-- CC Instinct sauvage apprise par Krochar --
Jet d'observation de Lindeniel : 70, puis 82


Les heures passent et le ciel se colore dans des teintes qu'un habitant de Yuimen jugerait inhabituelle. La grisaille laisse place à un vert pastel tirant sur l'émeraude au fil du temps, si bien qu'il devient difficile de parler de jour ou de nuit. La ville devient plus sombre, mais une lueur d'un vert ténébreux offre sous un nouveau jour le paysage. L'entrainement de krochar se passe sans problème, tandis que Lindeniel, bien perché, pouvez surveiller tranquillement les environs. Avant de s'endormir, celui-ci observa bien quelques mouvements dans la ville, mais ils paraissent suffisament peu important pour soulever l'alerte. Un petit animal au loin, un coup de vent soulevant du sable, mais pas de traces ennemis.

Après un temps incertain, Dame Odhäar rappelle les troupes pour faire part des résultats des recherches ésotériques des manipulateurs de magie. Vous pouvez remarquer que Netare a une mine plutôt joyeuse, ce qui est bon signe. Glaya était près de la pierre chauffante, cuisinant pour ceux qui n'avaient pas mangé.

D'une voix assurée, elle commença d'un ton optimiste.
"On a pu établir ce qu'ils avaient fait exactement et, bonne nouvelle, on va pouvoir tout remettre en ordre..."

Pendant qu'elle parlait, Lindeniel, pas encore descendus, remarqua un mouvement au nord, loin au delà de la ville. Vu la distance, il était difficile de dire exactement qui ou ce que c'était mais Lindeniel avait l'intime certitude que ce n'était pas de ce monde là. Sûrement grâce à la perception supplémentaire liée à la bague magique. Le mouvement se dirigeait vers l'ouest, vers l'endroit d'où vous veniez.

L’elfe à la peau immaculée, à l’esprit pur, à l’intelligence inégalée, à la beauté sans pareil, à la supériorité innée et à la modestie drôlement bien cachée inspecta de ses yeux iridescents et dotés d’une vue éclatante de précision les alentours mornes et sans saveurs qui cernaient son être parfait de leur banale apparence. Rien de crucial n’était notable. Rien ne bougeait, sinon le sable soulevé par un bref tourbillon de vent, les feuilles séchées d’un arbre mort qui frissonnaient sous la brise, un animal fouineur qui regagnait sa lointaine demeure. La lassitude s’empara bien vite de ce héro sans pareil, juché sur son point de vue idéal. Il était si prévoyant, si perspicace, que rien ne pouvait le surprendre. Pas même les changements, pourtant étranges, de climat qui apparurent bientôt.

La grisaille à laquelle il s’était désormais habitué glissait tranquillement vers un tout autre coloris, plus sombre, plongeant le mystérieux monde des Rêves dans une obscurité notoire, mais pas totale. Et la brume grise laissa la place à une lueur verdâtre, qui s’étendit comme la nuit sur tout le paysage. C’était comme si soudainement, ce monde venait d’être contemplé par la puissance de Zewen, à l’aide d’une immense loupe d’émeraude.

Lindeniel porta son regard acéré sur le campement qui se dressait en contrebas. La fange de ces aventuriers incapable s’organisait petit à petit, à l’image de la pierre de feu que l’orque, vaillant serviteur – mais pas plus – avait apportée pour faire cuire ses graillons écœurants. Tentant de faire abstraction de l’odeur ignoble de la viande cuite, l’elfe se laissa porter par le sommeil.

Il dormit suffisamment, avant de se faire éveiller par du mouvement en contrebas. L’odeur de la bidoche de l’orque traînait encore, substantielle, dans l’air, mais était accompagnée d’une autre. Glaya cuisinait à son tour, pendant que Dame Odhäar faisait part de son avancement sur ses recherches arcaniques, sous le regard joyeux de la liseuse de rêves. La dame des rêves annonçait en effet sa réussite dans le décryptage du grimoire, et était prête à en découdre avec leurs ennemis invisibles…

Mais alors qu’elle parlait, du coin de l’œil, l’elfe perçut un mouvement, au loin. C’était au nord, à une bonne distance de la ville, dans la brume. Des formes évanescentes et indistinctes se déplaçaient, vers leur lieu d’arrivée : la porte des rêves. Ils ne semblaient pas originaires d'ici, du Pays des Rêves. Ils étaient comme d’un autre monde.

D’une voix claire, il en avertit ses insouciants accompagnateurs.

« Holà, votre attention. J’ai perçu du mouvement, au Nord. Des formes que je ne distingue pas se dirigent vers l’Ouest, d’où nous venons. Dame Odhäar, sauriez-vous identifier leur nature ? »

La dame des rêves, surprise d'être coupée ainsi, mais surtout inquiète des nouvelles de la vigie rejoint rapidement Lindeniel sur son point haut en escaladant sveltement un mur. Elle fixe la direction indiquée par l'hinion en plaçant une main en visière.

"Ca n'a pas l'air d'être des Istaalis et nous n'avons pas d'autres races vivant dans notre monde, mis à part des animaux et monstres étranges par endroit. C'est sûrement des rêveurs de votre monde ou bien..."

Elle parlait fort pour que tous entendent, mais elle se retourne pour continuer, posant clairement une question à toute l'assemblée.

"Combien y avait-il de corps de garzoks ennemis dans le temple ?"

Avec une vitesse surprenante, Glaya sort de sa tranquilité pour répondre du tac au tac avec une assurance qui ne se soumet à aucun doute.

"3 guerriers, 1 capitaine."

"Humm... plus le shaman vaporisé par kerkan, ça fait 5. Ils étaient 9 à l'origine. Il doit rester 3 soldats et l'apprenti du shaman. C'est peut-être eux..."

A cause de la distance, l'éclairage faible et le regroupement plutôt serré, le nombre de silhouettes est difficile à déterminer, mais cela pourrait correspondre.

Au bout d'une bonne heure je me suis reposé en m'assaillant par terre. La sueur dégoulinait sur mon front et dans mes vêtements. Ma respiration était très rapide et ma tête se secouait à chaque battement de mon cœur. Le Garzok-fantôme ne s'arrêtait pas pour autant et continuait à m'attaquer sans qu'aucun effet ne se fasse sentir.

(J'ai qu'à le laisser continuer, si j'essaye d'imaginer qu'il arrête ça pourrait le faire disparaître et l'entraînement serait terminé.)

