Deux nouveaux morts chez ces insectes, de nos deux flèches meurtrièrement précises. L’elfe blanche est bonne archère, et alors qu’elle tire ses traits acérés, je lui découvre un certain plaisir, sans doute non-avoué, à tuer. Elle émet l’idée de les brûler, de les rôtir sans pitié, mais aucun d’entre nous n’a de pouvoir pyromantique.
(Hey, si, moi j’en ai !)
(Ce n’est pas avec tes petites flammes de bougie que tu vas pouvoir enflammer un essaim pareil !)
Je corrige donc : tous, sauf Lysis, n’avons pas de pouvoir lié au feu. Et si notre adresse est au rendez-vous, chez Sinaëthin et moi, il n’en est rien pour Fléau, qui s’est montré pour l’instant bien inutile, et qui, tout en ne faisant rien, arrive tout de même à casser la branche sur laquelle il était assis. Il choit et peste contre sa maladresse, sans doute hargneux de s’être blessé. La rage nécessaire, parfois, lors d’un combat.
« Hé bien, balaye les, maintenant ! Et ce maudit pollen avec ! »
Car oui, c’est devenu plus fort que moi, j’ai envie de descendre de cet arbre pour me jeter dans ces plantes, tuant et inspirant à pleins poumons leur parfum subtil et enivrant, entrant dans une transe meurtrière pour ne laisser aucun survivant chez ces insectes géants. Mais pour l’heure, je me contiens, difficilement. Ma respiration s’accélère, et je sens mon ventre se creuser, alors qu’une fine goutte de transpiration me coule le long de la tempe.
Je me concentre sur mon prochain tir : Encocher, viser, tirer. Plus on en tue à distance, moins ils seront dangereux au corps à corps. Surtout si Fléau arrive à les maintenir loin. Et quel massacre ça sera, lorsque nous serons supérieurs en nombre tant qu’en qualité. Lorsque les ailes seront déchiquetées, la chitine transpercée, et leur tête tranchée.
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