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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 5 Mai 2016 00:00 
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Localisation: Dans les bras de Rana ( Quête 32 )
Je sentais soudain le poids pesant sur moi s’alléger. Kalas en était la cause, ses muscles saillants se bandaient sous l’effort mais il parvenait alors à déplacer la bête, m’autorisant à me dégager. Je ressentais toujours la morsure de l’urine et décidai alors de me défaire de mon pantalon. Je n’en avais pas de rechange et je dû me résigner à cheminer avec le fondement chichement dissimulé. Je n’aimais guère me dévoiler ainsi et n’osais croiser le regard de mes compagnons ainsi accoutré…

Mon plastron et ma culotte de laine constituaient les derniers remparts contre l’humiliante nudité mais le simple fait que mes jambes soient ainsi dévoilées ne me plaisait qu’à moitié… Mais j’y étais forcé par la force des choses et ne pouvait faire autrement. Kalas se détournait déjà et je cru entendre un gloussement mais peut-être n’était que le fruit de mon imagination...

Le golem reprenait alors la route et je le suivais avec appréhension. Pour cause nous venions d’essuyer un terrible assaut et d’après les dires de notre guide, les ennuis n’étaient peut-être pas terminés…

Nous cheminâmes alors encore quelques temps. L’épais dôme feuillu interdisait au soleil de pénétrer dans ce labyrinthe sombre et malsain… Il devenait pour moi un cercueil qui s’enserrait de plus en plus. La végétation devenait à présent touffue, sauvage… Elle n’avait nul maître et s’épanouissait en unique souveraine, assurée de pouvoir perdurer. Je ne pouvais réprimer une sinistre pensée, celle de nos dépouilles qui nourrissaient la terre, se décomposait et se faire dévorer de l’intérieur par les serviteurs zélés de la divine souveraine. L’atmosphère lugubre me laissait en proie à une peur viscérale et je ne pouvais m’empêcher de guetter le moindre signe suspect. J’étais son jouet, une bien sombre idée… Chaque mouvement dans les fourrés me faisait sursauter, le moindre bruit me faisait glapir…

Je maudissais ma couardise, m’exhortais intérieurement d’être plus courageux mais c’était difficile, terriblement difficile… Mon cœur battait à tout rompre quand une voix féminine brisa le silence devenu oppressant. Elle suintait l’autorité, un timbre impérieux qui ne laissait place à la réplique. Je ne parvenais à deviner l’origine de cette voix qui semblait provenir de partout et de nulle part. Je regardais tout autour de moi avec l’espoir chevillé au corps. Peut-être était-ce enfin la fin des ennuis…
Mais quand j’assimilai alors la teneur du message, je sus qu’il était préférable de répondre rapidement… Cette femme de nous requerrait des réponses, elle ne semblait pas encline à attendre et alla jusqu’à menacer nos vies. Je me savais un bien piètre combattant, ma force physique allié à mon corps ne m’étaient d’aucune utilité. En revanche pour ce qui était de la joute orale c’était tout autre chose et je m’avançai alors.

Je savais ne pas avoir fière allure ainsi vêtu mais n’ayant guère le choix, je me raclai la gorge et d’un ton que je voulais courtois déclamai :

« Tartuffe est mon nom et voici Kalas, Méraxès et notre honorable guide Bhûmirea. Au nom de mon groupe je m’excuse, nous ne voulions troubler votre sérénité. Nous ne sommes que d’honorables érudits, en quête de savoir… Voilà là toute la vérité, de cela je me tiens garant. Si je puis faire quoi que ce soit afin de vous prouver nos bonnes intentions cela serait avec plaisir car nous ne recherchons guère le conflit, cela je puis vous le promettre. »



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562 mots

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Merci à Itsvara pour cette magnifique signature !


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Ven 6 Mai 2016 14:40 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Si la voix sembla se muer dans un rire, elle n'en était pas pour le moins joyeuse. Une certaine dureté appuyait chacun de ses mots et l'être invisible s'offrit de se moquer des visiteurs. Kalas décela chez leur interlocuteur une volonté de défendre cet endroit, mais il n'aimait pas non plus que l'on se moque de lui. Leur périple avait été parsemé d'embûches, mais le gardien ne semblait pas vouloir leur accorder confiance. Ainsi, la réaction du groupe fut particulièrement défensive, craignant par dessus-tout ce qu'ils ne pouvaient pas voir. Tentant d'assumer la lourde tâche d'annoncer le groupe, Tartuffe prit la parole, pied devant et main sur le cœur. Il ne connaissait pas les conséquence de son combat antérieur, mais à l'odeur, le Sinari ne semblait pas avoir brillé de combativité. Hors, le Shaman se demandait comment faire preuve d'autant d'initiative avec des braies ainsi tachées. Nul doute que s'ils n'était pas capables de déceler le moindre visage, l'être invisible sentait et voyait tout.

Laissant le groupe communiquer seul un instant, Kalas tenta une nouvelle fois de déceler l'origine de la voix. A plusieurs reprises, il parvint à discerner une direction, mais cette dernière se suivit presque instantanément d'un écho, éparpillant le son tout autour d'eux. L'homme-loup se découragea rapidement, préférant abandonner sa futile tentative de révéler l'identité de leur interlocuteur. De son côté, ce dernier somma au groupe une nouvelle fois de s'identifier tout en lui faisant comprendre qu'il s'agissait là de leur dernier avertissement, usant une nouvelle fois de technique d'intimidation. Chacun craignait de mourir dans un endroit pareil, perdu au milieu de nulle part. Pour sa part, le Shaman tenta d'ignorer la peur qui lui rongeait l'estomac, effrayé de ne pas faire comprendre ses louables intentions à un gardien qui tente simplement de défendre son territoire.

