Tisis s'était réveillée un peu plus tôt qu'à l'habitude. Le jour naissant allait être un moment de test car, comme lui avait indiqué Lydia, les soldats allaient s'affronter dans des duels pour déterminer leur niveau. Cela ne faisait que peu de temps qu'elle avait commencé l'entrainement, mais elle n'avait guère eu le choix. Si elle avait eu le choix, ceci dit, elle y aurait participé exactement de la même manière.

Après avoir mangé plus copieusement que les autres jours, elle rejoignit l'enceinte du château, qu'elle connaissait bien à présent. On l'avait enjointe de prendre son épée et son écu pour cette fois-ci, car il n'était nullement question de manier le bois mais bien l'acier.

Elle se rendit rapidement compte qu'il y avait peu de soldats dans la cour, bien moins que ne l'aurait suggéré ce concours. Cela n'était pas commun, son esprit commençant à chercher les causes et les raisons. Elle ne fut pas en reste, découvrant que la Baronne se tenait au centre, habillée d'une armure matelassée, un casque sous le bras. Son arme, une dague qui n'avait pas l'air d'apparat, était portée par sa conseillère. Il n'en fallut pas plus pour que Tisis comprenne de quoi il s'agissait.

Elle salua Dame Erzébeth, Lydia se dirigeant alors vers elle, une cotte similaire à celle que portait la baronne sous la main. Tisis lui tendit son arme, le temps que son amie l'aide à enfiler les protections rembourrées de coton. C'était au final aussi lourd que sa maille, permettant même un peu moins de mouvements.

Bien que d'apparence calme, en elle tout n'était qu'agitation. Elle n'avait jamais vu la femme se battre, elle ignorait même jusqu'à ce moment que celle-ci connaissait les armes. Ce n'était pas si étonnant quand on voyait avec quelle précision elle se déplaçait, mais Tisis ne l'avait pas deviné pour autant. Lydia lui glissa à l'oreille qu'elle devrait y mettre toutes ses forces et ne pas hésiter un instant, comme si Tristan se trouvait face à elle. La jeune fille acquiesça, avant d'enfiler de longues bottes en cuir épais. Il n'était pas question de sous-estimer cette femme et, puisqu'elle avait décidé de l'affronter, il ne faudrait pas la décevoir.

Tisis passa ensuite de la cire sur la lame de son arme, afin de limiter les dégâts de celle-ci. Les risques étaient somme toutes plutôt limités, ne ressemblant guère à une situation de combat réel. Cela dit, il aurait été dommage que deux alliées ne s'entretuent lors d'un entrainement. La cire sécha rapidement, la jeune fille enfilant alors une barbute légère, ainsi que des gants solides. Tenir l'épée serait bien moins efficace de la sorte, mais au moins garderait-elle probablement tous ses doigts.

Le silence se fit, alors que Tisis alait se placer en face d'Erzébeth. Elle passa la main sous les sangles de l'écu, l'arme tirée, prête à combattre. La baronne saisit sa lame après avoir elle-même enfilé son casque. Les deux femmes se saluèrent sans parole, se mettant en garde. Le sang battait aux oreille de l'adolescente, qui sentait en elle monter l'appréhension du combat, ce moment avant de passer à l'acte où tout se décidait. Son poing se serra sur la garde d'Ordalie.

Lydia annonça que le combat durerait sept touches ou lorsque l'une des participantes abandonnerait. Il n'était pas question de tuer, mais l'affrontement était sérieux. L'archère donna finalement le départ.

La baronne sembla laisser l'initiative à la jeune fille, qui la saisit. Elle s'élança, parcourant en un instant les quelques mètres qui la séparaient de son adversaire, bouclier en avant. Elle cacha le coup qu'elle allait porter jusqu'au dernier moment, écartant son bouclier dans un mouvement circulaire. La feinte fonctionna, faisant croire à la baronne que l'épée allait suivre le même mouvement.

Ce ne fut pas le cas, Ordalie fondant dans un coup ascendant qui s'échoua avec violence contre le cuir bouilli, forçant la femme à reculer sous le choc. Tisis resta toutefois sur sa faim: le coup avait été bien exécuté et aurait du totalement déséquilibrer son adversaire, ce qui n'avait pas été le cas. Il n'était pas à exclure que la baronne soit vraiment compétente à l'escrime, malgré cette touche facile.

La jeune fille replaça son bouclier, prête à recommencer.

(Résultat de l'attaque: 66 - touche)

Jet de dès de l'assaut : 28 réussite

Tisis arriva en même temps de que nombreux soldats. Un corps d'archer venait d'apparaître sur les hauteurs des remparts pour l'entraînement quotidien. La jeune femme était relativement bien éclairée, elle avait presque immédiatement compris l'objectif d'Erzébeth. L'air du matin se faisait frais, une petite brume naissait dans la cours et rendait les murs humides, derrières les carreaux épais, on pouvait voir le ballet incessant des servantes devenues ombres chinoises.

