La jeune femme écoutait un Lillith attentionné. Il l'a convainquit que les deux hommes étaient probablement plus en fuite, cherchant à se faire oublier. Il semblait plus inquiet pour la Garzok qui aurait pris la direction de la zone dangereuse.

(Hum… Je n'ai guère envie de courir au secours de cette boudeuse de chairs avariées… Si je le fais Lillith, c'est parce qu'avec un peu de chance elle y restera.)

Le nordique rassembla ses affaires et emprunta le chemin qu'avait pris la vieille guerrière.
Il accepta les œufs et lui proposa un morceau de fromage à la forte odeur. Elle fit la moue, en prit délicatement un morceau pour ne pas le vexer. Le goût était fort, mais agréable et même plaisant aux papilles, après la première sensation.
Elle l'observa du coin de l’œil en marchant derrière lui.
A sa surprise, il croqua les œufs coquille comprise et continua ses explications, comme s'il se parlait à lui même. Elle se concentra sur ses explications, sa vision de ce qu'il se passait, leur enlèvement, sur les hommes étranges qui les avaient accueillis et sur leur propre rôle, eux les "semi-consentants". Il savait qui ils étaient et qui ils servaient, a déesse maudite...
Pourquoi et pour quels dessins sombres issus des méandres de son cerveau malade? Ça, ni lui ni elle n'en avait l'idée...

(Les colliers étaient donc une des explications qui aurait poussé Sirat à agir bizarrement?) se demanda t-elle.

Retourner la situation en leur faveur était un peu utopique... mais pourquoi pas.

Leurs pas les amenaient au travers d'un sous bois dense et sombre. La nuit maintenant s'était installée, profonde sous le dais important des grands arbres. Ils n'y voyaient pas grand chose… Même elle, qui avait une vision nyctalope, avait des difficultés. Ce sont des sons, des cris, des couinements provenant loin devant eux, qui l'alertèrent.
Ne sachant pas si Lillith les avaient entendu, tout bas, elle l'en informa.
La voix de la Garzok perça l'air humide...
Elle n'avait pas été très loin en fait. Mais que faisait-elle et contre qui combattait-elle? Une reconnaissance était nécessaire.
L'idée lui vint que la vieille orque pourrait bien se faire démonter? ... (Ce serait un poids en moins sur ma conscience... et surtout sur mes épaules...)

Quelques secondes passèrent interminables... (Allons Lune de Miel, est ce de toi se genre de pensé?...) Elle chassa cette petite voix qui lui soufflait une morale déplacée. (Thilytanataë? ... Fiche le camp vieil ermite...)
Il était rare que son vieil ermite son mentor apparaisse encore sous cette forme... Les liens qui les unissaient étaient de plus en plus ténus... Le collier exacerbait surement son coté combatif au détriment de sa compassion.

... La jeune femme se prépara, un sourire espiègle sur le visage. Elle déglutit et referma une main sur le collier qui ornait son cou. Elle le caressa du bout des doigts et sentit comme une petite chaleur pénétrer son fin pelage. Une décharge d'adrénaline s'insinuait dans ses veines. Un doux goût d'en découdre titilla ses muscles. Comme si, l'idée d'un combat proche la poussait à l'action guerrière. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Elle se cala contre un tronc d'arbre, attacha ses nattes avec deux autres. Elle sortit de son cabas une petite boite et avec deux doigts, elle se maquilla de blanc le visage, autour des yeux et du menton. L'effet était saisissant, la lumière faiblarde jouait les contrastes sur ce nouveau visage, peignant un nouveau masque, celui d'un revenant au yeux jaunes.
Les sabres d'Amalia, Tonnerre et Tempête glissèrent dans ses mains, comme par magie dans un léger tintement métallique.

Elle jeta un œil à Lillith pour s'informer de ce qu'il faisait et savoir s'il était prêt… Elle n'attendit pas plus longtemps, poussée par une volonté qui n'était pas totalement la sienne. Elle se glissa comme le vrais félin qu'elle était d'arbres en arbres. Elle ne savait pas vers quoi elle allait, le sentiment de puissance, annihilait son instinct de prudence et de survie.
L'odeur musquée des bestiaux se faisait de plus en plus forte et la voix de la guerrière plus précise...

(((Tentative d’intimider les autres rongeurs)))

… La jeune femme allait bondir dans la clairière d'où provenait les cris de la Garzok et des bêtes qu'elle combattait, mais resta penaude, esquissa un sourire en découvrant la scène.
Lillith n'attendit pas et s'engagea repoussant de son arme les quelques animaux. Il les traitait de grosses marmottes, ce qui fit rire l'Humoran.

