Plus la lame s'éloigne de ma gorge, plus ma respiration se calme et plus mon esprit se remet en action. Les silnogures seraient devenus dangereux, ils ne l'étaient pas avant, c'est clair dans les paroles de nos geôliers. Nous devions sauver les silnogures et, jusqu'à présent, je pensais qu'ils étaient prisonniers des Shaakts, c'était raisonnable.

Les nouvelles informations viennent contredire tout ce que je pensais jusqu'à présent. Qu'est-ce qui aurait pu rendre les silnogures dangereux ? Certes la raison pourrait être naturelle, mais alors pourquoi une grande dame grise nous auraient chargés de contrer ça ? Non, la cause ne doit pas être naturelle, quelqu'un doit être derrière tout ça. Mais qui et dans quel but ?

Toutes ces interrogations me rappellent une journée, il y a trois ans, quand mon père était encore en vie.



"Réjouis-toi, car dans deux jours, nous irons à Kendra Kâr pour célébrer la capture de deux des lieutenants de Karsinar : le "Sanguin", un terrible woran et Rak-Dresse-fauve."
"Qui est ce Karsinar, père ?"
"Un des treize lieutenants d'Oaxaca, celui qui contrôle les fauves : des lions, des tigres, des ours."
"Un dresseur ?"
"Pas seulement. Si les informations que l'on possède sont vraies, et ça semble se confirmer de batailles en batailles, ils sont capables de transformer des animaux, pour en faire des monstres de guerre."



Et si ? Et si Karsinar était derrière tout ça ? Et si nous nous retrouvions à lutter contre l'un des lieutenants d'Oaxaca ? Toutes ces informations pourraient alors converger, mais que dois-je répondre à l'être à peau noire ? En quoi pourrait-on être utile ? Quel est notre rôle dans toute cette affaire ? En quoi pourrait-on aider ces Shaakts ? J'en suis encore à tenter de formuler une réponse quand une femme entre dans notre grotte, changeant la donne, avec son arc menaçant.

Elle se prétend une experte en silnogure et notre patronne dans cette affaire, venant de Tulorim et demande aux Shaakts de nous relâcher. J'ignore qui elle est, mais à défaut ma prière a été entendue et elle au moins ne viendra pas pour m'enlever et m'épouser, à moins qu'elle soit une des dames du sororité de Selhinae, sur lesquelles les légendes les plus folles courent.

"Vous pouvez abaisser votre arc, maîtresse Almaïs."

J'ignore son nom, et le premier qui m'est venu est celui de ma mère, ça conviendra en attendant. Je n'ai jamais été une bonne menteuse, mais c'est mieux qu'un coup de patin dans la face.

"Ils ne nous veulent pas de mal, c'est juste un malentendu. Maître Adalric nous a demandé de nous assurer que les Shaakts ne soient pas liés à Karsinar, et Dems a pris son rôle un peu trop au sérieux, puis moi j'étais trop impatiente d'en savoir plus et j'ai pris tout le monde au dépourvu."

Je m'efforce de faire bonne figure et de paraître calme, même si je sens que ce n'est vraiment pas passé loin... Mais tout pourrait encore basculer, notre destin ne tient qu'à un fil, qu'à une corde d'arc peut-être...

Ai-je réussi ? L'étreinte se relâche un petit peu, mais le vieux shaakt ne nous quitte pas des yeux, l'air mauvais. Il nous toise, nous jauge, semblant chercher les failles de nos âmes. Je n'en mène pas large, mais je tente de garder bonne figure pour essayer de faire croire en une hypothétique assurance, pour moi, mais surtout pour Naya et Maude, qui elles, ne font plus semblant. Puis le vieux se décide et comprend qu'on n'est pas son premier soucis, ce que je me tue à lui expliquer... Il demande à Naya de lui démêler le vrai du faux et fait signe à ses hommes de retirer les armes de sous nos pauvres gorges. Je reprends un peu de souffle, rassurer de ne plus avoir cette menace directe. Mais ils ne désarment pas et nous tiennent en garde rapprochée. Naya, expliques-leur qu'on en finisse...

Sans que je comprenne comment, ni pourquoi, une femme à la chevelure flamboyante fait irruption, armée d'un arc prêt à décocher une flèche vers les Shaakts. Elle déclare avec assurance qu'elle est une experte en sino, venue de Tulorim pour aider les shaakts et que... Nous sommes ses apprentis. J'ignore ce qu'elle a inventé, mais c'est brillant, vraiment inespéré. S'adressant à nous, elle nous demande de révéler la vérité... Enfin on se comprend, la vérité inventé pour s'en sortir. Ainsi nous sommes ses apprentis, ça me va, j'ai compris.

Naya a été plus vive, et prend au vol l'arrivante, l’appelant maitresse Almaïs, est-ce qu'elle la connait ? Je ne doit surtout pas montrer de l'incrédulité, juste la joie de voir ma maitresse rentrer. En y regardant bien, elle n'est pas lette la maitresse. Loin de là même. Mais je n'ai pas le temps de la contempler, Naya continue dans son rôle. Elle explique à la nouvelle arrivante que tout ceci est un malentendu et que les shaakts ne sont pas lié à un Carsinar, c'est quoi ça ? Et que maître Alderic ? Alric ? Fin bon un maître nous a demandé de voir que les shaakts ne soient pas carsiner ? Calciné p'tre ? Pourquoi je comprends rien à ce qu'elle raconte là ? Elle est pas vraiment lié à cette femme quand même ??? Je suis le seul à rien comprendre ? Elle dit que j'ai pris mon rôle trop à cœur, ah ça oui je comprends, la discrétion, l'espionnage qui dérape et nous voila bien. Et qu'elle trop pressée est arrivée en plein milieu sans prévenir.

"Maitresse Almaïs, vous ici ? Ne vous en faite pas, on gère, vous pouvez baisser vos armes tous, vous voulez une aide, la voici, et la meilleure qui soit. Pourvu que je sois convainquant dans mon intonation. "Effectivement, nous sommes ses apprentis, et même si j'ai du mal à le reconnaitre, on a encore beaucoup à apprendre..." Reste à savoir si les Shaakts vont être convaincu par nous trois. Maude est restée silencieuse tout le temps, j'espère que la petite n'est pas trop effrayée.

