L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Lun 4 Mai 2009 23:12 
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Je jetais un coup d’œil rapide au bâtiment lorsque le capitaine s’esclaffait d’avoir trouvé des recrues à son goût, mais il n’avait pas tord sur un point, celui du navire. Advienne que pourra car j’avais signé et il était hors de question de me laisser déstabiliser par ce que je ne connaissais pas encore.
Je rangeais dans l’une des mes poches internes le rubis, comme le faisait l’elfe au même moment, quand le rire du capitaine s’arrêta brutalement.
Instinctivement, je plaçais ma main à ma ceinture pour sentir mon arme, comme un porte bonheur qu’un superstitieux toucherait devant un mauvais présage. Il agissait étrangement, et si sa mine sévère soudaine ne me disait rien qui vaille, le voir ainsi, la main sur l’oreille et concentré sur une chose qui n’était pas manifestement pas proche de nous me rendait méfiante.
Je cherchai en vain une personne qui faisait plus ou moins les mêmes gestes, si tant est qu’il s’agisse d’un langage des signes. Au moment où je parvenais à la thèse de la magie, il se releva subitement et nous donnait ses premiers ordres.

« Bon sang de bois, va y avoir un sacré bazar ici ! Les inscriptions sont clôturées, le départ va bientôt être donné. Restez ici et protégez le navire des crétins qui pourraient s’approcher, j’vais donner mes ordres. Soyez prêts à embarquer, moussaillons ! »

(Comment il sait ça lui ? Y’a pas eu une bagarre depuis qu’on est là)

J’observais les quais et gens autour de nous, et si ce n’est un goût désolant pour leurs loisirs à rester coincés les uns sur les autres pour regarder un départ de bateaux, je ne remarquais rien d’étrange.
Mais c’était sans compter sur l’arrivée d’un je ne sais quoi hurlant et gesticulant. Je toisai le petit homme de bas à encore plus bas mais ne bougeai pas un muscle en comprenant que l’elfe était une de ses connaissances. Son flot de paroles était impressionnant, il ne s’arrêtait même pas pour reprendre son souffle et le peu que je suivis me semblait plus abracadabrant que plausible.
L’elfe s’en débarrassa d’une manière on ne peut plus fourbe et qui de plus marcha à merveille. Le petit être s’en était allé vers le bateau mystérieux et sans m’en occuper plus longtemps je revenais à mon observation des quais, exprimant à haute voix une pensée concernant le Kender.

- S’il s’en sort vivant, on n’aura même pas besoin de le menacer pour qu’il nous raconte ce qu’il y a là dedans.

Sur les quais non loin de nous, l’animation gagna en précipitation. J’entendis les capitaines hurler tour à tour sans bien comprendre ce qui se passait mais ils devaient eux aussi avoir eu vent de la même information que celui du Rubis-Sanglant. La source de tout ce remue-ménage sur les bateaux devait bien se trouver quelque part … et comme pour me narguer au vue de mon incapacité à comprendre ce qui se passait, une sonnerie invraisemblable se mit à rugir. Le monde s’arrêta d’être pendant une seconde, la foule se tut et s’immobilisa comme hypnotisé par ce son ; mes membres ne voulaient plus bouger et lorsque la seconde suivante je clignais des yeux, j’avais le regard dans le vide et la main serrée autour de mon arme.

Au loin les cloches de la ville se mirent à retentirent et comme sous le coup d’un étrange envoutement, la foule devint folle. Je sentais monter en moi une sorte de force destructrice, une envie inassouvie de casser, briser toute chose de présentant à moi. Un peu partout, des bagarres survenaient sans raison apparente si ce n’est en réponse à l’espèce d’atmosphère de haine qui se propageait.
Garder le contrôle, trouver un moyen d’endiguer cette agressivité naissante qui n’était pas de mon ressort. Le capitaine nous avait donné l’ordre de protéger le navire, voilà je devais obéir et ne penser à rien d’autre, un seul centre d’intérêt, une seule chose à faire et oublier tout le reste, ressentir mais pas subir voilà ce que je devais faire.

Face à nous, la foule s’avançait dangereusement en nous insultant l’elfe et moi. Ils étaient si nombreux que je ne comprenais pas les mots, mais ils suintaient littéralement de rage.
Je sortais mon arme de son fourreau en hurlant à qui veut l’entendre de ne pas s’approcher sous peine de finir au menu du soir des pirates. Un homme fis un pas en avant, grognant comme un damné, je m’attendais à voir la bave sortir de sa bouche tant il semblait enragé.
J’attrapai la chaise où s’était assis le capitaine et la fracassa avec rage contre l’un des poteaux d’amarrage. J’eus le plus grand mal à contenir l’explosion de fureur qui s’en suivit. C’était comme si chaque geste brutal en appelait un autre plus fort encore. Mon sabre dans une main, un pied de chaise dans l’autre, je toisai les passants d’un regard mauvais, continuant à hurler de rester sur place tout en espérant que l’un d’eux viendrait tenter sa chance pour que je puisse l’éventrer.

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Madoka


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mar 5 Mai 2009 00:02 
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Localisation: Couloir de prison, Quête 26
L’univers s’arrêta brusquement au son violent et sourd d’un cor. Cet appel bloqua toute activité autour de moi excepté les nuisances sonores crée par les éternels loubards alcooliques du port de la cité blanche. Mais la musique sentait mauvais. Elle respirait un air sombre et malsain faisant glisser sur le port un désarroi certain. Enfin, personne n’osa bouger durant ce signal qui semblait ne venir de nulle part. J’avais beau lever la tête et chercher tant en direction des navires que de la ville. La sonnerie retentissait dans ma tête comme si il y avait là une action magique ou divine…..
En tout cas, ma superbe aura de puanteur qui m’avait permis d’avancer jusqu’aux abords de l’Echangeur perdit de son effet et je me sentis compressé par les premiers mouvements de foules. Le cor arrêta de retentir et les cloches de Kendra-Kar choisirent ce moment là pour faire parler d’elle.

Par contre, l’ambiance générale du port avait radicalement changé. Le côté joyeux et bon enfant qui régnait jusque là pour soutenir les valeureux aventuriers avait complètement disparu. Les gens semblaient désormais habiter par une envie de violence et de meurtre. Certains fuyaient l’émeute qui venait d’éclater tandis que d’autres se jetait dans les différents mêlées. La violence était partout. Les hommes se battaient les uns les autres et sortait leurs armes pour ceux qui en possédaient, les femmes restées sautaient et griffaient sur tout ce qui passait à portée de leur rage déchaînée et même des enfants prenaient part aux rixes. Le chaos complet était maître désormais sur le port.

Une fugace envie de mort et de violence me traversa l’esprit….. Je contractais mes muscles et je sentis mon sang gonfler mes veines et l’excitation s’emparer de moi…. Je ne voulais pas céder à la panique et me jeter dans une violence gratuite. Surtout que je sentais que ce néfaste sortilège avait une origine sombre…. Un ennemi de ma déesse était sans doute à l’œuvre.

Je fis alors le vide dans ma tête ne pensant plus qu’à une clairière vide un jour de printemps. Il y faisait bon vivre sous un soleil chaleureux. L’herbe était grasse et le vent frais. Cette méditation réveilla mes pouvoirs et ma magie blanche éjecta toutes ces pensées noirâtres de mon esprit. Je paraissais d’un coup beaucoup plus lucide sur la situation et j’avais l’impression d’être la seule tête comprenant l’urgence de la situation et le besoin de protéger des vies innocentes contre la violence gratuite et bestiale de certains hommes déchaînés.

Je fis un rapide bilan de la situation. L’échangeur près duquel je me situais étais victime d’une agression sans limite par de nombreux Kendrans. Je ne pouvais rien faire pour aider les malheureux pris au cœur de la mêlée. Par contre, certaine personne se faisait passer à tabac à l’extérieur des grosses rixes. Eux, je devais les aider. Je me lançais donc à la recherche de gens que je pouvais aider dans la mesure de mes maigres pouvoirs. J’évitais soigneusement les personnages louches et les bagarres. La chance devait m’habiter ou ma déesse me donnait un coup de pouce, mais les gens que je croisais semblait recouvrir un semblant de lucidité et se mettait à fuir l’horreur des combats.

Soudain, j’aperçus un homme se défouler sur un gamin. C’était révoltant une telle animosité envers un enfant. Il était seul et j’avais décidé de servir la cause des autres. Il me fallait intervenir. Ni une, ni deux, je renforçai ma prise sur ma crosse et je m’approche discrètement de l’homme par derrière. Trop concentré qu’il est sur le gosse, il s’étala de tout son long quand je lui abats la crosse sur le crane. Je vérifie que je ne l’ai pas blessé sérieusement. Une compresse aurait été utile mais je n’en avais pas sur moi. Ce que je pouvais faire de mieux pour lui c’était l’écarter des combats et prier pour lui. En le traînant à l’abri d’une cargaison d’où les gens semblaient avoir déserté, j’adressais à son intention une petite prière silencieuse à Gaïa. L’homme s’en sortirait et me remercierais sans doute de lui avoir épargné la conscience d’un acte abominable.

Après l’avoir laissé, je me précipitais vers le gamin qui se relevait difficilement après la pluie de coups. Il ne semblait pas trop amoché. Je venais le prendre par les épaules pour le mettre lui aussi à l’abri quand il se retourna, une lueur de sang dans les yeux. Toutes griffes sorties, il me sauta à la gorge essayant de m’égorger. Lucide et guidé par ma déesse contre le fléau qui s’abattait sur Kendra-kar, j’esquivai facilement l’attaque désespéré et mis après coup le gosse au sol. Pour le guérir de ses blessures et de sa folie, je décidais d’utiliser ma magie blanche qui déferla en moi et l’entoura d’un baume réparateur. Il sembla se calmer et s’endormit sous la chaleur de mes paumes. Je respirai un bon coup après tant d’émotions….. Je venais de me faire agresser par un gamin de dix ans…… Mon dieu que ce sort était affreux…. Je traînai l’enfant à l’abri lui aussi puis repartit d’un bon train vers mon bateau. Il me fallait aussi penser à ma sécurité.



