L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Forum verrouillé Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 49 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3, 4  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Lun 11 Juil 2016 11:48 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 24 Fév 2010 10:07
Messages: 6214
Maison Koyabashi - Salon


    Irina et Arkalan, s'ils avaient traversé, arrivèrent au beau milieu de ce qui ressemblait à une salle à vivre.

    Image
    (Sans la femme au fond)


    Il y avait des tables et des chaises faites dans des matériaux inconnus, des murs tout aussi étranges, et le sol, qui ressemblait à des planches de bois, était complètement lisse, presque glissant. A leur droite et face à eux, des couloirs, et au fond à droite, un escalier.

    La jeune femme arriva juste après eux. A son arrivée, elle appela d'une voix forte :

    « Ai ! Tes premiers shaakts sont là ! »

    Une poignée de secondes plus tard, une jeune femme déboula dans la pièce. Elle arborait un sourire doux.

    Image
    (Cliquez pour la version grande)


    « Bienvenue ! » lâcha-t-elle d'un air enjoué.

    Elle portait une tenue de cuir sombre comme on pouvait en trouver sur Yuimen, mais avec des finitions d'une qualité cependant étonnante.

    « Tu peux repartir, Yumiko, » ajouta-t-elle à l'adresse de la guerrière, mais celle-ci secoua la tête.
    « Ils sont armés, je reste jusqu'à l'arrivée des autres. »

    La dénommée Ai soupira brièvement avant de hausser les épaules en signe d'abandon.

    « Très bien, mais évite de sortir ton arme pour rien, » capitula-t-elle. Puis, à l'adresse des deux arrivants : « Asseyez-vous, vous devez avoir plein de questions, » offrit-elle en désignant les étranges chaises.

_________________


Image




Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Mar 12 Juil 2016 20:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 25 Mar 2012 14:07
Messages: 240
Localisation: Quête 33
Elle se penche vers moi. Souriante. Tout s’arrête à ce moment-là. Je ne vois qu’elle et seulement elle. J’en oublie où je suis et où nous allons. Elle me donne son nom, Irina, tout en se penchant en avant dévoilant la naissance de sa poitrine cendrée contrastant avec ses cheveux blancs. Un coin de ma lèvre se soulève dévoilant une grimace de dégoût.

Du dégoût, de la haine et un soupçon de terreur. Terreur qui me retient de lui cracher au visage. Pour qui me prend-elle ? Un esclave lubrique ? Je fuis les personnes de son genre depuis des siècles. Je sais de quoi elles sont capables. Je sais comment elles procèdent. Un corps comme le sien ne me suffit pas pour baisser ma garde. Mais dois-je quand même le montrer ? J’hésite. Montrer que je ne suis pas sensible à ses charmes pourrait la faire user d’un autre procédé et je devrais alors redoubler d’attention. En revanche, si je lui montre simplement qu’il faut qu’elle fasse plus d’effort je pourrais en tirer avantage.

J’use de toute ma volonté pour effacer ma grimace et plonge mon regard un instant dans sa poitrine avant de relever les yeux l’air gêné puis coléreux de m’être fait avoir. Je me détourne alors d’elle d’un quart de tour. Jamais de dos. Jamais.

La jeune humaine nous tend nos armes en répondant aux questions d’Irina.

Je connais son nom maintenant. Je ne donnerais pas le mien. Trop risqué, elle pourrait savoir pourquoi je cherche tant à fuir mes semblables. Je ne me suis pas balafré le visage pour être méconnaissable pour ensuite donner mon nom à la première Shaakt venue. Mais je dois lui donner un nom, je dois toujours paraître sur le point de grimper sur sa toile. Je lui balance sobrement.

" Hekell. "

Un trou apparaît au milieu de la tente, un simple trou où l’on pouvait distinguer une salle de vie mais ne ressemblant à rien de comparable à ce que j’ai déjà pu voir. J’y avance en remettant en place mon arc et ma dague en gardant toujours un œil sur la femelle Shaakt.

Je traverse le portail et me met immédiatement dos à un mur, mettant dans mon champ de vision le portail, les couloirs en face du trou et à droite ainsi qu’aux escaliers au fond.

De vue, je ne reconnais pas ce qui constitue cette pièce. Des murs blancs qui n’étaient pas en pierre et un sol en bois si lustré qu’il en reflétait le plafond ainsi qu’une lumière blanche produit je ne sais comment.

Celle qui nous accompagne crie que les premiers Shaakts sont arrivés faisant débouler dans la pièce une autre jeune fille d’aspect Ynorien, vêtu d’une étrange tenue qui semblait être en cuir. Mais l’était-ce vraiment. Je pense maintenant pouvoir en douter.

Elle nous invite à nous asseoir sur d’étranges sièges flottant et à lui poser des questions.

Je refuse poliment un siège d’un geste de la main tout en reculant jusqu’à atteindre le mur contre lequel je m’adosse tout en posant mon autre main dessus pour en ressentir la matière, qu’est-ce que ça peut bien être ?

Poliment, je m’adresse à la souriante Ai :

"Où sommes-nous ? Qui sont les autres que nous attendons ?"

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Dim 17 Juil 2016 11:53 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 15 Juin 2016 00:52
Messages: 500
Localisation: Kendra Kar
Le petit stratagème eut l'effet escompté sur le jeune damoiseau. Malgré tout le sang froid dont le Shaakt dut faire preuve pour camoufler ses émotions, les traits de son visage témoignaient de la haine et du dégoût envers son interlocutrice. Après une courte seconde d'absence, les yeux de l'elfe sombre se perdirent un court instant dans le sombre décolleté d'Irina. Un léger rictus de victoire se dessina à la commissure de ses lèvres. ( Tu ne me résisteras pas très longtemps... ). Les mâles avaient tous le même point faible, tout était une question de résistance à leur pulsion primaire. Et cette proie-ci, Irina savait qu'elle l'aurait à l'usure.

La jeune femme aux traits ynoriens leur rendit leurs armes, qu'Irina s'empressa d'attacher non sans sensualité en haut de sa cuisse droite. La guerrière lui précisa également que les deux Shaakts agiront seuls. Irina ne rencontrerait donc certainement pas le certain Duncan que lui avait défendu Pulinn avant de partir à l'aventure. La manipulatrice ténébreuse n'avait donc aucun obstacle à sa prise de contrôle, ce qui la réjouit sur les perspectives des évènements à suivre.

Dans le silence qu'avait instauré la réponse de l'humaine lourdement armée, le Shaakt murmura un nom.

" Hekell "


Surprise tout d'abord par sa réponse, Irina s'étonna que le sombre mâle réponde à son léger pic autrement que par un silence entendu. Hekell s'était présenté à elle non sans mal mais la manipulatrice sentait d'ores et déjà que son pouvoir avait une emprise sur lui, pour qu'il lui donne son nom de son plein grès.

Alors que la Shaakt savoura cet instant fugace de pouvoir, la petite guerrière sortit d'une de ses poches un cylindre creux et plat, en métal, que ses doigts exploraient avec précision et savoir faire. À peine l'avait elle touché qu'elle le posa au sol, faisant apparaître un large trou béant dans les airs.

Irina n'avait jamais rien vu de tel. La Shaakt avait pourtant été témoin de nombreux rituels magiques aussi spectaculaires les uns que le qu'autres au sein de ses semblables autrefois mais jamais personne n'avait encore fait apparaître un lieu au milieu de nulle part. Ce qu'il l'intrigua d'autant plus, c'est l'absence de fluides. Naturellement sensible à ceux-ci de part sa nature, Irina détectait facilement lorsqu'un proche utilisait la magie, même dissimulée, lui évitant jadis bien des problèmes. Alors qu'il n'y est pour elle aucune explication logique, le trou était toujours là, au plein milieu de la tente.

Avec appréhension et vigilance, la fanatique pénétra dans la faille spatiale et se retrouva dans ce qui semblait être une pièce à vivre. Tout dans la conception de cette salle lui était étranger. Alors que le sol donnait l'illusion au premier abord d'un plancher en bois, sa matière aussi lisse que brillante écartait toute confusion. Les éléments basiques d'une salle à vivre étaient cependant présents : des sièges, des tables, des couloirs, des escaliers, des placards,... Un paradoxe étrange entre sentiment de déjà-vu et d'exclusivité.

La jeune femme qui les avait rejoints hélât une certaine "Ai", qui apparut quelques secondes après son appel, leur souhaitant la bienvenue.
À l'apparence plus souriante et enjouée, Ai était habillé d'une combinaison d'un cuir sombre, aux finitions délicates et techniques. Yuimen comptait sur les doigts de la main des artisans capables d'une telle œuvre. Une pointe de jalousie piqua l'esprit de la sensuelle Shaakt.
L'humaine féroce, qu'Ai appelait Yumiko, livra les Shaakts à son homologue et tint alors le rôle de garde du corps, si l'idée stupide d'utiliser leurs armes ici traverserait l'esprit d'Hekell.

Ai leur proposant de s'asseoir sur d'étranges chaises volantes, Irina répondit volontiers à sa proposition, s'asseyant avec précaution sur les fauteuils en lévitation.
Hekell, préférant sûrement s'adosser bêtement au mur que d'accepter poliment une invitation à s'asseoir, posa les premières questions, Irina les jugeant pertinentes.
Croisant sensuellement ses jambes, assise sur son fauteuil d'un autre monde, la Shaakt s'adressa à son tour poliment à leur hôte.

" J'aimerais également savoir quel est cet objet étrange qui nous a permis de venir jusqu'ici. Est ce magique ? "


Irina posa ses coudes sur la table, joignant ses mains permettant à sa tête de s'y reposer subtilement. La manipulatrice ténébreuse plongea son regard d'améthystes dans celui d'Ai, comme si elle cherchait à lire en elle.

