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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Dim 12 Sep 2010 22:06 
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Les trois inconnus arrivèrent vite à notre niveau, et je guettai leur arrivée avec neutralité, alors que l’orque affirmait recevoir ses conseils et ordres du mage blanc, celui qui ne voulait que le bien de cette compagnie. Il mentait, c’était la seule solution. Ou l’être qui m’avait contacté était lui-même sénile. Et pourtant, les paroles de l’orque étaient censées et correspondaient assez bien à celles qui avaient filtré mon esprit, au début de tout ceci. Je restai néanmoins prudent face à ses dires. Ce n’était pas la première fois qu’il venait en ces lieux, et ce mystère restait à éclaircir.

Mais pas tout de suite : le nain qui semblait diriger le trio d’arrivants confirma les dires d’Epardo, en montrant patte blanche face au groupe qu’il rejoignait. Là aussi, je décidai de rester prudent. Ils étaient de parfaits inconnus, et le Maitre des Lieux était maître en manipulations diverses. Je ne serais pas étonné de constater qu’il fut pervers au point de former des autres prisonniers pour nous infiltrer et nous détruire de l’intérieur. Bolin, le nain, posa également la question des petits tas de cendre posés ça et là sur le sol forestier. Selen lui répondit aussitôt, en abaissant son sabre sans pour autant le ranger.

« Ce sont là les cendres de créatures ayant eu la folie de s’en prendre à nous. »

Je laisse le sous-entendu pas très fin de menace défensive faire son effet, et tourne mes yeux émeraude vers l’elfe pâle et mâle à l’allure étrange, qui avant de se présenter, eut quelque remarque déplacée à mon égard.

« Le manque de courtoisie n’est guère punissable, dans ces sombres souterrains. Je suis sûr que vous en convenez, à la manière dont vous parlez. Ce n’est ni l’envie de vous tuer, ni celle de vous effrayer, qui m’a fait sortir cette lame. Mais bien la prudence qui devrait tous nous caractériser dans un environnement ouvertement hostile. Aussi je vous conseillerais de gardez pour vous vos jugements, tant que vous ne les aurez pas appliqué à vous-même, sire Il Alamitz. »

Je rangeai mon arme, mais restai à distance raisonnable de ces nouveaux arrivants. Ils ne me disaient rien qui vaille, et je préférais laisser entre eux et moi une zone de sécurité. Je laissai donc l’elfe discuter avec Epardo en le toisant d’un sombre regard analytique. L’orque lui répondit, comme à son habitude, de manière détournée. L’elfe semblait suffisamment malin pour le repérer de lui-même. Je ne pus cependant m’empêcher de souligner :

« Faites attention à la notion de début, Epardo. Le votre ne coïncide pas réellement avec le nôtre. Vous êtes déjà venu ici-bas, et tôt ou tard, vous devrez vous expliquer sans détourner vos réponses. Tôt ou tard, vous serez mis devant le fait accompli. »

Et sans un mot de plus, je commençai à marcher sur le chemin, vers une des deux directions prise au hasard, n’ayant aucun point de repère dans cette forêt artificielle. Il était temps d’avancer… je n'avais pas coutûme de me fier entièrement au destin, raison pour laquelle je choisis la direction d'où les arrivants ne proviennent pas. Vers l'inconnu des profondeurs de cette forêt.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Dim 12 Sep 2010 23:54 
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L'imposant nain répondit avec grâce aux remerciements de la jeune fille ; celle-ci lui adressa à nouveau un sourire las, mais sincère, qui mourut doucement à la fin de sa phrase. Loin d'aviver sa gratitude, ces derniers mots l'attristèrent quelque peu, non pas qu'elle en fût offusquée, mais ces considérations étaient si étrangères à ce qui la préoccupait, que la remarque sonnait déplacée. Mais le commentaire sur sa grâce de nouvelle cervidée n'eut d'égal que l'insinuation purement nanesque qu'il émit après que Rose eût répondu à l'elfe aux lunettes d'argent :

« C'est bien ce que je vous disais, nous discuterons. Vous avez besoin à présent de parler pour converser avec moi, c'est triste. »

En entendant la remarque du nain quant à leurs éternelles chamailleries – qui, toutefois, étaient cette fois bien plus austères qu'à l'ordinaire, elle retrouva son sourire et lui répondit spontanément :

« Chez les nains, peut-être bien, monsieur. Mais chez les elfes mêlés comme nous, ils finissent plutôt par se donner l'un à l'autre la mort, sauf s'il l'un d'eux est plus lent. Mais, cela n'est pas très différent de votre solution, finalement. N'est-il pas?»

Elle avait adressé cette dernière question à son camarade elfique, et l'on n'eût su dire à ce moment si son regard était teinté d'amusement ou de menace.





Amaryliel ne daigna pas répondre à sa proposition. Bölin, en revanche, s'empressa de l'y remplacer, faisant montre une fois de plus de son insatiable enthousiasme à rencontrer les gens. La jeune elfe se tourna donc vers ses deux anciens camarades de porte de cathédrale ; elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que l'impétueuse demoiselle aux cheveux d'océan lui faisait un honneur inattendu :

« La dame, c'est Rose, on peut lui faire confiance! »

Surprise de cette assurance de la part de la jeune dame qui, quelques temps avant qu'ils fussent séparés, l'avait accusée et toisée de regards haineux, et l'eût éventrée avec plaisir si elles eussent été seules, Rose ne sut que dire, une légère coloration écarlate monta à ses joues blanches. Elle bafouilla :

« Ah... Ravie de vous revoir, Gwaë. Je vous présente... ce nain-là, le sieur Bölin, et Amaryliel. Le bon jour à vous, Raliak. Je suis contente de voir que vous êtes toujours en vie... J'ai... les servants de l'eau ont perdu un effectif depuis.»

Elle écouta passivement mais avec attention la suite des conversations, lasse et dépassée par tout ce monde. C'étaient tout un groupe qu'ils avaient hélas rencontré, les deux inconnus étaient donc les compagnons de Gwaënelle et du sieur Raliak ; aussi ne s'inquiéta-t-elle pas outre mesure, d'autant que l'un d'eux s'était présenté et semblait emprunt de pacifisme, tandis que l'autre engageait les fers rhétoriques avec Amaryliel qui lui répondit de manière fort cavalière. Elle murmura après avoir entendu cette fière tirade :

« Mouais, toujours aussi cabotin... »

(Mais quand même, bien fait.)

Toutefois les discours n'étaient pas dépourvus d'intéressantes nouvelles. Le plus bavard, qui semblait être quelque chose comme un orc – Rose n'en avait elle-même jamais rencontré dans l'enceinte protégée et assez xénophobe de Luinwë – parlait d'un ermite bienveillant à leur égard, à tous. Cette théorie était intéressante, quoique déplaisante puisque cela l'obligeait à se sentir membre d'un plus large groupe encore, que l'on tentait vainement de sauver.

L'étrange humain aux yeux verts était entouré d'une aura grise, il parlait beaucoup et avait trouvé en Amaryliel un bon compagnon de joute. Il sembla signifier combien il se méfiait de celui qui s'était présenté sous le nom d'Epardo, et tout ce qu'il en attendait. Dans cette adresse tendue et accusatrice qu'il fit à l'orc, l'on lisait sa hâte d'en apprendre davantage. Il devait se sentir violemment menacé pour se montrer aussi âpre et menaçant. Rose se demanda ce que voulait dire par « Tôt ou tard, vous serez mis devant le fait accompli. »


(Il sera mis devant ses propres informations révélées? Est-ce qu'il compte le forcer à dire ce qu'il est censé dire? Est-ce que je vais bientôt pouvoir quitter ces lieux?)

L'homme n'attendit pas la réponse et se mit en route, en prenant visiblement bien garde à ne pas outrepasser les distinctes bornes du chemin, vers le cœur de la forêt. Elle avait souhaité et tenté cette fuite depuis un moment déjà, maintenant qu'elle n'était plus seule de cet avis, il serait aisé de la suivre. Elle ne bougea pourtant point.

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Dernière édition par Rose le Lun 11 Oct 2010 14:10, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Lun 13 Sep 2010 01:46 
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Lorsqu’il entend les explications de Selen à propos des petits tas de cendre, le nain fronce les sourcils, regarde une nouvelle fois les cendres, puis éclate de rire :

« C’est bien fait pour eux alors. Je suis bien content de ne pas compter parmi vos ennemis. »

Encore une fois, il n’y a aucune moquerie, ou arrogance dans ses paroles. Ce nain est aussi transparent que de l’eau de source, il serait incapable de vous mentir sans que cela ne paraisse.

