Lindeniel a écrit:
L'elfe blanc entra dans la blanchisserie, et en regardant derrière lui, s'attendant à voir à sa suite la rousse un peu cinglée, il ne vit que le vide d'un couloir terne et dénué de vie. Quelle plaie avait donc fallu qu'il naisse dans un monde où les sots régnaient en maîtres... Quelle sottise que d'avoir pu croire que cette bête humaine illuminée de la divine lumière de Zewen ait pu ne pas sombrer dans une folie malsaine. À vouloir prendre trop fidèle, le grand dieu du destin avait sans doute du tomber sur la plus naïve et la plus irréfléchie de ces personnes sans volonté et sans désir. Pour sûr, elle avait suivi l'elfe blanche qu'elle semblait connaître plus qu'elle ne connaissait Lindeniel, qui loin de se croire abandonné, souffrait juste d'avoir mis plus d'honneur en cette personne à l'intelligence moindre qu'il n'en aurait fallu. Il ne se laisserait plus prendre au piège, car, et maintenant il le savait, même un envoyé de Zewen restait tout de même avant tout un habitant de ce monde peuplé de crétins finis, dont seul Lindeniel semblait s'affranchir. Mis à part lui, seul son cruel et froid père avait su trouver une lointaine équivalence, bien qu'il lui fut inférieur, lui aussi, puisqu'il y a peu, il avait réussi, après une vie de brimades violentes et cruelles, il avait ôté la vie de son paternel comme on ôte l'intestin d'un porc après l'avoir dûment égorgé. Il ne s'en fit pas davantage, et fut même soulagé de s'apercevoir assez tôt de l'incapacité de cette humaine aux cheveux flamboyant sous lesquels un vide sidéral semblait s'être ouvert...
Il ferma donc la porte derrière lui, ne supportant pas être dérangé dans ce qu'il faisait là, et seulement alors, son noble et beau regard se posa sur l'intérieur de la blanchisserie, et ses hautes et longues étagères remplies d'habits divers et de breloques en tout genre. Il y avait bien entendu là en grande quantité les salopettes difformes et en total manque d'élégance de ceux qui se faisaient passer pour des membres d'équipages, mais qui n'étaient en fait que des ramassis défectueux placé là à défaut d'une autre place. Ah les Sindel semblaient avoir trouvé une bonne technique pour se débarrasser des rebuts un peu gênants de leur société si farouchement protégée: ils leur offraient des métiers honorifiques, comme celui de servir sur un de ces magnifiques engins volants qui gonflaient leur fierté en se croyant tout acquis. Piège à con, oui! Tout ceci n'était que leurre pour ces elfes gris sans cervelle, qui se faisaient enrôler à tour de bras pour se faire réduire à un esclavage volontaires... Quels abrutis! Mais tout ceci n'était pas son affaire, et Lindeniel ne se préoccupa plus de ces habits d'une grande monotonie et d'une couleur écoeurante et sale, quoi qu'on en dise...
Des salopettes, il passa aux autres pantalons aux couleurs de la terre, et fit une moue désagréable dans l'idée d'en prendre un de ceux-là, bien qu'il lui convenaient mieux que les habits de travails des esclaves honteux de cet Aynore trafiqué. Il s'en choisit un, écru, de ceux qui lui paraissaient les moins sales, même si ils avaient été lavés juste avant, et ôta le sien, qu'il abandonnerait à jamais pour avoir osé trahir sa pureté naturelle en se laissant tacher de la sorte par une outrageuse outre de vin passé. Hélas il s'aperçut bien rapidement que ce pantalon était légèrement trop large pour sa taille diaphane. C'est certain, porter des habits un peu plus communs le changeaient nettement de ses habits de la hautes couture Tulorienne où ils lui étaient faits sur mesures. Non sans que ce pantalon lui tombe au moindre pas, mais il aurait pu être resserré d'un ou deux centimètres pour s'ajuster parfaitement à la taille idéale de Lindeniel. Il maugréa cependant ces Sindel joufflus qui perdaient à ses yeux encore plus de prestige qu'ils n'en avaient jamais eu.
Il poursuivit alors, tant qu'à faire, sa fouille de la blanchisserie. Il passa sans même arrêter son regard dessus, devant un tas d'habits en laine blanche tout à fait détestables, juste à côté des manteaux gris à doublure bleue. Son attention se porta alors sur deux grandes garde-robes un peu plus reculées dans la pièce. Il en ouvrit les portes et tomba sur tout un autre attirail d'habits diversement hétéroclites. La vue de tous ces habits lui refirent penser aux siens, à ceux qu'il portait actuellement, et qui, il s'en rendait bien compte, n'étaient pas vraiment faits pour le voyage... Aussi, il fut heureux de trouver de hautes chausses brunes, qu'il enfila aussitôt, non sans avoir vérifié qu'elles étaient les plus propres et nettes possibles. Il vit également avec surprise une armure de cuir brun, ornée de symboles étranges. Satisfait de sa trouvaille, puisque c'était ce qu'il recherchait, même si il aurait sans doute espéré mieux, Lindeniel s'empara de celle-ci et se dévêtit pour l'enfiler, passant sa cape achetée frauduleusement au marché de Tulorim par dessus, afin que nul ne reconnaisse ce qu'il porte si jamais ce devait être à quelqu'un. Des poches de sa veste en velours bleue, il tira son poignard et sa précieuse statuette de chat, cadeau de Zewen. Il les plaça dans une besace qu'il trouva également dans l'armoire, et enfila la besace par dessus son épaule. Il y rangea également ses gants blanc d'apparat, pour prendre sur une planche de gants de cuir noir plus apte à utiliser pour les voyages aventureux qu'il prévoyait. Une fois ainsi paré comme un de ces aventuriers qu'il avait toujours détesté, il se mira un instant dans un miroir posé là contre un mur. Il ne fut pas déçu du résultat, puisque c'est son image qui se reflétait dans la glace... En fait, aurait-il été nu qu'il aurait été quand même satisfait de sa tenue, puisqu'il ne porta attention qu'à son visage aux traits fins et à sa longue chevelure immaculée et lisse.
Son regard fut alors attiré par un petit coffret, qu'il ouvrit aussitôt, pressé par la curiosité. Jusqu'ici, il n'avait eu de gêne de se servir, puisque bien entendu, tout lui était dû. Soulevant le couvercle de la boite de bois, il découvrit pour son plus grand intérêt quelques ceinture dont la boucle resplendissait plus que l'or, comme si un trait divin était venu frapper ce métal... Il s'en empara de deux, en enfila une autour de sa taille, mettant fin au problème que lui causait son nouveau pantalon un peu trop large, et glissa l'autre dans son sac, au cas où la première céderait, sait-on jamais avec ce genre de produit étranger...
Une voix puissante venant de la salle commune retentit alors. Ils n'allaient pas tarder à arriver. Lindeniel se mira encore un instant dans la glace avant de remonter sans se presser les deux volées d'escaliers afin de se rendre sur le pont, se couvrant bien se sa cape pour que ses trouvailles ne soient pas révélées.
(Je me suis pris la liberté d'insérer de façon RP un sac à 5 places qui se trouvait à la base dans mon inventaire, puisque dans le jeu, je n'avais jusqu'à maintenant que les poches de mon habit pour ranger mes affaires.)