(Ces gens sont fous. Ce n’est pas possible, ils n’ont aucune foi en nos dieux, Gaïa et dans une moindre mesure, Yuimen ? Il faut aussi que je retrouve Darek, si il lui arrivait quelque chose, je m’en voudrais à mort…… J’espère qu’il n’a pas été pris dans la mêlée.)

Le port se vidait quelque peu et les combats se centraient autour des bateaux ce qui me permit de remonter assez vite au niveau du Vaisseau-Lune. J’avais quand même dû éviter une caillasse qui venait d’un des agresseurs du navire nain. Enfin bref, j’aperçus un elfe qui jouait d’un instrument au milieu de la mêlée. L’étonnement porta mes pas vers lui. Sa mélodie apaisait les cœurs et les rendait plus nobles et courageux. C’était bien la musique gracieuse qui pouvait sortir des doigts d’un représentant de ce peuple. Par contre, il était visible et faisait une cible facile ce qu’un homme sournois avait lui aussi remarqué. Il s’approchait à pas de loup derrière l’elfe. Porté par la mélodie, je m’interposai me mettant dos à l’elfe et cria à l’agresseur d’une voie forte :

« Par Gaïa, tu n’assouviras pas tes désirs impies. Par ma foi, tu ne passeras pas ! »

Mon air farouche du haut de mes 1m60 et mes yeux déterminés devait impressioner car l’homme s’arrêta tout penaud. Il me regarda une fois ….. Deux fois….. Trois fois, mais ma détermination ne flanchait pas et mon regard le fusillait de nouveau à chaque fois. Il décida de filer sans combattre et j’étais assez fier de l’avoir mis en fuite. Je n’avais pourtant aucune chance, j’étais un vrai freluquet. Mais l’esprit gagne toujours sur le corps, c’est bien connu.

Je n’avais pas le temps de m’attarder, je jetai donc une parole à l’elfe et partit vers l’aigle qui semblait épargné par la violence des affrontements.


« Ta musique et mélodieuse et harmonieuse mais fait attention à toi, O noble elfe ! Les hommes sont de perfides et sournoises créatures en temps de chaos. »

Mes paroles semblaient impossibles, une telle maturité dans une tête si jeune. Ca me ressemblait bien….. J’étais franchement perdu dans mes réflexions profondes sur le sens de la vie les trois quarts du temps. Il fallait bien que j’en fasse profiter les conclusions de temps en temps.

Arrivé au navire, je découvris que les voiles s’étaient écrasées sur le pont. Une vraie catastrophe au départ d’une course. Il fallait se mettre à pied d’œuvre pour le réparer. Je grimpai sur le bateau rapidement et rejoignis l’homme sombre et la jolie jeune femme que j’avais aperçue chez le marchand. Ils semblaient tout les deux attendre des ordres venus d’un commandant que nous n’avions pas encore vus. Je filai un coup d’œil aux quais pour voir comment évoluait la situation lorsque j’aperçus pas loin des navires pirate et Tulorain le cadavre de mon ami Darek. Des charognards d’hommes venaient juste d’en finir avec lui……..

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mar 5 Mai 2009 00:46 
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Localisation: Quête 26 - Cellule n°5
Alors que je me laisse porter paisiblement par les brises légères balayant le port, tout survient. Brusquement, violemment. Une spirale de couleurs, d'émotions, de mouvements flous, de cris. Tout d'abord, ce son, ce son si étrange. Ce barissement surnaturel et puissant interrompt sur le port toute agitation, tout mouvement, ou presque. Chacun est touché au plus profond de son être par les ondes, surgies de nulle part, mais qui résonnent partout avec la même intensité. Ce son provenant d'un instrument inconnu me paraît tellement imposant que j'ai une fraction de seconde l'impression de le voir se déplacer dans l'air, de le voir investir chaque recoin puant de la foule, pénétrer chaque coeur. L'écouter me donne l'impression d'être ejecté de mon propre corps, de me retrouver inerte.

Puis tout se tait. Silence, palpable lui aussi. Silence qui s'abat dans tous les esprits, silence témoin d'un changement dans la foule. Puis une cloche sonne au loin. Mais contrairement au coutûmes humaines, elles ne saluent aucun évènement honorable. Nul mariage heureux à célébrer, nul mort à pleurer. Aujourd'hui, les cloches tintent pour le chaos.

Le premier "Bong" réveille la foule. Le second la revigore. Le troisième l'excite. Le quatrième n'est même pas audible: de mille gorges sort un cri presque à l'unisson, qui semble détruire tout autre son. Je frémis à son écoute, terrifié, parfaitement conscient qu'un drame est imminent.

Et la haine me prend à la gorge. D'une main putréfiante mais ferme, elle resserre ses phalanges blafardes sur ma gorge, ma gorge stupéfaite. Sans que je m'en sois rendu compte, toute la haine rentrée, toute la furie, toute la frustration que j'ai pu éprouver dans ma vie (et je m'y connais.), se réveille violemment, et anihile tout le reste. Plus de raison, plus d'excitation, plus de joie. La haine enfle et éclate brusquement, bulle sinistre aux projections de sang, tandis qu'une part de moi, horrifiée et impuissante, assiste au désastre en préparation. Ma soif irascible de vengeance s'est réveillée, et tout mon être hurle à sa satisfaction. Un bain de rage et de sang.

D'évènement populaire, cette chasse au trésor même pas commencée s'était transformée en rixe mortelle. Mais assez d'analyse géopolitique. Je veux écraser quelques crânes sous mes doigts (Je ne suis pas assez lucide pour me rappeler de la taille des doigts en question...). Je commence à descendre, toujours me dirigeant vers le Vaisseau-Lune. A la recherche de quelqu'un sur qui déchaîner ma rage.

(SILMEÏ ESPECE D'IMBECILE ECERVELE ET INCONSCIENT!)
Cri de souffrance, d'inquiétude et de fureur dans mon esprit. Eclair de compréhension. Je me rends seulement compte maintenant que la Faera me hurle dessus depuis le début de mon accès de rage, tentant de me raisonner. La puissance de son esprit, et l'émotion qu'elle me transmet me coupe net dans mon élan. Je m'arrête en l'air, à quelques mètres du bateau. La colère reflue étrangement, regagne son antre torturée. Je retrouve mes esprits. Nom d'un aldron, qu'est ce qui m'a pris?! J'étais devenu fou?!
(C'est le son bizarre de tout à l'heure Sil'! Regarde dans l'état qu'il t'a mis! Et regarde un peu en dessous de toi!)
(...)

Un regard jeté en contrebas m'apprend que toute cette foutue foule s'est décidée à se battre. Du sang gicle, des coups partent, des corps tombent. Le tumulte est partout. Des nobliaux inconscients sont noyés par les mendiants, qui aspirent littéralement jusqu'à la moelle toute leur substance. Des enfants sont piétinés. Certains se battent, d'autres fuient. Les marchands tentent de sauver leur marchandise. L'un d'entre eux trébuche et tombe. L'instant d'après, il n'est plus qu'un squelette rongé jusqu'à l'os.

Autour du bateau elfique, comme autour de tous les autres, c'est la débandade. Une bande d'humains à l'air dégénéré a attrapé les cordes attachées au pont du navire, et tirent dessus pour que la coque heurte les quais. Et dans cette mêlée indiscernable de coups de poing, de pied, de dents, l'elfe bleu engagé à mes côtés sur le Vaisseau-Lune souffle dans un baton en bois. Nulle trace des elfes recruteurs. La bataille semble pour l'instant l'épargner, mais pour ma part, c'est comme s'il avait agraffé un parchemin sur sa tête, avec marqué dessus "Je couine quand on me frappe.". D'ailleurs, il réchappe d'une agression par derrière de justesse grâce à un petit humain qui s'interpose. Horrifié, aussi bien par le bateau qui se dirige dangereusement vers le pavé que par l'elfe bleu qui risque fortement un mauvais coup, je fonce droit sur lui.

Tentant de couvrir le vacarme, je viens me placer devant son visage et crie:
" Si vous voulez jouer de la musique, tant mieux mais ne restez pas à la portée du premier enragé qui peut vous ouvrir le ventre! Montons sur le bateau et coupons les cordes que ces abrutis d'humains sont en train de tirer, et mettons-nous à l'abri! "

Noyé dans un monde de hurlements et de gémissements, je n'entends même pas sa mélodie.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mar 5 Mai 2009 04:31 
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Localisation: Quête 34
Ma chanson terminée, je cherche dans mon sac un peu de nourriture pour contenter l’appétit de mes nouveaux protégés. J’aime la compagnie de ces bêtes gracieuses, j’ai l’impression qu’ils me comprennent plus que les humains ne le font. Ils m'acceptent tel que je suis, sans faire de chichis à propos de ma façon de me comporter ou de me vêtir. Je trouve un petit bout de pain que je tente de partager entres ces deux félins, mais voilà que la femelle aux yeux rouges affolée se met à miauler au point d’écorcher mes oreilles. Jetant un coup d’œil aux alentours, je vois l’équipage de L’Échangeur s’activer fébrilement obéissant sans doute aux ordres qui semblent provenir du bateau.
Pourvu qu’ils ne partent pas sans moi, je tiens à ce voyage; ce sera pour moi une sorte de pèlerinage. Bien que je ne cesse de le nier; je sais bien qu’en vérité je fuis. Je fuis cette ville, les rues, je fuis l’endroit où vit maintenant ma chère Angélie et son mari. Je n’ai pas eu le courage de lui dire : Je t’aime. Je dois alors avoir celui de vivre ma peine.

Venant de je ne sais où, un bruit assourdissant retentit. Pendant un court laps de temps, la vie sur le quai semble se figer puis la sonnerie cesse comme elle était venue, sans qu’on puisse en déterminer la raison ni l’origine.

(Qu’est-ce qui se passe? D’où venait ce bruit? Pourquoi toute cette agitation?)

Je dois retourner au bateau, ici les gens deviennent déments. J‘en suis abasourdi, je dois filer, mais mes jambes refusent d’avancer. Je suis atterré devant autant de violence. Je n’ai jamais été porté vers les batailles, j’ai appris le combat à l’épée pour me défendre et seulement parce que mon père m’y a obligé. Il n’en pouvait plus de voir un fils amoché entrer à la maison.

