Père Castor, raconte nous une histoire
Même deux histoires
Père Castor, mets tes lunettes et lis nous tout !

Père Castor, raconte nous une histoire
Père Castor, raconte nous deux histoires
Père Castor, Père Castor, mets tes lunettes et lis nous tout

Lis nous, dis
Oui l'histoire encore, pour les petits
Grands et moyens castors
Nous, Caline, Grignotte et Benjamin
On t'écoutera bien

Père Castor, mets tes lunettes et lis nous tout, tout
Que sont devenus les diplodocus ?
Peut on avoir un dragon chez soi ?
Quand reviendra Gracieuse, la mouette
Le loup et Marlaguette ?
Quand reviendra Gracieuse, la mouette
Le loup et Marlaguette ?

Père Castor, raconte nous une histoire
Tais toi on entend tout

Tu nous racontes la souris qui se marie
Père Castor, raconte nous une histoire

D’un long soupir, j’émerge lentement hors de ma torpeur, bercée par l’écho encore présent de la harpe dans la pièce. A en croire les marques laissées par les plis des draps sur ma peau, j’ai sommeillé un bon quart d’heure, glissé en travers du temps ballant.

Allongé sur le lit, je reprend mes esprit, tête reposée dans les mains, me laisse aller à mes songes solitaires. Je reprend le petit carnet de notes et y glisse quelques mots, suivis d’un mystérieux dessin. Le tracé transforme la page blanche en un douloureux souvenir, scarifiant l’horreur d’un coup de plume exacerbé. « Les remugles d’un cauchemar sont l’empreinte de ma destinée... »



A droite, une fleure à forte odeur ouvres ses pétales comme un soleil de midi. Mes chagrins migraineux me hurlent ma douleur... je me masse les tempes et réfléchis à tout ce que cela peut signifier, si tout cela a un sens...

La musique a disparu laissant toute la place à ce sifflement qui me vrille les tympans. Je me redresse un peu, m'installant bien contre la paroie, les jambes en tailleur et le dos bien droit. Puis je me concentre à la recherche du dernier refuge dont je dispose. Je m'empare du pouvoir, je sens les fluides qui parcours mes veines. Je les saisie les un après les autres, sentant tour à tour la fraîcheur de l'eau, la douce chaleur du feu et la force certaine de la terre. C'est rassurant de sentir cette puissance en soit...de savoir à quelle vitesse elle peut jaillir et puis au moins j'oublie ce que je n'aime pas...

Réponse à Lindeniel et Daewlin :

Le cristal en figure de proue semble vibrer, émettant des rayons rubescents et de petites flammèches rougeoyantes. Celui-ci semble être la cause du sifflement, plus intense sur le pont qu’à l’étage inférieur. Le capitaine à la barre semble désemparé et s’adresse d’une voix puissante à Daewlin :

«Je n’en sais foutrement rien de ce qu’il se passe ! C’est comme si la magie du cristal de Kéraunos était devenue instable ! »

Il se tourne alors vers deux autres elfes gris habillés de salopettes plutôt crasseuses :

« Rineï ! Va voir s’il n’y a pas de magicien assez puissant dans la salle commune pour contrôler ça ! Hilerel, vérifie en salle des machines si la pompe à fluide fonctionne encore ! »

Les deux membres d’équipage acquiescent et retournent à leurs occupations tandis que la servante reste tétanisée de peur en regardant le cristal.

Risskar quant à lui souris à la remarque de l’elfe blanc, comme amusé par son arrogance, puis rejoint la shaakt pour lui dire, assez fort pour couvrir l’assourdissant sifflement :

« Tu peux faire quelque chose avec ta magie ? »

Le vaisseau commence alors à tanguer légèrement, comme secoué par une étrange force.


Réponse à Ash et Sorakeen :

Vous entendez le sifflement s’intensifier, tout comme l’agitation dans la pièce au dessus de vos têtes. Bientôt une voix émerge, criant aux passagers :

« Gardez votre calme, nous gardons le contrôle ! Mais y a-t-il un mage à bord pour nous aider ? »

Il paraissait évident que le problème venait du cristal, surtout quand on connaissait le contenu du journal de l'elfe. Il ne pouvait s'agir d'une simple coïncidence, encore une fois. Ce cristal était sans doute une pièce maîtresse en ce qui concernait le fonctionnement de l'aynore et je commençais à avoir la désagréable intuition que si on laissait faire, il pourrait en résulter une belle explosion, avec tout ce qui s'ensuit ...

