La pierre est en effet avalée mais Arévoès conteste. Ils ont peut être remarqué le sable en passant la première fois !

Je finis par être de plus en plus certaine de mes propres souvenirs, en effet, si poison y avait eu, mes sorts les auraient soignés sans problèmes. Toujours un genou sur le dos de Cheylas, je désigne la hache du barbare.

"Andélys, regarde ta hache. Si je dis la vérité comme je le pense, y a une épitaphe gravée au bout de bois grâce à mes sorts lors de ta mort."

Je ne relâche pas la pression sur la traîtresse, laissant le barbare vérifier.

" Hein...? "

Il regarde le manche de sa hache d'un air incrédule.

" Non de Yuimen ! Qui s'est amusé à graver des saloperies sur ma hache ! "

Visiblement en colère, il regarde autours de lui.

Ne tolérant pas le blasphème du barbare, je me redresse, oubliant momentanément la cartographe.

"C'est moi Andélys qui ait gravé ça. J'ai gravé cette épitaphe en souvenir de toi quand tu es mort dans ce sable mouvant. Je sais que ça peut paraître fou, mais cette gravure a déjà plus de 15 jours maintenant, avant que nous soyons arrivées à l'aynore. T'en souviens-tu de l'aynore peut-être?"

Visiblement surpris de ta réaction, il recule d'un pas.

" Mais je ne suis pas mort ! Je ... L'aynore ? Je... Oui, nous le cherchons... toujours... enfin je crois. Non ?"

De son coté, Seldell commence à avoir du mal à maintenir Cheylas. Elle lui lance :
" Lâche moi ou je te tue ! " alors qu'il répond qu'elle ne ferait jamais ça.

De s'entriens avec le médecin pour savoir d'où vienne les délires de Lothindil, confirmés par Bogast. Il parle d'une maladie via les sangsues, mais j'ai peine à le croire. J'ai l'impression que quoi qu'il aurait dit, j'aurais eu des doutes dessus, comme si je ne pouavais plus lui faire confiance. Pourtant, j'ai toujours pu compter sur lui et son jugement en matière de santé, mais j'ai comme le sentiment que ce n'est que du vent. Sa parole me parait aussi sournoise que celle de la langue de vipère que Lothindil et Seldell maintiennent au sol.

A ce propos, la druide délaisse la captive pour montrer à Andèlys sa hache qui aurait la preuve de sa mort et sa résurrection. J'aurais bien suivit la suite l'affaire pour comprendre ce qu'il se passe, mais le pauvre cartographe a du mal à s'en sortir avec la traîtresse qui se débat viollemment en le menaçant.

Je décide donc d'entrer en action. Je m'approche et réquisitionne toute ma colère pour en faire une pointe mortelle et impoitoyable, le tranchant du verre et la solidité de la glace.

"Toi tu vas te calmer !"

Faisant surgir le mana de ma main, j'embroche l'épaule de Cheylas pour la clouer sol. Le pic de glace transperce ses chairs tendres puis la terre assez meuble des environs. Si elle veut s'échapper, elle va devoir aggraver sa blessure de façon assez joussive à mes yeux.

"Maintenant, tu vas nous répondre, où sont les cartes ?"

Lothindil semble douter un instant avant de me répondre qu’elle n’est pas folle, et qu’elle est certaine d’avoir vu ces araignées, certaine de les avoir combattues. Elle ne semble pas rassurée, et décide de prestement plier bagage, alors que Daïo confirme ma pensée avec un geste on ne peut plus clair : elle est timbrée. La réaction du drow me fait sourire, d’ailleurs, puisqu’il assure néanmoins qu’il croit la druide. Il a sans doute raison, ça la rassurerait peut-être qu’on entre dans son jeu…

À son tour, Bogast commence à émettre des paroles insensées, prétextant qu’Andelys est mort dans les sables mouvants. C’est parfaitement ridicule… Et pourtant, je me souviens très clairement avoir trimballé cette lourde hache dorée, par la suite… Mais je ne me souviens plus pourquoi. Ma mémoire semble s’être altérée, et je finis par me dire que c’est moi qui deviens frappadingue.

Mais je n’ai pas le temps de me poser la question. Cheylas, retrouvant visiblement ses esprits, tente de s’échapper, alors que Seldell la retient tant bien que mal, bien vite aidé par Lillith. Je vois qu’ils maîtrisent cette furie, et le souvenir de sa traîtrise me revient. Elle a attaqué le groupe, elle a trahi Fizold, le traître que j’ai tué d’une manière peu orthodoxe. C’est une traîtresse ! Et Arevoès aussi ! Bien que ce point me semble étrange, puisque je ne me souviens guère de ses aveux,lui qui parait si calme, maintenant…

Par réflexe, en entendant le mot carte, je vérifie mon sac… Et… Une carte s’y trouve.

(Comment ? la…Carte ?)

(C’est celle d’Arevoès, il te l’a confiée après t’avoir avoué sa traîtrise…)

(Mais je n’en ai aucun souvenir ! Quelle traîtrise ?)

