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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 22:03 
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Toc Toc Toc.

Heartless recula de deux pas, c'était la première fois qu'il frappait à une porte aussi immense, la première fois qu'il entrait dans un château aussi imposant. Il sentit un frisson parcourir son échine et une impression de déséquilibre tellement il devait lever la tête pour voir le sommet de la muraille. C'était comme si il bravait un interdit, comme si il avait fait un pas de trop en avant. C'était plus par curiosité que par nécessité qu'il avait décidé de demander le gîte ici, il tentait une expérience, mais il se sentait comme si chaque pierre grise de ce mur le fusillait du regard. Il se ramena à la raison, après tout, que risquait-il ? Il était bien trop loin de Kendrâ Kâr pour attirer les soupçons et il n'avait jamais été coutume d'empaler chaque importun qui frappait à la porte d'une maison plus grosse qu'une autre, pourquoi reculer ? Après un petit instant d'attente, les portes s'ouvrirent dans un fracas intimidant, laissant apparaître la silhouette d'une jeune femme à l'allure simplette, qui cachait presque ses charmantes courbes sous une pudeur prononcée. Ses cheveux roux gênaient ses yeux bleus qui eux aussi semblaient se cacher du groupe de visiteurs, elle semblait en avoir honte tout autant que les taches de rousseur sur son nez aquilin. La rouquine portait un tablier d'un brun sommaire par dessus une tenue noirâtre, tissu et poussière ne faisant qu'un : c'était sans doute une servante.

La femme, intriguée par un groupe aussi hétérogène qu'imprévu, leur demanda d'une voix frêle en quoi elle pouvait leur être utile. Heartless, rassuré par l'apparente timidité de la rousse ( c'était quand même mieux qu'un énorme garde en armure qui vous menaçait avec sa hallebarde ), lui demanda poliment en faisant usage de son piètre vocabulaire :

- Euh... Salut. On voyage, enfin, on est des voyageurs. On se demandait si... par hasard...

Il ne trouva pas les mots. Il ne pouvait pas dire tout simplement avec son air désinvolte "Salut, ce château a l'air sympa, on peut dormir ici ?", la prestance de ce monstre en pierre était bien trop digne et écrasante. Il joignit ses mains et y posa sa tête, mimant le sommeil comme l'aurait fait un clown alcoolique pendant la fête de Kubi. Toutefois, la servante se montra réceptive à cette forme d'expression puis hocha la tête. Elle était un peu perdue devant ce borgne atypique, aussi décida-t-elle d'abord de demander conseil à un supérieur, mais d'une manière qui induisit Heartless en erreur. Elle regarda derrière elle puis désigna du pouce une autre personne résidente du château que personne ne vit, en y ajoutant un murmure à peine audible :

- Je... je reviens.

Sirius la remercia puis posa un pied dans l'enceinte du château, avant de se prendre violemment les portes sur le nez, refermées à la hâte par la maladroite. Jeté dehors, le borgne perdit l'équilibre puis se rattrapa à l'épaule robuste de Thalo, la main sur le nez.

- Ahh ! Mon ne-aïeeeuh ! Putain ! Merde ! Chier !

Ses jurons prononcés sans retenue aucune cassèrent l'image courtoise qu'il avait presque réussi à donner de lui, tandis que les portes s'ouvraient à nouveau. En plus de la servante gaffeuse, une autre femme, bien plus austère en sortit. Ses yeux vicieux fusillaient le blessé du regard, encadrés par une longue chevelure aussi noire que raide. Sa robe ébène lui donnait une allure d'enterrement, qui s'accordait bien avec son rictus cruel, on aurait dit un rapace qui tenait la jeune rouquine entre ses serres, une main fermement posée sur son épaule.

- Et bien, Szuszanna. Qu'avons nous là ? Des amis à vous ? Non ? Alors partez vaquer à vos piteuses occupations, bougre d'idiote !

Elle la bouscula tout en lui infligeant la vue de ses orbites meurtrières. Apeurée, l'obéissante s'éclipsa dans l'ombre des escaliers, laissant le groupe d'aventuriers dans une compagnie des moins charmantes. Elle se présenta avec un air plus hautain encore que le ton habituel de Rosa :

- Je suis Katalina, conseillère de Dame Erzébeth de Keresztur. En quel honneur nous encombrez-vous de votre présence ?

Heartless, le nez rouge, était à court d'arguments face à cette rapace charognarde. Heureusement, il fut sauvé par la courtoisie naturelle de Mazhui, qui s'inclina respectueusement.

- Veuillez accepter toutes nos plus minces excuses, chère madame. Pour ne rien vous cacher, nous ne sommes qu'un pauvre groupe d'explorateurs et nous nous étions demandés, à la vue de votre belle demeure, si nous pouvions y passer la nuit pour reprendre aussitôt la route. Nous n'avons ni la grâce des seigneurs ni la distinction des héros, nous ne sommes que des jeunes buveurs de contes, amoureux des chemins les plus escarpés. Vous feriez-nous la grâce d'une seule nuit, madame Katalina ?

Maître du baratin, l'Ynorien était pour sûr la meilleure carte à jouer face à un tel oiseau de malheur, et peu importait si l'honnêteté n'y était pas. Peu encline à leur pourvoir le gîte et le couvert, la femme aigrie tourna les talons et appela une "Mircalla" avec un ton toujours aussi rude. Mais c'était une chance que le discours du séducteur l'ait séduite au point de les laisser entrer dans l'enceinte du château. Une autre femme vint à leur rencontre, elle contrastait avec la froideur de la rapace de par sa gaieté envoutante et son apparence chaleureuse. Le châtain clair et coupé cour s'opposait comme le soleil et la lune à la cascade ébène rayant le dos de sa congénère. Elle les invita à entrer avec des mouvements amples et aguicheurs avant de se présenter à son tour.

- Je m'appelle Mircalla, bienvenue au château de Keresztur ! Je vous demanderais de bien vouloir attendre un instant le temps que je prévienne la maîtresse.

Elle leur sourit avec une expression joyeuse et enfantine avant de s'inquiéter d'avantage pour le nez blessé de Heartless. Elle sortit un mouchoir et le tendit au borgne qui le prit en la remerciant brièvement d'un simple "Merci". Elle monta l'escalier d'un pas enjoué, laissant les visiteurs seul entre eux en attenant la venue de leur hôte.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Lun 20 Juin 2011 23:43 
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« Erzébeth ! Vous avez un troupeau de clochards devant la grande porte ! »

Si la Baronne n'était pas tant habituée à entendre de tels propos de sa conseillère, elle aurait immédiatement fait envoyer un valet pour donner du pain. Cependant, depuis peu, Katalina avait la triste habitude de nommer tous les voyageurs " clochards ".

La triste femme croisait les bras, un air mauvais espérant que la Baronne ne fasse pas la même sottise que Mircalla et ne les laisse pas entrer. Erzébeth quant à elle, fermait doucement son livre. Caressant la reliure de cuir sous laquelle pendait une petite cordelette rouge pourpre. Trop distraite pour remarquer le comportement de la brune vicieuse, elle s'imaginait portant une robe assortie aux teintes de ce petit rouge qui pendait et filait entre ses doigts. Rapidement, ce fut au tour de Mircalla d'entrer en scène. La jeune femme souriait en ouvrant la porte, prête à annoncer de sa douceur et joie naturelle qu'elles allaient avoir des hôtes ce soir.

Katalina claqua du talon, protestant qu'elles ne savaient rien d'eux et que, pour sauver la décence du château, ne pas accepter des individus aussi douteux.

« Si tu le permets, j'aimerai voir moi même de quoi il en retourne... »
« Hooo mais oui voyons, un groupe d'inconnus, dangereux. Brr. Surtout dans un château qui comporte plus de gardes que de servantes. »

Mircalla eut un petit hoquet de surprise face à la réaction de sa suivante. Désabusée face à son comportement, elle lui répondit timidement qu'il était peut être prudent d'effectivement, leur retirer leurs armes. Face à cette réaction, Erzébeth songea à la compagne d'Ali qui avait réussit à dissimuler une petite lame dans ses jambières. Chose qui d'ailleurs lui avait coûté la vie.

Les réactions et avis divergeaient. La grande salle était plongée dans une légère pénombre. Uniquement éclairée par les braises du foyer et des quelques bougies. Le soleil se couchait au loin et n'éclairait que peu les pierres sombres du domaine. Le vent soufflait, affutant les pierres et sifflant dès qu'il s'insinuait entre les fentes du mortier.

Teresa patientait discrètement dans l'ombre, fixant la Baronne prête à obéir dès qu'elle lancerait un ordre. Mircalla s'approcha de la table en s'y installa pour déguster une coupe de vin. D'un air presque distrait, elle demanda à Katalina combien ils étaient, mais finalement lui dit qu'elle n'attendait aucune réponse, ordonnant par la suite à la servante d'apporter de quoi dresser une table. La petite brune baissa la tête acquiesçant et fila au travers des corridors pour remplir sa mission.