Alors que le sifflement persistait, couvrant une partie des voix par le son suraigü, Risskar me demanda si je pouvais y faire quelque chose. Les yeux mi-clos, je réfléchissais à toute vitesse et ne voyais qu'un moyen, tout en ignorant, toutefois, si cela serait efficace sur un tel objet.

"Je ne sais pas, je vais essayer ... Mais tu devrais aller chercher Ash, celui dont je te parlais ce matin. Je sais qu'il manipule la magie mais j'ignore l'étendue de ses pouvoirs. On ne sait jamais, il pourrait connaître un sort adapté ..."

Je me tournai alors vers le capitaine, élevant la voix pour me faire entendre :

"Pensez-vous que si on abaissait sa température, cela pourrait le faire revenir à la normale ? Je connais un sort ou deux de ce g..."

L'aynore commença à tanguer dangereusement. Dans la surprise, je ne pus finir ma phrase et me raccrochai à la rambarde près de moi pour ne pas risquer de passer par dessus bord. Craignant d'endommager inutilement la sphère qui rougeoyait et sifflait de plus en plus parmi les flammèches, j'insistai :

"Capitaine ?!"
fis-je en attendant sa réponse.

Une secousse vient interrompe ma méditation. Je ne m'attendais absolument pas à ce genre d'embardée. J'ouvre les yeux, rien a changer dans la cabine, il ne s'est pas écouler plus de quelques minutes depuis la fin de la chanson. J'aurais peut-être pu continuer à croire que tout aller bien, mais ce que la voix nous crie ne me rassure pas.

(Un mage ?...)

Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'ils attendent exectement d'un mage, mais si je peux aider je ne vais pas attendre de me faire prier. Inn garde mon esprit à l'abris de tout les considérations qui sinon m'imobilisera sur place, mais je sens l'aiguille acérée de la terreur percer lentement la barrière. Une idée prête à me vriller le crâne fait lentement son chemin jusqu'à ma conscience. Je ne sais pas exactement de quoi il s'agit, mais je sais que je préfère ne pas le savoir.

Je me redresse et reste un instant debout, immobile. Je m'assure que je ne suis pas près à m'écrouler sur le champs puis attrape ma besace où Inn va se cacher en vitesse, puis je sors de la cabine. Plusieurs personnes sont déjà sorties dans le couloir, de toutes évidences les paroles de l'elfe n'ont pas eu l'effet escompté sur les passagers. Si ce n'est pas la panique générale on peut déjà lire la peur sur de nombreux visages.

J'apperçois un elfe en salopette à l'autre bout du couloir. Je marche d'un pas raide, bouculant plusieurs personnes sur mon passage, pour me placer devant lui, ignorant les commentaires des mécontents. Ma voix semble venir de loin, même pour moi, et reste dure comme la glace.

« Je pratique la magie.»

L'indifférence globale que ressent Lindeniel monte en lui comme une poussée d'adrénaline incontrôlable et il se sent fulminer de l'intérieur, tout en gardant un apparence contrôlée. Son regard noir jetait pourtant des éclairs au drow qui venait de lui tenir tête. Un tel affront lui aurait très certainement été directement puni, s'il avait été dans le monde luxueux de son Palais. Il n'aurait même pas eu à lever le petit doigt que l'inopportun aurait été mis à la porte assez fermement par ses serviteurs. Mais là, nul ne semblait réagir, tout le monde semblait indifférent à ce total manque de politesse et de civisme. Alors donc les gens d'aujourd'hui ne savaient plus respecter les titres de noblesse, alors donc ces pourceaux infâmes vivant dans la vermine méprisaient les rangs socialement élevés, ceux qui avaient l'argent? Et bien ils devaient savoir que sous leurs airs précieux, les bourgeois les détestaient tout autant, et cette haine, ce mépris, ce dégoût des autres étaient encore plus accentués chez Lindeniel, qui snobait même les plus nobles et les plus riches, qui provoquait même les dieux...

Comble de la folie de ce shaakt, il se détourna sans un mot de l'elfe blanc pour rejoindre sa compagne qui semblait plus intriguée par le gros morceau de cristal qui semblait cracher des flammes juste au dessus de leur tête. Ils semblaient d'ailleurs tous perturbés, tous y compris les membres d'équipage et même le capitaine, qui semblait vainement demander l'aide d'un mage...

Pour Lindeniel, cela signifiait simplement que ce capitaine incompétent et lâche ne savait absolument pas ce qu'il se passait sur sa propre embarcation, et qu'il déléguait sa tâche de maître à bord en invoquant des puissances supérieures à lui, et qu'il ne contrôlait pas...