(Alors, laisse moi être ta mémoire, et ne me pose pas de questions, contente toi de ce que je te dis… je ne te mens pas, mon amour… Arevoès est un traître, il a empoisonné Andelys. Il est à la solde de Cheylas, mais n’est pas dangereux, si elle est maîtrisée…)

Lothindil recommence à réciter ses inepties, que ce soit sur les gravures sur la hache d’Andelys ou sur les raisons de la trahison de Cheylas. Son récit semble bien mieux cousu que le fil de mes pensées, finalement, et je finis par me dire qu’elle n’a peut-être pas tort, et que sans doute nous sommes victimes d’une amnésie collective, dont deux seulement ont été rescapés. Ma pensée semble d’ailleurs se confirmer quand Andelys avoue ne pas se souvenir de l’aynore brisé. Il était donc absent, et j’avais sa hache avec moi…

Mais alors que mes pensées se bousculent, sans que je puisse comprendre ce qui est dit, Cheylas menace Seldell de mort, lui, le petit rouquin qui a pour elle une si grande admiration. Il répond qu’elle ne pourrait pas, mais intérieurement, je sens qu’elle pourrait, et sans difficulté même. Elle nous a tous trahi, la garce… Et sans doute serais-je mort si je ne l’avais pas abandonnée à temps…

Me ruant à proximité de l’elfe grise plus ou moins maîtrisée par le rouquin chétif, je vais pour la plaquer à mon tour sur le sol et la maîtriser au mieux pour ne pas qu’elle fasse quelque chose d’inconsidéré, mais Lillith intervient en lui plantant rageusement un pic de glace dans l’épaule, lui brisant les chairs, tout en la questionnant sur la position des cartes.

Je préfère de mon côté ne rien dire sur ma possession de l’une d’elle, et me dirige vers Arevoès, persuadé que c’est un traitre, comme le dit Lysis. Je l’attrape par la nuque et me sers de ma main comme d’une pince pour l’immobiliser aussi.

« Toi…Rha si tu as commis une quelconque faute, je crois qu’il serait grand temps de l’avouer… »

Les autres me prendront certainement pour un fou, moi aussi… tant pis, je vérifie mes informations…

Arévoès devient pâle lorsque tu lui parles de trahison.
" Hein ? Mais que... Aïe ! Arrêtez ça je... Je... Ca devait juste le reposer, rien de plus ! Arrêtez ! "

Alors que le pic traverse l'épaule de Cheylas, Seldell hurle d'arrêter, les larmes aux yeux et se jette sur Lillith.

" Salaud ! Elle allait pas partir ! Pourquoi t'as fait ça ! "

Rageur, il essaie de le cogner.

Je regarde le barbare, oubliant pendant deux secondes supplémentaires la traîtresse.

"Non, Andélys, nous avons vu l'aynore, nous y avons trouver des araignées, des orques et un humain à la solde du nom de Crimson d'ailleurs. Mais comment pourrais-tu te souvenir de la nuit passé dans une fosse avec l'enfant terrorisé et son père torturer par les orques? D'ailleurs, je parie que tu ne sais même pas ce que le gosse blond fait avec nous, n'est-ce pas?"

Sans même attendre sa réponse, sachant à quel point j'ai raison, je me retourne tandis qu'une bagarre idiote a lieu derrière moi.

(Lothi, laisse-leur digérer ce que tu dis... Ne les brusque pas trop!)
(Et laisser le groupe se comporter avec Cheylas comme si rien ne s'était passé, hors de question!)

D'un geste de la main, je sépare les deux humains, calmement, mon sort toujours en action. A genoux près de l'elfe, je regarde Lillith et sourit:
"Permet que je l'empêche de fuir..."

La main au sol fait réagir l'herbe. Une colère verte rapide et bien contrôler vient maintenir l'elfe à la ceinture, très serré. Je me retourne alors vers le rouquin:

"Seldell, ton amour et ta confiance dans cette grise sont très surprenants et je sais qu'ils sont puissants, plus que tu ne peux toi-même l'imaginer. Mais sache qu'elle n'attend plus qu'une chose, se sauver avec sa carte et la rapporter à Oaxaca prestement, le tout pour espérer sauver Lebher comme je l'ai déjà dit."

En revanche, je ne comprends pas le geste de Cromax, aurais-je moi aussi un trou de mémoire? Je n'ai aucun souvenir d'une trahison du médecin...

Andélys te regarde, de moins en moins persuadé, une main sur le crâne. Son regard passe de toi au gamin.

Seldell te regarde les yeux mouillés, baissés.
" Elle est la première à m'avoir fait confiance. C'est ma seule famille. Avec elle, j'ai vécu mes plus beaux jours. Je veux sauver Lebher aussi. S'il suffit d'apporter un bout de papier à qui que ce soit, faisons le ! Cet île ne représente rien de toute façon ! "

Il s'assoit sur les talons, pleurant, et caresse les cheveux de Cheylas qui semble souffrir le martyr.

