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 Sujet du message: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Sam 29 Juin 2013 20:28 
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Le chasseur des brisants


Joueur : Leyna'sëraya



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Sous la direction du capitaine Saryon Barbe-rouge, le chasseur des brisant est devenu un navire pirate redouté. C'est l'un des plus vieux navires encore en service, au point que beaucoup s'étonnent qu'il soit encore possible de le rafistoler. Comme la plupart des vaisseaux du peuple du sang pourpre, il est effilé, doté d'un éperon et orné de deux yeux sur la figure de proue.
Il était autrefois incroyablement rapide. Aujourd'hui, le capitaine à préférer l'armer d'une grande quantité de balistes, comptant sur la surprise, sortant des criques, surgissant du brouillard, pour se mettre à porté et envoyer sa cible par le fond. Ensuite, conformément aux techniques courantes de l'ethnie du sang pourpre, l'équipage plonge pour récupérer les trésors au milieu de l'épave...
Car, oui, ce navire est entièrement dirigé par des membres de ce peuple marin à la peau bleue et aux cheveux rouges. Ces redoutables combattants des mers dirigent le lourd vaisseau d'une main si experte que malgré sa masse, il semble aussi manœuvrable qu'un galion ordinaire. La vision de son imposante carcasse et des matelots qui agitent leurs armes sur les cordages à terrifié plus d'un navire qu'il marchand ou guerrier !

Principaux PNJ :

Capitaine Saryon Barbe-rouge : Ce colosse doit son nom à sa barbe très fournis. C'est une brute qui applique la loi du plus fort, ce qui ne l'empêcha pas, dit-on, de parfois défier honorablement un adversaire et de tenir ses enjeux dans les rares cas de défaite. Il est convaincu de la supériorité de son peuple sur les océans et n'a de véritable respect qu'envers les earions...

Aeromancien Kéosan : Membre important du navire, cet homme effacé et silencieux manie adroitement la magie de l'air. Sa spécialité est de conjurer un brouillard permettant au navire de prendre par surprise sa cible. Il n'hésitera pas non plus à participer en cas d'abordage...

Bosco Valgan : Valgan avait abandonné la piraterie pour entrer dans la marine marchande, mais le manque d'action l'a finalement convaincu d'effectuer récemment un retour au sources. Son efficacité redoutable au sabre comme à la manœuvre lui ont permis d'accéder très vite à un poste élevé.

Durée du trajet en bateau entre les villes des 4 continents
Vitesse : normale (x1)

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Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Jeu 18 Juil 2013 14:28 
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Nausée. Douleur. Lumière vive à l'ouverture des yeux. Où était-elle ? Qui était-elle ?
Leyna'sëraya. C'était son nom. Quand au lieu où elle était... Elle reconnut le bois d'un navire. Le bruit des vagues indiquant que la côte n'était pas loin. Une côte rocheuse, sans doute.
Leyna tenta de tourner sur elle même mais la douleur devint insupportable.

(Moura ! Tu m'as envoyé ici, donne moi la force...)

« Elle s'est réveillée ! »

Un pied la poussa et elle se retrouva sur le dos. Ses mains étaient attachées dans son dos et le soleil était aveuglant.

« Elle est a moi et à moi seul ! »

« Attendez, je veux lui parler, rappelez-vous... »


La dernière voix était familière. Comme dans un rêve, elle murmura :

« Valgan ? »

Sa vision se précisa et elle reconnut l'homme au sang pourpre qu'elle avait jeté dans le puits des offrandes. Son premier contacte avec l'ethnie du sang pourpre était vivant et elle se demandait si elle n'allait pas le regretter. Reconnaîtrait-il qu'elle l'avait aidé ?

« Alors c'est cette fille qui a essayée de te tuer ? »

« Oui. C'est aussi elle qui m'a permis de m'en sortir en me révélant que la marée descendait. J'ai pu profiter de la hauteur de ma chute, de l'eau basse et de l'aspiration de la marée pour échapper de peu à la noyade. »

Il s'en souvenait donc... Il demanda à Leyna :

« As-tu vraiment dit ça pour m'aider ? »

Pendant un instant, aucun son ne voulut sortir de sa bouche pâteuse, mais finalement, elle rauqua :

« J'ignorais si c'était possible, mais je voulais que tu saisisses ta chance, aussi infime soit-elle... »

« Alors j'ai une dette envers toi... »

Elle commençait à voir qui l'entourait. Trois hommes du sang pourpre. Valgan, un colosse barbu et un homme plus frêle enveloppé d'amples vêtements. Conformément aux normes de leur peuple, ils avaient tous des cheveux d'un rouge flamboyant et la peau bleu. Le barbu gronda :

« Mais tu as vu ses cheveux ! C'est une fille de notre peuple ! Une offense à Moura ! Nous devrions la jeter par dessus bord sur le champs ! »


Hélas, c'était une chose que Leyna savait : le sang pourpre sacrifiait toutes ses filles à la mer.

« Capitaine Barbe-rouge, j'ai une dette envers elle, je ne peux pas laisser se faire une chose pareille ! »


Capitaine Barbe-rouge... un nom approprié. Cependant, l'autre homme hocha la tête :

« Nous jetons à la mère les filles qui viennent de naître, mais celle-ci est déjà grande... Et, j'ai l'impression que sa mère devait être une earion. »

« Et alors ? On tue des gens tous les jours ! Enfin presque... »


Leyna parvint à articuler :

« Mon bâton... Où est-il ? »

L'homme aux vêtements amples montra la crosse.

« Tu parles de ça ? Cet objet m'intéresse, il semble magique... »

Elle hocha la tête :

« À un antique gardien du savoir elle a appartenu... Mais la crosse en elle-même n'est rien. Vous n'en tirerez rien sans moi... »

Son cœur battait la chamade. Hors de question d'avoir survécu jusque là pour se faire assassiner sur le champs ! C'était l'heure de l'épreuve de force. Elle avait rencontré son deuxième peuple, elle devait le convaincre de l'accepter.
Le capitaine s'énerva :

« On s'en fiche, Kéosan. Tu t'occupes de la magie, et moi je m'occupe du navire ! Les filles sang-pourpre sont tuée à la naissance, offertes à Moura. »

Leyna hocha la tête :

« Alors je nagerais jusqu'à la berge... Vos traditions ne peuvent plus rien contre moi. »


« On t’accrochera à une pierre s'il le faut ! Bon sang, il n'y a pas à discuter avec ça ! »

« Capitaine, intervint Valgan, je ne peux laisser faire ça. J'ai une dette d'honeur. Nous avons parfois des femmes à bord, non ? »

Une hésitation.

« C'est vrai... »

Un espoir ? Le capitaine la regarda d'un air appréciateur.

« C'est vrai que c'est un jolie brin de fille... D'accord, on la garde en vie. Mais c'est quand même moi qui distribue le butin, c'est donc ma couche qu'elle partagera ! »

La jeune femme crut qu'elle allait s'évanouir. Était-ce une nouvelle épreuve de Moura ? Pourquoi la déesse était-elle si cruelle ? Elle tenta de repousser les larmes de terreur. Peut-être si elle regardait bien... non, ce colosse était un monstre. Elle aurait éventuellement toléré de partager la couche de Valgan... et encore, pas maintenant qu'elle avait connu Brendan. Non, elle voulait rester vierge au moins jusqu'à ce qu'elle trouve l'homme prédit par le chevalier de la lance de corail !

De rudes mains caleuses la soulevèrent.

« Elle n'a pas bonne mine, mais ça fait trop longtemps qu'on est coincé sans pouvoir piller quoique ce soit et ma couche est froide ! »

Il éclata de rire et Leyna serra les dents, incapable de se défendre tandis qu'il l’entraînait. Elle se sentait faible et sans défense, et c'était la cas, mais ça n'avait pas l'air d'attendrir cette brute. Elle eut vaguement conscience qu'elle était traînée dans un couloir, puis jeté sur un lit. Elle tenta de reculer, mais il l'immobilisa bien vite.

« Je... je suis stérile ! »
tenta-t-elle.