Le mâle tricolore toujours juché sur mon épaule se tourne la tête en feulant. Suivant son mouvement, je me retourne à temps; une femme d’âge mûr s’apprêtait à me fracasser le crâne à coup de pelle. Sans pouvoir expliquer comment, la rage m’envahit soudain, une moue de hargne se peint alors sur mon visage. Je lui arrache la pelle et d’un violent coup de cet instrument dans l’estomac, je l’envoie s’étaler par terre.
Apeurée, couchée sur le dos et résignée, elle attend que j’en finisse; ce qui ne saurait tarder. Je lève la pelle bien haute et me prépare à la frapper lorsqu’un son particulier attire mon attention. Une douce mélodie jouée à la flûte et interprétée de façon remarquable capte mon intérêt. Cet air cadencé me captive et purge peu à peu mon esprit tourmenté par cette colère démesurée. Tel un zombie qui sort de sa transe, ahuri, je réalise ce que je m’apprêtais à faire. Je libère la malheureuse, mon amour de la musique l’a sauvée.

(Qu’est-ce qui m’est arrivé? Qu’est-ce que j’étais en train de faire?)

Tuer. Tuer sans raison. Voilà la réponse à ma question. Si ce n’était de cette mélodie adoucissante, j’aurais sans hésitation abattu cette inconnue. Je ne peux voir où est ce musicien, mais je lui serai toujours reconnaissant de s’être servi de son instrument pour apaiser la rage des gens.

Malheureusement, peu de gens ont été sensibles à cette fascinante musique. Les gens se querellent, se frappent; une violence barbare sévit sur le quai. Tout en essayant de rester concentré sur les notes afin de garder le contrôle de mes émotions, je dégaine mon épée. Ma main gauche entourant la fusée, la pointe de l’épée brandit à l’avant, je me dirige prudemment vers le bateau.

Non loin devant, j’aperçois l’individu sans nez. Sans pitié et avec cruauté, il assène un coup de poing à un faible gamin. Ce dernier inconscient tombe dans l’océan.

(Être sans cœur et cruel! Ce n’était qu’un jeune enfant innocent!)

J’ai à peine formulé cette pensée que je me souviens soudain l’acte que j’ai moi-même failli poser quelques instants plus tôt. Il est sans doute envoûté lui aussi.

Sans tarder, d’une démarche assurée, parant les coups de mon épée, je tente désespérément d’atteindre le navire.

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Dernière édition par Mathis le Lun 18 Mai 2009 04:51, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mar 5 Mai 2009 17:10 
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- S’il s’en sort vivant, on n’aura même pas besoin de le menacer pour qu’il nous raconte ce qu’il y a là dedans.

La voix de la jeune femme détourna l'attention que portait Draast au Kender bruyant et gesticulant, c'est vrai que le petit être risquait des ennuis à braver ce genre d'entreprise mais de ce qu'il savait de ce peuple leur curiosité les menaient de toute manière dans des situations mortelles. Aussi n'avait-il que dirigé celle-ci pour abréger les souffrances de Pass. Ou bien descendrait-il dans peu de temps éjecté du navire par ses occupants inconnus. Mais alors qu'il reportait son attention sur les badauds afin de mieux "défendre" le bateau pirate un son fait cesser tout mouvement dans le port, ce qui n'est pas un mince exploit au vu du monde qui y stagne. Un mugissement de tempête, un cor damné qui de son souffle stupéfie ceux qui l'entendent, résonnant dans tout le port, puis alors que l'ont peine identifier la source et la raison de cet appel retentissant il cessa aussi brusquement qu'il avait commencé. L'agacement tenaille Draast alors qu'il entends le premier son de cloche.
(Ces humains ne se tiendront dont jamais tranquilles?)
Au second son de cloche et aux premiers mouvements de foule après cette immobilité bien venu c'est l'exaspération qui emplit son esprit.
(Allez bougez, venez vers moi que je fasse cessez vos misérables existences et votre cacophonie!)
Le troisième coup de cloche résonna profondément en lui-même, comme si les vibrations couraient le long de son être pour faire s'écrouler le mur qui retenais ses instincts Shaakt et toute ce qui bouillonnait aux tréfonds de son être sombre : Jalousie, Colère et Frustration frappèrent de manière aussi vives que trois serpent. L'empoisonnèrent de leur morsure et l'infectèrent d'une soif de violence et de sang comme il n'en avait jamais connu. En regardant autour de lui il ne voyait plus que des humains, ces sales humains qui eux étaient complets, ces sales créatures qui ne méritaient pas de vivre le peu de temps de leur existence, ils devaient mourir c'était évident et quel meilleur exécuteur que lui qui portait à moitié leur souillure?
(Venez... La mort, trop douce pour vous, vous attends. Venez périr dans le sang et le chaos!)
Alors son regard d'émeraude se tourna lentement vers l'humaine qui venait de briser une chaise, elle semblait si proche, si facilement haïssable, si différente... Ses propres doigts en frémissait, il suffisait de l'attraper par la gorge et de la projeter dans la foule, le bain de sang qui en résulterait ne serait que justice. Un sourire tordu, sadique, s'étira sur son visage alors que ses mains se rejoignaient devant lui pour se tordre, se croiser, se craquer, s'écarter mais juste pour revenir gesticuler l'instant d'après. Mais lorsqu'il se rendit compte que la foule d'humain s'adressait à lui dans leurs insultes et leur véhémence il se tourna vers ceux qui avait la très bonne idée d'attirer son attention. Il leur adressa ce même sourire horrible où maintenant se mêlait le plaisir de ressentir autant de violence et la joie malsaine de savoir qu'entre ses doigts pouvaient s'écouler leur misérable vie. D'une voix rauque où le contentement et la folie meurtrière perçaient sans conteste, il clama pour se faire entendre, pour les guider vers lui et vers une mort certaine, atroce et douloureuse.

VENEZ! VENEZ ROMPRE LE FIL DE VOTRE VIE! SOUFFREZ! SOUFFREZ MILLE MORTS DOULOUREUSES ENTRE MES DOIGTS!

Mais alors qu'est-ce qui l'empêchait lui de plonger dans cette mêlée afin d'assouvir la soif de sang et de violence qui lui martelait les tempes et lui parcourait les membres? Qu'est-ce qui faisait qu'il restait là devant le navire à regarder avidement la foule en espérant qu'ils seraient assez fous pour comprendre que venir vers lui était le seul moyen d'abréger leurs souffrances? A presque griffer l'air devant lui de ses doigts dans son avidité de faire souffrir et de mettre fin à des existences, seule parcelle de son être qui n'avait pas succombé à cette profonde et violente rage meurtrière sa parcelle d'humanité freinait des quatre fers pour l'enraciner dans sa frustration. Qu'il la haïssait, elle qui n'avait même pas assez de force pour résonner dans son esprit alors qu'elle le retenait de plonger au sein de cette mer du chaos. Un frisson parcourut l'entièreté de son corps lui fermant brusquement les yeux pendant une demi-seconde, lorsqu'il les rouvrit il jura intérieurement, la rage l'étreignait toujours mais il ne pouvait plus y succomber aussi facilement. Le feu de sa violence se trempait dans l'huile de sa volonté, son esprit avait beau être absolument contre, son corps avait beau se débattre dans une pulsion primitive de violence, rien n'y faisait.
(Ils méritent la mort, ils méritent de souffrir, laisse moi!)
(Je me contredit admirablement bien...)
(QUOI?)
(Si ils méritent la mort, il la trouveront un jour, pas la peine que je me fasse tuer au milieu d'une foule de fous furieux.)
(Je les ferait souffrir comme on m'a fait souffrir!)
(A mains nues?)
(Le souffle! Le Souffle de Timoros qu'il couche ces mortels comme des blés sous le vent, eux ne se relèveront plus jamais!)
Un ricanement froid retentit dans son esprit, futiles pulsions de violences et envies de sang, se calmaient convulsivement face au froid mépris de la raison et de l'impuissance.
(Peut être le jour où je serais capable de tuer aisément avec le souffle du Dieu du chaos, mais ce n'est pas aujourd'hui en tout cas.)
(Je veux les faire souffrir!)
(C'est ça, c'est ça et moi je veux me tirer d'ici.)
Un grondement sourd suivit la capitulation réticente de ce monstre de violence et de méfiance que chaque Shaakt porte en lui. Draast ne repris pas exactement son empire sur lui-même, cet appel à la violence avait trouvé un échos trop profondément en lui, mais au moins put-il éviter de gesticuler dans une folie meurtrière. Concentré afin de déchainer sa violence sur quiconque oserait approcher du navire, il fixait maintenant la foule avec un regard mauvais et patient.
(Plus vite on partira d'ici, mieux ça vaudra)


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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



Dernière édition par Abeausir le Mer 6 Mai 2009 11:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mar 5 Mai 2009 20:26 
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L’Aigle des Océans (Antariasi, Angharad et Erfandir) >>


Sur le bateau, c’est la pagaille la plus complète. Les voiles ont chu de leur mât et les marins de l’équipage semble s’acharner à les remettre en place tant bien que mal. Vous apercevez de l’autre côté du pont l’origine des cris braillés pour la remise en ordre immédiate du navire pour un départ prompt et dans l’ordre. C’est visiblement le capitaine. Richement vêtu d’un ensemble gris-vert rehaussé de fourrure blanche sur le col. Fourrure en adéquation avec la barbe hisute et bien fourniée de l’homme d’âge mur qui semble cependant pourvu d’une poigne de fer ainsi que d’un embonpoint notable, mais habituel chez les personnes d’un âge non-juvénile. Un chapeau mou muni d’une plume complète son habillement, ainsi que deux sabres à poignées d’or pendouillant à sa large ceinture. Il semble visiblement occupé.