Lydia apporta la tenue rembourrée, il aurait été dommage de blesser la demoiselle, même si la Scélérate était couverte de cire, la protection pouvait craquer, laissant apparaitre le fil mortel du rasoir qui aurait tôt fait d'entailler les chairs et cribler la jeune femme d'angoisse face à cette situation excessivement dangereuse. Le coton et le cuir étaient bons pour stopper une lame émoussée, or si celle-ci devenait cruelle et tranchante, l'une ou l'autre aurait tôt fait de remarquer que le duel se solderait par un être enterré à l'orée du bois...

Le salut cordial eut lieu, il n'était plus question de reculer, Cèles observait Tisis s'approcher, arme éperdument dissimulée derrière le fer de son pavois, le blason de blanchefort s'approchait dangereusement.

« Recule un peu pour voir ? »

Cependant, il était trop tard, son adversaire fendit en avant, libérant son pavois et feinta, la courbe de l'épée n'était pas celle imaginée, à l'inverse, elle reçut une frappe ascendante sur l'épaule, le poids de la lame était absorbé par le coton provoquant une douleur au dessus de sa poitrine. Reculant de quelques pas, elle ancra son talon au sol, s'immobilisant voyant sa cible reculer. Elle se remémorait ses anciens combats, Hrist, qu'aurait-elle fait à sa place ?

« Hrist ? Elle, elle ne se serait jamais mise dans ce genre de situation tiens ! »
« Merci pour l'idée lumineuse. J'ai trouvé.»
« Elle va recommencer hein, c'est du harcèlement en combat d'ailleurs.»
« Elle arrive à cacher son arme derrière son pavois, elle le tient trop haut, si je colle à son bouclier, elle ne pourra pas me frapper et devra tenter de me dégager. »
« Youhou, reste plus qu'à joindre le geste à la parole maintenant... »

Erzébeth s'avançait doucement à pas chassé, provoquant une légère courbe autour de sa cible, elle songeait à ce qu'elle devait faire, visualisait son assaut, imaginait les réactions : vision - anticipation - action.

Elle fondit le plus vite possible sur sa cible, profitant de la courte distance qui les opposait et gardant tête basse pour ne pas prendre un mauvais coup. Elle haïssait ces casques, ses cheveux lui tiraient, la vision était limitée, le poids appuyait sur le premier coup qu'elle venait de recevoir, alimentant sa hargne. Elle posa la main ouverte sur le blason de blanchefort, un indice des mouvements de la femme, en appuyant suffisamment sur celui-ci, elle pouvait espérer qu'elle dégage le pavois mais au lieu de ça, elle glissa vers la droite son bras armé, profitant de la situation délicate de son adversaire qui le pouvait que difficilement frapper le plat de son pavois tout en restant dissimulé derrière. La pointe de la Scélérate heurta le coton et la croute de cuir qui lui parurent molles sur l'instant. Elle dégagea le plus vite possible, tachant de se maintenant à quelques pas de sa cible pour ne pas recevoir un mauvais coup à la suite de son attaque.

La Baronne montra alors sa rapidité, allant se coller au bouclier de Tisis avant que celle-ci n'ait eut le temps de reculer, se plaçant à portée de sa dague tout en empêchant la jeune fille de contrer. Plantant ses pieds dans le sol, l'adolescente se prépara à repousser son adversaire de l'écu, sans dégager celui-ci et laisser une trop grande ouverture. Malheureusement, elle n'avait pas de visuel sur Erzébeth, devant frapper en aveugle.

Cela lui coûta, la dague de son ennemi se plantant dans son bras avant qu'elle ne frappe, l'acier lui mordant la peau malgré son enveloppe de cire. Sous le feu de l'action Tisis ne se laissa pas déconcentrer, anticipant un repli rapide de son adversaire. Elle écarta son bouclier dès que la pression de la baronne se relâcha, portant un coup latéral qui aurait du intercepter la retraite de la femme.

La douleur qu'elle avait ressenti n'avait probablement pas aidé, Ordalie ne cueillant que de l'air tant l'adversaire avait été rapide à se remettre en position. Frustrée d'avoir manqué un coup aussi facile elle se remit en garde, ignorant la coupure légère. Si elle continuait à être aussi lente, elle en aurait de nombreuses autres avant la fin de l'affrontement.

Elle tenta de se concentrer sur aucune partie du corps de son ennemie, comme le lui avait jadis enseigné Roland. Elle devait sentir les mouvements, or si elle se concentrait simplement sur les pieds ou sur le buste, elle manquerait la moitié du langage martial. Lentement elle tournait autour d'Erzébeth, faisant attention à chaque pas, prête à y répondre dans le fer. Elle ne voulait pas que le soleil naissant soit dans ses yeux, n'ayant rien pour le refléter le cas échéant.