Epardo répond à Selen :

« Oui, j’en dirai plus, mais plus tard. »

Puis il devient silencieux, il semble préoccupé, anxieux, mais ne vous en dira pas plus pour l’instant même si vous insistiez.

Gwae esquisse un très faible sourire puis fait un signe de tête à Bolin et Amaryliel en signe de salutation, sans sourire, demeurant méfiante, mais sans pour autant montrer d’hostilité.

Bolin regarde Selen s’en aller sur le sentier puis se tourne vers Rose et Amaryliel.

« À mon avis Rose, j’ai l’idée que vous retrouverez vos pieds lorsque nous sortirons de ce semblant de forêt. Donc le plus sage serait de suivre cet homme. » Dit-il tout en pointant Selen.

Et sur ces mots, il se décide à prendre le même chemin que Selen. Gwae le suit.
Epardo pour sa part attend de voir la réaction de Rose et d’Amaryliel avant de suivre les autres.


Pour Selen :

Après quelques minutes de marche où tu ne croiseras aucune trace de vie à part celles de quelques animaux sauvages : lapins, renards et aussi quelques cerfs, tu trouveras la porte de sortie. Elle possède deux serrures. Celle du bas a l’allure d’une serrure tout à fait conventionnel alors que la seconde est plus tôt un creux qui a la forme des bois d’un cerf à six pointes.

Un peu plus tôt, Epardo avait ramassé une clé appartenant à un des diablotins.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Mar 14 Sep 2010 20:14 
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Les paroles de mes compagnons forcés ne faisaient que m’atteindre de loin en loin, sans m’impliquer réellement, et je n’avais pas prononcé un mot depuis de longs instants. Je me sentais étrangement détaché de la situation, comme si les rebondissements constants m’avaient définitivement convaincu que je ne pourrais certainement jamais trouver les liens me permettant de comprendre pleinement. Les paroles d’Epardo, qui semblait enfin laisser entrevoir ses précieuses connaissances qu’il s’obstinait à nous cacher depuis notre arrivée, ne faisaient que m’emplir de soupçons et d’incertitudes. Ainsi, ces excavations, ces antres où l’oxygène même semblait corrompu, étaient le théâtre d’une sorte de « tournoi », de « jeu » ? Quelle folie ! Epardo avaient beau paraître en savoir beaucoup plus que nous -ou du moins que moi, la suspicion étant devenue loi- utiliser de tels mots pour la situation témoignait d’une inconséquence singulière ; il y avait une seule chose dont j’étais certain : quelque soient les intentions premières du maître de ce « jeu », de l’inventeur de ces machineries, ces lieux ne seraient pour moi rien d’autre que l’antre d’un fou furieux, d’une créature aliénée dont il me fallait m’éloigner au plus vite.

Et puis il y avait également l’existence de ce prétendu mage blanc, qui aurait prétendument contacté mentalement Epardo pour lui indiquer la marche à suivre, et, gracieusement, l’aider dans sa réussite des épreuves. A ces mots, ma mémoire avait immédiatement tressauté, laissant échapper un souvenir dont je ne m’étais pas soucié, étant incapable de déterminer s’il s’agissait d’un songe ; d’une rêverie ou même d’un caprice de mon imagination; moi aussi, une voix étrangère avait résonné dans mon crâne, essayant de me mettre en garde contre les dangers de ces lieux. Et, étrangement, ses recommandations allaient exactement à l’encontre de celles que venait de nous énoncer le colosse olivâtre. La dernière mise en garde de cette voix, avant qu’elle ne s’éteigne, me revint également en mémoire, plus vivement : un de mes compagnons allait être contacté par le maître des lieux pour réussir les épreuves au plus vite. Ainsi, quel rôle jouait réellement l’orque… ?

Etais-je le seul à avoir été « contacté » par cette autre voix? Heureusement, les paroles de Selen en réaction aux paroles d’Epardo éveillèrent mon attention, notamment lorsqu’il laissa entendre que, peut-être, l’orque avait été guidé par le maître des lieux dans un but malin. D’où lui venait un tel soupçon, si proche de l’avertissement de cette voix mystérieuse ? Etait-ce dû à une réaction de sa méfiance ? Ou ne se retrouvait-il pas plutôt dans la même situation que moi, étant incapable de savoir que croire ? Je me promis d’essayer d’éclaircir le sujet avec lui, même si ce ne serait pas tâche aisée.

Silencieux, s’échappa de mes lèvres un soupir, qui tenait son origine autant de ma fatigue morale que de ma fatigue physique ; depuis combien de temps n’avais-je pas dormi ? Le temps avait ici un cours propre, ce ne pouvait être autrement. J’étais incapable de dire depuis combien d’heures, ou même de semaines, je me trouvais ici-bas –en tout cas trop longtemps. Machinalement, je glissai ma main dans ma large poche pour attraper ma pipe usée, la fumée odorante ayant sur mon esprit un esprit vivifiant ; hélas, je me rendis rapidement compte que j’avais totalement épuisé ma réserve de tabac, qui me paraissait pourtant importante. Peut-être l’avais-je laissée tombée ; la frustration était insupportable.

Avisant du regard une partie des « joueurs », des « participants » (comme pourrait le dire Epardo de façon absurde), s’engager sur le sentier pour trouver la porte de sortie, je m’approchai de l’orque.

« Nous devrions les suivre ; il me semble que vous détenez la clé. Vous ne voudriez pas laisser nos compagnons errer dans cette forêt maligne plus longtemps… »

Je lui adressai un sourire aimable.

« Epardo, j’aurais une question à vous poser, même si vous ne semblez pas réellement disposé à y répondre. Cet allié providentiel, vous a-t-il dis pourquoi il est incapable de nous contacter tous ? Je ne demande qu’à vous croire, mais je n’ai malheureusement pas entendu ce son de cloche… »

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Erow.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Mer 15 Sep 2010 03:57 
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Pour Erow:

Suite à tes paroles, Epardo te regarde fixement, songeur, puis il regarde le couple nouvellement arrivé, pour ensuite baisser les yeux vers la clé qu'il tient dans sa grosse main d'orque. Il te répond finalement:

" Oui, il est effectivement temps que nous partions d'ici, le sentier ne sera pas là éternellement. "

Il commence à marcher pour les autres qui se dirigent vers Selen, puis il s'arrête et daigne enfin répondre à ta deuxième question:

" C'est bien ça le problème, il ne comprend pas pourquoi, il n'a pas réussi à vous rejoindre tous, comme si l'accès lui était interdit. Il était important pour lui que vous réussissiez les épreuves au plus vite afin que son ennemi puise le moins possible votre énergie, mais c'est comme si quelqu'un l'avait devancé. "

Epardo se tait jette un dernier regard vers Amaryliel et Rose, puis reprend la route.

Soudain, tu vas sentir tes doigts s'engourdir et puis ta main entière, enfin ton bras semble paralyser, il ne peut faire aucun mouvement, mais n'est pas douloureux.

(((Comme tu dois t'en douter, ce petit malaise est un malus du à ton retard. Le délai c'était dimanche minuit, à moins qu'on prévienne ! [:devil:] Perte de 4 pv)))

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Dim 19 Sep 2010 18:41 
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Les gens parlaient, un vertige s'immisça dans les plis de l'esprit de la jeune fille, la mauvaise forêt tournoya soudain autour du malheureux groupe d'aventuriers perdus, pauvre assemblée qui forçait violemment et insidieusement chacun de ses membres à entrer au plus profond de lui-même, à y chercher des vérités et des réponses qu'il n'avait pas, ou avait oublié. Le sang bleu de Rose battit dans ses tempes plus fort que jamais, comme s'il voulait manifester son existence et sa vigueur. Puis, en un éclair, tout redevint normal, si quelque norme pouvait encore servir de salutaire repère en ces lieux baignés de désespoir et d'ironie. Elle se sentait bien, pourtant une attention nouvelle, une conscience neuve semblait orienter ses pensées. Comme si elle avait ouvert les yeux un peu plus grand. L'effet du sortilège qu'elle avait subi, peut-être.