La colère n'ayant pas quitté Lindeniel, et la tension remplie de peur qui s'était emparée de toutes les personnes présentes sur le pont, l'elfe s'approcha du capitaine, toujours près de la barre, et bouscula à son tour volontairement l'elfe noir impoli, se retournant ensuite vers lui pour lui lancer un regard glacé. Sans attendre la moindre réaction de la part de celui-ci, et profitant de la position en hauteur qu'il occupait maintenant, sous les rayonnements fulminants du cristal, il fit face aux gens du pont, qui ne pouvaient faire autrement que le regarder, puisque tous les regards étaient tournés vers le cristal...

D'une voix forte et emprunte d'autorité, froide, il dit à l'équipage et aux autres personnes présente comme une réponse aux dires du capitaine...

« Nul besoin de magie quand la volonté est là! C'est le courage qui manque à votre capitaine! Reprenez confiance, cessez d'avoir inutilement peur! Retournez à vos postes, sans quoi vous nous mettriez tous plus en danger que nous ne pourrions l'être! Et craignez les représailles divines du grand Zewen si vous n'accomplissez pas votre destinée! »

Comme en réponse à ses paroles, l'Aynore commença à tanguer doucement, comme mû par une force invisible. Lindeniel, s'accrochant en vainqueur au gouvernail, prévint la population le regardant toujours...

« Vous voyez, Zewen a déjà la main sur nous! Montrez-lui que vous voulez vivre, montrez-lui que vous n'êtes pas des mauviettes! »

Il se tut alors, contemplant dédaigneusement son auditoire, attendant une réaction de ceux qu'ils considéraient comme des moins que rien...

Un mage.... quelqu’un a besoin d’un mage. Pourquoi faire ?
Pourquoi dire qu’ils gardent le contrôle puisqu’ils ne semblent contrôler plus rien, appelant un arcaniste pour leur venir en aide ? Une sourde angoisse enserre mes entrailles, me rendant plus calme et immobile qu’une feuille stagnante. Impavide, le regard concentré sur ma page à peine esquissée, Je reprend mes croquis, plus entièrement dévouée que jamais à ma tâche.

Réponse à Ash :

Lorsque l’elfe gris entend ta réponse, il montre un léger soulagement.

« Suivez moi, s’il vous plait… »

L’elfe monte l’étage et t’emmène sur le pont. Là, tu peux apercevoir que tout le monde semble affolé et qu’ils regardent tous un cristal en figure de proue du vaisseau. Parmi eux se trouve notamment Daewlin, un autre elfe noir et un elfe blanc se dressant seul devant la foule comme s’il venait de terminer un discours. Le cristal change étrangement de couleur. Du jaune il passe au rouge pour revenir au jaune. Tu peux apercevoir des flammes jaillissant cristal, également entouré d’arcs de foudre. Enfin, au fond de toi, tu peux ressentir une aura magique d’électricité émanant de la pierre ainsi qu’une énergie de feu augmentant progressivement.

Réponse à Lindeniel et Daewlin :

Le capitaine considère la remarque de la shaakt et réfléchit une fraction de seconde, le regard posé sur le cristal :

« Hum, je suis sur que faire confiance à une elfe noire me perdra mais nous n’avons guère le choix. C’est la magie du cristal qui maintient l’aynore en l’air et si celui-ci vient à se briser… »

Son visage se tourne alors vers l’elfe blanc s’adressant à l’assemblée. Lorsque celui-ci finit d’haranguer l’équipage, le capitaine lui adresse la parole en criant bien fort :

« Merci mon cher mais sans magie ce vaisseau ne volerait pas. Je n’ai nul besoin que l’on galvanise mon équipage, mais par contre si vous voulez vous rendre utile, allez exercer votre talent d’orateur dans la salle commune pour calmer les autres passagers. Zewen soit avec vous. »

Se tournant vers un autre Sindel, occupé à fixer une chaîne liant le ballon à une amarre métallique, le chef de l’aynore lui ordonne :

« Ilgoeïn, vas donc chercher dans les cales des fluides supplémentaires ! »

Durant ce temps, la servante repars vers l’étage inférieur, voyant bien qu’elle ne ferait que gêner les opérations des aéronautes Sindels. Risskar quant à lui scrute le vaisseau et fulmine intérieurement, impuissant face à cette situation qui le dépasse.