« C'est ça, tu crois qu'on me l'a pas déjà fait, ce coup là ? »

Elle sentit des larmes lui monter aux yeux. Une idée, vite ! Elle demanda :

« Pourquoi ne pouvez-vous plus piller ? »

« Le navire a subit de graves dommages à la dernière tempête, et on a pas assez d'argent pour réparer... »

En un éclaire, un passage du livre lui revint.

« Je sais peut-être où se cache un trésor ! »

Il la regarda avec des yeux ronds. Il l'écrasait maintenant complètement sous son poids et son haleine écœurante la mettait au bord de l'évanouissement, mais il s'était interrompu :

« C'est bien la première fois qu'on me la fait, celle là... »

« C'est vrai ! Et... »

Ses pouvoirs ! Bon sang c'était l'occasion, et elle n'y pensait plus.

« Je dois vous dire que je suis une magicienne. Vous avez donc le choix entre retrouver le trésor avec moi... ou perdre une part de votre personne. »

Elle tendit la main vers la table de chevet et appela ses fluides de l'eau. Un jet concentré jaillit et fracassa le bois. Elle avait dû y mettre tout son pouvoir, il y avait donc intérêt à ce que la démonstration soit suffisamment impressionnante.
Elle resta donc immobile tandis qu'il la regardait avec des yeux ronds. Elle ajouta :

« Pire pourrait être votre sort, c'est Moura qui porte votre semence. Je peux vous assécher pour l'éternité... »

Il hésita encore un peu, mais la menace de la stérilité était prise au sérieux. Finalement, il se releva :

« Bon, si tu nous mènes vraiment à un trésor, tu pourras partir tranquille... Mais si tu essaies de me duper, ta mort sera rapide ! »


Elle laissa échapper un soupire de soulagement. Elle était sauvé ! Du moins pour un temps...

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Jeu 18 Juil 2013 15:32 
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Le matin se levait et Leyna se sentait en pleine forme. La nuit avait été mouvementé, Le capitaine Barbe-rouge, Valgan et la magicien Kéosan avaient beaucoup discuté avec elle. Elle avait été forcé d'admettre qu'elle ne savait pas vraiment où se trouvait le trésor, mais elle les impressionna beaucoup en transformant le bâton en livre. Puis elle leur avait montré les écritures incompréhensible et expliqué qu'elle pouvait les traduire.
Barbe-rouge et Valgan étaient un peu soupçonneux. En revanche, Kéosan l'avait si bien soutenue qu'elle en était surprise. Elle en eut l'explication ce matin là.

« Salutation, damoiselle, c'est un plaisir de ne plus être le seul pratiquant des arcanes sur ce navire... »

Elle se tourna vers le sang-pourpre et sourit.

« Ce bâton magique aurait pu être en ma possession sans que je connaisse ses pouvoirs... »


« J'ai très vite sentit que tu avais quelques pouvoirs... et je ne doutais pas que tu puisses mater le capitaine ! C'est un bon navigateur et un féroce combattant, mais les relations humaines, ce n'est pas son truc... »


« Vous si... »

Il éclata de rire :

« Qui a dit que les sang-pourpres étaient des barbares ? Mais ne te méprend pas : nous vivons pour le combat. Mon propre rôle ici, en tant qu'aéromancien, est de m'assurer que les vents nous soient favorables... et de plonger nos adversaires dans un voile de brume qui les laissera sans défense ! C'est une de nos stratégies favorites... »

Leyna hocha la tête, appréciant l'efficacité. Le mage la regarda droit dans les yeux :

« Avec nous, tu risques de voir des abordages et des massacres. Tu y es prête ? »

« Le combat n'est-il pas l'expression la plus forte de la vénération de Moura ? Ne suis-je pas prêtresse de la déesse ? »


« Prêtresse ! C'est donc ça ! Il me semblait bien que la déesse te tenait à cœur. Une prêtresse de Moura à bord... »

Elle s'efforça de rester digne tandis qu'elle se maudissait intérieurement. Elle se serait sûrement évité bien des ennuis si elle avait insisté là dessus plus tôt ! Hélas, son esprit était toujours aussi embrouillé...

Elle remarqua alors que plusieurs marins s'étaient tourné vers elle. Elle compris aussitôt ce qu'on attendait d'elle et commença à les bénir les uns après les autres au nom de la déesse. Certains étaient encore un peu réticent à l'idée de recevoir quoique ce soit d'une aberration, une fille de leur peuple, mais ils ne disaient cependant pas non à la bénédiction de la reine des flots. Se faire accepter... c'était la priorité après servir la déesse, alors si les deux allaient de paire...

Et plus elle parcourait les rangs de ces farouches marins, plus Leyna sentait une chanson monter à ses lèvres.
Les casques étincelaient, les épaulières dorés tranchaient avec le bleu de la peau. Des êtres de bleu, de pourpre et d'or. Un peuple fier et guerrier auquel elle appartenait un peu. Le navire était long et puissant, doté de redoutables balistes et occupé par une véritable horde de rameurs qui prendraient les armes dès qu'une cible serait en vue. Le peuple du sang-pourpre dans toute sa splendeur.

Oubliant les bénédictions, elle se mit à chanter. Sa voix s'éleva et les paroles sonnèrent si haut que bientôt, tout l'équipage les repris. Et les voix chantaient autour, s'élevant des fosses en une harmonie sauvage :

Entendez bien le chant farouche,
Du peuple bleu aux longs cheveux rouge.
Vers le combat, vers la rage,
Nous venons semer le carnage !

Nous sommes le sang pourpre, nous sommes le sang pourpre !
Les terriens pleureront leurs défunt !
C'est ça, les pirates, on est là pour se battre,
C'est normal, on vient terroriser les terriens !
Le chasseur... des brisants...
Vous n'verrez pas le soleil levant.


Moi, Barbe-rouge, je dirige l'équipage,
Pour, enragé, le mener au carnage.

Moi je mets cap sur la bataille,
Et, en nos ennemis, porte mes coups de taille.


C'est ça le sang-pourpre, c'est ça le sang-pourpre,
Le sang pourpre, le sang pourpre ! Le sang pourpre, le sang pourpre !


C'est le peuple de la mer,
Préparez-vous à pleurer vos mère !
Et on frappe ! Écumant de rage !
Le grand corbeau va vous mettre en cage !

Au cœur du brouillard
il y a un navire noir,
Qui surgit en signe de désespoir.
C'est ça les sangs-poupre,
Pattes palmés, à nager
Quelle horreur !
Quelle fourberie !
Ni à l'eau ni à l'air,
Ni encore moins au fer,
Vous n'pourrez vous fiez pour nous défaire !

C'est les gens des mers, c'est les gens des mer !
Rendez-vous au cimetière...

On perd la tête, parfois on vous l'arrache,
Avec nos épée ou l'aide de nos haches.

Je suis la sirène dont le chant fait votre peine,
Je suis la voix qui sème le désarrois.

Moi, je dirige le ciel bleu,
C'est pour vous foutre une peur bleue !


C'est ça le sang-pourpre, c'est ça le sang pourpre,
Le sang pourpre, le sang pourpre !
Il y a des marins d'eau douce,
Nous détestons ces petits mousses !
On vous chasse et on vous détruit,
Les océans sont not' patrie.

On vous tue, vous prend par traîtrise,
Personne ne s'attend à notre attaque surprise !
Si les gens d'Moura, vous tombent sur les bras,
Vous irez nourrir ses poissons en bas !
C'est elle, la déesse ! La reine sans faiblesse !
Loué soit soit elle et sa prêtresse !
Le chasseur des brisant, vous pourchasse sous le vent,
Pour s'emparer de votre argent !

Nous sommes le sang pourpre, nous sommes le sang pourpre !
Le sang pourpre, le sang pourpre ! Le sang pourpre, le sang pourpre !
Les guerriers de la mer,
Vous vous retrouverez au cimetière !

Ahalalala le sang-pourpre, le sang-pourpre,
Ahalalala le sang-pourpre, le sang-pourpre,
Ahalalala le sang-pourpre, le sang-pourpre,
Les sangs-pourpres !