J'écoutai les propos de l'orque, de Bölin, des autres que je voyais depuis quelques instants seulement, mais dont le visage, les mouvements et l'éclat des yeux m'étaient déjà comme familiers, comme si je les connaissais. Mon regard s'attarda un instant sur Amaryliel, plus pâle que jamais. Il semblait confus, je sentis qu'il s'efforçait de mettre de l'ordre en lui et au-dehors, dans son esprit qui s'emmêlait les pensées et dans l'organisation des éléments qui nous étaient donnés dans la plus grande incohérence. Puis le cinquième être du groupe, qui jusque là s'était tenu coi et discret, sembla revenir à la vie. Il répondit à l'orc Epardo, qui s'obstinait à faire enrager ses compagnons:


« Epardo, j’aurais une question à vous poser, même si vous ne semblez pas réellement disposé à y répondre. Cet allié providentiel, vous a-t-il dit pourquoi il est incapable de nous contacter tous ? Je ne demande qu’à vous croire, mais je n’ai malheureusement pas entendu ce son de cloche… »

Elevant péniblement la voix, la gorge sèche et douloureuse, j'osai répondre au seul qui n'avait pas, de ce que j'avais pu entendre, daigné se présenter :

"Pour ce que cela vaut, je l'ai entendu aussi. On m'avait demandé quelque chose... Mais c'était si vague que je ne savais pas comment faire. Et puis Talion est mort... il y eut autre chose à penser que cet ordre imprécis. Si encore la voix m'avait expliqué ce qu'elle entendait exactement par là... mais je n'aurais rien pu faire de toute façon. C'était utopique, il me semble que le premier objectif dans ce jeu infernal, c'est de conserver sa vie et sa raison." [/b]

Le sieur Bölin me héla cavalièrement pour me suggérer de suivre l'humain qui s'éloignait déjà sur le sentier. Je ne répondis d'abord pas, puis n'y tins plus.

[b]"Monsieur Nain, je vous en prie, allez si vous le voulez. Merci de vous soucier de moi mais, malgré les apparences, je suis assez grande pour m'occuper de moi. On se trompe souvent, mais je ne suis pas une petite fille. Vous voyez la jeune dame aux cheveux bleus? Elle s'appelle Gwaë, et je ne suis pas beaucoup plus jeune qu'elle, voilà. Si vous voulez suivre l'humain, suivez-le mais, par Moura, laissez-moi tranquille, je vous en prie ! Est-ce que vous avez fait subir cela à Amaryliel aussi?"


La colère montait prestement en moi, pourquoi donc ce nain pour qui je n'étais rien dix minutes auparavant, se souciait-il de m'indiquer ce que, selon lui, je devais faire? Il ne devait pas être un bon camarade d'Amaryliel, car s'il l'eût été il eût su que cette bizarre sollicitude faisait figure d'insulte. Je le regardai en silence un instant, amère et lasse. En un instant je me calmai, après tout il venait de me sauver d'une plus ample métamorphose et, bien qu'il se comportât fort étrangement, il n'était probablement pas malveillant puisque le Nandö l'acceptait.

"J'aurais envie de faire tout le contraire de ce que vous me conseillez, mais ce ne serait pas sage. Bien sûr que je vais aller par là, on m'a fait comprendre que quitter le fier groupe dans lequel on nous enferme était périlleux.
Mais, vous savez quoi, je ne vais pas suivre l'humain et les autres... Je vais l'accompagner. Savez-vous seulement depuis combien de temps je n'ai pas pu nager?"


J'accompagnai ces derniers mots d'un franc sourire. Je fis quelques pas, juchée sur mes nouveaux membres de bois. Ce n'était pas si malaisé que je ne l'aurais craint, et en y prenant garde je ne perdrais pas l'équilibre. Je m'élançai donc, joignant à la parole le geste, vers le sieur Selen et Gwaë ; lorsque je les dépassai, je cessai ma course à la vue de l'obstacle qui s'élevait au-devant : le sentier ne s'enfonçait point vers les plus sombres profondeurs du bois, mais prenait fin à quelque distance de nous, interrompu par une grande porte.

(Ah, bon sang... Encore une porte?)

Je m'arrêtai et observai cet obstacle. Rien ne remarquable ne semblait y apparaître, outre qu'au lieu d'un creux de serrure deux s'y distinguaient : le premier paraissait attendre une clef dont elle se souvint avoir entendu parler quelques instants auparavant ; le second, en revanche, était fin et effilé, de profondes rainures suivant de symétriques volutes. Tout d'abord je ne me figurais ce que je cela dessinai, puis je compris.
Me retournant vers les autres, je les regardai un moment. Selen et Gwaënelle scrutaient la porte, tandis qu'Amaryliel, son compagnon, l'orc bavard pour ne rien dire et l'humain somnolent étaient restés quelque peu en arrière. Ce qu'il fallait faire pour ouvrir cette porte était assez limpide, pourtant j'hésitai à m'y résoudre.


"Cette fois, oui, je voudrais l'avis de tous, selon ce que vous savez respectivement. Est-ce qu'il est vraiment indispensable que j'essaie de terminer ma métamorphose déjà commencée, au risque que cela donne autre chose que ce que l'on imagine?"

Je dis seulement cela et observai le sieur Selen, qui me considérait comme quelque chose d'étrange et trompeur. Je soutins son regard sans colère et cherchai au fond de ses yeux l'avis qu'il voudrait peut-être garder pour lui.

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Dernière édition par Rose le Lun 11 Oct 2010 14:52, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Dim 19 Sep 2010 22:14 
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[Post plutôt court, mais je n’ai pas énormément à narrer, pour cette partie, les autres n’ayant pas posté…]

Suivant le tracé du chemin, je ne tardai pas à me retrouver face à une porte de bois. Le nain confiant m’avait suivi, tout comme Gwaë, et la demoiselle à l’esprit égaré et aux chevilles de biche ne tarda pas à me rattraper et à me dépasser. Elle n’avait pas l’air de fort bonne humeur, et j’arquai un sourcil en la voyant ainsi prendre les devants, comme si elle était vexée que je sois parti le premier dans la bonne direction.

Elle nota oralement la présence de deux serrures à la porte. L’une d’elle était normale, et serait bientôt comblée par la clé qu’Epardo avait arrachée à ces horribles diablotins calcinés. L’autre, en revanche, était une cavité de la forme d’un bois de cerf, à six pointes. La dénommée Rose demanda si elle devait sacrifier sa plaisante apparence pour sauver l’équipe de ce travers plutôt gênant. Je la regardai un instant, perplexe, me demandant quelle était la motivation profonde de ce sacrifice. Je doutais de la bonté gratuite, surtout au sein de ce monde souterrain. Peut-être était-ce pour cette raison que la jeune elfe était nerveuse.

« Soit vous le faites, soit nous attendons le passage d’un cervidé des profondeurs qui veuille bien nous prêter son chef. »

L’ironie était percevable. Je l’atténuai néanmoins avec un conseil que je pensais pertinent.

« En considérant que la transformation semble s’effectuer à partir des membres touchant le sol, je crois qu’il vaudrait mieux poser votre tête, et seulement elle, hors du chemin, afin qu’il vous pousse des cornes sans que vous soyez entièrement métamorphosée. »

Je restai immobile, à deux ou trois mètres de la porte, attendant l’arrivée du reste de la petite troupe, et l’action de l’elfe-biche farouche.

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Dim 19 Sep 2010 22:34 
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Il fallait avancer comme le disait Bolin, mais avant Amaryliel exigeait des réponses. Hochant la tête de façon aimable en direction du nain, il fit deux pas en avant puis regarda encore une fois le groupe.

(Bizarre, trop étrange même, cette situation est trop complexe pour nous. Pour moi, je vais devoir attaquer, me faire passer pour un sombre idiot devant cette petite foule... Mais j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe, ce qu'on attend de nous tous ici et de moi. Je veux voir les épées se retourner contre moi au bon moment. Cet orc, il ressemble à Bolin sauf qu'il parle beaucoup plus...)

Plus le temps passait et plus cette bande de « mercenaire » semblait trouver la situation aussi normale qu'un ratissa qui mange du fromage. Vu sous l'angle d'Amaryliel, ils avaient tous l'air d'être des pions parfaitement agencés, toujours à l'affut du regard et surtout prêt à en découdre. Mais le sang-mêlé n'avait pas fini son interrogatoire et l'orc l'analysait sobrement mais d'une façon assez nette quand même. Cela ne l'échappait cependant, le jeune lanceur de sort n'y trouva qu'un visage neutre et calme. Trop calme.