" Permettez-moi de vous dire que votre tenue est d'une qualité sans égale. C'est du cuir ? "

(712 mots)

_________________
Image

Multi de Hild, Humaine de Wiehl, Archère et Herenndil, Hinïonne, Guerrière


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Lun 18 Juil 2016 12:48 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 24 Fév 2010 10:07
Messages: 6214
Maison Kobayashi - Salon


    A la question de Arkalan, Ai lui adressa un sourire enjoué. Elle semblait respirer la joie de vivre et la bonté.

    « D'autres membres du Clan Kobayashi, » lui répondit-elle. « C'est nous, le Clan Kobayashi, » ajouta-t-elle en désignant tour à tour Yumiko et elle-même.

    Puis elle se tourna vers Irina pour répondre à ses questions.

    « Non, ce n'est pas magique, c'est technologique. Heu... Ce doit être compliqué à comprendre pour vous, mais c'est un peu comme de la magie, mais sans utilisation de fluides, » expliqua-t-elle. A la remarque concernant sa tenue, elle rougit quelque peu mais sans se défaire de son sourire : « Oh, merci ! Oui, c'est du cuir, je l'ai fabriquée moi-même. Mais je n'ai pas vraiment de mérite, nos machines nous mâchent énormément le travail. »

    Jetant un regard à Yumiko, qui les observait silencieusement, elle finit par soupirer.

    « Je vais chercher notre sœur, pour libérer Yumiko, elle a des responsabilités à Bouhen.

    Et sans un autre mot, elle disparut vers les escaliers. Elle ne revint qu'une poignée de minutes plus tard, accompagnée d'une autre jeune femme à l'aspect étonnamment peu Ynorien.

    Image
    (Cliquez pour la version grande)


    Yumiko adressa un hochement de tête à l'adresse de la nouvelle venue avant de tourner les talons et de s'engouffrer dans le portail menant à Bouhen, qui disparut quelques secondes plus tard.

    « Hina, » se présenta la dernière arrivée d'une voix terne. « Si vous tentez quoique ce soit, blablabla, vous êtes morts. »
    « Hina ! » s'offusqua sa sœur. « Ne l'écoutez pas, tout va bien se passer. »

    L'autre renifla avant d'aller s'asseoir à quelques mètres de là, sur un fauteuil. Elle ne semblait pas particulièrement ravie de devoir rester là.

    « Bon ! Passons aux choses sérieuses ! » fit Ai avec joie. « Vous me demandiez il y a quelques minutes où nous étions : eh bien nous sommes à Izurith, dernière cité de la planète du même nom. Et présentement dans la Maison Kobayashi, c'est à dire la dernière maison avant de sortir des murs de la cité et de se retrouver dans les plaines désolées qui sont à l'extérieur. Et, heu... »

    Elle sembla chercher ses mots quelques instants avant de continuer.

    « Et au delà du mur vivent les shaakts et les sindeldi. Et donc, on aurait besoin de vous pour nous aider là-bas. Mais si vous préférez, vous pouvez nous aider en ville, il y a beaucoup à faire aussi. C'est vous qui nous aidez après tout, c'est à vous de choisir. »

    A côté, la dénommée Hina haussa un sourcil mais s'abstint de tout commentaire.



[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 0,5 (bonus longueur)
Irina : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 0,5 (bonus longueur)]

_________________


Image




Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Lun 18 Juil 2016 18:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 25 Mar 2012 14:07
Messages: 240
Localisation: Quête 33
La matière du mur ne m'inspire rien. Lisse, sans aucune aspérité. Où que nous soyons, il y a ici des matériaux qui me sont inconnus. Je retire ma main du mur pour la ramener devant moi avant de croiser les bras, en écoutant Ai qui me répond d'un air enjoué qu'elle fait partie d'un clan, le clan Kobayashi. Elle répond ensuite à Irina qui avait croisé ses jambes d'une manière immonde avant de lui demander si l'appareil qui nous a permis de venir ici était magique. Elle lui avait fait ensuite un compliment pour la mettre dans sa poche me provoquant un reniflement dédaigneux.

L'appareil n'était donc pas de nature magique mais plutôt technologique dit-elle. Je plisse un œil avant qu'elle précise que la technologie c'est comme de la magie mais sans fluide. Je plisse le second œil, ne comprenant pas vraiment l'exemple. Il n'y aurait pas de fluide ici ? J'observe la Shaakt. Généralement, les femmes de notre espèce savent ce servir de magie noire, si elle est incapable d'en user ici, elle sera fortement désavantagée. Je retiens mon rictus victorieux, ce n'est qu'une supposition.

La jeune enjouée s'absente ensuite une poignée de minutes pendant lesquelles je garde le silence et reste immobile, fixant sans ciller l'odieuse elfe noir.

Elle finit par revenir en compagnie de sa sœur qui se présente sous le nom d'Hina et qui nous menace de la même façon que l'a fait Yumiko dans la tente. Je ne m'en offusque pas et incline respectueusement la tête pour la saluer tandis qu'elle s'installe dans un fauteuil pendant qu'Ai continue de répondre à nos questions.

J'apprends que nous sommes dans la cité d'Izurith, dernière cité de la planète du même nom.

Un tas de questions me viennent déjà à l'esprit mais je la laisse poursuivre jusqu'au bout avant de m'adresser à elle, toujours de façon courtoise.

"J'ai plusieurs questions, vous dites qu'Izurith est la dernière cité. Qu'est-il arrivé aux autres ? Si vous utilisez de la magie sans fluide, votre fameuse technologie, est-ce que c'est parce que vous ne pouvez pas user de magie ici ? Qu'est-ce qu'on trouve au-delà des murs, dans vos terres désolés à part des Shaakts et des Sindeldi ?

Ce sont des questions personnelles, strictement informatives pour moi mais j'ai aussi des questions concernant ce que vous attendez de nous. »

Je claque de la langue avant de me la mordre. J'ai dis nous. J'aurais dû dire moi. Involontairement j'ai créé un lien entre moi et Irina et je ne le supporte pas même s'il n'est que verbal. Je reprends, sur un ton toujours poli bien qu'agacé par mon erreur.

"Comment fonctionnent les sociétés Shaakt et Sindeldi ici ? Et comment fonctionne la vôtre ? Qu'est-ce que vous attendez de moi si je sors des murs ou quel genre de travail je peux faire si je reste dans la cité ?"

Lentement, je me décolle du mur qui me soutient pour rejoindre une fenêtre, observant l'extérieur d'un œil. L'autre toujours attentif au moindre mouvement de poil de la femelle.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Lun 25 Juil 2016 03:12 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 15 Juin 2016 00:52
Messages: 500
Localisation: Kendra Kar
Egale à l’amabilité dont elle avait fait preuve à leur rencontre, Ai répondit tout sourire aux deux Shaakts.

Elle se présenta à eux comme appartenant au clan Kobayashi, dont était également issue la féroce Yumiko. N’importe quel nom aurait pu sortir de sa bouche, ce n’était pas l’information qui perturbait Irina. En effet, la douce Ai présenta l’objet qui lui permit de traverser l’espace comme un objet magique mais sans fluide, « technologique » comme elle disait. Son peuple serait donc capable d’utiliser la magie sans avoir recours aux fluides ? Impressionnant de la part de simples humains. Mais cette sagesse et cette connaissance aiguisées pouvaient être la conséquence directe d’une absence de fluides en ces terres, dont les humains eussent du faire preuve pour palier à cette carence. La maîtrise d’une magie nécessitant des fluides serait elle alors avantageuse pour Irina ? Ou voudrait il mieux se préserver d’une démonstration de ses pouvoirs issus des ténèbres ?

Par mesure de sécurité et en raison de l’animosité dont les membres de l’autre monde firent preuve à son égard, Irina crut judicieux de garder au secret le contrôle de la magie noire. Le moment viendra peut-être de dévoiler ses talents à son nouveau public.

Tandis que la Shaakt menait ses petites opérations stratégiques théoriques en place, la jeune Ai partit chercher sa sœur. Pendant les quelques minutes d’absence de la demoiselle, le regard noir insistant d’Hekell gênait la ténébreuse créature dans ses réflexions. Tentant probablement de sonder l’esprit de la manipulatrice noire, le faible mâle ne pourra qu’échouer dans sa quête de contrôle. Cependant, son comportement belliqueux fit naître de la désobligeance dans l’esprit d’Irina. Bien que chaque être avait un intérêt quelque qu’il soit à être contrôler, la fanatique ne supportait pas que les rôles soient inversés. En aucun cas elle n’était la proie d’un être aussi médiocre, et encore moins un mâle.

La douche humaine pointa alors le bout de son nez, accompagnée d’une femelle aux traits semblables. Du point de mots qu’elle avait prononcé, la certaine « Hina » avait l’air d’avoir un tempérament semblable à celui de Yumiko. Paraissant inaccessible et féroce, Hina se mit à l’écart de la conversation, prête à bondir telle une fauve pour protéger sa sœur si besoin il y avait.

Cet énième comportement belliqueux envers les Shaakts inquiéta Irina un instant sur le comportement bienveillant d’Ai. Si tous les humains de ces environs menaient une guerre envers la faction Shaakt-Sindedi, pourquoi tant de bienveillance et de bonté émaneraient de cette frêle créature ?

Comme à son habitude, voulant très probablement prouver sa supériorité de mâle, Hekell prit à nouveau la parole, posant d’innombrables questions, passant d’un sujet à l’autre sans aucune transition. Irina regarda avec consternation cet individu dénué de logique, dont la langue semblait être plus rapide que son esprit. Alors que l’elfe lubrique appréciait autrefois cette capacité chez ses partenaires de jeux, l’intérêt que la Shaakt avait pour son homologue masculin régressait seconde par seconde.
Les jambes toujours croisées, la Shaakt fit à nouveau face à la douce Ai.