(Bon... Ne pas lui montrer qu'on panique... Après tout, s'il existe un gardien, nous ne devons pas être les premiers étrangers qu'il voit à sa frontière.)

Convaincre ce genre d'individu de les laisser passer nécessite des faits et des preuves et non pas des spéculations comme tentait de le faire Tartuffe. Loin de se prétendre comme un érudit, Kalas choisit d'ignorer les mots du Sinari et de reprendre la place d'émissaire du groupe.

"Laissez-moi me présenter une nouvelle fois. Je m'appelle Kalas Machaviel et mon nom de Meute est Hurlenuit, membre de la Meute du Maître-Croc Loup Blanc. J'ai été envoyé par mon ami Birhûvaya, ambassadeur des Golems de Barkhane et Ahankarikal, Esprit de la terre d'Elysian. Vous n'êtes pas sans savoir que ce monde, votre monde, est en proie à une catastrophe qui risque de voir disparaître toute trace de Magie, qu'il s'agisse des fluides ou des êtres. Je sais que vous conservez des liens particuliers avec les habitants de Barkhane qui ne vous ont jamais abandonnés."

Reprenant son souffle, le Shaman leva la pièce en l'air et pointa son guide de l'autre main.

"Cette pièce et notre guide, Bhûmirea, sont présents pour attester de la véracité de mes propos. Jamais les Golems ne m'aurait envoyé mourir à l'orée de votre cité s'il ne jugeaient pas nécessaire de venir à votre rencontre. Je connais l'isolement du peuple des elfes et des lutins d'Aethelryt, aussi puis-je comprendre que vous ne puissiez faire confiance à des étrangers. Mais tuez-nous et vous perdez le seul moyen de lutter contre le mal qui ronge ce monde. Vous le sentez, je le sais. Elysian tout entier est touché. Nous sommes là pour vous donner des nouvelles du monde, de l'alliance des élémentaires pour contrer cette catastrophe et vous demander votre aide afin d'y parvenir."

Ravalant sa salive, le jeune homme ne s'était jamais révélé aussi courageux. En sueur et à bout de souffle, la peur semblait s'être estompée, laissant sa place à une forte dose d'adrénaline courant dans ses veines. Baissant le bras et cessant de pointer le Golem, Kalas garda son regard plein d'assurance fixé dans les feuilles, certain de s'adresser directement à l'être concerné. Il baissa la tête vers le sol en fermant les yeux, lâchant une dernière supplique au Gardien de la forêt.

"Ne condamnez pas votre peuple, je vous en prie..."

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Dernière édition par Kenra le Sam 7 Mai 2016 17:56, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 7 Mai 2016 02:06 
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Un châtiment divin

Meraxès et les autres répondirent à la voix provenant de nulle part et de partout à la fois, puis le silence regagna la forêt. Le craquement des feuilles sous leurs pieds hésitants résonna, puis un rire dur et glacial résonna. L'interlocuteur invisible résuma leurs dires avec ironie, rétorquant qu'ils venaient sur ces terres sans rien en connaître, recherchant la sagesse alors qu'ils progressaient dans les ténèbres. L'elfe ne compris pas l'objet des propos railleurs mais ne pouvait que constater les ténèbres ambiants qui les encerclaient depuis plusieurs heures déjà.

Un autre silence s'installa, plus long encore, et seul le grincement des ramures retentit comme un murmure accusateur. Il lui sembla entendre des bruit parmi les feuillages mais fut incapable de discerner de direction précise. Ses sens semblaient se diluer dans l'appréhension et l'obscurité manifeste de ces lieux. Meraxès se figea et mit ses sens en éveil, se préparant à recevoir à n'importe quel instant une volée de projectiles.

Alors, la voix reprit la parole de nulle part et pourtant, lui semblait-il, d'une autre direction. Elle leur demanda de se présenter plus en détails puis émit une tirade qui frappa le jeune elfe d'effroi... Car elle demanda ce qu'un homme, un semi-homme ainsi qu'un... elfe faisaient dans ces bois. Serait-il possible que leur interlocuteur ne soit pas un elfe ? Meraxès pesa les propos de celui qui les tenait probablement en joue et pria pour que son interprétation soit biaisée. Mais cette obscurité malsaine, les avertissements effrayés de leur guide, la totale ignorance de leur destination, tout ceci contribuait à générer chez le guérisseur un doute se métamorphosant en levier lui révélant une vérité aux proportions terrifiante. Car si leur interlocuteur n'était pas un elfe ? Si le mal dévorant Elysian agissait en ses lieux ? Alors, avec qui, ou quoi, conversaient-ils... ?

Meraxès tenta de garder son calme et se convainc que la fatigue lui jouait des tours. Tartuffe révoqua sa couardise pour s'élancer dans un beau discours soulignant leurs bonnes intentions, auquel rebondit Kalas en présentant la pièce de terre cuite comme une clef permettant d'ouvrir la porte qu'on venait de leur claquer au nez. L'homme évoqua l'objet ainsi que les tenants et les aboutissants de leur mission, et se gratifia de l'aval des Golems et de l'alliance des élémentaires.