« Donc... Une compagnie Ô combien prestigieuse pour ce soir. »

La femme quitta les lieux, visiblement plus intéressée à aller passer ses nerfs en cuisine que de contempler la vue des visiteurs tardifs au château. La Baronne se leva, prête et décidée à accueillir les étrangers pour les conduire jusqu'à la grande salle. L'heure n'était plus aux audiences, et elle tenait à ce que les visiteurs mangent à sa table, et non pas avec les servantes. Chose qui donnait un peu de prestige à son image, et lui permettait également d'en savoir sur le monde, elle qui avait cessé de le parcourir à tout va.

Deux gardes la suivirent. Depuis les derniers incidents avec les barbares, elle se faisait systématiquement escorter de deux officiers de l'escadron Zalina, immanquablement reconnaissables de part l'armure noire arborant la longue croix rouge sang sur la poitrine.
Il arrivait même qu'elle s'entraine à l'escrime avec eux, Erzébeth dans sa paranoïa complète pensait que, le jour d'une trahison, elle connaitrait leur façon de se battre et obtiendrait un avantage.

Cèles, sa Faera se moquait de cette crainte continuelle.
« D'abord la décrépitude, ensuite les barbares, ensuite ta propre garde... T'as passé trop de temps avec Katalina toi !»

Tirant un sourire de ses lèvres teintées de pourpre, elle alongea le pas, pressée de voir à quoi ressemblaient ces " clochards ". Quant bien même elle ne doutait pas que le comportement de sa seconde était assurément trop sévère.

L'antichambre dans laquelle se trouvaient les inconnus se trouvaient juste devant la porte face à laquelle, Erzébeth venait de s'arrêter. Ce fut la garde qui ouvrit en premier pour s'empresser de confisquer les armes des inconnus. Elle ne pouvait pas vraiment voir à quoi ils ressemblaient tant ils étaient dissimulés derrière les armures noires et les capes rouges des soldats. D'un geste de la main, elle fit comprendre au jeune garde qui se trouvait derrière la porte - et qui d'ailleurs ne servait absolument à rien si ce n'était à tenir une torche - qu'il n'était pas nécessaire de les fouiller. Comment pouvait-elle se targuer d'offrir un accueil aux voyageurs si on commençait à les maltraiter en les considérant comme de vulgaires truands.

Les soldats s'écartèrent, laissant apparaître le groupe tandis que l'on fermât la lourde porte derrière eux...

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mar 21 Juin 2011 02:53 
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« Vous êtes bien silencieuse. Qu’est ce qui vous préoccupe ? »

« Elle m’a prise dans ses bras. Après ma noyade, elle s’est mise contre moi. »

« Vous …! Vous êtes noyée ?! »

« Bien sur, ça n’en valait vraiment pas la peine. Mais le plus étonnant est cette curieuse étreinte. »

« Je… Que voulez-vous dire …? »

« Ca me rend malade. Je ne supporte pas qu’on pose sa main ne serait ce que… Je hais cette chaleur, je n’en veux pas ! Mais… Curieusement, cette fois ça n’a pas été aussi douloureux. Ca m’a rappelé quelque chose. »

« Le choc sans doute… Votre corps a pris le dessus, vous aviez froid. »

« J’ai toujours froid. »

« Oui, enfin il y’a une certaine mesure quand on se noie… Je n’arrive pas à y croire. Sans dame N’Kpa vous seriez… »

« Sans doute. Pardon.»


Un temps.

« J’ai dit pardon ! »

« Oui, oui j’entends bien. Je ne veux pas imposer certaines conduites mais vous lui êtes redevable. Une éventuelle marque de gratitude pourrait lui faire plaisir.»

« Oh ? Comment s’y prend-t-on ? »

« Des fleurs aha ! Non. Oubliez ça. Vous allez à sa rencontre, vous respirez un bon coup et ensuite vos lèvres doivent bouger afin de prononcer le mot merci. Je pense que cela sera amplement suffisant. »

« Non. »

«Comment non ? »

« Dis-le à ma place. »


« Je l’ai déjà fait. Vu son regard, c’est insuffisant. »

« Son regard, comment était-il ? »

« Un peu acerbe ( ce qui prouve que les Worrans ont le même problème face au féminin). Vous n’avez rien à craindre d’elle, cette dame voulait bien faire. »

« Soit, idiot. Je vais essayer. »


Rosa se leva, adressa un dernier regard au feu du campement puis s’avança vers l’Humoran. Peu à peu paralysée par un mal inconnu, une gêne dont la shaakt se cachait la nature, elle s’immobilisa devant N’Kpa. Incapable de lire dans ses yeux, la mage admira d’un air mélancolique l’herbe à ses pieds. La sorcière ouvrit alors la bouche, mais son incantation sembla ratée. Jamais elle n’avait perdu ses moyens devant quelqu’un. Toutefois cette personne lui accorda un maudit contact. Rosa craignait peut-être que cela ne recommence. Cette femme devait surement détenir quelque chose de spécial. Des secondes passèrent, puis elle se reprit :

« Je tiens à vous remercier de m’avoir sortie de cette rivière. »


Une journée de plus les rapprocha de Bouhen, cette fois ci en compagnie d’une rôdeuse qui donnait une touche de vie à ce groupe. Thalo décela une certaine fixation de sa protégée sur cette dernière. Il voulut blâmer cette attitude mais le guerrier vit un regard bien moins austère que d’habitude. L’armure observa discrètement, du coin de la visière une shaakt qui se fascinait pour celle qui l’avait secourue. L’allégresse de cette dame ne laissait personne de marbre, sa compagnie donnait du baume au cœur. N’kpa réveillait sans doute la jeune fille en la sorcière ennuyée. Il la vit même faire cette jolie grimace qui semblait tant être un sourire contenu par des flots de retenue. Voilà qui se dévoilait très intéressant, le wiehlenois allait surement quémander quelques conseils de cette surprenante personne. Lorsque vint la nuit, un sinistre château vint crisper le paysage. Sans surprise, Heartless eut la bonne idée de vouloir y passer la nuit. Le guerrier feinta sans mal sous son harnois d’être surpris, Rosa pouvait bien avoir raison sur ses goûts après tout. Au moins là dedans, sa protégée ferait une pause avec les rivières torrentueuses et les mares traitres. Cependant, la froideur du lieu laissa son esprit voguer dans des eaux quelques peu intriguées. Le seigneur de ces lieux ne lui revenait pas. Le capitaine face à l’huis clos se montra intimidé, au grand dam de Thalo. Une amusante séquence s’en suivit, on lui claqua la porte au nez, les figures du château s’enchainaient. Ils entrèrent finalement à son plus grand étonnement. La charité laissait à désirer chez les kendrans mais pourtant, on allait leur offrir l’hospitalité ? Le protecteur se fit pousser par la mage, pour passer devant et lui assurer qu’elle ne s’exposait à rien de dangereux. Le duo admira la grandeur des lieux, la pénombre laissait que trop de place à l’imagination. Le grabuge habituel de son armure devint presque troublant face à l’écho qu’il provoquait. Toutefois, le groupe de garde lui permet de se camoufler aisément. Ils allaient rencontrer leur généreux hôte. La shaakt lui fit croire qu’elle lisait dans ses pensées :

« A quel visage penses-tu ? Est ce un vieillard solitaire sans compagnie ? Ou allons-nous nous retrouver en face d’un tyran sanguinaire plein de remords ? »

« Il serait plus sage de le juger lorsque nous ne serons plus sur son domaine. Une offre d’hospitalité restant une chose honorable. »


Méprisant orgueil, revenais-tu ? On lui confisqua son baton et à son protecteur sa lame. Une personne de pouvoir avait l’âme lourde d’un poison qui pervertissait la raison.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mer 22 Juin 2011 15:16 
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Une minute s'écoula avant que la porte s'ouvre sur une chétive et frêle jeune femme. Rousse, recouverte de tâches de rousseur, elle semblait idiote. Une des servantes du propriétaire. Elle referma la porte sur Heartless, qui prit la grosse porte en bois sur le nez. Nark rigola doucement de ce qui était arrivé à son chef. Il avait l’impression de retourner au théâtre, où il allait souvent étant enfant.

Katalina, la conseillère du maître des lieux, leur fit un accueil glacial. Elle avait dû avoir une enfance difficile pour être aussi agressive et sévère. Son visage très fin était taillé au couteau. Tous ses os étaient visibles, comme si elle ne mangeait pas assez.