Elle se tenait bien droite à la proue, Barbe-rouge à la barre, Kéosan à la vigie, tandis que tout l'équipage chantait avec elle et que le navire voguait vers le soleil couchant.
Vers de nouvelles aventures...

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Ven 26 Juil 2013 11:39 
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Les battements du tambour rythmaient la journée. Battements du cœur du navire qui emmenait dans sa cadence et entraînait de son énergie les rames qui propulsaient le chasseur des brisants.
Le grand navire fendait les flots, se dirigeant vers la haute mer, pourtant sans but. Il fallait juste s'éloigner des côtes et de leurs gardiens. Maintenant que le navire avait un objectif, il n'avait plus à attendre dans des eaux où il risquait de s'attirer des ennuis.
Le cœur de Leyna battait au rythme du tambour. Le navire était écrasé sous les chaleur de Gaïa et la jeune femme se sentait épuisée. La chaleur n'en était pas la seule responsable. Elle avait promis de trouver un trésor, mais n'avait pas la moindre idée d'où il pouvait être... hors le capitaine ne serait pas dupe bien longtemps.

« Tu vas attraper des coups de soleil... »

Elle sursauta et se retourna. Elle s'était assise prêt de la proue, en tailleur, et Valgan était debout, ce qui suffisait à lui donner une taille effrayante. Il ne fallait pas se laisser impressionner pour rien, il avait l'air bienveillant. Mais il ajouta :

« Tu ne devrais pas être en train de consulter ton livre pour nous dire où est le trésor ? »

Elle hocha la tête, se demandant si elle ne touchait pas le fond. Elle se leva et commença à parcourir toute la longueur du pont centrale. De temps à autre, un rameur levait les yeux vers elle avant de les rabaisser très vite. Valgan ajouta tout bas :

« Ne te fais pas d'illusions. Nous respectons ta fonction de prêtresse, mais pour beaucoup tu restes une erreur, une fille sang-pourpre... »

Elle plongea le regard dans ses yeux :

« Qu'en penses-tu ? »

« Moi ? J'ai longtemps été avec les autres peuples et mon esprit est un peu plus ouvert. Mais ce n'est pas moi qui commande. Je suis juste chargé de mener l'assaut, d'aider à la manœuvre et de rendre un rapport régulier au capitaine. »

Leyna hocha tristement la tête tandis qu'ils entraient dans le bâtiment arrière. Une échelle permis de descendre dans la petite cabine de la jeune femme, qui était autant une prison. Il n'y avait pas de garde à la porte, mais seulement parce que ce navire n'avait aucun canot de sauvetage et donc aucun moyen de s'enfuir en haute mer.
Elle poussa la porte, inclina la tête en guise d'au revoir à Valgan et la ferma un peu plus brutalement qu'elle aurait voulu. Il fallait qu'elle décrypte ce livre !

Elle le sortit de sa besace. Il était toujours aussi étrange à regarder, avec sa couverture en métal. Mais ce n'était rien à côté de ses pages d'eau, contenue et maintenue en forme par quelque ancienne magie.
Leyna s'assit en tailleur et relut ce qu'elle connaissait. La légende inscrite sur une page parlait des sentiments des dieux et de l'amour de Moura. Une page faisait le lien entre cet amour et un trésor. Il fallait se rapporter à une autre page pour plus de détail, la légende de l'amour de Moura.
Hélas, en cherchant parmi les pages, elle ne trouva rien d'autre. Elle lut en détail, page après page... ce livre pouvait-il avoir perdu une partie de son contenu ? Pourtant, lorsqu'elle l'avait trouvé, il attendait probablement depuis des milliers d'années sur son piédestal, il n'avait pas pu y être endommagé.
Quelque chose la perturbait là dedans. Ce livre... plus elle en lisait... plus elle réalisait... qu'il faisait référence à des pages qui n'existaient pas ! Il contenait à peine une centaine de pages et presque toutes faisaient référence à une, voire plusieurs autres pages. Elle prit une page au hasard. Celle-ci demandait de se référer à la page 'Mécanique des fluides de l'eau, études comparatives'. Ce titre était difficile à traduire, mais elle se tint à son idée et chercha cette page mentionnée au hasard.

Elle ne la trouva pas.

Elle finit par s'arrêter sur une nouvelle page : Celle-ci demandait de se reporter à 'Répertoire des créatures des berges de Nirtim, estimé comme volume IV'.

Elle ne trouva pas non plus cette page. Et pourquoi 'estimé' comme volume IV ?
D'ailleurs, quand elle avait cherché, elle n'avait pas trouvé le volume IV... ni aucun autre. De plus en plus stupéfaite, elle commençait à réaliser que ce livre passait son temps à faire référence à des pages qui n'existaient pas.

Elle continua à chercher, sans voir les heures s'écouler. Elle avait mal aux yeux à force de décrypter ces gravures d'eau et la migraine guettait. La panique la gagnait. Après une dizaine de tentative, elle trouva enfin un lien qui fonctionnait. Une légende sur Moura qui affirmait être possiblement une modification d'une légende plus ancienne. Elle donnait les noms d'une page menant à cette ancienne version, et d'une autre menant à une légende liée. Elle trouva la légende liée écrite un peu plus loin.

« C'est l'heure de la soupe ! Sort de là et... »

Le sang-pourpre qui était entré brusquement reçut une gifle monumentale avant de pouvoir en dire plus. Abasourdi, il regarda la jeune femme qui se rasseyait et se replongeait dans son livre.

« Dit donc, espèce de... »

« Silence ! Larve ! Limace de mer ! Que Moura te dessèche de son souffle ! Part ! C'est ma volonté... »

Elle même ne se rendait pas compte de l'autorité encore jamais exprimé par sa voix. L'homme, étourdit par l'avalanche, recula et se surprit même à s'excuser. Il sortit de la pièce tandis que Leyna se reconcentrait sur son livre.
Pourquoi mentionner des pages qui n'existaient pas ? Le marchand avait mentionné le fait qu'il existait d'autres livres du même genre. Les livres pouvaient-ils se citer les uns les autres ? Mais dans ce cas, il fallait préciser dans quel autre livre se trouvaient les écris cités, hors, seul les titres des pages étaient mentionnées...

Elle fouilla encore et encore, mais ne trouvait pas comment résoudre ce mystère. Elle remarqua en revanche une page en écriture moderne qui affirmait qu'il ne fallait pas hésiter à compléter son sujet, un obscure traité sur les courants marins, sur une 'page blanche'. Pourquoi mettre des guillemets comme si 'page blanche' était une page bien particulière.

Et c'est alors que Leyna eut l'impression de recevoir un coup de poing dans l'estomac.

Souvent, les choses les plus évidentes sont les plus dur à voir. Mais la question lui explosait maintenant dans l'esprit. Comment cette page pouvait-elle être écrite en langue moderne alors que ce livre était resté enfermé dans les ruines d'Ernestör depuis la disparition de cette ville, estimé à 30 000 ans plus tôt ?

La jeune femme laissa tomber le livre et se mit à déambuler dans sa chambre, l'esprit comme vidé. L'explication. Il devait bien y avoir une explication ! Mais elle ne trouvait pas.

Elle s’aperçut en revanche qu'elle était affamée. Elle se résolue à quitter la pièce pour aller manger.

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Ven 26 Juil 2013 11:49 
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Elle avait l'honneur de manger avec le capitaine Barbe-rouge et Kéosan, un honneur qui transformait surtout le repas en pluie de questions de plus en plus suspicieuses.

« Toujours pas de traces du trésor, hein ? » grogna le capitaine.

Le nez dans son assiette, elle murmura :

« Je... je suis devant un problème que j'ai du mal à résoudre. Mais la vérité éclatera. »

« Hé bien tu devrais te dépêcher ! Sinon, tu vas avoir des ennuis ! »

« Quel est le problème ? » demanda Kéosan.

