Le pourfendeur des cieux




Pour monter dans ce vaisseau, vous devez passer sur une pacerelle. Celle-ci vous fera arriver sur le pont. A droite vous pouvez voir la cabine du capitaine, et sur la gauche la barre. Sur le pont, vous avez à votre disposition quelques sièges. Au milieu de cet endroit se trouve un escalier descendant vers deux étages inférieurs. Dans le premier, en descendant, vous trouverez un salle comune avec une cuisine sur la droite et la salle des machines sur la gauche. En descendant au font du vaiseau, vous trouverez des chambres à votre disposition et une porte débouchant sur la cale.

L'aynore parcourt son trajet vingt fois plus vite qu'un cheval au galop. Celui-ci met deux heures vingt pour aller de nirtim à imiftil. Dans chacunes des pièces, vous pouvez voir des chandeliers ornant celles-ci. La cuisine est de couleur blanche qui se marie très bien avec la couleur beige de la salle comune. Cette pièce est emplie de tables et de chaises dispersés. Les chambre sont d'une couleur bleu claire, se qui nous rappelle la mer.


Réponse pour Daewlin :

En arrivant vers le vaisseau, tu peux voir une passerelle qui permet d'y monter. Un autre milicien s'approche de vous et vous dit :

"Montez dans l'aynore par la passerelle, le vaisseau va bientôt partir..."

Puis, il repart vers d'autres passagers...

L'aynore était maintenu au sol par toute une série de cordage. L'appareil ressemblait particulièrement à un navire, hormis qu'il n'y avait point de voilure mais une sorte de ballon gonflé à bloc, qui permettait de maintenir le vaisseau dans le ciel. Alors que nous nous en approchions, un milicien nous invita à monter à bord, le départ étant proche.

On pouvait accéder au pont par une passerelle de bois qui craqua à chacun de nos pas. A nouveau sur le plancher, je regardai autour de moi et notai que la structure entière était semblable aux bateaux. Il ne serait pas difficile de s'y repérer. Sans un mot, je fis quelques pas sur le plancher et allai à la proue. M'accoudant nonchalamment au bastinguage, je regardai d'un air faussement absent les personnes se dirigeant vers l'aynore. Du coin de l'oeil, je percevai la présence de Risskar, pas très loin, un peu en retrait.

(Il n'est pas très causant aujourd'hui ! Il a du passer une sale nuit ...)

Il était enfin à l'extérieur de cette auberge miteuse dans laquelle pour son plus grand déshonneur et à son plus grand dam, il avait passé la nuit. Certes sa peine état moins grande puisqu'il savait que passer la nuit dans les rues était un sort nettement moins enviable, et puis surtout qu'il avait appris des informations cruciales sur son futur projet de rejoindre Mertar et tout d'abord fuir Tulorim et ses miliciens endiablés, mais il devait avouer que cette auberge était loin du luxe de son palais... Si seulement ces incapables de serviteurs ne l'avaient pas trahis, si seulement ils avaient laissé la vie se dérouler comme avant, profitant de la mort du pire de leurs deux maîtres... Mais ils ne l'avaient pas fait, et ils allaient le regretter... Car ils étaient maintenant sans patron, et donc à la rue... Et qui sait la vengeance que Lindeniel ruminait à leur égard...

Mais il ne s'en soucia pas vraiment pour l'instant. Suivant du regard la drow qui la première était sortie de l'auberge après l'appel du milicien, il poursuivait ses pas dans les ruelles de la ville sombre, où l'aube était à peine levée. Nous nous rendîmes comme ça sur une place où trônait un appareil volant, issu de la technique des elfes gris: un Aynore.