(Résultat de l'attaque: 35 - manqué)

Jet de dès de l'assaut I : 23 échec
Jet de dès de l'assaut II : 52 réussite

La morsure de son acier ayant porté ses fruits, la réaction ne manqua pas de vitesse, l'épée de Tisis passa à quelques doigts de la Baronne qui comptait bien recommencer ses assauts. Si elle se replaçait derrière le bouclier, son adversaire risquerait d'anticiper et de frapper violemment avec, un coup de pavois était difficile à contrer, quoique la jeune femme n'avait pas une carrure particulièrement imposante, elle avait déjà était confrontée à ce genre de situation lors de l'assaut de Bouhen par les orques, un bouclier peut servir à l'adversaire et à l'attaquant...

Tisis ignorait un détail quant au combat, de façon à provoquer les soldats, les archers sur les remparts disposaient de flèches dont la pointe avait été enlevée, les flèches qui n'étaient pas assez droites ou longues pour servir aux combats servaient aux entrainements. Une volée de flèches monta au ciel et tomba sur les deux combattantes. C'était une idée de Lydia, approuvée par Erzébeth pour harceler les apprentis soldats et les pousser à se concentrer. Il y avait bien sûr, quelques risques, une pluie de tiges de bois pouvait blesser même dépourvue d'acier. Un canasson de la garde était mort à cause d'une d'elle, non pas à la suite d'un choc, une flèche perdue s'était dissimulée dans le foin, et l'animal s'était étranglé avec. Les soldats abandonnèrent le corps au pied du château, les bohémiens eux, s'en emparèrent car mort de fraiche date, il leur éviterait la chasse et les protégerait de la famine pendant quelques jours.

« Il semble que la cire soit brisée sur ta dague, elle est blessée. » Disait Cèles entre deux pluies de flèches qui martelaient le sol, heurtant les combattantes dans un harcèlement répétitif et imprévisible. C'était le moment pour Erzébeth, elle recommença son assaut, profitant de inattention pour frapper. Jusqu'à présent, l'épée et le pavois étaient un rempart difficile, il lui fallait passer par derrière et tenter de l'attaquer en traître, comme Hrist le faisait souvent, preuve en était de sa vie que ce genre de subterfuge fonctionnait.

Toujours les genoux fléchis, prête à chasser vers la gauche pour éviter un coup, Erzébeth tenta de frapper au dessus du bouclier afin de provoquer encore un peu la Dame, cependant, une flèche heurta le haut de son casque lui faisant détourner le regard et sa dague, au lieu de heurter l'épaule gratta le métal du bouclier. De douleur, elle lâcha un cri de rage avant de glisser davantage à droite pour frapper une seconde fois, tenant sa dague comme un poignard, elle décala le pavois pour frapper Tisis par derrière, l'arme toucha, une nouvelle fois, frappant de sa pointe l'aine ou le bas du dos de la Dame chevalier.

Les flèches heurtaient la terre d'un bruit continu, se plantant parfois au sol ce qui dérangeait les mouvements lorsque les encoches virent se perdre dans les mailles de coton ou les lanières de cuir...

Alors qu'elle se plaçait, des sifflements stridents attirèrent l'attention de Tisis: des sifflements qu'elle ne connaissait que trop bien. Son bouclier se leva par pur réflexe, une nuée de projectiles se brisant sur celui-ci, la faisant reculer d'un bon pas. Son ennemie en profita pour se jeter vers elle, la Dame Chevalier relevant l'écu d'une menace à l'autre avec dextérité. Par chance, une flèche, sans pointe, heurta le casque de son adversaire, lui arrachant un cri de rage et de douleur.

La dague s'échoua dans un crissement sur le bouclier, mais pas pour longtemps, car déjà la femme repartait à l'assaut, restant toujours le plus proche possible de sa cible. Elle parvint à se glisser sur le flanc de Tisis, portant un coup indolore dans le bas du dos, coup qui aurait été très douloureux sans les multiples protection, voire même potentiellement mortel.

Tisis leva son écu, interceptant de justesse la trajectoire d'une flèche, celle-ci rebondissant contre le bois. La parade in extremis empêcha malheureusement la jeune fille de porter un coup, se contentant de bondir sur le côté pour se dégager de sa position inconfortable, ses pieds manquant de glisser sur le bois fin des projectiles les ayant manquées.

Son cœur battait à présent la chamade, devant à la fois se protéger des assauts extrêmement rapides de son adversaire tout en se protégeant du choc des flèches. La difficulté avait quelque chose de stimulant, Tisis sentant l'excitation du combat monter toujours plus encore. Si ses muscles étaient tendus, son visage restait serein, sa concentration étant à présent bien là.

Une nouvelle flèche s'échoua sur son bouclier avec fracas...

(Résultat de l'attaque: 24 - manqué)

Erzébeth était frappée par les nombreuses tiges emplumées qui sifflaient près de ses oreilles, les chocs se répétaient, en situation réelle, toutes deux auraient été mortes, tuées sur le coup ou presque. Les archers étaient sur les hauteurs, les remparts pouvaient être gagnés de deux façons via la grande cour, l'escalier où les troupes se trouvaient ou par un escalier annexe, Erzébeth baissa presque son arme, tout comme le monde autour d'elle semblait devenir lent, ses jambes donnaient l'impression qu'elle s'enfonçait lentement dans le sol. Les flèches tombaient comme des pétales de roses et son adversaire semblait rivée...