Au moins tous les arguments possibles étaient mis sur table et l'inextricable angoisse quant à l'identité de leur hôte sera bientôt levée, en bien ou dans le sang.

Mais alors qu'aucune réponse se leur parvenait, le guérisseur fixa leur guide qui restait terriblement silencieux. Par prudence, il se rapprocha sensiblement de Kalas, assez pour être certain de ne pas se faire entendre, et lui glissa :

« Êtes-vous certains que ces émissaires sont des elfes. Ces ténèbres, ces créatures... Et si Ætelrhyt n'était plus ? Je ne suis pas en état de me battre, que faisons-nous si cela tourne mal ? »

Le bruissement des feuilles devint plus dense et présent, des bourrasques sauvages soulevèrent le tapis orangé en tourbillons, puis le cœur de Meraxès s’arrêta de battre.


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Messe basse

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 8 Mai 2016 14:03 
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Forêt d’Ætelrhyt – Chemin dans la forêt

    - ASSEZ ! cria la voix lorsque Meraxès commença les messes basses avec Kalas

    Un pic grand de plusieurs centimètres vola à quelques millimètres du visage de l’elfe hybride et la voix répondit froidement :

    - Osez encore une fois comploter en ces lieux et ce trait se fichera dans votre orbite.

    La voix se tut quelques instants, laissant l’ambiance lourde peser sur eux. Elle finit par ouvrir de nouveau la bouche.

    - Kalas Machiavel ! Tes paroles sonnent à nos oreilles comme un glas et ton honnêteté est appréciée. Avance sans crainte avec le compagnon qui est le tiens, nous vous mèneront à Ætelrhyt.

    La voix se tut de nouveau quelques instants avant de dire non sans une pointe d’hostilité :

    - Vous autres, avancez également, mais sachez qu’à la moindre incartade de votre part, vous ne serez plus de ce monde.

    La créature qui parlait jusqu’alors s’avança, s’éloignant des ombres de l’arbre sur la branche duquel elle se trouvait. Il s’agissait d’une femme haute d’une cinquantaine de centimètres, vêtue à la façon d’une guerrière et possédant tenant entre ses doigts une sarbacane. A sa hanche pendait ce qui semblait être une épée pour un être de cette taille. Les cheveux auburn, elle semblait avoir des yeux gris sur un visage dur et froid. Si elle n'était pas bien grande, elle avait pourtant toutes les caractéristiques d'une guerrière confirmée. Elle était montée sur un renard bien plus grand que ceux auxquels ils étaient habitués et couturé de cicatrices.

    Image


    - Suivez-moi !

    Le renard, sur son injonction, sauta à bas de la branche et elle se mit en route sur le chemin.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (présentations à propos), 0,5 (longueur) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Ven 13 Mai 2016 22:07 
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Localisation: Sur la planète Elysian
Un doute

Meraxès murmurait ses craintes aux oreilles de Kalas, redoutant l'identité de leur interlocuteur (ou interlocutrice ouï le timbre de sa voix), supposant qu'elle ne serait pas une elfe, puis, suivant le fil de sa conjecture, il évoquant la possibilité que la cité d' Ætelrhyt n'existait plus. Le guérisseur craignait une nouvelle confrontation et souligna son incapacité à se battre de nouveau. Soudain, tandis qu'il marquait un léger temps afin d'appréhender la réaction de Kalas, son cœur s'arrêta de battre.

Un trait fusa devant ses yeux et vint se figer sur le tapis de feuilles.

« ASSEZ ! » cria l'ennemi à présent hystérique.

Les yeux révulsés, Meraxès fouilla le sol du regard à la recherche du projectile. Une petite fléchette ornée d'un duvet à son extrémité était plantée dans le sol. Elle n'était passée qu'à quelques millimètres, entre son visage et celui de Kalas. Si l’agression se devait être une sommation, elle révélait néanmoins la terrifiante dextérité de leur assaillant.

Il s'écarquilla dans une expression meurtrière, fouillant les environs de ses pupilles sanguines et folles. fougères et branches flottaient doucement, mais aucune ne semblait occupée. La voix reprit la parole et menaça de lui crever un œil à la prochaine messe basse. Le guérisseur n'eut d'autres choix que de rester coi et recula d'un pas, reprenant une expression austère. La supposée femme marqua un temps et s'adressa à Kalas d'un ton plus diplomate, lui signifiant qu'elle appréciait son honnêteté et qu'il pouvait avancer jusqu'à Ætelrhyt avec son guide, mais elle se fit plus dure avec Meraxès et Tartuffe et souligna qu'elle les surveillait de près.

Les ombres se mouvèrent dans les ombres et l'inconnue sortit de sa cachette. Il ne discerna qu'une silhouette difforme en hauteur et craignit de se retrouver à nouveau confronté à une bête immonde. Mais la chose bondit de branche en branche avant d’atterrir sur une plus basse, révélant un joli minois ainsi qu'un gabarit ridicule. Meraxès évacua son anxiété et s'étonna de découvrir qu'une voix si puissante provenait d'une si petite créature : une lutine d'une cinquantaine de centimètres montée sur le dos d'un gros renard.