Lindeniel en avait vu beaucoup dans les livres entièrement consacrés à ces engins à la technologie évoluée. Il savait que des rumeurs couraient comme quoi les Sindels étaient des menteurs et que, n'ayant pas inventé ces machines, ils les avaient seulement recopiée d'un autre monde... Mais de tels propos étaient bien entendu improuvables, et Lindeniel n'en avait vraiment cure... Il croyait au fond de lui que si il le décidait, il ferait bien mieux, bien plus rapide et bien plus esthétique... Mais il n'en avait pas le projet, puisque seuls ses intérêts l'intéressaient... Il arriva donc sur cette place, en face de l'Aynore, retrouvant la plupart des gens qui quelques instants plus tôt, prenaient leur déjeuner dans la salle principale de l'auberge...

Réponse à Lindeniel et Ash :

Avant d’arriver à la passerelle, vous apercevez la folle aux cheveux roux parler avec un milicien. Celle-ci porte une jeune elfe blanche dans ses bras. Quelques secondes plus tard, elle se retrouve sur la passerelle et monte dans l’aynore accompagné du milicien. Lorsque vous monterez sur la passerelle, vous pourrez voir qu’elle est en bois et qu’elle craque sous vos pieds. Arrivés sur le pont, le capitaine vous accueillera vous souhaitera la bienvenue sur son vaisseau. Vous êtes accompagnés d’une vingtaine de personnes de races diverses.

Réponse à Daewlin :

Lorsque tu es sur le pont, Risskar ne perd pas de temps à te rejoindre.

« Si tu ne veux pas te cramer les yeux, tu n’as qu’à descendre dans la salle commune… Du moins, c’est ce que je compte faire… »

Puis il commence à se diriger vers un escalier pour y descendre. Tu peux aussi entendre le capitaine du vaisseau souhaiter la bienvenue à tout le monde.

Peu de temps après m'être installée sur le pont, j'aperçus les autres voyageurs s'approcher de l'aynore. Parmi eux, je reconnus évidemment Ash mais remarquai à nouveau cet hinïon imbu de lui-même et si 'précieux'.

(S'il continue de se comporter ainsi, il ne va pas faire de vieux os !)

Mais aussitôt, Risskar me tira de mon observation et m'invita à entrer à l'abri du soleil. M'attardant encore quelques secondes, observant les premiers rayons apparaître, je finis par lancer en continuant de fixer l'horizon :

"Oui, j'arrive ..."

J'attendis alors l'ultime instant où je ne pourrai plus supporter l'intensité cruelle de la lumière, aimant toujours autant regarder le lever de l'astre douloureux. L'horizon dessina alors une large bande rose enflammée, se dégradant peu à peu vers le bleu de l'azur. Puis le sommet du soleil apparut, jaune d'or, brûlant, à la limite du rouge sur ses contours ...

Plissant de plus en plus les yeux, j'affrontai comme chaque jour la lumière, luttant pour rester de plus en plus longtemps face à lui et aujourd'hui, il me sembla que j'avais gagné peut-être une seconde de plus ... Une seconde de plus : une grande victoire pour moi.

Je fermai les yeux quelques secondes pour calmer la sensation de brûlure qui naissait sur mes cornées puis les rouvrit à nouveau mais regardant le sol et les ombres sur le plancher pour me diriger vers l'escalier sans bousculer qui que ce soit. Je descendis alors lentement les marches de bois, perdue dans mes pensées.

(J'ai gagné une seconde ! Aujourd'hui, j'ai pu voir l'astre d'or un instant, j'ai pu le fixer !)

Je continuai d'avancer, indifférente aux détails du décor. De toute manière, à ce que j'en savais, je n'aurais pas à rester longtemps dans cette bâtisse. A l'abri, au pont inférieur, je pris le couloir et après un rapide coup d'oeil, devinai où se trouvait la fameuse salle commune indiquée par le Drow. Sans un mot, j'allai donc retrouver Risskar et m'assis près de lui, repensant au soleil ...