« Très chère, j’aurais seulement un e simple question à jouter à toutes celle d’Hekell. D’où vient cette animosité et férocité qui vous anime quant à notre race ? Que s’est il passé originairement ? »

Sentant Hina la surveiller ardemment, comme si seul le Shaakt n’était pas suffisant, Irina se tourna également vers elle, souhaitant briser l’armure que s’était forgée la sœur de Ai. L’elfe détestée souleva à nouveau le tissu de sa robe, dévoilant sa cuisse habillée seulement de sa dague. Elle tira son arme de son fourreau pour la déposer avec douceur sur la table, avat de s’adresser à Hina.

« J’apprécie que mon interlocuteur et moi-même soyons sur la même longueur d’onde, que nous partagions les mêmes sentiments et les même passions. Je ne nourris aucune hostilité à votre égard alors je tente de vous prouver qu’il n’y a nulle besoin d’en avoir au mien. Prenez mon arme si vous le désirez, si cela vous rassure. Mais ne restez pas derrière moi, prête à me planter. Je suis prête à répondre à n’importe laquelle de vos interrogations pour ne pas subir votre regard insistant dans ma nuque. »


(691 mots)

_________________
Image

Multi de Hild, Humaine de Wiehl, Archère et Herenndil, Hinïonne, Guerrière


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Lun 25 Juil 2016 11:31 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 24 Fév 2010 10:07
Messages: 6214
Maison Kobayashi – Salon


    A travers la fenêtre, Arkalan pouvait voir une partie de la ville, mais sa vision était cachée par les plus grands bâtiments. Il pouvait cependant aisément deviner que la cité était très grande, et le fait qu'une grande partie de celle-ci soit cachée pouvait laisser présager qu'elle était bien plus immense encore.

    Image
    (Cliquez pour la version grande)


    Il pouvait également deviner qu'ils étaient eux-même très haut, les rues étant à peine perceptible en bas.

    « Oh, Izurith est la dernière, mais aussi la première cité dans un sens, » répondit Ai à la question d'Arkalan. « Toutes les autres ont disparu il y a des millénaires, nous ne savons rien d'elles. Quand j'ai parlé de magie sans fluide, ce n'était qu'une façon de parler, une façon de vous expliquer avec des mots simples le concept de la technologie, mais en vérité celle-ci est bien éloignée de la magie. Et nous avons également la magie, évidemment, elle a juste peu à peu été remplacée par la technologie, bien plus pratique et à portée de tous. »

    Concernant les terres désolées d'Izurith, la jeune femme grimaça.

    « Rien. On ne trouve rien dans les terres désolées. Et c'est bien là tout le problème : ce ne sont pas seulement des terres hostiles que nous n'avons pas su dompter, il n'y a juste absolument rien. Tout a été rasé, la surface d'Izurith est presque plane. Et les quelques lieux épargnés se sont vu priver de leur énergie, de leur vie. Tout a été drainé, suçant la vie de notre monde jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'Izurith. C'est le fait du « Canon », » expliqua-t-elle. « Une arme à mi-chemin entre la technologie et la magie, que les Sindeldi ont utilisé pour nous soumettre à leur arrivée sur cette terre. Elle a ravagé nos terres, et pour ce faire a puisé dans l'énergie vitale de la planète. »

    « Concernant les Shaakts et les Sindeldi, c'est assez compliqué. Originairement, leur société était matriarcale, et les Sindeldi avaient un léger ascendant sur les Shaakts. Mais depuis leur exode, il semblerait que les puissances politiques se soient quelques peu effritées. La société est toujours officiellement aux mains des matriarches Sindeldi, mais plusieurs groupes émerges, clamant que c'est de leur faute s'ils ont perdu la cité, et réclamant le pouvoir à leur tour. Il y a les matriarches Shaakts, d'un côté, mais également les mâles des deux races, qui offrent un front uni très dangereux pour la matriarchie Sindel. Quant à notre société... C'est une Seigneurie dirigée par la famille Valaï depuis la chute des elfes. »

    A la question d'Irina, Ai fronça les sourcils, surprise.

    « Ce que nous leur reprochons ? Je suppose que ma sœur ne vous a pas bien expliqué la situation... J'aurais dû m'en douter. Bref, les Sindeldi et les Shaakts sont venus d'un autre monde il y a de cela quelques millénaires, et ont asservi tous les peuples humains. Nous les avons chassé il y a de cela sept siècles, et depuis ils vivent de l'autre côté du mur, dans les terres désolées. C'est pour cela que les humains détestent tant les elfes : difficile d'effacer des millénaires d'une histoire si sanglante et triste. »

    Finalement, elle s'adressa aux deux concernant la dernière question d'Arkalan : les tâches qui les attendaient.

    « Eh bien, il y a beaucoup de possibilités qui s'offrent à vous. J'ai bien peur que rester en ville soit quelque peu dangereux pour vous : vous seriez arrêtés sur le champ, ou bien frappés ou encore assassinés si vous vous baladiez comme ceci au milieu des humains. Donc à moins que vous soyez particulièrement discrets ou que vous acceptiez de porter une combinaison intégrale, les missions qui vous attendent en ville seront dangereuses. Mais si c'est ce que vous choisissez, alors nous avons plusieurs pistes à explorer, de l'espionnage de certaines maisons rivales à l'infiltration auprès du G.P.E.T, le Groupe Pour l'Eradication Technologique... Enfin, il y a fort à faire, mais il vous fera faire preuve de discrétion ou de diplomatie, voire des deux. Quant au travail qui vous attend si vous sortez des murs, il est simple : il vous faudra faire pencher la balance du pouvoir elfique dans le sens des partisans de la paix avec les humains. Ils sont minoritaires, alors il y aura fort à faire. Quant aux méthodes : c'est à vous d'aviser sur place. »

    Aux paroles d'Irina concernant l'attitude de Hina, celle-ci haussa les épaules, toujours aussi stoïque.

    « Tant que vous êtes dans la même pièce qu'Ai, il n'y a pas grand chose à faire. Considère moi comme sa garde du corps. »

    C'est à ce moment là que le trou dans l'air se reforma près d'eux, laissant passer deux Sindeldi et Yumiko.

    [Arrivée de Tanaëth et Kay dans le salon]

    Les deux Sindeldi arrivèrent au beau milieu de ce qui ressemblait à une salle à vivre, Yumiko sur les talons.

    Image
    (Sans la femme au fond)


    Il y avait des tables et des chaises faites dans des matériaux inconnus, des murs tout aussi étranges, et le sol, qui ressemblait à des planches de bois, était complètement lisse, presque glissant. A leur droite et face à eux, des couloirs, et au fond à droite, un escalier. Etaient également présents deux Shaakts, un mâle près de la fenêtre à gauche du trou et une femelle assise sur l'un des étranges fauteuils en face. Il y avait également deux autres femmes, des humaines. La première, proche d'eux, les accueillit avec un sourire aimable et enjoué. Elle portait une tenue de cuir sombre comme on pouvait en trouver sur Yuimen, mais avec des finitions d'une qualité cependant étonnante.

    Image
    (Cliquez pour la version grande)


    « Bienvenue ! » leur fit-elle. « Je suis Ai, et voici Hina, » présenta-t-elle la seconde, assise sur un autre fauteuil, mais un peu plus loin.

    Image
    (Cliquez pour la version grande)


    Cette dernière, qui était la seule à ne pas avoir de traits Ynoriens dans les humains présentes, raffermit sa prise sur son katana en les voyant arriver, mais leur adressa un imperceptible signe de tête.


[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)
Irina : 0,5 (introspection) ; 0,5 (informations) ; 0,5 (bonus longueur)]

_________________


Image




Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Mar 26 Juil 2016 11:54 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
Un pas, un seul. Un léger vertige, qui se dissipe aussitôt. Je sens ma Faëra qui veille sur mon esprit, s'efforçant de calmer ma nervosité, ce dont je lui sais gré. Je parviens directement dans cette sorte de salon que je voyais au travers du trou, un lieu totalement surréaliste, composé de matières inconnues et exotiques. Il y a des espèces de tables, des chaises ou du moins ce qui y ressemble. Des couloirs aussi, ainsi qu'un escalier au fond à droite. Tout est étrange mais en même temps guère différent de ce que je connais, sur le principe du moins. J'aperçois alors deux Shaakts, un mâle et une femelle, lui debout près d'une fenêtre, elle assise sur l'un des sièges, tous deux vêtus à la façon de Yuimen pour ce que je peux en juger. Mes doigts se reploient lentement sur les poignées de mes lames, mon visage se façonne en un masque d'impassibilité proprement minéral, dur et glacial. Je ne dégaine pas, pourtant, pas encore. Mais que l'un de ces deux Shaakts esquisse le moindre geste de travers et il y aura deux morts dans ce salon...

Tout en les surveillant du coin de l'oeil je détourne les yeux et découvre alors deux humaines, l'une avec un type Ynorien proche de celui de Yumiko, qui nous a d'ailleurs bel et bien suivi, l'autre au contraire n'a rien de cette ethnie, bien qu'elle soit munie d'une arme fréquemment utilisée par ce peuple. L'Ynorienne, ou du moins celle qui en possède les traits, est vêtue de cuir sombre d'une facture tout à fait étonnante, elle nous accueille d'un air enjoué et aimable qui ne parvient cependant pas à me dérider. Elle nous souhaite la bienvenue et se présente sous le nom d'Ai, puis nous présente l'autre femme comme se nommant Hina. Cette dernière se crispe à notre arrivée, raffermissant sa prise sur son Katana comme si elle s'attendait à devoir nous affronter, mais nous adresse tout de même un vague signe de tête. La tension est palpable, explosive, un léger rictus relève mes lèvres à cette constatation, tu parles d'un accueil...bienvenue sur un autre monde Sindel! Pourtant, paradoxalement, le danger latent de la situation me réconforte, je suis en territoire connu dans ce genre de contexte.