Mis à part l’équipage régulier du vaisseau, quelques personnes ressemblant fortement à des aventuriers – ne fut-ce que par leur équipement – sont présentes sur les quais. Deux d’entre eux prêtent main forte aux marins pour rééquiper les mâts. La première, une demoiselle aux longs et lisses cheveux roux décorés d’une plume, à la peau pâle mais aux joues rougies par l’effort est grimpée à un filet pour attacher les sangles de la voile. Elle est vêtue d’un pourpoint rouge légèrement décolleté et serré par un bustier de cuir brun en accord avec son pantalon aux teintes naturelles. Elle a deux sabres fixés dans le dos, et parait mettre réellement du cœur à l’ouvrage. L’autre est sur le pont, une corde à la main, en train de hisser avec force la voile vers les hauteurs du grand mât. C’est un beau blond musclé aux airs de séducteur et au sourire ravageur. Il porte une chemise blanche ouverte sur son torse masqué par un foulard noir accroché à son cou. Il maintient ses cheveux courts hors de son visage par un bandeau attaché autour de son front. Il porte des gants de cuir et semble lui aussi donner du sien, visiblement habituer à un travail sur un bateau.

Deux autres n’estiment visiblement pas qu’ils doivent intervenir. Le premier est un humain aux cheveux blancs et aux yeux blancs portant sur son visage de curieuses marques blanches, comme des sillons laissés par des larmes, partant des yeux et glissant sur les pommettes et les joues. Il est sobrement vêtu de gris et regarde la manœuvre d’un air sombre et soucieux.
Le second est un humain, lui aussi, aux cheveux châtains et frisés. Il a l’air jeune et arbore sur son visage fier et beau un court bouc. Son regard vert est teinté de noblesse, et lorsqu’il aperçoit Angharad monter à bord, il s’en approche et la salue d’un signe de tête avant de tourner son regard vers les mâts dépourvus.

« J’espère qu’ils vont y arriver ! »

Visiblement, les personnes présentes à bord ne semblaient pas atteintes du mal qui sévissait sur le port… Ou en tout cas avaient été matées pour qu’elles ne bronchent plus… Tous les efforts fournis n’étaient que dans un seul but : le départ. De la détermination vaillante pouvait se lire dans tous les yeux de l’équipage…


L’Echangeur (Anarazel et Mathis, Rosie (quand elle arrivera)) >>

L’équipage se battait toujours farouchement contre ses agresseurs kendran, et était tout bonnement en train de se faire décimer sous le nombre. Les cadavres s’amoncelaient, même s’il y en avait bien plus du côté des kendrans, moins bien armés et moins habitués au combat. Un partisan de Tulorim se démarque vraiment des autres membres de l’équipage. Il s’agit d’un drow muni d’une armure noire munie de piques aux épaules. Il porte une coiffure ‘punk’ (si ça avait existé) : cheveux blancs rasés sur les côtés et dressés en crête sur le dessus. Son visage haineux est marqué du sang des victimes qu’il abat violemment à coups de hache à deux mains à la lame noirâtre. Sa nuque est tatouée de motifs tribeaux…

Trois autres aides sont clairement identifiables, mais ne prennent pas directement part au combat. La première est de loin la plus surprenante : un aigle brun fait des piqués à répétition pour planter ses serres puissantes dans les yeux de ces cibles kendranes. Cibles qui se font rapidement transpercer d’une flèche juste après, tirée par une archère semi-elfe postée sur le pont du bateau. Elle est plutôt très peu vêtue : un simple corset de cuir à dos nu pour le haut, et deux jambières de cuir montant jusqu’à mi-cuisse pour les jambes, à moitié couvertes par un pan de tissus brun attaché à sa ceinture. Une longue tresse brune pend dans son dos, et son corps tout entier semble marqué de tatouages noirs…
La troisième aide est un farouche guerrier humain muni d’un arc de guerre. La puissance émane de ce personnage dont le visage est masqué par un casque de métal muni de deux imposantes cornes de bélier. Il porte une armure de cuir souple renforcée aux épaules par des plaques de métal.

Sur le pont, un homme vêtu d’une livrée de cuir hurle ses ordres d’une voix rauque et puissante. Il a le visage abîmé par quelque maladie de la peau, et arbore une barbe brune peu fournie. Sur sa tête est vissé un chapeau en cuir à large bord. Tout le désigne comme le capitaine du bâtiment…

Anarazel est parvenu à se glisser sur le pont, et aussitôt, le capitaine se tourne vers lui d’un air rageur :

« Qui t’es toi ? Un enfoiré de kendran payé pour nous faire perdre ? »

Dans les combats, Mathis se débrouille bien et ne trouve pas plus de résistance à sa lame que quelques coups de fourches ou de gourdins improvisés.


Le Vaisseau-Lune (Dôraliës et Silmeï) >>


La violence est moins forte de ce côté du port, même si elle est toujours présente. Peut-être est-ce dû à la musique apaisante de l’elfe bleu posté devant le navire, peut-être est-ce dû à la grâce naturelle des elfes et à leur statut d’intouchables. Quoi qu’il en soit, même si les jeunes kendran continuent de tirer sur les cordages, nul combat n’éclate par ici. Soudain, Dôraliës et Silmeï se retrouvent comme porté par un courage nouveau, une volonté de fer, une vigueur décuplée. Au bout de la passerelle vient d’apparaitre une elfe mystérieuse aux cheveux rouges et mauves et aux yeux verts. Elle a la peau pâle des Hinions, et arbore sur son front un curieux tatouage rouge en forme de pentacle. Elle est simplement vêtue d’un habit de lin brun barré de lanières de cuir, et porte dans sa main un bâton de bois terminé par une protubérance boiseuse entremêlée et semblant entourer une pierre bleutée qui lui légèrement. Elle regarde la situation d’un œil sévère, et ses lèvres rouges crient d’une voix aigüe un ordre destiné à un membre de l’équipage, certainement.

« Ergoth, repousse moi ces importuns ! »

Aussitôt, un elfe très particulier fait son apparition à son côté. Il est torse nu et semble tout fait de muscles. Il a la peau tannée par le soleil et le visage constellé de cicatrices. Il n’a rien de grâcieux ni de beau, même si ses longues oreilles pointues témoignent de sa race elfique. Il porte aux poignets des brassards en métal, et porte dans ses mains une poutre de bois blanc, sans doute sur le navire en cas de réparation. Et quand je dis qu’il la porte, c’est à bout de bras, et sans sembler en souffrir nullement. S’aidant de son arme particulière, et depuis le pont du navire, il bute sur le torse de deux humains qui s’effondrent et lâchent prise sur leur corde. Le mastodonte elfe cale alors la poutre contre les quais et pousse de toutes ses forces pour éloigner le vaisseau du quai. Surpris par sa force étonnante, les kendrans sont forcés de lâcher leurs cordes sous peine de tomber à l’eau, et le Vaisseau-Lune s’écarte doucement du bord, se remettant dans sa position initiale.

Aux côté de l’elfe aux cheveux rouge et mauve apparait alors un autre elfe, plus commun celui-là. Peau blanche et cheveux noirs, il semble vêtu pour l’aventure, d’une tunique verte et d’une cape de cuir brun. Il porte à sa ceinture une rapière ouvragée, et vous hèle d’un ton motivé :

« Holà compagnons, cessez cette douce musique et montez à bord vite ! Le départ est donné, venez, venez… »


Le Rubis-Sanglant (Madoka et Draast >>

Vos démonstrations de force tiennent à l’écart les belligérants agressifs de Kendra Kâr. Ils n’osent visiblement pas intervenir directement, de peur de se faire battre par deux si charismatiques et agressifs aventuriers.
Mais soudain, tout d’un coup, une gerbe de sang gicle vers Draast et Madoka, accompagnée de trois corps sans vie de badauds agressifs. À leur place, un immense orque à la peau grise ultra musclé et vêtu uniquement d’un pagne de fourrure et de bracelets de force en cuir fait son apparition. Son air patibulaire et colérique est effrayant, et ses prohéminentes canines inférieures saillent de sa grande bouche écumant de bave. Une courte barbe noir et de cours cheveux noirs encadrent ce visage marqué de multiples cicatrices. Il a des mains aussi grosses que sa tête, et pourrait broyer un crâne humain sans soucis entre ses doigts puissants, s’ils n’étaient pas déjà armés d’une lourde et immense hache au manche de bois et à la lame sanguinolente.

Il s’approche de vous d’un pas lourd et agressif, mais s’arrête juste devant vous alors que les kendrans appeurés reculent et agrandissent le cercle autour du navire pirate. La voix de l’orque résonne alors. Il s’adresse visiblement à vous, crachant un coup sur le côté avant de crier :

« Alors, c’est quand qu’on embarque ? Peuh ! »

C’est clair, après son apparition, personne ne voudra plus s’approcher, et certains belligérants fuient déjà vers d’autres combats…


Sur le reste du port… >>

Partout, sur les quais, le sang kendran s’écoule. Que ce soit mêlé au sang de Tulorim, giclé de par un coup de hache puissant ou s’écoulant de plaies commises par les carreaux nains, la mort s’écoule vers la mer et teint les eaux du port d’un rouge dilué. L’horreur est dans la cité blanche, et les pavés du port ne sont plus blancs, mais salis de sang. À l’heure où cette chasse au trésor débute, tant de morts sont déjà à dénombrer, et plus grand encore est le nombre de blessés… La fureur se fait moins dense, et les gens commencent à se rendre compte de l’horreur de leurs actes. Des plaintes et gémissements peuplent l’air, des cris, des pleurs, tous voient l’horreur faite par leurs mains ensanglantées… Kendra Kâr restera à jamais marquée de ce jour sanglant, un jour rouge dans son histoire interne, un jour de peine, de mort… Un jour qui aurait dû être une fête…

Et le bateau noir a disparu…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mar 5 Mai 2009 20:57 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Le son de ma flûte traversière se révéla être un bon remède contre cette débandade, les combats commençaient à s'estomper, laissant quelques personnes à terre. Toutefois, un homme sembla s'immiscer derrière moi, prêt à m'assassiner en me plantant lâchement un couteau dans le dos ! Jamais je n'aurais cru que certaines personnes soient capables de meurtres aussi perfides et vicieux, ces humains étaient vraiment des créatures mystérieuses. Mais, là un jeune homme apparut, interpellant cet homme qui m'aurait certainement laissé dans une flaque de sang, marque mélancolique de mon trépas. Pour une fois que quelqu'un venait à mon aide ! Cela était complètement fou ! En tout cas je devais une fière chandelle à cette personne, mon sauveur, mon héros !
«Oh merci ! Je vous suis si reconnaissant ! Comment puis-je vous remercier... Mais ! Ne partez pas voyons !»