N'Kpa avait déjà rencontré ces animaux peu agressif par nature. Herbivores pépères de bonne taille, vivant en groupe et puant à des pas à la ronde. Ce qu'il se passait là sous ses yeux prouvait qu'ils pouvaient s'avérer plus menaçant lorsqu'ils se sentaient acculés. Le spectacle l'a ravi, quatre bestioles tournaient autour de la guerrière et la harcelant de leurs attaques. Une de ses jambes portait déjà des traces de blessures. Elle saignait, prouvant que les animaux ne se laissaient pas complètement intimidé par les cris de la peau verte. Quand à elle, cela ne semblait pas la perturber outre mesure… La guerrière était surprenante. Elle portait sur ses épaules la dépouille sanguinolente d'un capybara. Le meurtre d'un des congénère était surement la cause de la réaction du groupe. Le poids de l'animal aurait dérangé n'importe quel combattant, pas elle... La Shaman en conclut avec une certaine admiration que la vieille femme était encore plus dangereuse que ce qu'elle croyait.
La Garzok piquée dans son amour propre par l'impertinence des grosses "marmottes", était en pleine furie.
S'approcher de la vieille femme était un risque de prendre un mauvais coup.
Alors que la guerrière se débattait pour tenter d'éliminer celui qui s'accrochait à sa jambe. Lillith faisait de grands moulinets avec son sceptre de glace, pour garder à distance les cinq autres bestiaux au poils hérissés.

(Tu n'as pas besoin d'aide, Garzok… Je n'ai pas envie de risquer de me chopper une maladie à cause d'une morsure de ses bonnes "grosses marmottes" hi hi hi … Tu te débrouilles bien toute seule ! … )

La Shamane toute émoustillée, mais peu encline à s'engager dans un combat qui n'avait aucun intérêt rangea ses deux sabres. Elle s'appuya contre un arbre et croisa les bras sur sa poitrine. Très désinvolte, elle riait du spectacle…

(Par Gaïa, qu'elle étrange ile tout de même... )

Quelque chose ne tournait pas rond… En temps normal devant tant de violence, les animaux sauvages peureux auraient du décamper, comme tout bon herbivore qui se respecte confronter à un danger mortel… Pas là, non, ces bestiaux faisaient front commun et même affichaient une franche agressivité et une puissance dans leurs attaques bien surprenante. Ils n'avaient pas remarqué la Shaman qui n'était jusqu'à présent pas intervenue.
Lillith fut rapidement déborder par cinq de ces gros sac puant et l'un d'eux réussit même à endommager le bâton dont se servait l'humain. Quant à Virina, elle n'était pas vraiment dans une position plus reluisante. Elle n'avait pas réussit à occire un seul de ses agresseurs qui montraient de réelles compétences de harcèlement. Acharnée, elle n'avait tout de même pas laisser choir la dépouille sur ses épaules, qui devait la gêner...

(Yuimen est en colère sur cette île. Il en décuple les forces des animaux sauvages!… Il n'est plus temps à la rigolade… )

La jeune femme se transforma en lémurien, contourna le groupe pour se rapprocher. Elle choisit un arbre mort couché et tout moussu. Elle s'y réfugia rapidement, pour se mettre à l'abri d'une éventuelle attaque.
Les grands yeux jaunes du lémurien captèrent l'ensemble de la scène. Agrippé à l'écorce vermoulue, sa queue annelée blanc et noire ondulait comme un serpent hypnotiseur dans son dos. L'animal inspira longuement, cligna alternativement d'un œil après l'autre. Soudain, comme sortit de nulle par, il lâcha un cri rauque, puissant, assourdissant, qui évolua des graves vers les aigus à fendre les oreilles, dresser les poils, briser des verres et donner la chair de poule.
N'kpa y mit toute la puissance qu'elle pouvait, y glissa des notes de menace compréhensibles par le monde animal. L'étrangeté de l'appel ne pouvait que surprendre la faune et la puissance convaincre du danger. Le son porta loin à travers les bois, dura longtemps, jusqu'à ce que les poumons du lémurien soient vide.

Est ce que cela suffirait à détourner l'attention des Capybaras excités et comme elle l'espérait, en faire fuir un certain nombre? Au moins cela donnerait peut-être une chance à ses compagnons de gagner du temps, de faire mouche, pour se libérer en détournant l'attention des animaux.