Le jeune elfe marchait jusqu'à se rapprocher du garzok et, tout en l'écoutant débiter un savoir murit d'une lente réflexion pour Amaryliel, il fixait le sol de façon à voir où il mettait les pieds, par prudence.

Amaryliel lui demanda humblement, sans fausseté et sans mimique de sa part, le prenant comme un être à part entière cette fois-ci: « Mais dites moi, monsieur Epardo, vous en savez long sur tout ce qui se trame ici, n'est-ce pas ? »

Ne le laissant pas répondre, il continua: « J'ai entendu dans ce sombre endroit même qu'un mal profond sommeil encore...j'en déduis aussi que si certains sont là pour empêcher l'éveil, d'autres sont ici pour... vous voyez ? Et comme vous avez le faciès du labeur en question... sans vouloir vous vexez ! »

Il s'excusa en s'inclinant rapidement puis, en essayant de reprendre de manière un peu plus décontracté, l'elfe se dit que la subtilité n'était pas vraiment requise en cet instant et en arriva rapidement à ce qu'il voulait en venir.

« Le temps n'a pas son mot à dire ici. L'espace nous étouffe et le mal se repend à un point tel que la folie envahit les êtres plus sensible. Sieur Epardo, j'en viens au fait: comment se fait-il que vous possédiez une avance sur nous tous ? Je crois ce que j'ai entendu et que vous ayez effectivement une expérience ici mais... cet évènement n'arrive pas tous les jours... Bölin et moi avons-vu un être qui visiblement était ici depuis au moins plus qu'un siècle, voir plus ! »

Il marqua une courte pause en s'éclaircissant la gorge et demanda clairement:

« Je sais que les garzoks vivent à peine dix décades... qu'êtes-vous ? Ce mage, votre employeur ou sauveur peut importe, pense-t-il que parmi nous, il y aurait des saboteurs ? »

Il le fallait, il le devait. Les réponses, il devait les avoir, c'est certain. Mais ce jeu fatiguait le pale être qui se cachait ses expressions derrière son chapeau. Il eut une pensée pour ses animaux qu'il devinait être des égarés qui, après tant d'année dans cette boucle temporelle fermée, sont toujours à cet état sauvage. Le même maléfice qui sévit sur Rose, les cerfs, les renards... ils étaient tous sous une autre forme avant. Voilà ce qu'imaginait l'elfe, méditatif en attendant le verdict d'Epardo.
Il n'avait pas prêté beaucoup d'attention aux autres ou à Rose, mais le temps ne jouait pas en sa faveur. Mais n'oublions point, le temps, ici, n'existe plus ; il n'y a qu'enchantement et perfidie régnant sous une terreur blanche. Qu'en est-il des équipes et du lien qu'unissait les personnes entre eux, quelle est la symbolique caché derrière toute cette histoire. Pourquoi le soleil, l'eau, le ciel ? Et la terre qui n'était pas présente ? Amaryliel avait la pensée en miette. Ruine de cogitation et de mûre introspection, il était devenu las mentalement, mou d'esprit. Une réponse l’encouragera, la vérité lui donnera des ailes, la solution le sanctifiera dans cet univers où le sacre et le profane se fuient même dans l'essence même des êtres.


Voyant les serrures au loin, le sang-mêlé ne savait quoi en penser. Rose devenait la solution sous un angle mais aussi la fausse convoitise. Les considérations de l'arrogant homme cachaient un certain humour appréciable dans la bonne société humaine mais ici, tout comme les paroles de Rose, l'analyse était beaucoup plus de taille à l'action stupide. Avec ceci en tête, il rétorqua à Rose:

« Si tu suis le conseil du presqu'humain, car il sent vraiment bizarre pour un homme, je pense que tu deviendras comme les animaux qui nous toise au loin. Veux-tu devenir comme eux ? Sauveur ou destructeur, nous ne le saurons peut-être jamais mais à mon avis, tu ne devrais pas tenter ce ridicule acte. Rose, considère mon avis comme celui des autres mais méfie-toi, les gens ici ne sont pas aucunement bon. Nous ne sommes pas en ville. De plus, ton genre ne permet aucunement l'apparition de bois. Tu es... une jeune elfe, tu risques de devenir une biche et non un cerf. »

(C'est vrai qu’il ne sent pas comme les humains normaux celui-ci... je ne sais pas, il semble plus vieux, plus... beau. Plus « noble » en tout cas. S'il ne se transforme pas en bête miroir comme tout à l'heure, je lui poserai la question, il est louche mais pas forcement très mauvais, enfin... )

Infantilisant mais il fallait qu'il joue se rôle absurde et fraternel. En même temps, il ne voulait pas qu'elle se transforme plus que cela. Déjà qu'on lui en voudrait si elle ne revient pas en morceau de cet endroit, alors s'il revient avec une biche ! Quelqu'un doit bien avoir une solution, il fallait attendre l'avis de tous. Oui.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Lun 20 Sep 2010 03:47 
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Le nain s’est arrêté pour écouter attentivement Rose et puis lorsqu’elle a terminé son long discours, il s’apprête à lui répondre, mais puisqu’elle part sans attendre, il se contente de sourire et de hausser les épaules. Il n’est aucunement offusqué par la remarque de Rose, il ne semble même pas comprendre ce qui a causé cette saute d’humeur à cette jeune elfe. Il la laisse prendre les devants et se contente de fermer la marche.

Epardo répond à Amaryliel, tout en continuant de marcher :

« Je n’en sais malheureusement pas autant que je l’aurais souhaité. »
Il l’observe un moment puis poursuit :

« Oui, j’ai l’air d’un abruti et aussi d’un vilain. Vous semblez maintenant savoir que je peux vous comprendre sans que vous ayez besoin de mimez vos paroles. Alors j’espère que vous pouvez aussi en déduire, que je peux aisément vous fracassez le crâne d’un seul coup de poing, et que si je ne l’ai pas encore fait, c’est peut-être parce que je ne suis pas un être mauvais. »

Epardo te dit tout ceci sans de départir de son calme.

Vous êtes prequ’arrivée à la porte, lorsqu’il rajoute :

« J’ai une avance sur vous tous parce que quelqu’un guide mes pas. Je ne suis rien de plus qu'un orque qui a déjà participé à ce tournoi. »

Puis soudain, Epardo cesse de parler, il ferme ses yeux, son front se plisse puis plus rien.
« Le mage blanc ne m'a pas parlé de saboteur. Vous semblez en savoir plus que moi. J'aurais aussi des questions à vous poser, mais plus tard, le temps presse. »

Epardo contourne Rose qui vient juste de proposer sa métamorphose et insère la clé du diablotin dans la serrure. Aussitôt, un déclic se fait entendre. Et l’empreinte de bois à six pointes s’éclaire attendant l’autre « clé ».

Après avoir écouté la demande de Rose, la suggestion de Selen et l’objection d’Amaryliel, Bolin enlève son casque, se gratte la tête et dit :

« Donc, y faudrait qu’un mâle pose sa tête au sol pour y voir apparaître des bois ? Qui se porte volontaire ? »

Viens ensuite Gwae qui s’exprime à son tour.

« Ne dites-pas de bétises, on ne sait pas jusqu’où peut aller cette métamorphose !»

Puis sans rien ajouter, elle retire une flèche de son carquois, bande son arc et scrute les environs puis s’exclame en pointant du chef un magnifique cerf :

« Celui-ci ! Je compte exactement 6 pointes à ses bois. »

Ce disant, elle se met en joue prête à tirer et elle le fera, si aucun de vous s’y oppose.
Epardo pour sa part, n’a rien entendu de ces dernières paroles, puisque penché vers l’avant, il grimace et se tient la tête à deux mains.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Dim 26 Sep 2010 20:39 
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Les paroles d’Epardo de m’en apprirent pas davantage, ni celles de la petite créature à la peau bleutée ; à vrai dire, je m’y attendais, et n’avais pas placé dans ma tentative des attentes démesurées. L’orque me posait un réel problème : j’étais parfaitement incapable de savoir s’il disait effectivement tout ce dont il avait la connaissance ou si, comme me le soufflait insidieusement une petite voix défiante, il continuait à jouer un rôle, et à dissimuler, derrière son masque d’orque luttant contre les préjugés s’attachant à ceux de son espèce, des fins personnelles. Mon esprit aurait pu s’user contre ce problème indéfiniment, sans que n’éclate aucune certitude ; et après tout, qu’importe. Cet endroit, dont la nature continuait à m’échapper, était le temple de l’individualisme : les équipes, qu’une volonté inatteignable avait forgé, n’étaient qu’une façade, plus que jamais je savais que, si je voulais assurer ma survie, je ne pourrais, vaille que vaille, que m’en remettre à moi-même.

