Les temples

Nombreux sont les temples sur Nyr, peut-être plus qu'ailleurs en fait. Il y en a dix au total, un par dieu présent sur Yuimen: Phaïtos, Thimoros, Gaïa, Yuimen, Rana, Yuia, Meno, Valyus, Moura et Zewen.

Il est important de préciser que le terme temple n'est pas forcément le plus adapté à ces lieux. Les Elfes dorés ne croient pas dans les Dieux, ils les côtoient. Ces temples ne sont donc pas des lieux de prières, mais plutôt des pavillons de résidence. Il est ainsi important en cette cité de considérer les temples comme étant des "maisons de dieu".

Vous trouverez ces temples non loin de la maison du maître, près du cœur de la cité.

Pour y entrer, ce n'est pas difficile, il suffit de se faire annoncer, ceux qui parviennent jusqu'à Nyr sont déjà des privilégiés.

Le temple de Zewen
Des dix pavillons c'est le plus grand. Zewen est ici reconnu comme la divinité principale, il est d'ailleurs le chef du conseil des Dieux et celui qui est respecté par tous les autres.
Le pavillon en lui-même est à l'image de la cité, quelque chose d'indescriptible dans les termes de Yuimen. Le bâtiment semble d'acier et de verre, mais pourtant est fait de pierre.
Après avoir passé l'antichambre, vous entrez dans une grande pièce ronde, celle où Zewen vous recevra. Une légère brume y traîne souvent, rendant à la salle un aspect mystique.
Le reste du pavillon vous sera interdit.

Le temple de Phaïtos
C'est un pavillon noir non loin. Macabre serait un bon terme pour la décoration du pavillon de ce dieu passionné depuis toujours par la nécromancie sous ses formes y compris les plus puissantes.
On raconte dans la cité que c'est le dieu le plus difficile à voir et que le plus simple pour le rencontrer, est encore de se suicider. Cependant, si vous parvenez à le voir, il vous recevra dans une salle noire ou presque, peu de lumière y entre. Là aussi les Ermansi plaisante sur les raisons: certains le considèrerait comme aveugle, d'autres disent qu'il trouve juste cette ambiance plus proche de ses enfers qu'il affectionne tellement, d'autres enfin disent que c'est juste pour effrayer ceux qui arrivent dans la cité...

Le temple de Thimoros
A l'extérieur, ce pavillon est d'un gris clair très agréable, fait de ces pierres changeante. L'intérieur par contre reflète bien Thimoros: chaotique. Les murs semblent être couverts de sang et le tapis au sol est aussi noir que le cœur de ce Dieu. L'absence de symétrie et le manque de régularité de la pièce ne fait qu'accentuer cette sensation de désordre, bien que la pièce soit presque vide.
Enfin aucune lumière de l'extérieur n'entre dans ce lieu, sauf celle de la lune et des étoiles.

Le temple de Gaïa
Aussi étrange que ça puisse paraître pour la demeure d'un Dieu, celle-ci est toujours grande ouverte. Le temple de Gaïa n'est en effet fermé que durant la nuit. Le reste du temps, tous peuvent y entrer et apprendre. Le pavillon de la Déesse de la lumière, mais aussi de la connaissance, est un endroit lumineux. En effet, outre les grandes baies vitrées, le temple est muni d'un système d'éclairage semblable à celui des aynores qui lui donne sa lumière de nuit.
Dans la salle principale, faites de couleurs chatoyantes et changeantes en fonction du moment de la journée et de la position de la cité, vous trouverez une grande bibliothèque. Il paraît qu'elle contiendrait l'ensemble des savoirs du monde, dont les données sur l'ensemble des fluides spatiaux que Gaïa aurait crée.

Ici, se trouve également un fluide spatial menant au monde de Warshaarin

(((Vous devez demander aux Gm pour vous rendre sur Warshaarin. )))

Le temple de Jéri
C'est un petit pavillon un peu à l'écart. Il contraste avec les autres, sans doute parce qu'il a été créé longtemps après les autres, Jéri étant le fils de Phaïtos et de Gaïa. Les elfes dorés doivent leur étrange longévité (le doyen aurait plus de 7000 ans, pour 3000 maximum pour un elfe habituel) à ce fils béni. Celui-ci a en effet réussi à cumuler les savoirs de la vie octroyé à sa mère et à son oncle et ceux de la mort connus par son père. Ainsi il est devenu le maître de la santé, autant physique que mentale.
Dans ce temple, vous pourrez retrouver la santé en quelques heures et quel que soit votre problème. Son seul point faible reste les exorcismes des malédictions. Ne cherchez cependant pas à leurrer ce dieu, car il est aussi maître de la maladie et peut empirer votre état tout aussi facilement qu'il peut vous soigner.
Le temple en lui-même est un lieu étroit par rapport aux autres. L'atmosphère y est agréable, baignée d'odeurs d'essence naturelle purificatrice. Fait tout de pierres et de métal, ce lieu est toujours impeccablement propre.