Malgré sa petite taille, son accoutrement composé de cuir tanné et de protections métalliques avait tout de celui d'un guerrier, et son regard gris et froid, exempt de sympathie, affirmait son assurance inflexible. Elle leur ordonna de la suivre et rua les rênes de sa monture pour descendre sur la route. Meraxès n'avait jamais vu de renard, mais savait pertinemment que la taille de celui-ci n'avait rien de commun en comparaison de ceux de sa terre d'origine.

Dans un premier temps hésitant, il entreprit de suivre les pas de leur nouveau guide car Birhü faisait à présent preuve d'une surprenante passivité. La fermentée et l'accoutrement de cette petite créature indiquaient qu'elle menait une vie rude et il ne put réprimander un frisson en constatant que les ténèbres imprégnaient encore et toujours les bois. Meraxès s'interrogea quant à leur destination, car la lutine avait affirmé les conduire jusqu'à Ætelrhyt, qu'il croyait pourtant peuplé d'elfes et non de semi-hommes...

Bravant la sévérité de la lutine, il prit la parole :

« Veuillez excuser ma maladresse, je ne souhaitais surement pas vous nuire dame... Je... J'ignore votre nom. » dit-il en mimant une expression de gêne.

« Pardonnez ma prochaine maladresse, mais nous nous dirigions vers la cité des elfes et nous ne pensions guère être accueillis par une lutine. Serait-il possible que les immortels aient fui leur patrie ? Connaissez-vous l'origine des ténèbres ayant investi ces bois ? »


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580 mots


Le pont

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 14 Mai 2016 01:46 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
La voix de Méraxès se glissa dans le silence de l'attente et surprit Kalas, très concentré par le véritable tribunal improviste qui s'était installé. L'elfe lui fit part de ses craintes au sujet de la véritable identité de leur interlocuteur, le visage plus pâle qu'à l'accoutumée. Ainsi la peur se manifestait chez les elfes comme chez les humains, amenant le Shaman à considérer les Hïnïons davantage ordinaire que fantastique. Le jeune homme avait lu tant d'histoires à leur sujet et voilà que l'un d'entre eux venait chercher lui chercher conseil. D'un sourire en rien moqueur, mais davantage pour rassurer, Kalas garda voix basse afin de respecter l'intimité de l'échange. Les mots s’apprêtaient à quitter ses lèvres, mais quelque chose fusa devant ses yeux, l'obligeant à les ravaler loin dans sa gorge. Figé dans le sol, un long pic vibrait encore de l'impact, attirant le regard des deux jeunes hommes stupéfaits. La voix venait de gronder de colère, ne supportant pas les messes basses des étrangers sur son territoire. Un avertissement résonna des feuilles, promettant la mort à la prochaine tentative de chuchotements. Le petit groupe s'imprégna de la pesante atmosphère qui pesait sur leurs épaules, fourbis par le combat précédent et les difficultés imprévues qu'ils affrontaient actuellement. Bhûmi, lui, se contentait d'observer la scène, sans être effrayé ou rassuré par la tournure des choses.

Ce n'est qu'après une poignée de secondes qui en semblaient bien plus que le Gardien interpella le Shaman. D'une voix forte, il abonda dans son sens, appréciant son honnêteté et la justesse de ses mots, le laissant même s'avancer et acceptant de le mener jusqu'à Aetelrhyt. L'annonce fit l'effet d'une brise rafraîchissante au jeune homme, satisfait d'avoir trouvé le moyen de convaincre le Gardien de le laisser passer. Rangeant sa pièce dans sa poche un sourire aux lèvres, l'homme-loup fit un premier pas, mais se stoppa net quand la voix, embué d'hostilité, continua à l'encontre du reste du groupe, les acceptant non sans les menacer. La situation semblait sérieuse, aussi Kalas espérait-il que Méraxès et Tartufe accepteraient les conditions sans broncher. D'un signe de main afin de sortir le Golem de ses pensées, le Shaman lui proposa de le suivre avant de jeter un dernier regard en arrière, à l'encontre de ses compagnons de voyage.

"Allons-y, Bhûmi. Nous avons un voyage à terminer. Venez, vous autres."

Un craquement s'ensuivit, alertant presque immédiatement les sens surhumains du jeune homme. Levant la tête vers le bruit qui venait de se manifester, Kalas pu découvrir la cachette du Gardien, se présentant d'abord sous l'aspect d'un animal. Pelage blanc et roux, la bête semblait servir de monture à un être plus petit encore que Tartuffe, doté des mêmes particularités physiques que la belle Guasina. Cheveux rouges comme le sang et vêtue comme une guerrière, la jeune femme les regardait l'oeil inquisiteur, Kalas sentant que son regard penchait bien plus sur le Sinari et l'elfe qui le talonnaient. Usant de la meilleure vision que pouvaient lui procurer son Muutos, le Shaman repéra quelques particularités sur la bête et sa maîtresse, qu'il s'agisse de la petite épée attachée à sa ceinture ou les nombreuses cicatrices qui recouvraient le visage de l'animal. Ce dernier était bien proche de la race des renards qui jonchaient les forêts de Yuimen, mais sa taille exagérée était une particularités non négligeable.