Excédée par ces éternels à priori, je marmonnai de mauvaise humeur :

"Je ne suis pas une Elfe Noire ! Je suis une Drow !"

Mais aussitôt l'Hinïon se faisait encore une fois remarquer, faisant tout un discours ... Immédiatement, le capitaine de l'aynore le reprit et l'envoya au pont inférieur pour user de l'unique chose dont il semblait capable : la parole.

Soupirant de plus belle, je lançai :

"Ecartez-vous ... Je vais essayer quelque chose."

Le capitaine prit avant tout le temps de répondre à la remarque du drow, avant de se retourner vers l'elfe blanc qui toisait son auditoire demeuré sans réaction, comme la bande d'amorphes sans cervelle qu'ils formaient, agglutinés autour d'un même chef, d'un même idéal, sans aucune originalité et sans aucune volonté. Le capitaine, meneur abruti parmi les imbéciles, tenta vainement de déstabiliser Lindeniel avec des paroles qui se voulaient certainement drôles ou spirituelles... Il n'en fut rien de la réaction de l'elfe, qui regarda le dirigeant de l'Aynore de haut en bas avec les yeux emplis de mépris pendant qu'il crie à un de ses suivants sans courage d'obéir à ses ordres, certainement pour se donner une contenance et se dédouaner de la conversation qu'il aurait pu avoir, et ne pas contrôler, avec l'Hìnion. Lindeniel lui répondit d'une voix glacée, attendant à nouveau son attention...

« Je n'ai nul ordre à recevoir de vous, ni aucun intérêt à calmer vos passagers... Si je reprenais en main vos hommes, voyant que vous conceviez aussi bien qu'eux, avec affolement, la situation, ce fut dans l'unique but de me conforter l'espoir d'une arrivée en vie à Kendra Kâr... N'ayez de crainte quant à l'accompagnement que Zewen me porte, je le sais! Mais vous pas, et par cet étrange hasard plutôt dérangeant, nos destins sont liés, dirait-on... Activez-vous donc à trouver une solution et à remotiver vos troupes qui, à votre image, se laisse piteusement aller... »

Il descendit du présentoir sur lequel trônait, telle une pièce montée, le capitaine baba et les deux shaakts tels deux ronds de flanc posés là. L'un, le mâle, regardait le pont et sa vile population hétéroclite, feignant sans doute de n'avoir pas senti que l'elfe l'avait bousculé, lâche de devoir se défendre, certainement... Sa compagne, elle, se vanta crûment et de manière détournée être douée de magie, et fière inutilement, s'avança vers le cristal en disant à tous de s'écarter... L'elfe blanc lui lança alors une remarque pincée sur un ton froid et cynique...

« Si vous tentez quelque chose, drow, il vaut mieux pour nous en effet que nous soyons loin...Qui sait ce que la maladresse de votre race pourrait encore nous réserver, après l'impolitesse certaine de votre compagnon... »

Et il tourna le dos, sûr de lui, pour avancer fièrement d'une démarche noble parmi l'équipage, non sans les toiser d'un regard hautain.

La figure que fait l'elfe ne me plait pas. Je n'aime pas du tout l'idée d'être le dernier recours d'une situation désespéré. Je pratique peut-être la magie, mais je suis loin d'avoir les connaissances d'un mage. Je suis le gris jusqu'au pont sans voir ce qui se passe autour de moi. Tout ce qui n'est pas en face me moi m'apparaît flou et ralenti, comme si je naviguais entre deux monde.

La pierre semble crier...ce sifflement désagréable se fait toujours plus fort. Je ne comprends pas toute la situation mais lis la peur sur de nombreux visages. Je m'approche sans un mot du cristal, sans vraiment faire attention à ce qui se dit autour de moi. Daewlin se trouve toute proche de la sphère.

(Est-ce qu'elle métrise la magie ?...)

Ma vue se trouble...j'ai pourtant parfaitement possession de mes mouvements. Je mets un instant à comprendre qu'Inn est la source de cet handicap. Je me calme un peu, quoi qu'elle fasse j'aurai toujours confiance en elle. Et puis, je n'ai pas besoin de voir clairement, je sens la pierre, l'incroyable quantité d'énergie qu'elle contient...le feu...la foudre...Qu'est-ce que je veux bien pouvoir y faire ?...

"Ecartez-vous ... Je vais essayer quelque chose."

C'est la voix de Daewlin, je me recule instinctivement d'un pas avant de parler.