Je suis donc resté assis, les jambes étendues, jetant des petits coups d'œil à droite et à gauche pendant que mon partenaire transparent enchaînait les attaques.
Après un bon quart d'heure mon cœur et mes poumons s'étaient suffisamment calmés pour que je puisse reprendre. Ce cycle de combats et de pauses a continué pendant plusieurs heures et à chaque reprise du combat je devenais de plus en plus dur à toucher. Le ciel s'assombrit au fil du temps mais pas comme il le devrait : là où le bleu-ciel devrait faire place au noir-nuit en passant par l'orange-soleil, le ciel de ce monde passa du gris-nuage à un vert-mousse puis à un vert-océan. La lumière légèrement assombrie qui touchait ainsi le sol donnait un nouvel air, plus magique, plus onirique, à l'environnement.

(Hmm, une nuit verte… peut-être que ça a un rapport avec les Garzoks. Il existe des Garzoks noirs mais noir-peau, jamais noir-nuit. Peut-être que les Garzoks normaux tiennent leur coloration de ce monde. Peut-être même qu'il est à l'origine de la clarté de la mienne de peau. Je suis peut-être née lorsque le soleil se couchait dans ce monde.)

Je me suis assez rapidement sortie ces idées de la tête, ne trouvant pas de raison pour laquelle ce monde affecterait spécifiquement la peau des Garzoks et pas celle des autres races alors que toutes les races que j'avais rencontrées jusqu'à maintenant rêvaient.

Ce n'est qu'après plusieurs cycles de combats et de pauses que j'entendis Dame Odhäar nous appeler tous pour nous rassembler autour d'elle. Je finissais une de mes pauses donc j'étais plutôt calme et je me mis immédiatement en marche pour la rejoindre lorsque je sentis que quelqu'un me touchait le dos.

(Ah oui ! Je l'oubliais lui.)

Je me tournais vers le Garzok-fantôme qui avait l'apparence d'un de mes anciens ennemis. Je fermais les yeux et répétais plusieurs fois dans mon esprit la phrase : "Tu peux disparaître." Je fis cela tout en imaginant qu'il s'évaporait sous le vent.
En ouvrant les yeux au bout de dix secondes je ne le vis plus. Aucune traces, pas même au sol, ne pouvaient attester de sa pseudo-présence.
Rassuré de sa disparition je repris mon glaive planté dans le sol et me dirigeas vers le camp. A mon arrivé je pus voir que Lindeniel se trouvait maintenant perché sur un mur et faisait office de vigie tandis que Glaya faisait cuir assez de nourriture pour nourrir le reste du groupe.
La dame des rêves et Netare avaient un air enjoué, sourire aux lèvres pour la dernière. Leur optimisme apparent me fut transmis presque immédiatement et je sentis un regain d'énergie en pensant à une conclusion proche.

"On a pu établir ce qu'ils avaient fait exactement et, bonne nouvelle, on va pouvoir tout remettre en ordre..."

Avant d'en dire plus elle fut interrompue par l'Hiniön :

« Holà, votre attention. J’ai perçu du mouvement, au Nord. Des formes que je ne distingue pas se dirigent vers l’Ouest, d’où nous venons. Dame Odhäar, sauriez-vous identifier leur nature ? »

Aussitôt l'ambiance fut plus tendue, l'apostrophée fit quelques bonds gracieux pour rejoindre Lindeniel. Après un petit moment a regardé l'horizon elle donna sa conclusion à toute l'assemblée :

"Ca n'a pas l'air d'être des Istaalis et nous n'avons pas d'autres races vivant dans notre monde, mis à part des animaux et monstres étranges par endroit. C'est sûrement des rêveurs de votre monde ou bien..."

(C'est peut-être des Garzoks issus de mes pensées ?)

"Combien y avait-il de corps de garzoks ennemis dans le temple ?"

J'avais à peine commencée à me souvenir de la scène lorsque Glaya donna une réponse claire et précise sur un ton qui ne laissait aucun doute quant à sa fiabilité.

"3 guerriers, 1 capitaine."

(C'est vrai qu'elle, quand il s'agit de morts, elle est une flèche.)

"Humm... plus le shaman vaporisé par kerkan, ça fait 5. Ils étaient 9 à l'origine. Il doit rester 3 soldats et l'apprenti du shaman. C'est peut-être eux..."

(Ils fuient donc, ils repartent à travers le portail qu'ils ont utilisé avant nous pour entrer dans le monde des rêves. Je pourrais certainement faire payer cet apprentie pour tout ce qu'il nous a fait subir mais... cela nous ferais perdre du temps, et le temps nous est trop précieux.)

Je levais la tête vers le couple de vigies pour exprimer mon avis :

"Si c'est bel et bien eux, autant les laisser s'enfuir, ça ne servirait à rien de les combattre maintenant que nous avons les artefacts et que nous pouvons réparer les dégâts causés. Nous devrions plutôt nous hâter de tout remettre en ordre avant que d'autres catastrophes comme celle du temple n'arrivent."

La princesse Odhäar, surprise par l’intervention impromptue du plus bel elfe de tous les temps, plaça une main le long de sa fine arcade sourcilière pour se protéger la vue du soleil afin d’observer ce que Lindeniel lui avait dit d’observer. En d’autres termes, elle obéissait à l’ordre du chef naturel de cette expédition. Autrement dit, tout était normal. Ce qui ne l’était pas, ce fut à l’instant où elle décida de son propre chef de grimper aux côté de l’observateur avisé qu’il était, se mettant au même niveau que lui, sur le piédestal qu’il s’était choisi tout seul. L’elfe fronça les sourcils à ce rapprochement, mais la laissa faire, et parler sans rien dire.

Ainsi, la Dame des Rêves leur apprit que ce n’étaient sûrement pas des Istaalis, les habitants du pays des rêves, et évoqua la possibilité que ce soient des rêveurs égarés, ou encore ces orques assoiffés de sang… Les trois guerriers et l’apprenti du shaman. Mais la distance leur empêchait de déterminer avec précision le nombre de ces silhouettes mouvantes, et leur forme exacte.

Krochar se fit, une fois de plus, le défenseur décérébré de ses semblables détestables. Il proposa de laisser ces créatures mauvaises et répugnantes filer sans demander leur reste, arguant qu’ils avaient en leur possession tout ce qu’ils désiraient. Lindeniel n’était bien sûr pas de cet avis primaire et irréfléchi. C’étaient des ennemis en déroute qui courraient vers d’éventuels renforts, pour mieux revenir. Aucun d’eux ne devait sortir de ce pays, ne fut-ce que par vengeance du mal qu’ils y avaient causé. Hum… Des ennuis et retardements qu’ils avaient causés à l’elfe pur, bien sûr.

