Au abords de l'exploitation agricole Monstranto




Intro:
Juin 2013, quelques part dans cette région d'Ile de France. Appelé par le passé "Le grenier de la France" dû à ses innombrables étendues de terres cultivables et ses majestueux silos à céréales qui parsème le paysage morne et plat.

C'est dans ce cadre bucolique, sous une canicule écrasante que prend place l'histoire de quatre héros tout ce qu'il y a de plus banal. Chris Legrand Un jeune bourge parisien sortit de la poluée Paris, Pauly un autochtone du coin un peu brute de pomme, Un adolescent sans particularité notable du nom de Quentin et une canadienne quinquagénaire venu en visite en France avant le drame,Lubie.

La campagne est noyé sous le bruit du vent qui balaye des étendue de champs de maïs dans des bruissement apaisant, ponctué par les grésillement des sauterelles. Soudain le calme campagnard est brisé par le bourdonnement agressif d'un scooter roulant sur la petite route qui parcours ces bouts de terres cultivées.

C'est Chris, le fringuant beau gosse, sur son "agility 125" presque neuf si l'on excepte les trainées de boue dégueulasses qui recouvrent le pauvre 2 roues citadin. Il est le premier arrivé sur les lieux pour des raisons qui ne regardent que les bourge de son genre. Il gare maladroitement son véhicule contre un pommier et descend de son destrier. Chris est prêt.

Quelques minutes plus tard, ce sont les crissement caractéristique d'une voiture roulant sur des cailloux qui strient le silence, Une volkwagen passat usée, qui roule prudemment sur le chemin cahotant pour finir par se garer comme elle peut près du champ de Maïs.
Une femme sort de son char, plus âgée que Chris mais non dénué de charme. Il est difficile de lui donné une classe sociale. Lubie est arrivé.

Sortant soudain d'un champs de colza avoisinant, surgit un homme costaud, visiblement rustaud et au faciès franchement déplaisant. Il à parcouru visiblement un champ Ogm à pied et est prêt à en découdre avec la Tour Radio maléfique. Pauly est prêt pour l'action.

Et puis il y a Quentin, Peut-être vient-il d'arriver ou bien est il ici depuis le début. Seulement le jeune homme est resté discret jusqu'alors et sort de derrière un arbre sans crier gare. Petit personnage sans charisme mais qui apportera sans doute quelques chose au groupe. Quentin attends l'aventure...

Nul ne sait ce qui motive nos quatre personnalité mais leurs but commun est évident. Mettre à bas les tours radios qui donne vie au horribles mutant qui ravagent le monde. En commençant par celle là ! La tour Noire du complexe agricole de Monstranto !!

[Vous pouvez a présent parlez de vous, de votre bio ou vous décrire si vous le souhaitez avant d'entamez une action]

------------------------------------------------------------------------------------

Description

Vous vous trouvez sur un chemin de terre étroit bordé à gauche d'un champ de colza et à droite d'un champ de maïs. Quelques pommiers sont également planté le long de la route du cotés du champs de colza, Chris y a garé son scooter. L'air embaume les pesticides et le colza.

Vous savez qu'en continuant le chemin de terre vers le nord vous rejoindrez une route simple menant à "La Mare aux canard", un lieux dit comptant au bas mots 3 maisons de particuliers et vers le sud une route départementale.

Toutefois c'est de l'autre coté du champ de Maïs que vous apercevez le toit en éternite (Amiante-ciment) d'un hangar à véhicule agricole, ainsi que l'imposante et sombre tour radio qui gâche le beau ciel bleu d'été. C'est donc vers la gauche que doit se trouver la ferme agricole Monstranto. Vous ne voyez pourtant pas de chemin y menant de là ou vous êtes.

( ... pied gauche, pied droit, pied gauche ... )

Quentin se trainait sous un soleil de plomb, le genre de soleil auquel il n'était pas habitué. Cela faisait déjà fort longtemps qu'il marchait ainsi ... et, c'était bien connu, chaleur et randonnée ne faisaient guère bon ménage. Pourtant, il n'avait plus le choix : il devait avancer. Encore et encore.