Le temple de Yuimen
Ce temple est fait tout en pierre. Une fois l'antichambre passée vous entrerez dans une grande salle où Yuimen vous recevra. Un jardin empli de plante se trouve en son centre, donnant un aspect étrangement vivant à ce lieu. Vous ne trouverez pas souvent Yuimen en ces lieux, il préfère en général les serres de la cité où il sauvegarde avec soin une espèce de chaque plante vivant sur Yuimen. On raconte qu'il aurait voulu faire de même avec les animaux mais que Zewen et le doyen aurait refusé de lui octroyer la moindre place supplémentaire.

Le temple de Moura
A l'origine ce temple était couplé avec celui de Yuia pour être un unique bâtiment de glace. Les Ermansi se plaisent à raconter comment il fut fondu par Meno dans un accès de colère et créa une pluie sous la cité. Deux bâtiments ont donc été refaits en pierre, comme les autres temples. Au centre de celui de Moura fut mis une magnifique fontaine ainsi qu'une mini cascade derrière son siège, celui-ci semble d'ailleurs flotter sur l'eau qui tombe de la cascade.

Le temple de Yuia
A l'origine, il était couplé avec celui de Moura mais fut fondu par Meno. Yuia décida alors d'en faire un autre, plus beau encore. Cette déesse de la beauté vous accueille dans un décor resplendissant, jouant avec les couleurs de la glace sous le soleil. Entrer dans ce temple, c'est pénétrer dans un joyau. Les murs sont fait d'une roche unique, légèrement translucide, laissant passer la lumière.

Le temple de Meno
Fait de roches rouges, ce bâtiment ressemble à de la lave, autant au niveau visuel qu'au niveau de la chaleur. Les Ermansis disent que c'est juste à cause de la frilosité du Dieu du feu.
La salle interne est particulière: huit miroirs géants autour de la pièce, reflétant un grand feu qui brûle en permanence autour de la pièce.

Le temple de Valyus
Fait de roches de Mertar, on raconte que ce pavillon recopie la grotte dans laquelle Valyus installa la cité Naine. C'est sans doute le temple le plus simple des dix. Sur les murs, peintes longuement, des scènes de la vie Naine et surtout des exploits de Valyus. En effet, la fresque raconte le fait d'arme le plus connu de ce dieu: comment il foudroya un des derniers monstres des anciens temps pour sauver le Roi des nains.

Le temple de Rana
Aérien, il n'y a pas d'autre terme pour décrire ce lieu. Des ouvertures permettent à tous les vents d'entrer. Au sol, vous aurez l'impression de marcher sur un nuage, nul ne saurait vous dire si c'est réel ou non, Rana ayant refusé que les Elfes dorés participent à la construction de ce dit sol. Vous trouverez régulièrement toutes sortes de personne dans ce lieu, des Elfes dorés et d'autres êtres de passage dans la cité.
Outre le fait d'être la déesse du vent, Rana est connue et reconnue parmi les Ermansi et parmi les Dieux pour être celle qui hérita de la sagesse de Zewen, son père. Et loin d'être avare, elle ne se lasse pas de prodiguer des conseils à tous ceux qui passent en ces lieux.

Les yeux toujours bandées, j'attends et j'entends surtout. Je continue de me concentrer sur les pas qui vont et viennent. Ceux-ci continue à suivre toujours le même chemin, marqué de portes qu'ils claquent.

(Bien, mais là ça t'avance pas, même si eux ils avancent...)
(Et il faudrait faire quoi à ton avis?)
(Bah... tenter de les localiser?)

Si entendre des bruits est une chose, parvenir à savoir d'où ils viennent précisément en est une autre. Cependant, petit à petit ma perception s'affine et je parviens me faire une image mentale en couleur des petits pas, tels des semelles de sandales. Des pas (et du bruit), une pause, une porte qui claque, des pas. Toujours la même ritournelle qui ne semble cesser et qui ne semble pas nous mener quelque part...

(Et si tu ajoutes les portes à l'images, ça donne quoi?)
(On peut toujours essayer...)

Je tente alors de fixer les portes, de parvenir à les localiser pour savoir si les pas les traversent, ou si les êtres de son ne font que passer à coté en les ouvrant...