« Ils doivent mourir, jusqu’au dernier. Sans quoi à notre retour, ils ne seront pas trois, mais une armée. »

Lindeniel arma son arbalète d’un carreau, et pointa le tout en direction de ces silhouettes fuyantes. Il avait bien l’intention de faire déferler sur eux toute sa rage et son mépris. Il voulait vérifier les pouvoirs de ce monde, les puissances occultes nées de son esprit, et les dégâts qu’elles pouvaient faire sur ce groupe ridicule d’orques présumés. Ainsi, en tirant son trait, il s’imagina une cascade de feu et de roches s’abattre sur ces pantins pleins de lâchetés…

Il n’avait pas la prudence de l’orque : ses ambitions étaient bien plus grandes… Et Zewen veillait sur lui.

Tir : échec
Manifestation : mineure

Vu la distance, un tir ne pouvait malheureusement aboutir. Même en prévoyant une trajectoire en cloche, le carreau ne parcouru que les deux tiers de la distance. Mais la tentative ne se résumait pas à ça car les pensées de l'hinion devinrent plus concrètes. Il sentit sa tête s'alourdir, comme on voulait en extraire quelque chose. Il lui fallu force de concentration pour tenir claire sa volonté et la magie opéra. Des lumières apparurent autour du carreau filant dans l'air. Des flammèches se tordaient malicieusement en déchirant le ciel par des éclats flamboyants.

Lindeniel pouvait sentir l'influence des fluides ambiants car sa volonté s'était heurtée à une force bien au delà de ce qu'il peut oser manipuler. L'effort l'avait épuisé temporairement, au point qu'il du mettre un genou à terre ou se tenir à un mur pour éviter une chute.

Dame Odhaär surveillait les cibles pendant ce temps et son visage se décomposa.

"Ils accélèrent !"

Glaya, remettant son sac sur son épaule, répondit avec l'assurance qui la baignait dans les début de l'aventure, sortant de sa torpeur.

"Lindeniel a raison, il faut les empêcher de partir. Nous devons arriver à la porte avant lui."

Obéissant aux indications de Glaya, l'istaali descend d'un bond agile du mur où elle était perchée et prend son sac.

"Je vous raconterais en route."

Tous ramassent leurs affaires et une course dans les rues dévastées par des siècles de magie sauvage se lance pour prendre l'avantage sur l'ennemi. Au cours du trajet, Qualha expliqua ses découvertes entre deux souffles, complétée par Netare ou Kerkan par moment.

"Les cercles d'emprisonnement sont des sortes de cage magique bloquant les âmes dans ce monde, empêchant le réveil. On a pu déterminer un moyen de briser ces cercles par quelques rituels."

"J'ai pu briser la prison de Glaya en effaçant les symboles, mais les cercles terminés sont plus compliqués."

"Heureusement, rien d'insurmontable. Avec un peu de temps, je pourrais les briser un à un."

"Ce n'est pas le plus important dans l'histoire finalement. Ils ont commencé par faire un rituel qui affinait la limite entre les deux mondes, ce qui fut la cause des cauchemars généralisés et les mauvaises nuits de nombreux Yuimeniens."

"Il faudra donc qu'on fasse le rituel inverse avec moi d'un coté et Netare de l'autre. On rétablira ainsi la normale..."

Vous aviez quitté le couvert de la ville et atteignez enfin la muraille effondrée qui avait servi de poste de guet à Lindeniel à votre arrivée. La brume envahissante de la veille s'était dissipée et laissée visible, à 100m à l'ouest, la porte des rêves, étrange fumée brune qui s'agglomère en une sphère lévitante. Si quelqu'un monte sur la muraille (si ce n'est pas l'un de vous, Netare s'en chargera), il peut voir arriver les 4 garzoks à environ 50 m au nord de votre position, qui ne vous ont pas encore vu et qui avance au petit trot vers le fluide spatial.

(((A vous de préparer rapidement votre plan d'attaque. Glaya est partante, mais sa magie est vide, ce sera donc du corps-à-corps. Netare et Qualha doivent éviter de s'épuiser pour faire le rituel entre les 2 mondes. Kerkan a trop couru et préfère récupérer avant d'agir (excuse bidon pour le sortir de la scène pour l'instant). Donc à part en cas de graves difficultés, vous serez à trois pour le combat. En attendant les corrections qui tardent, estimez que vous avez 5 niveaux de plus pour estimer un peu votre puissance.)))

« Ils doivent mourir, jusqu’au dernier. Sans quoi à notre retour, ils ne seront pas trois, mais une armée. »

Sur ces mots il brandit son arbalète et tira un carreau sans que je puisse l'arrêter. Le projectile fit un arc de cercle au-dessus de nos têtes et se perdit derrière les ruines, vers le groupe de Garzok. Avant de disparaître de mon chant de vision, la flèche s'illumina, entourée de petites flammes dansantes.

(Il a utilisé la magie ?! Il est mage et il ne nous a rien dit !?)

Mais en voyant que cet acte avait épuisé d'un coup l'Hiniön au point qu'il se mit à genoux et se retint au mur je devinais que ce n'était pas quelque chose dont il avait l'habitude.

(Il a sûrement "pensé" la magie comme je l'ai fait pour mon entraînement.)

Dame Odhaär nous interpella peu après le tir de Lind

"Ils accélèrent !"

(Imbécile ! Ils savent qu'on est là maintenant.)

Glaya récupéra son sac à la hâte et nous dit d'un ton très dur :

"Lindeniel a raison, il faut les empêcher de partir. Nous devons arriver à la porte avant lui."

(Lui ? Elle veut sûrement parler de l'apprenti. Elle doit encore lui en vouloir pour le sort qu'ils lui ont lancé.)

Dame Odhaär fit un bond gracieux et récupéra à son tour son sac.

"Je vous raconterais en route."

Malgré mes arguments le groupe semblait décidé à arrêter les Garzoks. Dans la précipitation je ne pouvais pas prendre le temps d'expliquer plus amplement mon point de vue et je me suis résolu à suivre le mouvement.

"Bon, très bien, si c'est ce que tout le monde juge adéquat, mais s'ils refusent le combat ou qu'ils sont trop faibles pour riposter comptez sur moi pour vous empêcher de les assassiner"

(De toute façon même s'ils nous échappent l'armée de Garzok de l'autre côté a déserté donc pas de risque.)

