La lame décapita la fleur de sa tige et celle-ci s'effondra, convulsant sur l'herbe, rependant sa sève sur le sol. Le calme revint, l'endroit était redevenu une plaine. Les arbres s'étaient écartés grandissant l'étendue à la taille d'un pré. La nuit était tombée et la lune opalescente trônait dans le ciel étoilé. Sirat reprenait sa respiration, sans rien dire il lorgna sur l'astre et pensa à N'kpa. Elle lui manquait, son corps voluptueux, son sourire et son côté cabocharde. Il esquissa un sourire en se l'imaginant dans une de ses moues. L'inquiétude pourtant le gagna, l'île n'était pas qu'une simple ilot, mais cela ressemblait de plus en plus à un enfer peuplé de monstre créature au service des treize. Et eux aussi étaient des cobayes. Il se remémora les mots de Crean : "On attend rien, gros chat. Part, visite les environs".

(On est mis à l'épreuve, mais pourquoi?)

Jack le coupa dans ses pensées, le congratulant pour le combat, le rire aux lèvres. L'enchanteur opina du chef et apprécia la tape sur l'épaule. Cela correspondait à ses codes, il comprenait le double même s'il ne partageait pas sa folie. Jack disparut et réintégra le corps de Drizton.
Sirat exprima une grimace et se rapprocha du groupe. Les nains et le shaakt allumaient un feu et proposaient de se reposer. L'humoran rengaina son épée. Il observa les cadavres de plantes afin d'y voir quelques choses à récupérer. Puis il déposa sa carcasse près de l'âtre. Le feu éclairait son visage pensif quand il prit la parole.

Tôt ou tard on aura à choisir un camp, quand on aura prouvé qu'on est apte de les servir.

Cela lui semblait évident, les colliers étaient une première séléction, la seconde était la vérité de l'île. Cette hypothèse l'attrista, il se demandait quel camp il allait choisir et lequel choisirait N'kpa.

"Quelqu'un a parlé d'un feu de camp ?"

Sans même voir d'où vient la voix, vous savez qu'elle est amie, elle porte aussi un collier après tout. Et elle n'est pas seule, ce sont trois personnes qui émergent de la forêt : un vieil homme vêtu d'une cape orange-brun :


Une femme vêtue de cuir noir brillant :


Et un jeune homme androgyne vêtu d'un kimono rose :

Sirat sembla apprécier la tape de félicitation de Jack, j’ai comme l’impression que mon double s’est trouvé un nouveau compagnon de combat à la hauteur de ses attentes. Je regarde le feu crépiter et éclairer nos visages avec sa douce lueur.

(On s’amuse bien sûr cette île au final. Il y a de l’action, du sang et des nouveaux challenges à relever.

Oui, mais mourir je m’en passerais bien.

Nous sommes là pour éviter ce genre de chose et nous nous améliorons sans cesse donc rien à craindre.)

J’espère que Michel a raison, que nous réussirons à nous améliorer de manière perpétuelle. Sirat dit que nous devrons choisir un camp une fois que nous nous serons montrés suffisamment puissant. J’ai dû choisir un camp toute ma vie et je commence à en avoir véritablement ras le bol. Je renfonce mon casque sur ma tête afin de disparaître ou du moins faire disparaître mon visage et laisser mes yeux uniquement de visible.

La vie est un perpétuelle choix et peu importe la destination que tu prends, dis-toi que tu as toujours fait le bon vis-à-vis de toi. Je suppose que le choix est en rapport avec la présence des lieutenants d’Oaxaca ici, nous verrons quand nous y serons. Il sera peut-être difficile, mais nous devrons l’accepter.

(Comme quand tu as choisi entre des inconnus et Flora. Tu as fait le bon choix, Phaitos a voulu jouer avec vos nerfs afin de vous tester et de vous amuser.

De quoi tu me parles ?

Je t’expliquerais, ressens pour le moment.)

Ressens ? Je dois ressentir quoi ? Soudain une étrange sensation m’envahi. Elle n’est pas désagréable bien au contraire. Puis une voix se fait entendre, elle est amicale. Je me retourne et aperçois un vieil homme avec une cape orange et à la barbe grise. Il y a aussi une femme vêtue de cuir noir, mystérieuse, tatoué au visage et surtout elle semble dangereuse dans sa nature. Elle serait à moitié Shaakt que cela ne me surprendrait pas. Enfin un jeune homme qui pourrait passer pour une femme arrive lui aussi.

Bienvenu, venez-vous asseoir. Nous partagerons le peu de vivre que nous avons et nous pourrons tenir palabre.

"Oui, on s'en est sorti. J'ai failli cramer la tronche à ce salopard aux yeux rouges. Mais il est aussi résistant que l'autre taré en métal."

Le vieil homme semblait assez ronchon. Le jeune androgyne tente de le calmer, sans résultat.

"Egrilmar, tu as déjà réussi à réduire son navire en cendres et à brûler les plumes du griffon, tu devrais être content, non ?"
"Non."

D'un simple geste, il enflamme le tas de bois que vous tentiez de transformer en feu de camps.

"A manger, nous avons, si vous voulez. A défaut leur cale était pleine."

La jeune femme en s'asseyant sur l'herbe sort son poignard et un énorme jambon sec avec du pain frais.