( ... pied droit, pied gauche, ... )

Avant la terrible éclipse de février 2013, Quentin vivait tranquillement sa vie en Br... dans les environs de Toulouse ! Mais la fin du monde l'avait forcé à quitter prématurément son foyer pour aller se réfugier dans la banlieue parisienne, là où de la famille était supposée l'attendre.
Malheureusement pour lui, les mutants avaient étés plus rapides, et il ne put jamais revoir ses frères et ses parents ... Pas en un seul morceau, en tout cas ...

( ... pied droit, pied gauche, pied droit, pied gauche ... )

Il ne lui restait plus rien. Plus rien à part sa vie et ses maigres possessions. Il fut forcé de prendre la fuite pour échapper aux monstres qui avaient massacrés les siens, et s'en alla donc aussi loin que possible.
Aujourd'hui encore, il erre seul, sans but, sombrant peu à peu dans les brumes de la solitude ...

( ... pied droit, pied gauche, pied droit ... )

Compter ses pas était censé l'aider à supporter les interminables heures de marche qu'il avait à subir ... Il avait lu ça dans un de ses livres de fantasy mais, soyons francs, de même que la majorité de ce que l'on voyait dans les films, lisait dans les livres, ou entendait à la radio, ça ne marchait pas le moins du monde !

C'est donc exténué et affamé qu'il s'arrêta à la première occasion venue. Depuis le début de la journée qu'il suivait ce petit sentier de terre, Quentin n'avait vu rien d'autre que des champs ... des champs, des champs et encore des champs, qui s'étendaient à perte de vue des deux côtés du chemin.
Mais là, un peu plus loin, le chemin en question se voyait bordé par une allée de pommiers assez hauts pour projeter leur ombre sur plusieurs mètres au sol, formant le meilleur des abris que Quentin aurait put espérer. Et il ne se fit pas prier.

« P'taiiin, ça fait du bien quand ça s'arrête ! » Lâcha-t-il dans un soupir peu élégant en jetant son sac au sol pour finalement se laisser tomber sur l'herbe verdoyante, dos à l'un des troncs.
Puis, une fois relativement bien installé, fermant les yeux et se massant vigoureusement les jambes, il put enfin se reposer. Il laissa le bruissement tranquille du vent dans les feuilles se mêler lentement à la puanteur des insecticides, et s'abandonna à la somnolence.

Ou pas. Gesticulant en tous sens, il changea de position au moins une bonne centaine de fois, incapable d'en trouver une où aucune racine ne lui rentrait dans le derrière, où la courbure de tronc ne l'incommodait pas et où l'herbe ne lui chatouillait pas les mollets.
Il n'en avait toujours pas trouvé une lorsque le calme rural de l'endroit fut brisé par un lointain bourdonnement. Un bourdonnement qui s'amplifiait à chaque seconde, le bourdonnement du moteur d'un véhicule en approche.

« C'quoi ça, encore ?! » Grommela-t-il en ouvrant un œil et en se redressant péniblement. Se parler tout seul ainsi pouvait certes trahir une certaine défaillance mentale, mais c'était surtout l'unique moyen que Quentin avait trouvé pour pallier à la solitude de ces derniers mois.

Bien que cela ne se remarquait pas au premier abord, Quentin n'était pas idiot. Il se savait en territoire hostile et jugea donc préférable de se lever, afin de se préparer à toute éventualité.

"Grmblmblmeble...'fais chier, bordel, grmbrmbmrmb..."

Pauly écarta rageusement un plant de colza en grommelant. Il en avait plus que marre. Il crevait de chaud et ça devait bien faire une plombe qu'il marchait dans ces pantes.
Il était vêtu d'une chemise à carreaux de bucheron, d'un pantalon et de grosses godasses de sécurité et il était de mauvaise humeur.

Premièrement, des espèces de mutants étranges avaient ravagés son appartement et dévorés son petit chat Foufounette et, bien qu'il en est écrasé quelques uns, Pauly avait dû se carapater. Ils étaient trop nombreux.

Deuxièmement, il avait dû quitter la ville. Sa ville ! Celle où il était né bordel !

Et troisièmement, il avait été contraint d'abandonner toute cette bonne alcool qu'il se réservait pour plus tard chez lui...à ces mutants.

Déjà qu'il ne fallait pas grand chose pour l'énerver, mais alors là c'était quand même le pompon !