L'Aynore était là, immobile au milieu de la place, tel un navire échoué là dans des temps anciens où la mer recouvrait peut-être encore cette partie de la ville. Son ballon d'air déjà gonflé flottait au dessus de lui, et déjà, des personnes grimpaient par la petite passerelle en bois qui menait à l'entrée. C'est le cas de la dame aux cheveux roux que Lindeniel avait croisée à l'auberge avant, et qui selon sa mémoire, y était encore lorsque lui l'avait quittée. Elle portait dans ses bras un étrange fardeau: une jeune elfe blanche qui paraissait inconsciente.

Puis vint le tour pour l'elfe blanc de monter sur la passerelle en bois, qui grinça à peine sous son poids léger, comparé aux grincements effarants des autres personnes lourdaudes et en total manque de délicatesse. Il arriva rapidement au pont, toujours enveloppé dans sa cape qui le protégeaient des regards, et il fut soulagé d'y être arrivé sans l'intervention de miliciens stupides qui auraient compromis tout ses plans.

Arrivé sur le pont, il se fit saluer par le capitaine, auquel il jeta un regard dédaigneux, ne lui répondant pas, et filant vers l'escalier pour rejoindre la salle commune de la machine volante. Il s'y installa sur un siège, seul, voyant quand même près de lui cette drow et son compagnon, qui décidément, se trouvaient souvent sur sa route ces temps-ci... Mais après tout, c'est un peu grâce à eux qu'il avait appris l'existence de cet Aynore en direction de Kendra Kâr, même si l'admettre l'aurait dégoutté à vie de sa propre personne... Selon lui, ces stupides drows avaient juste été la victime involontaire et passive de son ouïe fine et parfaite...

Assis sur son siège, en plein milieu de la pièce, à une place royale, il se défit de son capuchon et dévoila sa superbe et longue chevelure blanche aux autres passagers. Son regard noir se posa devant lui, noblement, alors qu'il avait un port de tête digne du plus précieux des elfes. Il attendait le décollage, sûr de lui, méprisant de tous... Il aurait tant voulu un miroir pur pouvoir admirer son reflet idéal et parfait...

Réponse à tous :

Les passagers ont à peine le temps de s'installés que le capitaine et son équipage défont les cordages qui retiennent l’aynore au sol. Si vous jetez un coup d’œil vers l’extérieur, vous pourrez voir que vous montez très vite en altitude.

Dans la salle commune, vous avez une servante qui fait le tout des passagers en demandant se que vous voulez boire.


Réponse du réveil de Sorakeen :

Tu te réveilles dans une chambre de couleur bleu claire avec un milicien à tes côtés ainsi que la jeune fille aux cheveux roux.

L'appareil se mettant en branle me tira brusquement de mes pensées. J'entendai dehors les ordres criés, étouffés par l'épaisseur de la coque de bois. Je sentis alors cette curieuse sensation comparable à celle du cynore quittant le sol et le paysage mouvant depuis les quelques fenêtres confirmait mon impression. La mer apparut alors, comme si le niveau de l'eau avait monté puis disparut. Tout n'était plus qu'azur encore timide après la nuit et nuages effilés.

La plupart des passagers - la salle commune s'était remplie tandis que je rêvassais - étaient agglutinés aux fenêtres et admiraient le vaisseau elfique quitter le sol.

"Puis-je vous offrir quelque chose ?"

Je tournai la tête vers la voix. Une femme d'un âge incertain me regardait avec un air interrogatif, un peu sur sa réserve.

"Pardon ?!
- Désirez-vous consommer quelque chose ?" reprit-elle.

Elle avait devant elle une sorte de table roulante où s'entassaient gobelets en métal ouvragés et diverses bouteilles. Comprenant enfin qu'elle m'offrait à boire, j'examinai les récipients.

"Du thé."