Alors que je cheminais le long du sentier mystérieux, suivant les traces du reste des naufragés (il me semblait enfin avoir trouvé le terme juste pour désigner le groupe hétéroclite que nous formions : nous étions en effet des « naufragés », retenus contre notre gré dans un lieu inexploré et, de toute évidence, dangereux, nous obligeant à coopérer plus ou moins pour ne pas sombrer dans les limbes froides de cet inconnu inquiétant), se produisit un étrange phénomène. Voulant plonger ma main dans ma poche, pour vérifier avec une candeur presque touchante si, par hasard, il ne me restait pas un peu de tabac brun, je m’aperçus avec étonnement que mon bras ne répondait pas à ma volonté. Il n’était pas le moins du monde douloureux, je pouvais tout simplement plus le mouvoir à mon gré. Je ne pus cependant pas porter mon attention plus en avant sur ce nouveau phénomène pour le moins surprenant (pour ne pas dire alarmant) : tous arrivés devant la porte, la situation s’était remise à stagner, les opinions divergeant quant à la conduite à tenir devant la deuxième serrure de la porte qui semblait requérir des bois de cerf. La discussion, à laquelle je ne me liais pas par manque d’arguments, ne semblait pas s’orienter vers une prise de décision, quand Gwaë, l’elfe sauvage à la chevelure envoûtante, décida de couper court. Elle encocha une flèche, prête à abattre un cerf magnifique qui, à quelques distances, ne semblait s’apercevoir de rien. Une apparence qui, à mon avis, était trompeuse. Je m’apprêtais à ouvrir la bouche pour inviter l’elfe à la circonspection, quand j’aperçus Epardo.

L’orque ne semblait pas prendre conscience de la situation, ni de quoi que ce soit ; toujours devant la haute porte après avoir inséré la clé dans la première serrure, il était penché vers l’avant, ses muscles bandés, se tenant la tête à deux mains, les yeux fermés douloureusement. Un rictus grimaçant déformait son faciès, laissant largement dépasser ses canines imposantes, et brisant en éclats le masque d’humanité qu’il avait en temps normal. Un nouveau « message » de ce fameux mage blanc, cet ermite sauveur ? En quelques pas j’étais à ses côtés :

« Epardo, que se passe-t-il ? »

Je posai avec douceur ma main valide sur son épaule, sentant sa peau rêche et ses muscles monstrueux sous ma paume. Tant qu’à faire, autant essayer de ne pas trop le brusquer.

« Vous avez besoin d’aide ? »

Ma voix, rauque à force de rester silencieux, était basse et rassurante, ayant en tout point l’air de vouloir lui venir en aide. Le tout était d’être suffisamment proche de lui pour pouvoir, à la moindre erreur, au moindre faux-pas éventuel, être fixé quant à sa sincérité.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Dim 26 Sep 2010 23:46 
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L’elfe aux sombres habits et à la stature noble émit un commentaire qui assombrit soudainement mon humeur. Non pas qu’il eut tort de souligner que la dénommée Rose, qu’il semblait bien connaître, était d’un genre féminin et qu’aucun bois ne lui pousserait si d’aventure elle s’abaissait à poser sa tempe en dehors du chemin, mais plutôt l’appellation dont il me gratifia sans hésitation. Presqu’humain. Précisant même que je ne sentais pas comme un homme, moi qui avais toujours, ou jusqu’à aujourd’hui, unilatéralement vécu parmi eux, au sein de la sombre Tulorim. Et comme s’il n’était pas satisfait de son commentaire pour le moins déplacé, bien qu’il ne me soit pas destiné, il argua sans timidité que les personnes qui l’entouraient n’étaient pas des gens de bien. Je décidai de ne pas relever ses dires, espérant que j’étais le seul à les percevoir comme une insulte, ou un aveu peu appréciable quant à ma nature cachée.

Heureusement, le nain qui accompagnait les deux elfes ne semblait pas fort malin, et prit au sens premier ce qui venait de s’être dit, réfléchissant dans le vide sur la potentialité d’une paire de bois sur son crâne, qui aurait dès lors bien plus de mal à se couvrir d’un casque. Il cherchait un volontaire, qu’il ne trouverait pas. Entre l’orque paralysé près de la porte, Erow qui le soutenait, le nain casqué, l’elfe à l’allure hautaine et moi-même, les statistiques étaient plutôt faibles pour que l’un d’entre nous ne se sacrifie pour les autres.

Gwaë semblait plus lucide à ce propos, et dénonça avec virulence la proposition. Oui, cette métamorphose était inconnue et peut-être dangereuse. Je n’avais d’ailleurs jamais dit vouloir la tester moi-même en préférant décharger les risques sur d’autres, que je ne connaissais pas, et dont je ne pouvais que me méfier. Mais la chasseresse avait plus d’une corde à son arc, et sitôt qu’elle eut fini de parler, elle pointa de son arme un cervidé pourvu de bois à six pointes. Exactement le type que nous recherchions. Nous étions chanceux, même s’il fallait avant tout l’attraper avant de se réjouir.

Et à cet instant, une idée me traversa l’esprit. Une idée que j’espérais être la meilleure possible. Je me rappelai d’un parchemin que j’avais acquis à l’entrée de cette pénible aventure souterraine, dans cette grotte, au sein de l’échoppe de ce marchand désagréable et peu commerçant. Il s’agissait, si je me souvenais bien, d’un sort qui avait pour nom ‘Calme animal’, et qui m’aiderait certainement dans la présente situation. Mais avant, et je déplorais cet état de fait, je devais augmenter la puissance de la magie qui coulait en moi. Malgré mes résistances passées quant aux conseils des prêtres de Gaïa pour me faire ingurgiter presque contre ma volonté la lumière divine de leur satanée déesse, je m’apprêtai à l’absorber de mon propre chef. Pour ma propre consolation, j’affirmai à mon esprit que la situation était toute différente. Ce n’était pas un acte religieux que j’accomplissais, mais un acte magique, qui avait pour seul but d’augmenter la puissance de mon pouvoir inné.

Fort de cette affirmation interne, je me saisis de la petite fiole lumineuse qui brillait dans mon sac, sans mot dire, et je la débouchai du pouce avant de la porter à mes lèvres. Dans un mouvement sec, je retournai le récipient, qui se déversa dès lors dans ma bouche, puis dans ma gorge. Mais étrangement, je ne le sentis pas glisser et descendre le long de mon œsophage. La magie avait déjà imprégné les tissus de ma langue, de ma gorge, et une lumière vibrante sortit de mon gosier, le temps que ma chair l’ait entièrement ingérée. Je me sentais fort de plus de puissance. J’avais jusqu’ici été particulièrement économe de ma magie, préférant mes armes et mes mots pour me défendre contre les pièges de ce maître de jeu maudit. Je savais que les épreuves allaient en difficulté croissante, et que tout au bout, la magie que je possédais me serait utile.

Je m’approchai alors de Gwaë, et posai une main sur son bras tendu.

« Ne tirez pas, j’ai une autre idée. Si jamais ça ne marche pas, vous aurez tout le loisir de tuer cet animal, et de parcourir la distance qui nous sépare de lui en risquant de vous-même vous transformer en biche bondissante. »

***


Sans plus un mot d’explication, je fouillai dans mon sac à la recherche du précieux parchemin magique qui allait m’être utile. Sans peine, je le trouvai, toujours roulé dans son écrin doré. Prudent, je l’en dégageai doucement, afin de ne pas froisser le papier, et de ne pas le décharger avant l’heure de sa magie. Toujours aussi doucement, je le déroulai. Et là, je fus frappé de stupeur. Le parchemin ne contenait aucune formule, liste d’ingrédients, description de chorégraphie ou de gestes à effectuer pour que le sort puisse fonctionner. Il ne contenait pas non plus la partition d’un chant magique ou d’une mélopée. La seule chose rédigée sur ce papier était un symbole. Un symbole que j’étais incapable de déchiffrer. Savamment calligraphié à l’encre dorée, il occupait tout le centre de la page. J’avais beau le regarder intensément, il ne me rappelait rien. Pas même ce que ces fichus prêtres avaient tentés de m’inculquer dans ma jeunesse.