D’après ce qu’elle leur dit, la chef des lieux se nommait Erzébeth et l'endroit s'appelait Keresztur. Mazhui, en diplomate expérimenté, lui expliqua leur problème. Katalina appela une certaine Mircalla, qui était tout l'opposé de la conseillère. Miracalla était joviale et enjouée et elle semblait contente que des visiteurs leur demandent l’hospitalité. Il ne devait pas souvent en recevoir, les voyageurs ayant sûrement trop peur du grand château pour y demander l’asile. Elle les fit entrer dans l'antichambre, puis alla chercher leur hôte.

La pièce était lugubre, meublée d'armoires de bois noir. Des sièges en cuir noir, des murs peints en noir. Il avait l'impression de se retrouver dans l'antre de Phaïtos. Après quelques minutes, une jeune femme arriva. De longs cheveux bruns et ternes encadraient un visage ferme et sévère. Ses cheveux devaient être auparavant d'une autre couleur, sûrement celle des blés, mais ils avaient changé avec le temps. De grands yeux sombres agressifs perçaient à nu ses invités. On pouvait voir qu’il s’agissait d’une elfe, des oreilles pointues dépassant de sa chevelure brune. Des courbes sensuelles et de longues jambes fines rendaient cette sindel très attirante, malgré son visage peu avenant.

Nark s’approcha doucement, se présentant comme on le lui avait appris :

« Ma Dame, je suis Nark Lounge, second d’Heartless. Et à qui ai-je l’affaire ? »

Il se baissa très bas devant l’elfe, puis attendit avec impatience qu'elle lui tende sa main.

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Dernière édition par Nark le Ven 26 Aoû 2011 21:43, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mer 22 Juin 2011 16:16 
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« Regarde moi ça ! Ils sont tous blancs ! Enfin, vraiment pâles quoi. En même temps, on est pas dans la région la plus ensoleillée et puis... Dis ? Tu m'écoutes ou bien ? »

La Baronne levait un sourcil d'une interrogation profonde devant les visiteurs. L'air atypique de cette visite l'amusait qu'à moitié, alimentant ses doutes et ses nombreuses suspicions. L'homme qui avait le nez en chou-fleur semblait être le chef de groupe, lui s'étant présenté en premier à Katalina. L'antichambre était relativement étroite, plus adaptée à accueillir deux visiteurs, non pas un véritable troupeau. Celle qui attirait plus son attention était un Shaakt. Elle n'ignorait en rien la haine qui unissait le peuple Sindel et celui des Elfes noirs. Cependant, elle n'avait cure de toutes ces petites guerres intestines. Elle accepterait même d'aider une Elfe noire contre des Sindel s'il le fallait. Car elle disait elle même un soir à sa conseillère :

« Les anciennes guerres sont bonnes pour les nostalgiques avides de valeurs poussiéreuses. Pour ma part, la haine n'est rien, seule différence sera le paquet d'argent que je ferai en aidant les plus offrants. »


Cruauté, cupidité, paranoïa, Katalina était à son image, elles se complétaient dans la furie et Mircalla n'était plus que jamais, la dernière parcelle d'humanité de la Baronne qui passait ses longues heures de solitude et d'ennui en créant des lois et des tortures d'une cruauté rare. La visite était donc salvatrice. Tant d'invités allaient lui permettre de penser à autre chose que les invasions barbares qui se répétaient dans son domaine.

Le nez rouge de sang, l'homme au cache-oeil noir semblait observer à la dérobée les alentours comme un vulgaire voleur. Il semblait malheureusement bien fin par rapport à l'armure humaine qui se tenait près de la jeune Shaakt visiblement désabusée par on ne savait quoi. Ses expressions distraites et mélancoliques n'étaient pour Erzébeth, présage de rien. Seule restait sa curiosité par rapport aux réactions qu'elle allait pouvoir entretenir avec elle. Était-elle une de ces prêtresse illuminé par des années de dévastation ? Si c'était le cas, la Baronne ne doutait en rien que sa vie finirait en haut de la colline, au sommet d'un pal de bois plus haut que la normale. La seule et unique personne qui brisa le silence fut le dénommé Nark. Second du chef de groupe au nom exotique et inconnu.

Un soldat eut un hoquet amusé face à la déclaration du jeune homme bien grand pour la population des environs. De toutes évidences, il n'était pas de la région, restait à comprendre ce qui amenait tant d'inconnus au château.
Malgré l'agitation passagère et la joie dissimulée d'avoir enfin de la visite, elle marquait une longue expression de langueur qui donnait malgré tout son bon vouloir un accueil presque sinistre.

« Pfeuh, t'as pas vu celui de ta seconde... »

Elle n'appréciait en rien les usages, mais que pouvait-elle face à la préséance, les us voulaient qu'elle tende la main en guise de salutation, et marquer également le fait qu'elle accepte de leur fournir pour un temps gîte et couvert. Mircalla, située à l'étage attendait avec joie la venue des étrangers dans l'espoir qu'ils soient porteur de nombreuses histoires. Erzébeth pensait de même, avide de nouvelles quand au monde du dehors. Katalina elle, hésitait malgré tout à empoisonner le repas, colérique face à cette hospitalité stupide et mauvaise à l'idée de devoir s'assoir à la même table qu'eux. La seconde se rétractait face à cette idée sournoise et perfide, préférant largement martyriser le cuisinier en chef, celui qui portait l'épaisse moustache qui fut, quelques mois plus tôt, le véritable passe-nerfs de la Baronne.

La femme tendit alors sa main vers le second de l'étranger, plus occupée à fouiner dans ses pensées qu'à autre chose, elle n'avait pas remarqué qu'une autre personne était derrière le petit groupe. Elle pencha doucement la tête sur le côté, espérant voir plus distinctement l'être en question...

« Erzébeth, Baronne de ces lieux, soyez donc bienvenus sur ces terres et ce domaine... Et laissez ici même... Un peu du bonheur, que vous apportez... » Les dernières paroles, prononcées dans un sifflement perfide dont elle n'avait même plus conscience.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mer 22 Juin 2011 22:49 
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… Alors que le groupe dormait à poing fermé, le duo Thalo , Rosa tenait une sorte de conciliabule en messes basses que la jeune Humoran trop éloignée n’arrivait pas à capter. Cependant, les regards dans sa direction ne lui échappèrent pas.

(Pourquoi tant de cachotteries ? Thalo, laisses donc ta protégée récupérer… je pense que la leçon de ce soir lui a été assez difficile. Hum !… )

Soudain, la Shaakt se leva, jeta un œil au Wiehlenois et s’approcha. N’Kpa releva la tête et la pencha sur le coté, intriguée. L’elfe semblait de plus en plus mal à l’aise et, arrivée devant elle, se tint quelques secondes, qui représentèrent une éternité à l'Humoran.
L'elfe sombre semblait penaude, hésitante, observait l’herbe entre ses orteils. C'est tout juste si elle ne se tortillait pas les doigts dans son dos.


(Ho ! ho ! dame elfe, vous avez quelque chose à faire que votre fierté semble avoir du mal à encaisser ! Peut-être était ce là le début d’un apprentissage que notre rencontre provoquée par Rana la sagesse n’était pas un pur hasard. )

La semi-Woran, ne dit rien attendant de savoir le but de cette visite incongrue. La Shaakt souffla intérieurement, lisible sur sa poitrine qui se gonfla imperceptiblement et se relâcha sous son amas de vêtements sombres.

Les quelques mots sortirent enfin, presque crachés et d’une seule traite sans pose ni respiration. N’Kpa ouvrit la bouche retenant une réponse, les mots ne se présentèrent pas. Elle resta là, surprise, les yeux ronds tout jaune sous la lumière dansante du petit feu, regardant la sorcière retourner vers sa couche.
Pas un mot de plus ne fut échangé cette nuit. Cependant, ce petit signe suffit à gonfler le cœur de l’Humoran. Elle chercha à travers le heaume un signe, mais la distance l’empêchait de discerner l’expression du protecteur dissimulé. Il lui sembla entr’apercevoir un sourire...

La journée suivante s’égrena comme un épis de blé. Heartless se montra être un personnage déroutant, ambigu mais plein d’étonnantes histoires, parfois marrant, un peu trop ... collant, les yeux toujours mal placés. A plusieurs reprises elle dut le remettre à sa place, toujours avec le sourire. Nark restait sur sa réserve, discret et distant, elle se laissa dire qu'il souffrait d'un acte indigne à sa morale et avait de gros regrets, mais restait immanquablement loyale au capitane. (((elle ne comprit pas pourquoi et en resta là))) Mazhui l’Ynorien beau parleur regorgeait de connaissances en tout, même parfois un peu trop. Il remercia discrètement la jeune femme pour son aide à la chasse. Il l'a fit jurer de lui apprendre la technique, ce qu'elle lui refusa, sous la réserve alors qu'elle ne serait plus d'utilité.
Quant à la Shaakt, N'Kpa la laissa dans son coin, ne sachant pas trop comment l’aborder et se rapprocha plutôt de Thalo, pour qui elle avait une certaine admiration et parce qu’il l’impressionnait. Elle se doutait bien qu’il serait la faille qui briserait le mutisme de l’elfette noire.
Le peu de temps qu’elle passa en compagnie de l’armure, elle le bombarda de questions et souvent rigola de ses réponses. La jeune Humoran montra un visage d'elle enjouée et presque parfois inconsciente, tant qu'aucun danger ne semblait menacer sa vie ou le groupe. Le temps passa si vite entre compétition enfantine pour la chasse, la route et les présentations générales, que la nuit les surprit bien trop vite.