Tandis qu'elle me remplissait un gobelet, je m'adossai un peu plus à ma chaise et me mis en équilibre sur les deux pieds arrière, le haut du dossier contre la coque de bois. Elle me tendit alors le gobelet fumant et passa à un autre passager. Les yeux rivés sur le liquide ambré, je songeai alors à ce qui nous attendrai, Risskar et moi, à Mertar. Dans quelle mesure les assassins de mon père pouvaient-ils avoir un lien avec ces histoires de cauchemar ?! Cela me paraissait si improbable ...

(Sans doute a-t-il affirmé une telle énormité pour que je le suive, en utilisant mon père. Oui, ça doit être ça ... Cela expliquerait pourquoi mon père m'aurait donné son nom dans le cauchemar, m'aurait montré son image et que l'instant d'après, je le trouvais au temple, comme par hasard ! Parmi eux, il doit y avoir un puissant magicien qui sait manipuler l'esprit des gens et dans ce cas, Risskar n'a peut-être pas menti en disant qu'il pourrait s'agir des assassins de Zhaunil. Mon père était puissant, malin et sage. Il n'aurait pu se faire tuer si facilement à moins d'avoir l'esprit obscurci par une quelconque supercherie magique ...)

La cavalière me dépasse portant l'elfe blanche apperçue hier à l'auberge. Je ne comprends ni ne cherche à comprendre la situation. Les évènements actuels m'ont dépassés depuis longtemps déjà...

Le moment fatidique où je suis à mon tour obligé de monter à bord finis par arriver. En soit, ces appareils ne me derrange en rien, ils sont même plutôt pratique. Leur vitesse est loin d'être négligeable, c'est donc bien mieux que le bâteau. Mais je le sais d'avance, les profondeurs insondables qui se trouveront en dessous de moi pendant le voyage me mettrons mal à l'aise. Et c'était bien pire quand Inn n'était pas avec moi...

Sur le pont le capitaine nous souhaite la bienvenue. Il y a pas mal de monde à bord...Ya-t-il d'autres passagers qui se dirige vers Mertar ? J'ai l'impression que le monde se tisse de coïncidences depuis mon départ. La dure réalité de la situation me sort rapidement de mes pensées. L'aynore va rapidement partir maintenant et je n'ai pas encore trouvé d'endroit calme où je pourrais où je pourrais être seul.

Je suis le mouvement général et me retrouve dans une sorte de salle commune, déjà remplie de passagers. Je repère aussi les drows.

( Faut que je trouve un autre endroit...)
Déjà je sens l'appareil se mettre en branle.
( Ma petite faera, aide moi...)
L'esprit légèrement embrumé par les efforts d'Inn à me faire oublier que la mer s'étend en dessous de nous je cherche des yeux une personne susceptible de m'aider. Je m'approche de la servante et de son chariot d'un pas peut-être un peu raide.

«Est-ce qu'il y a un endroit plus calme ici ? »
La servante finis de remplir le verre qu'elle tiens dans la main avant de se retourner vers moi.
« Des cabines sont à votre disposition à l'étage inférieur. »
Je ne réponds d'un simple hochement de tête avant de me diriger vers les escaliers.

À peine l'elfe blanc avait eu le temps de s'habituer à l'odeur âcre de la machine dans laquelle il avait pris place que celle-ci s'éleva dans les airs, petit à petit. Sa première impression fut un vertige omniprésent qui ne le quitta pas pendant plusieurs minutes. Il n'avait jamais quitté le sol, la terre ferme, et l'idée de se retrouver ainsi dans les airs n'était pas pour le rassurer. Non pas qu'il eut peur de voler, mais il se sentais comme prisonnier. Il volait, certes, mais dans une machine construite et pilotée par des personnes qu'il jugeait comme inférieures.

Il se souvint alors de la statuette en forme de chat qui demeurait toujours dans sa poche, paisible, immobile et rassurante. Son pouvoir était grand, et il glissa sa main droite tout contre, pour apprécier ce contact rassurant. Il était certain que l'oeil de Zewen était posé sur lui, et qu'il veillait sur sa destinée. L'elfe blanc fut plus rassuré en un instant, et se laissa mener par l'équipage infantile si il devait le comparer à son âge à lui... D'ailleurs, la plupart des personnes présentes dans l'Aynore n'étaient pour lui que des enfants, même s'ils avaient une apparence de vieillard décrépi...

