L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 19:31 
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Dôraliës >>

(achat up sur la fiche)

Le marchand est surpris par ta question, visiblement peu habitué à ce qu’on l’interroge sur l’entretien de sa marchandise. Se passant une main derrière le crâne pour se gratter l’arrière de la tête, il te répond tout de même tant bien que mal.

« Ben, c’t’à dire que… Faudra les aiguiser une fois qu’elles couperont plus. Et pis ben dans quelques années, normalement, faudra p’t’être changer le cuir, mais les aventuriers d’vot’ genre les gardent jamais si longtemps… »

Soit parce qu’ils meurent avant, soit parce qu’ils aiment le changement, aurait-il pu dire pour conclure, malgré qu’il se taise avec un sourire gêné, te donnant un indice sur la manière dont il a récupéré ces objets, par revente ou par pillage sur corps morts et pourrissants, très certainement…


Antariasi et Angharad >>

(Angharad, achats up sur la fiche)

Le recruteur Kendran ne peut s’empêcher de reluquer soupçonneusement l’humain à l’apparence pour le moins effrayante et particulière. Il dénote quelque peu avec la majesté lumineuse du vaisseau dans lequel il désire s’engager, même si au final, l’habit ne fait pas le moine… enfin… le fanatique, dans son cas. Il semble croire les paroles du serviteur des dieux sombres, et finit par conclure l’entretient par une note plutôt positive.

« C’est le temple kendran qui vous emploie, donc. Bien, je ne me vois pas refuser à un émissaire d’un culte de Kendra Kâr, si sombre soit-il, une place à bord de l’Aigle des Océans. Pour vos bestioles, tâchez de les tenir si vous ne voulez pas finir au fer pour trouble du voyage. Mis à part ça, tout est en règle, citoyen. Signez ici en bas de page et vous pourrez faire partie du voyage ! »

Sur ces paroles, l’officier kendran se tourne vers la demoiselle qui se fait discrète près du petit pavillon de recrutement.

« Holà demoiselle, c’est pour vous engager ? Dépêchez-vous, le départ est sans doute imminent. Allons, citez moi vos nom, prénom, âge, état civil et qualités inhérentes à une telle chasse au trésor. »

Visiblement, le soldat a passé plusieurs heures devant son miroir pour que son discours soit rigide et stagnant au possible…


Anarazel >>

[Jet de marchandage : échec critique (vraiment pas de bol, un joli ‘1’)]

Le marchand te regarde, toujours aussi visiblement effrayé par ton apparence étrange. Cependant, lorsque tu tentes d’abaisser le prix des brassards, il croise les bras et fronce les sourcils en remuant sa petite moustache.

« Quoi quoi quoi ? Je vous ai dit 70 yus il me semble… Et si vous n’êtes pas content, je vous les fais à 80 ! Allez, payez ou partez ! Vous n’êtes pas le seul à devoir faire des affaires, j’ai une femme, un chien, une chèvre et dix gosses à nourrir moi ! »

(Brassards entrelacés (endurance +4, esquive CAC +10) : 70yus)



Silmeï >>

[Jet de persuasion : réussite]

Le vieux marchand semble surpris de voir que tu t’intéresse à tout ce qu’il propose. Visiblement séduit par ta démarche, il t’annonce d’une voix de miel le prix de toutes ces denrées, dûment abaissé généreusement par le commerçant :

« Hé bien, petite chose, vous avez les yeux plus grands que toi, on dirait. Mais comme vous êtes plutôt sympathique, je vous fais un vrai prix d’ami : 420yus, pas un de plus ! »

Ce qui fait un rabais de 100yus par rapport au prix originel, ce qui n’est pas négligeable en soi… Il s’apprête à tout te donner, attendant tout de même ton moyen de paiement… Il voit mal comment tu pourrais trimballer tant d’argent sur toi…


(fluides 1/16 et 1/8, parchos : doux froid, nuage glaçant, miroir des glaces, froid perçant, orbe glacée, froid perforant. Bague d’Helcea (magie +4, endurance +5 contre le feu). Bague de Froid (insensibilité aux changements de température, +2PM glace, faible lumière bleutée)  420 yus (520réels))


Rosie >>

L’homme paré de vert sombre écoute tes paroles en souriant énigmatiquement. Une fois celles-ci terminées il te tend à ton tour sa main tout en te répondant.

« Allez, ça marche pour l’engagement. Ils verront bien à bord pour ce qui concerne ta loyauté. Le blanc de cette ville est aussi sale que l’honneur de ses habitants. Sers-moi la main, et tu seras au service de l’Echangeur ! »


Erfandir >>

(Achat up sur la fiche… enfin, après que j’ai posté XD)

Le marchand regarde ton argent avec une moue dubitative. Visiblement, il n’y a pas là le compte qu’il aurait demandé, mais le vieux commerçant semble vouloir te faire une fleur.

« Hum… Je me vois mal prendre tout l’argent d’un petit gars comme toi. Écoute, je te la fais pour 60yus, mais en plus j’aimerais que tu pries Gaïa pour mon salut chaque matin qui viendra. Mon nom est Vildofern, et tu devras prier la Déesse Lumineuse en mon nom. Pour être certain que tu n’oublies pas, je vais enchanter cette crosse. Si jamais tu manques à ton devoir, elle deviendra maudite ! Te voilà prévenu… »

Il te fourre la crosse dans les mains et prend 60yus parmi ton argent, suite à quoi il semble incanter de sombres paroles dans une langue inconnue. Une volute de fumée noire vient pénétrer la crosse, signe de sa malédiction latente…

(Crosse de Lumière (Magie +4, force +2, PM lumière +1) !maudite ! : 60 yus


Madoka et Draast >>

Le capitaine pirate s’interrompt soudainement dans son rire. La mine qu’il arbore tout d’un coup, sans que vous puissiez en apercevoir la raison, est sombre et sérieuse. Il met une main sur son oreille comme s’il avait un écouteur dedans (si ça avait existé XD) et reste silencieux un instant, la mine inquiète. Il hoche quelques fois de la tête comme s’il était en conversation téléphonique (si ça avait existé XD ) avant de se lever brusquement, se tournant vers vous.

« Bon sang de bois, va y avoir un sacré bazar ici ! Les inscriptions sont clôturées, le départ va bientôt être donné. Restez ici et protégez le navire des crétins qui pourraient s’approcher, j’vais donner mes ordres. Soyez prêts à embarquer, moussaillons ! »

Et il s’en va sans un mot de plus sur le pont de son bateau, emportant avec lui son coffret de rubis… Visiblement, il ne va pas tarder à y avoir de l’action… reste à savoir comment il a été prévenu…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 19:50 
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Inscription: Ven 24 Avr 2009 21:44
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Je remercie l'officier de me prendre à son bord et signe le papier après l'avoir lu attentivement. Le corbeau se penche aussi sur le document et semble le lire bien que n'étant pas doué de parole, on ne sait pas ce qu'il peut bien faire ou penser. Je suis tout excité et comme le départ s'annonce imminent, j'encourage l'oiseau à s'envoler afin de courir le plus rapidement possible vers un marchand intéressant.

Je reviens dés que la sonnerie retentira mon... Capitaine? Commandant?

Je n'attends pas vraiment sa réponse et sors avec précipitation, saluant la jeune femme au passage d'un signe de tête. Une fois revenu dans la foule, je bouscule les gens sans faire attention à leur réaction et je trouve enfin ce que je cherche: un marchant sombre, tout de noir vêtu en fait et dont les marchandises étaient surement dans les caisses fermées derrière lui. Je m'arrête devant lui et lui murmure assez haut pour qu'il entende pendant que le corbeau se pose sur son étal.

Bonjour mon brave. Vous auriez quelques objets ou sorts utiles à un serviteur des dieux noirs?

La seule chose sur son comptoir est un parchemin scellé avec un ruban noir sur lequel est écrit quelque chose en rune. Je sais les lire mais lentement et je manque de pratique depuis mon emprisonnement. De plus, malgré mon apparence, il reste suspicieux et prudent ce que je comprends parfaitement et retourne le parchemin afin que je ne puisse pas lire les inscriptions sur le ruban. J'attends donc sa réponse avec impatience, conscient que je n'ai pas la journée devant moi.