Sur ces entre faits, la lutine aux cheveux de sang talonna sa monture d'un mot à l'encontre de tous. Ce dernier sauta de la branche jusqu'au sol sans un bruit, avant d'emprunter un chemin au pas que le jeune homme n'avait même pas repérer. Peu à peu, la pression redescendait pour lui et Kalas suivit la lutine sans objection, se laissant mener jusqu'en Aetelrhyt.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 14 Mai 2016 20:33 
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Localisation: Dans les bras de Rana ( Quête 32 )
Ma tirade ne semblait pas avoir d’effet sur l’hôte menaçant qui, toujours dissimulé sous le couvert des épais ramages du labyrinthe feuillu, se murait dans un silence inquiétant. La peur enflait sans cesse, affluait comme un raz-de-marée qui dévastait tout sur son passage. J’en venais à regretter cette vaine tentative de donner un sens à ma vie… Quel sot j’avais été de croire que je pouvais peser dans la balance. Moi l’humble et replet Sinari, fils de bonne famille n’ayant jamais connu de réelle épreuve j’ai eu la bêtise de croire en un potentiel inexistant… Je ne pouvais déjà pas ma sauver moi-même, alors sauver un monde tout entier ? Les larmes perlaient au creux de mes yeux, brouillaient ma vision tandis que mes genoux fléchissaient au fur et à mesure que je comprenais que tout ceci n’était qu’une erreur…

(Je n’ai rien à faire ici, je ne puis être utile… être le poids-lourd semble être inné chez-moi.)

La voix tonna une nouvelle fois, lourde de menaces elle nous ordonnait de décliner nos identités et nos réelles motivations. L’homme s’approcha alors, passant devant moi et se posta au milieu de la clairière. Il se présenta, argua le fait qu’il était un allié des Golems et que le drainage qui tirait le monde vers une fin certaine emporterait tout, sans distinction.

Il s’arrêta là, un peu pantelant, la peur suintait de lui mais il avait pris les devants, s’était surpassé malgré tout… Voilà en quoi consistait le véritable courage. L’homme qui de la peur n’entend jamais la rumeur au plus profond de son être n’est qu’un sot quand il brave le danger. Seul celui qui, en connaissance de cause, décide d’agir peut réellement se targuer d’être courageux, valeureux…

Méraxès se glissa à côté de Kalas et lui chuchota quelques mots quand une nouvelle injonction brisa le silence. Un instant de flottement et tout failli basculer dans un registre sanguinolent. Une pic de quelques centimètres vola à un cheveu du visage de l’elfe avant que la voix ne résonne de nouveau, elle défiait l’elfe de recommencer ses messes-basses, que le cas échéant elle lui ficherait une pic, dans son œil.

Je regardais les frondaisons avec appréhension, une lueur de panique dans les yeux. Cette menace qui planait sur nous, invisible et pourtant bien réelle me laissait craindre le pire. Le vent soufflait et laissait entendre ses murmures. J’essayais de me calmer, d’écouter la voix de Rana qui était apportée par son souffle qui balayait la surface de monde. Je fermais mes yeux et projetais de reprendre la parole, convaincu que le discours du jeune homme n’aura pas suffi quand la voix sonna une nouvelle fois. Elle loua Kalas pour son honnêteté et le convia à la suivre avant de rajouter on sans une pointe d’hostilité que Méraxès et moi pouvions nous joindre à eux.

Je ressentais alors un sentiment nouveau, il foulait pour la première moi mes pensées et comme sa consœur la peur, me susurrait de sombres paroles… J’enviais Kalas qui avait su, par l’art des mots, convaincre l’hostile hôte qui nous menaçait… Cet art était mon domaine et voilà que j’étais surpassé par un jeune freluquet… Mon regard se faisait plus dur quand je regardais l’homme qui semblait dorénavant soulagé. Je me savais reconnaissant envers lui, une dette de sang nous liait car ce fut par sa verbe que ma vie se prolongerait, ne serait-ce qu’un peu et pourtant… Lui qui de la vie n’avait connu qu’une infime partie… Lui qui pour l’heure n’était encore qu’une jeune pousse… avait su retourner à notre avantage la situation qui promettait d’être désastreuse, mieux, il avait su amadouer la mystérieuse hôte qui s’apprêtait à nous mener à notre destination.

(Ce devait être moi et non pas lui… Est-ce là une punition Rana ? Un signe que mon ère est révolu ? Que je ne suis plus qu’un rebut inutile ? Un poids-mort… ?)

J’étais plongé dans mes pensées, de sombres idées fusaient en moi, me murmurait que j’étais inutile, que je n’avais pas ma place ici, ni nulle part sur ce monde étranger… Ma place était auprès de Talic, en sécurité à l’auberge du pied-levé… Je n’étais d’aucune sorte d’utilité ici, pire je ralentissais mes camarades, comme pour la traversée du gué… Je portais une main au précieux don que m’avait donné la reine d’Ilmatar et songeais à partir… A regagner cette ville pour trouver ensuite un convoi pour retourner en le monde qui était le mien.

Ce fut à ce moment que la femme se dévoila, sortant du couvert des arbres et braquant sur nous un regard dur et froid. Je reconnaissais en elle une lutine, bien que je ne fusse pas habitué à voir plus petit que moi, cette femme ne devait excéder les cinquante centimètres. Ses cheveux étaient de feu et s’accordaient à merveille au pelage de sa monture. Elle était juchée sur un regard au corps constellé de cicatrices. Il était plus imposant que la moyenne et de lui comme de sa maîtresse émanait une aura de combattants aguerris, rompu aux arts du combat.