Je salue la femme qui nous a accueilli d'une légère inclinaison du buste, rivant mes prunelles de jais aux siennes pour lui répondre:

"Damoiselle, c'est un plaisir de faire votre connaissance. Merci de votre accueil chaleureux...qui est, je dois l'avouer, quelque peu mitigé par la présence de ces deux créatures maudites."

Je désigne du menton les deux noirs, ajoutant ensuite d'un ton calme et poli:

"Je suppose que vous avez d'excellentes raisons pour tolérer qu'ils soient là...les mêmes qui font que vous tolérez ma présence dans votre demeure j'imagine. Aussi par égard pour vous, notre hôtesse, je vais m'abstenir de les envoyer rejoindre leur infecte déesse araignée dans l'instant. Cela dit..."

Je fais face aux deux Shaakts et les dévisage tour à tour avant de leur dire à mi-voix, de la manière la plus polaire qui soit:

"Mes lames sont rouges du sang de votre peuple, Shaakts. Je ne vous aime pas, le monde serait plus beau si vous pourrissiez tous dans les enfers que vous méritez. Mais nous sommes des invités, ici, vous conserverez donc vos têtes sur vos épaules aussi longtemps que vous vous abstiendrez du moindre geste malheureux. A bon entendeur..."

A la femme qui se cramponne à son Katana je souris calmement, désignant son arme d'un regard:

"A priori vous n'aurez pas besoin de cela, jeune femme, du moins si vos autres "invités" ne laissent pas leur instinct bestial prendre le dessus."

Je me tourne à nouveau face à Ai, calme et assuré:

"Bien, l'essentiel étant précisé, j'aime que les choses soient claires, permettez que je me présente. Je me nomme Tanaëth Ithil, Danseur d'Opale, un ordre de combattants voué à Sithi, Déesse de l'Astre Nocturne et créatrice des Sindeldi. Vous avez demandé de l'aide, expliquez-nous donc en quoi nous pouvons vous être utile, voulez-vous?"

Je laisse à Kay le soin de se présenter, de la manière qui lui semblera la meilleure, ce n'est pas à moi d'en décider.

(742 mots, soit 1529 mots au total)


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Mer 27 Juil 2016 09:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 25 Mar 2012 14:07
Messages: 240
Localisation: Quête 33
Tandis que j'écoute avec attention la jeune Ai répondre à mes questions, je découvre également à quoi ressemble Izurith. Des tours, des tours immenses, sombres, à perte de vue. Des bâtiments titanesque qui en camouflent sans doute d'autres. Moi même je dois me trouver dans l'une d'elle car en regardant vers en bas j'ai du mal à apercevoir le sol.
J'ai soudain une grimace de dégout, cette cité me fait plus penser à une cité Shaakt qu'a une cité humaine. Tout serait noir si des volutes de lumières bleutées ne s'échappaient pas des plus hautes tours. Magie ou fameuse technologie, je penche pour la seconde idée. Je lâche d'ailleurs un "ah" déçue quand j'apprend que la magie fonctionne aussi sur ce monde.

La vue a beau me dégouter, elle me fascine tout de même au point que je me tourne complètement face à la fenêtre pendant qu'Ai continue à répondre à mes questions et à celles qu'Irina a ajoutés aux miennes.

Plus j'en entends, plus je me dis qu'il y a peu de différences entre nos Shaakt et les leurs. Mais s'il y a bien quelque chose qui me procure un sentiment de malaise c'est ce fameux canon Sindel. Mélange de magie et de technologie, apparemment capable de tout ravager.

Elle nous explique enfin comment être utile. Après m'avoir énoncer les risques à rester en ville et au vu du dégout qu'elle me procure, mon choix se fait assez vite sur les terres désolées, soit disant vide de tout. J'ai du mal à y croire. A quoi cela peut ressembler ? Un immense désert ? Où et comment vivent les Shaakt et les Sindels alors dans ces terres ?

Des réponses que je dois avoir avant de faire pencher la moindre balance entre les pouvoirs qui se chahutent.

Soudain, un bruit. Je me retourne vivement, attrapant la poignée de ma dague. Un trou se reforme, laissant passer trois personnes. Un Sindel d'abord. Grand, la peau grise, les cheveux blancs, le regard noir, impassible. Une silhouette de combattant. Lourdement équipé et armé. Il est suivi d'une Sindel, petite d'ailleurs pour une elfe grise et je soupçonne à ses traits et son allure et quelques subtilités de couleur qu'elle n'était pas issue que d'une union d'elfes gris. Derrière eux, Yumiko dont la présence, étrangement, me rassure. En l'apercevant, je relâche la pression sur le manche de ma dague mais ne la lâche pas complètement car le Sindel qui mène la marche semble franchement hostile.

Les mains serrées sur ses armes, un air dur et glacial. Je préfère me méfier même si je suis certain que le clan ne laisserait pas ce Sindel faire un pas de travers.

Il s'exprime finalement, nous fait part de la haine qu'il a à notre égard, je me crispe quand je l'entend dire araignée et je finis par sourire quand il me dévisage en me disant que ses lames sont rouges du sang de mon peuple.

Quel peuple ? Des Shaakts je n'ai que la couleur et je suis ravi qu'il en ait tué autant qu'il veut nous le faite croire et j'espère qu'il en tuera beaucoup d'autres. Mais moi, je ne me sens pas concerné, pas menacé. Comme depuis longtemps, je ne m'offusque plus des menaces et des insultes qu'on me fait.
Concrètement, il est dans le vrai; le monde irait mieux si la société Shaakt telle qu'elle est, disparaissait.
C'est pour ca que je suis là d'ailleurs. Sans qu'il le veuille et sans même qu'il s'en rende compte, nous poursuivons le même but. Détruire les Shaakts. Cela m'amuse tellement que je ne peux m'empêcher de ricaner.

Quand il termine en s'adressant à Hina en lui déclarant qu'elle n'aurait pas besoin de son arme à moins qu'on se laisse dépasser par notre coté bestial, je laisse échapper un rire franc avant de m'exprimer.

"Vous êtes le seul ici a avoir menacé de couper des têtes mais peu importe. Dites vous bien que, pour nous deux en tout cas, nos ennemis sont les mêmes."

Dis-je en observant Irina d'un œil méfiant.

Il y a autre chose d'amusant. Combien de temps une femelle Shaakt allait-elle se laisser menacer de la sorte. Après Yumiko, après Hina et après moi qui avait forcement un comportement diffèrent des serviteurs mâles qu'elle a dû avoir, combien d'autres interventions déplacées envers elle ou envers sa divinité va t-elle acceptée avant qu'elle ne s'offusque. Va t-elle être assez patiente ou est-ce que j'aurais la joie de la voir perdre la tête devant moi ? Rien ne me ferait plus plaisir.

Je reprend finalement mon sérieux et une posture plus détendue, recroisant mes bras pour m'adosser au mur. Si un Sindel comme lui me pousserait à la fuite dans d'autres circonstances. Ici dans cette maison, en présence d'Hina et de Yumiko, je me sens en sécurité. En relative sécurité...

Je m'adresse à nouveau à Ai, d'un air intéressé.

"En parlant d'infecte déesse araignée. Les shaakts d'ici vénèrent t-il une divinité du nom de Valsbarath ?"

Crachais-je néanmoins avec haine, dégout et une pointe d'effroi.

Je marque une pause pour reprendre contenance après avoir énoncer un nom que je répugne autant avant de continuer poliment.

" S'il y a des Shaakts, j'imagine qu'ils ont eux aussi leurs rebelles. Si c'est le cas est-ce qu'ils pourraient être utile pour renverser le pouvoir qui veut vous retransformer en esclaves ?"

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Mer 27 Juil 2016 23:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 14 Juin 2016 21:18
Messages: 738
Localisation: Kendra Kâr
Inconsciemment, Kay ferma les yeux et retint son souffle. Mais son corps ne fit qu'un pas et, étonnée, elle rouvrit les yeux. Un léger vertige se fit alors sentir, qui se dissipa immédiatement lorsqu'elle posa son regard de jais sur son environnement. Cependant, elle avait à peine tourné la tête que Yumiko arriva, presque sur elle. Machinalement, elle se décala d'un pas pour lui laisser de la place. Tanaëth était là, aussi. Au moins, la femme aux traits Ynoriens n'avait pas menti sur ce point.

(Mais je ne lui ferai pas confiance pour autant.)

Surtout que Kay restait excédée par l'espèce d'aveu qu'elle leur avait offert, juste avant, dans la tente. Yumiko n'avait pas la patience pour leur parler ! Pas la patience ! Pour Kay, ce devait être une des qualités principales d'un chef. Mais passons. Peut-être était-ce la dixième fois qu'elle accueillait des gens venus pour les aider et en était donc un peu fatiguée. L'attention de Kay se détourna de cette femme pour revenir à ce qui l'entourait. Mais ce ne fut pas le décor particulier que son regard accrocha.

(Des Shaakts !)

À la seule vue de ces maudits, sa main droite fusa jusqu'au pommeau de son épée que ses doigts agrippèrent avec force, tandis que son pied gauche reculait légèrement afin de lui assurer un meilleur équilibre en cas de combat. À cette fougue, Tanaëth répondit par une attitude beaucoup plus calme et beaucoup moins hostile, se contentant de poser ses mains sur les poignées de ses lames avec une lenteur calculée. Mais il ne dégaina pas. Et ainsi agit Kay.

Alors leur furent présentées les personnes dans la pièce qui n'avait rien en commun avec ce que Kay avait pu un jour connaitre ; les tables et les chaises (enfin, ce qu'elle supputait comme tel) avaient des formes bizarres et elle ne put déterminer de quelles matières ils étaient faits. Un escalier, au fond, attira son attention et lui permit d'en déduire qu'ils ne se trouvaient plus dans le campement, ce dernier n'étant composé que de tentes. D'ailleurs, le sol n'était pas de terre battue, mais de plancher, en bois anormalement lisses. Tout aussi anormale était la tenue de la première femme qui s'approcha d'eux et qui, bien que rappelant celle qu'on pouvait trouver sur Yuimen présentait des finitions d'une qualité extraordinaire. Cette femme-là était Ai, à coup sûr la sœur attendue de Yumiko. À son tour, elle leur présenta une deuxième personne, Hina, qui n'avait, elle, pas les traits Ynoriens des deux sœurs. Celle-ci, en les apercevant, raffermit sa prise sur son katana.