Alors il avait décider, emmenant quelques affaires dans un sac, de partir casser la gueule à ce qui lui causait tant de problèmes. Il devait retrouver deux autres zigotos pour qu'ils s'unissent contre les trucs qui étaient sortis de l'éclipse. Il n'avait pas tout compris mais Pauly n'était pas du genre à se préoccuper des détails.

Écartant un énième plant de colza, il déboucha sur une route en terre, traversant les champs. A une cinquantaine de mètres, il apercevait un arbre sous lequel était garé une voiture ainsi qu'une mobylette et où un jeune homme habillé haut en couleur discutait avec une femme assez âgée. Il ne vit pas le troisième individu qui était là.

Il les regarda un instant de loin. Ils ne semblaient pas l'avoir vu. Tant mieux, il n'avait pas spécialement envie de faire partie du groupe.
Il grogna et commença à marcher, leur tournant le dos, heureux d'en avoir terminé avec les champs.

Quelques pas plus tard, il s'arrêta et soupira. Ces personnes la-bas, il allait avoir besoin d'eux. Il ne pourrait pas y arriver tout seul. Il se remémora une phrase de son père :

"Mon fils, tu auras toujours besoin des autres, et les autres auront toujours besoin de toi...ALORS VA TRAIRE LES VACHES ! J'EN AI BESOIN, CREVIN DIOUS !"

Son père était aussi spirituel que lui...
Pauly posa son sac par terre en grognant et tira sur le manche de sa lourde batte de base-ball en bois qui dépassait du sac pour s'en emparer.
Juste au cas où.
Puis, il s'approcha, une moue peu attirante sur le visage, la batte dans ses deux grosses mains et son sac sur ses épaules.

Dès qu'il fut assez proche, il les héla de sa voix grave et rocailleuse :

"Ehy ! Z'êtes qui ?"

Pauly n'avait jamais été spécialement doué pour le social.

Avec ce ciel bleu parsemé de nuages duveteux et ce magnifique champ de maïs qui bordait ce petit chemin de terre, sans compter les pommiers qui se dressaient là à distance plus ou moins régulière tout au long de la route, Lubie aurait d’ordinaire été aux anges à admirer un paysage si enchanteur. Mais fatiguée, affamée, cette dame canadienne d’1m57, en vacances en France pour quelques jours ne pensait plus qu’à quitter cet endroit maudit envahit par des organismes génétiquement modifiés, beaucoup plus effrayants que ceux qu’elle s’offusquait d’acheter dans les épiceries québécoises.

Apeurée, elle avait attendu la nuit pour fuir les légumes diaboliques, apportant avec elle un petit sac à dos de voyage dans lequel elle avait mis les premiers objets trouvés qui lui semblaient utiles pour cette excursion improvisée vers la liberté. C’est que cette Canadienne au sourire espiègle, de poids moyen, assez en forme, puisque très active, avait nourri l’espoir que cette calamité n’affectait que l’Europe et qu’il lui suffisait de retourner dans sa contrée, beaucoup plus froide, mais, pensait-elle, exempte de la catastrophe qui avait sévi ici.

Cela faisait plus d’une journée que Lubie roulait dans cette vieille voiture bleue toute cabossée qu’elle avait trouvée sur le bord du chemin alors qu’elle quittait à peine la petite maison de campagne dans laquelle elle avait été chaleureusement accueillie par les propriétaires, des gens forts sympathiques. La dame d’âge mûr, aux cheveux noirs très courts, n’était pas une voleuse. Ce vieux tacot s’était retrouvé sur le côté de la route, une jeune conductrice blonde d’une vingtaine d’années morte au volant. Elle avait beaucoup hésité, puis elle s’était enfin résignée à sortir la jeune femme de l’auto afin de prendre sa place. Mais habitée par des remords, elle n’avait pas abandonné le corps, le mettant tout simplement dans le coffre arrière de la voiture.
Après quelques heures de route à choisir les chemins au hasard, la jauge à essence indiquait que le réservoir était presque vide, elle tomberait en panne d’essence prochainement il n’y avait pas à douter. Et c’est là qu’elle aperçut la petite mobylette adossée à un arbre, un jeune homme à fière allure se tenant tout près.