Après une seconde d'hésitation, elle essaya de lui expliquer. Cela énerva Barbe-rouge qui n'y comprenait rien et se mit à ronchonner. Le magicien hocha la tête.

« C'est vraiment étrange, en effet. Peut-être est-ce un code ? »

Elle haussa les épaules pour signifier qu'elle n'en savait rien. Elle en venait à se demander si ce livre n'était pas un énorme canular. Mais pourquoi alors l'avoir maintenu caché si longtemps ? Il fallait décrypter une énigme pour y accéder. Peut être l'énigme était-elle le seul intérêt : trouver le livre n'était que le signe de la réussite ? Mais alors pourquoi ne pas mettre une petite statue, ou un autre élément plus simple que cet objet magique ? Tout cela n'avait aucun sens.
Kéosan lui proposa un petit exercice de magie pour se relaxer. Elle n'avait guère envie de mettre fin à son étude, mais elle accepta, son cerveau appelant un changement d'activité sous peine d'imploser.

Ils sortirent donc sur le pont après le repas et le mage à la crinière flamboyante l'emmena vers la proue.

« Je vais t'apprendre à invoquer le brouillard. Lorsque l'eau et l'air se mêlent, les archers ont bien du mal à frapper ! »

Leyna regarda autour d'elle. Il faisait plein soleil. Pas du tout un temps à brouillard. Elle commençait à regretter de lui avoir avoué que les pouvoirs de Rana ne lui étaient pas étrangers...

« Tout d'abord tu dois savoir que Rana est la déesse de la sagesse. Pour bien contacter ses fluides, tu ne dois pas la dompter mais accepter sa plénitude. D'après ce que j'ai compris, c'est une démarche subtilement différente de l'invocation des fluides de l'eau. »

Leyna hocha la tête. Discipliner son esprit ne semblait pas être la solution cette fois-ci. Comment faire ? Elle avait confiance en ses capacités, ayant déjà appelé le pouvoir de l'air, mais elle se doutait aussi que cette fois, ça serait plus dur...

(Grande Rana, bien que je ne sois pas une de tes suivantes, accepte de m'aider et me soutenir. Plus que jamais, j'ai besoin de ta sagesse dans ma vie. Tant pour résoudre les énigmes que pour faire appel au pouvoir que, dans ta grande mansuétude, tu m'as accordé.)

Elle se concentra et appela les fluides de l'air. Une douce brise monta en elle, emplissant son corps d'une sensation relaxante. Elle sentit la fatigue de ses heures d'études la rattraper et sa tête commença à dodeliner.

« Non ! La paresse n'est pas la voie de la sagesse ! »

La voix de Kéosan tira Leyna de son engourdissement. Se maudissant intérieurement, elle se reconcentra sur les fluides. Ils étaient en elle, tournant dans un cycle éternel et hypnotique, en harmonie avec les fluides de l'eau.

« Moura et Rana sont si profondément liés... »

« Oui. On dit souvent que l'océan est finalement de l'air que l'on aurait rempli d'eau. Cette phrase peut sembler naïve, mais elle exprime bien les interconnexions qu'il y a entre les deux. Une relation bien supérieur à celle qui peut exister avec la terre par exemple. »

Il restèrent un moment en silence. Sans doute voulait-il laisser à la jeune femme le temps de bien maîtriser ce qui l'habitait. Puis, il murmura :

« Maintenant appelle l'air. Et comme tu maîtrises aussi l'eau, demande lui de se joindre à toi. Embrasse le vent ! Que sa voix fasse écho en toi, et que ton touché soit puissant comme lui ! Demande à la mer de se soulever en un nuage qui plongera tes ennemis dans les ténèbres... »

Leyna tenta de toutes ses forces de faire cela, mais elle ne voyait pas comment. Le vent restait paisible en elle, et c'était l'eau qui réclamait de se déchaîner. Elle continua à essayer, essayer encore... jusqu'à ce qu'un furieux geyser s'élève devant la proue.
Elle rougit de son échec.

« Ne perd pas pied, sourit Kéosan, concentre toi sur l'air. C'est lui qui doit s'exprimer. »

Elle rappela l'élément de Rana, tentant de le forcer à se discipliner. Mais le vent, qui d'abord semblait vouloir rester calme à tout prix, lui échappa d'une ruade et les fluides semblèrent la quitter.

« Non... soupira Kéosan. La violence n'est pas non plus la voie de la sagesse. Tu ne peux maîtriser l'air comme tu fais avec l'élément de la déesse de la force. Tu dois procéder avec calme et méthode, laisser le sortilège se former, comprendre ce que tu attends de lui... »

Avec un soupire frémissant, Leyna mobilisa une fois de plus ses fluides. Il lui fallut une longue minute pour récupérer les fluides de l'air, calmés. Puis, elle s'efforça de les assimiler, d'apprécier leur mouvement, de comprendre leur langage. Il lui sembla qu'ils se mettaient à ronronner, et qu'ils s’exhibaient même fièrement devant elle dans leur perfection. Elle devina cependant que la vantardise n'était pas non plus une preuve de sagesse. Elle le leur rappela, sans savoir comment elle réussissait à communiquer ainsi, mais ils semblèrent comprendre.
Ils se calmèrent et comprirent enfin ce qu'elle attendait d'eux.

Maladroitement, elle les dirigea vers l'océan, leur montrant qu'ils devaient s'accorder avec l'eau comme ils l'avaient fait en elle.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce fut pour voir le navire traverser un mince nuage.

« C'était un bon début ! » l'encouragea le magicien.

Elle hocha la tête.

« J'ai pratiqué des exercices de concentration en même temps que toi, et j'espère que tu as ressentit la même plénitude que moi. »

Elle hocha la tête. Les fluides de l'air étaient très différents de ceux de l'eau, mais elle les aimait aussi. Ils étaient relaxants à côté de ceux de la force...

« Tu sais, repris Kéosan, je repense à ton livre : tu devrais essayer de t'accrocher à ce qui est sûr : Tu ne connais que la fin de son parcours, dans une salle secrète d'Ernestör, mais tu sais avec certitude que des gens ont écris dedans après la chute de la ville. »

Leyna hocha la tête, son esprit, un peu plus libre, pouvait se remettre à la tâche, et les mots de l'aeromancien trouvaient écho en elle. Il devait bien y avoir une explication à se phénomène, aussi surprenante soit-elle...

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Ven 26 Juil 2013 11:58 
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Elle rouvrit le livre pour arriver sur une des rares pages modernes. Indubitablement, elle n'avait pas dû avoir été écrite depuis plus de quelques siècles. Parcourant le texte, elle arriva à la fin sur un lien classique : « Pour plus d'informations sur la prévision du temps, consultez la page 'Détail des différentes formes de nuages'. »

Le titre de la page était une fois de plus clairement démarqué du reste du texte. C'était la seule référence. À moins qu'il ne s'agisse d'un code, celui qui avait écrit ses mots en déduisait que cette indication suffirait à retrouver la page correspondante.

La jeune femme tira la plume et le racloir inséré dans la couverture. Selon le marchand de Darhàm, ils servaient à écrire dans le livre et à effacer...
Elle avait peur d'effacer un contenue irremplaçable... mais il fallait essayer. Elle effleura d'abord simplement un bout du titre de la page avec le racloir... et il disparue complètement... aussitôt suivit du reste de la page !
Elle regarda, stupéfaite, le résultat. Puis, d'une main tremblante, elle ramassa la plume et inscrivit à l'emplacement du titre :

'Détail des différentes formes de nuages.'

Et sous ses yeux ébahi, une nouvelle page, avec des illustrations sommaires et des explications sur les nuages de dessina. Elle avait découvert le secret du livre ! Il suffisait d'écrire un titre en haut de la page pour faire apparaître le texte correspondant à la place !
Bien sûr, il restait encore des mystères, comme le fait qu'il y ai des inscriptions récentes dans un livre théoriquement ancien, mais chaque énigme trouverait réponse en son temps... En attendant, elle retourna à la page parlant de trésor et inscrivit le titre indiqué à la fin. Elle faillit sauter de joie en voyant que ça fonctionnait. Un nouveau texte était apparu, et il relatait une légende de Moura.