(Charmant accueil. Moi, j'ai de moins en moins confiance en eux.)

Kay ne pipa mot, cependant, alors que venait le temps de leur propre présentation. Comme à son habitude, Tanaëth enroba ses mots de beaucoup de fioritures, mais allant toujours jusqu'où il souhaitait aller ; se déclarant enchanté de pouvoir faire la connaissance d'Ai, il glissa sur le sujet des deux Shaakts présents. Bien qu'il reconnut qu'il n'avait, lui, pas plus de légitimité à être dans cette demeure que n'en avaient les deux noirs, il ne se priva pas néanmoins de les prévenir d'un ton sans équivoque. Au moindre geste de travers, le maitre d'armes entamerait sa danse mortelle - et Kay le suivrait sans aucune hésitation.

Après quelques mots à l'adresse d'Hina (et une nouvelle allusion à la nature perfide des Shaakts), Tanaëth se présenta enfin. Puis ce fut au tour de Kay qui, comme à son habitude, préféra rester laconique.

"Je suis Kay de Kallah. Je sais aussi manier les armes et j'espère ainsi vous apporter l'aide dont vous auriez besoin."

Cependant, à peine avait-elle achevé sa phrase que la semi-elfe se tourna vers Yumiko et, d'un geste du menton, désigna les deux elfes noirs.

"Je ne suis pas comme Tanaëth ; je veux entendre les raisons de leur présence en ces lieux. Vous dites vouloir notre aide pour vous débarrasser des vermines de votre monde. Mais pourquoi vouloir recruter celles qui peuplent le nôtre ?"

Étrangement le Shaakt mâle avait ricané aux paroles de Tanaëth en affirmant que leur ennemi était le même. Allons donc ! Ce Shaakt voudrait-il voir l'anéantissement de son propre peuple ? Kay n'y croyait pas une seconde. Et bien qu'à nouveau, le ton de l'elfe noir fut franchement méprisant, empli de dégoût et de haine quand il prononça le nom de la divinité araignée, la semi-elfe ne l'en crut pas plus. Pour elle, ce Shaakt était bien comme tous les autres. Comme tous ceux qui avaient marché sur Hidirain.

(799 mots et 1400 au total)

_________________
Kay de Kallah, Maître d'Armes et demie-Sindel

Multi : Ædräs


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Ven 5 Aoû 2016 02:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 15 Juin 2016 00:52
Messages: 500
Localisation: Kendra Kar
À l'image de l'hôtesse exemplaire qu'elle transmettait, Ai prit le temps et la pédagogie nécessaires à répondre aux questions des deux Shaakts.
Ainsi, la magie et les fluides existaient bel et bien en ce curieux lieu. Leur utilisation et leur exploitation étaient alors possibles, mais la douce femelle aux traits Ynoriens appuya sur le fait que cette fameuse "technologie" remplaça petit à petit la magie, jugée plus complexe et ardue à maîtriser.
La Shaakt ne connaissait de ce fameux substitut à la magie que la possibilité qu'il offrait de se déplacer d'un monde à l'autre. Bien que cela lui parut quelque peu impressionnant, la fanatique ignorait encore tout de ce que pouvait offrir cette étrangeté. Mais le simple fait que cette technologie soit aussi accessible à tous la dégoûta quelque peu, imaginant quel monde désastreux serait Yuimen si chacun pouvait manipuler les fluides, si chaque nigaud avait le potentiel de tenir tête à l'élite. Irina laisserait alors aux badauds sans talents cette pauvre imitation de la magie, préférant s'élever vers les plus grands avec une parfait maîtrise des fluides.

Ai expliqua cependant que les Sindeldi de ce monde réussirent à fusionner magie et technologie pour former une arme à haut potentiel de destruction. Le dit "Canon" fut la cause du fameux patronymes de "terres désolées",qualifiant les terrains encerclant Izurith. Mais si ces terres étaient belles et bien aussi hostiles et sans vie, comment les elfes sombres exilés pouvaient-ils y survivre ? Ces terres étaient elles aussi désolées qu'elles paraissaient être ? Soit les humains avaient été assez stupides pour rester retranchés dans leur orgueil et ne pas partir en exploration trouver de nouvelles ressources. Soit quelque chose les en avait empêchés. Soit Ai leur cachait certaines informations. Le temps saurait confirmer l'une de ces hypothèses.

Selon la jeune femme, les Shaakts et Sindeldi, anciennement immigrés d'un autre monde ont pris le pouvoir aux humains qui, à force de rébellion, ont exilés ces étrangers et reprendre le pouvoir, il y avait de cela sept siècles. Les elfes sombres avaient donc réussi à survivre si longtemps aux terres désolées ? Une voire deux générations d'elfes avaient pu avoir vues le jour depuis. Ces territoires soit disant hostiles avaient donc bien leurs mystères et secrets.
Cependant, cette reprise du pouvoir par les humains avait affecté les liens au sein du groupe des créatures de l'ombre. Officiellement, ce seraient les matriarches Sindeldi qui mèneraient la cadence du putsch futur. Mais les matriarches Shaakts, fidèles à leur race et leur rang, tenteraient de reprendre la rébellion en main. Il serait assurément plus aise pour Irina d'infiltrer, peut-être contrôler les matriarches noires et ainsi mener la zizanie dans les rangs ennemi d'Izurith.
Seulement, les faibles mâles Shaakts et Sindeldi s'étaient unis pour faire face aux femelles. Stupides ou juste ignards de la puissance d'une Shaakt, ces demeurés devaient tout de même être craints pour leur audace et leur courage, dignes d'un esprit kamikaze, donc imprévisible et potentiellement dangereux. Mais Irina avait des décennies d’expérience dans la manipulation de mâles Shaakts.

Une fois les quelques menues explications données, leur hôtesse proposa alors plusieurs missions que pourraient réaliser les deux Shaakts. Bien que la possibilité de rester en ville fut énoncée, Irina ne fut pas séduite à l'idée de se cacher de la populace. La combinaison intégrale qui l'attendait semblait lui être une camisole de force à son pouvoir de séduction, désavantage plus que manifeste à la manipulation des humains de cette ville étrangère. Mais Ai évoqua un groupe au nom plus que barbare et sans panache : le GPET. Certains êtres seraient donc l'utilisation de cette magie au rabais, manipulable par le premier clampin venu. Les motivations de ces réfractaires intéressaient Irina.
Avant de décider quel chemin entreprendre, entre l'infiltration au sein des matriarches Shaakts et l'espionnage du GPET, la ténébreuse manipulatrice avait besoin de plus d'informations, sachant avant tout que l'une de ces missions serait bien plus périlleuse que l'autre.

Tandis qu'Hina ne broncha pas dans son attitude de garde du corps stoïque et barbant, le portail entre Bouhen et Izurith s'ouvrit à nouveau, d'où sortirent deux Sindeldi et Yumiko.
Alors que la venue de la menue guerrière n'enchanta pas guère la belle créature sombre, Irina préféra étudier les nouveaux arrivants.

Le corps du mâle Sindel témoignait d'une formation longue et intense dans le maniement des armes, comme l'indiquaient ses muscles saillants, sa posture solennelle et ses deux fines lames disposées chacune d'elles de part et d'autre de ses hanches. La Shaakt savait d'ores et déjà que son pouvoir d'attraction ne lui serait d'aucune utilité sur cet être, dont la posture et les yeux traduisaient un esprit austère et glacial. ( On lui a lavé le cerveau, ma parole ! ) Irina devrait se montrer droite et loyale, sans animosité aucune, si elle voulait un jour pouvoir le manipuler. Mais cette affaire ne se réaliserait pas en un jour, il faudrait faire preuve de patience et d'abnégation.
Quant à la femelle, elle était plus petite que le Sindel d'une tête. Tandis que le mâle paraissait calme et posé, l'elfe grise semblait plus agressive, ayant tendance à agir plutôt qu'à réfléchir. Plus facilement manipulable donc. Regardant plus intensément les traits du visage de la Sindel, Irina tenta de se rappeler le quelques visages d'elfes gris qu'elle put croiser autrefois. Au fur et à mesure que ses souvenirs refaisaient surface, la Shaakt trouvait que le visage de la Sindel assez rustre, plus fort que ceux des elfes cendrés, d'ordinaire synonyme de finesse. Sa peau était d'ailleurs curieusement pâle, le bout de ses doigts n'ayant au demeurant aucune pigmentation. Cette jeune guerrière serait donc une bâtarde ? L'existence même d'une hybride ne serait tolérée dans une lignée Shaakt. Peut être Irina pourrait tirer avantage de ce métissage dans un futur proche.

À peine les Sindeldi avaient ils franchit le portail que reprit le balai incessant des menaces de mort.
Il y eut tout d'abord le soldat guindé, puis Yumiko, la guerrière menue mais néanmoins dangereuse. Alors qu'Ai faisait profiter d'une courte pause dans cette bataille de provocations et de regards noirs, Yumiko fit place à la glaciale Hina, tandis qu'Hekell lançait depuis leur rencontre regards noirs, interposés de menaces machiste. Ainsi fut le tour des deux elfes gris.
Le mâle entra en scène tout d'abord. Présentant ses hommages à l’hôtesse, il cracha ensuite son dégoût plus que prononcé pour la race noire, avertissant des conséquences funestes que pourraient avoir le comportement malheureux des deux Shaakts. Enfin, il se présenta à l'assemblée avec le ton le plus cérémonieux qu'il puisse être. Bien que son entrée fut solennelle et sans accrocs, Irina douta sur le fait que menacer son public avant de se présenter soit très protocolaire. Mais le ton était donné.
Puis ce fut le tour de l'hybride, qui avait plus l'air d'un chien nerveux et frustré que d'une véritable guerrière. Suivant sagement son maître, la fureur semblait être complexe à cacher pour la semi elfe, attendant la permission de se jeter sur son arme.
Et à son attitude, Hekell ne put s'empêcher de ricaner aux propos hostiles du Sindel. Jouant à nouveau la carte de "l'ennemi commun", il ne fit que signifier plu sou moins subtilement que le seul être à abattre dans cette pièce, c’était Irina.