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 20:25 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:23
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Localisation: Quête 19
Le sombre postulant se présenta rapidement au capitaine, un adepte des Dieux noirs envoyés par le temple de la ville blanche, funèbre croyance qui me faisait froid dans le dos. Mais j’étais bien placée pour savoir qu’il ne fallait pas s’arrêter aux apparences et aux rumeurs qui circulaient. Ces dernières pouvaient être destructrices pour la personne même et je tentais de réfréner au mieux ma réaction de dégoût. L’officier l’accepta à bord de son bâtiment et lui tendit de quoi signer son engagement avant de m’interpeller. Je répondis d’un signe de tête affirmatif à sa première question avant de répondre machinalement à la salutation du jeune homme ne faisant pas vraiment attention à lui. J’aurais bien le temps lors du voyage d’apprendre à le connaître si j’étais également accepter. Je me concentrais donc afin de me présenter au mieux, nerveuse face à cet homme qui restait de marbre en débitant son texte comme une litanie mainte fois répétée.
« Bonjour, je m’appelle Angharad Larmanya et j’ai vingt-et-un ans. Je suis une aéromancienne qui va là où le vent la porte, à la recherche d’aventures enrichissantes. »
(Enfin, c’est ce que j’aimerai être.)
pensai-je intérieurement.
« Et je me propose de mettre mes talents à votre disposition messire. »

Je me sentais mal à l’aise à devoir parler de moi ainsi, de me mettre en avant pour tenter de le convaincre. D’ailleurs, la brièveté de ma présentation soulignait cette réticence naturelle chez moi, réserve que j’essayais de combattre.

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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Angharad Larmanya, Humaine, Magicienne Niv.9


Dernière édition par Angharad le Dim 3 Mai 2009 22:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 20:44 
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Inscription: Mer 26 Nov 2008 21:22
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Localisation: Kendra Kâr
Quelque chose faisait plaisir à Anarazel dans l'attitude du marchand, une touche que personne d'autre au monde n'aurait pu reconnaître, et que lui ne savait déchiffrer. Était-ce son refus, ou ses regards effrayés soudains changés?

Le sang-mêlé ne put retenir un hoquet de rire étouffé. Il était impressionnant de voir ô combien une simple tentative de négociation transformait la peur en courage, la crainte en respect combatif.

D'un geste volontairement lent, à l'arrogance voulue agaçante, il sortit des replis sombres de sa tunique une bourse de cuir usé; et s'y trouvait toute sa fortune d'errant nouvellement libéré de sa captivité d'un siècle et demi - soit quelques pièces brillantes dont la majorité n'était que fruit de vols et de trouvailles soudaines.

Des trouvailles, il en avait faites, pourtant : l'une s'appelait le meurtre, l'autre la peur. La peur du meurtre, pour la mort de ses craintes...

Et il n'était là que pour ces deux nouveautés, que pour tuer ses méconnaissances et sa vie au service de sa Sombre Déesse.
Et la peur était l'un de ses moteurs, il aimait la ressentir, étrangement, l'esprit pervertit par une folie débordante de logique, mais d'une raison cataclysmique.

La tempête qu'il se voulait représenter ne survivrait jamais à un quelconque calme. Jamais non plus à la docilité, quoiqu'il pouvait s'y sacrifier par nécessité...

Il sortit les quelques pièces dues, vidant plus que de moitié sa bourse noirâtre. Puis il s'en fut sans un regard en arrière, deux nouveaux brassards aux avant-bras.

*


Je reparti vers le galion de Tulorim, vers ma nouvelle demeure de caprices et de dangers.

Quel plaisir pouvais-je trouver à la navigation sur les mers?

Sans doute un nouveau désert. L'eau était semblable au sable, elle érodait et conservait, elle tuait de soif et de faim, de son soleil et de ses tempêtes.
L'océan n'était qu'un désert où les scorpions devenaient des poissons capricieux, où le temps s'accélérait soudain comme sous les affres de la hâte des dieux. Les caravanes n'y étaient plus des processions de dromadaires, mais bien des navires, des voiles et des mats dans la tourmente imprévisible.
Rudes y étaient les épreuves, souvent les mêmes retrouvées : soi-même, et les autres. La solitude, et les solitaires...

Et les dunes s'y changeaient en des vagues déferlantes.

Mais si dans le désert brûlant toute vie était intruse, seul l'homme l'était sur les mers abyssales...

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Dim 3 Mai 2009 21:11, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 21:00 
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Localisation: Quête 26 - Cellule n°5
Je souris au marchand, de façon creuse, tandis que je consulte Aurore par la pensée sur l'affaire que le marchand me propose.

(Alors, ça vaut le coup ou pas?)
(Tu peux payer, avec tout ce que tu achètes, tu fais des affaires, crois-moi!)
(Hé hé...)

Me reconcentrant sur le vieil homme qui me regarde toujours avec attention, appât du gain et sympathie mêlés dans le regard, avec une pointe ténue mais bien là de méfiance. C'est sûr que vu ma taille, il doit se demander où je dois bien planquer ces énormes disques bruyants. Avec un petit sourire réjoui plaqué sur l'expression de celui qui a l'habitude de débourser de telles sommes, je me saisis de la bourse à ma ceinture, et la fait sauter nonchalamment dans ma paume. Elle ne manque pas de produire un vacarme de quincaillerie sans nom, qui fait sursauter mon interlocuteur.

Puis d'un geste vif et leste, je tire le cordon de ma bourse, et théâtralement, je la retourne sur le comptoir de fortune du marchand. S'en suit une cascade d'espèces sonnantes et trébuchantes, qui viennent joyeusement brinlebanguer sur le bois dur, provoquant une véritable symphonie pécunière. Doux son qui résonne à l'oreille du marchand, j'en suis sûr, mais qui pour ma part, me casse les esgourdes. Quelques secondes plus tard, ma bourse est vide, et le marchand est en train de compter son paiement. Avec la rapidité d'un expert, et le profesionnalisme de celui qui en a vu d'autres, il me rend quelques petites pièces, et rapprochant un coffre à l'aide de son pied, il fait table rase, et ma petite fortune disparaît dans les entrailles d'un coffre bardé de fer.

Il dispose ensuite sur le comptoir tout ce que j'ai demandé: les deux petites fioles, les 6 parchemins et les deux bagues. Fier de ma prise, mais tout à coup méfiant devant tout cette foule qui me colle au train, je range précipitemment la marchandise dans mon sac, qui se retrouve chargé, mais pas plein, heureusement (où ranger mes trésors fabuleux, sinon?).

Sans plus de formalités, je remercie le vieil homme, et bats des ailes promptement pour m'élever, et quitter l'oppressant couvert de la foule. Prenant une hauteur des plus sécurisantes, je me stabilise là-haut, ignorant mes ailes gémissantes, qui commencent à fatiguer. Ces derniers jours sont décidement sacrément sportifs. Farfouillant dans mon sac, je pêche les deux bagues magiques que je viens tout juste d'acquérir. Frissons et échos magiques me garantissent leur lien avec les fluides. Cependant, avec un petit soupir, je constate que ces fichus machins sont à taille humaine. Et donc pas du tout adaptés à mes doigts.
Cependant on ne m'appelle pas Silmeï-la-débrouille pour rien, car ni une, ni deux, j'enfile chacune des bagues à mes poignets, puis les faits remonter sur mes bras jusqu'à les fixer. Vérifiant leur bonne adhérence, je me félicite en pensée:

(Et encore une idée de génie...)
(Je ne ferai pas de commentaires Sil'...)
(Tu fais bien.)
(Tu me fais bien rire parfois. Souvent.)
(C'est un compliment?)
(Devine, l'Aldryde!.)

Lui adressant un pied de nez mental, je reporte mon attention sur la foule que je domine (Ah ah!!... Pardon...). Cette dernière semble être plus agitée qu'auparavant. Toutes les têtes sont tournées vers les bateaux, plus avides qu'avant. Décidant de me montrer prudent, je mets le cap sur le Vaisseau-Lune, où mon gracieux équipage m'attend.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 21:26 
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Le pirate semble apprécier la façon dont Draast prenait à cœur le gage et l'engagement qu'on lui offrait, il s'esclaffa en se levant et félicita non seulement l'elfe noir sur noir, sur noir, mais aussi l'humaine qui avait postulé un peu avant lui.