Je n’osai relever mon regard de ce feuillet stupide, de peur d’être considéré à tort comme un détracteur et un bonimenteur. Comme quelqu’un qui retarderait intentionnellement la quête, chose que j’avais moi-même accusée à Epardo précédemment. Aussi restai-je concentré sur le signe, sans savoir qu’en faire.

Et puis, j’eus l’idée de passer la main dessus. Plus pour me donner une contenance qu’autre chose, pour acter un geste afin de ne pas rester immobile bêtement. Et là, une curieuse sensation s’imprégna dans ma main. Comme si le pouvoir du parchemin scintillait à travers les fluides qui parcouraient ma peau. Cela restait très flou, et ma perception de la sensation que ça produisait n’était que trop peu nette et discernable, mais au moins avais-je progressé dans mon investigation d’apprentissage. Je réitérai mon acte, ressentant à nouveau la même sensation de présence évanescente. Mais comme la première fois, ce n’était qu’un contact ne contenant que peu de sens. C’était pourtant désormais indéniable : c’était le contact qui ferait fonctionner le pouvoir de ce parchemin.

Je tentai donc d’appliquer une pression plus précise sur les lignes complexes du symbole. Je glissai la pointe de mon index sur les courbes et angles secs du dessin, et ressentis cette fois pleinement son pouvoir. C’était comme si je dessinais moi-même le signe, mais pas sur le parchemin. C’était comme si je le gravais dans ma chair. C’était une opération non-douloureuse, heureusement, mais assez surprenante à vivre. Comme si je modifiais une partie de mon être pour m’approprier un pouvoir supplémentaire.

Alors, lorsque je touchai la dernière tâche d’encre, le schéma disparut aussitôt du parchemin. Mais je n’avais plus besoin de lui. Désormais, je le visualisai clairement en moi, dans mon corps, dans mon esprit. Je lâchai la feuille désormais vierge au sol pour fixer mon regard d’émeraude sur l’animal que Gwaë pointait l’instant d’avant. Il était temps de mettre un peu de pratique à cet apprentissage surprenant. Je tendis une main vers l’animal, paume ouverte et offerte vers l’avant, et j’attirai mes fluides dans celle-ci.

Intérieurement, je voyais nettement le symbole du Calme Animal se superposer à l’image que faisait parvenir mes yeux à mon cerveau. Alors j’envoyai une décharge de fluides lumineux, transparents et doux, vers l’animal. La magie invisible car non offensive se dirigea vers lui, et mon cœur se serra : il fallait que ça marche. En amenant ainsi le calme vers lui, je pourrais l’attirer vers nous, peut-être, et le contraindre pacifiquement à user de son chef pour ouvrir la porte…


***


Le sort était envoyé, mais j’ignorais encore s’il avait fait effet. Je m’approchai du bord du chemin et m’agenouillai pour ne pas effrayer le cervidé. Ma main était toujours tendue vers lui. Je l’appelai, par des petits claquements de ma langue contre mon palais, afin de l’amadouer. Je n’avais aucune intention de lui faire de mal, car ça ne m’était pas profitable. Il fallait juste qu’il vienne jusqu’à moi…

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Lun 27 Sep 2010 02:44 
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Pour Erow :Lorsque tu interpelles Epardo, il ne te répond pas et se contente de serrer les dents.

Dès le moment que tu déposes ta main sur l’épaule de l’orque, celui-ci sentant ton contact, se tourne vers toi, et te fait un signe de remerciement de la tête. Pour ta part, tu sens une bizarre d’énergie t’envahir. C’est comme si deux forces contraires t’envahissaient tour à tour, la première apaisante et la seconde douloureuse. Lorsque la première t’envahit, elle enlève une partie de la paralysie de ton bras. Ton bras n’est plus paralysé, tu n’as par contre pas retrouvé toutes tes facultés, tu peux le bouger, mais lentement et difficilement.

Depuis ton contact, sa douleur semble moins intense puisqu’il la partage avec toi.
« Dépêchez-vous d’ouvrir cette porte où nous périrons tous ici. » Ce disant, il repousse ta main afin de couper le contact entre vous deux et te libérer de ce phénomène.


Pour Selen :

Jet de dés (appel de l’animal): 81 Réussite

Lorsque tu interromps son geste, Gwae te lance d’abord un regard noir. Elle t’écoute sans sciller, ni te lâcher du regard. Tu peux voir son expression changer lorsque tu évoques la possibilité pour elle de se métamorphoser elle aussi lorsqu’elle ira chercher sa proie. Cet argument semble la convaincre puisque suite à tes propos, un peu à contre-cœur elle baisse son arme et te répond :

« D’accord, faites ! »

Dès qu’il reçut cette décharge, l’animal devint plus calme, ces gestes étant moins saccadés, moins rapides, plus décontractés.
Le bruit de ta langue sembla piquer sa curiosité, puisqu’au premier claquement il se tourna vers toi. Puis doucement et hésitant, il se rapproche tranquillement jusqu’à effleurer la paume de ta main de son museau.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Lun 27 Sep 2010 23:58 
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Presque tous répondirent à mon interrogation, à mon défi, à mon piège, se prêtèrent à mon jeu. L'homme qui se tenait en face de moi, et qui décidément ne ressemblait pas à un humain, non point par son odeur comme l'avait fait remarqué Amaryliel d'une manière excessivement rustre par rapport à la rigueur qu'il mettait ordinairement dans le choix de ses mots, mais par l'air de son visage et l'aura surprenante qui l'entourait ; cet homme donna un premier conseil, qu'Amaryliel compléta s'empressa d'achever. Dans mon ardente hésitation à me résoudre à me mettre en péril tout entière, je n'y avais pas même songé : en effet, poser mon front sur le sol à l'air innocent et doux parsemé d'herbes fines de cette terre asséchée pour qu'y poussassent les bois nécessaires était une judicieuse idée ; qui pourtant se soumit et agonisa dans de grands soupirs, n'ayant plus lieu d'être, lorsqu'arriva le conseil de celui que je ne pouvais plus considérer et aimer comme mon frère. A l'évocation des créatures qui nous observaient de loin, je scrutais l'horizon des arbres et aperçus en effet les êtres en question, de très grands cerfs, plus grands que je n'en avais jamais vus auparavant. Leur pelage semblait avoir la couleur de la cendre, comme si l'on avait brûlé leur robe de fumée malaise. La voix plus calme après m'être tue, je répondis seulement :

« Très juste. Si l'on suppose que les maléfices qui règnent ici en maîtres répondent à la seule loi de l'absurdité, alors celui qui tenterait cela pourrait aussi bien se retrouver avec une tête d'aérien, des nageoires de sirènes et ces pieds d'animal terrestre. Mais regardez, ces cerfs, je ne les avais pas vus. Je ne pense pas qu'ils soient nés ainsi. Nous n'avons pas rencontré d'hybride pour l'instant, seulement des bêtes à l'air à peu près cohérent. Ils semblent indiquer que si transformation il doit y avoir, elle s'annonce complète. Et puis, si l'on s'en tient à cette loi du n'importe quoi, du chaos dans l'ordre naturel des choses alors peut-être, des bois me pousseraient sur le front, et je deviendrais mâle.
Mais détrompez-vous, Monsieur Il Alamitz, je me trouverais aussi bien dans le corps d'une bête, si je parviens à rester saine. Cela ne m'effraierais pas, vous devez bien sentir que je préfèrerais courir sur quatre sabots comme ceux-à dans une plaine du monde normal, que de rester ici avec mon visage d'elfe et mes palmes. Enfin, puisqu'il y a déjà des cervidés présents dans la salle... »

Pendant que je pensais à cela et que je le disais, je reçus encore deux avis. Gwaë, comme toujours catégorique et ne montrant pas le moindre signe de doute ou de déstabilisation, me prévint, rejoignant les sages discours. Le nain Bölin fit la proposition attirante et douce à l'imagination, que l'un de ses messieurs tentât l'affaire.