« Quoi que tu tente ne touche surtout pas ce cristal. C'est comme si la foudre lui était tombé dessus et qu'il en avait garder toute l'énergie. »

(Et ce feu...ce feu...faut qu'il arrête de grandir...)

« Le feu...Il faut la refroidir.

Tandis que l'Elfe Blanc continuait son discours inutile et prétentieux, je me rapprochai de la sphère au plus près jusqu'à pouvoir le toucher de mes mains si je le désirais. Mais les flammes émergeant du cristal et la lumière rouge qui irradiait m'incommodaient. Une vraie fournaise s'intensifiait devant moi et mes yeux commençaient à souffrir.

Fermant de plus en plus les yeux, jusqu'à n'entrevoir qu'un mince filet du décor ourlé de mes cils, je pris ma baguette de givre qui, je l'espérais, m'aiderait à canaliser le fluide comme l'avait prétendu Alix. Je tendis alors ma main et le bâton de givre devant moi, à quelques centimètres à peine du cristal incandescent.

Alors que je m'apprêtais à entrer en phase de concentration et d'appel du fluide de Yuia, j'entendis la remarque acerbe de l'Hinïon qui me fit serrer les dents - j'avais une chose plus urgente à faire que de répondre à cet imbécile. Mais immédiatement, une voix que je connaissais bien s'éleva pour me donner quelques conseils.

(Enfin, il est là ...)

"C'était bien mon intention ... Mes pouvoirs sont limités alors apprête-toi à prendre la suite !"
dis-je en fixant toujours le cristal derrière mes paupières presque closes.

Il était difficile pour moi de me concentrer dans toute cette agitation et surtout avec mes yeux qui me brûlaient au possible. Mais l'urgence de la situation était sans doute la plus belle des motivations ... Reprenant une grande inspiration pour me détendre mentalement, je lançai un appel au fluide de glace qui vivait en moi, visualisant celui-ci tel un voile que je dirigeai vers ma main et le bâton de givre.

(Yuia, ne m'abandonne pas ...)

Serrant plus fort encore le bâton, je lançai alors la phrase de commande :

"Xal inthuul vil'zra'quath dosst xukuth lu' dosst quortek !"

(((Toucher glacé - évolutif - dégâts +4 | magie : 50 % - 12 items : Bâton de givre (mag+4, +2 suppl pour sorts de glace) )))

Réponse à Daewlin, Ash et Lindeniel :

Le capitaine tout comme l’équipage paraissent complètement exaspérés par le discours de l’Hinion, le fixant un petit temps avant de reprendre le travail sous les vociférations du chef.

« Déployez les aérofreins ! Ralentissez la pompe à fluide ! Nous allons redescendre par sécurité ! »

Lorsque Daewlin lance son sort, une fine pellicule de glace se forme en quelques secondes autour du cristal, anéantissant les projections de flammèches et d’éclairs. Le bruit s’atténue également quelque peu, tandis que le vaisseau redescend petit à petit à travers d’épais nuages gris vous masquant la vue.

Lorsque les brumes se dissipent, vous pouvez voir très loin en dessous de vous la vaste étendue de l’océan, ainsi qu’un petit îlot isolé. Le capitaine fronce les yeux, comme s’il essayait de se localiser, tandis que Risskar revient auprès de Daewlin, l’air plutôt soulagé:

«Génial ! Ca à l’air de fonctionner...Pas trop épuisée ?»

Toutefois, la couche de glace commence déjà à fondre doucement en de fines gouttelettes suintant sur la proue.

Une fois que mon sort fut lancé, je ne pus tenir plus longtemps et fermai mes yeux totalement, les cachant derrière ma main libre. Aussitôt, je sentis que la chaleur devant moi s'atténuait, sans doute avais-je réussi ... J'entendis alors la voix de Risskar.

(J'ai réussi ...)

Je me laissai alors glisser sur le plancher lentement, ayant besoin de me remettre de toutes ces émotions fortes et souffrances que j'endurais depuis ces quelques minutes.

"Moi ?! Non, ça va ... Par contre, inutile de me demander de recommencer. Cela ne fait pas longtemps que je pratique la magie des glaces ... J'ai épuisé ma réserve de fluide."

(Pourvu que ça tienne longtemps ... sinon on est mal !)

Les yeux toujours clos, je rangeai mon bâton de givre à ma ceinture et saisis mon outre. Par des gestes rendus moins maladroits par l'habitude, je pris un coin de ma cape et versai un peu d'eau fraîche dessus, puis appliquai l'épais tissu sur mes paupières qui paraissaient être en feu.