La région avait pris imperceptiblement une allure plus escarpée, même accidentée. Si la nuit était une bénédiction pour N’Kpa, après cette journée harassante trop ensoleillée ; la contemplation du haut de la petite colline de ce manoir à la route sinueuse et aux bois sinistres laissa un goût amer à la jeune Humoran.

La voix d’Heartless évidemment au grand dam d’une bonne partie du groupe raisonna, les invitant à le suivre en direction de la bâtisse noirâtre encore plus impressionnante entre chien et loup.
L’Humoran s’offusqua et les prévint de son ressentir.


Non ! non… un vent de maléfice court sur ce domaine, la nature n’est pas seine et … évitons ce lieu…

... Ils pénétrèrent dans le domaine et à mesure que les pas les rapprochaient des murailles sinistres la tension de chacun augmentait. Le capitaine obstiné ne semblait pas démordre de son désir de passer une nuit dans une douillette couche et peut-être même pousser le vice à quémander pitance.
N’Kpa traînait de plus en plus à l‘arrière du groupe et ses sens sauvages étaient de plus en plus en plus sollicités. Rien dans cet endroit ne semblait donner confiance et l’absence de bruit de faune nocturne ne laissait rien augurer de très bon. Son instinct animal dans ces circonstances prenait le dessus et le poil soyeux de son échine réagissait comme tel, son regard et ses oreilles de concert.
Elle disparut de longues minutes sans que le groupe ne s’en aperçoive ou du moins en face cas. Elle prit une piste et chercha en vain les traces d’une vie. La chasse en ce lieu devait être un sport des plus difficiles.


(Enfin ! … quelle maigre preuve… un sanglier est passé ici… cela fait bien longtemps…)

Elle continua ses recherches, alors que le groupe arrivait aux portes du castel. Ses yeux s’arrondirent, ses pupilles deux puits sombres ouverts sur l’obscurité. Elle se baissa tâta les traces, observa les feuillages alentour, les arbres…
Elle prit le temps de revêtir sa courte pelisse d’ours blanc, rabattit le capuchon et vérifia la présence du poignard dans son dos.

Elle rejoignit le groupe qui venait de pénétrer dans l’antichambre, haletante, juste avant que l’huis ne claque. Heartless semblait souffrir de son nez et le groupe, à part Nark, était silencieux… intimidé.
Devant elle la large carrure de Thalo cachait pratiquement le reste du monde entassé dans cette petite pièce inconfortable. Elle ne pouvait apercevoir l’elfe et la garde sombre à l’insigne pourpre. Elle se blottit derrière le géant, trépigna pour essayer de l’avertir de la présence possible de gobelins et son anxiété en ce lieu. La voix sifflante de la maîtresse de maison les accueillit... N’Kpa frissonna…


(Par Gaïa, la lumière n’arrive plus ici ? Thilytanataë, gabaë sa akinë, thingin ko, hindiä ko maintindihaën na ang iba ay hindi huwaë magifiäe lugar na ito at angaë höst?)

Sa poitrine agitée et son souffle court dénotait son inquiétude paranoïaque et sa claustrophobie du lieu. Elle était trop à fleur de peau pour ne pas avoir sentit dans la phrase de la Baronne la perfidie sous-jacente…
Que faire maintenant et elle n’avait pas encore vu le reste ? Elle tapota doucement sur l'armure, les yeux implorants la raison et la fuite...

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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Dim 24 Juil 2011 09:01, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2011 22:15 
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- Erzébeth, Baronne de ces lieux, soyez donc bienvenus sur ces terres et ce domaine... Et laissez ici même... Un peu du bonheur, que vous apportez...

Heartless n'était pas un modèle d'empathie, mais la lourdeur de ces mots, extraits avec peine de la bouche de la sindel, semblaient refléter une sorte de tristesse singulière, une mélancolie inconnue. Elle était vêtue d'un noir nuancé, comme une veuve qui assisterait à l'enterrement de son mari, cet air à la fois las et cruel, elle semblait sortir d'un cercueil.

Ses cheveux n'étaient pas aussi raides que ceux de sa conseillère, il ondulaient légèrement à leur terme, sa tête était une fleur fanée, et la pâleur de son front faisaient penser à la peau glacée d'une défunte. La couleur de ses cheveux était étrange, on aurait dit qu'à l'origine sa chevelure était d'or puis qu'avec le temps, elle s'était mise à rouiller, à perdre ses couleurs, à s'obscurcir. Nul doute qu'auparavant, cette femme était magnifique, la lourdeur de cette beauté déchue faisait presque pitié à Sirius. La raison pour laquelle elle leur avait confisqué leurs armes lui importait peu, il était courant que des hommes et femmes de pouvoirs furent sujets à la paranoïa, les cibles les plus riches étant celles qui attiraient le plus d'attention. Mais après tout, sous les voûtes d'un tel château fortifié, qu'avait-elle à craindre ? L'antichambre, plus étroite que ce à quoi s'attendait le borgne, était presque dépourvue de décoration murale, laissant les invités face à la pierre glaciale de ces murs.

Mais il y avait tout de même un splendide tapis que fouler du pied pouvait paraître malaisé tellement les motifs du textile étaient détaillés. Il crut reconnaître une sorte de fresque symbolisant un combat ou une opposition entre des animaux stylisés, qui semblaient représenter d'anciennes armoiries. Cela lui évoquait la gloire des batailles, la fierté de la patrie, la force d'un emblème, cette décoration était probablement plus âgée que la dame de ces lieux. Comme il ne lui était pas coutume de s'attarder sur des questions aux réponses aussi incertaines, il prit l'ennui comme fautif, cette lassitude caractéristique des gens qui se bornaient à ignorer le monde extérieur et se renfermaient dans un monde redondant, un enfer de l'ennui. Il voulait lui témoigner sa gratitude mais il se douta qu'elle n'était ni le genre de femme à prendre avec des pincettes, ni à se laisser brusquer par ses habituelles immondices verbales. Il décida donc de s'y prendre de la manière habituelle, avec un peu plus de doigté pour ne pas paraître trop familier et se faire virer comme un malpropre. Il prit les devants d'un pas assuré puis posa ses mains sur les épaules de Nark et Mazhui, qui étaient les plus près de la baronne de Kerezstur.

- Vous en faites pas m'dame, on a tous pleins d'histoires à vous raconter ! Pas vrai les gars ?

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 22:12 
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La baronne tendit sa main à Nark respectant l’étiquette. Une main osseuse, très fine et de longs doigts de fée. Il approcha ses lèvres de la main d’Erzébeth, mais sans la toucher. Il semblait que la jeune femme détestait ses vieilles coutumes. Elle se présenta ensuite et ses paroles finirent dans un sifflement. Ils n’étaient vraisemblablement pas les bienvenus au manoir. De plus, Nark sentit que l’endroit n’était pas sûr, que le groupe serait plus en sécurité s’il dormait en dehors de la baronnie.

Puis Heartless posa sa main sur l’épaule du jeune homme et déclara :

- Vous en faites pas m'dame, on a tous pleins d'histoires à vous raconter ! Pas vrai les gars ?

Immédiatement, le bretteur donna un petit coup dans les côtes de son capitaine et plongea son regard bleu gris dans celui de son ami. Un court instant seulement, pour lui faire comprendre qu’il devait arrêter. Comment le borgne pouvait sa comporter ainsi ? Il était certes très vulgaire habituellement, mais Nark pensait qu’il faisait exprès, qu’il avait tout de même reçu une éducation. Ils allaient tous finir dans des cachots s’il continuait ainsi. Il se tourna ensuite vers la Sindel, parlant pour tous.