Que devait-elle faire ? Poursuivre sa route et risquer de tomber en panne sèche dans moins d’un kilomètre ? Ou s’arrêter et demander secours et prendre la chance de se faire dépouiller du peu de bien qui lui restait ? Lubie, était une femme charmante aux yeux d’un vert émeraude naturel sans ces artifices de lentilles cornéennes teintées, elle comptait donc un peu sur sa mine sympathique de vieille dame pour aborder le jeune homme et avoir le secours demandé.

Stationnée sur le bord de ce petit chemin de terre, Lubie attendit un peu avant de se décider de sortir de ce véhicule, se préparant de petites phrases aimables pour aborder le jeune étranger. Mais elle n’avait pas vu l’autochtone chaussé de ses grosses bottes d’ouvrages, pas plus que l’adolescent près du pommier, car sinon il est certain qu’elle n’aurait jamais osé sortir de voiture.

La vacancière sortit donc de son véhicule, et avant même qu’elle n’eut le temps de réciter ces petites phrases préparées à l’avance, le jeune français aux lunettes fumées l’aborda sans surprise, un peu comme s’il l’attendait. Lubie, eut un moment d’hésitation. C’est cette jeune blonde qu’il attendait ? Elle balaya très vite cette loufoque hypothèse… Il aurait été très peu probable qu’après près de dix heures de route, qu’elle choisisse l'itinéraire exacte de la vraie propriétaire de l'automobile empruntée.

Elle s’approcha donc du jeune homme, feignant de boiter. Ce geste était inutile, mais Lubie avait toujours de ces idées saugrenues. Elle se disait que si elle se montrait plus vulnérable qu’elle ne l’était, il serait plus facile pour elle de prendre la fuite le cas échéant.

Bref, dès qu’elle se tint à une distance raisonnable, le jeune homme l’aborda assez familièrement et se présenta comme étant : Criss, Criss le grand. La quinquagénaire allait faire de même lorsqu’un individu plus louche, moins avenant, les apostropha de sa voix rauque leur demandant qui ils étaient. Affectant de ne pas être inquiète, Lubie fit comme si rien n’était et se nomma à son tour.

« Je suis Lubie Séguin. » Se présenta-t-elle de sa voix naturelle légèrement enrouée. Elle avait un peu hésité à parler de son origine canadienne, mais cela était inutile, son accent l’avait sûrement trahi.

Aussi étonnant que ça puisse paraitre, Quentin avait vu juste. Au loin, progressant lentement et soulevant un fin nuage de poussière, un véhicule approchait. Un petit deux roues citadin, pour être exact.

Certes, son QI était loin d'égaler celui de Stephen Hawkin, mais il déduisit quand même que ce frêle scooter sale et capotant devait forcement être conduit par quelqu'un, ce qui eut le don de l'égayer un peu. En effet, d'un naturel pourtant bavard, Quentin n'avait guère eut l'occasion d'échanger depuis un bon moment et, il fallait bien se l'avouer, ses monologues commençaient serieusement à l'ennuyer !

Toujours à moitié caché derrière son arbre, Quentin distinguait de mieux en mieux le conducteur du scooter, au fur et à mesure que celui-ci s'approchait. Et ça promettait d'être folklo ... Jean, chemise à fleurs, lunettes de soleil et chapeau, le tout avec une tronche de beau gosse à en faire pâlir un gobelin ...
Mais étant donné qu'il s'agissait de la première personne vivante qu'il croisait depuis longtemps, Quentin n'allait pas faire la fine bouche.

« Bonj... » Commençait-il au moment où le scooter arrivait à son niveau ... mais il n'eut pas le temps de finir. En effet, le jeune frimeur qui le conduisait freina maladroitement et érafla bruyamment son véhicule sur l'arbre, couvrant ainsi le son de sa voix.

Constant que le nouveau venu n'avait pas certainement pas remarqué sa présence, Quentin fit un nouveau pas en avant et réitéra sa tentative :

« Hum ! Sa... » Mais cette fois, le scooter bascula subitement et s'écrasa lamentablement sur le chemin terreux. Le kéké se releva alors immédiatement et se mit à jurer, ignorant tout de sa présence.