Erzébeth ne resta pas au milieu de la cour, je n'osais m'imaginer qu'elle déclarerait forfait en ayant l'avantage. En définitive, elle se dirigeait vers les escaliers, laissant sa combattante légèrement distancée. Je crois qu'elle n'a jamais aimé les endroits ouverts, de part son passé, elle avait appris à analyser le décor, lorsqu'il se trouve trop vaste, elle aimait à se terrer dans les couloirs, là où elle avait peu de chance d'être attrapée à revers, là où elle pouvait se focaliser totalement sur sa cible. Or, ce n'était que dans le feu de l'action que je compris. Le pavois et l'épée sont adaptés pour les combats en plein air, mais qu'en était-il d'un duel dans les escaliers, Tisis aurait été vite désavantagée de part cette coque qu'elle devait manipuler de concert avec son épée. Cette Tisis ne m'inspire pas vraiment confiance, j'avais demandé à certains gardes de garder l'oeil sur le barde crétin et sur sa servante. Je crois qu'Erzébeth avait déjà donné l'ordre que l'on surveille Tisis, notamment à Lydia... Elle non plus je ne lui fais pas confiance.
Journal de Katalina - Part I

Erzébeth se dirigeait vers les escaliers, il s'y trouvait divers obstacles, rondaches de bois, tonneaux vides, serviettes trempant dans de l'eau, cordes, outils... Les escaliers s'entrecoupaient à un endroit de la construction, c'était là qu'elle se placerait, espérant que le complexe handicape suffisamment Tisis afin de l'empêcher d'utiliser correctement son épée ou son pavois...
« Ou les deux tant qu'à faire... Soyons folles. »

De là, elle disposait de deux lieux de retraite en cas de problème. Le couloir qui menait à une salle d'observation de la garde ou le chemin de ronde des murailles. Les soldats quittèrent leurs postes en voyant Erzébeth accourir. Elle escalada les marches manquant de buter à cause des jambières qui la dérangeaient. Une lanière de cuir s'était logée juste sous le creux du genoux qui lui tirait, elle s'énerva à tel point qu'elle trancha net la cordelette de cuir, perdant une protection à sa tenue rembourrée.

L'envoyant vers Tisis aussi encarapacée qu'au début du combat, elle toisait la femme de la mi-hauteur des escaliers, montrant qu'elle attendait sa venue et que non, elle ne déclarerait pas forfait, elle venait juste de rendre les tirs de flèches plus compliqués, d'ailleurs, les archers ne savaient plus trop ce qui se passait, ils cessèrent de tirer...

Lydia elle-même avait fait arrêter le tir de flèches, c'est Katalina qui contredit son ordre, grimpant les marches déterminée à faire redoubler l'intensité des tirs. Erzébeth pu l'entendre des escaliers ordonner au nom de son titre de conseillère, que les tirs recommencent sans distinction.

La baronne ne profita pas du retrait de Tisis pour continuer l'offensive, se dirigeant même au contraire en courant vers les lourds escaliers de pierre qui menaient aux courtines, empêchant ainsi une bonne partie des flèches de la toucher. Les marches étaient très étroites, la femme étant la première à monter elle aurait le bénéfice de la hauteur. Ceci dit, sa lame était courte, elle n'en profiterait pas autant qu'avec une épée ou une arme d'hast.

Tisis se déplaça elle aussi, esquivant des flèches qui se raréfièrent avant de totalement stopper. La décision d'Erzébeth ne semblait pas être commune et mettait les hommes dans le doute. L'adolescente prit volontairement son temps avant de rejoindre la baronne, qui elle y était allé précipitamment. Elle écrasait les projectiles et les débris des entrainements passé, ne se pressant pas. Son adversaire, dans sa précipitation, avait perdu une protection, lançant celle-ci sur Tisis qui para sans difficulté.

Arrivée au bas de escaliers, la voix acerbe de Katalina se fit entendre, ordonnant que l'on pilonne les deux protagonistes sans modération d'aucune sorte. Son bras armé côté mur, Tisis plaça son écu à l'opposé, étant presque totalement protégée des attaques nombreuses. En situation réelle le bouclier aurait été criblé, transpercé de toute part et peut-être même détruit, mais les embouts des flèches ne faisaient que de le heurter sans dégâts.

Un choix se posait à présent à la jeune fille: soit elle montait et entrait dans le jeu de son ennemie, soit elle l'attendait, bloquant l'affrontement et attendant que les projectiles fassent le travail à sa place. C'eut été chose intelligente, mais Lydia lui avait dit de considérer la baronne comme elle considérerait Tristan: si c'était le maudit duc qui l'attendait, au milieu des marches, la narguant, elle n'y aurait pas réfléchi par deux fois.