« Hé ben z’êtes des sacrées recrues, mes gaillards ! J’espère que vous serez tout pareil une fois les amarres larguées, moussaillons ! »

(Si il apprécie que je fasse des bêtises comme me taillader la main à chaque occasion ça augure d'un joyeux voyage...)
En pensant cela il camoufla prestement le rubis dans une poche de son pourpoint sombre, en prenant soin d'en choisir une différente de celle où il avait placé sa bourse et l'orbe.
(Combien y-a-t-il de poches dans ces vêtements? Ce sont des vêtements d'assassin ma parole!)
(Je vais pas me plaindre quand même? Plus il y a de poche, plus c'est la plaie pour les tire-laine.)
Le rire du capitaine s'arrêta net alors que Draast s'essuyait négligemment la main gauche sur sa jambe, cela le fit relever la tête pour à nouveau observer le vieux loup de mer. Sa mine sombre ne lui disait rien qui vaille et lorsqu'il mis sa main en conque autour de son oreille en hochant la tête Draast se raidit, peut être était-ce un rituel d'enchantement quelconque ou une étrange prière, quoi qu'il en soit il se leva à nouveau mais de manière brusque cette fois. Sa voix n'avait pas perdu de son assurance mais ce n'était absolument plus le ton de recrutement qu'il employait, c'était clair nous faisions maintenant partie de l'équipage et il nous donnait ses ordres.

« Bon sang de bois, va y avoir un sacré bazar ici ! Les inscriptions sont clôturées, le départ va bientôt être donné. Restez ici et protégez le navire des crétins qui pourraient s’approcher, j’vais donner mes ordres. Soyez prêts à embarquer, moussaillons ! »

(Ça c'est louche...)
(Ces ordres sont on ne peut plus clair pourtant.)
(Non pas ses ordres! Pour une fois que je trouve pas des ordres louches...)
(Sa soudaine prescience? Ça doit être un sort de communication à distance tout simplement.)
(Je trouve ça louche quand même.)
En parlant de crétins qui pourrait s'approcher, Passmentarie, apparemment lassé de crier après un bateau qui l'ignore royalement, revint chercher son bâton-fronde et ses pommes qu'il avait laissé tombé dans son excitation à la vision du fer à repasser flottant. Aussi selon les ordres du pirate, même si il lui répugnait tout de même un peu d'obéir à quelqu'un, Draast se positionna dos au navire et se tint près à toute éventualité. La magie ne lui servirait qu'en dernier recours, mieux valait expédier les éventuels curieux dans l'eau que de risquer de laisser un cadavre sur le ponton avant de partir.
(Ya pas mieux comme carte de visite!)
Après avoir ramassé pommes et bâton le Kender se tourna vers le bateau pirate pour l'admirer et bien évidemment reconnut le grand noir qui l'avait aidé à arriver sur les quais, aussi se pressa-t-il de sautiller vers les deux nouveaux membres de l'équipage du Rubis sanglant.

"Draast! Qu'est-ce que tu fais avec les pirates? Ils recrutent? Parce que les nains n'ont pas l'air de vouloir de moi! Pourtant je leur ai raconté le jour où j'ai aidé un de leur confrère à sortir d'une crevasse dans laquelle il était tombé, dit-toi bien que si il avait été moitié moins gras, il ne serait pas resté coincé et serait tombé tout au fond! Mais les nains étant ce qu'ils sont, le pauvre était coincé là depuis un moment et transpirait de frayeur à l'idée de ne pouvoir se nourrir. C'est vrai que s'il maigrissait c'était adieu la compagnie alors je le comprend, mais je suis arrivé et alors..."

Décidément le petit être ne semblait jamais à court d'histoire... Ou de salive. Et comme il ne semblait pas vouloir s'éloigner ou cesser de brailler comment il avait sauvé ce malheureux nain -qui ne devait pas être si gros que ça quand même- Draast lui coupa la parole en lui indiquant le bateau noir pour répondre à une de ses questions, sa voix basse était tranquille et maitrisée alors qu'il lui mentit sans aucun remord pour l'éloigner.

"Désolé Pass mon ami, je viens de palabrer avec le capitaine que tu désignais comme un pirate et il c'est avérer qu'il n'était qu'un marchand dans une très mauvaise passe qui se faisait passer pour un pirate. Par contre, celui du Profondeurs Infernales -le bateau que tu vois là et qui est si sombre- est un vrai pirate! Mais c'est un secret et il ne fait le recrutement que dans sa cabine avec ceux qui osent y pénétrer, il faut être discret tu comprend?"

(Bravo! Le Profondeurs Infernales! Qui irait nommer un bateau comme ça?)
(J'espère qu'il va gober ça...)
Tout en lui parlant Draast c'était approché de lui et avait baissé la voix petit à petit, ce qui fit que ses deux dernière phrases ressemblait à des murmures de confidences qu'il adressait à son "ami". "Ami" qui goba tout, le ver, l'hameçon et la canne à pêche. Il semblait très heureux de la confiance que lui portait cet étrange être tout de noir vêtu et à la peau au même diapason, il le manifesta d'ailleurs bruyamment en s'éloignant vers le sombre bateau.

Oooooh! Merci! Je vais aller de ce pas voir à quoi ressemble ce Capitaine, avec un bateau aussi sombre c'était logique qu'il te prenne à son bord! Et lui il doit être au moins aussi sombre que toi dit! Ohé du bateau? Attention le fier Kender Passmentarie Soignampoule embarque sur le sombre navire afin d'être recruté en tant que pirate!

(Évidemment dans le genre discret j'ai rarement vu mieux...)
(Les badauds semblent focaliser leur attention sur lui au moins.)
Effectivement alors que Pass essayait de monter à bord du sombre vaisseau une partie de la foule semblait l'observer attentivement avec un mélange de curiosité malsaine et de franc agacement, si des curieux voulaient une distraction ou les crétins un objet à convoiter, le Kender leur offrait une ascension sonore et rocambolesque.


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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



Dernière édition par Abeausir le Mar 5 Mai 2009 17:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 21:48 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Je vis les yeux du marchand s'écarquiller, apparemment il n'avait pas l'habitude à ce qu'on lui pose ce genre de questions... Je devais paraître vraiment stupide, mais, d'un autre côté, je ne voulais pas abîmer ces si jolis gantelets de valeureux guerriers ! Le pire était que ma question paraissait l'indisposer, peut-être n'était-il pas un vrai marchand... À ce moment-là, les doutes emplirent mon cœur, je n'étais plus sûr de rien, peut-être que cet homme était en réalité un voleur ? Oh ! J'étais si choqué par ce genre de personnes, Yuimen ne permettrait jamais de tels écarts, comment des hommes et des femmes osaient noircir leurs âmes de cette manière ? Un frisson parcourra l'entièreté de mon corps, rejetant ces sombres pensées qui tentaient de s'immiscer en moi...

(Enfin ! Écoutons toujours ce qu'il a à dire...)

Même si l'idée ne me plaisait guère je ne pouvais pas passer à côté de ses explications, tôt ou tard j'aurais besoin de réparer les gants ! D'après lui, je devrais aiguiser les lames dès qu'elles ne couperaient plus et changer le cuir de temps en temps. Je me demandais bien comment ce métal pouvait s'arrondir, rendant ainsi l'arme inoffensive. Pour en arriver là, il faudrait cependant que je m'en serve souvent ce qui ne serait certainement pas le cas pour le moment. Par contre, je ne comprenais pas réellement ce qu'il voulait dire par «les aventuriers ne les gardent pas longtemps...» Mourraient-ils avant de pouvoir les changer ? Oh ! Cela était vraiment terrible et signifiait que je risquais de trépasser rapidement ! Non ! Jamais je ne laisserais personne me faire du mal, ni à Santias d'ailleurs, notre relation était si fusionnelle ! Il était préférable que je quitte cette homme, sa compagnie n'était pas des plus excitantes, il aurait pu m'attirer des ennuis.
«Merci pour tous ces renseignements, je vous laisse à vos affaires.»