( ... lopard ! ) S’énerva Quentin, rageant contre le destin d'être ainsi mit de côté.
Découragé, il tourna donc les talons et retourna derrière son arbre. Là, il rassembla ses affaires, remit son sac sur ses épaules et repartit en poursuivant sa route, en direction du Nord.

« J'me casse ! » Lâcha-t-il à haute voix, persuadé que, de toute façon, on ne l'entendrai pas.

Mais il n'avait pas fait 10 mètres qu'un nouveau bruit de moteur se fit entendre, accompagné du crissement des pneus sur les gravillons. Sans vraiment s'arrêter, Quentin put apercevoir une voiture approcher de l'arbre et s'arrêter à proximité. Une petite femme brune, âgée mais pas moins belle, en sortit et s'approcha en boitillant du kéké, qui l'abordait déjà de son air pathétiquement charmeur.

Presque au même instant, jaillit une horrible créature des plants de colza. Bien plus grande que lui, elle était vêtue de vêtements de paysans en sale état et portait dans son dos tout un fourbis chaotique.
Il fallut bien un moment à Quentin pour comprendre qu'il s'agissait bien d'un humain et pas d'un monstre génétiquement modifié. Pas rassuré pour autant, il préféra tout de même garder ses distances. Le géant fit une pause, attrapa une batte de baseball dans son sac à dos et se dirigea en direction des deux humains et de leurs véhicules, les hélant de sa voix aussi douce et gracieuse que le déhanché d'un morse ...

C'est alors que Quentin s'immobilisa. Il y avait peut-être un petit quelque chose à jouer ! Si autant (oui, oui, après la fin du monde, 3 personnes c'est déjà une foule) de monde se réunissait ici, au même endroit, et au même moment, c'est forcement qu'ils avaient prévus de se rencontrer !
Et Quentin avait entendu parler de la terrible tour qui siégeait dans la région, non loin d'ici. Le genre de tour qui transformait les organismes génétiquement modifiés en monstres dégénérés et sanguinaires.
Pour quelle autre raison se seraient ainsi rassemblés trois vaillants héros, si ce n'était pour mettre à bas cette tour démoniaque ?

C'est donc le sourire au lèvres, conscient qu'il avait retrouvé un but dans sa vie, que Quentin fit demi-tour et s'approcha du petit attroupement.
Il attendit patiemment que les présentations soient finies et que plus personne ne parle pour prendre la parole :

« Salut tout le monde ! Moi c'est Quentin ... Vous faites quoi, tous, ici ? »

Un sentier de terre bordée d’un champ de maïs et d’un champ de colza, des pommiers à intervalles réguliers, une mobilette, une voiture en quasi panne d’essence, c’était déjà bien assez pour inquiéter Lubie, mais voilà qu’un troisième larron, un jeune garçon d’environ dix-neuf ans, se joint au lot et posa une question bien embêtante. Et bien intéressante en fait. Lubie s’était retrouvé là au hasard étant vraisemblablement perdue, mais elle ne se serait pas arrêté si l’essence lui avait manqué.

Elle le regarda perplexe, ne sachant pas trop quoi répondre. Devait-elle leur avouer que le réservoir d’essence de son véhicule est vide ? Afin d’éviter de faire une gaffe et de mettre dans le pétrin, elle préféra éluder la question en répondant sans vraiment répondre, en parlant pour rien dire.

Elle sourit donc au dénommé Quentin, puis leur dit à tous.

« Rien ne vaut l’air frais de la campagne, n’est-ce pas ? »

Puis tout en jetant un regard circulaire à son environnement, elle aperçue enfin l'imposante et sombre tour radio qui gâche le beau ciel bleu d'été. Bouche bée, ahurie, elle l’a fixa sans plus remuer un seul petit doigt.

En s'approchant un peu, Pauly remarqua que si ces deux-là, la femme et le gars à la chemise, voulaient l'aider à péter la tour, ça n'allait pas être de la tarte. La soi-disant jeune femme de son âge devait en faites avoir environ cinquante balais et l'autre, il n'allait certainement pas s'entendre avec lui. Il le savait...

Pauly posa le bout de sa batte sur le sol en terre battue, tenant toujours le manche à deux mains et ignorant tout de la discrète peur de la prénommée Lubie, il épongea la sueur de son front avec le dos de sa main velue.
Alors qu'il allait "essayer" de se présenter poliment à ses futurs compagnons, un troisième olibrius sortit tout à coup de nulle part et se présenta. Il était assez vilain, sûrement autant que Pauly, et assez jeune.