À ce que l'on raconte, la déesse de la vie et de la force connue parfois l'amour de mortels. Trouvant dans cet amour la force autant que la faiblesse, la déesse ne sut jamais comment réagir face à cela, ce qui l'amena parfois à des réactions qui provoquèrent la mort des mortels en question. Le texte faisait mention d'un marin, glorieux pirate à l'âme chevaleresque qui parcourait des océans et, sans le savoir, était en parfait accord avec la déesse. Celle-ci lui apporta soutient et protection, sans se révéler de peur de lui faire du mal. Mais un jour, les dieux furent sommés par Zewen lui-même de quitter le monde pour rejoindre l'île volante de Nyr'tel Ermansi. Hors, en ce temps là, les dieux portaient chacun une dague sacrée qui servait à accomplir leurs rites. Moura ne souhaitait pas se séparer de la sienne, mais tel était la volonté de Zewen : ces objets étaient les emblèmes de la présence des dieux sur terre et ils allaient les laisser sur place.
La plupart des dieux placèrent l'arme sous la protection de leurs adorateurs, mais Moura refusait de se séparer de l'objet. Elle fuit ses frères et sœurs et alla trouver le pirate qu'elle aimait sous l'apparence d'une femme ordinaire pour s'enfuir sur son navire.
Cependant, l'homme finit par avoir des doutes sur sa compagne., et un jour il la surpris en train de parler avec les créatures marines. Elle fut donc forcée d'avouer sa vrai nature. Il accepta de la cacher aux dieux, mais bientôt, ils furent rattrapé.
Ils vécurent maintes aventures, mais tôt ou tard, les dieux finissaient par les rattraper pour tenter d'enlever Moura. Les sentiments de la déesse pour le pirate n'avaient cessés de grandir et elle finit par décider de partir plutôt que de le mettre plus longtemps en danger.
Elle lui remit donc la dague et rejoignit les dieux. Depuis, l'homme n'a jamais été revu sur terre, et on dit que les pouvoirs de l'arme n'y seraient pas étrangers.

L'histoire était stupéfiante. Comme dit dans la page précédente, les dieux étaient donc capables de sentiments humains. En outre, Moura avait vécu de tristes et terribles histoires d'amours, et Leyna ne put s'empêcher de faire l'écho de son histoire avec Brendan, le courageux chevalier qui s'était sacrifié pour elle. Peut-être était-ce un message de la déesse à plus d'un titre...
Mais le plus stupéfiant vint à la fin : Il était révélé l'existence d'un rituel conçu par les prêtres de Moura dans l'espoir de retrouver la dague. Ils avaient utilisé les 'crosse mouraïque du gardien', l'arme que pouvait devenir le livre, pour lancer un enchantement à même de retrouver la dague. Le Grand Pontife de l'époque avait lui même utilisé le pouvoir du bâton pour retrouver le navire du capitaine pirate... mais bien que la magie ai fonctionné, le Grand Pontife n'était jamais revenu.

En allant de page en page, Leyna constata avec stupeur qu'un certains nombre de personnes avaient essayé, causant la disparition de la plupart des bâtons. Selon une page qu'elle trouva en recherchant des informations sur les crosses mouraïques, il y avait au départ huit livres du savoir, et donc huit crosses. Une n'avait jamais été retrouvé, il devait s'agir de celle de Leyna. Les autres avaient disparues, sauf une qui se trouvait entre les mains du maître de l'eau de Nosvéris. La jeune fille sourit, elle avait déjà étudié sous la férule de ce maître arrogant, et il l'avait chassé de son cours sous prétexte qu'elle n'écoutait pas. Peut-être aurait-elle l'occasion de le retrouver pour lui parler de son livre.
De plus, tout cela fournissait l'explication de la dernière énigme : Si ce livre contenait des écrits récents, c'est parce que tout savoir consigné dans un se consignait aussi dans les autres, à condition de connaître le titre de la page correspondante.

La prêtresse de Moura n'avait maintenant plus qu'a retrouver comment accomplir le rituel pour retrouver l'ancien amour de Moura... et espérer ne pas disparaître comme tous les autres avant elle. De toute façon, elle n'avait guère le choix si elle ne voulait pas se faire massacrer par l'équipage sang-pourpre...

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Ven 26 Juil 2013 12:07 
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Le chasseur des brisants fendait les flots baignés de soleil. Le navire pouvait sembler bas par rapport aux standards, mais il était très long et puissamment armé. Saryon Barbe-rouge était assez fier de ce choix. Le navire était autrefois aussi grand que rapide, révolutionnaire par bien des aspects. Mais c'était maintenant l'un des plus vieux navires encore sur les flots. Sa coque n'avait plus la forme adéquat et il avait été réparé un nombre incalculable de fois. Barbe-rouge était le cinquième capitaine à bord,et il était fier d'avoir réussi à s'emparer du navire par la force. Il avait justement profité du fait qu'il était aujourd'hui possible d'être plus rapide.
Pour compenser cela, une fois le bateau sous son contrôle, il avait renoncé à la vitesse, choix rare parmi les pirates puisqu'il fallait souvent pourchasser sa cible, au profit de la puissance de feu. Le chasseur des brisants pouvait se vanter aujourd'hui d'être digne des plus puissants navires de guerre des grandes nations.

Se savoir au commande d'une telle force de frappe compensait largement le fait que les abordages soient dépendants de la surprise, étant donné que toute poursuite était généralement voué à l'échec. Heureusement, Saryon était un bon navigateur et il savait quand même tirer le meilleur parti des vents et de la manœuvre pour tenter de couper la route d'un fuyard pour peu que le chasseur des brisants n'approche pas par l'arrière.

C'est en tant que spécialiste de la navigation qu'il se sentit perturbé quand les nuages commencèrent à s'amonceler dans le ciel à une vitesse surnaturelle. Puis, c'est en tant que capitaine d'un navire de guerre particulièrement lourd qu'il commença à s'inquiéter quand le vent se leva. Le chasseur des brisants avait terriblement souffert des dernières tempêtes et, faute d'argent, les réparations restaient sommaires. Il fallait d'urgence que la gamine trouve son trésor, et si elle avait mentit, elle allait le payer cher...

Mais justement, Leyna arriva à cette instant en courant. Elle tenait son bâton à la main et semblait paniquée.

« Vite ! Passez-moi la barre ! »

« Et pourquoi donc ? Il se trouve que je suis le capitaine et... »

Il fut littéralement renversé tandis que la jeune femme prenait la barre.

« Sinon, la tempête va nous balayer ! Oh la la, j'aurais dû tout lire avant de commencer les prière ! Mais pourquoi ne disent-ils qu'après les prières qu'il faut être aux commandes ? »

Barbe-rouge la connaissait déjà assez pour savoir qu'elle devait vraiment paniquer pour être aussi bavarde. Néanmoins, le vent soufflait furieusement et la mer se creusait, aussi, il ne voulut par lui reprendre la barre. Sous ses yeux stupéfaits, elle lança le bâton en l'air et celui-ci pointa dans une direction.

« Moura ! Lève toi ! Entends ma voix ! Moura ! » criait-elle.

La mer paisible quelques minutes plus tôt était un enfers de vagues furieuses, maintenant. Le navire grinça.

« Moura ! Élève toi ! »

Le navire tangua violemment. L'équipage, sous le commandement de Valgan, n'avait pas perdu de temps : ils s'affairaient déjà à essayer de tenir les voiles, de répartir les charges, tandis que Kéosan cherchait à calmer les vents. Mais Leyna continuait à crier les incantations du livre. Son esprit se libérait dans la prière et les phrases prenaient un ton hypnotique, la plongeant peu à peu dans une transe mystique.