Le départ de la chasse au trésor ne tarderait plus et le chemin pour me rendre au Vaisseau-Lune n'était pas si facile d'accès. J'allais encore une fois devoir me frayer un passage parmi tous les touristes excités par cet événement extraordinaire... Santias n'était pas à l'aise dans toute cette foule, moi non plus d'ailleurs, la solitude des temps passés commençait à me manquer sans que je ne puisse la retrouver sur le champ. Cette idée ne m'enchantait guère, mais que pouvais-je y faire ? Après tout, l'aventure me permettrait de voir du pays et cela était bien plus agréable que de rester seul dans mon coin à me ressasser les beaux jours...
«Penses-tu que je retrouverai ma joie de vivre un jour ?»

Les yeux du chat étaient dépourvus de tout bonheur, il lui manquait aussi et peut-être plus qu'à moi... Depuis sa disparition, nous étions devenus deux âmes errantes qui devaient supporter le lourd fardeau des souvenirs heureux. J'espérais seulement voir ce poids s'atténuer au cours des années car les semaines étaient bien trop courtes pour avoir un quelconque effet sur mes émotions... Mais, la vision des trois elfes qui attendaient devant le navire elfique me ramena à la réalité, me redonnant du baume au cœur. Je me dirigeai vers eux rapidement, j'étais sûr de pouvoir monter sur le bateau à présent, ils ne m'oublieraient pas !
«Messire, j'ai terminé de vagabonder sur le port, puis-je monter sur le navire ?»

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Dim 3 Mai 2009 22:35 
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Messages: 858
Localisation: Couloir de prison, Quête 26
Le marchand a l’air déçu en voyant ma bourse s’ouvrir. Il s’attendait à quoi ? Trouver mont et merveilles ? J’étais un jeune qui commençait dans la vie, je pouvais vraisemblablement ne pas être un riche. J’espérais toutefois qu’il ne me refuserait pas la crosse en prétextant un manque d’argent. Cette crosse me plaisait ! Il parut prendre une décision en son fort intérieur et sembla prêt à faire un geste. Peut-être voudrait-il une compensation……

« Hum… Je me vois mal prendre tout l’argent d’un petit gars comme toi. Écoute, je te la fais pour 60yus, mais en plus j’aimerais que tu pries Gaïa pour mon salut chaque matin qui viendra. Mon nom est Vildofern, et tu devras prier la Déesse Lumineuse en mon nom. Pour être certain que tu n’oublies pas, je vais enchanter cette crosse. Si jamais tu manques à ton devoir, elle deviendra maudite ! Te voilà prévenu… »

(Oh non ….. C’est la misère ! Fallait que ça tombe sur moi….. Franchement ma chère déesse, pourquoi donne tu aux badauds de faux espoirs sur tes possibles miracles ? Et pourquoi prends tu tes fidèles pour les poires qui servent d’intermédiaire à ces couillons-là ? Me voilà bon, pour rajouter deux phrases de plus à ma prière du matin….. C’était quoi son nom déjà ? Vindefrance ? Non ….. Vildofern ! Voilà c’est ça ! Tachons de pas l’oublier, sa malédiction a pas l’air d’être une plaisanterie et il n’a pas l’air d’être un novice ce marchand.)

Je posais les yus sur la table et pris la crosse dans une main tout en rangeant ma bourse à l’aide l’autre. Il me fallait maintenant chercher Darek. Je n’avais pas réussi à l’apercevoir dans la foule toujours aussi nombreuse. Je me mis à fendre cette dernière à sa recherche. Mon passage était cette fois aisée, les gens s’écartaient de moi, me sentant arriver de loin.

J’arrivai sans mal jusqu’au quai où je voulais voir si mon meilleur ami n’était pas là pour l’enrôlement. Une sorte de nain beuglait plus fort que tout le monde vers le navire nain. Il s’interrompit au bout d’un certain temps et fila vers un homme noir près du bateau pirate. Il y régnait une certaine agitation et le recrutement était clos. Il semblait prêt à partir n’attendant plus que le signal définitif pour partir. Il rejetait les badauds au loin et étaient aux aguets d’un ordre de leur capitaine.


(Je devrais peut-être me rapprocher de l’aigle…… Juste au cas où….. Et puis, je fais confiance à Darek pour m’y retrouver avant le départ. Il a toujours été fiable jusque là, je ne vois pas pourquoi il changerait tout à coup. Allons, je suis sur qu’il doit trainer près des kendrans. Allons les rejoindre.)

Je me rapprochais donc de mon bateau grâce à ma toute nouvelle aura qui me permettait de fendre les foules comme couteau dans le beurre. A mon grand regret, à côté des humains, pas de trace de Darek et l’officier n’avait pas l’air de s’inquiéter outre mesure d’une agitation inhabituelle de l’autre côté du quai chez ses confrères pirates.

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 06:34 
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La réponse que la semi-elfe attendait ne tarda guère. L’homme lui tendit la main pour qu’elle la serre, ce qu’elle fit avec plaisir. Il ne lui restait plus qu’à attendre le départ de cette illustre chasse au trésor. Elle entreprit donc de se promener un peu, question de passé le temps et de s’occuper l’esprit. Elle trouva un coin un peu plus tranquille, fait exceptionnel en ce jour, où elle put s’assoir sur une vieille caisse de bois qui, à l’odeur, devait contenir du poisson, mais l’adolescente ne s’en plaignit pas.

Elle observa plutôt tous ces gens excités, intrigués et surtout impatient déambuler devant elle, ne la remarquant pas vraiment. Elle pourtant, elle les voyait très bien et examinait leurs manières, leurs accoutrements et même leurs races. Pour la plupart, il s’agissait d’humain, mais il y en avait aussi beaucoup qui appartenaient à des ethnies étrangères dont certaine étaient jusqu’alors méconnue de la jeune fille.

( Il semblerait que cette aventure est été clamée jusque dans les continents les plus reculé. Je me demande bien qui peut bien être à l’origine de tout ça. )

Ses yeux se perdirent sur les six bateaux, ne s’attardant pas trop sur le plus sombre d’entre eux. Celui là lui donnait des frissons dans le dos. Elle n’y présageait rien de bon. Quoi que, à bien y penser, les pirates juste à en juger par le nom de leur vaisseau, n’étaient pas beaucoup plus rassurant, ni les nains d’ailleurs. Le bateau de ces dernier était gigantesque un peu comme si ils voulaient compenser pour leur petite taille. Rosie se demandait comment ce navire pouvait bien encore flotter avec toute ses lourdes plaques de métal qui encombraient la coque.

( Ah et puis… en quoi je m’y connais ? Si ce bateau est bien là c’est qu’il est apte à flotter. )

Doucement, Rosie leva légèrement les jambes afin de laisser passer toute une petite famille de rats aux yeux luisant qui, apparemment cherchaient un navire dans lequel ils pourraient élire domicile. Elle n’éprouvait pas vraiment de dégout envers les petits rongeur mais elle espérait qu’ils ne choisissent pas l’Échangeur.

C’est à ce moment que la demoiselle réalisa enfin l’ampleur de ce dans quoi elle venait de s’embarquer. Elle ignorait complètement combien de temps elle serait sur ce navire et surtout avec qu’elle genre d’équipage elle se retrouverait. Bien sûr il y aura Mathis et l’individu dont elle ignorait toujours le nom, mais cela faisait peut être une heure qu’elle les connaissait. Il lui était impossible de savoir qui ils étaient vraiment derrière leur voile de politesse.

( Je n’aurais peut-être pas dû… )

Rosie se ressaisit immédiatement. Ce n’était pas le temps de redouter de simples hypothèses et de laisser son insécurité l’envahir aussi facilement. Elle se savait plus forte depuis son réveil ce matin. Il était temps de le prouver. Et puis, de quoi aurait-elle l’air si elle désertait après avoir affirmé être quelqu’un de loyale? Non. Elle voulait absolument faire cette chasse au trésor au risque de le regretter amèrement.
Plongé dans ses pensés, elle ne remarqua pas la soudaine fébrilité qui flottait dans l'air.

