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 Sujet du message: Les entrées du monastère
MessagePosté: Dim 7 Mar 2010 12:45 
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Les entrées du monastère


Il n'y a pas de portes, juste de grands et larges arcs en ogive ouvrant sur les allées du monastère, taillés dans un grand mur, aux quatre coins du monastère. Par contre, nuit et jour, des gardiennes de ce lieu veillent pour contrôler les entrées et vérifier qu'aucun homme ne puisse y pénétrer. Les autres femmes sont par ailleurs les bienvenues, peu importe d'où elles viennent et peu importe leur origine, qu'elles soient Elfes, Gobelines, Aldrydes ou Orque, du moment qu'elles viennent en amies !

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Sam 17 Juil 2010 04:13 
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La nuit avait fini de poser ses voiles sombres sur la campagne endormie ; deux torches, suspendues à l’arcade de l’entrée pierreuse, projetaient sur la scène des ombres mouvantes. Là, sur les bords du fleuve que l’on ne pouvait que deviner dans l’obscurité, mère Théa, une grande femme aux traits secs et aux cheveux très pâles, donnait ses instructions aux quatre sœurs qui se tenaient devant elle. Je ne pus distinguer laquelle était Mair, leurs larges capuches de toile grossière étaient rabattues sur leurs tête. Après tout, qu’importe ? Il fallait que je reste cohérente dans mes désirs ; mon refus ne pouvait être crédible si je n’arrêtais pas de la chercher des yeux. Et pourtant… était-ce de la culpabilité, cet étrange sentiment qui me nouait les entrailles quand mes pensées se tournaient vers elle ? Non, je ne pouvais accepter une telle faiblesse.

Les chevaux étaient déjà sellés, le départ était imminent. L’idée de la chevauchée nocturne provoqua un frisson de plaisir qui me caressa l’échine ; à cheval, tous les rêves étaient permis. Le sifflement de l’air, l’immensité de la plaine, le martèlement des sabots ; c’était comme si une aspiration grandiose soufflait dans ma poitrine, libérant mon souffle, et laissant ma tête si ivre de liberté que j’en oubliais totalement les entraves et les misérables petits non-évènements du quotidien. Rabattant ma capuche à mon tour, presque impatiente, je m’approchai du petit groupe, prenant brusquement conscience de la fraîcheur de l’air ; aussitôt qu’elle m’aperçut, mère Théa me lança une interjection d’une voix nette et cinglante, autant dénuée de chaleur que de sécheresse. La voix de mère Théa était la loi même, ni moins, ni plus. Simplement la verbalisation pure et élémentaire de la règle de Selhinae ; ses ordres n’étaient ni tyranniques, ni trop agressifs, c’était simplement l’expression directe de ce que dicterait le code de conduite des sœurs s’il était doué de parole.

Je n’écoutais pas précisément ces mots qui m’étaient adressés, il me semblait pouvoir les réciter avant même qu’ils ne franchissent les lèvres fines de la mère ; je m’amusais de les voir s’agiter, se rejoindre, s’éloigner, se tordre, s’étirer à nouveau, pour finalement s’immobiliser dans une moue réprobatrice. On ferait remonter ce retard aux oreilles du Conseil des Révérendes, et, il n’y avait pas l’ombre d’un doute, la punition serait exemplaire, et l’on ne pouvait pas s’étendre plus sur le sujet car la patrouille devait se mettre en route au plus vite, l’obéissance était la maîtresse des vertus… ce devait être grosso modo l’essentiel du contenu de cette courte réprimande. Théa était réputée chez les novices pour faire preuve d’une rigidité terrifiante, elle avait été ma maîtresse de chœur aux grands offices pendant de nombreuses années, du temps où j’étais moi-même novice. Ce qui m’étonnait le plus chez cette femme, c’est qu’elle ne me détestait pas et ne me manifestait aucune antipathie particulière, même après tous ses efforts inutiles pour m’inculquer parfaitement les valeurs monastiques.

On monta sur les chevaux. Le mien possédait une robe sombre qui luisait faiblement dans la pénombre. Il possédait un caractère extrêmement docile, comme tous les chevaux –et les sœurs- du monastère. La lune faisait son apparition, régnant au milieu des points glacés et intermittents des étoiles ; elle était gibbeuse, et sa faible lumière faisait luire sur les hautes herbes qui ondoyaient sous la brise nocturne des reflets argentés. Sans perdre un instant, la mère s’engagea dans la piste longeant le fleuve assoupi, et je la suivis, humant avec délectation la fraîcheur de l’air. La nuit serait courte, mais ces nuits de pure liberté me donnaient plus de vie que les nuits passées dans ma cellule, entrecoupées des offices religieux immuables.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Ven 29 Oct 2010 20:39 
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Un léger frisson parcourut mes vertèbres ; ma main se posa sur la garde de mon sabre. Accompagnée du crissement des gravillons, une silhouette émergea doucement de derrière l’arcade, avec une lenteur calculée, se plaçant au milieu du passage. Recouverte d’une large tunique à capuche, ses traits étaient dissimulés, tandis que le soleil levant, derrière elle, dessinait ses contours en rougeoyant furieusement. Ma mâchoire se serra ; comment avais-je pu espérer m’enfuir du monastère sans rencontrer aucun obstacle ? Je n’avais encore jamais combattu une sœur, et ce combat inéluctable, plus que tout, me fit ressentir et comprendre l’étendue de ma condition profonde de criminelle, rompant définitivement les derniers liens qui m’unissaient encore à la Sororité. Il me faudrait tuer cet être qui, jusqu’il y avait encore quelques heures –si peu !-, était bien plus qu’un membre de ma famille, était bien plus qu’une simple sœur. L’idée même de voir son sang s’échapper d’elle me saisissait d’une terreur sacrée devant le caractère innommable de l’acte que je devais accomplir.

Il me semblait que le temps était arrêté, et que le soleil ne s’élèverait plus jamais jusqu’au zénith. Un terrible pressentiment me serrait la poitrine. Sans prononcer un seul mot, celle qui me coupait la route porta la main à sa ceinture, dégageant avec un chuintement râpeux sa lame de son fourreau. Avec une certaine grâce, ce mouvement s’accompagna d’un balancement d’épaule qui fit surgir de sa capuche quelques mèches folles, d’un blond étonnant. D’un blond étonnant… le frisson revint, tandis qu’insidieusement, une masse sombre remontait dans ma poitrine. C’était impossible. Totalement figée, ne sentant même plus les rayons épais du levant caresser largement mes pommettes, je pris lentement conscience de l’étendue terrible de mon châtiment.