Sirat semble connaître les nouveaux arrivants, il s’agit quand même d’une bonne nouvelle même si j’ai ce sentiment de sérénité vis-à-vis d’eux. Le chat reprend la parole une fois que ceux-ci se soit installé. Il demande si nous avons une idée sur les colliers et sur notre présence sur cette île. Personne ne semble vouloir répondre à cette question, ils préfèrent fantasmer sur le fait qu’ils ont réussi à s’en sortir. Le vieil homme, qui s’est révélé un pyromancien en aidant mon feu à démarrer, s’imagine qu’il a presque réussi une attaque face à un lieutenant d’Oaxaca. Je doute qu’un seul d’entre nous puisse réussir à vaincre en l’état actuel des choses. Le jeune homme qui se montre quelque peu efféminé physique ajoute qu’il a quand même réussi à détruire un bateau et à brûler des plumes d’un griffon.

(Cela devient de plus en plus intéressant, nous sommes en présence de très grands pouvoirs. On va enfin pouvoir s’amuser sérieusement.)

Jack semble se délecter de voir autant de puissance, je reste plus sceptique sur cette chance. Nous sommes tous avec des colliers augmentant notre force et ils semblent y avoir une certaine interconnexion entre nous. La jeune femme fait une remarque simple en disant qu’ils ont aussi à manger, car la cale était pleine. Je souris en voyant son parler simple et direct. Elle s’assoit dans l’herbe et sort un poignard ainsi que du jambon et du pain.

(Je me pose une question, comment ont-ils pu s’enfuir d’un navire sous la gouverne de lieutenants d’Oaxaca ?)

La remarque de Michel est pertinente, il doit y avoir une raison ténébreuse à tout ça. Sirat fait les présentations de notre côté et répète le nom du vieil homme puis s’interroge sur ceux de nos deux autres compères.

Il récapitule ensuite les faits et fait remarquer qu’il serait bien de retrouver Crean pour lui poser des questions. Je ne peux me retenir de commencer à rire à pleine gorge, je ne contrôle pas mon corps et je sais pertinemment de qui il s’agit.


Un chat, deux nains, un vieillard, deux adultes à peine sorti de la puberté et enfin un shaakt qui n’est pas capable d’avoir une identité propre, vont essayer d’aller botter le cul d’un lieutenant d’Oaxaca.

Jack marque un silence puis reprend :

J’adore cette idée, on va pouvoir s’amuser, faire couler des rivières de sang et souffrir un peu.

Jack me laisse reprendre la possession de mon corps puis j’ajoute :

Je dirais plutôt que nous ne devons pas nous précipiter dans un combat où nous pourrions mourir d’un seul et unique coup. Savez vous s'il y a d'autres survivants ou d'autres personnes?

Drizton éclata de rire, il résuma la situation d'une voix différente, celle de Jack et reprit plus calmement. Il expliqua avec sa tessiture habituelle qu'un combat n'était pas souhaitable si on mourrait d'un seul coup.

L'enchanteur ria à son tour, puis regarda l'elfe noir.

Qui a dit qu'on allait le combattre ? Je veux seulement savoir ce qu'il nous veut, en apprendre un peu plus sur ces colifichets. J'ai parlé de choisir un camp, j'ai pas précisé lequel je choisirais.

Il esquissa un sourire.

Sirat se met à rire lui aussi et se permet de répondre qu'il n'allait pas forcément se battre. Il veut juste des réponses à ses questions vis-à-vis de tout ce qui se passe ici. Puis il commence à dire qu'il avait parlé de choisir un camp, mais du quel il choisirait. Je le regarde et lui dis:

Tu auras le choix entre vivre libre et peut-être mourir au champs d'honneur ou bien de vivre comme un esclave et mourir comme tel. Sache une chose, peu importe le choix que tu feras, je m'en moque, mais retrouve toi face à moi pour me barrer mon chemin et je n'aurais aucune hésitation.

Je respire quelques instants et regarde le feu avec un air grave.

Mais pour le moment, nous sommes de bons compagnons d'armes.

Mise à jour "découverte"

Les trois humains se présentent : Nellia, la femme en noir; Katsu Sawahashi, le jeune homme androdyne et Egrilmarr le vieux barbu.

Ils ne savent guère plus de choses que vous sur cette île. Hormis que plusieurs des treize y vivent et viennent régulièrement. Une route part de la plage vers le Nord, en la remontant, ils ont croisé des esclaves qui descendait la route. Ce qui sous-entend qu'il y a quelque chose d'intéressants au bout de la route. Une partie des esclaves portaient d'ailleurs des colliers similaires aux vôtres...

Les deux membres du groupe qui ne s’étaient pas présentés le font enfin. Elle s’appelle Nellia et lui Katsu, de noms qui n’ont pas une consonance qui me disent quoi que ce soit. Il est quand même compliqué de se retrouver avec les différentes peuplades humaines.

Ils nous apportent quand même des informations intéressantes. En effet, bon nombre des treize semblent venir ici régulièrement et une route qui va en direction du Nord est emprunté par des esclaves qui pour certains porteraient des colliers comme nous.

(J’aurais moi-même accepté les chaînes de l’esclavage ?)

Sirat espère trouver une réponse au bout de cette route et il demande qui viendra avec lui. Je le regarde avec réflexion puis tend mon poing fermé devant lui :

Là où tu iras, j’irais tant que nous serons en accord. Le nombre fera notre force, joignez-vous à nous camarades. Surtout que l’île est pleine de danger.

mise à jour "évènement rp"

Jour 2 : minuit

Les autres membres hésitent, manifestement. Certes, c'est là qu'il y a peut-être des réponses, mais aussi là où il y a sans doute les treize. Aucun ne semble impatient de les rejoindre, mais, suite à un débat animé avec vous, ils finissent par convenir que, même si cette expédition a quelque chose de suicidaires, c'est aussi le seul début de piste que vous avez.

Cependant, la décision est prise de ne partir qu'au petit matin et de bénéficier de la protection du feu pour la nuit...