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Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 12:59 
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Alors que la tension et l’excitation sont à leur comble sur les quais, dans toute la populace amassée sur le port de Kendra Kâr, du mouvement se fait sentir du côté des navires. Sur les pontons des six vaisseaux affrétés pour l’aventure, les équipages commencent à se mouvoir plus nerveusement, et les personnes les plus proches de ces bateaux peuvent entendre des ordres criés plus vivement par les capitaines ou chefs d’équipage. Comme pour confirmer ces mouvements soudain, une puissante sonnerie sourde se fait entendre, semblable à celle d’un énorme cor qui fait vibrer toutes les oreilles présente sur les quais. Un instant, pendant cette sonnerie, le temps semble s’arrêter dans le port. Tous les regards se croisent pour déterminer l’origine de ce signal puissant, sans jamais en trouver la provenance. Toutes les voix se taisent, toutes les têtes sont relevées et attentives. Seuls quelques rares pochtrons inconscients de la situation continuent de beugler leurs insanités. Puis, le signal se finit, et comme en réponse, les cloches dorées du clocher de la ville Blanche retentissent au loin dans la ville, sur les hauteurs des beaux quartiers.

C’est alors que la débandade commence. Tous sur le port, ou même dans les navires, peuvent ressentir une soudaine et inexplicable pulsion de violence. Serait-ce là une conséquence mystérieuse de cette sonnerie de corps d’origine inconnue ? Quoi qu’il en soit, l’effervescence n’en est que redoublée. Les recruteurs abandonnent leur poste dans la hâte, délaissant tels quels les postes de recrutement, tables et autres tonnelles. Pour la plupart, ils ne grimpent pas sur les navires, mais se dispersent dans la foule compacte pour visiblement fuir au plus vite cette pagaille naissante et de plus en plus malsaine. Ils ne feront pas partie du voyage. À vrai dire, il n’y a que le capitaine Pirate qui reste bel et bien sur son navire, bien qu’il ait depuis peu abandonné lui aussi son poste de recrutement.

Une décharge de haine, de soif de violence, semble avoir déferlé sur le port. Plusieurs bagarres éclatent, par-ci par là, et certaines deviennent bien vite des émeutes. Les nobliaux juchés sur leurs chevaux fuient les quais, ou sont mis bas de leur monture pour être tabassés par de plus démunis. Nombre de marchands, voyant cette débandade, cette explosion de violence, remballent leurs marchandises dans la hâte, en laissant tomber certaines, qui se brisent pour la plupart sous les pas pressés des habitants et visiteurs de la cité.

Les gens semblent devenus fous. Vous tous, aussi, vous percevez cette hargne nouvelle et inexplicable, cette envie de sang qui provient de nulle part… De par votre force d’esprit, vous pouvez pallier à cette hargne sans devoir commettre de meurtre, même si l’envie pressante s’en fait ressentir, et vous imaginez sans mal la répercussion que ça peut avoir sur des personnes plus simples d’esprit, plus influençables…

Devant chaque navire, des humains de tous âges font n’importe quoi pour retarder le départ. Le vaisseau nain est victime de lancés de cailloux, d’objets hétéroclites qui trouvent réponse dans des tirs d’arbalètes sans pitié. Citoyens kendran s’arment de piques et de hachettes pour abîmer la coque indestructible de ce monstre des mers, la martelant en lui commettant des dégâts mineurs.
Pour ce qui est du bateau elfe, des humains se sont emparés des cordes d’amarrage et les tirent vers le port pour déstabiliser le Vaisseau-Lune de son point de départ, tout en l’empêchant de partir.
Le Rubis-Sanglant se retrouve la proie d’insultes, tous comme les deux aventuriers qui sont postés devant, et qui dissuadent visiblement toute action concrète contre ce navire, bien que la tension soit pesante, là aussi.
Le plus tourmenté est sans conteste l’Echangeur : L’équipage est descendu sur les quais et se retrouve mêlé dans une rixe ultra violente. Ils se battent comme des chiffonniers, certains mains nues, certains armés d’outils divers, d’autres d’armes…
Seul le navire Kendran semble hors de danger quand à cette pagaille. Encore que lui, il rencontre une autre sorte de problème : les voiles se sont soudainement détachées, et sont tombées lourdement sur le pont, empêchant tout départ possible.

Quant au navire entièrement noir, tout le monde semble l’avoir oublié. Ses voiles noires sont gonflées, ses amarres larguées, et il commence à quitter lentement le port, silencieusement, presque comme s’il était dans une autre trame temporelle…



((HRP : je vais maintenant apporter quelques précisions sur la situation plus concrète de quelques uns d’entre vous, situés dans des endroits où l’action se déroule en plein. Les autres doivent seulement rejoindre leur navire, en tenant compte de tout ce qui a été dit ci-dessus. Et de la situation éventuellement décrite plus bas, pour ceux qui y sont déjà.))


Antariasi >>

Le marchand, suite à toute cette cohue, te regarde d’un air effaré. Il emballe vivement ses affaires tout en t’en jetant quelques unes au sol, visiblement au hasard. Il hurle en même temps à ton attention :

« Tenez, servez-vous et allez au diable, mais m’faites pas d’mal ! »

Et il fuit, laissant ses quelques marchandises joncher sur le sol.
Dans ces affaires, il y a quelques objets cassés et rendus inutilisables : une fiole de potion répandue sur les pavés, un miroir brisé, une gourde cabossée. D’autres ont eu plus de chance : une longue-vue, un tricorne noir, un collier d’argent, une serpe visiblement aiguisée, ainsi qu’une petite bague munie d’une pierre grise opaque… Tout ça gratuit, puisque le marchand est en train se s’enfuir avec le reste de ses biens…


Angharad >>

L’officier recruteur est le dernier à rester, les gardes s’étant déjà étiolés dans la foule. Il semble soudainement très nerveux, et te tend le papier sur lequel plusieurs signatures sont déjà écrites.

« Tenez, demoiselle. Signez ce papier, tout est en ordre pour vous ! je vous confie le devoir de le confier au capitaine Jerth Longargent, sur l’Aigle des Océans, votre nouvel employeur. Bon vent ! »

Et à son tour, imitant ses pairs, il décampe en laissant la tonnelle, les tables et chaises en plain…tout comme toi. Sur le bateau, tu entends des ordres hurlés à l’équipage : la grande voile vient de s’effondrer sur le pont…


Rosie, Anarazel et Mathis >>

Vous êtes tous les trois plus ou moins proches du bateau, mais pas encore à sa proximité immédiate… je vous laisse le rejoindre en tenant compte de la description ci-dessus.


Silmeï >>

Toi aussi tu n’es pas encore proche du bateau, je te laisse donc le rejoindre. Quand tu y seras, (puisque tu y seras plus facilement que les autres avec tes ailes), tu pourras suivre la mise à jour de Dôraliës.


Madoka et Draast >>

Comme prévu par le capitaine, un sacré bazar s’est installé autours du navire. Plusieurs humains vous lancent des insultes et des regards agressifs, sans pour autant oser s’aventurer plus loin en vous attaquant, sans doute impressionnés.
Le Kender, lui, a disparu sur le pont du vaisseau noir, qui est parti sans même que vous vous en rendiez compte… Vous avez d’autres sujets de préoccupation pour l’instant…


Dôraliës >>

Aussitôt ta question posée, la pagaille s’installe et l’Hinion ne te répond pas tout de suite. Lui et ses compagnons ont l’air nerveux, et avant que les humains ne s’emparent des cordes d’amarrage, il te répond avec un regard plus… animal qu’auparavant.

« Ne montez pas encore, musicien Dôraliës, le Vaisseau-Lune aura besoin de vous ici avant que vous n’embarquiez… Bonne chance, ami, la folie des humains m’effraie et je dois vous quitter… »

Il te salue d’un signe bref de tête, et fais un geste à ses deux compagnons, qui s’élance souplement à travers la foule pour se faufiler hors de tout ce capharnaüm. L’instant d’après, des hommes s’emparent des cordes d’amarrage, révélant la prophétie de courte durée de l’elfe blanc…


Erfandir >>

Tu n’es pas à proximité immédiate du bateau, donc je te laisse y parvenir en tenant compte de la description ci-dessus.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 17:29 
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
A peine ai-je fini ma question qu'un sonnerie semblable à celui d'un cor d'un diamètre impressionnant tant le son est sourd et grave à la fois. Le son est assez désagréable à mes oreilles ce qui provoque une grimace de ma part, un cri du corbeau et un claquement des pinces du scorpion.

(C'est peut-être le signal?)