Les gestes comme légèrement hachés par des sanglots, elle portait à présent sa main libre à la boucle de sa cape, qu’elle dénoua. Le tissu brunâtre, en tournoyant, rejoignit la poussière. La masse épaisse de sa chevelure, libérée de toute entrave, s’épanouit simplement sur ses épaules, enflammée par la lumière vespérale. C’était elle, c’était Mair, son visage délicat fermé, une lumière dure dans les yeux que je ne lui connaissais pas, comme si, bien loin de se protéger d’une quelconque émotion extérieure, elle cherchait à se prémunir de ce qui se cachait en elle, et luttait pour l’empêcher de jaillir et s’exprimer.

-Rends-toi, Kayane.

Sa voix sonnait étrangement à mes oreilles, et, si j’avais fermé les yeux, je ne l’aurais certainement pas reconnue. Son timbre était dur, impersonnel, irrévocable, et son souffle était court, comme si sa gorge, contractée, l’empêchait de respirer convenablement. Un temps passa, sans que rien ne bouge, puis :

-Mair, nous ne sommes pas obligées… personne ne saura.

Ma voix aussi sonnait étrangement à mes oreilles, bien trop faible, révélant bien trop directement la terreur qui m’emplissait. Ca n’avait aucun sens, je ne pouvais me battre contre elle, son sang était trop précieux.

-Mair, je t’en supplie, ne m’y oblige pas.

Elle eut un rictus étonnant, indéfinissable, un mélange étrange de plusieurs émotions qui n’arrivaient à prendre le pas les unes sur les autres. Un sentiment d’indicible douleur m’envahit, bien plus forte que ne pouvait l’être la souffrance de l’acier. Et surtout, quelle était cette haine logée au fond de ses prunelles céruléennes, quelle était cette colère terrible qui animait son regard ? J’avais tellement eu, pendant tant d’années, la certitude trouble de posséder son amour, qu’à la douleur de devoir l’affronter s’ajoutait également une blessure de mon amour-propre.

-Mair, c’est ridicule, je t’aime trop pour…

-TAIS-TOI !


Sa voix avait claqué, irrémédiablement, brûlante comme de l’acier chauffé à blanc. Se yeux étaient humides, non pas, comme j’aurais pu le croire, sous l’effet d’une tristesse quelconque, mais sous le coup d’une colère ardente, contenue trop longtemps.

-Ne t’imagines pas que tu m’aimes, pas comme moi j’ai pu t’estimer ! J’ai toujours, toujours essayé de te comprendre, de te défendre malgré ton entêtement, malgré ton égotisme. Ce que tu as fait, tu l’as fait seule, alors que j’étais là, prête à t’aider à combattre le sort qui t’assaillait, à t’éviter l’innommable. J’aurais pu te raisonner, j’aurais pu éviter ce qui est arrivé ! Tout aurait pu être différent, si tu avais seulement daigné regarder à ton flanc, où je me suis toujours trouvée, si seulement tu avais admis une seul instant que seule, tu ne pouvais tout affronter.

Elle reprit son souffle, le flot de ces mots terribles se calmant lentement. Mais le pire était à venir.

-Même si tu respires encore, tu es de toute façon déjà morte Kayane. Tu as tout perdu, l’estime de tes sœurs, ta propre estime… et la mienne. Pour moi, tu es déjà morte, et même si tu passes par-dessus mon corps, je reposerais, sereine, aux côtés de mon honneur, tandis que toi tu courras le monde poursuivie par la honte et les remords. Plus encore, il vaut mieux pour toi-même que tu sois morte, pour ce que tu as été. Tu n’es que le pâle reflet d’une femme admirable que tu as tuée de tes actes, et je n’aurai de cesse, pour la mémoire de cette femme que j’ai aimé plus que tout, de poursuivre sa meurtrière !

Le silence se fit, mais, dans mon corps, dans ma conscience toute entière, des étages entiers s’effondraient avec un fracas abominable. Une nausée insoutenable me serrait le cœur, alors que les mots de Mair, bien qu’éteints, continuaient de creuser de plus en plus profondément dans ma chair, broyant tout, comme au passage d’un ouragan. L’autre, en face de moi, souriant enfin, leva sa lame et, sans un mot de plus, se précipita sur moi. J’aurais bien voulu me laisser transpercer par la main, -cruelle ironie !-, qui s’était si souvent faite caressante ; il me semblait de toute façon que je n’avais ni la force, ni la volonté, de continuer. Alors, presque sans que je ne m’en rende compte, mon sabre, ruisselant du vermeil du matin, se dressa dans ma main en ondulant, se métamorphosant en une longue flamberge luisante, faisant barrage à l’acier de Mair. Le choc retentit dans tout mon squelette, et me rendit mes esprits. Mon regard se posa sur ma lame, et bien que je n’avais pas le temps d’essayer de comprendre la nature de l’étrange phénomène, je sus instinctivement qu’une fois de plus, je ne devais ma vie qu’à l’acier. Ma lame était ma digue contre la mort, et, en même temps, ce qui préserverait ma volonté, et l’intégrité de ma personne morale : je devais vivre, ne serait-ce que pour me racheter, et avoir la chance, un jour, de pouvoir expliquer à Mair tout ce qu’elle ignorait, regagner son estime.

Je lus dans ses yeux une légère surprise, qui ne pouvait d’ailleurs surpasser la mienne, devant la fermeté du bras que je lui avais opposé. Avec méthode, ses pieds firent immédiatement un pas infime sur le côté, lui permettant de prendre un nouvel appui et de projeter son épée contre mon autre flanc, qui se remettait difficilement de la blessure de mon dernier combat. En un éclair, les longues heures d’entraînements que nous avions passé ensemble me revinrent en mémoire, et je la revis, inlassablement, répéter ce même mouvement, jusqu’au jour où elle arrivait enfin à me choquer le flanc de son épée de bois. Avec un sourire, je vis mon bras, conditionné par ces heures laborieuses, se placer parfaitement sur la trajectoire de sa lame, pour l’arrêter sans trop de difficulté. Nos yeux se croisèrent à nouveau, et je lus dans son regard azuré qu’elle faisait la même constatation que moi : nous connaissions trop bien les techniques de l’autre pour que la victoire vienne d’une simple supériorité dans le maniement de l’épée. La victoire ne pouvait être obtenue qu’avec de l’audace, ou beaucoup de chance.