Néanmoins, le jeune homme ne s'arrêta pas pour prendre mes remerciement et continua sa route vers d'autres lieux. Peut-être qu'un jour nos deux âmes se rencontreront à nouveau ? Mais, soudain, ne me laissant aucun répit, une créature fantastique apparut devant mes yeux. C'était un jeune homme qui ne dépassait pas plus d'une vingtaine de centimètres et qui était caractérisé par une violente malnutrition. Apparemment, il n'était pas né une cuillère d'argent dans la bouche contrairement aux nobles qui s'enfuyaient sur de jolies montures. Mais, ce qui me bouleversa plus que toute autre chose, c'étaient les deux ailes qui battaient l'air derrière son dos... Ce jeune homme était une sorte de fée au masculin ! Ses deux membres protubérants étaient recouverts de plumes blanches qui s'apparentaient réellement à un doux duvet de canard. Sans rire, j'aurais aimé pouvoir caresser ses doux attributs qui paraissaient être de véritables œuvres d'art certainement dus à la grandeur de Yuimen. Malheureusement, je ne l'avais pas vu venir et son apparition fut pour moi un choc qui faillit me faire sombrer dans les eaux troubles du port. Cela était irréel, jamais je n'avais vu dans les livres que j'avais étudié des références à ces petits êtres, peut-être que j'avais dû passer trop rapidement sur certains passages ou alors l'aubergiste m'avait fait boire une substance illicite qui commençait simplement à faire son effet !
«Mais qui êtes-vous ?! J'hallucine peut-être après tout...»

Les bagarres s'étaient peut-être calmées autour de nous, pourtant les touristes et les kendrans tentaient toujours de s'agripper au bateau pour l'empêcher de s'en aller... Une chose était certaine, je me retrouvais hors du temps, dans un monde intemporel dans lequel j'observais l'être étrange qui flottait devant moi comme l'aurait fait un merveilleux oiseaux colorés. Je sentais au fond de moi naître un feu étrange, était-ce la haine qui émergeait une nouvelle fois pour que j'écrase telle une mouche ce garçon ? Non ! Ses paroles étaient tout de même réalistes et il semblait me venir en aide, en tentant de me faire monter sur le navire !

(Je dois certainement lui faire confiance, mais, j'attends quand même qu'il me parle une nouvelle fois...)

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 06:05 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 21:04
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Une sonnerie puissante retentie brusquement, faisant presque trembler le port. Tous et chacun restèrent interdit et silencieux alors que ce bruit sourd sillait dans leurs oreilles, ce son dont on ignorait l’origine. Puis après un instant qui sembla durer un éternité, la sonnerie se tut.

Un vent se mit à souffler sur le port alors que la foule angoissée conservait un silence pénible et inquiétant. On pouvait entendre le son lointain du clocher de Kendra Kâr. Toujours assise, Rosie s’était figée elle aussi, les oreilles toujours bourdonnante. Un drôle d’énergie flottait dans l’air dont la lourdeur s’accentuait à chacun des raisonnements du clocher. Enfin sorti de sa transe causée par le son du cor, l’adolescente regarda tout au autour d’elle et observait les gens hypnotisés, sentant venir un sentiment nouveau et atroce au plus profond de son être, consumant peu à peu son contrôle sur elle-même.

Non loin d’elle, une femme s’exclama :

« Mais qu’est ce que c’était ? »

À peine eut-elle prononcé sa phrase qu’un homme à ses côté la dévisagea avec un regard hautain, les poings et les dents serrés.

« Tu n’es qu’une idiote! C’est le signal de départ!»

Visiblement vexée, la femme le darda d’un regard bestial et lui répondit avec une arrogance déconcertante.

« Et comment j’étais supposé le savoir imbécile?»

Rouge de colère, l’homme l’agrippa brusquement par le collet et approcha son visage pourpre et crasseux à quelque centimètre à peine de celui de la dame qui grimaça en sentant l’haleine putride qui lui caressait le bout du nez. Rosie fronça les sourcils. Elle éprouva dès lors un réel dégout face à cet homme sans manière qui brutalisait cette pauvre dame. Elle contempla le crane dégarni de l’humain, un sourire en coin se dessinant progressivement sur son visage, puis posa une main sur la hache qu’elle portait à la ceinture visiblement attiré par une envie nouvelle et puissante. La femme quant à elle, ne supportant plus d’être tenu ainsi, gifla avec une force sous estimé son agresseur dans un claquement sonore. Les traits soudainement déformés par la fureur, l’homme la frappa violemment à son tour à la figure, l’envoyant valser contre d’autres gens, les entrainant brutalement avec elle dans sa chute.

Furieuse de cette acte, la semi-elfe qui n’était dès lors qu’une spectatrice, dégaina son arme ne supportant plus d’assister à cette scène odieuse et avança d’un pas rapide et décidé vers le monstre qui se préparait à frapper de nouveau. Elle se sentait capable de le découper en rondelle pour lui faire payer son crime. Non et puis finalement, ce n’était pas par vengeance, mais juste parce qu’elle en avait le goût. Ce qui était loin d’être son genre...normalement. Elle leva sa hache au dessus de sa tête sans cessé de marcher, prête à la lui enfoncé bien profondément dans le crane. Elle en avait tellement envie...tellement. Quelques pas la séparaient encore de l’individu insouciant qui ne la voyait pas venir. Elle sentait son cœur battre rapidement dans sa poitrine. Elle allait abattre cruellement son arme sur lui, lorsque subitement une petite voix intérieure la ramena à la réalité.

( Mais qu’est ce que tu fabriques? )

À la dernière seconde, Rosie fit pivoter maladroitement sa hache entre ses mains et assomma, du bout de son manche, son adversaire avec un craquement très désagréable. Honteuse, la semi-elfe le regarda s’effondrer lourdement au sol, inconscient.

( Qu’est ce qui m’a pris? )

« Eh la gamine! Je n’avais pas besoin de ton aide. »

L’adolescente, leva les yeux en direction de la source de ces paroles blessante. C’était la femme brutalisée qui lui avait adressé la parole, lui montrant agressivement les poings, prête à défendre sa fierté. Rosie sentit monter en elle une hargne dévastatrice en entendant ses mots qui la froissa au plus haut degré. Elle venait de la sauver et elle se plaignait! Normalement, elle n’en aurait pas fait tout un plat, mais là c’était différent, elle sentait en elle l’envie pressante de lui clouer bec à grand coup.

( Je vais l’étrangler! )

Ne pouvant plus contenir cette colère grandissante qui la submergeait, elle se prépara à donner un violent coup à cette femme insolente et aucunement reconnaissante de ce qu’elle avait fait pour elle.

« Je vais régler ton compte…petite.»

L’odieuse femme avait insisté sur le mot « petite », l’étirant assez pour que cela en vienne horriblement vexant, puis s’approcha de Rosie si près que cette dernière pouvait sentir le souffle chaud et rapide de la dame qui la dépassait d’une bonne tête au moins. Pourtant nullement impressionnée, la semi-elfe siffla rageusement entre ses dents.

« J’aimerais bien voir ça vieille pie. Meurt! »

Mais, ni la dame ni l’adolescente n’eurent l’occasion de poser un seul geste hostile. Un petit groupe de gens s’était approchés d’eux, empourprés par la hargne. C’était ces mêmes personnes que la femme avait fait chuter en même temps qu’elle. L’un d’eux l’agrippa férocement par l’épaule.

« On attend des excuses!»
« Eh bien, tu vas attendre longtemps.»

Elle cracha à terre un peu trop près de son interlocuteur. C’est alors qu’une scène de massacre débuta sous les yeux ronds de Rosie qui recula le plus discrètement possible réalisant brutalement la tournure qu’avaient pris les choses. Comment avait-elle bien pu se laisser aveugler par la colère ainsi? Elle regarda tout autour d’elle tout en continuant de s’éloigner. Qu’elle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle constata que la situation n’était pas différente ailleurs. C’était même pire encore. Des cris, des coups de poing et d’épée fusaient de toute pars, n’épargnant personne. Tous semblaient être affectés.

« Qu’est ce que t’a à me regarder comme ça?»
« Je ne te regarde pas!»

( Qu’est ce qui se passe. )

L’adolescente ne savait plus quoi faire. Elle trouvait déjà assez dur de devoir garder son calme, alors réfléchir s’avérait être un tour de force.

( Je crois que je devrais rejoindre le bateau. )

Elle entama sa longue et lente progression entre les bagarres tentant de se contenir elle-même lorsqu’un imbécile la bousculait. L’envie d’en liquider un ou deux lui revenait souvent à l’esprit. Par ailleurs, la main qui tenait son arme tremblait, se retenant pour ne pas s’attaquer à quelqu’un à moins que cela ne devienne vraiment nécessaire.

Par chance le navire n’était pas vraiment loin.

C’est alors qu’horrifiée, elle s’arrêta net, regardant un spectacle monstrueux. Les vaisseaux n’avaient pas été épargnés par la folie furieuse qui animait le port. L’Échangeur entre autre, se faisait carrément attaqué, amplifiant le rage déjà assez puissante de la semi-elfe. Tout l’équipage protégeait vaillamment leur embarcation, présentant leurs armes affilées aux assaillants Kendran. Tout cela se transformait en un horrible et énorme bain de sang.

Non loin d’eux, elle put apercevoir Mathis, épée en main ainsi que l’elfe au sang-mêlé qui se hissait sur le navire. Il lui fallait les rejoindre tous et les aider à défendre l’Échangeur. Pas question de se laisser abattre par ses Kendran.

Rosie reprit donc sa course tout en rangeant sa hache pour avoir les mains libres afin de s’attacher les cheveux en queue de cheval. Lorsqu’un combat se pointait à l’horizon, elle se devait de mettre toutes les chances de son côté et donc éviter d’être aveuglée par sa crinière lors de ses mouvements rapides. Ce simple petit détail pouvait malheureusement compromettre toute réussite.