Bientôt, une servante vint se poster devant lui, lui demandant poliment si il désirait boire quelque chose...

Bien sûr il voulait boire quelque chose... Mais il doutait que les membres du vaisseau volant aient en leur possession du nectar divin que son père s'était procuré en Hidirain et qui émerveillait plus que tout autre aliment terrestre les papilles sacrées de Lindeniel. Il se douta également qu'ils ne possédaient guère ce doux petit vin liquoreux d'un cépage riche et rare ayant grandi sur les collines verdoyantes du compté de Shory, sur Nirtim, et qui n'était buvable qu'à condition d'avoir vieilli suivant des processus terriblement rigoureux et qui demandaient énormément de temps pour arriver à maturité... Il se rabattit donc sur le choix le plus simple, le plus rapide, celui à la portée de cette dégénérée humaine qui le regardait avec des yeux comme des ronds de flanc.

« De l'eau! »

Il n'eut aucune autre parole. Pas un merci, pas un bonjour, pas un sourire bienveillant. Il espérait de tout coeur que ce voyage, qui commençait déjà à l'ennuyer fortement, passerait vite...

Réponse commune à tout le monde :

Vous commencez tous à entendre un petit son suraigu, à peine perceptible, émanant de vous ne savez trop où…Avec l’altitude, vous sentez par ailleurs l’air commencer à vous manquer, vous essoufflant sans raison apparente.

Réponse à Daewlin :

Dans la vaste salle commune, les curieux reviennent petit à petit à leurs places, les hublots ne laissant transparaître que de mornes nuages gris. Dès que le bruit apparaît, tu vois la servante faire une mine inquiète avant de remonter sur le pont, après avoir dit quelque chose à l’elfe blanc de l’auberge. Risskar quant à lui masque tout sentiment, restant le nez enfoncé dans un petit livret à la reliure noire.

Réponse à Lindeniel :

La servante sort une outre d’eau, mais interrompt son service lorsque l’étrange sifflement émerge. Celle-ci s’excuse alors, avant de remonter l’escalier :

« Pardonnez-moi, j’en ai pas pour longtemps… »

Réponse à Ash :

Passant devant la salle des machines, tu perçois l’intense chaleur s’en dégageant lorsqu’un elfe gris en sueur en sort. Celui-ci, habillé d’une salopette marron, dissimule dans ses poches de nombreux outils aux formes étranges.

« Holà humain, tu n’as rien à faire ici ! Soit tu vas t’asseoir dans la salle commune, soit tu descends plus bas dans une cabine, mais ne reste pas planté là. »

Le Sindel remonte alors sur le pont, l’air assez nerveux.

Je ne réponds pas à l'elfe et poursuis mon chemin vers les chambre, quittant la chaleur et le vombrissement des machines.
Je trouve une petite cabine de libre. La pièce est juste assez grande pour accueillir un lit et une tablette. Je ferme la porte dernière moi et m'assois sur la couchette. Je pose ma besace à mes cotés et l'ouvre pour laisser Inn en sortir. En quelques batements d'ailes elle vient se glisser sur mes mains reposant sur mes jambes. La cabine ne possède pas de hublot, grâce à Inn mon esprit vagabonde loin de cette réalité où je me trouve au dessus d'une mer aux profondeurs ténébreuses.