C’est alors que, quelque part dans mon dos, le tocsin de la place principale du monastère résonna, et son écho tinta furieusement dans mes oreilles et sur les flancs des collines jumelles de l’embouchure du fleuve. Les traits de Mair, à quelques centimètres de moi, trahirent un léger soulagement. La nouvelle de ma fuite avait fait le tour des mères révérendes, et dans peu de temps, la totalité des sœurs du monastère seraient en armes, à ma recherche. Autant dire qu’il ne me restait que très peu de temps avant d’être submergée totalement. Avec une vigueur nouvelle, j’abattis mon épée vers Mair, aveuglée et pressée par la nécessité de prendre la fuite au plus vite. Avec un léger saut en arrière, elle esquiva l’acier vrombissant.

Répondant à mon assaut, elle se précipita alors sur moi, m’assenant une série de coups de plus en plus violents ; je réussis à les parer tant bien que mal, mais sur le plan tant du mental que de la ténacité, je savais, comme elle le savait aussi, qu’elle avait remporté la victoire. La découverte de ma fuite par l’ensemble du monastère faisait faiblir mon opiniâtreté, et mon bras concédait de plus en plus de terrain. Les chocs faisaient trembler ma lame, et se répercutaient jusqu’à mon épaule, se propageant même jusqu’à ma nuque. J’avais les muscles des bras en feu, et ma blessure au flanc lançait de nouveau des tiraillements douloureux dans tout mon abdomen. J’étais au bord de la rupture, la moindre petite erreur, le moindre infime relâchement me seraient fatals. Après tout… je connaissais assez Mair pour savoir que, malgré sa déception et sa fureur, elle serait incapable de me faire souffrir intentionnellement, et préfèrerait certainement m’administrer une mort rapide. Que pouvais-je demander de plus après tout? Mon sort était fait. Que je meure de son bras ou du bras de mon bourreau, après le procès, quelle importance ? Je ne partirais qu’un peu plus tôt.

Écœurée, je relâchai la tension de ma main un instant infime –de trop ; le genou de Mair passa sous ma garde, rencontrant violemment mon abdomen et me projetant à terre, sur le dos. J’avais le souffle coupé, les poumons terriblement douloureux, et des éruptions colorées emplissaient toute la périphérie de mon champ de vision. Ma sœur, Mair, était au-dessus de moi, l’épée elle-même dressée au-dessus de la tête. Fugitivement, je revis l’image onirique des quatre lames des assassins, hautes au-dessus du cou dénudé de mon père. Une pensée, éphémère, traversa mes pensées ébranlées. Peut-être allais-je faire sa connaissance…

Un temps infime passa, sans que rien ne vînt. Relevant faiblement la tête, je vis alors, fugacement, les yeux de celle qui allait m’ôter la vie, clairs, et comme fiévreux. Pour la première fois depuis le début de ce terrible combat, je la reconnus pleinement, et je sus que la cuirasse dont elle s’était entourée s’était fendillée. Son hésitation, si brève fût-elle, me fut salutaire.

Saisissant à deux mains ma lame vermeille tombée à mes côtés, je pivotai le plus rapidement possible, me râpant âprement le dos sur le sol rugueux ; l’acier déchira cruellement ses jambières de cuir, et deux éraflures écarlates apparurent, comme deux fleurs carmin, sur ses tibias. Elle s’effondra lourdement, étendue à mes côtés, son visage tout près du mien. Je pouvais sentir sur mes pommettes son souffle chaud, haché par la douleur terrible et lancinante. Je pouvais sentir, sur mes bras, la tiédeur moite de son sang ; et, sur mes seins, la garde humectée de son épée vaincue. Elle pleurait.

-Achève-moi… je t’en prie, achève-moi.

Je ne répondis rien, trop étourdie par la fin sanglante et brutale du combat. On aurait dit une enfant.

-Si… si tu ne me tue pas… je n’aurai de cesse de te poursuivre…

Sa voix n’était plus qu’un murmure.

-Quel gâchis…

Elle ferma alors les yeux, tous ses traits donnant une image vivante de la douleur, et ses globes oculaires se révulsèrent sous ses paupières. Des tremblements incontrôlés agitaient sa nuque. Sans un bruit, je me relevai péniblement. A chaque instant risquait de débouler une cohorte de sœurs en armes. Avec un soupir terrible, j’enjambai le corps inconscient de Mair, remis à ma ceinture mon sabre abreuvé de son sang, et, ignorant le poids terrible qui pesait sur mes épaules, je courus, passant l’arcade fragile, droit vers le soleil levant dont les rayons m’enveloppaient tendrement.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Mer 14 Déc 2011 14:30 
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Vous arrivez toutes les trois rapidement à l’une des entrées du monastère, entrée la plus propice à votre arrivée car il y a un endroit pour les chevaux. Pendant que Pancratis se dirige vers la porte, Elliana prend la direction des petites écuries afin d’y déposer Arak. D’un signe de main, elle te demanda de la suivre.

- « Ton cheval sera bien traité ici, il aura de la paille et un abreuvoir plein jusqu’à ton départ. Pancratis est en train d’expliquer aux filles qui gardent l’entrée que tu as montré patte blanche. »

Ce disant, Elliana arrivant quasiment au niveau des boxes, descendit souplement de cheval comme si sa blessure ne l’indisposait plus. Son retour parmi ses sœurs lui avait redonné des forces.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Dim 18 Déc 2011 13:55 
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Après les explications de son amie, Lilie comprit mieux et fut quelque peu rassurée. Elle avait affaire à une femme zélée, et par les temps qui courraient, la Shaman eut presque envie de la féliciter tant le danger pouvait être changeant. Elle n’y connaissait peut-être pas grand-chose en matière de magie Shaakt, mais à force d’entendre les maléfices que cette dernière pouvait engendrer non loin d’ici, la Taurion s’attendait à tout.