L’elfe présenta ses plus plates excuses tandis que la lutine nous ordonna de la suivre d’un bref cri et commença de partir sans regarder en arrière. Kalas nous invita à le suivre alors, comme le ferait tout chef de groupe. Je n’avais jamais vraiment planché sur la question mais cela ne me plaisait guère… Certes il semblait être un bon combattant, et son discours venait de nous sauver la mise mais… je ne pouvais me faire à l’idée que ce juvénile damoiseau prenne ainsi les rennes…

La jalousie me soufflait à l’oreille d’agir, de faire en sorte de se débarrasser de la source de tous mes maux… Qu’il serait plus aisé de sauvé le monde sans cet obstacle qui osait agir en chef… La peur quant à elle me conseillait la prudence, il allait se révéler un adversaire de taille et je ne devais agir sans préparation. Une dernière voix perça la brume qui engourdissait mon esprit, elle me sommait de renoncer à ses sombres pensées, de devenir celui que j’avais toujours voulu devenir, un être entier, fier de lui et non plus rongé par ces sentiments destructeurs. Je devais me fier à Rana, à ses enseignements, n’écouter qu’Elle, ne croire qu’en Elle…

Mon cœur se comprimait tandis que ces sentiments aux buts divergents s’affrontaient avec acharnement… Je ne savais plus que penser, que croire ou que faire… J’étais balloté par des émotions qui cherchaient à faire prévaloir leur avis au détriment des autres. Devais-je succomber aux affres de la jalousie et de la peur ou m’appuyer sur cette foi aveugle qui m’avait amené à risquer ma vie pour un monde que je ne connaissais pas… Ces gens n’étaient rien pour moi, ils ne le seraient jamais.

Résonnait en moi plusieurs sons de cloches mais l’un d’eux finissait par se démarquer, son timbre était pur comme le cristal, immaculé tel la neige. L’un des enseignements les plus précieux de Rana était qu’il n’y avait pas de véritable foi sans doute, pas de véritable courage sans peur. Les voies de la Déesse pouvaient se révéler impénétrables mais douter était le signe de la réflexion. Continuer à croire en Elle était donc une volonté personnelle qui puisait son origine en ma propre conviction. Je n’étais pas obligé de suivre cette voie, à aucun moment je ne fus véritablement forcé de partir pour Elysian… Tout cela découlait donc de mon moi le plus profond, ce n’était pas un simple concours de circonstance et Rana n’était peut-être pas derrière moi à chaque instant. D’Elle j’avais beaucoup appris mais je devais pouvoir vivre par mes propres moyens, voler seul comme l’oisillon qui un jour quitte son nid pour découvrir de nouveaux horizon…

Je savais que je continuerais à vivre selon Ses préceptes mais j’avais maintenant acquis cette certitude que c’étaient mes choix qui m’avaient conduit ici, mon destin m’appartenait et je n’étais pas le jouet de la volonté de Rana. Je me sentais à la fois libéré et plus serein. Ma foi en Elle s’en trouvait renforcée et j’étais alors envahi d’un sentiment de plénitude. Mon esprit n’était plus assailli par ces émotions nocives et je ne nourrissais plus le moindre sentiment d’animosité à l’encontre de Kalas.

Je me rapprochai alors et le remerciais tandis que Méraxès questionnait notre guide sur la présence d’elfes dans les bois. Il semblait inquiet qu’ils n’aient quitter leur territoire et avant qu’elle ne réponde, je lui faisais également part d’une interrogation :

« Les bêtes que nous avons rencontré dans la forêt étaient maléfiques, anormales… L’atmosphère elle-même est malfaisante, néfaste… Je ne sais pas pour mes compagnons mais j’ai été pour ma part le jouet de pensées tout aussi sombre que les ramages de ce bois et je me demande si un sortilège n’aurait pas été lancé sur la forêt. Dans mon monde, un cas similaire s’est opéré suite à un conflit entre des elfes sylvains et des elfes noirs nommés Shaakts. Les Shaakts sont parvenus à corrompre une grande partie de la forêt de Khonfas qui est maintenant le théâtre d’horreurs sans noms… Comme les cervidés viciés que nous avons combattus. Car peut-être pourrions-nous trouver un quelconque indice sur le drainage, peut-être ces évènements sont-ils liés. »

Il était presque certain pour moi que c’était le cas mais je préférais obtenir l’avis d’une résidente permanente de ces bois, elle serait plus en mesure de nous informer de ce qui se tramait ici.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 15 Mai 2016 16:59 
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Forêt d’Ætelrhyt – Chemin dans la forêt

    - Tant que le Conseil n’aura pas jugé du bienfondé de votre présence ici, vous n’êtes que des cadavres en devenir et mon nom ne vous est d’aucune importance. Pas plus que je ne répondrai à vos questions, vous qui avez bafoué les miennes, répondit la lutine à Meraxès sans même daigner lever les yeux du chemin, droit devant elle.

    Elle finit néanmoins par dire, d’une voix une once plus douce que ce qu’elle avait été jusqu’à présent :

    - Ætelrhyt n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut jadis. C’est une terre dangereuse, impitoyable et les créatures qui l’habitent n’ont rien de naturel.

    Elle n’en dit pas plus, mais poursuivit sa route. Au bout de plusieurs heures, ils arrivèrent devant un précipice, une sorte de canyon perdu dans la forêt aux profondeurs impressionnantes. Au-dessus de ce précipice se trouvait un petit pont suspendu, en bois et retenu par des lianes et reliant les deux extrémités du canyon. Les planches de bois qui le constituaient semblaient vieillies, anciennes et rarement usitées et sans doute dangereuses à traverser.