Le visage bien dégagé, la semi-elfe accéléra la cadence, se faufilant de mieux qu’elle le pouvait entre les gens qui continuaient leur carnage sans aucune pitié. Elle voulait rejoindre le navire le plus rapidement possible afin de venir au plus vite en aide à l’équipage.

Elle y était presque.

Elle croyait enfin pouvoir se jeter dans la mêlé et participer au combat, mais son pied glissa sur une flaque de sang. À ce moment, elle cru voir la situation au ralentit, se sentant tomber lentement sur le dos alors que ses pieds glissait sur la surface humide. Elle s’étala de tout son long sur le sol, le souffle coupé par l’impact. Sa chute n’avait pas passé inaperçu, un vieil homme s’approcha d’elle prêt à l’embrocher lâchement. Impuissante, vu la situation, la jeune fille ferma les yeux et tenta inutilement de se protéger de ses bras, le courroux laissant place à la peur béante. C’est alors que surgit du ciel, un oiseau, apparemment un aigle, qui vint enfoncer ses serres puissantes dans les yeux du vieil homme. Maintenant totalement désintéresser par Rosie, il prit son visage entre ses mains en proie à une terrible douleur. La semi-elfe, elle, se releva tout en suivant la progression de l’oiseau dans la foule. Il n’avait sûrement pas eu conscience d’avoir sauvé l’adolescente, mais il l’avait tout de même fait. L’humain continuait de geindre en criant sans arrêt :

« Mes yeux, mes yeux!»

Il ne souffrit pas encore longtemps. Il y eut un sifflement dans l’air puis une flèche vint se ficher dans le personnage qui tomba, mort. La jeune fille leva les yeux vers la provenance du projectile et pus voir sur le navire, une archère qui abattait les Kendrans agressif un à un. Sans perdre un instant de plus dans sa contemplation, Rosie se dirigea vers Mathis qui s’en tirait assez bien avec son épée.

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Lvl 12


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 10:09 
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Inscription: Ven 24 Avr 2009 21:44
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Je suis surpris de voir que les personnes sur le bateau ne semble pas affectées par le phénomène encore en cour sur les quais. Tous semble occupés à préparer le départ du navire dans les plus brefs délais mais pour cela, il fallait déjà remettre la voile en place. A part les marins de métiers, je dénombre six autres aventuriers qui se démarquent. Tout d'abord il y a les deux personnes que j'ai déjà croisé lors de mon embarquement: à savoir l'adolescent presque famélique avec une crosse qu'il n'avait pas auparavant et la jeune femme dont je n'ai eu le temps que de saluer de la tête. Je détourne le regard de ces deux personnes à mes côtés et porte mes yeux sur ceux qui aident les marins: une femme rousse au teint pâle qui a l'air d'être vraiment attentionné à ce qu'elle fait sur un filet et un homme musculeux, blond et avec un grand sourire qui me fait légèrement pitié, tout en lui clame le dragueur invétéré aux conquêtes multiples. Il y a enfin les deux hommes qui semblent tout regarder de loin, comme des spectateurs intemporels de cette agitation fertile. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant l'homme aux cheveux blancs qui semblent mon opposé parfait jusqu'aux yeux blancs. L'autre, criant de banalité à côté du précédant ne m'intéresse guère: un homme aux cheveux bruns avec un bouc. Par ailleurs il se rapproche de nous et tente d'engager la conversation avec la femme que j'ai déjà rencontrée.

Je me désintéresse de mes compagnons de voyage et porte mon regard sur les quais, spectacle nettement plus intéressant que la remise en place de la voile. Le corbeau quitte mes épaules et s'envole vers le plus haut mât avant de se poser à son sommet en croassant une où deux fois une fois arriver. Je souris encore, essayant d'imaginer les pensées des personnes sur le quai et peut-être du navire à la vue de cet oiseau sinistre en haut du mât. En parlant du quai, la confusion règne encore, des civils se battant encore ça et là, leur haine exacerbé pas Thimoros, j'en suis sûr. En regardant le cadavre d'un enfant d'une dizaine d'année sur le sol non loin, je ne peux m'empêcher de reconsidérer mon scepticisme envers ce dieu que je considérais encore comme mineur il y a peu. Force est de constater que cette démonstration flagrante de sa puissance est plus qu'impressionnante et je fais une longue prière afin de me faire pardonner. Je sais que cela ne suffira pas, Thimoros tire sa puissance de la souffrance et seule la mienne permettra ma rédemption. Je détourne le regard, du spectacle sanglant du quai et décide de me mettre à l'ouvrage avec les deux aventuriers, espérant me faire souffrir un maximum.


Je dépose ma besace contenant mes maigres possessions aux pieds de l'adolescent et prend le scorpion à l'air léthargique afin de le déposer sur les épaules du même garçon. Je le fixe ensuite dans les yeux et lui dit d'une voix que j'espère agréable et polie.

Je vous confie mes affaires ainsi que mon petit animal, ne vous en faîtes pas il n'est pas dangereux mais si vous ne le supportez vraiment pas, déposez-le sur le sac, il ne s'en offusquera pas.

Je ne laisse même pas le garçon répondre et repars vers un cordage libre afin d'aider l'homme blond à hisser la voile. Je me frotte les mains et aperçois le capitaine du bateau, du moins je suppose que c'est lui car il est celui qui cri le plus fort et montre différentes personnes du doigt. Il à l'air assez âgé mais semble encore capable de ce battre au vue des deux sabres qu'il porte à la ceinture. Je recentre mon attention sur le cordage à mes pieds et le prends à deux mains avant de commencer à tirer dessus avec toute la volonté que je suis capable de déployer. Au fur et à mesure que la voile monte, je sens mes omoplates me tirailler ainsi que certaines parties des cicatrices se rouvrir. Je souffre en silence, tirant encore et encore la corde alors que du sang commence à tacher ma robe noire au niveau des omoplates, mes seules craintes sont de m'évanouir d'un coup et d'abimer l'œuvre représentant les animaux sacrés. Je tiens cependant bon et remarque que la voile a déjà parcouru un bon chemin, j'entends aussi le corbeau ponctuer la montée de la voile de croassements brefs.

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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Dernière édition par Antariasi le Ven 8 Mai 2009 16:21, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 11:17 
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Alors que Draast essayait péniblement de se maitriser un nouvel élément perturbateur surgit, une gerbe de sang jaillit vers lui, il esquiva mais qui faillit le faire basculer de nouveau dans le chaos et la violence. Puis un corps d'humain sembla s'élancer vers lui, sans prendre le temps de réfléchir il fit un pas vers l'avant, l'attrapa par le bras de ses deux mains et le fit basculer par dessus lui en profitant de l'élan de sa "victime" et de son poids pour lui faire prendre un bain bien mérité. Ce n'est qu'après cette réaction instinctive qu'il se rendit compte que le bras qu'il avait agrippé avait une trop grande mollesse pour appartenir à un être vivant et qu'il n'avait entendu aucun cri au moment du plongeon dans l'eau sombre. Se retournant vivement il put constater la cause de la mort de l'humain qu'il venait d'immerger, une espèce de mastodonte tout en muscles, en crocs, en cicatrices, armé d'un hachoir aussi barbare que lui et bavant de manière fort peu attrayante. L'être bestial semblait avoir un goût certain pour tomber à pic, ou bien était-ce simplement un hasard, quoi qu'il en soit entre son élagage et leurs avertissements les rare Kendrans encore présents semblaient plus terrifiés qu'agressifs. Le problème suivant fut un peu plus délicat, en effet l'orque avançant vers le navire -et donc vers Draast et la jeune femme- de son pas lourd et vindicatif, qui faisais osciller dangereusement sa hache entre ses battoirs, semblait un adversaire autrement plus redoutable que de pauvres humains excités. Problème qui ne fut absolument pas réglé lorsque le colosse gris beugla, sans épargner son haleine à Draast qui dans sa générosité reçut un gros postillon sur la joue.
(Le bestiaux est un puits sans fond de salive apparemment.)
(...)
(Tiens où sont passés mes instincts meurtriers? Parce que là dans le genre danger meurtrier et horriblement différent j'ai rarement vu mieux!)
(Il a une haleine horrible.)
(C'est tout? Je m'attendais à des vociférations!)
(Oh ça va hein...)

« Alors, c’est quand qu’on embarque ? Peuh ! »

(Il manquait plus que ça, le "capitaine" a bien dit de ne laisser passer personne.)
(Je vais devoir le tuer alors?)
(Comme si j'en étais capable.)
(Bah si on compte pas les dégâts que mon corps va subir, il y a peut être une mince chance.)
(Si c'est un membre de l'équipage antérieur à mon arrivée je risque des ennuis.)
(C'est des pirates! Pas des prêtres!)
(Les vertus scintillent même au milieu de la crasse.)
(Merveilleux, mais encore?)
(Ça veut dire que si le pirate a la mauvaise idée de tenir à son équipage je serais dans la merde!)
(Pas faux.)
Une seule solution se présenta à Draast pour résoudre le dilemme assez imposant, tout en continuant d'observer le tas de muscle armé il s'approcha encore du navire afin de ne pas avoir à hurler pour communiquer et s'enquit auprès du pirate de la conduite à tenir.

"Capitaine? On a un Orque baveux et brutal qui veut embarquer. On lève les voiles avec lui ou on perd du temps à l'écharper?"

Ne voyant pas d'autre manière de "résoudre" l'ennui que représentait la grosse chose grise violente et bruyante, il n'en trouvait pas moins le moyen assez peu à son goût.
(C'est vrai ça, depuis quand j'ai besoin d'un estropié pour savoir ce que je doit faire?)
(Depuis que je suis dans l'équipage du-dit estropié.)
Aussi attendit-il sur le qui-vive, l'orque pouvait très bien se dire que "baveux et brutal" étaient des insultes plus qu'un descriptif et se décider que le moucheron en noir n'avait pas de raison de vrombir aussi effrontément et Draast ne tenait pas particulièrement à mourir prématurément s'il pouvait l'éviter. Mais il restait à sa place en se contentant de surveiller monsieur muscle et de tendre l'oreille afin d'avoir une indication sur la situation.
(On appelle ça un "ordre" je crois)


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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



Dernière édition par Abeausir le Sam 9 Mai 2009 19:37, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 14:33 
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La réalité, la dure réalité basculée dans l'abîme de l'inconcevable, remonta à l'esprit du sang-mêlé comme une déferlante d'eau fraiche. Et il bût la tasse: malgré le gros de l'équipage sur le quai, il n'était pas seul à bord; on lui criait dessus :

"- Qui t’es toi ?" braya un homme tout de cuir vêtu, d'une voix nerveuse et tranchante qui gela le démon perdu dans sa contemplation du navire. "Un enfoiré de kendran payé pour nous faire perdre ?"