Pendant que la sonnerie retenti, le temps semble s'être arrêter comme si un dieu quelconque s'amuse à vouloir nous figer pour peindre la folie sur les quais. Le marchand me regarde étrangement comme si je savais d'où vient le bruit. Je fais ensuite comme mon voisin qui lève la tête mais je n'aperçois rien d'anormal à part le corbeau volant assez haut dans le ciel. Quelques énergumènes continuent à crier et à dire surement n'importe quoi pour se rendre intéressant puis la sonnerie s'arrête d'un coup. Je frissonne, de peur et d'excitation surement, de ne pas savoir d'où vient ce son puissant et peut être dangereux ou au contraire bénéfique. A peine quelques temps après, les cloches de la ville se mettent à sonner et je suppose donc que ce n'est pas une bonne chose qu'il vient de se passer.

Soudainement et sans raison apparente, je ressens une pulsion de haine violent envers le marchant qui me regarde d'un air apeuré. Le corbeau quand à lui se met à picorer le crane d'un passant non loin tandis que étonnamment, le scorpion semble être retourné dans sa léthargie. Je contrôle cependant mon envie de tuer, mon expérience face à mon premier meurtre et la punition associée étant encore vivace dans mon esprit. je regarde aux alentours pour essayer de dénicher la personne ou la chose responsable de mon excès de haine et remarque avec effroi que je ne suis pas seul à avoir des envies de meurtre. En effet, c'est toute la foule qui semble être pris de frénésie meurtrière et je me mets par peur à prier Thimoros, surement non loin de la cause de ce désastre. Je rappelle le corbeau en sifflant et en tapotant mon épaule libre, l'oiseau s'exécute avec une mauvaise grâce évidente et abandonne avec regret sa proie, désormais aveugle et au visage lacéré.

Le marchand a du capter ma haine envers lui ou doit prendre peur du phénomène qui affecte tout le monde car il me propose de me servir dans ce qu'il jette dans sa précipitation à vouloir tout ramasser en même temps. Heureux de cette chance inestimable, je prie à nouveaux le dieux de la souffrance pour le remercier de m'avoir facilité la transaction avec le commerçant. Je me penche afin de regarder ce qu'il m'a laissé et prend une serpe visiblement en bonne état.

(Ça pourra toujours servir)

Je la mets dans la besace qui se balance au niveau de mon bassin, j'aurais mieux aimé un sac à dos mais cette besace est la seule chose que je peux prendre sans trop faire souffrir mon dos. Je ramasse aussi deux bijoux: un collier et une bague qui rejoignent la serpe dans la besace. Je décide de ne pas les mettre tant que je ne saurais pas si ils ont quelconques pouvoirs, bénéfique ou pas. Je ramasse aussi un tricorne noir en riant du ridicule de la chose et le met sur ma tête, me donnant l'air d'un sombre pirate en robe.

(Il ne manquerait plus que la jambe de bois et le crochet et je ressemblerais presque au capitaine pirate plus loin)

Toujours penché, je ramasse la longue-vue, surement l'objet le plus utile pour le moment étant donné la situation dans laquelle j'allais entrer. Je la rentre dans la besace délicatement et me relève avec un sourire, content de mes trouvailles. Un homme me bouscule avec une envie de meurtre dans les yeux et une épée dans sa main, l'un ne me gênerais pas sans l'autre et vice-versa. Cependant, au moment où l'homme pose sa main sur mon épaule où repose le scorpion afin de me maintenir pour mon exécution, celui ci agit à une vitesse que je ne lui crois pas possible et plante sa queue dans la main de mon agresseur. Surpris du sauvetage de Brinsën, je ris et cours vers mon bateau sans faire attention à ce qui m'entoure, évitant tout de même les rassemblements un peu trop important. Un homme entrainé au combat aurait surement pris l'épée mais j'avoue que je n'y est pas pensé. Maintenant, que je suis bien avancé vers mon navire, je ne fais pas demi-tour et continue ma route remarquant avec dégout les bateaux se faire attaquer par des manants. Je ne m'arrête pas et continue vers le navire kendran avant de l'atteindre, essoufflé à cause du poids de la besace. Je monte rapidement sur le pont et remarque que la voilure est tombé, provoquant une pagaille sans nom. Je hèle un marin et lui demande en quoi je peux lui être utile.

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 18:43 
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Pulsion de mort, dégoût violent. Soudaine envie de connaître le goût du sang...

Montait en moi une nouvelle flamme en accord avec ma Sombre Déesse, un feu noir au désir de mort, renforçant ma volonté de vengeance, la complétant...

Force d'un soudain cri imprévisible, mon attention se glaçait, mes sens engourdis s'éveillaient de leur prison de paix. Le hurlement était omniprésent, sa source invisible, son râle un poison malsain qui figeait la foule, réduisant à néant la fusion vivante - en un néant de joie sordide et corrompue.

Puis une étincelle sur le bois sec, sur les têtes emplies d'une envie commune, insoutenable, et le brasier commença : l'agitation se transforma en ébullition, les quais s'enflammèrent d'une violence réveillée; un désir illogique et incontrôlable.

Je luttais, à mis-chemin de l'Échangeur, qui de part ses couleurs ne pouvait manquer d'être pris d'assaut par la plèbe possédée. Tout comme moi: j'étais en une renversante situation, un paradoxe qui faisait de mon calme mon guerrier, ma violence l'opprimé surpuissant.
Et je n'avais jusqu'à maintenant juré que par l'inverse.

Mes mains se crispèrent autour des chaînes cachées dans les replis de ma toge noirâtre, et mes yeux rouges devinrent proies de l'intensité débordante.

Ma plus grande volonté, mon plus grand désir ne luttait pas: seule ma raison, ma faible raison empourprée de mes folies solitaires, s'entêtait contre le désir du sang et de la mort, de ce goût délicieusement doux d'avoir en sa possession le droit de choisir qui vivrait, et qui mourrait.

Moi, peut-être...?


*


Une bourrasque de haine prenait les habitants de Kendra Kâr, les dominant d'une hauteur incalculable, de cimes maléfiques. Et cette haine, les hommes du comté la ressentait : les marins souffraient sous les assauts de la foules, tous sur le quai où était amarré le galion sombre.
Et ils n'étaient pas les seuls : chaque navire, chacun des cinq navires, était plongé dans une tourment inattendue, autre de celles qu'ils avaient pour habitude de connaître.

L'âme humaine était vile, sournoise. Ses désirs et ses fascinations primaires transpiraient la simplicité : survie, copulation, mort. Et au port de la cité blanche, toutes cloches retentissantes, la raison disparue laissait le champ libre aux trois axiomes de la vie...

Anarazel, sous les affres de ses discordes nouvelles, s'accrochait désespérément à sa raison, et à son obligation primordiale : il était tenu de retourner au navire. Il l'était, pour sa Sombre Déesse dominante, qui vibrait au son nouveau de pulsations désireuses...

Puis la porte de son esprit céda sous l'action associée de ses désirs éveillés et de sa volonté aiguisée; elle céda, en ne laissant que ses obligations pour unique défense contre l'envahisseur déchirant, déchiré en son cœur à la sensibilité jubilant. Le démon ne pouvait lutter contre lui-même, contre la possession de son passé et d'une force aux conjonctions néfastes.

Ses muscles se décontractèrent soudain, l'intensité en ses yeux pourpres grandit. Il lui fallait regagner le navire, mais rien n'empêchait qu'il fit couler le sang d'innocents aux instincts éveillés...

La soudaine bataille devant la coque du galion lui laissait une étrange liberté : si tous s'y étaient rué, les étalages abandonnés gisants, les déserteurs fuyant les quais, il se trouvait dans un espace nouvellement généré; espace aux limites embrasées par la folie. Et il voyait tout : combats, navires agressés, coups de violence libérée.

Il contourna la mêlée par son côté libre, se retrouvant non loin de l'eau sale. Allait-il se jeter dans la bagarre, lui qui aimait la peur mais dont la folie n'était pas suicidaire? Allait-il tenter de regagner le sombre navire par la passerelle coutumière où se déroulait la majorité de la bagarre?

Non...

Sa capuche vola dans son dos, dévoilant son visage déformé. Mais qui y ferait attention dans la vapeur sulfureuse des rixes?