Galerie sousterraine (P18)

Pour Astérie, Naya et Dems

La petite poussa la porte comme l'avait demandé Astérie, mais se retira aussitôt de façon à ne pas être vu des gens à l'intérieur. Elle se plaque contre la paroi du mur de pierre et laisse Astérie entrer dans la fosse aux shaakts.

Le vieil homme les regarda tous un après l'autre attentivement avant d'émettre son commentaire d'un ton méfiant :

"Experte en silnogure ? Si vous dites la vérité, vous ne pouvez tomber mieux ! "

Il fit signe à ses hommes de s'écarter des jeunes gens. Ils s'exécutèrent sans hésitation, lui répondant aux gestes aussi bien qu'à la parole. Puis il se tourna vers Astérie, fixant son arc, s'attendant sans l'ombre d'un doute, qu'elle baisse son arme.

Ce sont les paroles de Naya qui fit réagir les chasseur. L'un d'eux cracha par terre lorsqu'il entendit le nom de Karsinar. Après quelques échanges dans leur langue, le chef leur expliqua:

"Karsinar est venue ici quelques temps. Il a réquisitionné quelques uns de mes hommes, puis il les a laissé pour mort à son départ. La modification du comportement des silnogures coïncide avec l'arrivée de Karsinar dans ce désert. Mais ces bêtes sont encore plus agitées depuis quelques lunes, comme si elles pressentaient un danger. "

Il s'arrêta un moment avant de poursuivre:

"A présent racontez-nous comment se débarrassez de ces bêtes, elles sont au moins une centaine, là dehors ! "

[Astérie:: XP: 1,5 (post) 0,5 (mot) 0,5 (délai respecté) 1 (sauvetage improvisé)
Dems: XP: 1 (post), 0,5 (mot) 0,5 ( entre dans le jeu d'Astérie)
Naya: XP: 1 (post), 0,5 (mot) 0,5 ( entre dans le jeu d'Astérie)

Par chance, les deux mioches adolescents rentrent dans mon jeu d’actrice, et m’inventent même un surnom pour l’occasion : Almaïs. Sans blague. J’ai vraiment une tête de plante fourragère ? Quoi qu’il en soit, c’est bien vu de la part de la demoiselle, qui joue le jeu à la perfection, me précisant qu’ils ne veulent aucun mal, contrairement aux apparences, et que leur situation délicate n’est que le résultat d’un malentendu grossier entre un certain Adalric, inconnu au bataillon, et ces shaakts qui ne seraient pas liés à Karsinar. Karsinar… Bon sang, j’ai déjà entendu ce nom quelque part, sans plus me rappeler où. Un type de ma ville natale ? Une légende ? Son nom m’évoque des frissons de peur. Peut-être était-il murmuré comme une menace par la voix de ma mère, lorsque j’allais m’aventurer dans les bois. Sihlaar saurait, lui. Moi… je n’en ai jamais eu vraiment cure de ces livres d’histoire ou de romans, de contes ou de récits d’antan.

Enfin, en tout cas ça confirme qu’on ne va pas manger une volée par ces inconnus. Et ainsi, suivant le conseil de celui qui semble s’appeler Dems, qui m’a été indiqué par la première, dont j’ignore encore le nom pour l’instant, je baisse mon arme et range ma flèche dans le carquois de cuir fauve qui pend sur ma cuisse. Lui aussi rentre dans mon jeu sans peine. Par chance, je suis tombée sur deux jeunes avec un minimum d’intellect et d’esprit d’adaptation. Leur situation ne le laissait pas forcément deviner de manière si évidente, pourtant.

Quoi qu’il en soit, le chef de la bande mord à l’hameçon, et s’enjoue de mon expertise dans le domaine des silnogures, affirmant que ça ne pourra leur être que très utile. Je le salue de la tête, me préparant à être assaillie de questions, mais un shaakt nerveux crache par terre, reprenant le nom de Karsinar en affirmant qu’il est venu ici, dans la région, il y a peu, et qu’il a réquisitionné des hommes à lui. Autrement dit, ce n’est pas une personnalité du passé, mais bien du présent. Et encore moins une légende inventée ou un monstre pour faire peur aux gosses. Ça a l’air d’être un type important, s’il peut se permettre de réquisitionner des soldats shaakt ainsi. L’un d’eux, peut-être. Mais je n’y connais rien en elfes noirs, je ne vois pas pourquoi son nom me dirait quelque chose…

Je laisse ce souci de côté pour écouter la suite, qui n’engage rien de bon pour notre survie, puisqu’il évoque ses soldats, tous laissés pour morts par ce visiteur d’ailleurs. Les changements de comportement des silnogures seraient liés à sa venue, ou en tout cas coïncideraient avec celle-ci, temporellement parlant. Autant dire qu’il est mouillé jusqu’aux os dans cette affaire fâcheuse, cet olibrius au nom familier.

La fin de son discours s’adressa à moi, précisant son envie pressante de se débarrasser des bêtes, précisant qu’il y en a plus d’une centaine à attendre, là-dehors. Mon visage devient blême à l’ouïe de cette phrase. Une centaine ?! C’est peine perdue, de les combattre. Et fort risquer de les rejoindre pour en choisir quelques uns adaptés. Je m’exclame :

« Une centaine ! C’est… curieux. Ils ne sont pas habitués à se déplacer en grands groupes. Ce sont des animaux plutôt solitaires. »

à dire vrai, je n’en sais trop rien, mais vu les rencontres de Silnogure qu’il nous a été donné de faire, j’ai bâti cette conclusion peut-être un peu hâtive, mais qui semble tenir la route. Je poursuis sur ma voie, donc.

« Se débarrasser d’eux par la violence relève de la folie : nous ne pouvons pas les combattre. En plus de risquer l’extinction pure et dure de leur espèce, ce qui serait une catastrophe écologique sans précédent, ça serait suicidaire pour chacun de vous. Ils sont dangereux et particulièrement agressifs. Anormalement agressifs. »

ça aussi, je l’ai conclu de par mon expérience des animaux plus que par réel savoir. Jamais une créature, même territoriale, ne se serait jetée ainsi à bâtons rompus dans le combat contre un groupe plus nombreux qu’elle. Par peur, pour fuir si nous lui avions barré la route, mais… pas sans raison. Je me tourne vers le chef, pour lui signifier une question :

« Y a-t-il des membres de chaque espèce de Silnogure, dans ce groupe ? Il faudrait isoler un élément de chaque espèce et le ramener ici. Je les prendrais alors en charge pour les ramener… dans un endroit où mon équipe en a déjà regroupé deux. Ce… Karsinar a dû jouer avec des rituels anciens et des prophéties qu’il ne maîtrise pas que ça ne m’étonnerait qu’à moitié. »

J’en sais plus que je n’en dis, mais… je garde les cartes dans mon camp, au cas où. Je dois me garder des portes de sortie, des atouts. Et ne pas les partager avec n’importe qui.