Pourtant, elle n’eut pas envie de s’étendre sur le sujet, songeant au fait que Pancratis ne devait pas être au courant de ce qu’elle avait révélé à l’Ermite de Yuimen. C’aurait probablement été déplacé que de trop en dire, alors que ce rôle incombait plutôt à Elliana.

« C’est une bonne chose, au final. Il faut rester méfiant face à tout. », se contenta-t-elle, de dire en souriant aimablement à la gardienne. Mais son visage s’était montré néanmoins crispé, signe que le sens de ses propos allait bien au-delà des mots.

Le temps fila rapidement, alors que la végétation se radoucissait quelque peu. Au loin apparaissaient déjà les contours d’une imposante bâtisse de pierre au bord de l'eau, à proximité d'une majestueuse cascade assourdissante. Ce devait être là que se trouvait la Sororité et Lilie allait enfin pouvoir se reposer un peu. Les jours allaient bon train, mais elle était convaincue que pour mener son périple jusqu’au bout, il était important de ménager ses forces.

Pancratis, elle, s’en était allée vers l’entrée dès leur arrivée, tandis qu’Elliana avait invité la Shaman à la suivre jusqu’à l’endroit destiné aux montures. Quelques bêtes s’y trouvaient déjà, majoritairement des chevaux et des poneys, mais l’elfe verte y trouva également un bouc.

« On dirait que Marno va se faire de nouveaux amis, en attendant notre départ ! », s’esclaffa-t-elle en l’amenant dans l’enclos, de relativement bonne humeur. Elle le délesta de tout son harnachement puis vint lui présenter un peu de nourriture ainsi que de l’eau disponible en abondance ici.

« Bien, je crois que je suis prête à rencontrer ta grande famille. Je suppose que c’est ainsi que tu vois toutes ces femmes du monastère. »

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Dernière édition par Lilie le Sam 7 Jan 2012 18:33, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Mar 20 Déc 2011 13:00 
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Elliana qui avait fini d’enlever la selle d’Arak, se retourna lorsque tu parlas de la famille du monastère.

- « C’est vrai que même si nous n’avons aucun lien de sang ici, nous formons une grande et belle famille unie qui s’entraide au moindre problème. Nous n’avons besoin de l’aide de personne, nous sommes totalement autonome. »

En avançant vers les portes, tu pourras voir Pancratis qui fait la route inverse pour reprendre son poste de surveillance. La sécurité du domaine était sa priorité. Elle se tourna vers vous et fit un signe de tête en votre direction pour vous saluer toutes deux.

- « Maintenant suis moi, je vais te mener dans le cœur de notre domaine. »

A ces mots, elle prit la direction d’une des entrées et passa la porte pour se rendre dans la cour du monastère.


La suite ici.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Dim 2 Nov 2014 14:01 
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Le port s’offre à vous, sous une chaleur étouffante en cette fin de matinée. Une baie offre un port naturel et derrière les bateaux qui dansent et voguent sur les flots une ville au mur blanc et ocre se découvre. L’équipage semble heureux d’accoster et vous comprenez vite que vous êtes à Tulorim. Vous descendez sur les quais et les marins vous saluent, derrière eux, une ombre fugace intriguant vous observe et disparait dans un dernier salut, peut-être l’étrange capitaine fantôme.

Sur place les ruelles sont tortueuses et bondées de monde, Nellia est sur excitée d’être ici. Les femmes et les hommes de part la température sont habillé légèrement et prête peux attention à votre présence. Pour une fois l’humoran se fond dans la masse d’une population cosmopolite et bigarrée. Le marché est plein, des cris, des chants et des rires, donne une ambiance bruyante.

Très vite Nellia prend les choses en main et te dirige vers un marchand, après quelques tergiversation N’kpa comprend que des places sur une charrette sont loué et dans le même temps vous voila en train de quitté cette ville pleine de curiosité pour la shamane qui n’a jamais vue une cité avec tant de liberté.

Le chariot prend une route de campagne, les plaines arides s’offrent à vous, des oliviers en culture et des vignes. On vous offre une ombrelle pour vous protéger du soleil, ainsi que de l’eau dans une gourde en cuir.

Pendant le trajet Nellia trépigne et ne cesse de te parler du couvent. Le marchand s’arrête à un carrefour, marqué par deux maisons. Une femme brune à la peau mate s’approche de lui, le paye et fait signe à d’autre femmes de prendre le chargement. Nellia descend alors et te fait signe de la suivre. En effet vous changer de charrette et celle-ci n’est composé d’un équipage entièrement féminin.

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La première s’appelle Macha, originaire de Nosveris, elle est sœur depuis cinq ans. Elle s’occupe du ravitaillement alimentaire. La brune avec son drapé carmin est Irella, elle était considérée comme une sorcière et chassé, elle à trouvé refuge chez les sœurs depuis deux ans elle manie la magie du feu et si n’kpa lui demande elle se fera un plaisir de faire un tour de passe passe avec des flammes. La troisième à la peau ébène est Michone une voleuse, qui elle aussi a fuit une vie qui la prédestinait à la prostitution. L’ambiance pendant la seconde partie du voyage est bonne, agréable, la shamane se sent en sécurité et Nellia la regarde un sourire aux lèvres heureuse que l’alchimie opère.

Le petit groupe arrive devant un estuaire, ou deux collines se font face, une fraicheur relative se dégage de l’endroit. Derrière l’une des collines un monastère fortifié s’offre à vous. Ils passent sous une arche imposante en ogive ouvrant sur les allées du monastère taillée dans un grand mur. Des femmes en armure la gardent et toisent les deux étrangères. Elles veillent pour contrôler les entrées et vérifier qu'aucun homme ne puisse y pénétrer dit Nellia à N’kpa. Alors que la roulotte s’arrête et que les femmes descendent pour décharger, viens à vous un trio de trois femmes. Les deux en retrait sont des femmes communes armés de pièces d’armures comme celles qui gardaient la porte. Celle du centre par contre, arbore un casque en tête de mort et son allure déterminée n’inspire rien de bien à la shamane. Elle porte une hache qui semble luir d'une aura pourpre.

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Vous !! Dit-elle en s’adressant à Nellia et N’kpa. Que venez vous faire ici, avec vos colliers !!

Son regard vous jauge à travers son casque. Cela est très déstabilisant pour l’humoran qui se sent une très grande force derrière cette armure. Macha, Irella et Michone se mettent en retrait et ne dise rien.