Plus je me concentre sur ce qui m'entoure, plus ce monde me paraît clair. Désormais, je perçoit les êtres s'y déplaçant, mais aussi les portes qui désormais s'ouvrent et se referment. Les pas semblent suivre un parcours de lumière, ouvrant et traversant des portes. J'ignore où ils se rendent, mais je sens que c'est par là que se trouve ma sortie.

Une douleur lancinante s'installe, me brouillant l'esprit. J'ai mal du front à ma nuque et ça ne semble pas vouloir s'améliorer. Des flash lumineux viennent heurter mon audition, ce sont des rires moqueurs et des voix étranges. Tout ce bruit semble vouloir me rendre folle tandis que les sons forment des couleurs dans mon esprit.

(Il est grand temps de sortir...)

Possèdant désormais des points de repère, je décide de bouger un peu, pour tenter de sortir d'ici. Je saurais ainsi enfin si mes mouvements servent à quelque chose...

Je bouge mais j'ai bien l'impression d'être la seule à me déplacer. Je cesse très vite, entendant clairement que ça ne sert à rien.
La douleur commence à m'obscurcir sérieusement les idées et je peine à voir clair dans ma perception. La migraine ne cesse d'augmenter tandis que les bruits, eux, ne cessent de marquer mon esprit dans un tableau lumineux obsédant.

(Cette foutue migraine ne m'abattera pas.)
(Le temps le fera pour toi...)
(Défaitiste!)

Je me redresse, ou du moins tente, je suis pris de vertige et me rassied aussitôt. Manifestement quelque soit la puissance qui contrôle ce monde, le fait d'être un elfe fait de chair et de sang semble causer problème. Puis ces ricanemments incessants m'obsèdent et semblent me harceler.

"Arrêtez donc de rire et dites-moi comment je sors d'ici moi!"

Durant quelques secondes, seuls mes mots semblent existés, comme si le monde autour de moi avait disparu. Tel des jeux lumineux, je vois mes paroles se dessiner dans le noir absolu du silence. La douleur semble se calmer tandis que les sons se taisent et que ma voix disparaît à son tour, épuisée. Mais le répit n'est que de courte durée et bientôt la migraine revient plus forte qu'auparavant.

Les bruits reviennent de plus en plus forts et les vibrations viennent heurter mon cerveau m'épuisant de plus en plus. Les ricanements sadiques tracent dans mon esprit des traits rouges, véritables effusions sanguines qui semblent se répercuter dans ma gorge laissant un goût âcre dans ma bouche, comme si j'avais reçu un violent coup au visage. Les pas puis les portes viennent s'ajouter pour me marteler le cerveau.

(Lothi! Tu as bougé!)
(Comment ça?)
(Ecoute!)

En effet, les sons semblent s'être déplacés, comme si rien n'est à sa place, ou plutôt comme si j'écoutais d'en-dehors de mon corps. Toutes les possibilités me semblent folles en ce lieu de timbrés. Cependant, me fiant à Lirelan, je finis par me convaincre rapidement que j'ai bougé... D'autant plus rapidement qu'une voix ne cesse de me rappeler que le temps presse et qu'il me faut sortir rapidement.

Je cherche rapidement après une porte où s’arrêteraient définitivement les pas, comme s'il y avait une fin à ce parcours. Sinon, il me faudra tester toutes les portes à la recherche de celle qui me ramènera sur Yuimen, ou qui, à défaut, me fera sortir d'ici...

(Bon, les pas semblent pas pouvoir se rendre sur Yuimen à travers les portes et aucune ne semble être la fin...)
(Testes-en déjà une, on verra ce que ça fait.)
(Et ça changerait quoi?)
(Qui te dit qu'ils ne sont pas que des bruits?)
(Et qu'est-ce qui me dit que je ne suis pas comme eux ici?)
(Avance, tu verras après les questions philosophiques, t'as pas le temps pour t'amuser à ça!)
(Mais...)
(Pas le temps, avance!)
(Mais...)
(Pas le temps pour cela non plus!)

Sans prendre le temps de réfléchir, je me lance à corps perdu, ou à défaut à voix perdue dans mon prochain déplacement. D'un cri aigu bien dirigé, je me propulse en direction d'une des nombreuses portes qui m'entourent. Décidée plus que jamais à sortir de ce calvaire pour ma pauvre tête déjà trop meurtrie...

La lumière de mon cri semble s'envoler aussi vite que le ferait Lirelan dans le monde courant. La porte quant à elle se referme à mon arrivée, d'un geste plus réflexe qu'autre chose, je protège mon visage avec mes bras. Quand il semble que je heurte la porte, celle-ci vole en éclat lumineux. Comme si elle était de verre, la porte vole en milliers de petits morceaux colorés.