Le cris aussi étonnant qu'il avait pu être n'avait pas eu le résultat tout à fait escompté. Cependant l'attaque violente de froid du mage, avait surpris dans leur totalité les animaux.
L'air ambiant avait soudainement chuté, au point qu'un petit nuage de vapeur c'était formé devant la bouche du lémurien. L'animal surpris par ce cataclysme magique c'était alors réfugier dans le tronc creux, abandonnant à leur sort ses collègues d'infortune.

Des couinements avaient encore retenti, puis plus rien. Le tumulte de la bagarre faisait place à un silence morbide.

La température avait repris sa normale, chaude et moite et des bruits de pas de bruissements d'armes que l'on range de respiration forte, avaient remplacé les grognements et autres cris.
Une odeur de sang empuantissait la clairière. Le lémurien sortit de sa cachette et se transforma en Humoran en un clin d’œil.

La Shaman observa l'horreur de la scène avec dégout. Des tas de cadavres de Capybaras sanguinolents jonchaient le lieu. La vieille orque avait le visage éclaboussé par le sang et ses mains étaient couleur rouille, poisseuses. La dépouille du rongeur sur ses épaules, dégoulinait de sang dans son dos.
N'Kpa la zieuta du coin de l’œil révulsée… Sans faire cas de la Shaman la garzoks s'adressa à Lillith.
Sa phrase qui était uniquement adressée au mage, était sans équivoque.
Dans sa voix pointait, la férocité d'un être dénué de compassion, de pitié et d'aucun respect de la vie. Seul sa survie comptait au détriment de toute chose qui se mettrait en travers de sa route.

La jeune femme ne mangerait pas de ça. L'idée même de porter à la bouche de la chair, encore tiède dégoulinante, lui donna la nausée. Ses origines Taurions étaient suffisamment fortes pour prendre le dessus sur son instinct Woran…
Elle craignait le regard de la Garzok et de son instinct bestial. Elle n'avait pas confiance en elle et aurait aimé la voir loin... partir loin. Une idée sournoise lui trottait dans la tête. Pas le genre de chose naturel chez elle… Effet du collier peut-être, ou de la tenue de cuir et des sabres d'Amalia?…

Elle se reprocha de Lillith, lui posa une main sur le bras, ses doigts serrant légèrement, juste ce qu'il faut pour confirmer le contact. Elle chercha son regard et plongea ses grands yeux ambres hypnotiques dans le gris bleu du nordique. Belle sauvageonne ayant des attraits féminins conséquents, elle minauda :

Lillith, nous ne devrions pas rester ici. Qui sait ce que le raffut de la bataille, l'odeur de sang risque d'attirer?
Une nuit de sommeil nous serait bénéfique à tous après ces événements, non? Retournons prêt du ruisseau, les fougères y sont tendres, douces et odorante. (((Elle regarda de travers la vieille guerrière…))) Et puis maintenant qu' ELLE… (((pointe de dédain dans la voix))) … va pouvoir se délecter de ça… (((petit mouvement de manton, pour désigner ce que Virina portait sur son dos))) … elle pourra après aller faire des rondes loin en éclaireur, n'est ce pas!

(Pourvu que Lillith comprenne qu'il faut l'éloigner. Cette créature va nous attirer bien des ennuis et je n'aime pas le regard qu'elle a posé tantôt sur moi…
Par Gaïa éclaire nos pas dans ce sombre dessin dans lequel nous voilà tous plongé… sauf elle ! … Sirat mon doux amour, tu me manques, que deviens-tu, j'ai si peur que nous soyons une fois de plus séparer pour trop longtemps. Où es-tu, pourquoi es-tu parti?…)

Sa queue de chat ondulait derrière elle et ses longues oreilles elfiques étaient redressées, preuve de sa détermination.
Elle relâcha tout doucement la pression de ses doigts sur l'avant bras de l'humain en l'effleurant tout du long. Seules ses griffes crissèrent légèrement sur les protections de l'humain.
Elle se dirigea avec fluidité envoutante vers les bois, sans un bruit, comme flottant au dessus du sol, se retourna pour lui décocher un petit sourire énigmatique. Ses yeux jaunes ressortaient dans le blanc du maquillage qui les auréolaient, apparaissant comme deux lumières opalescentes fantomatiques dans la nuit tombée.

Viens ! …

(((tentative d'influence, de séduction envers Lillith)))