Nous venons chercher refuge dit Nellia d'une petite voix.

Nellia je te connais, tu reviens chaque fois que tu subis une déconvenue, mais aujourd’hui tu reviens avec une marque de la magicienne et cette humorane ! Pourquoi je devrais vous faire confiance ?!

Le ton est dédaigneux et vexant. Nellia, baisse la tête comme une enfant qui se fait sermonner.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Mar 11 Nov 2014 20:09 
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Inscription: Sam 2 Jan 2010 01:28
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4 ème jour sur le navire…


TULORIM



Les terres étaient tout d’abord apparues, ile bleutée couchée sur l’horizon. Puis petit à petit les yeux purent admirer les contours qui se dessinaient et enfin la ville et son port se firent plus précis.

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Comme mû par une volonté pressante de toucher terre, le navire filait bon train. Les marins étaient pressés d’arrivés et personne ne discutait, ou ne faisait allusion à ce qui c’était passé. Nulle doute que les tavernes et autres débits de boissons portuaires seraient vite au courant et ainsi naitrait l’histoire de la bataille du singe et de l’Humoran en pleine mer.
Devant le port, de nombreuses voiles de toutes formes et de toutes les couleurs s’amoncelaient dans un ballet au ralenti. De gros navires marchands tirant bas, lourdement chargés et lents, croisaient les frêles embarcations des pécheurs et indépendants.
Les deux iles, gardiens de Tulorim, rochers stériles recouverts par des colonies criardes d’oiseaux de mer, dominaient de leurs falaises le flux maritime, battues par le ressac des vagues.
La chaleur étouffante et la brise tiède venue des terres ne suffisaient pas à rafraichir l’atmosphère, sous le soleil presque à son zénith.
N’Kpa souffrait de la chaleur. Elle descendit retirer l’armure et préparer son paquetage. Nellia en fit de même, toute deux étaient excitées d’enfin pouvoir toucher terre. L’équipage, lui aussi, montrait une certaine fébrilité…

Les dômes des grandes maisons et des temples de la ville apparurent dominant les digues du port et la ville basse. Une foule s’amoncelait sur les quais, faune bigarrée et bruyante. La ville qui n’était pas très grande, fortifiée, s’étalait sous forme de strates entre des murailles de moyennes hauteurs. La ville haute aux palais resplendissants et aux grandes tours élancées surplombait la ville basse.
Derrière la ville s’élevaient des collines recouvertes de végétations semi-désertiques des cultures, des vignes et des vergers.

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Rapidement, les deux étrangères se retrouvèrent à quai. Les deux femmes s’enfoncèrent dans les ruelles tortueuses, encombrées de monde et de mile et un commerce aussi divers que variés, propre ou louche.

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Là s’amoncelaient, vendeurs de nourritures, de babioles, de soieries, d’objets manufacturés, de rêves ou de promesses de richesses, filles de joie, diseuses de bonne aventure, aventuriers et autres, côtoyaient les montreurs d’animaux sauvages, jongleurs, acrobates et mécréants à l’affut de victimes potentielles. Les odeurs d’épices, de fruits, de poissons frits et rôtis, se mêlaient aux odeurs âcres des corps et parfums des dandys et bourgeoises accompagnées de leurs gardes du corps. Parfois, des cris retentissaient, appels au secours, bagarres où simplement tires chalands appâtant le passant à découvrir les produits de son commerce.
Tout ce petit monde écrasé sous la chaleur déambulait dans les ruelles étroites à l’abri de l’astre diurne sous les tentures tendues entre deux maisons. La mode vestimentaire était légère et personne ne faisait plus attention aux deux jeunes femmes dans ce microcosme cosmopolite.

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N’Kpa tournait la tête de toute part, s’abreuvant des images, tâtant des tissus, soupesant des objets, appréciant des bijoux et se laissait parfois séduire par un camelot. Elle appréciait, pour une fois, l’atmosphère de cette ville et la joie de vivre qui semblait en ressortir. Il faisait faim et N’Kpa acheta quelques mets typiques aux odeurs alléchantes et en offrit à sa compagne de voyage. La maraudeuse semblait bien à son aise et emmenait trop rapidement aux portes sud la Shamane, qui aurait bien aimé faire quelques emplettes.
Là, après quelques tractations auprès de plusieurs marchands, Nellia revint lui annoncer le départ imminent à bord d’une charrette pour une direction qu’elle ne révéla pas tout de suite.
N’Kpa protesta déçue, frustrée de ne pouvoir profiter un peu de cette ville aux attraits indéniables. Contrairement à son habitude, elle se laissa convaincre de suivre la maraudeuse parce qu’elle était intriguée par ce que lui disait cette dernière. Elle se jura de revenir plus tard.

Rapidement le petit convoi quitta la cité, traversant des zones de vergers et de cultures diverses. Au bout de quelques heures, alors que le soleil haut dans le ciel écrasait le paysage campagnard, le chemin fit place à une route caillouteuse entourée de plaines arides, qui s’enfonçait vers le sud. L’après midi se passa immuablement dans le cahot et les crissements des cerclages des roues sur les cailloux, les grincements de la carriole. Accablée par la chaleur et bercée par les bruits, N’Kpa c’était assoupi. Un caravanier s’approcha et leur tendit des ombrelles et une gourde.
Nellia, quant à elle devenait plus loquace, à mesure que la journée s’étirait, voire même joyeuse. Elle ne cessait de parler d’un couvent et malgré les suppliques de N’Kpa pour en apprendre un peu plus, elle restait assez vague et détournait les questions.

La Shamane avait du mal à comprendre ce que pouvait être un « couvent », concept de communauté illogique pour elle. Enfin le convoi fit une pause à la croisée de plusieurs chemins, marqué par la présence de deux maisons.
Une charrette semblait attendre et trois femmes l’entouraient. L’une des trois avança, la brune à peau mate et discuta à l’écart avec le marchand. Une bourse changea de main et l’affaire était conclue. Puis elle ordonna aux deux autres de l’aider à transférer les marchandises.