Je pris mes affaires, rangeant le glaive dans mon sac, et lorsque tout le monde fut prêt nous nous sommes mis à courir à travers les ruines pour rattraper nos adversaires.
Tandis que nous sautions par-dessus des piliers écrasés et esquivions des manifestations magiques, Netare, Kerk et Qualha nous résumaient leurs découvertes :

"Les cercles d'emprisonnement sont des sortes de cage magique bloquant les âmes dans ce monde, empêchant le réveil. On a pu déterminer un moyen de briser ces cercles par quelques rituels."

"J'ai pu briser la prison de Glaya en effaçant les symboles, mais les cercles terminés sont plus compliqués."

"Heureusement, rien d'insurmontable. Avec un peu de temps, je pourrais les briser un à un."

"Ce n'est pas le plus important dans l'histoire finalement. Ils ont commencé par faire un rituel qui affinait la limite entre les deux mondes, ce qui fut la cause des cauchemars généralisés et les mauvaises nuits de nombreux Yuimeniens."

"Il faudra donc qu'on fasse le rituel inverse avec moi d'un coté et Netare de l'autre. On rétablira ainsi la normale..."

(Hmm… pour le rituel ça va, mais pour les cercles d'emprisonnements ça risque d'être long de trouver tous les rêveurs. On va devoir fouiller la zone.)

Notre course nous amena devant le mur effondré qui entourait la ville. Sans m'arrêter dans ma course je fis un bond pour m'agripper dessus et grimper en haut. La force que m'avait laissée l'Esprit de la Dague en partant fut très utile, même si je devais quand même éviter de toucher quelques pierres qui lâchaient de l'électricité.
Je ne fis passer que ma tête pour éviter d'attirer l'attention. A une cinquantaine de mètres devant au Nord se trouvait le groupe ennemi, trottinant vers le portail qui se trouvait à l'ouest, portail qui était maintenant engouffré dans un brouillard épais et sphérique.

(A moins que le passage ne soit le brouillard. Tout est possible ici.)

Ils étaient quatre, aucun ne semblait plus faible que les autres et à cette distance je ne pouvais pas repérer avec certitude lequel était l'apprenti-sorcier. Ils marchaient en groupe et étaient complètement à découvert.
Je me suis lâché pour redescendre expliqué la situation au groupe. L'atterrissage fut moins dur que prévu, la force de l'Esprit de la Dague toujours présente.

"Ils sont au nord, à cinquante mètres à peu près, et ils se dirigent à l'ouest vers le portail. Comme ils sont à découvert et qu'ils ne viennent pas vers nous, je pense qu'il faut les attaquer de front. La distance leur laissera le temps de choisir entre le combat, l'abandon ou la fuite et nous agirons en conséquence. Kerk et Lind vous devriez…"

«Attendez quelques instants que je reprenne mon souffle et je lance deux ou trois sortilèges pour les ralentir et vous aider à les éliminer promptement.»

(C'est vrai qu'il n'est pas rodé à ce genre de course.)

"On n'a pas le temps, il faudra que tu interviennes quand tu te sentiras en forme. Donc, Lindeniel tu devrais te poster à distance et nous soutenir mais si tu prévois autre chose préviens-nous. Glaya et moi nous chargerons de front. Toutes les deux, dis-je en pointant Netare et Dame Odhaär, vous serez derrière nous en soutiens avec vos sorts, sauf si vous vous y connaissez en combat de mêlée."

"Non, nous devons économiser nos forces pour contrer le rituel."

"Et je ne préfère pas lancer de sort ici, je ne me battrais qu'au corps à corps... sauf si je n'ai plus le choix."

"Hmm… ce n'est pas un problème Glaya, tu te défends toujours bien au combat. Netar et Qualha vous serez en soutiens de dernier recours, si nous nous retrouvons vraiment en grande difficulté vous intervenez pour que nous puissions fuir. Gardez ce qu'il faut pour que le rituel puisse être annulé."

Je pris le temps de quelques battements de cœur pour leur laisser assimiler mon plan et pour bien séparer la phrase suivante du reste de mon discours :

"Et je me répète : s'ils se rendent je vous empêcherais de les assassiner, s'ils fuient je vous empêcherais de les abattre, s'ils sont trop faibles pour riposter je vous empêcherais de les achever. Nous devons les vaincre ou les capturer. Je vous dis ça non seulement pour mon honneur de Garzok mais aussi pour que nous puissions obtenir des informations. Tout le monde est d'accord ?"

Je posais mon sac et pris mes deux haches de combats, attendant que tout le monde approuve ou conteste mon plan.

Oulala ! Nos ennemis étaient en train de nous rattraper. Peut-être avaient-ils senti nos fluides ? Enfin cela semblait peu probable, cet univers parallèle était gorgé d'une magie ancienne qui devait sans doute masquer notre présence. D'un autre côté, si ces êtres étaient ici depuis un certain temps déjà, ils seraient en mesure de nous repérer à des kilomètres, faisant le tri entre nos pouvoirs et ceux émanant de ce monde. Dans tous les cas, après toutes les pertes qui avaient disséminé notre groupe, nous revoilà un peu plus nombreux avec l'arrivée de l'istari et de la liseuse de rêves. Enfin, je ne voyais pas dans quelle mesure elles pourraient nous aider, leur compétence devait sans doute dépasser les miennes de beaucoup mais ce n'étaient pas des guerrières... Oui, mais d'un autre côté je n'avais rien d'un aventurier non plus, je n'étais qu'ici pour tenter de venger mes parents de ce frère indigne qui avait caressé les arts obscurs pour devenir l'être abject qu'il était aujourd'hui. Je ne pouvais le laisser embrasser cette voie et puis un autre facteur était apparu lors de ce voyage. Ce frère emporté par les eaux, je devais le retrouver avant qu'une personne mal intentionnée lui mette la main dessus.

(J'ai tant de choses à faire et je suis sur le point de passer une nouvelle fois l'arme à gauche !)

Bon ! Après le tir pour le moins raté de Lindeniel, évidemment nos adversaires nous avaient repérés et se dirigeaient à présent vers la porte des rêves pour fuir cette réalité alternée. Il ne manquait plus que ça ! Il ne fallait pas qu'ils partent, ils seraient capables de nous enfermer ici à tout jamais avec l'un de leur rituel mystérieux ! Non non non !

(Allez on se dépêche !)