« À travers le vent et les flots, lève toi ! »


Un grincement atroce retentit, et Barbe-rouge hurla :

« Tu es folle ! La coque ne tiendra pas, nous allons chavirer ! »

« Le bâton est notre boussole, Moura est notre destrier, c'est par là qu'est le père des pirates ! »

Cette expression qui surgissait des tréfonds de son esprit cloua Saryon Barbe-rouge sur place. Le père des pirates était une ancienne légende, un pirate aimé de Moura qui serait devenu immensément riche et ne mettrait jamais pied à terre. Ce n'était en principe qu'une légende mais... Si Leyna avait raison et qu'elle avait trouvé le moyen de les mener au trésor de cet antique personnage, ils seraient immensément riches !
Il cria donc :

« Écoute moi, on va essayer de le faire, mais tu ne peux prendre la tempête comme ça ! Si tu dévies légèrement vers tribord, nous ne seront que peu déviés et le navire tiendra mieux ! »

Le tonnerre rugissait, mais la semi-elfe entendit néanmoins et corrigea.

Combien de temps cela dura-t-il ? Elle avait mal à la gorge à force d'appeler la déesse. Elle peinait à suivre les consignes de Barbe-rouge. Le navire fonçait vers une destination inconnue, plongé dans une obscurité de plus en plus impénétrable, irréelle. L'épuisement gagnait tout ses membres et elle se demandait si elle tiendrait jusqu'au bout.
Un moment, elle lâcha la barre, épuisée, mais aussitôt, Barbe-rouge la saisie par derrière pour lui remettre les mains sur le gouvernail, et nul doute que sans ce soutient, le vaisseau aurait été livré à la fureur de Moura.

Les yeux fixés sur le bâton, ils continuèrent ainsi, les heures passant, peut-être les jours... jusqu'à ce que la jeune prêtresse bascule dans les ténèbres...

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Ven 26 Juil 2013 14:11 
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Leyna reprit conscience sur un pont de navire en bois bien sec, ce qui lui fit un bien fou.
Elle avait nagé avec les autres malgré son épuisement et avait réussi à rejoindre le vaillant navire pirate. Certains sang-pourpres avait même réussi à porter dans l'eau des coffres en se contentant d'en vider la moitié. Le butin avait été assemblé en tas. Ce n'était pas grand chose. Seul Kéosan semblait fasciné par les quelques runes qu'il avait récupéré.
L'équipage avait souffert. Douze morts sur les quarante hommes d'équipage, et tous les autres étaient blessés à divers degrés.
Leyna se releva à demi et regarda la dague qu'elle tenait toujours à la main. Elle semblait faite de coquillages, mais elle devinait que c'était son état normal. Ceux-là n'était pas des carcinos. Elle s'empressa de rassurer Saryon à ce niveau, puis baissa les yeux :

« Je voulais vous conduire à un trésor... j'ai échoué... ma vie est entre vos mains. »

Le capitaine, couvert de sang, s'approcha. Il était épuisé par sa lutte pour diriger le navire, mais encore impressionnant.

« Tu voulais nous conduire à un trésor... tu as en parti échoué... mais tu nous as apporté bien plus ! Bon sang, une telle histoire va entrer dans la légende ! Et puisque tu sais chanter, c'est toi qui la composeras ! Tu raconteras ta rencontre avec le père des pirates ! Nous n'avons pas ramené autant d'or que je l'aurais voulu, mais tu auras quand même ta part. »

Il prit dans le tas de butin, étendu un peu plus loin, de l'or, et le diamant qu'elle avait récupéré, pour les lui remettre, avec la crosse mouraïque maintenant inerte.

« Tu es peut-être une femelle... mais tu as le sang de notre peuple ! Que personne ne conteste ton appartenance à notre équipage ! »

Valgan, Kéosan et tout l'équipage reprirent en chœur :

« Vive Leyna du sang-pourpre ! »

Et la jeune femme ne put contenir ses larmes de joie.

* * *


En mer, un reste de bois pourri coulait avec ses cadavres de carcinos. Mais au fil de leur évolution, certains avaient appris à se désolidariser de la dague. Ils étaient quand même mourant, mais pas perdus pour autant.
Ils déclenchèrent un cycle de reproduction précoce, épuisant leur dernières forces pour donner naissance à un essaim de larves microscopiques.

Affamées, elles mirent le cap vers le plus proche rivage.

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Dim 25 Aoû 2013 16:57 
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Le chasseur des brisants fendait les flots, bien qu'il ne sache où se rendre précisément. De l'aveu même de Barbe-rouge, ils étaient perdus en pleine mer, et les sang-pourpres étaient de plus en plus inquiets. Leyna s'était installé à la place du tambour et frappait sur son tambourin de cérémonie, divertissant l'équipage de ses airs entraînants, se laissant porter par la musique et espérant dissiper l'humeur morose. Les journées de rythmaient ainsi, et tous commençaient à se demander s'ils allaient finalement trouver un rivage qui puisse leur donner une indication sur leur position.
Leyna eut tout de même la grande surprise de découvrir que le capitaine Barbe-rouge aimait raconter des histoires. Certains soirs, tout l'équipage s'asseyait religieusement comme des enfants en attente d'une histoire, et le colosse barbu s'installait devant eux pour raconter de sa voix grave des récits extraordinaires.
Il ne fallut pas longtemps à la jeune femme pour se laisser porter par la poésie, et son âme se trouvait bientôt naviguer dans des océans mystérieux, étranges et dangereux. Au point qu'un jour, comme en transe, elle se mit à ponctuer les récits de son tambourin. Un autre matelot, un certain Seskar, sortit son luth fait dans une carapace de tortue et l’accompagnement paracheva l’œuvre magistrale, soulignant et mettant en valeur le récit en prenant bien garde à ne pas l'effacer.

Saryon Barbe-rouge parlait du peuple au sang-pourpre. Il parlait de la passion de la mer, et de ses dangers. Il racontait aussi son rêve de voir son peuple uni, une grande nation de la mer qui régnerait sur les flots, et Leyna sentait son esprit s'ouvrir à cette penser.

Le monde allait mal. Il était dévoré par les ténèbres. Leyna était bien placée pour le savoir puisque sa mère elle-même avait disparu avalé par ce mal. Elle avait vu le temple de Darhàm qui peinait à garder la moindre trace d'autorité. Elle avait entendu parler du terrible port de Mourakat, littéralement 'conquérant de Moura', dans lequel les forces d'Oaxaca levaient une puissante flotte.
Conquérir la conquérante... une hérésie.
L'Aeroland non plus vu comme un espace vide mais comme une nation. Une nation à la gloire de Moura comme jadis les elfes bleus d'Antalyä. Cette seule idée l'illuminait de l'intérieur et, prise d'une profonde ferveur, Leyna eut soudain la certitude que c'était là ce que Moura attendait d'elle.

Ensuite, évidemment, l'enthousiasme retombait. Une telle chose était infaisable. Mais pourtant elle avait envie d'y croire. Les océans appartenaient à Moura et à Moura seule. S'il y avait d'autres sang-pourpres comme Saryon qui rêvaient d'un avenir uni, et cela elle n'en doutait pas, peut-être y avait-il possibilité de garder les océans vierges du contrôle des conquérants de Yuimen.

Elle garda ses pensées pour elle, ne sachant quoi dire au capitaine.

Elle dînait souvent avec lui et Kéosan. Cela l'ennuyait car elle préférait la solitude, mais les conversations permettaient de se faire une idée de la situation. Un soir, alors qu'elle mangeait en silence, Kéosan fit part de ses inquiétudes au capitaine :

« Avons-nous encore beaucoup de vivres ? »

« On en a pour une bonne semaine. Mais je vais décréter le rationnement. Lorsqu'on est perdu en mer, on peut tourner longtemps en rond... »

« J'essaie de suivre les vents, et je ne pense pas que nous tournions en rond. Mais est-ce que nous nous dirigeons vers un continent, rien n'est moins sûr... »

Yuimen étant essentiellement recouvert par un immense océan, si on perdait ses repères, on pouvait y errer pendant les siècles sans rien voir d'autre que des vagues et du ciel bleu.