Une flèche lui heurta le mollet, lui arrachant un gémissement de douleur. Armée de courage, elle entreprit de monter, l'écu la protégeant des flèches, l'épée tendue devant elle, pour éviter que la baronne ne puisse s'approcher de trop près. Son bras gauche commençait d'ailleurs à la peiner, levé depuis le début de l'affrontement, encaissant coup sur coup et flèche sur flèche. Elle se devait de tenir, mais ce n'était pas un exercice facile. Sans compter que l'armure était particulièrement chaude, de la sueur lui coulant à présent dans le dos et même un peu sur le visage, lui démangeant l'œil.

Finalement, Tisis rejoignit son adversaire, à un angle délicat que prenaient les escaliers, donnant l'avantage du maniement à Erzébeth. Seules les flèches venaient perturber sa position dominante, l'écu ne servant plus qu'à détourner les projectiles, luxe dont ne disposait pas la baronne.

Jet de dès de l'assaut : 64 - réussite.

Erzébeth profitait de la hauteur, les flèches meurtrissaient la pierre et le mortier. Seules quelques unes prenaient assez de hauteur, petites virgules tueuses dans le ciel clair du matin. La distance permettait de les éviter, mais maintenant que Tisis était montée, l'opération allait être plus compliquée. Tisis était effectivement dérangée dans ses gestes de par son armure et du côté exiguë des marches. Erzébeth se pouvait de tenter quelque chose. Si elle sautait derrière Tisis, elle arriverait facilement à l'empêcher de se retourner à cause des flèches. La Baronne savait qu'elle pourrait se concentrer assez longtemps malgré la pluie de bois, qu'en était-il de Tisis ?

« Teu teu teu, mauvaise idée, elle serait tout de suite plus à l'aide, bloque sa retraite ! »

Bloquer la retraite de quelqu'un avec les objets des alentours est tout un art. On finit par y arriver à force d'observation, sauf que lorsqu'une armée de flèches tombe sur vous, c'est toujours plus compliqué. Cèles considérait cette chose comme de l'art. Et comme dans beaucoup de discipline martiale, on est soit un artiste, soit une charogne couverte de chaux vive.

« Aguerris ou morts » La voix de Katalina résonnait dans l'esprit d'Erzébeth qui n'avait plus qu'à côté d'elle de l'huile à torche, tonneaux vide et de nombreuses flèches ébréchées tombées au sol. Elle recula de quelques pas, mais décidant de faire autrement, elle sauta les quelques marches qui séparaient la Scélérate du corps de Tisis avant de plonger encore une fois la lame en direction de ses côtes, profitant que le bouclier soit utilisé pour contrer les flèches, protégeant en même temps la Baronne des tirs. La lame alla se perdre sous les côtes de la jeune femme - ou plutôt à l'endroit supposé où se trouvaient les côtes tant les corps étaient rendus informes à cause de l'armure...

Erzébeth fit la seule chose que Tisis n'attendait pas: elle sauta dans sa direction, se faufilant entre la lame et l'écu dans un mouvement presque impossible, tuant une deuxième fois la jeune fille. Celle-ci pouvait presque sentir le souffle de son ennemie, tellement elle était proche, ce qui avait quelque chose d'assez terrifiant.

La Jeune fille ne pouvait reculer pour se dégager, pas assez vite en tout cas pour se débarrasser de la présence de la baronne. L'écu était véritablement gênant et, d'ailleurs, protégeait autant la future duchesse que son adversaire à ce moment précis.

Tisis lâcha la garde de son arme, la rattrapant par la lame, la transformant de fait en arme bien plus courte. Comptant sur la surprise d'une manœuvre aussi risquée, elle essaya de placer un coup montant, qui hélas ne toucha que du vide, une fois encore.

Rageuse d'avoir une nouvelle fois manquée, elle poussa un cri de frustration. Elle reprit son épée par la garde, lâchant son écu avant de repartir à l'assaut, décidée à porter des coups bien plus sérieux.

(Résultat de l'attaque: 44 - manqué)

Jet de dès de l'assaut : 87 - réussite

Tisis avait fait quelque chose de stupéfiant, lâchant la garde protectrice pour saisir la partie tranchante, Erzébeth aurait bien été tentée de contrer à l'aide de la scélérate pour lui faire comprendre qu'au moindre choc, son gant aurait été coupé net ainsi que ses doigts peut être. Mais elle n'en fit rien, en parallèle l'action aurait cassé la cire et le fil de la lame aurait été découvert rendant le combat très dangereux - qu'il était déjà à la base.

Le pavois tomba au sol, dévoilant les deux femmes à une nuée de flèches fraichement tirées. Erzébeth en reçut deux coup sur coup au casque, elle manqua de perdre l'équilibre, prenant rapidement appui sur la paroi du mur. Les escaliers étaient un endroit compliqué pour le combat, la moindre chute aux pieds de votre adversaire, et il n'aura plus qu'à empaler une victime à terre.