Récupérant nos affaires à une vitesse qui aurait pu faire frémir une tigresse protégeant ses enfants, nous partîmes tout de suite après en direction de la porte pour tenter de les empêcher de nous fuir une nouvelle fois. Nous nous mîmes à courir dans les rues de cette sombre ville où des cultes malveillants avaient été réveillés. Je ne me reconnus pas dans cette course effrénée, dans cette enjambée funeste qui, si nous la perdions, nous emprisonnerait dans ce lieu maudit. Nous n'avions pas le choix, nous devions la remporter, quitte à mourir en face d'eux par la suite ! Le cœur battant, les cheveux au vent, je suivais le reste de la troupe, expliquant aux autres comment j'avais réussi à effacer les glyphes maléfiques du sorcier. Malheureusement pour moi, ces paroles signèrent mon arrêt de mort. Un point de côté douloureux fit son apparition me ralentissant terriblement alors que les autres s'enfuyaient à toute allure. Néanmoins, nous atteignîmes rapidement la butte où Lindeniel avait élu son poste de garde. La fatigue m'emportait, je devais récupérais quelques instants, j'étais épuisé. Pendant ce temps, Krochar dirigeait les opérations avec un calme désarmant.
«Attendez quelques instants que je reprenne mon souffle et je lance deux ou trois sortilèges pour les ralentir et vous aider à les éliminer promptement.»

Pendant ce temps Netare et Odhaär attendraient pour économiser leurs pouvoirs afin d'accomplir le rituel inverse. Krochar et Glaya seraient au premier plan pour donner des gros coups sur les Garzoks. Lindeniel lui serait plus loin pour lancer des carreaux sur les ennemis et moi hé bien comme d'habitude je ferais ce que je pouvais pour les aider avec ma magie. Donc, pour ralentir nos ennemis, je n'avais d'autre choix que de lancer mon sortilège d'engourdissement. J'espérais que cela soit suffisant et dans le cas contraire je lancerai une sphère d'eau de faible intensité pour nous sortir de là !

(Allez ça devrait bien se passer ! Au pire j'ai toujours mon fidèle bâton...)

Pour répondre à la question de Krochar je fis un maigre sourire au vu de la situation... D'accord pourquoi ? Pour mourir ? Je ne pouvais l'être assurément, mais dans un sens ces créatures néfastes ne nous laissaient pas le choix... Je posais mon sac sur le sol, en respirant lentement pour faire passer cet horrible point de côté. Récupérant mon bâton que j'avais placé sur mon dos, je me préparais pour jeter mes sorts d'engourdissement.
«Dites-moi quand vous voulez que j'en ralentisse deux et j'essaie de m'occuper de leur compte !»

Le tir de l’elfe pur fut un échec cuisant. Mais bien sûr, inutile de préciser que ce n’était pas dû à sa magnificence, à sa perfection, ou toute chose inhérente à son être. Le cataclysme qu’il avait voulu déclencher s’était finalement changé en une fusée d’alarme concernant leur présence. La première chose qu’il fut amère de constater fut l’incapacité du peuple nain à construire du matériel de qualité. Son arbalète était loin d’être assez puissante pour atteindre une telle distance. Et donc, elle n’était pas digne de lui. Il la regarda d’un mauvais œil, écœuré d’avoir à la garder faute de mieux. Ainsi, le carreau envoyé n’atteint même pas la moitié du trajet…

Ensuite, seconde observation concernant son échec : la fiabilité de la magie. Ce monde avait beau en être imprégné, cela rejoignait clairement ce qu’il pensait déjà sur celle-ci : elle était imprévisible et incontrôlable. Traitresse, dévastatrice en gros, mais sans aucune finesse ni fidélité. Ici était un exemple flagrant de trahison arcanique : le torrent de flammes et de pierres qu’il avait souhaité se ne manifesta que sous la forme de lumineuses flammèches qui n’inquiétèrent pas les corps fuyants des orques lâches et poisseux. Et en plus de l’inutilité de sa manœuvre, il se sentit complètement abattu par l’utilisation de cette atrocité, cette magie dont tous faisaient l’éloge, sauf lui, désormais.

Il dut courber l’échine et se tenir sur un genou pour ne pas défaillir sous l’effort produit. Quelle infamie… Rien ne valait les attaques de contact, où il ne pouvait compter que sur lui seul pour tuer sanguinairement un adversaire visé.

Mais l’heure n’était pas à l’accablement. La Dame des Rêves annonça l’accélération du groupe de garzoks. Ils fuyaient, ces pleutres. Et Lindeniel, tout épuisé qu’il était, ne comptait pas se laisser faire. Glaya marqua son accord aux paroles de l’elfe : il ne fallait pas leur laisser la moindre chance de s’en sortir. Le groupe s mit donc en mouvement, sous l’initiative de l’elfe blanc noble, chef tout désigné de ce groupe d’aventuriers décérébrés.

En chemin, alors qu’ils accéléraient tous le pas pour rattraper les fuyards, passant par les ruelles de la ville en galopant comme un troupeau de bœufs, Dame Odhaär expliqua ses conclusions. Elle évoqua les cercles d’emprisonnement, et les moyens de briser ceux-ci, ainsi qu’un rituel inverse à celui qui avait été prononcé.

Arrivés à l’enceinte, Krochar grimpa sur les ruines du mur et précisa la position de leurs ennemis, avant de ridiculement proposer une stratégie d’attaque digne d’un orque sans matière grise. Elle ne valait donc pas grand-chose, en ce qui concernait le rôle de l’elfe. Il était solitaire, et c’est en solitaire qu’il se battrait, révélant ses capacités personnelles encore non-révélées… Il jeta un regard hautain à l’orque en haussant les épaules. Il ne souhaitait avoir aucune pitié face à ces ennemis. Pour les renseigner, il ne fallait qu’un survivant. Il n’y aurait donc qu’un seul orque sur quatre qui sortirait vif de cette bataille. Et pas en bonne santé, ni pour longtemps. Il ne serait plus d’aucune utilité, une fois les informations données…

« J’agirai comme bon me semble, je n’ai aucun compte à vous rendre. »

Il se fichait de savoir si l’orque et les autres l’avaient entendu. Sa stratégie allait se jouer sur la discrétion. Entre l’assaut barbare de l’orque, la course guerrière de Glaya, le trottinement maladroit de Kerkan et le suivi rapide des deux non-combattantes, il avait toutes les chances de passer inaperçu. Sa grâce et sa souplesse elfiques l’y aideraient. Et comme si ça ne suffisait pas, il avait également sur lui tout ce matériel qui le rendait presque invisible aux yeux des autres : cette cape de discrétion, cette capuche masquant les traits. Pour cette attaque, inutile de se servir d’une arme lourde et puissante, ni même à distance. Il rangea à sa ceinture l’imposante hache qu’il tenait, et sortit de son sac l’une de ses trois lames fines. Elle serait parfaite, lorsqu’il déciderait de trancher par derrière la jugulaire d’un ennemi inconscient de sa présence.