« Monsieur le nain, je suis plus proche de l'état animal qu'aucun de vous, si je ne me trompe. C'était envisageable pour moi, mais sans doute pas pour les autres. Faites si vous le voulez, mais je crois que la sagesse du groupe vient de conclure autre chose. »

Gwaënelle, plus surprenante que jamais dans sa capacité à trouver immédiatement une solution parfaite lorsque chacun cherchait un expédient, comme lorsqu'elle avait, dans la funeste crypte déjà lointaine dans mon souvenir, sorti un grappin et une corde comme du sac d'un magicien de foire, bandait déjà son arc vers l'un des cervidés qui s'était quelque peu approché. Plissant les yeux, je constatai également que la forme de son chef semblait correspondre à l'objet dont nous avions besoin, et que je n'aurais donc plus la nécessité de fournir. Mais c'était une terrible idée, il ne fallait surtout pas...
Je me jetai – comme mes sabots me le permirent – devant l'elfe au visage dur, qui me surplombait de sa haute taille, pourtant je ne suis pas si petite que cela. Il ne fallait pas qu'elle tire, elle ne pourrait pas aller chercher l'animal ; et dans cette situation où l'on dépendait de facteurs inconnus, ou trop incertains, blesser les maîtres de la forêt, dans celui-là semblait le plus imposant, sinon le doyen, apparaissait la dernière chose à faire. Regardant ma camarade de chemin droit dans les yeux en essayant, sans pour cela trouver les mots efficients, de la convaincre de la douceur avec laquelle il fallait traiter nos hôtes les plus directs, les seigneurs de la faune des pauvres bois dans lesquels nous étions condamnés à errer, jusqu'à ce que l'action commune nous en délivre tous. Mais je n'eus pas besoin de faire parvenir mes arguments et ma prière jusqu'à mes lèvres : déjà la jeune dame devant moi baissant son arc, les yeux fixés sur l'humain douteux, et je vis dans ses yeux qu'elle acceptait de déposer en lui une certaine confiance, bien qu'elle ne soit sans doute que momentanée.
Ce que je vis alors révéla la force de cet homme, que je n'arrivais pas à définir parmi ses ironies et ses petits mépris. C'était bien de la magie, depuis combien de temps n'avais-je pas vu un être produire un sortilège? Je pouvais, moi aussi, mettre au service de la fin tant espérée de cet enfer, mes pouvoirs trop peu développés. Pour le moment c'était l'être aux yeux verts qui accomplissait le genre de miracle auquel je songeais déjà, sans savoir comment parvenir à trouver la bonne énergie pour les réaliser. L'animal visé par la flèche d'acier et par la flèche de fluide fut convaincu, et non pas vaincu. Lorsqu'il s'approcha du chemin, je tendis doucement ma main vers lui, sans le toucher.

"Bravo. Gwaë, avec ce genre d'armes l'on pourrait aussi bien l'amener à nous ouvrir la porte sans le tuer. Il sait peut-être comment on fait. Est-ce que quelqu'un ici sait parler aux Cerfs?"

La question était sérieuse, quoique dite pensivement.

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Dernière édition par Rose le Lun 11 Oct 2010 17:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Mar 28 Sep 2010 02:13 
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Pour tous :
Le cerf reniflant déjà la main de Selen, ne prend pas peur lorsqu’il voit celle de Rose. Il est si calme, qu’il se serait laissé touché sans problème.

A la question de Rose, Bolin répond :

« Et ben le plus simple est de l’amener jusqu’à la porte ! »

Ce disant, le nain sans attendre votre assentiment, ramasse le cerf par le cou, le brusque un peu, à la manière d’un nain grognon et l’emmène jusqu’à la porte. L’animal se laisse faire docilement. Ses bois épousent parfaitement le creux de la porte. Une lumière jaillit aussitôt, le cerf est libéré de ses bois et de la porte. C’est donc sans son ornement que calmement il utilise lui aussi cette sortie.

(((Et voici la fin de ce chapitre, vous devez rp vos réponses (geste du nain, ouverture de la porte et entrée dans la nouvelle pièce) dans le chapitre suivant, sauf pour Ghrill qui a probablement un post à faire ici avant de se rendre au suivant)))

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 Sujet du message: Re: Chapitre 4 : La chasse au clair de lune
MessagePosté: Jeu 30 Sep 2010 01:35 
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Un silence de mort régnait dans l'arène, théâtre d'un tout récent affrontement entre une équipée improbable et une troupe de sektegs aux penchants sanguinaires, et cinq formes gisaient à présent sur le sol dans de grotesques positions. Les traces laissées sur ces corps meurtris éparpillés à travers la salle ainsi que la présence abondante de sang mêlé à la poussière témoignaient de la violence du combat. Des cadavres mutilés, voilà tout ce qui restait des créatures immondes, mais pourtant des vainqueurs nulle trace ne subsistait. Une tête, séparée du reste de son anatomie reposant à quelques mètres de là semblait porter un regard accusateur en direction de la grande porte située au fond de l'arène mais celle-ci restait désespérément hermétique, à douter qu'elle fut ouverte un jour.
Un grouikkk vint soudain briser le calme mortuaire des lieux. Celui-ci provenait de l'un des corps d'une créature situé non loin de la porte scellée, et qui soudain se mit à s'agiter. C'était en réalité les derniers spasmes annonçant la mort du sujet, et cette observation aurait bien pu rester anodine, comme un point final à l'odieux carnage, mais c'était sans compter ce qui suivit.

L'homme retira sa lame du bas ventre du sekteg tout en repoussant le corps sur le côté, recevant par la même occasion une gerbe de sang poisseux en plein visage, tout droit sorti de la bouche de l'adversaire dans un ultime râle d'agonie. Il s'immobilisa. Étendu sur le sol dans une marre de sang, la respiration difficile et à demi conscient, Cornélius avait perdu de sa cohérence d'esprit. Toute notion de temps l'avait quitté, si bien qu'il ne savait pas si le combat qu'il venait de livrer avait duré seulement quelques minutes ou bien des heures. Ni même combien de temps il était resté allongé dans cette position inconfortable, sous le poids de son adversaire. Il avait d'ailleurs perdu la notion de bien des choses, car d'un œil hagard il chercha la vue de ses compagnons. Et n'y trouva que les résidus d'un combat bel et bien achevé. Il resta alors un long moment là sans bouger, d'une part car tout ses muscles était meurtris par une lutte cruelle avec le tenace petit monstre, le moindre geste lui faisait mal, et d'autre part il se sentait perdu, ne sachant pas trop ce qui venait de se passer. Mais peu à peu, laborieusement et malgré le fait que son crâne lui renvoyait une douleur sourde, le jeune enodien se remémora les faits qui s'étaient déroulés peu de temps auparavant, comme un lointain souvenir, et notamment l'épisode de la porte. La porte ! Comment avait-il pu oublier cela... A cette pensée il ferma les yeux et lâcha un soupir qui traduisit un sentiment mélangé de colère, de déception et de peur mais aussi de soulagement. Colère devant la mauvaise tournure qu'avaient pris les événements, déception de ne pas avoir pu surmonter l'épreuve qui s'était dressée devant lui, peur de ce qui allait lui arriver à présent et enfin soulagement que ses compagnons avaient pu eux, s'en sortir. Il ne sut déterminer quel ordre attribuer à toutes ces émotions contradictoires, mais avait-ce une quelconque importance ?
Son esprit divagua un peu plus et il revit ce combat mémorable qu'il venait de mener. Jamais le jeune homme n'avait été pris d'une telle frénésie meurtrière, d'une telle soif de sang, d'une telle folie guerrière que seul le désespoir peut insuffler. Il avait tout tenté pour rejoindre ses compagnons de l'autre côté de la porte, redoublant d'efforts en essayant de frapper plus vite et plus violemment encore, contre un adversaire toujours plus acharné n'ayant en rien perdu de sa hargne malgré les coups qui lui étaient assenés. Cornélius ne pouvait malheureusement s'en défaire par la fuite, le gobelin étant placé tragiquement entre lui et la sortie, et seul l'option d'un combat à mort avait été envisageable. Hélas ! Déjà l'ouverture de la massive porte n'avait été plus qu'une étroite fente, et l'homme de Wiehl avait compris qu'il était condamné. Ce fut sans aucun doute à ce moment là, quand le faible espoir irrationnel de s'en sortir se fut envolé, qu'il entra dans une sorte de transe guerrière, déversant sa rage à travers le fil de son épée et décuplant sa force. Sans grâce ni panache. Mais il y avait un revers à ce type de comportement, le jeune humain s'étant dès lors beaucoup plus exposé aux coups de son adversaire car moins prudent dans sa furie. Le combat avait ainsi duré, Cornélius totalement absorbé par l'anéantissement du sekteg qui lui, avait soutenu tant bien que mal les assauts.
Le jeune homme, ayant beau chercher dans sa mémoire, ne parvint pas à se rappeler clairement du combat proprement dit, des actions qu'il avait effectué ni des coups qu'il avait reçu. Il se souvint uniquement du moment ou l'ignoble créature lui avait sautée dessus, le déséquilibrant et provoquant leur chute. S'en était suivi une lutte au sol sans merci, où l'humain avait eu l'avantage grâce à sa carrure plus imposante.
A ce propos il regarda ses mains griffées et dont les hématomes couvraient sa peau sale, et se dit que tout son corps devait être pareillement meurtri. Maladroitement, il tenta de se redresser un peu et y parvint non sans peine.
Et maintenant quoi ? Se dit-il en observant la scène autour de lui d'un regard fatigué. Il se trouvait là, au plein milieu de nul part et sans aucune issue possible. Certes il n'avait pas eu le courage de se trainer jusqu'à la porte pour l'examiner, mais au fond ne connaissait-il pas déjà la réponse ?.
Pourquoi bouger alors ? Tout semble si vain à présent. J'ai échoué, je n'aurai pas dû... Mais je suis si las à présent...
Dormir, voilà ce à quoi aspirait Cornélius à présent, la lassitude emplissant chaque parcelle de son âme. Dormir, et qui sais, peut être pourrai-je rêver d'être quelqu'un d'autre...