« Excusez mon capitaine, ma Dame, il est intenable. Il se fait tard et nous avons eu une longue marche. Pourrions-nous souper puis aller nous reposer ? »

Il regarda les deux yeux sombres de l’elfe, et frissonna sous l’intensité du regard. Un regard froid, sévère, agressif. Mais au cœur de la pupille, il vit une détresse, un malaise immense.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Sam 25 Juin 2011 02:47 
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L’armure leva la tête, la baronne malgré les apparences se montrait accueillante. Cependant les apparences avaient de quoi retenir l’attention. Le ton qu’elle employait pouvait faire frémir le moindre petit guerrier caché sous son armure. Cependant Thalo , sans se féliciter bien entendu, devait protéger deux jeunes femmes accrochées à son armure. Un tel spectacle l’amusa bien plus, son inquiétude fut ensevelie sous sa présence rassurante pour N’Kpa et Rosa . Le guerrier se tourna vers l’humoran dépaysée, découvrir un château était une chose mais une forteresse obscure tenue par une noble pour le moins intimidante, de quoi vous faire du mauvais poil ! Cette idée de refuge que la nouvelle du groupe trouvait en Thalo, rappela à ce dernier ô combien il appréciait cette jeune rôdeuse. Avec la surprenante indifférence de la shaakt, il put passer du temps avec elle. Quel tempérament d’ailleurs ! Remettre à sa place le capitaine dont la pudeur n’avait d’égal que son humilité, son caractère attachant et curieux, une bonne humeur contagieuse et chaleureuse, de bonnes choses qui font la vraie gente féminine (du moins pour un homme d’armes comme lui). La mage à la perspicacité dérangeante lui marcha sur le pied. Il savait bien qu’elle le rappelait à l’ordre et la sorcière avait raison, Le wiehlenois replaça son regard sur leur hôte.

Quel serpent avait-elle là ? Siffleur et venimeux, on venait de le solliciter hors de son trou et il tentait tant bien que mal de cacher les crocs. Cette petite Sindeldi devait surement mordre et Rosa se sentait comme une proie idéale. Entourée de ses affreux gardes, la shaakt n’appréciait guère l’accueil et aurait volontiers refusé le gîte. Mais le présomptueux capitaine, cet outrecuidant pirate tenait tant à dormir dans le château. Elle avait l’impression de vivre ces mauvais contes où les personnages se jetaient sur la toile de monstres affreux, l’elfe grise montrait une certaine ressemblance. Ils allaient se coucher, dormir profondément et cette baronne tuerait les femmes pour faire des hommes des esclaves. Une idée amusante, cependant cette Erzébeth pouvait être tout aussi bien une aristocrate ennuyeuse à mourir dont l’inactivité l’avait rendue complètement fêlée. La mage attira l’attention de son protecteur, qu’en pensait-il ? Il ne semblait pas aussi bouffon que d’ordinaire, par respect ou par peur. N’kpa lui tournait autour… Vilaine chose. Rosa ne se sentait pas d’humeur au partage, elle voyait son bouclier bien trop petit. Certes, l’humoran était amusante. Mais il ne fallait pas trop se coller à son fil harmonieux, son armure contre les névroses. Thalo marmonna aux dires d’Heartless:

« Bien sur, des tas de contes. »

La Shaakt au même ton pour ne pas déranger les principaux acteurs surenchérit avec un rire jaune qui restait cependant délicat :

« Les ébats d’Heartless avec des lutins et des langues de dragons. Oh regarde, Nark qui blâme son capitaine. Il a l’air pressé. Au point de prier son hôte de lui servir à manger. Intenable vraiment. »

« C'est maladroit, c'est vrai. Néanmoins, si vous continuer à glousser ainsi, ils vont remarquer quelque chose. »

« Je m’en moque. C’est la bêtise de Sirius qui nous a menés ici. Dans ce cachot humide et maladif, une véritable vierge de fer qu’on réclame sur un plateau. Alors autant être sotte moi aussi. »


« Dame N’Kpa, tout va bien ? »


La malheureuse se décomposait alors qu’ils discutaient tranquillement. Elle l’appelait de ses petites mimines pour montrer sa peur, son envie d’échappatoire. A cela, il ne put lui montrer un visage réconfortant, Thalo ne disposait que des mots pour tenter une hasardeuse consolation.

« Je suis navré que l’on vous impose une telle épreuve. Cependant, j’ai un plan pour nous échapper si jamais les deux hurluberlus continuent à froisser la baronne. Nous les ralentissons avec Nark et Heartless qui nous ralentiraient et nous courrons jusqu’à la sortie dans l’espoir que Gaïa donne assez de hargne aux gardes pour se défouler sur eux. Soyez prêtes. »

« Amusant. Pourquoi n'essayerais-tu pas plutôt de persuader la maîtresse des lieux de nous épargner suite à cette insolence ? »


Le timbre acerbe de la shaakt revenait alors qu’il s’y attendait le moins, lancé dans sa plaisanterie. L’armure haussa les épaulières, il osait espérer que ses piètres paroles consoleraient la rôdeuse cernée par la pierre. Soudain, son estomac donna une certaine approbation au manque de tact du traitre de milicien. Thalo voyait mal une réaction favorable face à un tel empressement discourtois mais sa faim aspirait à un repas mérité. Il fallait rehausser le niveau, le guerrier prit la parole.

« C’est un grand honneur de recevoir votre accueil, baronne Erzébeth. voici dame Aqamaq ainsi que dame Ithilglî quant à moi, je me nomme Thalo et nous sommes vos obligés. »

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 Sujet du message: Message N° 100 ! Youpiyoupiyéééé
MessagePosté: Sam 25 Juin 2011 15:32 
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L'agitation se faisant grandissante. La Baronne ressentait un léger malaise dans l'ambiance qui régnait à présent dans l'anti-chambre froide. Des murmures prononcés dans l'urgence, des exclamations et des excuses qui sortaient de nul part, tant était qu'elle en venait presque à regretter de ne pas les avoir fait entrer un à un.

Les deux êtres qui réussissaient à l'intriguer le plus était la Shaakt Ô combien pâle ainsi que l'étrange créature bipède qui furetait à proximité de l'homme de fer. Au fil des âges et de ses voyages, elle avait su entendre de nombreuses fois parler des Humorans, cependant, jamais l'occasion d'en rencontrer un spécimen vivant lui fit honneur. Elle se serait bien approchée pour examiner davantage ce privilège venu des routes sinueuses, cependant, l'usage voulait qu'on ne reste pas dévisager les gens, comme s'ils n'étaient que de vulgaires bêtes de foire.

Le borgne visiblement très à l'aise vint à s'exprimer d'une façon presque risible, arrachant un rictus discret à Erzébeth qui, amusée, n'en tint nullement rigueur. Ce genre de prestations était à la fois rare et inattendue, ce qui alimentait d'autant plus ses envies d'en connaître un peu plus sur les étrangers. Les présentations se furent, presque naturellement comme pour briser la glace, éteindre ce silence dans un dénouement discret espérant caresser l'espoir de trouver à la fois gîte et couvert.

La tension était toujours ici. Provoquée à la fois par sa garde et par les attitudes de ses suivantes, Katalina, principalement. Après une légère inspiration rapidement transformée en soupir elle fit mine de se montrer plus accueillante, au point d'en sourire à la Shaakt, Dame Aqamaq en premier avant de reporter son attention et son regard vert sur la créature au nom aussi exotique qu'imprononçable. Tentée de demander si l'être comprenait et maniait l'art des langues, elle se ravisa aussi vite toujours dans l'idée de respecter ces étiquettes qu'elle méprisait. (Bon accueil... Bon accueil... Bon accueil.) La tueuse se répétait inlassablement que sa Baronnie ne devait pas être frappée de mauvaise réputation; les brigands, voleurs, violeurs, menteurs... Tous disparaissaient à mesure que son pouvoir grandissait, mais elle tenait à se montrer généreuse avec les " dignes " quant bien même il était peu commun de les voir frapper à la porte.

Quelque part, au loin, à proximité des plages, quelques barques pleines d'hommes armés jusqu'aux dents débarquaient en silence sur le sable humide. Non loin du petit village de pêcheur qui entretenaient le navire militaire répondant au nom de La Laide-les-Maines.

Les indications de Thalo étaient déjà plus conventionnelles, le groupe était assurément très dissipé tant dans ses relations que dans ses émotions. Certains aisément repérables avaient presque tendance à se montrer envahissant tandis que d'autres voulaient très visiblement garder distance et enfin, se montrer posé et distingué.


A l'étage, Katalina préoccupée des invasions fréquentes fit doubler la garde au cas où les visiteurs soient en réalité des assassins habilement travestis en voyageurs pour tromper l'attention. Tandis que le ballet silencieux des servantes dressait la table, Erzébeth tentait de son mieux de rattraper le mauvais accueil. Sans s'adresser à quelqu'un en particulier.

« Ravie, vraiment ravie. Je suppose que vous êtes tous fatigués de votre route, votre choix de passer la nuit ici me comble de bonheur, les visites se font rares, et les routes malheureusement, ne sont plus aussi sûre en raison des invasions barbares...»

Après une courte pause, et le temps de récupérer sa main de celles de Nark, elle recula, faisant éloigner sa garde pour laisser plus d'espaces aux invités. Cet acte, Erzébeth l'espérait secrètement, rassurerait également la pâle Elfe noire et l'Humoran. Face aux attitudes singulières de la dénommée Aqamaq, elle ordonna qu'on lui rende son bâton sans attendre tant elle tanguait lorsque les appuis venaient à lui faire défaut.