Le colosse le regarda de haut en bas pendant quelques secondes, l'air hostile et finit par lui grogner, traitant toujours dans la même sympathie, juste après que Lubie ait parlée elle-même :

"Qu'est-ce que tu fous là, toi ?"

Puis, il fronça les sourcils, se tourna, l'air menaçant, (sans l'avoir fait exprès, toutefois) vers la quinquagénaire et lui demanda :

"Et toi, t'es pas venue là pour casser la tour ?"

Peut-être était-ce un code prévu. Qu'il ne fallait pas dire à des inconnus leurs projet. Peut-être qu'il y avait un risque que ce Quentin soit un traître ?
Mais Pauly ne pensera pas à ça tout de suite, dans une dizaine d'heure peut-être...Il était un homme d'action, lui, pas de stratège !

Elle me répond qu'elle s'appelle Lubie quelque chose, j'écoutais pas trop, perdu dans mes abyssales réflexions. Une autre personne se montre, et cette fois c'est un gros malabar, genre stone age qui me pose des ennuyantes questions à propos d'une tour. La quasi-totalité de mes authentiques collaborateurs est ainsi réunie, tant pis pour celui qui est en retard.

Je sors les tracts de ma poche et leur parle d'un air complice caché derrière mes lunettes noires.

- Voilà, vous me plaquez ça dans les ruines du quartier latin, des marais et où vous voulez tant qu'y a du monde ( vivant et bien portant ) qui y passe. Comme convenu c'est 15% pour chacun de vous, et le reste pour moi. Y'a moyen de se faire des couilles en or !

Je leur tend les prospectus sur lesquels était affichée l'image d'une capsule de déodorant et un slogan accrocheur :

- "Survispray, la seule parade contre les attaques de monstres démoniaques ! Repousse les Tomatraques, les Poirhorreurs et les Monstroplantes ! Avec Survispray, votre survie est garantie à 100% ! Survispray, c'est pour de vrai !" Avouez qu'ça a d'la gueule ! Ces cons-là n'y verront que du feu !

Je ricane sur mon affolante intelligence, et mon sourire n'est que plus large quand je pense que ce "produit miracle" n'est en fait qu'une cargaison abandonnée de déodorants Axe qui me rendra riche ! Cependant, je commence à avoir des doutes, lorsque je vois les visages perplexes de mes "complices" qui semblent ne pas comprendre à quoi je fais allusion... Ils savent pourtant qu'en période de crise, les consommateurs n'en sont que plus bêtes et se ruent sur chaque espoir achetable tant qu'ils ont ce qu'il faut pour acheter ! Je n'ai qu'un seul désir, amasser assez de pognon pour me casser de cette saloperie de pays et faire ma vie au soleil !

*Interlude Ambiance*

La campagne est agréablement calme et le soleil est pour le moment au rendez vous. Mis à part vos discutions, il n'y a aucun bruit stipulant une autre présence humaine. Le vent siffle entres les plants de Maïs Transgénique, portant avec lui l’écœurant fumet des pesticides. Une odeur forte qui vous fait par moment pleurer.

/!\ [Jet d'Intelligence] 1d10 + caractéristique /!\

Chris Legrand : 2 + 2 = 4
Absorbé par ton idée mercantile, tu ne porte aucun intérêt à ce fumet écœurant, persuadé qu'un coup de "Survispray" améliorera de toute manière l'odeur.

Pauly Somalin : 10 + 2 = 12
Tu as beau être une grosse brute à la cervelle tannée, mais la campagne ça te connais! Et quand ça schmout comme ça c'est que c'est pas bon pour la santé!

Quentin le Ker : 8 + 4 = 12
Dans ton coin, l'odeur ne manque pas de venir te taquiner les narines et agis presque comme un déclic. Tu as pas mal voyager pour venir jusqu'ici et tu es presque persuadé que les pesticide sont mauvais à l'inhalation.

Lubie Séguin : 2 + 8 = 10
Malgré ton expérience et ton intelligence, la situation étrange brouille tes capacités d'analyse. par contre l'odeur t'incommode fortement et t'irrite les yeux, ce qui est mauvais signe.