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    - Ætelrhyt se trouve de l’autre côté, annonça la lutine qui leur fit signe de traverser.

    Son renard montra l’exemple et sauta habilement de planche en planche, accompagnant chaque saut de grincements sinistres qui faisaient bouger le pont. Elle rejoignit néanmoins sans encombre l’autre côté du pont.

    Soudain, ils entendirent un petit rire féminin provenant de derrière eux. Il était cristallin et joueur et, en tournant la tête, ils purent voir une créature assise sur un gros rocher derrière eux, les mains sous les cuisses et les jambes battant l’air. Elle ressemblait à une elfe et était vêtue de fins tissus diaphanes aux couleurs du bois qui les entouraient, ne descendant qu'au haut de ses cuisses, laissant ainsi ses bras, sa gorge et ses jambes nues. Cependant de son crâne aux cheveux cuivre s’élevaient deux petites ramures qui n’avaient rien d’elfique. Elle rit de nouveau, un son frais, étonnamment pur dans cette ambiance sombre qui les entourait qui le rendait presque incongru.

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    - Des voyageurs dans la Forêt Interdite ont pénétré. Ils traverseront le Pont à leurs risques et périls ! dit la créature d'une voix envoûtante avec un sourire mutin.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 1,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 16 Mai 2016 13:08 
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La lutine décida d’éluder ma question, m’ignorant superbement et rétorqua à Méraxès et moi-même que nous n’étions que des cadavres dont la vie ne tenait qu’à un fil. Je ne sus réprimer un glapissement quand je l’entendais parler ainsi mais de toute évidence cette lutine était impitoyable et tenait la forêt pour un territoire sacré. Les extrêmes menaient toujours à ce genre d’actions expéditives et je comprenais que je devrais agir diplomatiquement si je voulais me sortir vivant de ce guêpier.

Nous continuâmes de cheminer parmi les ombres imposantes des géants silencieux jusqu’à arriver devant une gueule béante dont les crocs de pierre jaillissaient depuis les profondeurs nimbées d’une brume opaque. J’avais beau m’évertuer à essayer de sonder le sol en contrebas je ne décelais rien… Qui pouvait savoir à quelle distance nous nous trouvions du sol, une chute mortelle était surement à la clef de la chute qui paraissait inéducable.

Un simple pont de bois opérait la jonction entre le gouffre qui nous séparait de l’autre côté mais ce dernier semblait à l’agonie… Les planches de bois qui le composaient étaient en proie à l’humidité et devenait par conséquent fragile. La couleur même du bois me laissait à penser que la traversée ne se ferait pas sans risque. Les lianes qui le maintenait ne me laissait pas non plus rêveur, elles qui semblaient peiner à soutenir ce fragile édifice surplombant le vide.

La lutine nous annonça que la cité se trouvait de l’autre côté et pour montrer l’exemple, talonna son renard qui par de petits bonds graciles et agiles parvint à l’autre bout. Sa brève traversée avait provoqué un concert d’inquiétant craquements qui ne faisaient que renforcer ma crainte de sauter le pas et de rejoindre l’autre extrémité…
Un rire cristallin résonna alors, empreint d’une malice qui me troublait. Je me retournais en même temps que mes compagnons et pu contempler l’objet de ce trouble. Une magnifique créature nous faisait face, les jambes entrecroisées et aussi nues que les miennes. Pourtant elle avait bien meilleure allure que moi. Ses traits étaient fins et ses cheveux tombaient en cascade, resplendissant d’un éclat cuivré. Une chose retenait mon attention, deux petites ramures ornaient sa tête. Elles semblaient réelles et non pas simplement un rajout par coquetterie.

(Sont-ce vraiment des elfes… ?)

Elle nous défia alors, selon elle, nous qui voulions rejoindre la cité devions d’abord traverser, à nos risques et périls…

Je lançais un regard apeuré en direction de Kalas qui s'était à ma stupeur transformé en ce terrifiant et majestueux loup que j'avais par le passé observé et de Méraxès puis regardais de nouveau le pont. J’étais le jouet d’une crainte qui me tourmentait sans relâche pourtant… Pourtant je voulais prendre ma vie en main, je ne pouvais plus simplement me laisser porter. Je pris une grande inspiration et sans même répondre à l’elfe débutai la traversée du pont.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 17 Mai 2016 23:38 
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Suivant aussi minutieusement que possible les traces de la lutine juchée sur son renard couvert de cicatrices, Kalas ne manqua pas d'observer le décor qui se déroulait au fur et à mesure. Le chemin, qui n'en était pas un, semblait inné pour la dompteuse qui savait parfaitement où aller. La première partie du voyage était une marche brusque et rapide, comme pour préparer le groupe à la certaine distance qui les attendaient. Les mots étaient rares et le Shaman ne voulait pas faire d'ombre à la réputation qu'il tentait de se former auprès du peuple d'Aetelrhyt. S'il avait réussi à toucher la corde sensible d'un être aussi froid et endurci que cette jeune lutine, l'homme-loup était persuadé de pouvoir y parvenir auprès de tous. Cette dernière, fidèle à l'image qu'elle tentait certainement d'imposer auprès du groupe d'étrangers, refusa de répondre aux questions posées par Méraxès et Tartuffe, avides d'informations à glaner. Pour sa part, Kalas se contenta d'écouter la suite, bien plus fournie. D'après ses dires, la cité des elfes et des lutins est en proie à un mal qui l'a corrompue, rendant le territoire hostile et pourri jusqu'à l'os.