« Nous n'y pouvons pas grand-chose, marmonna Barbe-rouge. Il faut espérer trouver des oiseaux qui nous donnent la direction, où mieux, un navire qui nous indiquera la direction et nous donnera du ravitaillement. »

Leyna retint un petit sourire. 'Donner' n'était sans doute pas le terme adéquat. Cependant, elle comprenait la frustration de l'équipage : Il n'y avait rien d'autre à faire qu'attendre. Le capitaine se tourna vers elle :

« Tu as essayé de demander l'aide de Moura, à tout hasard ? »

Elle fit la grimace et secoua la tête. Elle craignait cela. On allait lui demander de trouver une solution divine, alors que, toute prêtresse qu'elle soit, elle se doutait que la déesse ne venait pas prendre les navire par la proue pour les amener à la côte la plus proche.

« Tu devrais essayer
, déclara Saryon en réponse à son mouvement de tête. On n'a rien à y perdre, et un office public occupera l'équipage et l'empêchera de ruminer. »

Cela, en revanche, était parfaitement vrai. Elle hocha la tête.

« Moura. »

Le lendemain, elle préparait la cérémonie.

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Mer 23 Oct 2013 21:20 
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Les marins levèrent les yeux depuis les profondes fosses de rameurs. Il y avait deux rangs superposés de rames, et la place pour un troisième, mais l'équipage n'en occupait même pas un complet. Il n'empêche que tous ces yeux tournés vers elle la mettaient mal à l'aise.

« Les vagues clament la force de la triomphatrice. Entendez sa voix ! »

Le battement du tambourin imprimait un rythme que les esprits et non plus les bras suivaient.

« Écartez-vous du vice, car il vous éloigne de Moura ! »

Certains regards lui étaient encore teintés d'hostilité. Les habitudes avaient la dent dur, et elle ne changerait pas tout un peuple. Pourtant, ces sacrifices de filles étaient odieux.

« Vents courants, soufflants sur les brisants, alliés des flots furieux et naufrageant ! La colère unie des deux déesses s’apaise en la respectant et en combattant fièrement. Chantons ! Chantons ses louanges ! »

La voix unie des sang-pourpres faisait presque vibrer la coque tandis qu'ils chantaient avec force les louanges de leur déesse. Leyna improvisait son office, tâchant de produire quelque chose qui leur plairait, et cela semblait marcher. Cela lui permettait au passage d'apprendre certains de leurs chants.

« Moura ! Moura ! Moura ! »


Presque en transe, elle se mit à scander le nom de la déesse, ce nom si beau qu'il emplissait son être de joie.
Et l'équipage reprit en chœur.

Puis, au terme de l'office, elle rentra dans sa chambre, heureuse de retrouver le silence et la méditation.

Mais en chemin, elle se heurta au capitaine Barbe-rouge. Le colosse la regardait d'un air étrange et lui barrait le passage. Il avait dû confier la barre à Valgan. La semi-elfe attendit tranquillement qu'il prenne la parole, se laissant bercer par le bruit des vagues en attendant.

« Tu sais que ma chambre t'est toujours ouverte, hein ? »

Saryon Barbe-rouge avait des défauts, mais au moins, on ne pouvait pas lui reprocher de tergiverser. N'ayant rien de plus à ajouter que ce qu'elle lui avait déjà dit sur le sujet, Leyna resta silencieuse.
Il s'énerva :

« Tu rêves de quoi ? Un jeune belâtre sans expérience dans quelque domaine que ce soit ? Soit. Mais en attendant, il me semble que tu prends tes aises dans mon navire. Tu nous as attirés tant d'ennuis... jamais mon équipage n'a été aussi réduit, et ce brave vieux Chasseur des Brisants aurait bien besoin qu'on prenne soin de lui... Tu nous a attiré dans bien des ennuis pour un trésor dont nous n'avons pu sauver que quelques parcelles... »

Elle restait silencieuse, mais son visage s'assombrit. Il poursuivit :

« C'est déjà ça, certes... et j'avoue que tes offices chantent joliment à mes oreilles. Avec toi... Bon sang, j'ai le sentiment que nous pourrions vraiment accomplir ce rêve : redorer la gloire du sang-pourpre ! Mais pourtant... Tu nous apportes peu, toute prêtresse que tu sois, et quelqu'affection que j'ai pour Moura, je ne suis pas assez sot pour croire qu'elle répondra vraiment à ton appel. Tu te refuses à moi... »

Il soupira, visiblement frustré.

« Laisse-moi te dire une chose : lorsqu'on arrivera à terre, je compte sur toi pour composer une chanson sur cette histoire de bateau maudit. Tu chantes et tu sais raconter. Alors je veux que tu en face une ode merveilleuse, qui restera dans les mémoires ! Quelque chose qui puisse nous permettre de recruter de l'équipage, d'accord ? »

Elle hocha la tête.

« Puis-je aller, maintenant ? »

Il s'écarta de mauvaise grâce, la laissant s'enfoncer dans le navire et rejoindre sa cabine. Elle n'aimait guère la façon dont il lui avait parlé, mais force était de reconnaître qu'il avait raison. En outre, ce serait un bel hommage à l'amant de Moura.
C'est alors qu'une pensée lui traversa l'esprit. Et si c'était pour ça qu'ils restaient ainsi, perdus avec trop peu de vent au milieu de l'océan ? Et si Moura n'était pas seulement heureuse de voir son ancien amour délivré, mais aussi furieuse de le voir mort ?
À peine avait-elle pensé cela qu'une étrange conviction s'empara d'elle. Oui, elle le savait, maintenant. Saryon, en abordant le sujet, lui avait montré ce qu'une vrai prêtresse aurait dû comprendre tout de suite.

Il fallait immédiatement qu'elle se mette à composer cette chanson.

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Lun 25 Nov 2013 19:09 
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RP de guilde.

Soudain, les voiles d'un galion percèrent l'horizon brumeux. Saryon Barbe-Rouge constata que c'était le bateau pirate de Gallion Thunderhead, un grand pirate de jadis que l'on a longtemps cru à la retraite, voire mort, mais dont les prises et exactions se sont multipliées ces six derniers mois. Saryon vit qu'une barque s'était déployée et avançait lentement vers le Chasseur des Brisants, avec à son bord le capitaine sus-nommé. La témérité de son geste prouvait qu'il n'avait pas l'intention d'entrer en combat avec le navire lourdement armé.

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Lun 25 Nov 2013 20:12 
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Le temps passait et aucun rivage en vue. Leyna priait souvent, n'osant préciser aux gens que Moura ne s'intéressait que rarement aux affaires mortelles. Elle était de nature versatile, et peut-être les avait-elle oublié dès que son aimé fut libéré. Mais renoncer n'était pas la solution. Aussi, elle continuait à chanter. Les marins épuisés pesaient sur les rames au rythme de son tambourin, chassant de plus en plus difficilement la fatigue.
Elle se retranchait donc dans ses appartements, préparant sa chanson.
Les jours passaient et elle mangeait peu, ce qui tombait plutôt bien car les rations diminuaient... Mais voilà qu'un jour, elle fut tirée de son étude par une agitation inhabituelle. Après tant de jours de silence monotone, c'était assurément perceptible.
Sa plume resta en suspension, une goutte d'encre de seiche formant une perle qui allait s'arrondissant à l'extrémité. Cela lui évoqua une femme dont le ventre s'arrondissait avant la naissance. La jeune semi-elfe sourit. Elle accoucherait de son œuvre en temps voulu, mais pour l'heure, la curiosité la poussait à gagner le pont.

Elle s'y rendit pour trouver un spectacle surprenant et fascinant : les hommes bleus avaient lâché leurs rames pour sortir de sous les bancs armes et armures dorées. Il s'agissait d'un équipement à l'ancienne, évoquant les grandes heures dans Sangs-pourpres, témoignant du fait qu'ici, le peuple de la mer vivait encore dans ses anciennes traditions. Des casques dorés ou de bronze, avec des ailettes et des visières ouvragés leur donnant des figures de tritons, des tridents et des harpons en plus des armes conventionnelles... Certains étaient montés sur les énormes balistes tribords, lesquels avaient été chargées avec des javelots à pointe de pierre, faits pour déchirer la coque des navires.