Un petit garçon s'extirpa de la mêlé, trébuchant. Il s'agrippa aux pans de la sombre tunique, pour se relevé. Ce dernier devait avoir été pris par surprise dans les festivités enflammées de râles et de cris étrangement éveillés.

Son visage rond leva des yeux brillants d'une peur humide vers le visage sans nez, et un doux regard sembla un instant adoucir les deux rubis rougeoyant du visage blafard.

Puis le sang-mêlé ricana, et fit une action que lui-même s'était jurée de ne jamais commettre, sans pour autant n'en ressentir l'envie : son poing vola, frappant l'enfant près de la nuque frêle, le brassard nouvellement acquis rencontrant violemment la douce joue de l'innocence incarnée. Le petit corps partit à la renverse, et plongea inconscient dans l'eau sale.
Anarazel venait de tuer sans raison...

Puis il sortit ses chaînes, et les abattit en traitre sur un homme d'age mur lui présentant son dos. Certes légères, ses alliées l'assommeraient.
Ainsi, le démon aux sens réveillés pourrait atteindre la lourde corde d'amarrage de la poupe du galion, et accéder sans trop d'encombres au pont supérieur de celui-ci.

Il ne servait plus qu'une seule pensée :
je dois tenir mon engagement, monter à bord...

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Lun 4 Mai 2009 22:49, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 21:48 
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J'étais tout émoustillé par ce départ qui allait bientôt avoir lieu ! J'avais envie de voler à travers les mers telle une mouette attirée par les poissons frôlant la surface de l'eau. Je n'en revenais toujours pas : les elfes m'avaient accepté ! Cela était incroyable, jamais beaucoup de personnes n'avaient prêté attention à moi, seuls mes parents s'étaient souciés de ma personne pendant de longues années... Je regardais tous les gens vaquer à leurs occupations, des hommes marchaient dans tous les sens, des nobles narguaient des gens du peuple de leurs regards menaçants. Je ne comprenais pas ces humains, leur nature était si différente de la nôtre, au fond d'eux ils n'avaient pas un bon fond ! Pourquoi n'appréciaient-ils pas la vie ? J'étais persuadé qu'ils devaient aussi faire preuve d'un grand amour pour la nature... quand ils le voulaient cela va sans dire !

(Ils sont si étranges...)

Puis, avant d'avoir une réponse intéressante des elfes qui s'occupaient du recrutement, un son mystérieux sortit de nulle part. Ce devait certainement être le début de notre quête qui allait commencer, l'aventure s'approchait à grands pas, bientôt elle me caresserait ! Cependant, les touristes semblaient intrigués, tous regardaient dans les airs pour tenter de déterminer d'où venait ce chant à glacer le sang... Mais, rien ! D'aucun endroit ne semblait sortir cette musique qui résonnait comme un leitmotiv dans mes oreilles. Tout cela me paraissait si étrange, je n'avais encore jamais entendu ce son de ma vie, toutefois, je ne pouvais nier qu'il était sinistre, lugubre et teinté d'une certaine obscurité. Un frisson me parcourut le dos, me faisant sombrer dans une sorte de mélancolie macabre qui semblait me propulser vers de sombres pensées. Devant moi, les touristes attirés par l'événement se mirent tout à coup à se battre, d'autres fuyaient dans tous les sens, propulsant les plus jeunes dans tous les sens. Des femmes criaient, transperçant le calme qui était tombé sur le port alors que l'abominable trompette rythmait nos cœurs.

(Qu'est-ce qu'il se passe ! C'est une vraie débandade !)

À ce moment-là l'elfe blanc inquiet me demanda de rester près du navire alors que lui et ses compagnons devaient partir car soit disant, ces émeutes l'indisposaient... Ils étaient bien gentils tous les trois, mais moi qui pensaient qu'ils étaient courageux, je venais royalement de me tromper ! Ces imbéciles s'apprêtaient à me laisser en plan au beau milieu de cette déferlante de violence consommée. Mes mains faillirent plonger dans mon sac pour récupérer mes gantelets dans le but de me jeter sur ces trois énergumènes afin de les déchiqueter et laisser leurs entrailles s'étaler sur le port. Jamais, je n'avais ressenti cette envie de meurtre au fond de moi, une haine sortit tout droit des mains de Thimoros s'imposait à ma vue comme à toutes les autres personnes qui se trouvaient en ce lieu. Le sang coulait dans mon esprit, des fleuves de fluides écarlates déferlaient en moi, ravageant tout sur son passage, arrachant les principes que je m'étais fixé comme si ce n'étaient que de simples brindilles. Quelle était cette force infernale mais si bénéfique à ma personne. Je me sentais renaître, vivre une seconde vie, enflammant mon existence comme si elle n'était que pure folie. Je voulais, je désirais, j'implorais que la mort s'abattre sur ce monstre blanc qui venait de me laisser tomber comme une vulgaire chaussette !

(Mais, ça suffit Dôraliës ! Ne te laisse pas faire par tout cela ! Tu n'es pas un mauvais elfe ! Tu ne tuerais même pas une fourmis de peur de la voir souffrir. Fuis cette haine ! Laisse-là loin derrière toi, il ne faut pas que tu t'abandonnes à elle, tu pourrais accomplir des actes inconsidérés !)

Ma conscience me criait de me calmer, mais comment résister à cette force si attractive ? D'ailleurs tout le monde semblait avoir succombé à ce maléfice. En effet, sur le port, les bagarres s'étaient transformées en véritable émeutes, rassemblant de nombreux combattants qui se donnaient des coups. Même Santias se débattait, tentait de me griffer et de me mordre pour me faire comprendre qu'il serait certainement mieux sur le sol. Ce satané matou n'hésitait pas à s'attaquer à son propre maître, l'envie de lui arracher les tripes était si tentante, pourtant, il fallait que je me ressaisisse pour lutter contre cette violence !

(Comment je vais faire ?)

Des hommes s'étaient attaqués au Vaisseau-Lune, ce noble navire taillé de la main des elfes qui était un véritable bijou aux yeux de tous ! Je n'en revenais pas, ces humains essayaient de nous retenir, j'avais l'impression qu'ils ne voulaient pas que l'on s'en aille... J'étais sur le point de me diriger vers eux pour les frapper et leur faire comprendre que nous n'étions pas des bêtes de cirque. Cependant, ma conscience se refusait à s'abandonner à ces actes de destruction, n'étant certainement pas habituée à autant de colère. Ma tête était en train de se scinder en deux, deux parties distinctes, deux parties opposées, deux parties qui tentaient de se détruire... Cela était incroyablement gênant et déstabilisant, il semblait invraisemblable que des jeunes enfants ou des vieillards puissent résister à cette vague de destruction. Mais, nous n'étions pas les plus mal lotis, nos voisins les nains empotés se prenaient des cailloux sur la coque et sur la tête... Ces armes ridicules ne faisaient pas le poids contre les carreaux d'arbalète qui transpercèrent le ciel et sifflèrent dans l'air !
«Mais, enfin ne partez pas ! Que dois-faire ? Jouer de mon instrument ? Bande d'idiots !» lançai-je désespérément.

Et si c'était ça la clef ? Tout était parti de ce son incongru qui m'avait tant effrayé... Était-ce cette musique enchantée qui avait tant modifié notre esprit, obscurcissant les plus nobles pensées ? Je n'en revenais pas, peut-être que je venais d'être mis à contribution ? Dès à présent ? Cela n'était pas une mauvaise idée, après tout c'était le meilleur moyen pour que j'abandonne mes envies de meurtre qui continuaient de m'agresser ! C'était une véritable torture intérieure, mais, je devais attraper ma flûte traversière, elle-seule était peut-être le moyen de dévier cette musique dévastatrice ! Au moins, je pourrais occuper mon esprit et ne pas succomber à la tentation de déchiqueter un enfant qui passerait trop près de moi. J'attrapai rapidement mon fin instrument de musique afin de jouer un petit trille guilleret au milieu de cette débandade. Peut-être que cela ne servirait à rien et qu'un homme me jetterai dans le port, mais pour l'instant, je ne voyais pas d'autres solutions car je ne comptais pas affronter toutes ces personnes seul ! Je fourrai mon chat dans le sac pour l'empêcher de s'échapper ou de se jeter sur moi et l'y enfermai à l'intérieur ! La musique qui s'évadait de l'instrument était plutôt harmonieuse, pourtant il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas joué, mais, ce moment de détresse semblait être le meilleur moment pour repenser à cette ancienne partition...