Il courut donc un peu à l’écart du reste de la troupe, passant de cachettes éventuelles en cachettes éventuelles, afin de se rapprocher au plus près du combat qui allait débuter, sans se faire repérer, sous le couvert de la course d’attaque de ses compagnons. Observer serait sa première action… Ensuite, il rentrerait dans le combat de la manière la plus adaptée…

Netare et Qualha restent en retrait dans l'élaboration du plan, écoutant vaguement pendant qu'elles remettent leurs idées en place. Glaya par contre est très attentive et acquiesce lorsque Krochar demande à garder les prisonniers en vie s'ils se rendent.

"On a assez eu de morts dans l'histoire. Si on peut faire sans, tant mieux."

A la réflexion de Lindeniel, elle lui jette un regard noir. Puis d'un air résigné, elle lui adresse quelques mots.

"Peu importe qui dirige l'opération. Ce qui compte, c'est qu'on agisse de concert pour pas perdre l'avantage..."

Puis elle se redresse, prête à partir.

"Ne trainons pas."

Vous partez vers le nord-ouest en de grandes foulées chaloupées pour rejoindre l'ennemi le plus discrétement possible. Vous arrivez perpendiculairement à une sorte de gorge peu profonde (environ 1m/1m50) creusée dans la terre couverte de plusieurs arches de roche.



Sur la route, Qualha s'approche de Kerkan pour lui souffler quelques conseils.

"J'ai pu sentir dans les environs que la magie d'eau et de glace sont très puissantes ici à cause des fluides ambiants. Les fluides d'air sont aussi assez présent. C'est une bonne chose pour vous vu votre magie, mais il faut être prudent car les effets peuvent devenir démesurés."


Voilà un petit plan de la situation :

(((J'ai utilisé les couleurs classiques des persos, normalement, vous devriez vous y retrouver. Les trois guerriers garzoks sont le rouge foncé et le shaman est bleu-gris. Ils sont en train de trotter dans la gorge qui descend en direction de la porte. Ils ne vous ont pas encore vu.

On rentre en situation de combat, donc vous avez droit à une action de combat (sort, attaque...) et une action mineure (prendre quelque chose dans la sac, se déplacer...) Vous pouvez zapper votre action de combat pour faire un seconde action mineure (pour se déplacer beaucoup dans le tour par exemple). Si vous avez une question, n'hésitez pas )))

Bon... Comme à son habitude Lindeniel ne semblait pas emballé par le plan de Krochar, mais nous devrons faire avec que ça lui plaise ou non. Nous n'avions que peu de temps à consacrer à cette stratégie, dans quelques instants nos adversaires arriveraient à la porte des rêves afin de s'enfuir et d'appeler des renforts pour nous anéantir ou nous empêcher de rentrer dans le monde réel. Vu comme ça, nous ne pouvions pas les laisser faire, il fallait les annihiler avant qu'ils n'aient pu rejoindre l'entrée. Une course contre la montre était sur le point de commencer tout comme le combat contre le puissant sorcier des glaces que j'attendais depuis le début de notre périple ! Je comptais bien lui faire regretter de s'en être pris à nous à plusieurs reprises.

Suivant les conseils de Glaya qui désirait avancer, nous poursuivîmes notre chemin pendant que Lindeniel s'écarta pour aller se poser à une endroit où il pourrait nous aider... ou pas. Prenant la route vers le Nord-Ouest, nous avancions discrètement afin de ne pas nous faire repérer par nos ennemis et les prendre par surprise. Nous allions devoir nous battre à armes égales alors autant gagner un certain avantage contre eux ! Durant le chemin l'istari avança vers moi pour m'expliquer que les fluides d'eau et de glace étaient renforcés dans cette région ce qui serait pour moi une aide précieuse renforçant ma magie. Néanmoins, j'allais devoir faire preuve d'une certaine prudence pour ne pas que mes sorts deviennent incontrôlables comme ce qui était arrivé dans le temple dans le monde des rêves avec le sorcier. Non, j'allais devoir faire très attention à ma concentration et ne pas perdre mon sang-froid. Mais, le pire n'était pas là ! Le sorcier garzok possédait lui aussi la magie de glace et pourrait la renforcer avec les fluides environnants. Une certaine frayeur m'envahit, à quel point serait-il capable de contrer mes sorts ? Était-il aussi puissant que je le pensais ou alors maîtrisait-il juste un grand nombre d'enchantements différents qu'il ne contrôlait pas tant que ça ? Pour couronner le tout était-il au courant que sa magie serait renforcée en ce lieu ? De nouvelles questions qui restaient sans réponse bien que je me doutais qu'il ignorait totalement l'ampleur que pourrait prendre ses pouvoirs. En effet, c'était l'istari, elle-même, habitante de ce monde qui m'en avait parlé, le garzok lui ne pouvait pas s'en douter !
«Merci de ce renseignement, j'espère que notre adversaire magicien ne connait pas l'étendue de ces dons en ce lieu... Sinon, nous allons avoir quelques problèmes.»

Peu de temps après nous finîmes par arriver devant une espèce de grotte ouverte sur le dessus. La roche venait la couvrir par endroit avec des arches. Cette construction naturelle aurait pu être créée par un architecte digne de ce nom, malheureusement, elle n'avait pas l'air d'être très haute et l'avantage qu'elle aurait pu nous conférer pourrait se retourner contre nous. Néanmoins, nous pourrions tirer avantage de cette situation étant donné que nos adversaires passeront obligatoirement par dessous.

(Autant leur tendre une embuscade en ce lieu !)

«Peut-être que l'on pourrait les encercler pour les empêcher de s'enfuir et les obliger à se rendre rapidement ? Bien que je doute qu'ils acceptent... Bon je me déplace vers une des arches, faites-moi signe dès que vous voulez que je les ralentisse.» chuchotai-je aux autres membres du groupe. Je m'avançai prudemment vers une des roches formant le couvert de la gorge, je tentai d'être le plus discret possible pour ne pas me faire repérer bêtement...

«Dites-moi quand vous voulez que j'en ralentisse deux et j'essaie de m'occuper de leur compte !»

"On a assez eu de morts dans l'histoire. Si on peut faire sans, tant mieux."