Nellia sauta de son perchoir en demandant à N’Kpa de la suivre. Après quelques palabres, Macha, telle était son nom, accueillit la Shamane. Les marchandises changèrent de charrette et le petit groupe de femmes reprit la route. L’après-midi était pas mal avancée, le soleil descendait à présent sur l’horizon. Durant la deuxième partie du voyage, l’atmosphère s'était plutôt détendue et joviale. Les présentations furent rapides et sans ambages. Irella en bonne maitresse du feu reproduisait des tours avec des flammèches pour le grand plaisir de la Shamane. Macha avait révélé une partie de son histoire et avoué être la plus ancienne du groupe dans la communauté des sœurs de la Sororité de Selhinae. La troisième, à la peau d’ébène répondant au nom de Manchonne, plus discrète ne parla que vaguement d’une vie passée qui la prédestinait à la honte.
Les filles étaient dans l’ensemble heureuses et l’ambiance bonne enfant. N’Kpa se sentait bien, Nellia n’avait jamais été aussi resplendissante.

Le ciel s’embrasait des milles feux du crépuscule. La carriole s’arrêta et la cheftaine du groupe pointa son doigt. Elles surplombaient un estuaire où un fleuve étalait paresseusement ses bras dans une plaine herbeuse et marécageuse. Au loin, deux collines se faisant face, juste séparées par le lit principal de la rivière. Une myriade de volatiles décollaient des zones miroitantes alors que, d’autres menaient des chorégraphies irréelles dans le ciel crépusculaire. La piste descendait rapidement et les amena par le flanc de la colline sud, au bord du fleuve qui, coincé entre les deux falaises, reprenait de la vitesse et bousculait ses flots dans des rapides tourbillonnants.

Enfin apparu en contre jour les hautes murailles d’une place forte, les flèches des tours affûtées toisaient de leurs hauteurs les dômes des bâtiments. La mer toute proche apportait une brise fraicheur bienfaitrice.

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La petite charrette, sans ralentir, passa sous l’arche imposante en pierre de l’édifice, révélant une garde en armure silencieuse. N’Kpa sentit le changement dans l’attitude des quatre femmes. Nellia et les trois accompagnatrices étaient devenues silencieuses depuis un moment. Apparurent avec plus d’insistances et un plus grand nombre, des guerrières menaçantes, du haut des murs. Comme l'avait laissé entendre Nellia, pas un homme n'était présent dans l'enceinte, juste quand Nellia lui glissait à l’oreille, avec une certaine appréhension dans le ton de la voix, que ces femmes étaient là pour empêcher toute intrusion masculine. La jeune femme retourna ses grands yeux mordorés juste au moment où la charrette s’arrêtait sur une petite placette entourée par des bâtiments, quelques escaliers divers une ou deux tours et des murailles menaçantes.

Sans attendre, les trois filles commencèrent le déchargement sans un mot. Elles savaient que le comité d’accueil n’allait pas tarder. Et effectivement, alors que les cinq femmes finissaient leur travail, trois autres bonnes femmes en armure débarquèrent.
La Shamane qui n’était nerveuse depuis son entrée dans la place, releva la tête et posa la main sur l’avant bras de Nlellia. L’activité s’arrêta et les trois compagnes reculèrent, laissant les deux nouvelles sur le devant, seules et bien en vue.

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La guerrière du milieu en imposait et faisait froid dans le dos. Elle arborait un casque en forme de tête de mort et les autres pièces d’armures étaient dans le même style. Elle était grande, incroyablement musclée et tout dans son déplacement et ses mouvements indiquait la matrone rompue au combat. En attestait ses nombreuses cicatrices sur les zones de peau à nue. Elle tenait une énorme hache luisante d’une aura pourpre, qui n’augurait rien de bon.

N’Kpa s’inquiéta, tourna la tête dans l’espoir de trouver une échappatoire et vérifier la présence des autre filles. Elle se sentit prise au piège, comme trahit et jeta un regard assassin à Nellia qui n'était pas plus rassurée. La tigresse feula doucement, sa queue témoignait de sa nervosité et sa respiration s’accéléra. Machinalement ses doigts se refermèrent sur le manche d’un de ses sabres, alors que son autre main tenait ses affaires en guise de bouclier. Son poil naturellement c’était hérissé.

Les trois femmes se tinrent légèrement à distance, campées sur leurs jambes épaisses comme des piliers. Seule la géante s’approcha de deux pas et les interpela avec violence, d’une voix rauque déformée par le masque.

Vous !! Dit-elle en s’adressant à Nellia et N’kpa. Que venez vous faire ici, avec vos colliers !!

( Et voilà ! Les colliers, encore ceux là ! ...) , N’kpa savait bien qu’ils ne leur apporteraient rien de bon dans la plupart des lieux où elles séjourneraient.
Elle soutint toute de même le regard brulant et pesant de la grande femme derrière les trous du casque et ne baissa pas les yeux.
Nellia s’expliqua d’une voix faible, sans rien révéler de plus de leur histoire et cela ne convainquit pas la barbare. L’ouragan de colère et de dédain de la guerrière s’abattit sur la pauvre fille qui baissa la tête dans une attitude de soumission résignée.

Nellia je te connais, tu reviens chaque fois que tu subis une déconvenue, mais aujourd’hui tu reviens avec une marque de la magicienne et cette humorane ! Pourquoi je devrais vous faire confiance ?!

N’Kpa sembla comprendre que Nellia, comme à son habitude n’avait pas tout dis, qu’elle connaissait bien le lieu et que de surcroit, elle n’y était pas forcément la bien venue. Les trois autres filles s’étaient reculées et se tenaient bien à l’écart.
Maintenant le ton de la mégère déplaisait vraiment à la Shamane et, même si elle transpirait la puissance, N’Kpa en avait vu d’autres.
La colère à son tour faisait place à la crainte et grimpait en flèche. Son visage se transforma, ses pupilles devinrent des têtes d’aiguilles dans l’océan doré de ses yeux. Alors à la grande surprise, elle leva le sabre devant, forte de son apprentissage sur le bateau. Elle pointe le visage de la guerrière et sa bile se déversa :

Oooh ! … Parce qu’on doit vous faire confiance? … Qui êtes vous… vous? … Moi, N’Kpa Ithilglî, fille de Tauraë Laurea et de N’Kröen N’Ktron. J’ai lutté contre les troupes de Khynt et de Créan sur l’ile maudite. Nellia et moi avons affronté des monstres et survécu. Alors… oui nous portons dans nos chairs les restes de la marque de la maudite, faute de pouvoir l’oublier. Nous avons refusé l’allégeance et la servitude et nous sommes là !…

N’Kpa se redressa, bomba le torse et pointa le menton avec fierté en baissant son arme. Il était loin le temps où elle aurait tournée le dos pour s’enfuir.
Les dernières épreuves la confortaient à prendre conscience de sa valeur et de ses capacités. Une pensée s ‘envola (Oh mon Sirat, tu serais fier j’en suis sur de voir ta petite sauvageonne faire tête à cette mégère !)