« Sachez que vous n'êtes en rien mes obligés. J'espère qu'aucun problème ne fut rencontré sur le chemin. Les barbares viennent malheureusement sur mes plages car elles se situent entre Kendra kâr, trop protégée et celles de Bouhen à la fois escarpée et également protégée... Mais oubliez donc, je m'en voudrai de commencer à vous ennuyer avec des problèmes qui ne vous concernent en rien. Ici, vous serez en sécurité... Des barbares. »

Lâcha-t-elle non sans un certain sourire presque plus vicieux que celui de sa conseillère, sourire qui, elle l'espérait n'alla pas briser l'image qu'elle souhait donner. Il n'était pour elle en aucun cas question de tourmenter les inconnus à supposer qu'ils sachent se tenir sans devenir trop curieux. Derrière eux, la porte s'entrouvraient, laissant apparaitre les doigts fins de l'oiseau de proie : Katalina, suivie rapidement par deux jeunes femmes fraichement affectée au château pour s'emparer des armes dans l'optique de les enfermer dans l'armurerie. Hormis bien sûr, l'appui précieux de la Shaakt. Katalina croisa les bras, déjà barbée de la présence des visiteurs.

« Erzébeth, Lydia est revenue au domaine. Elle arrivera d'ici quelques instants et un éclaireur annonce qu'elle aurait une " surprise ". Sans pour autant en dire plus... Vous la connaissez, le suspens... »

Se tournant vers la brune glaciale, Erzébeth fit une moue déconfite, s'attendant à la fois au pire comme au meilleur. Malgré sa confiance extrême en la générale, elle se demandait bien en quoi pouvait consister cette étrange surprise et si elle avait un quelque rapport avec l'arrivée inattendue.

« Je... Suppose qu'on le découvrira bien assez tôt. Mais je ne tiens pas à ennuyer nos invités avec nos problèmes. Pas maintenant, d'ailleurs je m'apprêtais à les conduire à la grande salle...»

Elle décroisa ses bras, réajustant sa chevelure noire qui tombait maintenant en piou sur les collerettes de sa robe d'ébène.
« Soit... Vous deux, dépêchez-vous. »
Et d'un claquement de doigts, elle provoqua l'immense agitation chez les servantes qui en un éclair disparurent derrière la porte.

Derrière l'antichambre, les couloirs étaient plus grands, offrants plus d'espace, plus de place. De quoi libérer l'emprise magnétique qui tassait la confiance, la tournant à l'image du lait trop longtemps laissé au soleil, en une peur panique.

Lorsqu'on fit ouvrir la porte de la grande salle, le ballet incessant de Teresa et ses servantes se terminait juste à temps. Dévoilant la table située à proximité du foyer. Les mets froids trônant sur les larges plateaux... Mircalla, se situait dos à la troupe, se réchauffant face aux braises qui n'éclairaient que trop peu la pièce qui se noyait de plus en plus dans le dévorant manteau de ténèbres qu'apportait la nuit terrible de Keresztur...

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mar 28 Juin 2011 00:01 
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« Dame N’Kpa, tout va bien ? »

l’armure venait de porter son attention sur l’humoran trépignante. Les mots heurtèrent la conscience de la jeune femme plus que de raison.

NON, ça ne va pas, sortons d’ici ! S’entendit dire N’Kpa, dans un flou tourbillonnant d’émotions parasitaires. Ce ne furent que des pensées, aucun son ne sortit de sa bouche. Elle déglutit et se ressaisit, juste quand Thalo prit la mauvaise initiative de faire leur présentation à tous les trois…
Les pupilles déjà bien dilatées de la sauvageonne, s’ils avaient pu auraient encore rongé le peu de couleur tournesol qui restait de son iris. Elle cracha comme un chat et s’éloigna d’un pas à reculons de l’armure, embrassant du même coup la totalité de la scène et leurs occupants. Elle jeta un regard acerbe envers la Shaakt peu prêteuse et la maudit intérieurement, consciente soudain de la rivalité opportuniste dont elle avait un court instant bénéficié.
La surprise au goût amer n’était pas terminée, le piège se refermait comme une cage sur ses proies. Elle sentait sa raison se liquéfier, alors que l’antre n’avait pas dévoilé son dessin.


(Pourquoi ? Que c’est-il passé qui m’ait échappé, pour que je me sente à l’instant trahi par celui en qui j’avais un brin de confiance ? … Allons fille, reprend vie et respire, sens le fluide dans tes veines et la chaleur t’inonder, le sol sous tes pieds et ce qui t’entoure… Namasté Thilytanataë fissa na combo ga naë totea uburungui ! )

Elle venait de s’auto discipliner, comme lui avait enseigné son vieux maître. Déjà elle se reprenait, encore toutes griffes dehors au moment même où la Baronne encadrée de sa garde sinistre posait les yeux sur elle. Un froid glacial s’insinua le long de son échine, ce qu’elle y lut en cette fraction de seconde la maintint sous un stress que les paroles rassurantes de leur hôtesse ne calmèrent en rien.

Ô à cette heure, la jeune femme en voulait au déchut capitaine et se jura lui faire payer sa sarcastique décision. Après tout, rien ne la rattachait à cet homme loufoque, sans vergogne et sans but. Le sien était ailleurs… Et elle c’était déjà éloignée de celui-ci… Plus elle perdait de temps, plus la piste refroidissait.
Pour l’heure, il lui fallait retrouver la sérénité pour ouvrir l’œil qui lui permettrait d’avertir le groupe d’un danger. Ses sens primitifs supplantant ceux des elfes verts dont elle était le fruit l’aideraient dans se sens.

Une porte s’ouvrit en grand laissant pénétrer un trio féminin des plus inquiétant. N’Kpa sursauta une fois de plus, mais resta de marbre, cette fois… Le personnage principal de cette intrusion les ignora et s’adressa à la Baronne comme s’ils n’avaient pas existé faisant un rapport privé dans le cabinet personnel de celle-ci. La grande dame brune au regard froid et hautin, les bras croisés sur sa poitrine, était secondée de deux servantes bien insignifiantes, mais ô combien pressées de leurs ôter toute ferraille susceptible de porter préjudice à l’intégrité physique de leur hôte.


Dans son coin, l’Humoran observait la jeune fille s’approcher d’elle. Sa tête se pencha légèrement et sa bouche s’entrouvrit, ses muscles étaient déjà prêt à libérer l’énergie. Ses yeux se rétrécirent les pupilles dilatées et ses oreilles en arrière ne laissaient aucune équivoque à ce qui risquait d’arriver à la damoiselle, si elle franchissait la zone de sécurité.

La Générale, décroisa les bras, claqua des doigts et les deux soubrettes s’en allèrent. Elle céda le passage à contrecœur, appuyé par un regard inquisiteur, juste l’espace nécessaire à la troupe pour s’enfiler dans un couloir aux murs sombres, large et peu éclairés. Elle fermait la marche, alors que devant la Baronne suivit des deux armures noires de sa garde, l’ouvrait.

Thalo, se trouvait entre elle et sa protégée appesantie sur son bâton. Il jetait par moments un œil, peut-être mal à l’aise de la situation provoquée par sa bévue. Lui, si embrigadé dans son rôle de paravent loyale et dévoué, ne devait même pas avoir eu conscience un instant du trouble, de la panique et du désespoir dans lequel il avait plongé l’Humoran, si attachée elle à une sorte de liberté.
En passant devant, N’kpa tel un chien de chasse, huma sans retenue le « fumet » de Katalina, afin d’en graver l’image dans sa mémoire ; celle dont-elle se doutait devoir se méfier en premier.

Une étrangeté supplémentaire augmentait encore son trouble et lui causait grand tourment :


Je n’aime pas du tout ce lieu, non… et ses occupants… enfin ses occupantes, devrais-je dire ! Quel est donc ce repère où la gent féminine semble avoir un pouvoir immense sur autrui et n’exister que sans aide masculine ? Hormis les quelques gardes noirs ?

Lorsque enfin ils arrivèrent à la grande salle, une table trônait en son centre s’écroulant sous le choix de nombreuses victuailles, plus les unes que les autres élaborées. Les odeurs alléchaient les papilles et les narines des convives et libéra pour certain d’entre eux un orage stomacal.
Un foyer peu vigoureux laissait filtrer à travers les braises une lumière rougeoyante, seule source de lumineuse dans la grande pièce. Il suffisait à augmenter le sinistre du lieu en prolongeant les ombres des servantes terminant l’installation, comme de longs doigts crochus prêts à engloutir les invités dans une étreinte malsaine.
Les hautes fenêtres en ogives et vitraux, à cette heure tardive, ne reflétaient que la noirceur plus profonde de la nuit.
Une femme, de dos en ombre chinoise, se frottait les mains sans se retourner à l’approche de la troupe.