Le renard s'arrêta un instant dans sa quête de nourriture. Il avait entendu des bruits inhabituels provenant du nord, plus loin sur l'étrange piste qui serpentait à travers la forêt. Celle-ci sortait d'ailleurs du cadre de la compréhension de l'animal, si bien que la plupart du temps il l'évitait, préférant évoluer au sein d'une végétation plus chaotique et...naturelle qui lui offrait un meilleur camouflage pour son pelage roux. Aux aguets, les oreilles pointées vers le ciel il attendit patiemment dans un fourré. La forêt était loin d'être un lieu paisible et calme d'un point de vue de goupil. Pour un petit être à l'ouïe très fine, une multitude de sons se projetaient de toute part, dont les origines étaient diverses que variées, entre le bruissement du vent dans les feuillages, le mouvement furtif d'un lapin entre les hautes herbes ou encore le chant, différent pour chaque espèce, des oiseaux... Tout ceci ne représentant qu'un infime échantillon accessible aux sens humains, car il en existait d'autres, plus nombreux encore, que seule une oreille exercée et une grande concentration permettaient de déceler. Et chacun de ces sons le renard avait appris à les reconnaître, les écouter afin de s'en servir pour chasser, se déplacer et pour finalement survivre. Mais jamais auparavant il n'avait entendu les bruits qui venaient de lui parvenir à ses oreilles. Son instinct de bête lui dictait que tout élément inconnu représentait un danger alors, toujours immobile, il resta ainsi dressé plusieurs minutes avant de finalement se décider à reprendre le cours de sa chasse. A présent les bruits étranges s'étaient tu. Le goupil trotta encore quelques minutes, s'arrêtant ici et là pour attraper un coléoptère malchanceux ou manger quelques mûres sauvages. Puis il arriva au bord d'un ruisseau, tout juste un fin écoulement d'eau ruisselant entre les rochers ou il put étancher sa soif. Ce faisant, un fumet familier vint titiller son odorat. Et quel délicieux fumet ! Le goupil ne le voyait pas encore, mais un lièvre se trouvait quelque part, derrière un arbre ou dans les herbes folles, sans doute attiré comme le présent renard par la présence de l'eau fraîche. Si le rusé animal eût été doté de l'intelligence, il se serait dit que c'était son jour de chance.
Il fallait tout d'abord localiser sa proie. Cette tâche ne fut pas bien difficile pour le goupil aux sens aiguisés, fin prédateur. Le lièvre lui, ne se doutant de rien sautilla en direction du point d'eau et se mit tranquillement à laper. Notre renard pris grand soin de se tapir dans un touffe d'herbe le masquant de sa future victime, restant immobile tout en fixant le lièvre. Pas un instant il lâcha sa proie du regard, et il attendait à présent le moment propice pour attaquer. Le lièvre inconscient ne montra toujours aucun signe de nervosité, lançant tout de même un regard autour de lui de temps en temps, sans trop y croire. Certain de son coup, et se voyant déjà déguster un bon repas, le renard prépara son saut, ses muscles bandés et les babines à demie retroussées, prêtes à mordre. Mais soudain l'inattendu se produisit, et le lièvre qui était l'instant d'avant si paisible fit un brusque volte-face, et se mit à détaler dans la direction par laquelle il était venu. La réaction du goupil fut instantanée, car d'un bon éclair il fut à l'endroit ou quelques instants plus tôt s'était trouvée sa proie. Mais prit au dépourvu, il n'eut que de la terre et des feuilles mortes à déchiqueter. Notre animal étant cependant tenace et ne laissant pas un repas s'échapper aussi facilement, surtout lorsque celui-ci était son préféré, il s'élança donc à la poursuite du lièvre paniqué. Celui-ci avait déjà quelques mètres d'avance, et slalomait entre les arbres à un rythme effréné, tournant parfois la tête pour jeter un regard inquiet sur la position de son affamé poursuivant. Ce dernier n'avait pas prévu tant d'efforts pour ce bon repas, qu'il voyait à présent traverser à toute allure la forêt. Le renard est un animal qui sait être rapide, mais il n'est pas très endurant. S'il ne rattrapait pas vite sa proie, il la perdrait. Il accéléra donc encore un peu, au maximum de ce qu'il pouvait produire. Le décors alentour n'était plus que des tâches de couleur informes, l'air un sifflement permanent dans les oreilles de l'animal. Malgré la fatigue qui commença à se faire sentir il se rapprochait, petit à petit, jusqu'à distinguer nettement les détails de sa victime, son pelage marron-gris parsemé de tâches blanches, ses grandes oreilles battues par le vent et son corps gras appétissant... La course dura ainsi quelques minutes, mais arriva vite à son terme lorsqu'au loin se profila un ravin. Il n'y avait nulle autre option pour le pauvre lièvre que de foncer tout droit, au devant d'une mort certaine.
C'est arrivé devant le précipice que le lièvre fit une chose surprenante. Il sauta. Emporté dans son élan le renard faillit le rejoindre mais réussit, tant bien que mal, à se stabilisé à l'aide de ses pattes arrières, qui laissèrent deux petits sillons derrière lui. Il vit la chute de ce qui ne sera désormais plus son repas, et comment ce dernier se brisa les os en contrebas. Une fin tragique pour le renard, qui aurait bien voulu être cause et non spectateur de la mort du petit animal.

Le renard n'eut le temps de glapir de dépit que les bruits étranges réapparurent. Plus près cette fois-ci. Oubliant vite feu son déjeuné, il tendit de nouveau l'oreille. Les bruits, rauques, provenaient d'un peu plus à l'ouest de sa position actuelle, et duraient plus longtemps cette fois, presque en continu. En temps normal, son instinct lui aurait dicté de s'enfuir, de s'en éloigner, mais curieusement il ressentait à présent une vive curiosité, presque irrésistible. « Quelque-chose » le poussait à se diriger vers ces ébruitements. Cédant à la tentation et oubliant toute prudence, il se dirigea en direction des murmures. Il n'eut pas à trottiner bien loin. Il en aperçu l'origine quelques fourrés plus loin, huit formes étrangement hautes, se tenant curieusement sur leurs pattes postérieures. Elles gesticulaient bizarrement, comme entretenant un quelconque rituel. Le roux animal se rapprocha un peu plus afin de mieux apprécier la scène qu'offrait les huit êtres. Chaque entité avait une odeur différente, très prononcée pour certaines, quasiment indétectable pour d'autres. Deux dégageaient même une odeur de cervidé, mais ce n'en était pas des représentants, du moins pas entièrement... Une étrange attirance liait notre renard à ces apparitions. Il ne voulait pas partir, ainsi resta-t-il là, assis sur son arrière-train observant une scène qu'il ne comprenait pas mais qui captait toute son attention, oubliant presque les potentiels dangers alentours. La suite des événements s'annonçait décisive.

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Cornélius, Humain, Guerrier

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"I must not fear.
Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration.
I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me.
And when it has gone past I will turn the inner eye to see its path.
Where the fear has gone there will be nothing.
Only I will remain."


The Fear Litany, F.H.


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