Le chasseur des brisants se préparait à la bataille !

Malgré son rejet de la violence gratuite et barbare, Leyna sentit une vague d'excitation la submerger. Et malgré tous ses efforts, rien ne put la faire refluer.
Elle grimpa les marches du château arrière aussi vite que lui permettait sa robe fendue et arriva devant Saryon qui regardait l'horizon d'un air pensif. Kéosan et Valgan étaient à ses côtés. Kéosan ne portait pas d'arme. Valgan en revanche, était à peine reconnaissable. Contrairement aux autres, qui ne portaient que casques et éventuellement brassards, il avait une cuirasse complète qui rayonnait au soleil. Quant à Saryon, il ne portait qu'un trident, deux harpons et un sabre. Les protections c'était pour les autres. Il se limitait à un brassard pour éviter de se faire désarmer.

« Le capitaine est bien sombre en vérité... Qu'est-ce qui trouble son esprit ? » demanda Leyna.

Valgan tendit un doigt vers la mer et Leyna vit un bateau ! Hélas, quelques secondes d'observations lui firent reconnaître un navire pirate. Barbe-rouge ouvrit la bouche comme un antique prophète énonçant précautionneusement la vérité suprême.

« C'est Gallion Thunderhead. Pas le moindre des pirates, loin de là. On le pensait disparu, parti, mort... Mais ces derniers temps il est revenu, visiblement en pleine forme. »

La prêtresse hocha la tête :

« Offrande sera-t-elle faite à Moura ? »

Le capitaine fronça les sourcils pour tenter de décrypter. Kéosan y parvint avant lui.

« Si notre équipage avait été au complet, j'aurais été totalement en accord avec une attaque immédiate... Mais là... Le Masamune est un puissant navire, capable d’accueillir un équipage nombreux...De plus nous avons besoin de savoir notre localisation pour rejoindre la ville la plus proche. »

Barbe-rouge hocha la tête. Visiblement, le grand capitaine était indécis, et il n'aimait pas ça.
Alors, la vigie cria :

« Ils mettent un canot à l'eau ! »

Le capitaine avait déjà remarqué.

« Et Thunderhead est à bord, je le vois d'ici... Ça pourrait nous faciliter la tâche. Que tous se tiennent prêts à les accueillir ! Armes parées ! Kéosan, reste à l'écart, Leyna, à ma droite et baragouine tout ce que tu veux sur Moura si ça peut l'impressionner et faire avancer les négociations ! Tu sais parler, alors montre le ! Déployez une échelle de corde dès qu'ils arriveront... »

L'équipage obéi immédiatement. Si tout l'équipage du navire adverse avait voulu se déverser sur eux, ils n'auraient pas eu l'air aussi prêts au combat. Leyna ferma les yeux et respira profondément pour trouver le calme et la plénitude. Il ne fallait pas décevoir le capitaine...
Elle jeta un nouveau regard. Le canot semblait bien chargé. Y avait-il un tribut ? Ils le sauraient bientôt...
Elle croisa les mains et attendit en silence.

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Ven 29 Nov 2013 23:40 
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Une fois monté à bord, Gallion croisa les bras et écuma l'équipage du regard, en s'arrêtant sur le capitaine. Il n'avait pas à se forcer pour avoir l'air impressionnant, il en dominait la moitié de ces gars par sa stature colossale. Le pirate eut un léger ricanement, puis il eut soudain l'air plus sérieux, outré même.

- Barbe-Rousse ! Alors c'est comme ça que tu accueilles un ainé ?!

Sentant qu'il était prêt du déclenchement les hostilités et que la rencontre était mal partie, le grand capitaine fit mine de se retourner.

- Tant d'incivilité, c'est bien ta veine ! Moi qui allait te faire une offre en "OR"...

Thunderhead ne cachait pas le ton racoleur avec lequel il avait évoqué l'or.

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Sam 30 Nov 2013 11:11 
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Lorsque le dénommé Gallion Thunderhead monta à bord, Leyna compris immédiatement pourquoi le canot était si chargé, et pourquoi Saryon préférait éviter les hostilités. Thunderhead était un véritable géant. Si Barbe-rouge avait paru énorme à Leyna, il n'arrivait pourtant qu'aux épaules du colosse. La jeune femme eut bien de la peine à arrêter de le regarder avec des yeux ronds. Quelle force de la nature ! Bien qu'il soit originaire d'un peuple de la terre, il pourrait bien avoir été touché de Moura.
Il se dressa bien droit sur ses pieds et regarda l'équipage en arc de cercle, aussi hérissé qu'un oursin meurtrier. Nullement impressionné, il clama :

« Barbe rousse ! Alors, c'est comme ça que tu accueilles un aîné ? »

Puis, il fit mine de repartir en se plaignant avec insolence de la malchance du capitaine sang-pourpre qui réservait un si mauvais accueille à l'offre « en or » qui voulait lui faire.
Dans les rangs, la tension était montée. Leyna sentait son cœur qui battait la chamade, son sang qui lançait des cris de guerre, et à son flanc, d'infimes mouvements lui révélèrent que les coquillages de la dague de Moura sentaient qu'ils pourraient être mis à contribution.
Elle se retint. Moura était la force, mais elle savait aussi se retenir. Ainsi, donc, devait-être sa prêtresse.
Barbe-rouge prit la parole. Il souriait, mais c'était le sourire d'un requin :

« Peu de terriens auraient le cran de venir sur le Chasseur des brisants pour écorcher mon nom. Hormis toi, Thunderhead... Mais tu as de la chance, j'ai aussi une offre à te faire. Mes coffres sont bien assez pleins, et ce n'est pas d'or dont j'ai besoin. Mais tu as piqué ma curiosité, alors fait ton offre, et je suis sûr que nous trouverons un accord pour éviter... qu'offrande soit faite à Moura. »

Leyna hocha la tête. Ils n'avaient guère à gagner à une bataille...

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 Sujet du message: Re: Le chasseur des brisants (Leyna'sëraya, vx=1)
MessagePosté: Dim 1 Déc 2013 21:50 
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Gallion se retourna, visiblement satisfait d'avoir regagné un peu l'attention de son interlocuteur.

- Si tu ne veux pas l'or, alors je peux te laisser la gloire. T'as entendu parler du "Bateau Fantôme" qui fait pas mal de bruit récemment ?

S'asseyant sur la rambarde, le grand pirate sortit une bouteille de rhum qu'il sirotait tout en racontant son histoire.

- Ces dernières semaines, y'a eu de plus en plus d'enlèvements en mer, des gens plus ou moins importants, plus ou moins riches. Il y a des rumeurs selon lesquelles ce serait l’œuvre d'un seul équipage pirate d'un grand galion qui surgit de la brume pour attraper ses proies. Beaucoup d'abrutis et de faces de poulpes croient que c'est qu'un ramassis de conneries d'comptoir et que tous les kidnappés étaient victimes de désastres maritimes... Seulement, MOI, je sais qu'il existe, ce bateau fantôme et je sais où il est. Voilà l'marché.

Thunderhead se pencha en avant, tout en prenant une grande rasade de son nectar.

- Je veux qu'il lèche le fond. Seulement, mon Masamune n'est pas de taille. C'est pourquoi je prend la peine de trainer du cul jusqu'à toi pour te faire une offre. Avec ton Chasseur de Brisants et mon rafiot, nous le prendrons en tenaille le temps que je puisse prendre quelques uns de mes... compagnons qui y sont emprisonnés. Ensuite, tu couleras le navire et moi, Gallion Thunderhead, je répandrai partout la rumeur selon laquelle tu t'es farci tout seul le terrifiant bateau fantôme. Et même si t'en a plus rien à foutre, je te laisse sa cargaison en prime ! Alors, qu'est-ce que t'en dis ? J'ai les mains liées, copain, c'est toi qui décides !

Alors qu'il finissait ( déjà ?! ) sa bouteille, le vieux loup de mer sortit une dernière remarque un peu piquante.

- Couler une saloperie aussi énorme, Moura dirait pas non, tu crois ?

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