Pauly regarda avec un regard neutre les prospectus que venait de lui remettre le gars à la chemise, non sans qu'un tic nerveux n'agite un coin de sa bouche. Dans un grognement, il les laissa tomber par terre et s’apprêtait à laisser éclater sa colère. Apparemment, il perdait son temps avec ces deux, non, trois maigrelets. Aucun d'eux n'étant venu pour casser cette maudite tour.

Il se pencha vers eux et commença d'un ton sombre :

"Bon, écoutez-moi bien tout les d...trois..."

Il s'arrêta. Il y avait quelque chose qui clochait. Il renifla puis expira aussitôt, un peu comme un chien qui éternue, avec tant de force qu'un corps étranger verdâtre sortit de ses naseaux pour atterrir sur les chaussures de la pauvre Lubie.
Après quoi, batte brandie, il scruta les alentours en gueulant :

"EH, C'EST QUOI CETTE ODEUR A LA CON ?"

Puis, conscient que ce n'était que des pesticides, se retourna et ajouta, plus calmement :

"On ferait mieux de se barrer d'ici, c'est pas bon quand ça pique. En tout cas, je sais pas vous, mais moi, je suis venu casser une tour, pas faire de la pub..."

Pauly, déjà grand et robuste, dégageait une telle violence, une telle nervosité dans ses mouvements qu'il était difficile de rester à côté de lui sans craindre de se prendre un coup.

Pour changer, personne ne fit attention à moi ...

La femme la plus âgée du groupe tenta bien de m'adresser un sourire, mais elle ignora royalement ma question, changeant brusquement de sujet en parlant de temps et de l'air frais de la campagne.
Son drôle d'accent trahissait ses origines étrangères, mais elle semblait parfaitement parler la langue française ... Et puis qu'est-ce qu'une étrangère pouvait bien faire dans ce pays en pleine fin du monde ?!

Au même moment, cachée derrière ses étincelantes lunette de soleil, l’espèce d'énergumène en chemise classe s'affaira à sortir de ses poches toute une liasse de paperasse aux couleurs criardes et au slogan publicitaire douteux et se mit à nous en vanter les mérites ...
Plus par respect que par intérêt, je tentai quand même de tendre le bras pour en attraper un ... Mais je me rendis vite compte qu'il ne tendait ses torchons qu'aux deux autres personnes du groupe, m'ignorant totalement !

En fait, il n'y eu que la brute épaisse pour me répondre et pour m'accorder un peu d'attention. Appuyée sur sa grosse batte, il me demanda avec agressivité ce que je faisais là ...
Ça m'emmerdait un peu qu'on me réponde à ma question en me la reposant à moi-même, mais je n'allais pas risquer de contrarier cet espèce de mastodonte de plus de deux mètres, qui plus est qui semblait être le seul à remarquer ma présence !

« Je ... Je fuis ... Lâcha-t-il maladroitement. Mais comment faire autrement ? Je ne savais pas moi-même ce que je faisais là ! Hum ... Et t.. »

Je m'apprêtais à réitérer ma question, mais un détail détourna mon attention. Un détail désodorant, piquant et gênant. Les larmes commencèrent à me couler des yeux alors que je me rendais compte qu'il devait s'agir sans nul doute de l'odeur des satanés pesticides des champs environs.
Je savais pas grand chose, en général. Mais, en l’occurrence, je ne savais que trop bien que ces effluves n'étaient pas ce qu'il y avait de meilleur pour la santé !
L'incroyable Hulk sembla également le remarquer, puisqu'il en fit bruyamment et violemment la remarque, agitant dangereusement sa massue autour de lui. Impatient, il proposa également au groupe de partir ... afin de détruire la tour radio !

( C'est donc bel et bien ça, leur but ! ) Compris-je alors. J'avais visé juste !

« J'en suis ! » Criais-je à l'attention du groupe, même si je m'adressais surtout à l'homme à la batte ... lui qui semblait être le seul capable de me voir, et encore !

Puis, dans un souci de précaution, je décrochai de mon sac le masque à gaz que j'avais emporté exprès, et l'enfilai sans plus tarder !