« J’agirai comme bon me semble, je n’ai aucun compte à vous rendre. »

Même si je m'y attendais j'aurais aimé que Lind dise au moins ce qu'il comptait faire.

(Ce doit être le type le plus ouvertement égoïste qui existe.)

Glaya était clairement énervée par l'attitude de l'Hinïon mais n'alla pas plus loin que le réprimander :

"Peu importe qui dirige l'opération. Ce qui compte, c'est qu'on agisse de concert pour pas perdre l'avantage..."

Sur ces mots elle se leva et nous invita à la suivre.

"Ne trainons pas."

Pendant que nous nous déplacions silencieusement vers un rocher qui nous cacherait aux yeux des guerriers, Lind partit de son coté pour mettre son propre plan à exécution.

(Espérons qu'il agira au moins de concert avec nous.)

Lorsque nous fûmes suffisamment proches je pus voir que le chemin emprunté par le groupe de Garzoks passait dans une gorge qui était moins profonde que je ne suis grand. Elle était traversée par des grandes arches qui s'étendaient comme des ponts entre les deux cotés du tunnel ouvert.
Glaya et moi furent en position pour charger dès que nos ennemis passeront devant nous mais Kerkan eu une idée :

«Peut-être que l'on pourrait les encercler pour les empêcher de s'enfuir et les obliger à se rendre rapidement ? Bien que je doute qu'ils acceptent... Bon je me déplace vers une des arches, faites-moi signe dès que vous voulez que je les ralentisse.»

(Bonne idée, s'il lance son sort avant que l'on attaque l'effet de surprise sera total et leur réaction encore moins efficace. Et il sera plus a l'abri de la mêlée.)

Kerk se mis en position sur une arche et je pouvais voir Netare et Qualha qui restaient légèrement derrière nous. Tout le monde était en position sauf Lindeniel mais s'il n'avait pas de compte à me rendre, je n'en avais pas plus à lui rendre.
J'attendis que Kerkan me regarda pour lever lentement mon bras, signe qu'il devra lancer son sort lorsque je le baisserai. Je ne dus pas attendre longtemps et dès que le premier Garzok se trouva pile en face de notre cachette je baissais violemment mon bras accompagné d'un mouvement de tête adressé à Kerkan.
Je le vis incanter sa magie tandis que je me relevais et m'élançais vers le sorcier, haches en mains et cordes vocales en action :

"Thimoros gtoqy tèl tronk !"
((("Thimoros guide (ou commande) mes haches !")))

(Si je pouvais utiliser l'effet de surprise pour assommer le sorcier à coup d'épaule, ce combat pourrais être bien plus simple et rapide.)

Ma cible en tête et dans ma ligne de mire je chargeais le mage de glace en espérant qu'il ait plus de cervelle que de muscles.

Lindeniel ne fit aucunement attention aux vains babillages proférés à son égard. Il était trop fier, et à raison, pour écouter les conseils de moins-que-riens qui ne savaient même pas se gérer eux-mêmes correctement sans qu’il leur arrive mille et une catastrophes indicibles. Bien vite, l’elfe en tête et en retrait en même temps, le petit groupe arriva à portée des quatre orques. Kerkan l’enchanteur se fit tout petit, et préféra adopter une tactique défensive face à ces ennemis. Krochar, contrairement au pleutre humain, se jeta corps et âme, et sans grande réflexion, dans le combat qui s’annonçait. Sa bruyante charge était exactement ce que l’elfe pur attendait de lui. Alors que le guerrier fonçait vers ses semblables, Lindeniel fit un geste à Kerkan pour qu’il fasse déferler sa magie pour détourner l’attention de ces quatre adversaires ridicules.

De son côté, il allait agir férocement, dans le dos, sans la moindre lâcheté, mais avec la plus experte et mortelle des précisions. Sous le couvert de la charge de Krochar, il se faufila donc dans le dos du plus éloigné des guerriers orques, armé d’une de ses trois lames fines. Ça allait être une attaque traître, une attaque sournoise qui pétrifierait l’adversaire et le tuerait aussitôt.

Dissimulé dans les ombres de sa cape, il avança vers sa cible, et entreprit de lui passer le coutelas sous la gorge pour l’y enfoncer profondément, et tant pis si la lame cassait à l’intérieur de ce corps puant : la jugulaire serait tranchée net, et sa vie s’écoulerait tout aussi vite que son sang impur…

Détection ennemi pour voir Kerkan sur l'arche : 4 échecs
Détection ennemi pour voir Lindeniel arriver par derrière : 4 échecs
Sort kerkan : sort d'eau pour ralentir : belle réussite, manifestation spéciale
Charge Krochar : réussite
Attaque traître Lindeniel : réussite
Sort Shaman : Sort démesurée -critique
Attaque aventurier : réussite
Attaque soldat : échec critique


Le lancement de l'attaque amène un certain flou dans la scène qui rend celle-ci difficile à appréhender pour les 2 observatrices qui restent à l'écart. Alors que Kerkan essaye de les ralentir avec un sort, l'enchanteur sent ses fluides s'agiter par eux même et se déchainer. Un grondement sourd retentit tandis que le dessus de l'arche de Kerkan éclate en morceau pour laisser déferler des trombes d'eau. La tenue structurelle de l'arche n'est en rien compromise, mais une source d'eau subite vient envahir la gorge avec une vitesse surprenante. Surpris par l'attaque, les ennemis n'ont pas le temps de réagir et les deux guerriers du groupe peuvent fondre sur leurs proies.

Krochar descend la gorge en chargeant bestialement pour atteindre le shaman. Malheureusement, un garzok était plus proche et celui-ci s'interpose, prenant le choc. Malgré son bouclier, l'assaut barbare fut sanglant. Les haches de Krochar tranchèrent dans le tas et l'une d'elle fend l'épaule du bras défenseur, brisant l'articulation avec brutalité pour pénétrer les chairs jusqu'aux poumons. Pantelant et tenant avec peine son bouclier, l'ennemi a le réflexe de tenir sa lame face à lui et l'élan de Krochar l'envoit s'égratiner dessus (-3 PVs). Une fois la surprise passée, le serviteur d'Oaxaca en profite pour contre-attaquer à grand-peine. Son glaive parvient à lacérer la jambe de Krochar (-7 PVs), mais celui-ci profite de la position pour pousser son ennemi du revers de son bras et le griffer sur une partie du visage avec ses protections garnies de pointes tranchantes. Le pauvre garzok a tellement dégusté en quelques instants que le fait qu'il tienne encore debout tient du miracle.