Erzébeth était au dessus de Tisis, lui conférant un avantage particulier, si elle avançait, sa cible risquerait de tomber à la renverse en vue du nombre de flèches perdues. Elle prit appui du talon sur le coin de la marche, légèrement penchée en avant, une distance peu suffisante pour esquiver un coup à l'épée mais elle était assez proche pour frapper. Le seul danger était qu'elle ne pouvait plus passer par derrière pour frapper sans risquer de prendre un coup en retour...

« C'est le moment ! Frappe ! »

Erzébeth fit coulisser légèrement la dague sur le gant de cuir désagréable qui l'empêchait de la sentir correctement pour la tenir de nouveau telle un poignard. Elle jeta son poing fermé en direction du visage de la femme, la main passa à quelques centimètres mais la lame alla se perdre en plein dans le casque de la jeune femme...

De l'autre côté de la muraille, Katalina observait satisfaite le combat avec un sourire cruel...

Le sifflement se fit de nouveau entendre, Tisis fermant les yeux une demi seconde, comme si ce geste allait lui empêcher de subir l'impact. Il n'en fut rien, bien évidemment, deux projectile se logeant dans ses membres découverts, lui faisant un mal de tous les diables.

Pour couronner le tout, la baronne en profita pour porter un coup très près du visage de la jeune fille, la lame heurtant avec fracas le casque de fer, le bruit violent manquant de lui percer les tympans. Pendant quelques secondes elle n'entendit plus rien, manquant de perdre l'équilibre. Elle frappa mollement, plus pour éloigner son adversaire que vraiment la toucher, le temps que le sifflement ne quitte son oreille.

Un autre projectile lui percuta la jambe, juste au-dessus du cuir épais de la botte, là ou la protection était la moins épaisse. Elle regrettait d'avoir laissé son écu, mais surtout de s'être engagée dans ce passage tellement à son désavantage.

Elle se rendait compte qu'elle aurait beaucoup de mal à prendre l'ascendant, voire même que ce serait tout simplement impossible. La femme qu'elle affrontait était déjà particulièrement douée quand aucune des deux n'avait l'avantage du terrain, dans cette situation sa domination n'était que d'avantage marquée.

Tisis fit rapidement le tour des possibilités: elle pouvait descendre, mais le temps de ramasser le bouclier elle serait morte une nouvelle fois, par les flèches ou la dague. Elle pouvait tenter de forcer le passage, donnant à l'adversaire une chance de la mettre hors de combat pour de bon. Quant au terrain, mis à part un peu d'huile pour les torches et de tonneaux, ne présentait guère de solution.

Le soleil avait fini par se lever, chassant la brume matinale, contemplant une jeune fille dont l'idée même de la victoire lui échappait de plus en plus.

(Résultat de l'attaque: 14 - manqué)

Jet de dès de l'assaut : 3 - échec critique

Erzébeth ressentait ses sens prendre de la place, ses instincts reprenaient le dessus et sa combattante était devenue sa proie. Tombée dans un piège à ciel ouvert, Tisis était presque perdue, ayant laissé choir son précieux pavois. La Baronne savait que le jeu de la dague était souvent à son avantage, chose prouvée, les épées n'étaient utiles que si l'adversaire conservait une portée de quelques pas, or selon les conseils de Cèles, la Baronne était venue se placer à quelques centimètres de Tisis, ses cheveux toujours coincés dans l'encolure épaisse de coton lui tiraient trop, ça la perturbait au point de la tenter à se séparer de son casque. C'était bien les flèches qui l'en dissuadaient.

Tisis était mal placée, ou peut être que c'était Erzébeth qui l'était trop bien, elle voulu frapper dans le ventre de la jeune femme, en commençant par l'épaule pour faire glisser sa dague jusqu'au rein, ce genre de frappe avec une lame non dissimulée aurait été fatal. Cependant, un projectile vint percuter la main d'Erzébeth qui, de douleur et de surprise perdit sa seule arme qui tomba sur les marches de l'escalier, brisant la cire...

Une douleur s'emparait de son index, le gant avait fait son travail de protection mais la douleur grimpait, la Scélérate était à terre, le reflet du ciel clair vint apparaitre sur le métal bleuté et violet de sa lame torsadée qui gisait au clair parmi les débris mattes de cire.

Cette lame de Tulorim avait été faite exclusivement pour être à la fois légère et maniable, d'autant plus que son métal foncé facilitait sa discrétion. Le fil de la lame portait des nœuds, une torsade qui déchirait les armures et empêchait les soins d'être efficaces tant elle laissait des coupures profondes et peu régulières, plus semblable à un déchirement mêlé à un tranchant irréprochable.

L'adrénaline perça son esprit, comme si on venait de la réveiller d'une claque dans la face, elle regardait en alternant sa cible et sa dague, si elle frappait avec la Scélérate maintenant, dépourvue de cire, le combat serait nettement plus dangereux, et étant derrière Tisis perdue dans le coin d'une marche, elle était inaccessible...