(818 mots)

Dems nous suit dans notre mensonge, je n'ai jamais été très douée pour ça, mais manifestement, ce coup-ci, ça suffit pour s'en sortir. Tout le monde finit par baisser ses armes et je rejoins Maude qui, plus courageuse que moi, n'a pas versé une seule larme. Cette gamine est vraiment surprenante pour son âge, moi j'aurais crié, hurlé et pleuré... elle rien.

Les Shaakts réagissent par contre au nom de Karsinar, et pas à moitié en fait. J'ai visé juste, le maître des bêtes est mouillé jusqu'au cou, il ne fait aucun doute désormais. Donc voilà ma première véritable aventure : contrecarrer les plans d'un des lieutenants d'Oaxaca. J'ignore si je dois me sentir galvaniser ou écraser par ce menu pas franchement alléchant à l'écoute. En fait, à aucun moment, je n'avais prévu de lutter contre la Dame Noire, je comptais laisser les armées royales s'occuper d'Elle. J'ignorais même d'ailleurs que des aventuriers se retrouvaient parfois mêlées dans cette guerre, je croyais qu'il s'agissait juste d'un conflit entre état, comme c'était le cas au temps des guerres elfiques ou des guerres de colonies quand Oranan et Tulorim ont décidé de faire sécession du Royaume kendran.

A défaut, la nouvelle venue semble ne pas être trop téméraire et affirme que la violence n'est pas une solution. Pendant un moment j'ai cru que nous étions partis pour faire la guerre autant à Karsinar et ses monstres, qu'aux silnogures que nous devons sauver.

Puis voilà qu'elle continue sur sa lancée. Elle veut... quoi ? Un élément de chacune des des douze espèces ? Mais pourquoi faire ? Et c'est qui son équipe ? D'ailleurs qui est-elle ? Je ne vois aucun enfant avec elle, comment est-elle arrivée là ? Si c'était une aventurière, elle devrait être accompagnée d'autres gamins, du moins, je pense.

Je demande alors à Maude en murmurant à voix très basse, de manière à ne pas être entendu :
"Dis, tu la connais ? C'est une aventurière, elle aussi ?"

Quoiqu'il en soit, elle veut trouver des silnogures, et un de chaque espèce. Les crêpes ne sont pas cuites, manifestement et, une fois de plus depuis que j'ai accepté cette mission, je me demande si c'est une bonne idée que d'être là...

Madame Almaïs est très intelligente, elle a vite compris ce que disait Naya. Moi je suis tout mêlé, à mille lieux de leur discussion. Je suis pourtant pas débile, mais j'ignore tant de choses. Là on parle de pleins de trucs écrit dans les livres, et comme je ne sais pas lire et bien je suis perdu. Tout ce que je veux, c'est finir pourquoi on est là et rentrer chez moi... Chez moi, c'est où chez moi ? C'est vrai que je n'ai jamais eu de chez moi, alors à quoi bon. Continuer à vagabonder et faire de nouvelles aventures, ça c'est bien.

Tout ce que j'apprends c'est qu'il y a une bonne centaine de sinos dehors, rendu agressif on ne sait comment et qu'il faut en capturer de chaque espèce pour les soigner ? Mais comment on va faire ? Comment les attraper sans se faire massacrer ? Ils sont sérieux là ? Bon, je veux bien leur faire confiance, mais je reste silencieux. Je veux bien faire les choses, mais il faut me dire. Pas d'initiative folle, les grands sont là pour ça. Mais à quoi je vais bien pouvoir servir ?

Il faut pourtant que je mérite mon pain, je ne suis pas là pour ne servir à rien quand même. "Maitresse, je suis disponible pour la tâche que vous me confierez" Au moins elle ne m'oubliera pas, et peut-être j'aurai quelque chose à faire. Pourvu que ça soit pas dangereux, mais j'ai de sérieux doutes. Naya semble avoir tout compris et devinée toute seule le plan machiavélique d'un ennemi puissant, mais moi réfléchir c'est pas mon truc, que vais avoir comme tâche ?

Galerie sousterraine (P19)

Pour Astérie, Naya et Dems

Les corps des chasseurs morts furent enfin transportés dans une autre pièce.

Le vieil homme s'assit à la table centrale et tira quelques tabourets invitant les aventuriers à y prendre place avant de répondre à Astérie:

"Solitaire, ils l'étaient avant que n'interviennent Karsinar. Nous avons également été surpris d'en voir autant à la fois. Et surtout de races différentes. Mais je ne croirais pas qu'ils sont là tous les douze. Ceux qui habitent les régions plus froides auraient eu plus de difficultés à vivre ici. Mais vous devez le savoir puisque vous êtes la spécialiste."

Si l'homme avait baissé les armes, il demeurait toujours un peu méfiant.

"Et comment voulez-vous qu'on procèdent pour les isoler. Mes hommes ne sont pas bien chauds pour retourner dans le désert. On a deux hommes de morts et deux autres sont disparus, dont notre archer le plus habile."

Puis il se tourna vers Dems saluant d'un signe de tête sa bravoure, avant de reporter son attention sur Astérie afin de connaître son plan.