La pénombre ambiante n’était pas un handicap pour la jeune Humoran, au contraire avantagée. Elle perçut donc d’une rotation de la tête, tout le petit monde de service dans l’ombre et surtout les gardes noirs à l’emblème pourpre, postés à chacune des portes.
Le décor n’était pas des plus folichons, quelques tentures poussiéreuses représentant des batailles anciennes ornaient la pierre noire de Keresztur, Cinq ou six trophées de chasse terminaient un tableau passablement déprimant. Trois braseros vide de toutes braises encombraient un sol dallé de larges plaques de marbres gris veinées de lignes blanchâtres et gris plus sombres.
Rien dans cet ensemble disgracieux n’accordait de bien être et offrait un peu de plaisir. La table encombrée elle-même attirante à la première impression était triste et noire, et laissait une impression de ne pas devoir la déranger sous peine de violation d’un interdit.

N’Kpa resta sur le pas de la porte, pas plus rassurée et la gorge nouée. Elle réprima sa faim et machinalement tâta la présence de son poignard dans son dos sous sa pelisse. Les opportunités de fuites étaient restreintes.
Elle chercha le regard de Thalo. Seule une tenture sembla l’attirer plus que de raison faisant écho à une représentation dans le carrelage…

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mar 28 Juin 2011 14:12 
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Heartless était ravi de voir que malgré ses répliques indignes d'un gentilhomme, la Baronne ne s'était pas mise en colère, au lieu de ça elle eut un petit hoquet d'amusement, preuve que l'ennui y était pour quelque chose dans sa grâce délabrée. Les servantes, après avoir toisé suspicieusement le borgne du regard, se mirent au travail suite au claquement de doigts de Katalina la sorcière. Sirius ne prêta pas vraiment attention au discours d'Erzébeth, il n'était pas habitué à ces usages de politesse. A la tête cortège de ces visiteurs particuliers, la Baronne les dirigea vers une grande salle à manger, peu éclairée en raison de la disposition des torches qui n'éclairaient parfois qu'un pan de mur. L'on fit allumer des bougies sur la table pour plus de clarté et une domestique haut-perchée mit le feu à un chandelier. Même si la pièce était toujours trop sombre, cela suffisait à rendre la pièce un peu plus chaleureuse. Heartless, lui, regardait la table avec envie, elle était bien plus longue que n'importe quel comptoir de taverne et il y avait à manger pour au moins vingt personnes. Même si les plats présentés étaient d'une sobriété désolante, il n'en fallait pas moins pour rappeler l'estomac du loubard à l'ordre, un petit grognement étouffé se fit entendre pendant une longue seconde et tous les regards se posèrent sur Heartless avant de s'en détourner comme si de rien n'était.

Il bavait devant toute cette bonne bouffe, de la viande rouge et blanche, du poisson, des fruits de mer, du vin sûrement ! Et pas du vin de tapette, un breuvage d'une qualité seigneuriale ! L'espace d'un instant, Sirius eut l'impression que tout ce domaine lui appartenait, ou lui appartiendrait un jour, pour une retraite au frais de la princesse. Mais la réalité le rattrapa lorsque il entendit la respiration frénétique de N'Kpa, apparemment paniquée par les murs grisâtres de cet immense château. Il la comprenait, pour une humoran qui avait toujours été bercée par la nature, ça devait lui faire un choc. Inquiet au cas où elle en viendrait à péter les plombs, le borgne se rapprocha d'elle, lui mit une main sur l'épaule qui se voulait rassurante et lui chuchota à l'oreille :

- Hé, calmos. Y va rien t'arriver ici. Je t'avais pas promis que si tu nous rejoignait, on ferait en sorte de s'épauler pour survivre ? Fais-moi confiance et mange à ta faim, c'pas donné tous les jours, t'es pas d'accord ?

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Dernière édition par Heartless le Sam 16 Juil 2011 13:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mar 28 Juin 2011 17:36 
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Localisation: Au bureau de recrutement de la Confrérie d'Outremer à Tulorim
Le groupe se mit en marche, mené par la maîtresse de maison. En chemin, on avertit la baronne qu’une certaine Lydia allait bientôt arriver, avec une surprise. Cela mit la puce à l’oreille à Nark. Peut-être était-ce un signal pour signifier le massacre du groupe, où peut –être était-ce vrai. Mais cela ne présageait rien de bon. Le fait qu’un éclaireur revienne au château ne voulait dire qu’une chose : alerte. Comme l’avait si bien dit la Sindel, les barbares étaient monnaie courante ici, sans parler des pirates, gobelins et autres bandits et malfrats.

Erzébeth, quant à elle, dirigeait son domaine d’une poignée de fer. Ses domestiques, exceptée Katalina, la fourbe jeune femme, semblait la craindre. Ils prévoyaient les moindre de ses désirs et une fourmilière géante s’activait autour d’eux. Ils arrivèrent bientôt dans la salle à manger. Une gigantesque table de banquet trônait en son centre. Des dizaines de plats froids étaient placés au milieu de centaines de plateaux d’argent, d’or, de cuivre et de bronze. Des porte-bougies d’or massif étaient placés au milieu de la table et un chandelier de cristal planait au-dessus. Un feu brûlait dans l’âtre, Mircalla tentant de se réchauffer à proximité du foyer. Jamais Nark n’avait vu pareille démonstration de richesse. Malgré tout, l’endroit n’était pas rempli de la joie de vivre qui était présente dans certaines familles très pauvres, qui vivaient dans la misère. La pièce restait terne, froide, sans vie. L’argent ne fait pas le bonheur.

Derrière lui, Heartless discutait avec N’Kpa, l’humoran. Des larmes coulaient le long de ses joues et on pouvait voir sa poitrine se soulevait à un rythme élevé. Le semi-elfe était malade. Elle qui était habitué aux forêts vierges et aux espaces immenses, elle devait se sentir oppressée par cet endroit. Il s’approcha doucement et glissa doucement à son capitaine, pour qu’il soit le seul à entendre :

« Fais-lui respirer de l’air frais, ça lui fera du bien »

Quelques minutes plus tard, une fois l’incident résolu, tous se mirent à table, impatient de goûter à tous ces mets, sûrement somptueux. Heartless, comme à son habitude, n’attendit pas et se jeta immédiatement sur les plats. Nark, au côté de son capitaine, dégustait une pince de crabe, tout en écoutant l’échange de banalités entre la baronne et Mazhui, où le barbu excellait.

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Dernière édition par Nark le Ven 26 Aoû 2011 21:45, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mar 28 Juin 2011 19:46 
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« Thalo. Elle me montre les dents. »

« Si je puis me permettre, cela ressemble d’avantage à un sourire. »


Rosa n’y voyait aucune trace de réconfort. Tout ce petit monde autour de cette baronne, si expressif. Oui, la brune mystérieuse, Une harpie distinguée, elle fixait trop souvent la shaakt . Perfide personne, elle voyait autre chose que de la vermine contrairement à son sot entourage. La mage mourrait d’envie de lui crever ses yeux pervertis. L’elfe perçut le masque au même moment où elle vit que la maîtresse des lieux la toisait. En clair, L’effort que la Dame tentait pour donner une meilleure chaleur en fit une cible idéale pour la sorcière de défouler son agacement. Pourquoi voulait-elle s’intéresser à cette noble exaspérée et vaniteuse ? Rosa chancela une seconde, puis grimaça. Son bâton lui manquait. Son bouclier était occupé à écouter la baronne. Elle manquait d’appui pour réfléchir correctement. Alors que la sorcière tenta de s’agripper à son armure bien plantée dans le sol, elle sentit que quelque chose le tracassait. Rosa suivit le heaume et vit une petite N’Kpa toute perturbée. Etrangement, cela la fit sourire. Cependant ce n’était pas ses rictus sarcastiques habituels. Non, un sentiment qui lui échappait car elle se voyait dans l’attitude de l’humoran, oppressée et désemparée… Cela fut de courte durée. La rôdeuse lui échangea un mauvais regard. Comme une enfant, la mage voulut demander ce qu’elle avait fait pour mériter de tels couteaux. Surprise, peut-être un soupçon blessée, la shaakt détourna la tête. Idiote, elle n’aurait pas dû s’imaginer de telles puériles pensées.

« Dame… ? Aurai-je mal agi ? »

Sa protégée reprit, la voix faible.

« C’est ta faute. Tu as voulu l’aider mais tu l’as trahie. Un bouclier qui met à découvert, mauvais bouclier, ah oui mauvais… »

« Expliquez-moi… »

« La maison est grande mais elle est fermée. Cela suffit à torturer notre amie fauve. Pour combler le malheur de la lionne, je crois que tes présentations lui ont fait un drôle d’effet… Elle voulait certainement rester toute petite. Je n’ai pas autant d’exigence. »

« On m’a demandé de vous remettre votre bâton. »


Rosa soupira, un grand soulagement la submergea. Une fois le garde écarté, elle confia à son guerrier chagriné.