Je pense à ce que je pourrais faire après ce voyage. Je pourrais retourner voir Leïla...Inn pourra faire sa connaissance...Et après ? Cela fait trop longtemps que je me réfugi en permanance dans le futur, n'arrivant jamais à me contenter du moment présent...
J'aimerai pouvoir arrêter de penser...arrêter de me toturer l'esprit inutilement. Même d'ici je peux entendre le bruit des machines. Je me concentre dessus...jusqu'à ce que plus rien d'autre n'existe. Je n'en serai probablement pas capable sans Inn...Le son continu ampli ma tête ne laissant plus de place pour autre chose...Je reste ainsi dans une inconscience bienheureuse sous la douce surveillance d'une petite faera...

J'aurais pu rester ainsi durant tout le voyage, mais n son suraigu vient rapidement parasiter le bruit grave et répétitif des machines. Impossible de l'ignorer bien longtemps. En tant normal peut-être, mais pas après tout ce qu'il s'est passé la veille. Trop de coïncidences...je n'arrive plus à me sortir de la tête cette longue plainte qui ne présage rien de bon.
Je ne bouge pas pour autant, qu'est que je pourrai bien y faire ?...

Le réveil lape les dernières vapeurs de mon esprit embué. Doucement, le calme balancement remplace l’apesanteur de l’inconscience, me faisait retrouver le sol en une chute vertigineuse et pourtant incroyablement lente, presque latente.
Mes yeux percent enfin les environs, et je vois claire. Presque.
Deux ombres indistinctes m’entourent. Je me crispe presque instantanément, sentant mes muscles se tendre douloureusement sous ma peau, prit au piège sous l’étau de la terreur.

Le bleu se détache de l’ombre, éclatant. Les ténèbres sont toujours là, à me guetter, je ne les ai pas quitté, malgré la lumière aveuglante.
Je me touche le front et frotte mes paupières en me relevant, tout en grognant, de méchante humeur. Mon crâne me fait atrocement mal, et mes membres sont ankylosés, comme figés depuis des siècles et étrennant un premier geste. Je fais à présent face à un homme, que je reconnais vaguement, et à la femme aux cheveux de feu.
Méfiante, je détache mon regard de leurs visages sinistres pour observer la pièce la pièce où l’on m’a emmené.
(Où suis-je ? Certainement pas dans les ruelles de Tulorim. Cet endroit ne me rappel rien…)

Sans m’embarrasser de formule de politesse, je reste silencieuse, inaccessible et refermée sur moi-même, attendant que l’on m’explique ce qui n’a pas lieux d’être.

Réponse à Sorakeen :

Le milicien aux cheveux noirs hirsutes et à la barbe fournie semble soulagé de te voir reprendre tes esprits et t’explique sommairement la situation :

« Ah vous revenez enfin à vous ! Cela fait une demi-heure que vous êtes inconsciente…Vous n’avez vraiment pas eu de chance que cette tuile tombe droit sur votre tête. Mais gare à vous, vous aviez des réactions étranges lors de votre sommeil…Vous devez être infectée par cette drôle de magie dont tout le monde parle. »

La folle reprend à son tour :

« Et seule la femme aux yeux verts peut nous aider ! Elle connaît le remède, elle me l’a dit ! »

Tandis que ton interlocutrice parle, tu sens le sol trembler quelque peu sous toi, tu te sens alors prise de vertiges et de nausées.

J’écoute sans mots dire, absorbée par le discours qu’ils m’offrent, la sensation du choc me rappelant l’accident dans les rues de Tulorim. Il s’agissait donc d’une tuile, aussi improbable que cela puisse être. Un accident idiot, en somme. Quelque chose que j’aurais du éviter.

Insensiblement, la déraison chante en mon esprit sa funèbre oraison. Les prémisses de l’appréhension s’installent, nouant mon estomac. A moins que ce ne soient les secousses du sol, des murs, de tout l’espace qui me donne ces sensations assez désagréables. Je baisse la tête, mon sombre regard électrisant toujours fixé tour à tour sur ces deux personnes.

« Où suis-je ? »
demandais-je calmement, sans une fausse note dans ma voix limpide et pourtant lourde de mystère.