Puis une fois passé l'endroit où devait être la porte, je me retrouve dans le noir. Un noir intense, un noir complet, un noir finalement fort rassurant et apaisant. Petit à petit, je retrouve mon corps, c'est pas la première fois que ça m'arrive, mais pas comme ça en fait. Ma migraine semble se répartir dans tout mon corps tandis que je flotte vers Yuimen. Je regrette juste de ne pas en savoir plus finalement sur les petits pas colorés. Puis un doute soudain vient m'envahir, ne suis-je pas entrain de revenir à la vie?

(Je reviens de la mort ou quoi?)
(Ca ressemblait aux Enfers sans doute?)
(Euh... non.)
(Arrêtes de poser des questions alors et fais attention!)

Je n'ai pas le temps de savoir à quoi je dois faire gaffe que je suis littéralement propulsé sur le sol minéral de l'antichambre du temple de Yuimen. Je tente par reflexe une roulade qui n'a malheureusement pas la classe que devrait avoir une gardienne de Yuimen. Je reste accroupi au sol, la vision trouble. Je mets d'ailleurs un temps à réaliser que je n'ai plus de bandeau sur mes yeux et que mon bâton n'est plus accroché à mon bras. Je suis déçue du fait que les couleurs soit plus ternes dans ce monde que dans celui du son et je suis tentée de refermer les yeux et de retourner mentalement dans l'univers auditif.

(Nan, mais ça va pas? Ouvre les yeux!)
(Pourquoi?)
(Tu veux avoir encore la migraine?)
(Euh non...)
(Alors regarde!)

Dépitée par ma faera, je daigne regarder et me retrouve face à l'elfe doré, que j'avais oublié. Je remets rapidement de l'ordre dans ma tenue, qui s'avère maculée de sang, mais entière. J'ignore si la migraine était réelle, mais je suis couverte de plaies qui, elles, sont bien vraies. La majorité se soigneront d'elles-mêmes, j'ai survécu à bien pire que ça. Seule la plaie que je sens sur ma joue et l'estafilade sur le tatouage de ma main.

(Lothi, redresse-toi, tu ressembles à rien là.)

Je récupère mon équipement et me relève tant bien que mal, c'est le moment que choisi l'ermansi pour m'interpeller. Il ne semble ni s'inquiéter de mon état, ni de mes blessures, ni de rien d'autres que mon épreuve.

"Décrire où je me suis rendue? Voilà qui est pour ainsi dire complexe. Pourrais-tu décrire des sons? Je me suis retrouvée dans un univers totalement noir, avec des pas qui avançaient et qui ouvraient des portes. Seuls les sons créaient les mouvements. Puis j'ai foncé sur cette porte, c'était la sortie que vous m'aviez mis au défi de trouver."

Je prends le temps de faire une pause, cherchant une réponse à la suite de la question.

"J'ai appris deux choses. Tout d'abord, pour s'en sortir, faut réfléchir et pas s'agiter comme un fou."

Je prends le temps d'essuyer le sang qui coule de ma joue avant de continuer.

"Ensuite, que j'avais l'ouïe plus fine que je ne le pensais, mais qu'il fallait que je me concentre pour percevoir les bruits. De surcroît, j'ai l'impression que je n'ai pas intérêt à me concentrer sur cela trop longtemps, si je veux éviter une migraine éreintante."

J'attends la suite, prête à bondir dans la suite de l'épreuve.

L'ermansi me regarde et me sourit. Le rictus sur ses lèvres rend son expression totalement incompréhensible pour moi, j'ignore si mes réponses lui satisfont d'une quelconque manière, et en même temps, je n’en ai un peu rien à faire. Tout ce que je désire, c'est qu'il me laisse passer. Je considère les quatre portes spatiales devant moi, ne sachant dans quel monde de fou elles vont me conduire. J'achève de me redresser tandis que sa voix s'élève, majestueuse.

(Lothindil, sois attentive un peu !)
(Ah oui...)

Il m'explique tout d'abord que je devrais désormais être capable d'utiliser mon ouïe avec autant de puissance que dans l'autre monde, la migraine en moins. En revanche, il ne daigne pas m'expliquer comment je me retrouve couverte de toute ses petites plaies, ou du moins son explication est-elle trop floue pour être compréhensible à ma tête fatiguée.

Il me donne alors l'autorisation que j'attendais, celle de continuer mes épreuves et de sauter dans la seconde porte.

"Je pense bien être prête en effet! J'arrive!"

Plus confiante encore que pour la précédente épreuve, je fusionne avec Lirelan avant de bondir tel un félin dans la seconde porte...