La Baronne recula de quelques pas, les flèches tombaient, moins régulières, les archers devaient se trouver las de viser à cette distance sans envoyer une flèche hors du château ou autre, le désavantage était presque complet, désarmée, elle allait devoir improviser ou créer un plan sur le vif pour retrouver la Scélérate...

« La Scélérate, pfeuh, autant l'appeler Katalina ta dague... C'est du pareil au même. »

La baronne avait tenté de nouveau de passer la garde de Tisis, la lame sifflant dans les airs. La jeune fille avait déjà placé sa lame pour parer le coup, malgré sa situation difficilement défendable. Ce ne fut cependant pas son talent mais la chance qui empêcha l'attaque de porter ses fruits.

En effet, l'arme échappa des mains de son ennemie sous l'effet du choc violent d'une flèche, glissant le long des marches de pierre, loin derrière la Dame Chevalier. Pour la première fois, l'adolescente fut à son avantage, son adversaire désarmée reculant, cherchant une issue au combat.

Tisis aurait pu frapper cette femme désarmée, s'acharner de sa lame jusqu'à ce que les six touches manquantes soient en sa faveur. Peut-être que Erzébeth aurait agi de la sorte, ce n'était pas de la lâcheté au fond, simplement les affres du combat. Elle ne le fit pas cependant, descendant lentement, tout en restant en garde, manquant de glisser sur les nombreuses flèches qui jonchaient les marches.

Arrivée en bas des marches, elle se baissa, ramassant la lame. Celle-ci était faîte pour blesser salement, elle s'en rendit compte en observant l'acier nu et cranté. Cela lui rappelait avec dégoût la blessure de Lydia et les armes des orques. Sans attendre elle remonta, des projectiles de plus en plus rares la manquant, signe que les carquois avaient fini par se vider.

De retour à l'embranchement, elle planta la lame dans un tonneau, reculant pour se mettre en garde, attendant que la baronne reprenne l'arme qui était la sienne et ainsi que sa position de départ. C'était stupide, elle n'aurait pas agi de la sorte avec Tristan, mais elle ne voulait pas d'une victoire offerte par le destin. Elle voulait l'arracher elle-même ou échouer, mais rien ni personne ne devait la lui offrir.

Lorsque Erzébeth fut parée, elle repéra du coin de l'œil un archer, l'un des derniers disposant encore de munitions, armer son tir. La flèche partit, la trajectoire étant claire dans l'esprit de Tisis. La jeune fille tenta le tout pour le tout, dégageant son arme de la garde et présentant son flanc à son adversaire le temps d'un instant. Elle sentit ses mains se mouvoir avec une fluidité qu'elle n'avait jamais ressenti, dans un mouvement parfait.

La flèche se heurta contre le plat de l'épée, Tisis inclinant celle-ci au bon moment, le projectile rebondissant avec violence en direction du visage d'Erzébeth, se brisant en vol. La femme ferma les yeux par pure réflexe: il n'en fallut pas plus à la Dame Chevalier qui porta une frappe transverses. Là encore chaque muscle, chaque organe répondit à la perfection dans un ballet de chair. L'épée fendit l'air, entre les mains virtuose de sa détentrice, qui l'abattit avec force sur l'épaule de la baronne, celle-ci pliant sous le choc. Le choc fut tellement violent que la cire éclata avec fracas, libérant la lame, en partie à nue à présent.

Faisant glisser la lame sur l'armure et sous le casque, Tisis la plaça juste au niveau de la gorge de son adversaire, arrêtant l'acier contre la jugulaire.

(Résultat du jet :100 -Réussite exceptionnelle.)

Jet de dès assaut : 44 - réussite

Lors des dernières frappes et les assauts répétés, la cire s'était presque complètement brisée, malgré sa solidité et son usage fréquent qui limitait les risques, elle n'en restait pas moins cassable. Les coups échangés, les chocs, les flèches, les chutes... Tout jouait et plus le temps passait, plus le risque allait grandissant. Lydia s'était avancée, on aurait dit qu'elle cherchait à faire interrompre le combat temporairement, approchant avec un soldat de garde, déterminée à enduire de cire les armes des combattantes.

Katalina n'était pas cet avis, elle fit immédiatement arrêter la manœuvre chose qui provoqua chez Lydia une grande interrogation.
« Le combat est trop long, les lames sont au clair elles peuvent être blessées ! »
« C'est une excellente habitude...» répondit Katalina d'une voix basse sans défaire ce sourire qui avait le don d'exaspérer tant de personnes.
« L'une d'elle peut en mourir ! »
« Dommage collatéral, votre protégée est en mauvaise posture, interrompez le combat et je ferai cesser vos activités d'officier sur les terres de Bouhen. »

Lydia poussa un profond soupire, et finalement se résigna. Elle ne souhaitait pas particulièrement avoir un conflit avec cette brune pernicieuse que presque personne ne pouvait voir en peinture. Un serpent crachant son venin ironique aussi acerbe que provoquant...