Maude murmura tout bas à l'intention de Naya profitant que les autres se déplaçaient vers la table.:

"Oui, oui, je me souviens bien d'elle. C'est sûrement Nadine qui est allée la chercher



[Astérie:: XP: 1, (post) 0,5 (mot) 0,5 (délai respecté) 0,5(plan)
Dems: XP: 0,5 (post), 0,5 (mot)
Naya: XP: 0,5(post), 0,5 (mot)

Tandis que des corps, que je n’avais pas vus jusque là, sans doute trop prise par mon sauvetage des deux gamins, sont achalandés vers une pièce jouxtant la nôtre, le vieil homme - shaakt - homme - bref, le type à qui je parle depuis quelques minutes s’assoit à une table que je n’avais pas plus observée, et sort de nulle part une série de tabourets pour nous inviter à nous asseoir. Comme si la situation s’y prêtait. Je le regarde faire sans bouger, ni faire mine de poser mon auguste postérieur sur le siège qu’il me désigne. Pourquoi bon sang y a-t-il des cadavres ici ? Les silnogures seraient entrés ? Si seulement j’avais pu les voir avant, j’aurais pu analyser leurs blessures. Victimes d’une chasse malencontreuse, ou bataille fratricide ? Si seulement j’avais vu ces détails importants. Mais non, empotée que je suis, je me suis contentée de regarder ce type dont je ne sais rien, finalement à part l’âge avancé et le sexe. Encore que je ne puisse pas être sûre à cent pour cent de ce dernier élément, ne l’ayant pas vu de mes propres yeux, ce sexe. Bref. Il recommence à se montrer retors et soupçonneux à mon égard, précisant qu’ils étaient solitaires avant l’intervention de Karsinar - exactement ce que je viens de dire, donc - et arguant qu’ils ne sont sans doute pas tous les douze présents, les races habitant les climats les plus frais étant sans doute restés dans les hauteurs de leur habitat naturel. Ce faisant, il envoie une pique à mon égard pour me signifier que j’aurais pu le savoir.

Fronçant les sourcils, et plissant les lèvres en une grimace énervée, je lui réponds tout de go :

« Il serait temps d’arrêter de chigner, vieux. En temps normal, sûr qu’ils seraient restés dans leur habitat froid. Mais ici, avec l’intervention de ce Karsinar, ils ne vivent déjà plus seuls, alors pourquoi pas d’autres anomalies ? Je suis spécialiste de la vie des silnogures, pas des changements de comportement inhabituels engagés par un type usant de prophéties anciennes pour arriver à son but. C’est qui, d’ailleurs, ce Karsinar ? »

Mon ton est véhément. Et il est logique qui le soit. Le vieillard poursuit en disant que ses hommes sont des couilles molles finies, et refusent d’aller là où deux mômes à peine dans l’adolescence viennent de dire qu’ils se portaient volontaires. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Je sens que j’ai deux fils qui se touchent.

« Quoi ? C’est pas parce que vous avez la flye à l’air qu’il ne faut pas la ranger ! Ce sont vos putains de terres qui risquent d’être détruites, là. Et vous, vous vous planquez dessus parce que vous avez peur, là où une nana et deux mômes venant de tout ailleurs se proposent de vous aider ?! Vous ne méritez pas cette aide. Vous mériteriez d’être tous tués par ces abominations que vous avez laissé faire. Alors bougez vous les fesses de ces sièges, qu’on en finisse avec cette prophétie et qu’on rentre au bercail. »

Je tâche de me calmer, même s’il a une face à fesser dedans, et reprends :

« J’en sais rien, comment faire pour les isoler. C’est votre terre. Vos secrets. Vous connaissez le coin mieux que nous, et moi je vous dis qu’il FAUT qu’un membre de chaque espèce de Silnogures, disons seulement les dix présents ici, soit réuni dans une salle que j’ai découvert. Alors si vous ne voulez pas que ces animaux disparaissent en emportant tout ce qui reste de votre passé et de votre honneur, rameutez vos gars, et qu’on y aille une bonne fois pour toutes. »

J’espère avoir été claire : il n’est plus guère le temps de rester assis à deviser. Faut qu’on se remue le train.

(621 mots. J'ai craqué pour les expressions, désolée.)

La situation se normalise entre nous, l'arrivée miraculeuse de cette jeune femme rousse nous permet de rester en vie et d'assoir une certaine crédibilité. Une chance incroyable et inespérée fait que je ne suis plus menacé de mort imminente. La roue tourne toujours pour les audacieux, c'est une leçon que je retiens de mon enfance. Car même si on est dans l’abîme le plus insondable, même si tout semble noir, au fond, au loin, une lumière brille pour nous, telle une étoile dans le ciel noir de la nuit. Le hasard ou la destinée sont des choses tellement complexes à appréhender, ce sont comme si un joueur universel jouait au dés tout notre avenir. Et la chance est là, à nous de la saisir, finissons le travail.

Les Shaakts s'organisent et récupèrent au sol leurs deux amis, morts, d'avoir rencontré des créatures ayant changés leur comportement. Karsinar, qu'est ce que c'est ? Un mage qui utilise les animaux ? Quel est ce mal qui se distille dans tout Yuimen, jusqu'à des endroits aussi reculés que celui-ci ? Une guerre est en cours, une guerre qui va tous nous prendre dans ses griffes, qu'on le veuille ou non. Mais dans une bataille, il faut connaitre son ennemi et ses alliés. Et nous sommes seuls, quelques enfants, Naya, la nouvelle et moi.

Le chef nous invite à nous assoir sur des tabourets autour de la grande table de la pièce. Naya et moi nous sommes obéissant, craignant encore des réactions hostiles à notre égard, mais notre maitresse, enfin la nouvelle ne bouge pas et fixe d'un drôle d'air le vieux qui lui répond. Il lui dit que les sinos étaient solitaires avant et que depuis que Karsinar est là, ils sont nombreux et de multiples races. Il lui dit aussi que les siens ne veulent plus aller dans le désert car il a déjà deux morts et deux disparus. Ses deux meilleurs hommes morts et son meilleur archer disparu, c'est sûr que ça fait hésiter de poursuivre. Il me fait signe de la tête pour me signifier, je pense, qu'il est content de me voir motivé à les aider, même si j'ignore les dangers qui m'attendent.

C'est là que madame Almaïs, enfin la rouquine, va sans ménagement secouer nos hôtes pour les faire réagir. Je deviens tout pâle et affolé par le ton utilisée, mais elle a parfaitement raison dans ses propos. Il faut réagir et nous avons besoin de tout le monde, sans cela nous échouerons tous et disparaitrons. Les Shaakts ont tout à perdre à ne pas réagir, nous au pire on rentre par une porte... J'attends la fin de la diatribe contre les Shaakts et leur peur d'agir et j'interviens.

