois alors mon horrible visage scarifié, avec un air fatigué que je ne me connaissais pas, puis il le descend progressivement. C’est là que je peux observer des cicatrices en forme de griffe de chaque côté de mes épaules.

« Tu t’es bien battu. Il semble qu’il t’a tout de même laissé sa marque mais tu es sorti vainqueur. Ne pense cependant pas que cela ne soit déjà terminé ! Il va te falloir continuer à rester fort de corps et d’esprit si tu veux dominer ton émotivité. Pour le reste, je ne peux plus rien t’apprendre, il n’y a et n’aura jamais de secret. Un émotif est un être particulier, dont le corps et l’esprit doivent être affûtes. »

Je le regarde béat, la bouche grande ouverte, puis me reprends et acquiesce vivement. Je suis un peu déçu, mais je lui fais confiance et si pour lui, je suis prêt, alors je ne peux que le croire. Je me redresse difficilement, tient sur mes jambes qui me donnent l’impression d’être sur des échasses mal vissées.

« Merci maître. Je ne pourrais jamais assez-vous remercier. Il me faut maintenant rentrer sans tarder. Les membres du culte des Messagers attendent mon retour et je dois donc les rejoindre au plus vite. » déclaré-je avec conviction, un léger sourire aux commissures de mes lèvres.

Vahalat se contente de hocher la tête, je sais très bien qu’il n’est pas à l’aise avec les émotions.

« Tu es le premier de mes élèves à avoir tenu jusqu’au bout. Je suis… Bref. Adieu, donc. »

Je le remercie une nouvelle fois et décide de lui tourner le dos pour partir aussitôt. Je sais que je pourrai rester pour la nuit mais ai l’impression que cela ne rendrait que plus difficile mon départ. Je ne peux tout de même m’empêcher de ressentir un petit pincement au cœur. Vahalat a failli le dire… mais je sais ce qu’il ressent, de la fierté, tout comme moi de l’avoir eu comme professeur. Il est des rencontres qui vous marquent pour toujours et je sais que Vahalat est de ceux-là. Sans me retourner je lui hurle que je ferai en sorte qu’il soit fier de moi.

Pendant plusieurs heures je traverse le labyrinthe et arrive finalement en dehors alors que le soleil commence d'abdiquer en faveur de la lune. Je me sens bien pour une des premières fois depuis longtemps. Je sais maintenant pouvoir me dominer, moi et mon émotivité. Je me sens enfin libre, enfin prêt à tout réussir. J'ai l'impression que plus rien ne peut m'arrêter ! Rien ni personne, non.

J'embrasse du regard le paysage qui s'étend devant moi, aspire une grande goulée d'air et hurle ma joie, je la hurle au monde, je veux qu'Il sache que je suis là, que j'existe et que bientôt, il m'appartiendra. Des chants mélodieux d'oiseaux ménestrels me parviennent et me ravissent. Je suis si heureux qu'un rien m'émerveille. Comme la couleur vermeil du ciel, les nuages indolents qui voguent, insouciants. Un renard vagabonde près de moi, je le ressens, l'entends, lui et ses petits halètements, ses rapides embardées pour rester dissimulé dans les fourrés.

C'est d'un œil nouveau que je contemple ce monde qu'est le mien. Je me sens enfin prêt à assumer ma destiné, je sais être promu à quelque chose de grandiose. Il me faut juste me donner les moyens, et le groupuscule d'Endor a daigné me l'accorder, cette chance tant attendue, cette main tendue...

C'est à ce moment que je prends conscience ne pas avoir prier Phaïtos depuis quelque temps déjà. Lui qui par le don qu'il m'a fait, me permets de me défendre, de survivre et même mieux, d'exister. Un sentiment pieux m’envahit aussitôt et je me prosterne à même la terre, mon front collé au sol dans un aveu de soumission la plus totale.

"Ah, père divin, berger de l'humanité. Ah, Phaïtos, toi que je vénère. Une nouvelle fois je te prie d'accepter ma totale obédience, ma reconnaissance... Toi qui m'a offert un pouvoir, une famille, toi qui a daigné m'accorder ton attention, je ne peux que te vouer une foi totale et sans fard."

Je continue quelque temps, je me surprends à ne pas vouloir arrêter et comprends alors... Je ne ment plus comme au début, j'ai été amené à l'aduler réellement et ce non plus par peur de me voir priver de mes pouvoirs. La prière se poursuit pendant quelques dizaines de minutes où je loue Phaïtos, lui parle comme à un père, un ami...

Quand je me redresse, je me sens en accord avec moi-même et entreprends alors de partir d'un bon pas en direction des chaînes montagneuses qui abrite le Castel d'Endor, mon nouveau chez-moi, le repaire des Messagers du corbeau.

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Dernière édition par Mendax le Mer 14 Sep 2016 13:26, édité 1 fois.

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