Le jeune homme costaud au faciès déplaisant se retourna brusquement vers Lubie pour lui demander si elle n’était pas là pour démolir une tour.

(Démolir une tour, quelle idée, je ne connaissais pas leur existence avant mon arrivée ici. )

La femme mûre allait lui faire part du fond de ses pensées lorsque l’autre jeune homme, plus séduisant et plus élégant dans ses beaux vêtements les interrompit présentant et déroulant des affiches publicitaires promouvant un espèce d’aérosol. La vieille pas trop dupe, fronça les sourcils sans mot dire, ce ne serait pas elle qui serait tombée dans un tel panneau de fausses publicités.

Venait-elle à peine de parler de l’air frais qu’une odeur désagréable s’immisça sournoisement dans ses narines, traversa ses fosses nasales et atteint sa tache olfactive. Lubie ne put réprimer un plissement du nez suivit d’un gros : « Pouah ! » Les yeux rougis, le nez qui picote, Lubie avait déjà assez de soucis qu’elle se serait bien passée du mucus verdâtre qui s’expulsa assez violemment hors des narines du rustre costaud lors de son éternuement. Ce déchet nasal nauséabond atterrit sur la sandale de la bonne dame qui horrifiée, fusilla du regard le malappris avant de le sermonner :

« Qu’est-ce qui t’prend de m’atchoumer dessus, tu pourrais pas faire attention non ? Y a des coups de pieds qui se sont perdus, moé je vous en signe un papier ! »

En colère, elle ramassa un petit essuie-tout dans l’auto et frotta vivement sur sa chaussure afin d’enlever toute trace de l’affreuse substance verte pendant que le malpoli lui apprit qu’il s’en allait détruire l’immense tour radio.

Et puis, un adolescent beaucoup plus discret, presque invisible se manifesta enfin, expliquant qu’il s’enfuyait tout simplement. Contrairement à Lubie, il avait eu l’audace d’avouer la vérité. Et sans hésitation, il adhéra aux plans du dénommé Pauly, s’empressant de se camoufler le visage sous un masque à gaz.

(Une grande tour, de mauvaises odeurs, des légumes mutants… hum.. tout se tient)

C’était décidé, Lubie, malgré son âge avancé, ferait partie de l’expédition. Elle se pencha par la fenêtre ouverte de l’automobile, ramassa son sac à dos puis s’approcha du jeune Quentin avant de leur annoncer qu’elle les suivait.

« Qu’est-ce qu’on attend ? On y va ? »

David marchait le nez en l'air, admirant ce qui l'entourait. C'était le plus bel artwork qu'il ai jamais vu. On lui avait dit que ceci était le monde réel. Ce n'était pas la première fois qu'il était confronté à cette notion de 'réalité, mais wikipédia n'était pas très claire à ce niveau. Il avait tout de même retenu certaines images et des jeux réputés réaliste... et assurément, ce monde réel était vraiment très réaliste !

Il manquait cependant un peu de couleur et de diversité. Ces grandes plantes alentours était tristement répétitives. Il aurait bien retouché ça sur photoshop, mais, comme la cave dans laquelle ses 'parents' l'avaient maintenu cloitré pendant toute sa vie, il n'y avait pas moyen d'y toucher. Comme d'habitude quand il le constatait, il s'en retournerait bien surfer sur internet...

Hélas ! Ça ne marchait pas. De l'avis de gens croisés pas très loin, il y avait ici une 'tour' qui était responsable des virus informatiques qui infectaient les habitants 'monde réel' et, plus grave, coupaient l'accès à internet !

David avait donc décider de devenir "Dave2.0", c'est à dire d'activer ses macro pour trouver un logiciel capable d'arrêter ça. Il soupçonnait de devoir faire passer son cerveau à un niveau 3.0 au moins pour réussir à résoudre le problème, mais ce n'était pas gênant.

Il remarqua vaguement quelques individus au loin mais n'y prêta pas attention. Où était donc cette 'tour' ? Étais-ce cette icône au loin ? Comment était-il sensé savoir où il était sans pouvoir accéder à google map sur son iPhob' ? L'engin n'était déjà pas très efficace à la base, mais tant que les virus ne seraient pas éradiqués, il serait irrémédiablement perdu dans ce mystérieux 'monde réel'...