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Sam 15 Nov 2014 08:20 
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La guerrière a un geste étonné quand elle entend la réponse de l'humoran. Sûrement n'est elle pas habitué à ce qu'on lui parle ainsi. Elle jauge un court instant la shamane, tandis que les autres femmes observent le duo et la réaction de la femme. Finalement, elle rompt le silence d'une voix acerbe et ironique.

Je voie que Nellia c'est fait une amie de choix. La crème des sauvageonnes, elle a combattu khynt et Crean à elle toute seule. Devrions nous frémir que tu puisses nous réserver le même sort.

Elle laisse s'échapper un rire moqueur.

Moi, jeune fille je suis Shar Céda chef de la milice du couvent et c'est moi qui décide si tu es une menace ou pas. En l'occurence je pense que tu es inofensive et que tu te ventes d'exploits fruit de ton imagination et je vais le démontrer à ces jeunes femmes trop crédule.

Elle lève alors sa hache pour défier N'kpa et se prépare au combat. Nellia intervient alors, la suppliant de ne rien faire mais la chevalière la repousse facilement et celle-ci va s'écraser violemment dans la boue.

Montre moi, shamane, résiste moi au moins quelques secondes pour me prouver que tu es digne de rester.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Sam 29 Nov 2014 10:38 
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Aux paroles insolentes de la guerrière, N’Kpa serra les dents et crispa les poings. Son rire moqueur n’arrangea pas du tout l’humeur de l’Humoran, encore moins ses allusions de vaniteuses. Son regard en disait long sur la colère qui couvait en elle.
N’Kpa n’avait qu’un de ses sabres en main et ne portait pas son armure de cuir. L’expérience lui dictait de ne pas prêcher dans l’excès de confiance. La guerrière n’était pas né de la dernière pluie et sa hache aux reflets mauves n’augurait rien de bien bon. Mais elle aussi avait ses bottes secrètes.
Nellia intervint et se fit rejeter avec violence, ce fut l’apothéose de la violence gratuite de cette barbare à la hache.
Alors N’Kpa soufflât, secoua la tête de dépit. (Stupide femelle ! Je ne te vaincrais peut-être pas, mais j’espère au moins te faire mordre la poussière ! Quand je pense que tu me traites de vaniteuse?… Pfff !… )

L’autre en face, la Shar Céda telle était son nom, bouillonnait, sa monstrueuse hache levée. Bien sûr son excès de confiance pourrait être un avantage que cherchait à exploiter N’Kpa.
N’Kpa avait appris bien des choses depuis ses débuts timides et Sirat n’était pas en reste dans son apprentissage. Elle se doutait bien ne pas faire le poids fasse à la guerrière de métier, mais elle avait d’autres atours.
Elle esquissa un sourire en coin, sa force résidait ailleurs. Elle allait jouer un jeu dangereux de dupe et pousser à bout la chevalière. Peut-être cela lui apporterait l’avantage.
Elle releva une main en signe de patience à l’encontre de la guerrière.

Laissez le temps à la … « Vaniteuse »… Elle insista sur le mot employé par Shar …de s’équiper ! Vous n’auriez aucune gloire à vouloir me rosser, si nous n’étions pas à arme égale?

Elle se fendit d’une petite courbette espiègle et recula doucement vers la charrette sans quitter des yeux la guerrière, au cas ou il lui prendrait l’idée de la frapper dans le dos. Elle défit son paquetage et revêtit l’armure en moins de temps qu’il faut à une châtaigne de tomber du haut de sa branche. Comme à chaque fois elle épousait avec finesse le corps de la Shamane. Un léger picotement parcouru son corps. Les deux sabres trouvèrent leur fourreaux dans le dos. Elle se tressa une natte en ajoutant la natte de Sibelle avec habilité et y glissa la jolie plume d’horizon.

La guerrière à bout maugréait. N’Kpa redressa la tête, s’avança dans l’arène. Elle ne connaissait pas les effets de la hache et sa crainte la plus importante était là. Elle voulait provoquer un essai. Même si elle avait appris une nouvelle technique de combat pendant le voyage, ses armes restèrent dans leurs fourreaux afin de ne pas être gêné lors d'une esquive. Elle commença par s’approcher, doucement, se déplaça sur sa droite, restant hors de portée de la hache meurtrière. Tous ses muscles étaient tendus, prêt à la réaction d’urgence. Elle avait élaborer un plan...

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Dim 7 Déc 2014 01:21 
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La guerrière ricane au propos de N’kpa, comme si elle appréciait la touche verbale

Mais bien sûr, je vous attends votre majesté, je te donne même l’avantage de l’attaque, beauté.


Elle se campe sur ses jambes et laisse son arme tenu d’une main pendre au niveau de ses cuisses. C'est alors que la vue de N'kpa se trouble, une chaleur l'enveloppe, une sensation désagréable d'étouffement s'empare d'elle. Les jambes lourdes elle tombe à terre et perd connaissance. Avant de sombrer elle entend autour d'elle les secours et les sœurs venant l'aider, puis plus rien.

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 Sujet du message: Re: Les entrées du monastère
MessagePosté: Mer 6 Mai 2015 22:06 
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1-Un réveil dans un havre de paix



… Que c’était-il passé? Des voix raisonnaient doucement dans son crâne, chuchotements à peine perceptibles à la frontière de la conscience et de la réalité… Une lumière tamisée filtrait à travers ses paupières alors qu’une légère brise à l’odeur iodée parvenait à ses narines. Des relents de parfums fleuris, odeur de Jasmin, venait compléter le sens olfactif. Affinant ses sens, sans ouvrir les yeux, la jeune femme reconnut le bruit déjà entendu par le passé. Au loin, un ressac régulier contre des rochers fit remonter des souvenirs lointains… Elle fit le point sur son état physique, interrogeant chaque fibre de son corps dans l’espoir de comprendre pourquoi elle était allongée sur un lit, somme toute agréable, mais comment elle y était arrivée… elle ne savait pas où.
Étrangement, sa mémoire lui faisait défauts, pas en totalité bien sûr, mais celle proche, celle des jours précédents, ou de quelques semaines…

(« Par Zewen, que m’est-il encore arrivée … décidément ma pauvre fille tu n’es plus bonne à rien. Voilà que maintenant tu perds là une partie de ton histoire… Nellia… oui Nellia je me rappelle de toi, pourquoi n’es-tu pas là?… ») Soudain une crampe violente vint lui arracher un râle.
Une ombre se pencha au-dessus d’elle. Elle ouvrit ses yeux mordorés remplis de surprise.