"Pardonnez Maîtresse Almaïs, mais j’embarque avec elle, il faut réagir et vite, sans celle tous, nous disparaitrons. Nous devons savoir qui est notre ennemi. Ce Karsinar, quelqu'un peut nous expliquer ce que c'est et comment lutter contre ? Je ne comprends pas tout, mais je vais faire mon possible pour aider à vous en sortir. Je n'ai pas peur du danger, et il se peut que je sois blessé ou pire. Mais tant pis, quel est le plan ? Comment faire pour attraper un sino, comment les reconnaitre, comment ne pas se faire bouffer ? Oui j'ai pleins de questions, mais il faut faire vite et efficace.

Tout comme je le soupçonnais, la femme qui est intervenue pour nous sauver est aussi une aventurière. Des tabourets sont tirés, nous invitant à nous asseoir, chose que, poliment, j'accepte, ainsi que Maude, toujours silencieuse. Assise, je regarde pendant que les adultes parlent, m'intéressant tout spécialement à la carte, semblable en quelques points à celle que j'ai rapidement recopiée à la bibliothèque. L'oasis est donc pas bien loin de l'endroit où nous sommes.

Quand la jeune femme pose, de manière emportée, une question sur Karsinar, j'ai la vague impression de m'être fait enfirouapper. Comment peut-on ne pas savoir qui est Karsinar ? Et voilà Dems qui en rajoute une couche. Il nous faut donc trouver des silnogures, un de chaque race pour les ramener madame-sait-où. Gros soupir de ma part, qu'est-ce qui m'a pris de suivre cette innocente petite ? Pourquoi n'ai-je pas simplement trouvé une mission de base, comme d'aller chercher les poulets d'un fermier ou même trouver un grimoire volé par des brigands ?

"Silnogures, Dems, pas des sinos. Et on ne va pas lutter contre Karsinar, du moins je l'espère, j'ai l'intention de survivre à cette histoire, bien que la mort des héros fassent de jolies chansons. Karsinar c'est un des treize, un des lieutenants d'Oaxaca, le dresseur de fauves. Il est réputé pour avoir une armée de tigres, de lions, de smilodons, de liykors noirs et de worans sombres sous ses ordres, voire bien pire encore. Il est celui parmi les treize qui manipulent les carnivores, comme Leona le fait avec les plantes et Sisstar avec les dragons et lézards. J'aurais aimé avoir tort, mais voilà, c'est donc ça notre ennemi."

Je me retourne vers celui qui est devenu notre hôte et plante mes yeux bleus dans les siens. Après une prise de respiration, je tente de prendre le même ton que père quand il s'adressait aux gardes pour leur annoncer une nouvelle chasse aux Sektegs ou à ses quelques troupes lors de son départ à la guerre :
"Et dans "notre", je vous incluais aussi. Vous avez eu deux morts ? Soyez contents de ne pas en avoir plus. De ce que je sais des treize et d'Oaxaca, cela ne me surprendrait même pas qu'ils veuillent tester ses nouvelles troupes et vous êtes des cibles idéales. Alors vous allez faire ce que madame Almaïs vous a demandés, à savoir de nous emmener là où il y a les silnogures et nous aider à capturer les différents silnogures n'ayant pas encore été trappé par son équipe."

Je me lève et me dirige vers la grande porte, celle qui sort très certainement vers le désert et les silnogures.

"Dame Almaïs, en chemin vous nous direz à quoi ressemblaient les silnogures déjà capturés, je pourrais donner des indications sur ceux qu'il nous faut encore capturer."

Il est plus que temps de bouger notre cul et de résoudre cette situation, avant qu'on se prennent réellement Karsinar et ses armées sur le coin du bec.

[

Galerie sousterraine (P20)

Pour Astérie, Naya et Dems

Alors que le vieil homme reste calme devant les propos hargneux de la belle aux cheveux de feu. Il en est autrement de ses hommes. S'ils ne comprennent aucun mot, ils ne sont pas insensibles au ton emprunté ni à son fasciés exprimant ses sentiments. Ainsi, deux se levèrent prestement pour empoigner la belle effronté. Un troisième glisse un couteau sur son frêle le cou, attendant les ordres de son supérieur. Ce dernier, esquisse un sourire vainqueur, avant de faire négligemment un petit signe de la main aux trois shaakt qui lui obéissant au doigt et à l'oeil, la relâchent à contrecoeur.

Le vieil homme écouta d'abord les commentaires de Dems et les explications de Naya avant de prendre la parole.

"Karsinar est venu semer transformer les silnogures, puis est parti."

Regardant Astérie, il lui répondit d'une voix ferme, mais calme.

"Je suis responsable de ces hommes. J'ai bien l'intention de capturer ces silnogures, mais je n'obligerai pas mes hommes à y participer, je leur donnerai le choix, quoi que je pense qu'il me suivront où j'irai. Les silnogures transformés errent en quantités importantes, il ne sera pas difficile d'en capturer qu'un seul de chaque espèce. "

Lorsque Naya se dirigea vers la grande porte, un petit coup d'oeil à ses hommes suffirent pour que l'un d'eux se placa devant empêchant quiconque de sortir.

"S'il est important d'unir nos forces, et de combattre ses bêtes, il ne faut pas davantage agir de façon suicidaire. "

Il donna quelques ordres dans sa langue au plus costaud de ses hommes avant de poursuivre dans la langue commune pour les aventurier.


"Suivez Gumph, il vous conduira à notre réserve. Je vous permets de vous équiper raisonnablement, sans nous piller, afin d'être plus aptes à affronter les bêtes. Mais nous ne sommes pas des guerriers, vous n'y trouverez pas tout ce que vous pouvez espérer"


Gumph se dirigea vers la porte d'où vous êtes entrés, il descendit les quelques marches et se dirigea à sa gauche et pénétra dans une petite salle. Il ne vit Nadine qui se terrait dans une crevasse. Après son passage, elle sortit de sa cachette et fit un petit signe aux aventuriers, indiquant qu'elle allait bien, puis se terra de nouveau. Maude vous suivit.