Erzébeth avait arraché la dague plantée dans le tonneau, étonnée de l'action de son adversaire, elle fit un léger signe de la tête en guise de reconnaissance. Une femme droite et d'honneur. L'honneur n'était rien pour elle, cependant le fait qu'elle eut été droite changeait beaucoup de chose, elle donnait l'impression de maturité, chose qu'on lui accorderait en rien au premier regard de celle qui n'était encore qu'une enfant. Tisis ne semblait pas profondément entraînée, mais quelque chose plut beaucoup à Erzébeth, c'était le fait qu'elle puisse user du décor et des éléments, preuve en était de la flèche venant de rebondir sur le métal de l'épée qui fusait vers son casque, premier coup avant une frappe cette fois-ci beaucoup plus lourde, le métal de sa lame en était brisé, l'armure entaillée, l'air frais rencontra sa robe blanche humide à cause de la fièvre du combat. Le pincement du froid, le choc, tout ceci n'était que tant d'éléments en si peu de temps, la frappe lui fit perdre l'équilibre, en tout et pour tout, Tisis renversait la situation, ou plutôt, elle profita de la gêne occasionnée pour placer le métal reluisant au soleil sous le casque de la Baronne.

La moindre parcelle de temps en combat peut sembler durer un siècle, le temps était pourtant immuable, à l'épreuve des lames, tout se passait tellement vite, Tisis était peut être trop attentive à son épée plutôt qu'à la dague d'Erzébeth qui vint user davantage la protection qu'elle avait à la poitrine, elle roula sur le côté dans la mesure ou les escaliers le lui permettaient pour se dégager de l'emprise de la lame menaçante une fois son coup porté à succès. Maintenant, il lui fallait vaille que vaille conserver la distance qui les opposait...

La baronne se dégagea, ne se rendant pas, contre toute attente de Tisis. La lame courte déchira une nouvelle fois le coton, griffant la peau de la jeune fille. Elle roula alors que le côté, s'extirpant tant bien que mal de la position dominante qu'avait su prendre la future duchesse.

Par réflexe, Tisis abattit la lame une nouvelle fois, dans la direction de son ennemie. Elle cueillit son adversaire avant que celle-ci ne se relève, entaillant son armure protectrice une nouvelle fois.

Sans attendre elle se remit en garde, observant la baronne. Elle remarqua qu'un peu de sang coulait au niveau de son cou, là où elle l'avait mise en joue quelques secondes plus tôt. De même, elle discerna un fin filet rouge tâcher le tissu là où elle avait frappé en dernier. Son regard se porta sur Ordalie, dont l'étui de cire n'était plus qu'un souvenir: quelques gouttes de sang la souillaient. Si le combat continuait, il risquait vraiment de devenir dangereux.

Lydia semblait l'avoir compris, mais la conseillère ne voulait pas qu'il s'arrête en si bon chemin. Tisis n'aimait vraiment pas cette femme, qui ne semblait pas vouloir son bien plus que celui de sa maîtresse.

La fureur de l'affrontement était toujours bien présente, chacun de ses muscles étant tendu, mais Tisis savait que ce n'était plus le moment. Faisant un pas en arrière, une douleur la prise au niveau du ventre, la griffure de la dague ayant été un peu plus profonde qu'elle ne l'avait d'abord cru. Machinalement elle y porta sa main non directrice, tenant toujours en garde Erzébeth.

"Si nous continuons à nous affronter, ce ne sera plus un simple test, mais un vrai duel. Je n'ai point le désir de périr de la main d'une alliée quand il me reste tant d'ennemis à occire."

Ce disant elle relâcha sa garde, légèrement, avant de continuer:

"Je n'aurai pas l'ubuesque prétention que de considérer que nous sommes égales. En combat réel je serais tombée aux premiers de vos coup et il me semble que vos touches ont été plus nombreuses. La défaite est mienne."

Elle rengaina finalement son arme, entendant déjà le sifflement déçu de Katalina. Étonnamment elle prenait du plaisir à imaginer la sournoise ne pas avoir ce qu'elle voulait. Elle, en tout état de cause, avait beaucoup appris de cet affrontement. Erzébeth n'avait pas été éduquée dans la noblesse kendranne, pas avec un style de combat aussi exotique. Il était même peu probable qu'elle soit née dans une famille noble du royaume. Cela indifférait la jeune fille: Tristan était un noble de la plus pure lignée, et pourtant c'était un scélérat de la pire espèce. Tisis avait appris à dépasser cela.

Elle avait aussi appris que son épée pouvait être mortelle et qu'elle était capable de se dépasser pendant la bataille. Elle avait senti l'esprit du combat, l'avait embrassé: elle pouvait reprendre Blanchefort, elle en était persuadée à présent.

"Je vous remercie pour cette leçon, j'ai beaucoup appris."

(Résultat de l'attaque: 71 - touche)