Elo, qui a été un peu oublié, retourne chercher quelque chose dans son buisson. Il revient vers Lothindil et lui tend un parchemin très abîmé en gémissant : " Lo zi"

Je ne peux réprimer un sourire à la réaction du barbare, lui laissant réaliser que nous disions, Bogast et moi la vérité... et donc qu'il est mort. Ca doit faire bizarre faut dire de réaliser qu'on est mort et ressucité.

Je souris tristement à l'archer et soupire.
"Crois-tu réellement qu'Oaxaca tiendra sa promesse? Thimoros est le Dieu du Chaos et elle est sa fille selon la légende. Diviser pour mieux règner... Elle se servira de cette île pour mieux nous envahir, et vous tuera sans doute sans autre forme de procès.
Si on pouvait sauver une ville, ou même un village en échange de cette île maudite, je le ferais... Mais je sais qu'elle ment, Seldell, désolé."

Mon ton est froid, plus que je le voudrais, il n'y est pour rien lui.

Elo retourne dans un buisson avant de me rejoindre avec un vieux parchemin.

"Lo Zi..."

Je comprends alors que c'est à moi qu'il veut parler. Je m'accroupis alors et souris. Je montre alors le parchemin puis moi:
"Parchemin pour moi?"

Je prends alors le parchemin et l'ouvre, surprise. Il s'agit d'une carte, est-celle perdue dans le campement de Crimson, ou celle de Cheylas, je l'ignore.

(En même temps t'as jamais su lire une carte...)
(Parce que t'aurais la réponse toi?)
(Oui, bien sûr...)
(Très drôle, c'est qui le dessinateur alors?)
(Cheylas, c'est logique.)

Un sourire apparaît sur mon visage alors, tandis que je sers Elo dans mes bras.

"Merci, Elo."

Je regarde alors le groupe, toujours souriante.

"Et si on y allait? Non que j'aime pas discuter, mais entre les sables mouvants et les araignées, je préfèrerais sortir de là, ça vous dérange?"

J'écoute tout ce qui se passe et dès que j'entends le nom de Oaxaca, j'ai tout les poils de mon corps qui s'hérisse. Lothi a raison jamais Oaxaca ne permettra à des gens comme nous de vivre. Je suis triste de penser que des frères de race se soient alliancés avec elle.

Puis Lothi demande si nous pouvons y aller, elle est dérangé par les araignées et par les sables mouvants. Je n'y vois aucune objection pour y aller. Nous commençons en voyage vers un endroit mais lequel?

Je m'approche de Lothi et lui demande:

"Bogast parle de l'enfer, ne me dis pas qe nous y sommes descendu. Parce si c'est le cas j'aurais peut etre mieux fait d'y rester pour être aux côtés de Flora."

Je laisse les autres décidés de ce qu'ils feront de Cheylas et finis de récupérer mes affaires. La traîtresse m'importe peu désormais, j'ai la carte c'est la seule chose importante.
Nous finissons par reprendre la route, naturellement, je me dirige vers l'Est et là où nous sommes venues. Je tente de ne pas trop faire gaffe aux plantes, même si je cherche aux alentours des toiles d'araignées, pour pouvoir confirmer notre récit à Bogast et à moi.

Je sais qu'en avançant par là-bas, nous retomberons sur le sanctuaire, sur le lieu des deux grosses attaques d'orques. Nous continuons notre route sans croiser ni d'araignée... ni de toile d'ailleurs. Daïo vient me voir et continue à parler:

"Qui est Flora?"

(C'est sa femme, il vous l'a dit.)
(En effet, mais je tiens pas à répondre à sa question.)
(Pourquoi? Il faudrait qu'il sache...)
(Et lui avouer qu'il a abandonné sa femme à la mort...)
(Et surtout pour toi avouer que tu as laissé ton père?)
(Oui, aussi...)

Un petit sourire rêveur et quelques larmes aux yeux, je réponds à Lothi:

"Flora est la personne pour qui je donnerais ma vie si je le pouvais. Elle a été le rayon de lune qui a éclairci ma vie. Elle était ma compagne jusqu'à ce qu'une nuit tragique arrive et qu'elle me soit enlevé avec tant de violence."

Je ne dis plus rien les larmes aux yeux, je sens comme une boule dans ma gorge. Je reprends une grande inspiration et continu:

"C'est grâce à elle que je suis ce que je suis aujourd'hui. Avant je n'étais qu'un monstre sans pitié un peu comme Jack quand j'y réfléchi *un petit rire s'échappe* Maintenant je ne veux qu'une chose rendre la liberté à mon peuple et s'il faut aller en Enfer pour la sauver."

En écoutant De, je pense à mon père que j'ai laissé dans les enfers et je soupire tristement.

"Je peux comprendre cela... C'est un peu le lien que j'ai avec ma soeur ou mon père. Même si la mort de ta femme a peut-être été plus tragique que la mort de Sarya. Mais je ne serais pas ici si elle n'avait pas été là au bon moment."

Je fais quelques pas en silence puis souris:

"Bref, pensons au présent et au beau soleil qui brille et laissons les morts reposer en paix. C'est sans doute mieux pour tous."

Je souris en regardant la boule de poils roux courir de-ci de-là et me mets à courir après lui, comme pour jouer, dans un nuage de poils, les miens tombant au sol.