((( voici des indications concernant la réserve d'équipement des shaakts: Un endroit où sont rangé les équipements des chasseurs.
Attention, bien que cette petite pièce soient pleine de choses intéressantes. Ces shaakts, sont des combattants, mais surtout des chasseurs du désert, vous pouvez donc décrire cette pièce rocheuse à votre guise en prenant soin de ne pas oublier le métier des propriétaires. Je vous laisse en prendre un maximun de 3 choses chacun. Si vous tentez d'en ramasser plus Gumph interviendra)))

[Astérie:: XP: 1, (post) 0,5 (mot) 0,5 (48 heures) 0,5 (délai respecté) 0,5(bonus pour mots supplémentaires)
Dems: XP: 1 (post), 0,5 (mot)
Naya: XP: 0,5(post), 0,5 (mot)

Fière, debout face à ce passiviste assis, qui préfère apparemment se pogner le cul que d’aider ces créatures à la fois dans le besoin et menaçante pour les siens, je reçois le soutien des deux mioches un peu plus âgés censés être mes apprentis. Si le gars m’incite à la modération, reprenant mon propos en des termes plus diplomatiques tout en soutenant ma cause, la petite se fait motivante envers les troupes, fédératrice dans sa tentative de propos, et curieuse d’informations concernant les Silnogures déjà capturés. Elle m’explique également qui est ce fameux Karsinar. Un des Treize guerriers d’Oaxaca. Son nom, nul ne peut l’ignorer : elle est celle qui compromet la vie paisible sur Yuimen, faiseuse de guerre et meneuse d’orques. Des réalités bien loin de la mienne, jusqu’alors. Ce Karsinar est surnommé le Dresseur de fauves, apparemment. Il est connu pour ses modifications sur les carnivores, en vue d’en faire des machines à tuer. Voilà le fond de tout ça : il veut s’approprier l’espère précieuse des Silnogures pour en faire une arme pour sa noire déesse ! L’enflure.

Je prends une inspiration pour lui répondre quand soudain, l’impensable se produit. Ces rustres à la peau sombre comme l’ébène et aux oreilles pointues se ruent sur moi comme si j’avais attenté à leur vie, et deux d’entre eux m’agrippent sans ménagement, et avec une rudesse insoupçonnée, par les épaules. Un troisième dégaine un poignard et me le passe sous la gorge, menaçant. En mon for intérieur, je ne peux que me dire que tout est fini, que j’ai prononcé le mot de trop, que j’ai eu un élan véhément un peu trop poussé… Je me crispe.

Mais toujours, depuis mon plus jeune âge, j’ai refusé de me laisser emprisonner, de me faire contraindre. Aucun être n’a jamais su me garder prisonnière, pas même mes parents me forçant à étudier plutôt qu’à errer dans la forêt pour observer les animaux. Alors même si je suis menacée, je ne me laisse pas faire. Je résiste, je gigote, trépignant sous leur poigne de fer pour m’en libérer. Par chance, le trio se fait rembarrer par leur chef plus âgé, qui les fait rasseoir d’un geste. Je n’en suis pas moins tendue par ce qui vient de se passer. Tous mes muscles sont bandés, au point d’être douloureux. Mes lèvres tremblent devant la retenue dont je fais preuve pour ne pas exploser de colère, laissant avant tout ce vieux gradé exposer ses propos d’une voix ferme.

Il annonce d’abord que Karsinar n’est plus là. Il a foutu le boxon avec les silnogures, puis il s’est barré, ce gros lâche. Ensuite, j’apprends qu’il veut bien nous aider à capturer les silnogures, mais qu’il ne forcera personne à le suivre, même s’il est convaincu que ses hommes le suivront. Au doigt et à l’œil, d’après ce que j’ai pu constater. Naya tente de sortir, mais le vieil elfe noir jette un coup d’œil à un de ses soldats, qui va se placer devant les portes, obstruant le passage tant par sa masse que par sa présence persuasive. Je serre un peu plus les poings, alors que ce type qui ne s’est même pas présenté, outrepassant toutes les règles de bienséance, nous envoie nous équiper avec la réserve de ses chasseurs du désert. Et il espère faire passer ça pour de la bonté, de la générosité, sans doute. Alors que nous sommes là pour les aider, eux. Et qu’ils nous traitent comme des moins que rien. C’est la moindre des choses, pour eux, de nous équiper décemment si nous nous joignons à eux pour arranger le problème dans lequel ils se sont laissés empêtrer.

J’explose.

« Quoi ? Mais dans quel type de culture vivez-vous ? Vous laissez des hommes me menacer, me contraindre, sans la moindre conséquence pour eux ? Alors que je suis là avec les miens pour vous sortir d’une connerie de situation dont vous êtes en partie responsable ? Ces soldats qui sont sous votre commandement, si on peut appeler ça un commandement, puisque vous ne souhaitez vous-même pas les commander, m’ont manqué de respect et ont porté atteinte à mon intégrité physique de manière totalement injustifiée, et vous espériez que ça allait passer comme ça, en un clin d’œil et quelques breloques ? Vous êtes leur responsable, je vous tiens donc responsable de leurs gestes déplacés. »

Je le transperce du regard, furibarde, et le pointe du doigt.

« Humpf. J’attends réparation de l’affront qui m’a été fait. »

Et sans plus lui adresser la parole, je m’apprête à suivre d’un pas décidé ce dénommé Grumpf. Gumph. Ou quelque chose comme ça.

« Venez », fais-je à mes deux associés improvisés, les prenant ainsi sous mon aile sans les laisser face à ces rustres.

Je suis le shaakt jusqu’à une pièce, sur le chemin de laquelle nous croisons la petite qui m’a emmenée ici, planquée. Elle fait bien de le rester, pour le coup. Ça fera toujours un atout de plus dans notre manche, même si je doute de son efficacité si le besoin s’en fait sentir. Ces enfants n’ont été que des poids morts depuis le début de cette aventure. Des boulets dont je me serais bien passé.

Nous arrivons donc dans une salle semblable à toutes celles qui doivent pulluler dans le coin : toute de roc taillé grossièrement. Sauf que celle-ci est remplie de coffres, d’étagères et de tonneaux en bois sombre. Une réserve. Des vivres, mais aussi des équipements, ceux que ce chef peu engageant nous proposait de prendre, un peu plus tôt. Toujours nerveuse de mon altercation, je jette un coup d’œil à ces objets qui sauraient sans doute nous être utiles pour notre quête : Il me faudrait bien de nouvelles bottes, ainsi qu’un arc de meilleure facture. J’avise une paire de cuissarde de cuir fauve, hautes, qui si je le mettais m’arriveraient sans doute à mi-cuisse. Souples et résistantes. De quoi remplacer ma vieille paire usée par les aventures et heurts rencontrés. Un arc attire aussi mon attention, parmi d’autres. Un arc de chasse bien meilleur que celui que celui que mon frangin m’avait fabriqué, à l’époque. Il a été réalisé par des hommes de métier, là où le mien n’était qu’un cadeau plus affectif qu’autre chose.