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 22:24 
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Il n'y eut aucun cri, et un corps mou s'effondra sur les pierres du quais. Le démon, chaînes cliquetant en main, enjamba l'assommé sans trop de difficulté.

Autour de lui la cohue ne cessait sa malsaine expansion, les hommes de Tulorim formant un demi cercle de plus en plus organisé. Mais la situation restait chaotique... Et critique pour le navire délaissé de son équipage. Ce dernier n'était pas formé que de marins, et tous naviguaient sur un navire de guerre : le combat ne leur était pas étranger. Par ailleurs, c'était principalement contre le peuple de la cité blanche qu'ils se battaient, déchargeant leurs forces avec un entrain retrouvé par l'étrange pulsation commune.

La bitte d'amarrage autour de laquelle s'exerçait le fardage du navire surgissait du sol, arc épais de bronze coudé; et Anarazel manqua un instant de glisser sur son métal poli.

Il s'accrocha juste à temps à l'amarre, pendu dans le vide, pour n'être renversé par la mêlée; bagarre qui ne cessait de grimper des échelons de violence jusqu'alors insoupçonnés dans les cœurs frêles des Kendran et de leurs éternels opposants.

Et quant au cœur en feu d'Anarazel, il ne recelait plus qu'un combat continué d'envie et de devoir. Il avait déjà étanché une partie de sa soif de violence, aussi son empressement grandit : il devait monter à bord, de là peut-être pourrait-il aider les marins à embarquer, tout comme Rosie et Mathis dont il n'apercevait plus trace, mais qui, perdus dans la bagarre désordonnée devaient se trouver en difficulté.

Et jamais l'idée de se battre réellement ne l'avait traversée. Sa vie valait plus que toute autre, et sa volonté plus que sa vie...

Corps dans le vide, Anarazel franchit à la force de ses bras et de ses jambes les quelques mètres qui le séparaient du pont. Il bascula alors, passa par-dessus le bastingage renforcé du galion.
Le pont de bois grinça sous ses pieds, et une nouvelle aisance s'empara de lui, qui lui fit en partie recouvrer sa lucidité embrasée.

Du gaillard arrière, le navire changeait radicalement d'apparence : c'était la première fois que le sang-mêlé montait à bord d'un bâtiment de guerre, et le sourire en coin qu'il avait un instant perdu renaquit, tout comme le feu dans ses yeux rougeoyants.

Malgré sa puissance inférieure au fier navire blanc, l'Échangeur cachait bien des ressources, et une grande impétuosité. Ses lignes semblaient assez effilées, malgré son équipement de guerre. C'était un trois-mâts barque, son mât d'artimon portant une bôme aussi foncée que la coque, où une voile aurique reposait en attente d'être gréée; toile noire et blanche qui quoiqu'usée avait encore quelques années de vie devant elle.

Puis son regard tomba sur la barre à roue, faisant naître une troisième envie en son cœur déchiré : celle de l'empoigner dans le futur... Si se faire crier dessus ne l'enchantait guerre, au contraire, s'emporter contre un équipage, appuyant sa domination, lui procurerait un grand plaisir...

Mais il revint brusquement à la réalité : on criait plus fort encore sur les quais pris de folies... Et peut-être aussi les ordres des capitaines...

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


Dernière édition par Anarazel le Mar 5 Mai 2009 06:58, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 22:24 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:23
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A peine avais-je terminé de me présenter que l’officier me tendait un papier couvert de plusieurs signatures en me disant d’y ajouter la mienne et de la donner au capitaine Longargent qui, semblait-il, était resté sur le pont de son navire pendant tout le recrutement. Je ne comprenais pas la réaction du milicien guindé, ni son départ précipité. Et pour cause, j’étais tellement dans un état de nerfs depuis quelques instants que je n’avais pas perçu la tension qui emplissait le port, tellement enflée qu’elle en était pourtant devenue quasiment palpable. J’apposais mon paraphe sur le document quand soudain, à l’écoute d’une sonnerie qui semblait provenir d’un cor abrité dans les profondeurs du port, toute la foule devint aussi silencieuse qu’une tombe, à l’exception des habituels poivrots qui hurlaient quoiqu’il arrivât. Ce moment me parut durer une éternité alors qu’il n’avait sûrement pris qu’une poignée de seconde, laps de temps pendant lequel je regardais autour de moi à la recherche de la source du signal. La vie reprit ses droits à son arrêt, comme encouragée par les cloches kendranes retentissant dans toute la ville.

La vie certes mais les plus bas et vils instincts de celle-ci à l’évidence. Partout où portait mon regard, je pouvais voir des hommes, des femmes et mêmes des enfants, de toutes races et de tous rangs, en venir aux mains ou encore prendre la fuite face à la frénésie de bestialité et de barbarie qui éclatait sur les quais, le tout dans une cacophonie de cris et de hurlements. Moi-même, je sentais monter en moi cette haine, ce besoin de voir souffrir une tierce personne, comme une envie dévorante et malsaine qui me rongeait les entrailles. Tout se ressentiment se trouvait même alimenter par le comportement du recruteur qui avait préféré m’abandonner là plutôt que m’aider à m’en sortir, me prévenir du danger. Ce pleutre méritait d’être piétiné par la marée humaine qu’il fuyait. Avec cette idée dérangeante mais si alléchante en tête, je balayais la scène à la recherche de mes ravisseurs, la perte de mon ami était de leur faute et je les noierais de mes propres mains dans ces flots funestes. Mais la providence voulut que leur sort fût déjà entre les mains belliqueuses des pauvres hères venus assister au départ de la chasse ce jour-là.
(Payez pour vos crimes sales fanatiques de Meno !) pensai-je dans un rictus de plaisir sans limite.

La joie perfide et souillée que je ressentis à cette vue me refroidit les sens, tel un bain d’eau glacé. Je luttais alors avec acharnement contre ce besoin de mort, cette exigence de punir les coupables, ceux par qui mes récents malheurs étaient arrivés. Malgré toute la rancœur que je leur portais effectivement, je ne pouvais pas souhaiter ce qu’il leur arrivait, je n’étais pas un animal rempli d’un désir de vengeance immorale.

Le choc passait, je recouvrai mes esprits et redécouvris toute l’horreur du spectacle avec l’impression de sortir d’un cauchemar éveillé alors qu’il régnait encore tout autour de moi. N’importe quel endroit où je posais mon regard me révélait l’ampleur du désastre, cette furie sanguinaire collective ne pouvait être naturelle mais, pour sûr, le résultat de quelques maléfices des Dieux noirs. Reculant pour couvrir les quelques pas que j’avais fait sous le coup de l’animosité qui m’habitait, je pus remarquer que seul L’Aigle des Océans paraissait protégé de la folie ambiante et, à un moindre niveau, le bateau des pirates également, à l’inverse des autres amarrés aux quais. En effet, tandis que les kendrans retenaient Le vaisseau-Lune par les cordages, celui des nains se faisait mitrailler à coup de caillasse alors que l’équipage tulorain était descendu du leur pour prendre part aux rixes qui éclataient au pied de la coque de L’échangeur. Malheureusement, je fus rapidement détrompée quand je vis que les voiles du bâtiment de guerre de Kendra Kâr s’étaient affaissées sur elle-même. Il ne manquait plus que ça, moi qui avais déjà une bonne raison de quitter la cité blanche, je ne pensais plus qu’à la fuir pour échapper à tout ce drame. Car même si je le voulais, jamais je ne pourrais réussir à venir en aide dans cette multitude avide de sang et de souffrance. Aussi, le cœur au bord des lèvres, je récupérai mes affaires et la feuille, délaissés sur la table lors de mon égarement assoiffé de cruauté. Puis je rejoignis le pont du navire en entendant les ordres lancés à son bord, emboîtant le pas au jeune homme sombre engagé peu avant moi et revenu entre-temps, jetant juste un regard surpris à l’elfe qui se mettait à jouer d’un instrument en plein milieu de cette pagaille. Voilà que certains commençaient à perdre complètement l’esprit.

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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Angharad Larmanya, Humaine, Magicienne Niv.9


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