Anarazel descendit ses yeux rouges vers son interlocuteur, chapeau soutenu par un visage étrangement vieillit, regard rageusement enfoui dans deux orbites profondes.
Le capitaine, sans aucun doute.

Le sourire en coin du démon manqua de s'élargir, mais il mit tout ce qui lui restait de sa raison à se dominer.
Quelle était la réalité? Il ne s'en rendait plus compte, étrangement envouté, tel un assoiffé au besoin intarissable. Puis un nouveau froid s'écoula en lui comme une marée montante et amère, provenant de son obligation envers le navire, et envers sa Sombre Déesse. Les paroles du marin l'avaient refroidi.

D'un rapide coup d'œil écarlate il évalua la situation : l'équipage acharné avait fort à faire, seuls quelques marins et guerriers - dont une fière archère aux formes saillantes pouvant enchaîner le désir - étaient sur le pont du vaisseau.
L'instant tournait au bain de sang, rouge inextricablement mêlé au vert sale des eaux du port.

Il valait mieux quitter les quais sans plus attendre, sonner un repli rapide : en cas contraire, les habitants en folie ne tarderaient pas à venir gémir à même le pont du galion. Anarazel l'aurait fait lui-même, s'il n'y avait eu un capitaine colérique lui obstruant le chemin symbolique de la barre à roue, bloc nerveux de chair armée.

Et le démon, comme déçu, lui répondit d'une voix sifflante d'énergie latente :

"- Je suis l'un de vos nouveaux marins. D'ailleurs, je crois qu'il est temps d'ôter les amarres, et de monter les voiles au plus vite : sinon la proue ne fendra plus qu'une marre le sang." Puis il ajouta en chuchotant presque: "un ultime rappel envers vos hommes, capitaine..."

Et il avait volontairement appuyé le dernier mot... Un effort incroyable...

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Ecrire, c'est tuer, prier, délirer. Pour combler l'écart. Abolir l'Entre. Et n'y parvenir jamais. [Michèle Mailhot]


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 16:10 
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Mon univers s’écroula. Les secondes semblaient heures…. Darek venait de mourir non loin de là. Je n’en avais pas la certitude mais la mare de sang dans lequel il baignait ne m’inspirait rien de bon….. Il avait mis ses habits du dimanche et on l’avait pris pour un noble. Il avait été agressé par les tristes sires des rues de Kendra-Kar soudain belliqueux. Il était sur les quais par ma faute….. Moi seul l’avais traîné dans cette galère d’aventure. L’expédition était à peine commencée, mon cœur s’assombrit et du sang me couvrait les doigts. Je n’étais pas sur de pouvoir supporter autant de sacrifice pour le plaisir de l’aventure…… Mon meilleur ami venait de passer. Et je n’avais rien pu faire …..

Pire même, j’avais fuis les combats pour me protéger sur le navire Kendran. J’avais la responsabilité totale de la présence de Darek sur le port encombré aujourd’hui. J’étais une cause directe de la mort de mon plus fidèle compagnon….. Sa mort était déjà assez dure à encaisser quoi que les études au temple m’aient forgé un tempérament de relativisation de ce passage qui fait partie de la vie. Mais ajouter ma culpabilité à cela….. Ca devenait presque insoutenable ! Je me tins au bastingage pour éviter de chanceler. Je ne voulais pas non plus paraître faible aux autres membres de l’expédition…..


(Qu’est ce que je fais ici … ? Pourquoi je me préoccupe de l’avis d’autres personnes ? Ce sont des inconnus pour la plupart. Ma place n’est peut-être pas ici. Je devrais sans doute descendre de ce navire et aller pleurer sur le corps de Darek….)

Gaïa n’avait pu l’aider en ce jour sombre. J’étais pourtant sur que moi elle m’avait donné la force de survivre aux épreuves…… Pourquoi m’avoir choisi moi, j’aurais préféré périr et savoir Darek en vie…..

La vision du corps noircit mon âme d’une teinte de haine intemporelle. Il me faudrait me venger de cette cruauté quoi qu’en pense ma déesse. J’étais humain et je céderais un jour à ce péché…. De bon cœur sans doute…… Je détournais les yeux de Darek, cela devenait éprouvant. Voyant le calme qui régnait sur les esprits dans le bateau, j’explosai en sanglots. Voir des gens vivre et sourire après une vision d’effroi m’insupportaient. Tout le monde se retourna à mes sanglots mais je m’esquivais dans un recoin de mes vêtements. Je préférais me cacher de tous ces regards et rester dans ma tristesse. Je n’avais que faire de leurs avis. Ils étaient tous stupides de toute façon.


(Excuse moi Darek, je n’aurais pas du te forcer……. Pas du t’obliger à promettre…… je suis désolé des tourments que tu as enduré par ma faute….. Je serais irréprochable dans ma vie pour toi …. Pour ton souvenir ……. Pour la vie que tu aurais pu avoir…… je resterais sur ce bateau et dans cette quête pour toi Darek, j’irais jusqu’au bout pour toi et pour devenir plus fort. Plus fort, je pourrais venger ta mémoire et faire respecter ton nom. Par Gaïa, je te fais la seule promesse que jamais je ne romprais. Je vivrais pour ton espoir et tes aspirations. Pardonne-moi, Darek !)

Une ombre de désespoir voila mon visage. Mes pleurs séchèrent et je levai les yeux pour découvrir que la vie du bateau avait repris son cours sans se soucier de moi. Je préférais cela, j’avais besoin de rester seul avec mes pensées et de ruminer ma tristesse tranquillement. D’un air sombre, je dévisageais les autres aventuriers qui devraient affronter ma mauvaise humeur durant le voyage. Nous étions sept. Tout d’abord, la jeune femme que j’avais aperçue chez le marchand puis un homme qui tirait sur la voile comme un bœuf. Il était beau et respirait la joie de vivre. Le voir me faisait souffrir, je n’avais pas franchement envie d’une effusion de joie de vivre…… Il ne chômait pas par contre, sur ce point, on ne pouvait rien lui reprocher. Un vieil homme tout blanc était de l’autre côté et semblait perdu dans ses pensées. Il respirait le calme et la sagesse. Ce serait, après m’être calmé, un bon compagnon à n’en point douter….

Sur les hauteurs, une jeune aventurière s’activait dans des filets, mais je fus coupé par la remarque d’un charmeur qui s’adressait à la première damoiselle. Il me fendit le cœur. Il ressemblait tellement à Darek….. Il n’avait par contre aucune de ses qualités morales. Mais sa simple vision me replongea dans un tourbillon de remords morbides. Le dernier aventurier, celui que je redoutais le plus, me sortit de ma torpeur.

C’est d’ailleurs à ce moment là que je me rendis compte que je m’étais assis et recroquevillé dans un renfort du bastingage. Il me tendit ses affaires et son scorpion sans plus de manières et partit aider les marins à remettre les voiles en état. Il était blanc de peau mais d’une rare noirceur d’âme et je le devinais aisément fidèle des dieux sombres. Une envie fugace de passer ma rancœur sur l’un des fidèles de l’auteur de ce désastre me traversa l’esprit mais j’étais plus fort que ça. Son attitude me révoltait, je voulais seulement rester seul et faire le deuil de mon ami. Il avait le culot de venir m’importuner à ce moment là. On n’avait déjà pas beaucoup en commun mais en plus, les présentations commençaient mal.

Je pris malgré tout ses affaires et pour me défouler, jeta la main dans son sac, saisi le premier objet et le lança par dessus-bord…… ca lui apprendrait ! Après cela, je me relevai et me dirigea vers l’homme en blanc qui semblait somnoler. Je posais ma charge ainsi que le petit animal et m’assis à côté de l’albinos aux yeux blancs. Je remarquai alors que mon débiteur s’était mis à la tâche de façon ardue et je ne pouvais que l’en féliciter. Je l’avais peut-être mal jugé, c’était peu être un bon bougre finalement…..

Chassant cet étranger de mes pensées, je glissais dans une morosité profonde peu blâmable.

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 18:13 
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A priori, sur le pont régnait la même confusion que sur les quais, chacun des membres de l’équipage courant et s’acharnant sur les voiles. Cependant, je compris à mon grand soulagement qu’ils ne devaient pas être en prise avec cette folie. En effet, ils agissaient de concert afin de rétablir les voilures du bateau et prendre la mer le plus rapidement possible, le tout sous la houlette d’un homme hurlant ses ordres et qui devait très certainement être le Capitaine Longargent. Désorientée par l’enchaînement des évènements depuis plusieurs heures, je jetais malgré moi un regard perdu vers le port kendran dont la vue se révéla plus horrible et accusatrice pour moi en cet instant. Je n’avais pas levé le petit doigt pour empêcher ça alors que j’aurais peut-être pu protéger une partie, même infime, de ceux qui fuyaient. Mais la panique s’était emparée de mon être face à ma propre réaction et à l’ampleur du phénomène, annihilant toute raison ou conscience.

Alors que la sécurité apparente du pont me permettait de me calmer et d’assimiler ce qui se passait, j’entendis une voix s’adresser à moi, souhaitant que l’équipage arrivât à réparer le gréement, ce qui attira mon attention sur les mâts dépouillés. Nous étions à présent sept étrangers sur ce navire, et deux d’entre nous aidaient déjà à la restauration des voiles. A ma grande surprise, je vis une jeune femme rousse s’affairer sur les cordages pour arrimer les voiles fermement au mât alors qu’un colosse blond aidait à les hisser. Quant au serviteur de Phaïstos et de Thimoros, je le vis laisser ses affaires à un adolescent brun et gringalet qui nous avait rejoints peu après. Ce dernier aussi semblait égaré et abattu alors que le premier allait naturellement aider.
« Oui… Effectivement. » répondis-je enfin au jeune homme châtain qui m’avait interpellé, le tout dans un murmure rauque tant ma gorge était encore nouée. « Et comment les y aider ? » continuai-je comme pour moi-même, fixant les efforts de chacun et cherchant un endroit où mon assistance pouvait être nécessaire.