Une jeune humaine d’une trentaine d’années se tenait au-dessus de son visage et l’observait un sourire bienfaiteur. Son visage reflétait une force tranquille encadré par une longue natte châtain simple dégageant un front haut. Ses yeux marron exprimaient l’intelligence et une douceur bienfaisante. D’une voix calme et posée elle se présenta et l’accueilli.

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« Bonjour demoiselle, je m’appelle Mélisande et je me suis occupée de vous. Vous voilà enfin revenue parmi nous… » Une courte pose et elle reprit d’un ton égal : « Soyez la bienvenue. Comment vous sentez-vous?»

L’air était chaud porteur d’une odeur iodée, trop pour l’humoran habituée à un climat plus froid. La jeune femme avait soif et son pelage fin était humide de transpiration.

N’Kpa jeta un regard alentours, attirée par un bruit de pas. Une grande silhouette s’éloignait sans se retourner. A la démarche, elle était sûr de reconnaitre l’inconnue.

Je crois que je vais bien… Cependant, où suis-je et que c’est-il passé?

Mélisande pencha la tête légèrement sur son épaule et appliqua un linge humide et frais sur le front de la convalescente. Elle comprit que le choc avait dû être plus importante que ce qu’il n’y avait paru.

« Rassurez moi demoiselle, est ce que vous savez qui vous êtes? »

N’Kpa se redressa violemment sur les coudes et la Mère posa une main chaude sur son épaule. « Doucement, tout doux, vous risquez une rechute. »

La chamane fixa la dame « Oui bien sûr, je sais qui je suis. Je suis N’Kpa Ithilglï, fille de N’Kröen et Tauraë, je viens de la grande forêt de Cuilnen et …

Là s’arrêta son énumération. « Bien !… bien, c’est déjà un point positif. Maintenant vous ne vous rappeler pas où vous êtes et ce qu’il s’est passé, pourquoi vous êtes ici dans se lit, comment vous y êtes arrivée etc? … Je me trompe?… »
N’Kpa acquiesça du chef. « Bien, sachez que vous êtes au Royaume des Soeurs de la Sororité de Selhinae. Nous défendons la condition féminine et prions Sélinae. » Mélisande regarda l’Humoran, figée bouche bée, le regard dans le vide. « N’Kpa, savez vous que vous portez le fruit de votre union avec un mâle? »

N’Kpa la fulmina du regard. Oui, elle savait, depuis maintenant plusieurs semaines et même plusieurs mois. Machinalement, elle porta une main à son ventre, alors que ses yeux devinrent larmoyants au souvenir de son amant perdu.

« Bien, je vois… je vais essayer de vous rassurer. Le bébé va bien et vous aussi. Vous retrouverez la mémoire en temps voulu. Je pense que vos voyages, la traversée, les exercices, les privations et les émotions fortes que vous avez traversées et subies, sont probablement à l’origine de votre malaise. Vous êtes restée deux jours dans une sorte de coma. »

Co…comment savez-vous tout ça?… Je… je me souviens, oui… j’étais devant la cerbère prétentieuse au masque mortuaire. Nous allions nous battre pour un différent de point de vue et surtout pour les propos injurieux de cette mégère.

« Oui c’est ça. Je suis au courant de votre histoire, grâce à Nellia, qui est restée à votre chevet de longues heures, inquiète, malgré les sanctions que la Shar Céda lui avait infligé.
Astride notre très chère Shar Céda, votre "cerbère" est venue vous voir… et … elle, enfin… elle était gênée et même en plein repenti… Etonnant de sa part d'ailleurs »


Mélisande afficha un rictus et un œil goguenard.

« Gardez cela pour vous, ou vous vous attireriez ses foudres. Probablement que moi aussi je crains. Je crois pouvoir dire qu’elle a un petit peu de … compassion, pour vous… »

N’Kpa porta une main au collier et ses oreilles retombèrent. La source du différent était toujours là, bien en place. Elle en fut plus que chagrinée.

« Oh ! hum ! … ça, je n’ai pas cherché à vous le retirer. Cela dépasse mes compétences. Et je me doute que vous devez être déçue. Il est des pouvoirs contre lesquels on ne peut s'attaquer sans en risquer une marque à vie… Peut-être plus tard aurez vous l'heureuse chance de trouver un archaniste capable de vous en défaire, sans risquer votre vie… » N’Kpa balança la tête de bas en haut.

Puis elle reporta son attention sur son ventre qui s’était bien arrondi depuis quelques semaines.

« Tout va bien de ce coté… Je vous le redis. N’ayez pas de soucis. Le bébé se porte bien et prend du poids. Ménagez vous, si vous ne voulez pas le perdre. Vous êtes chez vous, ici.
La Sayadina viendra vous voir. Je vous ai apporté du potage, du pain frais et du fromage. Reprenez des forces et prenez soins de vous, reposez vous, dormez. Vous êtes en sécurité ici. Je vous revois plus tard.»


(Sayadina? … Quel étrange nom !... ) N’Kpa ne posa pas la question qui lui brulait les lèvres. Elle était harassée, épuisée par la chaleur, abasourdie par ce qu’elle venait d’apprendre.

Elle hocha de la tête, attrapa le plateau. Le bol fumant répandait une odeur qui la faisait saliver. Son estomac se réveilla et indiqua à tout le monde sa colère.
Elle sourit et attaqua le bol.

Derrière elle, Mélisande s’éloignait tranquillement. Le silence s’installa juste perturbé par les cris éloignés des mouettes et le ressac de l’océan.


***


Reprise du Dirigé par GM5, Suite ici : " 2-Un réveil dans un havre de paix " (20/08/15)

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