Au milieu de tous, la fanatique se sentit bien seule, repensant avec nostalgie à ses nuits de débauches au Temple des Plaisirs de Kendra Kâr, où elle chassait tant bien que mal la belle Pulinn. Sans Ai, Irina savait que sa venue auprès de Valshabarath et Phaïtos serait arrivée bien plus tôt que prévue, comme le prophétisa Tanaëth Ithil. Voulant jouer cette carte comme seule garantie de sa sécurité, la Shaakt voulut tester la solidité de la façade de glace que le Sindel avait façonnée.
Se levant de son siège avec délicatesse, la créature ténébreuse s'approcha non sans précaution de l'impressionnant Tanaëth, s'arrêtant assez près de lui pour que l'elfe gris sente le souffle chaud émanant des lèvres pulpeuses de l'elfe noire.
Et d'une voix voluptueuse mais distincte de tous, elle entama les présentations.

" Maintenant que vous vous êtes présentés si courtoisement, permettez-moi de vous rendre la politesse. Je me nomme Irina, enchantée également de faire votre connaissance. "


De ses yeux oscillants entre l'améthyste et le rubis, la Shaakt désigna les deux armes du Sindel.

" Je pense que jouer de ces deux lames sur ma gorge ferait la joie de l'assemblée. Je vous en fais cadeau si cela vous sied. Cependant, me compter parmi vos nombreuses victimes Shaakts priverait de nos hôtes d'un atout majeur. Je suis la plus indiquée pour infiltrer les matriarches noires et ainsi détruire la rébellion encore dans l'œuf. "

Désignant un à un du regard les elfes de la pièce, Irina continua son discours.

" Prouvez-moi qu'un mâle Shaakt, qu'une semi-elfe ou même vous avez de meilleures dispositions que moi pour infiltrer et contrôler les puissantes elfes noires. Dans le cas contraire, vous comprendrez alors la nécessité de ma présence ici. "

Irina adressa un regard transperçant à Kay de Kallah, tandis qu'elle prononçait sa dernière phrase, répondant indirectement à la question de l'hybride.

( 1504 mots )

_________________
Image

Multi de Hild, Humaine de Wiehl, Archère et Herenndil, Hinïonne, Guerrière


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Ven 5 Aoû 2016 15:20 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mer 24 Fév 2010 10:07
Messages: 6214
Maison Kobayashi – Salon


    Quand les choses s'envenimèrent, Yumiko réagit en sortant son énorme épée de derrière son dos. Elle était presque aussi grande qu'elle, mais la jeune femme la maniait d'une seule main comme si ce n'était qu'un jouet, malgré son aspect imposant. Après les paroles d'Irina, elle se plaça entre celle-ci et Tanaëth et prit la parole d'un ton menaçant.

    « Hina et moi-même sommes les seules autorisées à sortir nos armes ici. Nous ne tolérerons pas que vous fassiez couler le sang, ni même que vous sortiez vos épées. En fait, à compter de cette seconde, même les menaces seront punies sévèrement. »

    Ses yeux avaient scruté tour à tour Tanaëth et Kay, qui étaient visiblement les deux principales sources de sa colère sourde. Elle laissa un léger silence planer avant de poursuivre.

    « Vous leur reprochez tous les deux d'être bestiaux, d'être des vermines, mais vous êtes les seules à avoir eu une attitude belliqueuse jusque là. Que ça ne se reproduise pas. »

    Son ton était visiblement plus calme, mais elle n'avait pas rangé son arme pour autant. Après ces paroles, elle alla s'asseoir sur un rebord de la table, en prenant soin cependant de rester entre les deux factions adversaires, gardant les Shaakts d'un côté et les Sindeldi de l'autre, comme dressant un mur imaginaire. La parenthèse terminée, Ai reprit la parole, d'un ton légèrement moins enjoué que plus tôt.

    « Notre principal besoin d'aide de votre part aurait été une mission d'infiltration dans le clan des elfes d'Izurith, » expliqua-t-elle, « mais je vois mal comment vous envoyer là-bas si vous devez menacer de mort tous les shaakts que vous croisez. Vous devrez partir avec Messire Hekell et Dame Irina ici présents, mais je ne peux plus autoriser cela. Je vous propose donc de nous aider en ville. »

    Elle prit une petite pause avant de se tourner vers Hina.

    « Peux-tu t'occuper des Shaakts ? Ils devraient bientôt être prêts à partir. »

    La jeune femme au katana se redressa et fit signe aux elfes noirs de s'approcher d'elle.

    « Les elfes ne vénèrent aucun Dieu. Il y a bien une déité un peu étrange, Zarha'Eïla, mais ce n'est pas de la vénération et c'est une relation ambigüe, compliquée. Quant aux rebelles, il n'y en a pas. Il y a bien des inimitiés et des divergences d'opinion, mais ils sont, en surface, unis. Ou du moins ils cohabitent tous. Vous avez d'autres questions ? » leur demanda-t-elle. « Ou des requêtes ? Sinon, on y va. »

    Ai, elle, reporta son attention sur les deux Sindeldi.

    « Le problème c'est que les humains détestent les Sindeldi. Rester en ville sera très dangereux pour vous. Mais vous pouvez repartir d'où vous venez si vous le voulez. Nous ne vous en tiendrons pas rigueur. »

    Près d'elle, Yumiko fronça les sourcils de manière ostensible, mais ne dit rien.



[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)
Irina : 0,5 (introspection) ; 0,5 (audace) ; 1,5 (bonus longueur)
Tanaëth Ithil : 0,5 (introspection) ; 0,5 (menace) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1,5 (bonus longueur)
Kay : 0,5 (introspection) ; 2 (Bienvenue en enfer à Izurith) ; 1 (bonus longueur)]

_________________


Image




Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Ven 5 Aoû 2016 20:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 26 Fév 2015 21:51
Messages: 6796
Localisation: Nessima, Naora
A notre entrée le mâle Shaakt se crispe notablement, portant la main sur le manche de sa dague comme s'il était très surpris de notre arrivée. Ce qui doit être le cas en y pensant bien, la formation surréaliste et subite de ce "trou" permettant le passage a de quoi rendre nerveux le plus calme des êtres. La femelle, elle, se contente de m'étudier d'un air calculateur, puis inflige le même traitement à Kay qui arrive dans la salle juste après moi. Je sens cette dernière se crisper et perçois à l'orée de mon champ de vision sa main qui se porte à la garde de son arme, mais à ma plus grande satisfaction elle ne la dégaine pas.

Après l'accueil et de sommaires présentations j'expose mon point de vue sur les Shaakts, tout en observant avec la plus grande attention les réactions diverses que mon discours va engendrer. Mes mains sont toujours négligemment posées sur les pommeaux de deux de mes lames, l'Ardente et l'épée épurée d'Ethërnem, mon ancêtre, souples et détendues. J'ai à cette instant une conscience aiguë de mon Ki, je le sens parcourir mes muscles, mes nerfs et mes veines, rivières d'argent qui ne demandent qu'à jaillir de mon être comme torrents de la montagne. Je ne le déploie pourtant pas, je me contente d'en avoir conscience et de savourer l'équilibre intérieur qu'il me procure, je suis debout sur le fil de la lame, prêt à tout, à rien, en latence immuablement stable et pourtant susceptible d'exploser comme un volcan en un infinitésimal instant. Ombre et Lumière, je me trouve au point paradoxal où elles se rencontrent, l'une devient l'autre, l'autre engendre l'une, chacune n'a de sens que par rapport à l'autre. A ce point tout est possible, tout est stable car il n'y a aucune dualité. Du moins en théorie car, si cet état d'aguets totalement neutre me semble pouvoir être maintenu en permanence, je suis encore loin de parvenir à un tel résultat plus de quelques instants. Mes sentiments et mes émotions influent encore trop intensément sur ma Danse, je devrais les ressentir de manière neutre mais je leur donne instinctivement une teinte, ils sont ombre ou lumière, je les définis inconsciemment comme "bons" ou "mauvais". Erreur, faiblesse, je le sais et je m'efforce d'y pallier lorsque j'en ai conscience mais, par Sithi, que la Voie est ardue!

Les émotions du mâle Shaakt se lisent comme un livre ouvert sur son visage, changeantes et instables. De la haine, du mépris, de la souffrance aussi. Il rit, ricane, affirme que nos ennemis sont les mêmes et que je suis le seul à avoir menacé de couper des têtes ici. Je demeure rigoureusement de marbre, impassible, neutre. J'ai provoqué des réactions, je veux savoir qui ils sont, comment ils fonctionnent, je veux connaître les forces et faiblesses de chacun des êtres présents dans cette pièce. Mieux, je veux connaître leurs motivations, leurs émotions, leurs rêves et leurs cauchemars. Pourquoi sont-ils là, voilà la question à laquelle je dois être en mesure de répondre. Kay souhaite la même chose puisqu'elle se positionne en affirmant vouloir connaître la raison de la présence de ces elfes noirs, demandant par ailleurs par quel moyen ils espèrent combattre l'esclavagisme en ayant recours à des esclavagistes. La question est bonne, toutefois les réactions du mâle m'en ont appris beaucoup. Les Shaakts de Yuimen forment une société matriarcale, les mâles y sont relégués à des tâches subalternes, souvent méprisés et humiliés, utilisés comme laquais ou reproducteur. Si je ne me trompe pas nous avons à faire ici avec un rebelle de ce peuple, un mâle qui a fui la domination des matriarches et qui par conséquent a dirigé la haine viscérale propre à ce peuple contre elles et la société Shaakt en général. Mais nous verrons, patience, les masques sont trompeurs, toujours.