J’avise également, pour protéger ma chevelure de feu des rayons trop chaleureux du soleil désertique, une capuche en épais tissu qui ne laissera pas passer ses rayons dangeeux. A la manière des bédouins vivant dans les déserts d’Imiftil, ma patrie, il vaut mieux rester couvert, lorsqu’on sort dans le désert.

(1094 mots, prise d’un arc de chasseur shaakt, d’une capuche de tissus, et d’une paire de cuissardes en cuir.)

Naya intervient et me reprend. Oui je sais, des silnogures, mais c'est trop bizarre a dire donc m'en fout je dirai toujours sino, on se comprend... Karsinar un lieutenant de Oaxaca, ça par exemple, on est pas sorti... Ce charmant personnage est le maître des animaux carnivores, voila pourquoi il s'attaque et modifie les sinos... Pour en faire des armes. Ces gens là sont fous. Je comprends que la situation est des plus délicates, mais on a des bribes d'informations nous permettant d’espérer un peu. Il faut en capturer de chaque espèce et les amener dans une salle, peut-être qu'on les démaraboutera, ou un truc du genre... Non mais sérieusement qu'est ce que je fais là ? Si j'avais su que c'était aussi dangereux, je serais resté à Bouhen ou p'tre à Kendra Kâr. Là je pourrai vivre si je ne me fais pas gauler à chaparder. Mais au pire une bonne correction, quelques jours de trou voila tout. Mais pas la mort, parce que là sérieusement qu'est ce qu'on va faire avec l'autre emmerdeuse de sorcière du nord, qui a foutu le brin depuis des années partout ?

Tout à coup, en réaction aux propos de la rouquine, trois Shaakts se jettent dessus, l'empoignent et la menace d'une arme. Le vieux ordonne attend quelques secondes avant d'ordonner de la libérer, non sans que j'intervienne vivement : "Non mais c'est pas bientôt fini ? Il va falloir commencer à nous faire confiance !" Dame Almaïs est furieuse et s'écrie envers le vieux et les autres. Elle est vraiment en colère et j'ai peur que cela ne dégénère en combat rapidement. Mais les Shaakts encaissent, certainement en mesurant qu'il n'ont pas le choix. J'interviens pour essayer de calmer la rouquine qui ne me calcule même pas. "S'il vous plait maitresse, calmez-vous, tout le monde est tendu."

Naya, pendant ce temps, semble avoir retrouvée son agaçante, mais efficace, façon de faire. Elle parle franchement au vieux et va pour sortir par la grande porte. Mais deux gardes l'en empêche. Le chef rappelant qu'il est inutile de se suicider, ce en quoi je lui donne raison. Après avoir parlé dans sa langue à l'un des siens, il nous propose de le suivre, il s'agit d'un nommé Gumph. Le vieux nous propose de le suivre pour nous équiper au mieux. Ça ne sera pas de refus, je suis comment dire, vraiment sans rien, un civil, pas un aventurier. Maitresse Almaïs parle encore et dit que l'affront qui lui a été fait sera payé, elle est vraiment fâchée et bouffée d'orgueil. Sans doute quelqu'un élevée dans la haute société où aucun affront n'est à faire. Elle nous enjoint sèchement de la suivre derrière le Shaakt qui nous indique l'endroit où s'équiper. Nous passons dans un couloir, maitresse Almaïs juste derrière le Shaakt, suivie de Naya. Je ferme la marche avec Maude. Dans une crevasse, Nadine se montre à nous, sans que notre guide puisse la voir. On lui fait signe de rester cachée, ne voulant pas d'histoire, pas tout de suite. J'espère qu'on pourra la récupérer vite. Ces enfants sont toujours un mystère. A part le fait extraordinaire de passer de lieux en lieux par de simples portes, il ne servent encore à rien.

Nous arrivons enfin à la pièce servant de réserve d'équipements et d'armes aux chasseurs du désert. C'est un vrai nic-nac là-dedans. Outre le fait que c'est sombre, le désordre est flagrant. Des capes à terres, des arcs sans cordes, des poignards et d'autres lames non classés, rangées en tas sur des étagères poussiéreuses. Des coffres plein à craquer ou le couvercle ne semble plus refermer, des tonneaux remplis de flèches. Et cette poussière faite de rocs, sombre, presque collante qui recouvre l'ensemble du lieu d'une pellicule homogène. Seul quelques traces au sol montre que parfois certains viennent s'équiper. Le vieux nous a demander de trouver de quoi nous doter, et je pense qu'il ne s'est pas foutu de notre gueule. Car mis à part la poussière, beaucoup de choses sont valables, quoique souvent trop grand pour moi. Mais qu'importe j'ai vu une belle belle de botte. Moi qui suis souvent pied-nu, je me suis habitué à celle que j'ai fouravée à Bouhen il y a peu. Mais c'est une qualité médiocre qui ne tiendra pas sur terrain accidenté. On dit le désert comme une immense plage de sable, et bien que je ne vois pas trop ce que ça peut faire, je vois ces bottes comme un bon moyen de me déplacer sans risque de me brûler, d'avoir du sable ou des rocs taillant dans mes pieds. Pire encore, des bêtes, des serpents, que sais-je encore... Par chance en les essayant, elles me vont, peut être un peu grande, mais ça fera l'affaire. Elle sont d'un bon cuir dur et ferme, bien refermée, arrivant presque au genou.

Les autres fouillent aussi, mais notre guide grogne quand on fait mine de prendre plus que nécessaire. Je jette mon dévolu sur une superbe cape de couleur sable. Sans doute idéale pour supporter de chaudes températures et se protéger du soleil, mais aussi pour rester discret dans le désert. Enfin, comme la rouquine, je prends une capuche de tête d'un épais tissu. Elle semble bien connaitre la qualité de ce qu'elle prend et je lui fait confiance. Pas d'armes car à part d'un poignard, je ne sais pas me servir d'autre chose, et le mien me suffit. Une fois équipé de tout notre fatras, j'attends la décision de notre guide, vas-t-on enfin sortir de ces endroits sombres ?