De son coté, Lindeniel agit en toute perfection, mais un obstacle vient gêner sa lame. La crevice du bourrin qu'il veut égorger remonte plus haut qu'il ne pensait et son coup rate ainsi la carotide, infligeant tout de même un beau tranchant dans le coté du cou et le trapèze de l'ennemi de l'hinion. Celui-ci, ébahit, perdu entre l'attaque dans le dos et le flot d'eau arrivant d'en face qu'il a du mal à réagir. Son armure massive doit jouer aussi dans l'affaire et il a du mal à se retourner, si bien qu'il n'attaque pas tout de suite.

Le Shaman, prenant conscience de toute la situation, se met à crier des ordres au dernier garzok puis incante. La poussière autour de Glaya, qui court pour aller à la rencontre de l'ennemi, se soulève du sol et l'entoure. Tout à coup, une vague d'énergie sombre s'échappe des mains du sorcier pour racler le sol, rejoindre les eaux envahissantes de Kerkan et se projeter sur la paladine pour finir. La poussière, la terre et l'eau se mélangent rapidement pour former une boue malsaine qui vient se coller à votre amie pour en faire une véritable statue de glaise, prise dans un piège. Seule sa tête est épargner. Le shaman se tourne alors vers Krochar pour lui adresser quelques mots. (((Mp à Krochar pour toutes les paroles du shaman qui sont en langage garzok)))

Par contre, le dernier Garzok suit les ordres de son chef d'une bien étrange manière. Prenant pour cible Kerkan au sommet de son arche, il va pour prendre la javeline dans son dos et embarque par erreur le fourreau de celle-ci. Le fourreau atterrit aux pieds de Kerkan tandis le projectile part au dessus de sa tête pour rejoindre le sol bien plus loin. Mais ce qui est surprenant, c'est qu'une fois touchant le sol, il disparait pour réapparaitre dans son fourreau.

L'eau commence à remplir la gorge et tous les combattants dedans se retrouvent bientôt avec une eau boueuse à mi mollet. Le jet d'eau semble se calmer quelque peu, mais le mal est fait et le terrain est plus difficile pour les déplacements. (petit malus à l'init et aux esquives)

Je n'étais pas sûr que le sort de Kerk eu l'effet voulu car le bruit de cascade qui venait de ma droite ne me disait rien qui vaille. Mais ma charge était bien trop importante pour que je ne me laisse distraire par la magie. Si je réussissais, ce combat pourrait être terminé par l'abandon des soldats sans leur chef.
Malheureusement l'effet de surprise ne fut pas suffisant car un des guerriers se trouvait entre moi et ma cible. Il eut le temps de s'interposer avec son bouclier pour prendre mon assaut.

(Milparda ! Je n'ai pas le choix, je dois changer de cible.)

Le shaman ne perdis pas de temps pour agir lui non plus : Dès qu'il comprit ce qu'il se passait il ordonna à un de ses hommes de se charger de Kerkan. Puis il lança un de ses propres sorts dans ma direction, un sortilège qui manqua de peu de me toucher les jambes avec son énergie noire qui ne fit que ramasser un peu d'eau qui s'écoulait dans la gorge.

(J'ai eu chaud.)

La force de mon élan fut suffisante pour que le premier coup donné déséquilibre le Garzok au bouclier l'espace d'un instant et lui fasse baisser sa rondache. A l'instant ou il reprenait une position moins désavantageuse ma seconde hache s'abattit sur son épaule, s'enfonçant profondément dans les os et la chair. Mais lorsque mon coup fit mouche le sien aussi et je sentis une douleur soudaine au niveau de mes cotes quand son épée rencontra ma peau.

(Ma charge était trop violente !
Il attaque à la jambe !)

Mes mouvements ne suivirent pas mon instinct et mon opposant eu le temps d'ouvrir ma jambe par un large mouvement de sa lame. La souffrance empira et fut quasiment brûlante. La colère survint après la douleur et mes réflexes frappèrent l'ennemi d'un revers du bras. Son visage fut amoché par les piques acérées qui se trouvaient sur mon brassard et il fit un pas en arrière sous le choc. Sa tête et son torse semblaient sortir d'une salle de torture mais ce guerrier tenait bon, titubant légèrement sous la douleur dans la boue qui se formait sous nos pieds.

(La boue ?)

Je donna un rapide coup d'œil pour comprendre la situation et je vis que l'arche sur laquelle se trouvait Kerk était devenue une véritable fontaine, déversant de l'eau comme un courant dans la gorge qui devenait boueuse. Mes mouvements étaient bien ralentis par cette mélasse mais la fureur du combat avait pris toute mon attention.

"Frakuk ! Zurki !"

En me tournant j'ai pu apercevoir brièvement Kerk et Lind aux prises avec un adversaire chacun. L'absence de Qualha ou de Netare me fit penser que la situation n'avait pas tourné au vinaigre.
Je pus voir aussi que le sortilège noir lancé par le shaman ne m'avait évité exprès car il était destiné à Glaya : La pauvre se trouvait prisonnière d'une sorte de couverture de glaise qui collait à tout son corps sauf la tête.

(Milparda ! Pas le temps d'aller l'aider.)

Mais le sorcier, voyant à quel type d'adversaires il avait à faire, me fit une proposition plutôt inorthodoxe vu la situation :

"Garzok, tu n'as pas à te plier aux ordres et aux désirs de ces blanc-becs. Rejoins ton peuple, rejoins ta race, rejoins-nous. Je suis sérieux, cette offre peut t'apporter bien plus que ce qu'ils te promettent."

Je ne sais pas si c'est l'influence encore faible de l'Esprit de la Dague ou un effet des effluves magiques de ce lieu mais je voulais accepter son offre. J'étais las de ne plus côtoyer les miens depuis tant d'année ; las de ne voir à travers les yeux des gens que de la peur ou de la haine ; las de devoir combattre des guerriers qui partageaient le même sens de l'honneur que moi et de devoir le faire au coté d'assassins qui n'ont que l'envie de victoire ; las de ne pas avoir eu de diminutif malgré mes efforts pour en trouver à mes compagnons. Même cette simple marque de politesse semblait totalement abstraite aux autres peuples.
Mais malgré tout cela "traître" n'était pas un titre que je voulais associé au nom des Brrati, même dans l'esprit d'un Hiniön ou d'une race onirique. Ma volonté de ne pas céder à la tentation dut se lire sur mon visage car le soldat qui me faisait face reprit le combat.