La femelle réagit de manière beaucoup plus subtile, elle se lève gracieusement puis s'approche de moi d'une démarche discrètement provocante mais aussi empreinte de prudence, jusqu'à littéralement me frôler. Son regard de rubis, ou d'améthyste selon l'angle sous lequel on le regarde, est rivé au mien, brillant d'audace et de convoitise. Elle ne laisse rien au hasard, elle est extrêmement belle et elle le sait, tout comme elle sait user de cet atout pour amener les mâles à ployer à ses volontés. Mais elle a compris aussi que je n'étais pas sensible à ce genre de détail, la beauté d'une femme, si grande soit-elle, ne me perturbe pas. Je souris intérieurement en songeant que c'est la seule raison pour laquelle elle s'est levée. Elle m'éprouve par ce comportement provocant, elle cherche la faille par laquelle elle pourra m'influencer. Elle teste aussi les réactions de nos hôtes, volontairement ou pas je l'ignore, pour l'instant. Je ne cille pas lors de son approche, seule ma posture se modifie imperceptiblement alors que je la corrige pour rester apte à réagir de manière foudroyante en cas de besoin. Aucune menace dans mon attitude, pas la moindre crispation, je n'ai pas besoin de cela pour manifester ma place. L'Elfe Noire se présente sous le nom d'Irina, elle est maintenant si proche de moi que son souffle chaud me caresse le visage, par Sithi elle ne manque pas d'audace! Elle affirme ensuite en désignant mes armes du menton que je ferais plaisir à l'ensemble des personnes présentes en prenant sa vie, mais que je priverais ainsi nos commanditaires d'un atout précieux, puisqu'elle serait la seule en mesure d'infiltrer les Shaakts de ce monde. Un raisonnement en apparence juste, mais pernicieux et spécieux en réalité. Je connais les Shaaktes, les femelles, je sais faire la différence entre une puissante matriarche, mage, prêtresse ou guerrière et une jeune femelle à peine sèche derrière les oreilles comme cette Irina. Elle aura du mal à prendre une réelle influence dans la société Shaakt de ce monde, je pense, à moins qu'elle ne soit totalement différente de celle de notre monde évidemment. Et ça, je n'en sais rien pour l'instant. Mais surtout, si elle parvenait malgré tout à acquérir une certaine influence chez les Shaakts de cette terre, dans quels buts utiliserait-elle ce pouvoir? J'ai comme un vague doute que cela serve les intérêts de nos commanditaires, à dire vrai.

Je lève lentement la main gauche qui vient se placer sous le menton de la Shaakt, que je relève légèrement pour river mon regard au sien. Le geste est doux, tranquille, mais il suffirait d'un rien pour que mes doigts se referment sur sa gorge. Je murmure avec un infime sourire aux lèvres, de manière à ce qu'elle seule entende:

"Tu es une joueuse téméraire...Irina. Jouons alors, et voyons jusqu'où tu es capable d'aller..."

Yumiko choisit cet instant pour faire des siennes, elle dégaine sa monstruosité d'épée, s'interpose avec virulence entre Irina et moi tout en me menaçant directement d'une "punition" au cas où je sortirais mes armes, voire menacerais qui que ce soit dans cette pièce. Sans doute a-t'elle cru que j'allais étrangler la noire. Son "avertissement" puéril autant qu'inutile est manifestement également destiné à Kay, mais, par tous les Dieux du panthéon, comment les humains de ce monde en sont-ils arrivés à confier à cette jeune écervelée un rôle aussi important?! Quelque chose m'échappe, et je n'aime pas ça. Mais qu'importe, à cette intervention je recule simplement d'un pas tranquille, mon visage ne manifeste rien, mes traits sont de marbre et mes prunelles de jais aussi inexpressives que de coutume. Ai intervient alors en expliquant vaguement que nous étions censés nous infiltrer chez les elfes en compagnie de ces deux noirs mais que cela n'est désormais plus possible et que nous devrons en conséquence, Kay et moi, plutôt oeuvrer en ville. Je retiens de justesse un soupir exaspéré, chassant sans douceur l'ébauche d'agacement qui prenait naissance en moi, je m'adresse tout d'abord à Ai, calmement et posément:

"Très chère Ai, bienveillante hôtesse, permettez-moi de vous faire un aveu: c'est la première fois de mon existence que je menace un Shaakt. Jusqu'à présent aucun n'a jamais bénéficié d'un avertissement, considérez donc qu'il y a là une nette amélioration?"

J'esquisse un léger sourire d'auto-dérision avant de poser les yeux sur Yumiko, reprenant un air absolument neutre pour lui dire sur le ton de la banale conversation:

"Range-moi cet acier, jeune fille. Ne le sors que pour t'en servir, je suis étonné que personne ne t'ait encore appris cela."

Je fais ensuite un tour des personnes présentes du regard, puis vais m'installer à la table où était assise Irina, obligeant indirectement cette dernière à prendre place à mes côtés si elle souhaite reprendre celle qu'elle occupait avant de se lever. Cette position a également l'avantage de laisser à Kay la possibilité de s'asseoir à ma gauche, ce qui me permettra de former un rempart de mon corps entre elle et la Shaakte, on n'est jamais trop prudent. Je fais d'ailleurs signe à ma compagne d'aventures de venir l'occuper, cette place, tout en réfléchissant.

J'ignore comment ces trois fillettes en sont arrivées à occuper des postes apparemment importants parmi leur peuple, leur immaturité est palpable et leurs réactions incontrôlées, elles prennent des décisions hâtives qui ne serviront pas leurs intérêts et, surtout, n'ont visiblement pas réfléchi bien loin ni pris la peine de se renseigner en profondeur sur les êtres auxquels elles demandent assistance. Elles n'ont aucune méthode dans le cadre de leur recrutement, mêlent des races antagonistes et réagissent avec un temps de retard en menaçant à tout va ceux dont elles espèrent l'aide. Je pourrais m'en retourner comme je suis venu, Ai le propose d'ailleurs, mais j'ai d'excellentes raisons de me trouver ici, et aucune intention de faire demi-tour. A moi donc de pallier à ce qui me dérange, plutôt que de critiquer ou reprocher gratuitement. Il devrait y avoir moyen de remettre la calèche dans les ornières de manière assez simple, il suffit d'insuffler dans tout cela un semblant d'organisation, de structure. Je me décide donc à reprendre la parole une fois mes intentions soigneusement précisées, rien ne sert de tirer des flèches si l'on n'a pas défini la cible:

"Nous devrions, toutes et tous, nous asseoir à cette table afin de nous expliquer calmement. Prendre des décisions hâtives ne servira pas votre cause. Vous voulez protéger votre peuple? Alors jouez la partie de manière stratégique, ne laissez pas vos émotions dicter votre conduite. A quoi servirait de nous envoyer en ville, Kay et moi, si la moindre rencontre risque de tourner au carnage? Ai, exposez-nous de manière concise la situation qui vous préoccupe, ses tenants et ses aboutissants. Exposez-nous de quelle manière vous comptez que nous vous aidions, et en quoi des Shaakts esclavagistes de Yuimen peuvent servir vos intérêts. Parlez-nous aussi du contexte, quels types de sociétés régissent les différents peuples, qui les dirigent, où vivent-ils, dans quelles conditions, en quels dieux croient-ils, bref faites-nous un état des lieux, un briefing pour résumer. Il y a un détail que j'aimerais connaître également, les Sindeldi de ce monde, quand sont-ils apparus?"

Je suis curieux de savoir si, comme sur Yuimen, les Sindeldi sont arrivés ici au terme de leur exode. J'ai une connaissance rare du lointain passé de notre peuple mais, malgré cela, je n'en connais jamais qu'un pan précis, se peut-il qu'il existe des Sindeldi dont l'origine ne remonte pas à Eden? Rien d'impossible, mais cela remettrait sérieusement en cause certaines certitudes quant à la création de notre peuple, sans parler des théories du clergé. Ce n'est qu'un détail bien sûr, mais si nos origines sont les mêmes, nous aurons ainsi un fond commun sur lequel je pourrais m'appuyer pour agir dans le sens souhaité. Et si ce n'est pas le cas, eh bien j'aviserai en temps voulu, rien ne sert de s'en préoccuper pour l'instant. Néanmoins les paroles d'Hina qui répondent à la question du Shaakt qui voulait savoir si les noirs de ce monde adoraient leur ignoble arachnide, laissent penser que les Elfes ne connaissent ni Valshebarath ni Sithi, ils auraient une étrange divinité du nom de Zarha'Eïla. Un autre point qui me chiffonne dans tout cela touche aux paroles de l'oracle des montagnes d'Hidirain. D'après ces paroles, ce sont les hommes qui pourraient m'apprendre les pas de la danse que je désire mener, et pas les Sindeldi. Mais là encore il me faut simplement des informations, dont j'espère que la dénommée Ai nous en fournira en suffisance afin que nous puissions envisager stratégiquement la suite des événements.

(env. 2200 mots)


Dernière édition par Tanaëth Ithil le Lun 8 Aoû 2016 20:00, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Sam 6 Aoû 2016 10:34 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 25 Mar 2012 14:07
Messages: 240
Localisation: Quête 33
La tension est plus que perceptible. La femelle accompagnant le Sindel se présente sous le nom de Kay de Kallah, tout aussi hostile elle semble surtout bien plus haineuse et nous traite à son tour de vermine.