(objets pris : une paire de botte de cuir, une cape couleur sable et une capuche de tissus)

Après mon explication, l'elfe noir nous explique que Karsinar a quitté la région, ce à quoi je hoche la tête, secrètement plus que rassurée par ce départ, je ne me voyais pas devoir lutter contre lui. Même si j'étais prête à lutter, mes fluides électriques dansant sous ma peau, sensation pas franchement désagréable, même si un peu particulière.

Le Shaakt m'arrête, physiquement, sans pour autant me toucher, dans un geste bien plus respectueux finalement que celui fait à la rouquine à qui j'ai prêté le nom de ma mère. Ils nous invitent à se préparer avant d'y aller, nous proposant même des équipements.

"Je vous remercie d'avance de ces dons, nous en ferons un bon usage, foi de Rougeaigues."

Il m'est important d'utiliser mon vrai nom pour une fois. Même si je suis une fugitive dans mon pays, quoiqu'il se passe, je resterais une Rougeaigues et porterais fièrement le nom de mon père, d'autant qu'il s'agit d'une lutte contre Oaxaca, une petite vengeance personnelle.

La rouquine n'en fait qu'à son nez, ne crachant pas sur les cadeaux, mais bien sur notre hôte. Plus ça avance, moins je parviens à cerner la jeune Dame, ce qui fait que je ne fais qu'à moitié confiance à cette rouquine, même si elle nous a sauvé la peau tout à l'heure. C'est un chien sale qui grogne et râle. Et pourtant, son ton, sa manière de parler me rappelle les Cours de la royauté que j'ai quitté. Ne serait sa manière de se comporter, bien trop loin des règles qu'on nous apprend dans la noblesse, j'aurais l'impression d'être face à une de ces gamines gâtées par leurs parents comme j'en côtoyais il y a encore quelques mois, et à qui je devais sans doute ressembler, d'ailleurs.

Mais est-ce que j'ai menacé notre hôte après avoir eu le couteau sous la gorge ? Ai-je réclamé réparation, alors que j'aurais pu ? Non, bien sûr que non, il y a des lieux pour tout, et une grotte dans le désert n'est pas un lieu pour ça. Qui se tient chez l'Etranger, tient la loi de l'Etranger. Je respire et décide de rester en-dehors de tout cela, ce sont des adultes, ils s'arrangeront bien, le chef ne semble pas enclin à tuer trop aisément, elle devrait s'en sortir.

La rouquine nous prend en quelque sorte en protection en nous arrachant à la grotte où nous étions pour suivre notre guide, Gumph, qui nous mène à une réserve d'équipement. J'avoue que du matériel d'un peu meilleure qualité ne feraient pas de mal à Dems, et j'aimerais trouver de quoi protéger Maude. J'ai assez confiance dans mes équipements, même si l'une ou l'autre pièce pourrait être changée. Tandis que nous sortons dans le couloir, j'aperçois la silhouette de Nadine, dans un coin. Je souris, c'est une bonne chose qu'elle reste cachée.

Nous traversons quelques couloirs, le bras sur l'épaule de Maude, geste que je veux protecteur envers la gamine. Une fois à la grotte qui sert de réserve, je commence par fouiller, à la recherche de matériel magique ou de livres, choses impossibles à trouver, ce sont des chasseurs, non des magiciens, dommage. Puis ensuite, je cherche une armure, ou plutôt deux, de petites tailles : l'une pour me protéger, l'autre pour Maude.

Nous finissons par trouver une armure de plaques de cuir, de qualité tout à fait correcte, fait pour des enfants très certainement. J'aide Maude à s'en équiper, et m'équipe de même. Tandis que je trouve une cape à ma taille, d'une couleur sable, plus discrète que ma cape de fiançailles, Maude se trouve un diadème pour protéger sa tête, en cuir noir.

Je l'invite à prendre encore soit des bottes, soit une cape en fonction de ce qu'elle trouve à sa taille, tandis que je cherche trois choses : soit un fluide magique - ce qui serait vraiment exceptionnel surtout s'il était de glace ou de foudre voire d'ombre-; soit une gourde de potions magiques -qu'elles soient de soin ou de magie-; soit, à défaut, des plaques de protections en cuir ou en métal que je pourrais attacher au-dessus de mes bottes...



(((Une armure de plaques de cuir en noir. Une cape couleur sable, avec capuche.
Pour le 3ème objet, en fonction de ce qu'on peut trouver : fluide de glace, de foudre ou de ténèbres; soit une gourde de potions magiques; soit on fera avec de simples jambières.

Maude quant à elle repart avec un diadème de cuir souple, une cape et une armure de plaques de cuir noire.


D'ailleurs, il y a une erreur sur ma fiche, les manches ce sont des protections de bras, pas de torse )))

Galerie sousterraine (P21)

Pour Astérie, Naya et Dems

Alors que vous venez tout juste de terminer de vous équiper, la petite Nadine entre dans la pièce en courant

"Elles sont à l'intérieur, elles se dirigent ici "

et elle se cache derrière une caisse ramassant Maude par le bras.

Le shaakt se place devant les caisses où se cache les enfants, et ses deux épées sorties, il guettent la porte de la réserve

Et effectivement, vous entendez grognements et pas. Si vous sortez de la réserve, vous les verrez, ils sont trois. Le premier (LOTHLARTËA) s'approche en reniflant, ils cherchent quelques choses à mettre sous la dent. Les deux autres (NENNLARTËA et SURALARTËA) sont un peu en retrait, ils se disputent un aigle mort. Le Nennlartëa le tient par la tête alors que l'autre par les serres). Et si on se fie aux bruits de combat, il y en a d'autres dans la pièce où vous étiez, il y a quelques minutes !

Si vous décidez de rester dans la réserve, les bêtes vous trouveront prochainement.

[Astérie:: XP: 1,5 (post) 0,5 (mot) 0,5 (48 heures) 0,5 (délai respecté)
Dems: XP: 1,5 (post), 0,5 (mot) 0,5 (délai respecté)
Naya: XP: 1 (post), 0,5 (mot)0,5 (délai respecté)