Je n’y connaissais absolument rien dans l’art de la navigation et mes maigres forces n’aideraient pas vraiment à hisser plus rapidement les voiles. Et malgré tout, j’avais envie d’aider activement, j’en avais même besoin pour oublier les pauvres innocents qui étaient tombés dans le piège odieux, où la violence et les meurtres engendrés teintaient de rouge les pavés et remplissaient l’air d’une écœurante odeur de fer mélangée aux relents habituels. En dernier recours, je me résignai à rester près de la passerelle d’embarquement et garder un œil sur les rixes se déroulant entre les citoyens de Kendra Kâr. A défaut d'autre chose, je pourrais toujours donner l’alerte et empêcher les fous avides de sang et de mort venir jusque sur le bâtiment de guerre. Même s’ils évitaient L’Aigle des Océans depuis le début, rien n’assurait qu’ils ne le feraient pas.

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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Angharad Larmanya, Humaine, Magicienne Niv.9


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 20:52 
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C'est bien ma veine! L'elfe bleu me dévisage les yeux écarquillés, l'air de se demander à quelle espèce bizarre je peux bien appartenir. Il s'arrête un instant de jouer de la musique, et sa voix troublée se fait entendre:

"Mais qui êtes-vous ?! J'hallucine peut-être après tout..."

Une réponse insensée me chatouille les lèvres, du genre " Je. Suis. Ton. Père. Khhhhh. ", cependant étant donné le chaos qui règne en maître sanglant sur le port, il est normal d'être un peu perturbé. Et puis les Aldrydes ne sont pas très connus du monde... Quel dommage! Ils ne savent pas ce qu'ils ratent... A peine ai-je le temps d'entrouvrir la bouche (j'ai finalement opté pour une réponse plus conventionnelle. S'il n'a pas d'humour, je risque de le vexer autrement...) que de singuliers personnages apparaissent sur le pont du Vaisseau-Lune. Tout d'abord cette elfe pâle. Wah. Pas mal. Une crinière de cheveux roux cascade ardemment le long de sa silhouette gracile, mais son port des plus raides et majestueux témoigne de sa probable dureté. A sa vue, je ressens malgré moi une puissante bouffée de courage, d'énergie, d'espoir. Le simple fait de deviner son imposante présence me donne une volonté étrange... Un signe orne son front, et elle est équipée d'un gigantesque bâton de bois noueux, dans la crosse duquel est enchassé une pierre bleutée scintillante. Elle me rappelle... Je porte ma main à mon avant-bras, autour duquel une des bagues est fixée, avec une pierre bleue du même genre. Sa voix, aigüe, autoritaire, noble, résonne sur le pont, appelant à la rescousse un certain "Ergoth".

Voilà justement le bestiau. Comment le décrire? Muscle. Muscle, et muscle. Ah oui, muscle. Et encore un peu de muscles. Et des oreilles pointues. Je ne manque pas de béer de stupeur lorsqu'il soulève et projette comme une brindille une poutre de bois trois fois plus grande que lui. En un clin d'oeil, il a libéré le Vaisseau-Lune de ses pitoyables entraves.

(Ah ouais. Efficace, celui-là. Vaut mieux pas le chercher à mon avis. La rouquine non plus...)
(C'est sûr qu'ils ne feraient qu'une bouchée de toi, l'Aldryde!)
(Peuh. Peuh peuh.)

Un dernier elfe apparaît sur le pont, fardé à l'aventurière, et à l'air plus avenant que ses compères (ça rimé, héhé.). Plutôt pas mal, le dard ornementé qu'il porte à son côté. Ce dernier se tourne justement vers l'elfe et moi, toujours figés l'un en face de l'autre, la bouche grande ouverte pour ma part.

"Holà compagnons, cessez cette douce musique et montez à bord vite ! Le départ est donné, venez, venez…"

J'acquiesce fermement: il est plus que temps de quitter ce port où la folie s'est déchaînée, dans toute sa dimension horrible et macabre. Reportant mon regard sur l'elfe bleu, je lui réponds d'une voix claire:

" Je m'appelle Silmeï. Enchanté, le musicien. Je suis un Aldryde, pas une mouette. Que diriez-vous de monter à bord à présent? Nous ferons plus ample connaissance sur le pont! "

Je bouillonne d'excitation, relevée d'un pointe d'appréhension compréhensible.
(Ca y est, ça va commencer, nous allons partir... Tu crois qu'on reviendra un jour?)
(Pourquoi on ne reviendrait pas Sil'? Je te rappelle que tu as pas mal de choses à régler dans le coin...)
Silence. C'est la première fois qu'Aurore fait allusion à mon désir de vengeance. D'un ton léger en plus. Ah, cette petite boule de fluide est décidément extraordinaire...
("Petite boule"??! Eh ho, on se calme sur l'affectivité si ça doit me transformer en bouloum apprivoisé, ok?!)
(Un quoi?)
(... Monte donc sur le bateau Sil'.)
(Ben quoi, allez dis-moi! Je t'ai pas vexé au moins j'espère?)

Nulle réponse d'Aurore, si ce n'est des murmures exaspérés répétés dans mon esprit "Une petite boule? Et puis quoi encore?!". Hé hé. Je suis machiavélique, même sans m'en rendre compte. Vraiment génial.
(Cervelle de moineau plutôt!)
(Merci du compliment!) réponds-je, flatté de me voir comparé à des monstres aussi vaillants et cruels.

Aventure, tremble donc, j'arrive.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Le Port en pagaille...
MessagePosté: Mer 6 Mai 2009 22:26 
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L'être frêle aux si jolies ailes m'expliqua qu'il était en fait un aldryde, mot surprenant que j'avais entendu une seule fois avant notre rencontre. Toutefois, j'avais retenu que leur peuple était plutôt représenté par les êtres féminins. Enfin ! Je ne connaissais pas grand chose à leurs sujets, toute leur histoire restait pour moi un véritable mystère... Une chose était certaine, il ne paraissait pas méchant et me proposait de monter sur le bateau pour nous mettre à l'abri. D'ailleurs, une Elfe blanche aux cheveux rougeâtres apparut sur le pont chassant toute violence dans mon esprit. Cette femme avait une personnalité hors du commun qui me poussait à la suivre où qu'elle aille. Jamais, je n'avais encore rencontré une personne qui en imposait autant, peut-être s'était-elle entraînée pour en arriver là ? En tout cas, je ne pouvais nier sa présence qui m'attirait comme le ferait un aimant face à un bout de métal. Son charisme aurait pu me coller à elle sans que je ne puisse rien y faire, sa personnalité était une véritable corde qui m'enchaînait comme un vulgaire esclave !

(Quelle force ! Quelle volonté ! Je suis épaté !)

Mais, le pire restait à venir cette femme appela une autre personne qui arriva en trombe pour chasser les mécréants qui retenaient le navire à Kendra Kâr ! Mais, rien n'avait l'air de l'effrayer comme en témoignaient les nombreuses cicatrices qui parsemaient son corps à la peau mâte. On aurait presque cru qu'il avait perdu ses racines elfiques tant ses traits parurent modifier par des raisons qui m'étaient totalement inconnues. Quant à sa force, elle résultait sans doute d'un entraînement incroyable qui avait fait naître des muscles saillants et vraiment impressionnants... Tout son corps semblait posséder des protubérances exceptionnelles, cela paraissait surréaliste pourtant, il était bien réel ! Dans ses mains, se trouvait une poutre en bois qui devait peser une tonne, toutefois, rien ne trahissait la difficulté qu'un être normal aurait eu pour porter cet objet... Je n'en croyais pas mes yeux, cet elfe m'aurait chassé sans mal d'un geste rapide de la main ! À côté de lui j'étais une vulgaire brindille qu'il aurait pu casser rien qu'en regardant !

(Oh ! Mieux vaut l'avoir comme ami que pour adversaire !)

À l'aide de quelques coups bien portés, il fit valser deux humains qui ne demandèrent pas leur reste, puis, de sa poutre massive, il se mit à pousser sur le quais pour éloigner le navire des assaillants ! Quelle force ! Que du muscle ! Cet homme était un véritable bœuf ! Mais, un nouvel elfe plus naturel, celui-ci, apparut sur le pont, nous demandant de grimper rapidement car la course venait de commencer ! Apparemment nous n'avions pas le choix, d'ailleurs, j'avais accepté d'accompagner ce navire dans cette recherche extrêmement intéressante qu'était la chasse au trésor !
«Bien Silmeï ! Je pense que nous allons faire un bout de chemin ensemble ! Je dois bien vous avouer que j'ai cru que l'aubergiste m'avait drogué... Je n'ai jamais vu un être tel que vous ! Oh mais j'allais oublier ! Je me présente je m'appelle Dôraliës, musicien dans l'âme et ami de la nature avant tout !» dis-je tout en m'inclinant devant l'aldryde pour lui montrer toute ma sympathie et mon respect.

Puis, avant que le navire nous laisse sur le port, je m'avançai sur le bateau pour y grimper dessus. Je dus bien avouer que je faillis perdre l'équilibre à plusieurs reprises, surtout que Santias qui gigotait dans mon sac ne me facilitait pas les choses ! Mais une fois arrivée sur le pont, je sortis l'animal de sa prison de tissus et lui laissai se dégourdir un peu les pattes. Apparemment, il avait l'air de s'être un peu calmé :
«Santias, je te présente Silmeï, c'est un aldryde et donc une créature pensante. Donc, si tu ne veux pas avoir d'ennuis, je te serais gré de ne pas l'attaquer comme une vulgaire souris ! Tout le monde croit que les chats sont stupides, mais, ils ont une vraie personnalité au fond d'eux et comprennent plus ou moins ce qu'on leur dit, expliquai-je à Silmeï avant de me tourner vers les membres de l'équipage, bien le bonjour à tous !»

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Maître musicien pour vous servir...


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