Correction des aventures d'Inès Sannon (Demande du 20-V-2014)
Forme : 1.25 (RP) /
2 (combat)Le retrait de points résulte en partie de la présence de quelques fautes, minimes, diverses, qui n’engagent en rien la qualité de tes écrits. Tout comme le combat bénéficie de descriptions précises sans être trop généreuses, laissant la place à une action fluide, le RP est également précis, clair, un peu léger à mon goût (mais ça, ce sont mes goûts personnels). Lieux et personnes sont dépeintes de quelques mots, assez pour que l’on comprenne qui fait/est quoi, où les choses se passent, mais je pense que ton RP gagnerait à prendre de la profondeur.
Par exemple, coincée derrière une porte, lancée dans une quête par un membre de sa famille admiré et mourant, c’est avec beaucoup de légèreté, voire de désinvolture, qu’est traitée la scène. Est-ce un choix de caractère pour ta PJ : cela pourrait être mieux mis en valeur ; est-ce une négligence dans le RP : ce dernier perd en qualité. De même, ta PJ évolue dans un environnement plutôt exceptionnel : une cité dans les arbres. Sans en faire des tombereaux de mots, deux passages ont soulevé chez moi des questions, la cour de la demeure et le lavoir : comment ces deux réalisations architecturales, aisées au sol, se concrétisent-elles dans les arbres ? Pourquoi la mère va-t-elle laver elle-même le linceul ? Est-ce qu’elle lave son linge elle-même en permanence ou est-ce que c’est un acte exceptionnel ? (Quand on a une maison avec cour et ailes, on peut supposer qu’il y a des domestiques, un doute plane quant à la répartition des tâches ménagères dans la maison.) Lieux, personnes, situations, dans la manière dont ils sont amenés dans les RP, concourent à l’enrichissement de ceux-ci : un personnage n’est pas que la somme des actions qu’il effectue, comme une succession de jets de dé ou d’enchaînement mécanique de coups. Ce personnage est aussi une histoire, le produit d’une culture, ou au contraire un élément qui en dévie, un être dans un lieu, dans une époque : dans la suite des actions qui constituent son histoire, pourquoi et comment peuvent être deux maîtres mots pour le développer. Et comme tu n’aimes pas les pavés, je tiens à te rassurer, nul besoin d’aller jusqu’à en faire des paragraphes, mais de touches en touches, comme une image émerge d’un nuage de points pour peu qu’on se donne la peine de les relier, une nouvelle dimension de ton personnage peut émerger.
Fond : 2.5 (RP) /
1.5 (combat)Ce que j’ai écrit plus haut concernant une certaine superficialité de l’action dans la forme se répercute quelque peu sur le fond. Nul doute que ta PJ voit sa vie bouleversée : il y a là un mort et une mission, et quelle mission ! Seulement, la mission prend des airs de fouille dans un placard, avec la petite difficulté du loquet coincé, qui au final se débloque tout seul. Qu’est-ce que ta PJ a appris de ses actions au final : peu de choses. L’aile est toujours un mystère, ou tout au plus une déception ; d’ailleurs la scène est si brève qu’on peut se demander s’il n’y a pas une erreur à parler d’aile, alors qu’il ne s’agirait que d’une pièce. Qu’à cela ne tienne, on peut attendre la difficulté dans la poursuite des dernières volontés du grand-père ne cette situation familiale difficile : eh bien non, le père cède relativement facilement, et en prime aide l’hinïonne dans son entreprise.
En revanche, un soin tout particulier est donné au déploiement du début d’une aventure, d’une intrigue qu’on devine profonde, longue, ramifiée. De ce point de vue, on peut considérer que ta PJ en apprend beaucoup sur son grand-père, ou au moins de quoi éveiller sa curiosité. Sans compter le mage (d’ailleurs son trépas passe un peu trop inaperçu, ai-je l’impression…). Et ça, ce n’est pas rien.
Pour le combat, on trouve une problématique semblable. Cela ne tient pas au choix de la forme « entraînement », je la trouve très pertinente, car un personnage peut tirer quelque chose de plus riche d’un entraînement avec un maître exigeant que d’une rixe à la va vite où les contraintes sont telles que donner du fond relève de la blague. Seulement ici, l’entraînement est certes une belle scène d’ouverture, mais il est vide. J’ai noté les difficultés de la PJ face à l’arme, les erreurs faites, les initiatives prises ; j’attendais quelque chose du passage au bâton, qui se révèle être au final un moment dont l’esthétique est sans doute intéressante, mais dont je me pose encore la question de l’intérêt sur le plan martial à long terme. Je conclurais sur cette question du fond avec une petite explication de la note : elle ne vise pas à sanctionner un manque de contenu attendu, mais à évaluer la plus-value du RP pour le PJ : libre à chacun de mener les aventures tambour battant, ou de ménager des pauses à son PJ, jugeant qu’il y a des hauts et des bas dans le quotidien. Inscrite dans un quotidien, dans une routine, la plus-value de la séance d’entraînement est minime, on la trouve dans le changement d’arme, mais sans que cela amène pour autant des solutions, des ouvertures sur une évolution pour la PJ ; son père la bouscule un peu mais ne lui prodigue guère de conseils lui permettant de progresser.
Récompense
XP : 3.75 + 1.25 (bonus longueur RP) + 3.5 =
8.5 xp, bientôt le niveau suivant
Yus : 1*4*8.5 = 34 yus
Matériel : aucun
Réputation : inchangée, les actions de ta PJ relèvent des secrets de famille, donc pas d’écho dans la cité