« Oh vieil équilibre, te revoilà. Toi, je te garde. Je deviendrai folle sans lui. Mon ancien foyer regorgeait d’escaliers et sans lui, je me retrouvais coincée durant des heures dans une chambre à un certain étage… Il n’y avait aucune rampe dans ce maudit souterrain, l’obscurité rendait les marches encore plus terrifiantes. »

Thalo ne se réjouissait pas du petit bonheur de la shaakt retrouvé.

« Je me suis mal comporté donc. Je ne pensais absolument pas à faire du mal… »

« Cela n’a aucune importance. »

« Je tiens tout de même à m’excuser. Je vous rejoins. »


L’homme d’armes se rapprocha de N’Kpa. Il voulait rattraper sa maladresse et vérifier la thèse de l’elfe sombre. La baronne se montrait toute aussi occupée, parfait il pourrait régler ce problème sans l’offenser. Ça serait le comble, d’autant que Thalo sentait qu’il prenait l’habitude d’offenser les dames. Aux côtés de l’Humoran alerte, il songea à ses mots cette fois. Elle fit une critique qui l’aurait fait rire s’il ne l’avait pas vu si farouche plus tôt.

« C’est assez déroutant en effet. On se croirait à Khonfas, Une baronne, une seconde et une sorte de sœur d’épée, de quoi déstabiliser les guerriers les plus traditionnels. Imaginez la gêne si l’on assiège cette forteresse ! »

Le guerrier l’observa un temps. Venait-il d'anéantir le peu de lien fraichement tissé ? Le groupe s’avançait pour dîner, le capitaine se dirigeait vers eux. Thalo se pressa avec quelques mots malhabiles.

« Rosa m’a fait remarquer mon erreur. Je suis sincèrement désolé… Mais … Les usages m’ont fait parler plus vite que mon bon sens. »

Heartless interpela l’humoran, signe de s’éloigner et de rejoindre la mage. Rosa découvrait déjà la salle à manger. Le guerrier vit alors une chose que ses voyages ne lui avait pas permis de voir depuis des lustres, l’entrée d’un futur et somptueux repas. Son estomac qui pestait contre les rations des routes, trouva la chose magnifique. Thalo allait presque verser une larme si son casque ne lui rappelait pas ses conditions. Il pesta. Puis trop affamé, il demanda poliment à une servante.

« Veuillez m'excuser mais... Serait-il possible de pouvoir prendre mon repas à l’abri des regards ? C’est en rapport à un vœu … Hm, S’il vous plaît ? »

Il fit un sourire inutile derrière son casque. Si la servante lui crachait dessus en montrant les griffes, il ferait voeu de silence.

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Dernière édition par Rosa le Mer 20 Juil 2011 22:21, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Château de Keresztur
MessagePosté: Mer 29 Juin 2011 16:52 
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Le manège semblait incessant. Mais finalement, au grand réconfort de la Baronne, le ballet des robes et collerettes de jupon se terminait enfin, les servantes allèrent se dissimuler quelque part dans la salle, à l'image de gentilles poupées attendant sagement qu'on vienne à les demander. Le foyer crépitait de temps en temps dès lors qu'un laquais décidait d'aller alimenter l'éternelle faim des flammes de quelques bûches ou brindilles.

L'épaisse chaleur, presque étouffante, s'insinuait de plus en plus, luttant contre le vent glacial qui n'avait de cesse de lécher les murs et de hurler en s'insinuant dans les plus petits interstices des pierres sombres et mortes. On fit allumer les bougies, tandis que Katalina s'apprêtait à ranger les parchemins enroulés situés sur les guéridons, Mircalla fit un accueil plus agréable que ses deux suivantes. A grand renfort de gestes amples, elle invita, toujours souriante, les invités à faire comme chez eux. Profiter des victuailles dès lors qu'ils en auraient le désir et de profiter du calme et de la sérénité du château.

La seconde d'Erzébeth eut néanmoins quelques doutes. Principalement lorsque son regard inquisiteur alla se poser lourdement sur l'humoran qui visiblement était prise d'une peur panique. La brune pensa un instant au stress énorme que pouvaient ressentir les premiers assassins avant leur office. Alimentée par ce doute dès qu'elle fut sortie, Katalina fit entrer d'autres gardes, ceux de l'armée régulière portant le nom de Zalina. Les Iliès d'Erzébeth tristement réputés pour ne jamais montrer le moindre signe de pitié.

De son côté, l'armure sur patte qui servait de protection à la Shaakt, dame Aqamaq s'en alla voir une servante. Il n'était en rien aisé d'entendre la supplique de l'homme tant les sons qui sortaient de ses lèvres étaient protégés de cette cage immuable. La jeune Teresa qui était plus à l'aise que les autres servantes face aux situations inconnues tant elle souffrait des humeurs de Katalina, lui indiqua sans attendre une petite porte qui allait le conduire à l'alcôve où les mets étaient d'ordinaire déposés en attendant qu'on vienne les récupérer. Une simple table dépourvue de toute lumière, inconfortables chaises et pierres humide, loin des flammes d'un foyer. Les humains avaient le mérite d'être souvent incompréhensible songea Erzébeth.

(Tu sais, je pense qu'il serait judicieux d'aller voir la madame Aqamaq. Si tu veux parler à quelqu'un aller voir l'humoran au nom imprononçable ne te sera pas d'une grande utilité, je le crains. Et puis... C'pas dit qu'elle soit très rassurée avec toi !)
(Ne dit-on pas que les gens viennent parler que s'ils le désirent ?)
(Je ne sais pas ce qu'il te faut ! Ils sont franchement mal à l'aise ! Enfin, rien d'étonnant, tes manières feraient peur à Oaxaca elle même !)
(Mais...)
(Allez ! En piste... Et avant la fin des mondes, si possible.)
(Pfeuh.)

La Baronne poussa un soupir, encore un long souffle qui alla s'échapper de ses lèvres pourpres tandis qu'elle s'était assise à la droite du siège de Katalina. Comme à son habitude, et dès lors qu'elle était contrariée, elle arrachait un à un les grains d'une grappe de raisin et les fit tourner entre ses doigts. Ne sachant trop que faire, encore moins sans connaitre les attentes des visiteurs, elle fit signe à Teresa qui, prestement s'approcha de la maîtresse. Suite à ça, elle eut l'ordre d'offrir de ce raisin à la femme-bête au sobriquet aussi étrange que difficile à dire. Quelque chose provenant de la forêt était peut être la meilleure chose à offrir à une race dont ont ne savait rien. Et qu'avait-elle à perdre au final.

La porte claqua. Katalina se trouvait dans l'encadrement de bois, réajustant sa chevelure avant d'entrer. Suivie de près par trois des hommes à l'armure noire. Heaume fièrement posé dissimulant les traits des humains qui se cachaient derrière les armes et protections. Aussi silencieusement que le permettait les armures, ils allèrent chacun d'un côté et l'autre de la pièce sous le regard médusé de Mircalla qui n'était visiblement pas enchantée par l'idée. Katalina n'aurait jamais toléré rester dans la même pièce que les étrangers sans avoir la moindre garde. Un accident était si vite arrivé, et dès lors qu'Erzébeth tentait de dire quoique ce soit, on lui rappela immanquablement le triste soir où la compagne d'Ali avait tenté de lui ôter la vie.

(Ca lui avait pas réussit d'ailleurs...)

Un demi-rictus naissait sur le visage de la femme. Elle porta un grain de raisin à ses dents avant de se lever pour se diriger d'un pas visiblement plus assuré que la Shaakt trop pâle. La baronne tourna la tête, visiblement prise d'une allure d'oiseau curieux, elle ne pu s'empêcher d'examiner l'espace d'un court instant l'étrange phénomène qu'était une elfe noire pâle.

« Quelque chose serait-il troublant pour vous, en ces lieux ? Sachez que vous êtes mon invitée, et que rien ne sera fait sans qu'il eut été préalablement ordonné par moi même. Accepterez-vous de vous joindre à moi pour souper ? Il est certainement tant de choses à dire et à entendre...»

D'un geste simple, elle tendit lentement la main vers le bras de l'inconnue comme pour la tirer, prête à forcer sa décision. La pièce était toujours plus sombre, les lueurs semblaient s'éteindre doucement comme si le sourire grandissant de la baronne nourrissait les substances fades. Les masques de fer de la garde se tournaient tous lentement pour porter ce qu'on pouvait deviner comme étant leur regard sur les deux femmes de noir vêtues.

(Bin bravo... En ajoutant quelques chauve-souris et deux trois orques morts, ça fera une ambiance divine. Très joviale... Si si.)

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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