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Elscar’Olth – Salle du Trône.Serpent attendit plusieurs longues minutes à singer le garde garzok. Mais l’événement qu’il attendait ne vint pas de l’endroit où il l’attendait. Pas… exactement, en tout cas. Car l’intervenant principal arriva de derrière lui. De l’endroit d’où il était venu, ce couloir menant à l’extérieur de la cité. Et qui d’autre que ceux qu’il avait déjà vu monter les marches de la haute tour pour rejoindre cette sombre salle dont il n’avait pu percer les ombres. Le sorcier aux yeux clairs et toute sa clique masquée.
C’est la tête de cette curieuse suite qui s’adressa à lui, l’air sévère, plongeant son regard clair dans les ténèbres du casque orque de Serpent.
« Toi ! Un cadavre des tiens pourrit dans le couloir, près de l’entrée. Vire-moi ça de suite, et contacte ton supérieur qu’il règle cette affaire au plus vite. »
Lui, apparemment, n’en avait pas le temps. Regard déterminé, il n’attendit aucune réponse de la part du barde déguisé pour dévaler les marches avec les siens, et se fendre un passage à travers la foule, qui n’hésita à aucun instant à s’écarter devant leur passage, gardes garzoks et habitants d’Elscar’Olth confondus.
Lorsqu’il parvint sur l’estrade du trône, escorté par ses suivants, il leva les bras, intimant un silence qui ne tarda pas à venir. Il attendit que les dernières rumeurs se taisent pour commencer un discours d’une voix forte et claire.
« Moi, Elurien d’Assamoth, citoyen sorcier d’Elscar’Olth, conjurateur libre, je m’adresse à vous, peuple d’Elscar’Olth, mes frères. »
Une formule bien complexe, et très officielle, pour se présenter alors que nombre ici savait déjà qui il était. Il poursuivit, charismatique.
« En ces heures sombres qui accablent notre prospère cité de recherche et de pouvoir d’un protectorat forcé qui retarde nos études et notre discipline, en ces heures de guerre où les armes se fracassent dans un souffle de mort dans toutes les régions au nord de la Lande Noire, je fais appel à votre conscience. A votre clairvoyance. Et je me fais, ce jour, votre porte-parole. Celui des rumeurs et murmures qui n’osent se dire tout haut. Car oui, moi je n’hésiterai pas à le déclamer : Thensoor Val’Crooh a échoué. »
Plusieurs réactions se manifestèrent dans la salle, des commentaires à voix basse que Serpent n’eut guère le loisir d’entendre. Elurien d’Assamoth attendit un instant avant de poursuivre, levant les bras à nouveau pour imposer le silence.
« Il a échoué, oui. Et que ceux qui ne me croient pas ouvrent les yeux dès maintenant. Car c’est de son fait, si nous sommes dans une telle situation. Lâche a été sa réaction suite à l’arrivée des troupes de Vallel, notre concitoyen libre de longue date. Il a fui dans sa haute tour, refusant tout contact, refusant toute proposition de ceux qui, dès leur arrivée, se sont pourtant montrés en alliés. Devant un retrait évident, ils ont dû s’imposer de force dans nos vies, surveillant nos travaux, nous empêchant de pratiquer librement notre art et nos recherches. C’était une nécessité, pour eux, face à un peuple qui refusait d’officiellement les accepter. C’est sur Val’Crooh que repose la faute, la responsabilité de notre état. Et aujourd’hui, alors que je viens de lui proposer une tribune pour se défendre des accusations qui lui sont portées, notre archi-sorcier se défile, une fois de plus, refusant de faire entendre sa voix pour défendre son peuple. Alors, camarades, est-ce ainsi que vous voyez votre dirigeant, tel un lâche qui se cache et fuit ses responsabilités ? »
Nouvelles rumeurs, plus mouvementées. Les masqués de la scène semblaient attentifs au moindre mouvement de révolte dans le public. Une voix fusa :
« Il a toujours su ce qui était bon pour Elscar’Olth. »
Le conjurateur répondit sans ciller.
« Nul ne remet ici en doute ce qu’il a pu faire par le passé. Mais cette époque est désormais révolue. Les choses ont changé. Derrière son masque de pouvoir, Val’Crooh n’est plus capable de rien. Derrière son masque d’ombre, il serait temps que vous vous en rendiez compte. Car ces orques, ces guerriers qui ont défilé ici par milliers, ne pourront pas se montrer éternellement amicaux. »
Comme s’ils répondaient à un ordre tacite lancé par la proposition d’Elurien d’Assamoth, les orques présents se firent plus pressant, bousculant brutalement les sorciers qui se tournaient vers eux en leur imposant une soumission toute nouvelle. Les sorciers n’osèrent réagir vivement, d’autant que le prétendant désormais clair au trône de la ville poursuivait :
« Cet âge, celui de Thensoor Val’Crooh, est révolu. Ses méthodes sont dépassées, et il est temps de passer à une nouvelle ère. Celle que je propose, celle qui portera mon visage. Une alliance nette entre notre peuple et celui que nous accueillons. Celui que Vallel, notre frère, a amené ici sous les ordres de sa Reine, Oaxaca. Il est venu le temps pour nous d’aller de l’avant sans plus se calfeutrer derrière des idées éculées. Nous gagnerions en pouvoir, nous gagnerions notre liberté, dans un accord que j’ai d’ores et déjà passé avec le sergent en charge des troupes veillant sur notre cité, Lucian Elath. Nous reprendrions nos activités, et prendrions une part plus active à leur effort de guerre. Une guerre gagnée d’avance, qu’ils ne peuvent perdre, et qui nous assurera une emprise bien plus grande sur chacun des peuples d’Aliaénon, et les denrées qu’ils pourront nous fournir. Ainsi je me présente à vous, ce jour : Elurien d’Assamoth, prétendant au Trône d’Elscar’Olth. »
Le cercle des sorciers masqués qui l’accompagnaient leva comme d’un seul homme le poing en criant :
« Gloire ! Pouvoir ! »
La supplique, claire, fut répétée par nombre de ceux qui assistaient au discours, dans cette salle agora qui faisait parler le peuple. Les cris s’amplifièrent, dans la salle, alors qu’Elurien approchait du trône pour s’y asseoir. Tous les regards étaient tournés vers lui. Allait-il subir le même sort que les maladroits qui s’y étaient essayé avant lui, et dont les ossements ornaient les pourtours du trône noir ? La tension était à son comble. Avant de s’asseoir, il observa la salle scander son slogan, scander son nom. Il semblait sûr de sa victoire. Une étincelle de fureur brillait dans son regard clair. [Serpent : 0,5 (post) + 0,5 (assiste à un événement majeur). Mot : 1XP. - camelot.]
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