Irina se lève, délicatement, s’approche. Offrant la vue de son corps comme elle l’a fait avec moi. Une chorégraphie qu’elle a dû répéter et user mille et une fois. Est-ce que ce jeu pourrait prendre avec les Sindels, j’observe avec amusement et une certaine impatience, souhaitant voir la suite des événements.

Cela dit, les paroles d’Irina sont tout à fait vrai, même si ça me dérange, elle est la mieux placée pour infiltrer des hautes sphères d’une société Shaakt. Même si ça pourrait prendre du temps. Beaucoup de temps.

Geste surprenant, le Sindel attrape avec douceur le menton d’Irina pour lui murmurer quelques mots imperceptibles.

C’est à ce moment que la jeune Yumiko dégaine son arme pour séparer les deux tourtereaux émettant une mise en garde très clairs. Nous devions arrêter de nous menacer les uns les autres.

"Je n’y vois pas d’inconvénients."

De toute manière notre présence ici ne durerait pas éternellement et nous finirons par nous séparer pour chacun prendre nos missions et ne probablement plus jamais nous revoir. Même si l’enjouée Ai sous-entend que nous formerions une équipe, il est hors de question que je m’aventure dans des Terres désolées avec pour compagnie deux Sindels haineux et une femelle Shaakt.

Je m’approche d’Hina quand elle nous fait signe, ne quittant pas Irina du regard alors que le Sindel s’installe à une table en nous y invitant. Je le laisse parler, peu importe ce qu’il dit, je ne veux pas faire équipe avec lui. Je n’ai aucune confiance en eux.
A voix plus basse pour ne pas déranger le discours du fameux Tanaëth, je m’adresse à Hina.

" J’ai besoin de beaucoup plus d’informations avant de partir, je dois savoir ce que vous savez. Vous dites qu’il n’y a rien dans les terres désolées, comment peuvent-ils y survivre ? Qu’est-ce que vous pouvez me dire sur Zarha’Eïla. Comment vouent-ils leur culte ? A quoi ressemble-t-elle ? Je ne pourrais pas m’infiltrer chez eux si je ne sais rien d’eux.
Une fois dans la fourmilière, je pourrais faire disparaître les personnalités importantes, crée des inimités biens plus fortes. Ils seraient trop occupés à se battre entre eux pour constituer la moindre menace.

Les Shaakts sont spécialistes de meurtres entre frères et sœurs. Croyez-moi, j’en sais quelque chose.

Encore une chose, si les terres désolées sont si stériles, j’apprécierais avoir de quoi y survivre avant de m’y aventurer et si vous aviez une carte aussi ça me serait utile. "


Plus j’en apprendrais, mieux ce sera et plus tôt je m’éloignerais des Yuiméniens de cette pièce, plus tôt je me sentirai plus tranquille.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Maison Kobayashi (Izurith)
MessagePosté: Sam 20 Aoû 2016 11:38 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 14 Juin 2016 21:18
Messages: 738
Localisation: Kendra Kâr
Kay sentait ses sentiments bouillir en elle. Elle, avoir peur des Shaakts ? Quelle idée ridicule ! Et pourtant... Il était clair que les deux présents dans cette pièce n'étaient pas de simples soldats sachant à peine soulever leur arme. Quand la femelle noire - qui, jusqu'ici, n'avait pipé mot, se leva enfin de son siège pour s'approcher à un souffle de Tanaëth, la jeune elfe sentit tous ses membres se raidir. Non pas, contrairement à précédemment, de peur, envers son mentor (car il savait plus que bien se défendre de lui-même), mais de répulsion. Autant le premier pouvait sembler... eh bien, honnête, autant cette femelle-là ne lui inspirait aucune confiance. La tuer maintenant serait certainement la meilleure chose à faire. Cependant, comme si elle avait lu dans leurs pensées (ce qui, au demeurant, n'étant pas étonnant tant leur attitude était claire), Irina s'offrit aimablement aux lames de Tanaëth avant de souligner, sournoisement, quelle erreur tactique ce serait. Sans pouvoir piper mot, Kay ne put que l'écouter se gonfler de son importance stratégique. Au fond, ce n'était que logique ; la société Shaakte étant composée de matriarches, qui mieux qu'une elfe noire pouvait les infiltrer ? Oui, qui serait mieux qu'elle, entre un mâle shaakt, Tanaëth ou une semi-elfe ?

(Je vais la tuer !)

Les joues de Kay s'étaient enflammées quand Irina, prononçant sa dernière fois, s'était comme directement adressé à elle. Kay n'aimait pas être traitée qualifiée de semi-elfe - trop de mauvais souvenirs liés à cette appellation. Et si Tanaëth était ouvert d'esprit, Irina semblait l'être, mais de manière inversement proportionnelle. Raison, peut-être, pour laquelle son mentor choisit de rentrer dans son jeu en la mettant comme au défi. Cependant, mettant fin aux hostilités naissantes, Yumiko sortit son énorme épée qu'elle maintenait habituellement attachée dans son dos et s'interposa entre Tanaëth et Irina, leur apprenant au passage qu'elle-seule, ainsi qu'Hina, avaient le droit de sortir leurs armes. Kay se força à poser ses mains sur sa ceinture. La phrase suivante l'acheva : ce n'étaient pas, ici, les Shaakts les potentiels de danger, mais bien eux, avec leur attitude franchement belliqueuse.

(Ce n'est pas vrai... C'est juste de la méfiance...)

Mais vrai, ça l'était et malgré toute sa mauvaise foi, elle était obligée de le reconnaitre. Quant à Tanaëth, il préféra ironiser. Yumiko alla se rasseoir et Ai reprit la parole. Elle leur avoua leur mission de base : partir en infiltration dans le clan des elfes d'Izurith, en compagnie des deux Shaakts ici présents. Néanmoins, devant leur attitude, elle s'était ravisée. Kay s'en sentit coupable - donc honteuse. Elle eut envie de protester, mais parvint in extremis à se taire. Cela aurait eu plus de chances de les desservir qu'autre chose. Cela dit, elle confia Arkalan et Irina à Hina qui leur donna de plus amples précisions - concernant, notamment, les divinités vénérées - et se tourna, elle, vers eux. Ai les informa du danger qu'ils courraient en restant en ville, les humains détestant les Sindeldi. Elle ajouta qu'ils pouvaient, évidemment, repartir chez eux, option que Kay ne considéra même pas. Tanaëth, réfléchissant déjà sûrement sur ce danger, alla s'asseoir sur la table qu'occupait précédemment Irina et fit signe à Kay de venir prendre place à sa gauche ce qu'elle fit avec une certaine lenteur, cachant sa hâte. Au plus près de son mentor elle était, au plus elle se sentait en sécurité.

(Il faudra pourtant qu'on se sépare, un jour.)

Mais elle chassa cette pensée de sa tête, le sujet n'étant pas là. Tanaëth prit d'ailleurs la parole, peu après, tentant, non seulement de remettre les choses au calme, mais surtout d'en savoir le plus possible. Avec son ton posé habituel (qu'il employait plutôt souvent avec elle, au passage), il conseilla aux trois guerrières venant d'un autre monde, de réfléchir plus en profondeur à leurs décisions avant de réclamer un éclaircissement plus que complet sur la véritable situation. Son contexte, ses sociétés avec leurs dirigeants, ses lieux de pouvoir. Finalement, toutes les connaissances dont ils avaient besoin pour ne pas passer, justement, pour des étrangers. Il acheva sur une question concernant les Sindeldi, leur date d'arrivée sur leur monde. Kay crut y voir là la marque d'une enquête que menait Tanaëth pour lever le voile sur le lointain et nébuleux passé des Sindeldi - ce qui, peut-être, un jour, permettrait leur retour sur Eden. En fait, concernant cela, ils avaient déjà eu un indice : il apparaitrait que les elfes - qu'ils fussent noire ou gris, vénérassent la même divinité appelée Zarha'Eïla. Une seule seconde, Kay tenta d'y retrouver le nom de Sithi ou de Valshebarath, mais il était clair que cela n'avait rien à voir. Qu'en conclure ? Des Sindeldi d'avant Eden ? Impensable. D'après l'exode sur Yuimen qui seraient ensuite partie sur cet autre monde, oubliant tout de leur culture et de leur mère ?

(Techniquement parlant, je renie bien les dieux des humains dont je fais à moitié partie.)

Et les blasphèmes contre Sithi étaient au rang de ses jurons préférés... Détournant son regard, Kay tomba sur Arkalan et saisit quelques mots de son propre discours, adressé, lui, à Hina. Tout comme Tanaëth, il avait besoin d'informations, notamment sur l'endroit où l'en voulait l'envoyer. Kay eut un bref rictus amusé en l'entendant réclamer des vivres. En effet, sur des terres prétendues désolées, cela pourrait lui être utile. Elle ne put s'empêcher de remarquer qu'il semblait bien pressé. Eux aussi l'étaient, évidemment (pas un instant de plus dans cet endroit avec Irina !), mais cela était rendu supportable parce que les Sindeldi étaient ensembles. Tandis que, étrangement, Arkalan semblait aussi vouloir fuir Irina, pourtant de sa race. Kay se rappela ses paroles du début. Se pourrait-il qu'il méprisât sa propre race ? Il y avait des crevures dans chacune, mais de là à renier tous ses frères en entiers !

(Mais enfin, on parle des Shaakts. Être une crevure semble être la norme chez eux. Il l'aura compris et pense donc comme nous.)

Ses yeux noirs se reportèrent sur Ai dont ils attendaient la réponse. Pour sa part, elle choisit le silence. Tanaëth résumait sa pensée et elle ne voyait pas l'intérêt de parler pour ne rien dire.

(1080 mots)

_________________
Kay de Kallah, Maître d'Armes et demie-Sindel

Multi : Ædräs


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Forum verrouillé Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 49 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3, 4  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016