(Ainsi, Aetelrhyt y est passé... Nous arrivons donc trop tard. Sa proximité avec Ilmatar n'annonce rien de bon. Je dois m'assurer qu'il existe un moyen d'empêcher ce mal de se répandre, ou au moins de le ralentir.)

Ruminant dans ses pensées, le Shaman abandonna bientôt l'idée de réfléchir à un quelconque stratagème pour identifier ce qui rongeait la cité. il n'avait aucune idée de l'étendue des dégâts et de leur ampleur sur les habitants. Peu à peu, sa nature sensible prit l'ascendant et l'obligea à reconsidérer l'objet de sa venue. Le savoir des peuples elfiques et lutins ne seraient qu'intermédiaire. Il fallait venir en aide à ces personnes. Kalas ne se pensait pas naïf de changer ses objectifs. Sa gentillesse et son intérêt pour autrui lui avaient fait vivre de sacrées aventures, mais aucune n'était inutile. Elles avaient forgées un jeune garçon désirant poser sa marque dans le monde en un homme fort et instruit, capable de faire face à toutes les situations. En y repensant, l'homme-loup sourit, n'ayant jamais considérer les choses sous cette angle.

Après quelques heures de marches, Kalas ne parvenait toujours pas à s'habituer à l'environnement trompeur. Malgré ses sens sur développés, le Shaman sentait que la forêt n'était plus un décor propice aux humains et à leurs semblables, comme étouffés par l'obscurité et la pression qui s'en dégageait. Il lui semblait plusieurs fois distingués des formes similaires à des visages cachés dans les feuilles noircis pendant une fraction de seconde, mais ils disparurent trop rapidement pour qu'il puisse s'assurer de la véracité de ses visions. Bientôt, le jeune homme comprit qu'il ne pourrait plus compter sur ses yeux et son ouïe de loup, mais qu'il aurait besoin d'agir comme tel pour y être plus à l'aise. Les mots de la lutine lui revinrent en tête, expliquant que les créatures peuplant ces bois n'ont plus rien de naturel. Ça, Kalas savait le faire.

"Excusez-moi un instant."

S'éloignant de quelques pas sur le côté pour ne pas gêner le groupe à l'arrière, le Shaman se recroquevilla, laissant la Magie opérer. L'homme se laissa aller à ses instincts les plus primaires et Kalas devint Hurlenuit, l'homme laissant sa place au loup qui l’habitait. Rouvrant ses yeux sur un décor bien plus perceptible, l'animal rattrapa son retard et reprit sa place d'origine, juste derrière la lutine et le renard. Il était désormais bien plus à même de comprendre l'endroit et surtout de s'y adapter, comptant sur toutes ses capacités pour y parvenir.

Sous cet aspect, le trajet fut bien plus agréable et sensiblement plus court, permettant au groupe d'arriver près de ce qui semblait être un précipice au fond couvert d'une épaisse brume. L'endroit ne laissait aucun autre moyen de le traverser qu'un pont délabré, capable de faire douter le plus agile et courageux des hommes. Le point de passage, s'il pouvait encore être appelé ainsi, était composé de planches vieilles et prêtes à craquer disposés ici et là. Un certain nombre de lianes vertes retenaient le pont d'une chute au fond du gouffre, rappelant la dangerosité de l'endroit. La lutine montée sur son renard ne laissa pas de place au doute et indiqua la destination tant attendue de l'autre côté du précipice, avant d'entamer la traversée avec hâte. Kalas se retint plusieurs fois de lâcher quelques couinements en entendant les planches grincer sous le poids de la bête, mais cette dernière posa le pied à terre sans mal, visiblement habituée à de telles acrobaties.

Alors qu'il s'apprêtait à reproduire la même scène, un gloussement s'échappa de derrière lui et Kalas tourna la tête, plissant des yeux pour en discerner l'origine. Il repéra rapidement une silhouette féminine assise sur un piédestal naturel, observant la troupe d'un air amusé. Mains sur les cuisses et brassant l'air de ses jambes nues, la créature aux allures d'elfes rit de nouveau alors que les visages étaient tous tournés vers elle. Sa chevelure cuivrée vola sous l'effet d'une brise, dévoilant deux petites cornes semblables à celles d'un jeune cerf. Kalas ne parvenait pas à donner une origine et une identité à la créature, mais il sentait en elle une grande adaptabilité à cette forêt, loin d'être mauvaise. Plusieurs fois il avait entendu des histoires aux sujets d'esprits moqueurs habitués à tourmenter les voyageurs, mais ces récits et contes faisaient mention de fées ou de lutins. Sa voix résonna dans son esprit alors qu'elle rappela la situation aux étrangers, les poussant à traverser le pont. Étrangement, le loup garda son regard figé dans sa direction, ne comprenant même pas la nature d'un tel envoûtement. Reprenant rapidement ses esprits, Hurlenuit secoua la tête et souffla par les narines, préférant s'occuper de choses plus importantes qu'un esprit moqueur. Tartuffe s'était dégagé du groupe, tentant sa chance à la traversée le premier. Il allait falloir attendre qu'il achève l'épreuve avant de se lancer à son tour, jugeant de la robustesse des planches de la patte avant de sautiller aux mêmes endroits que le renard auparavant. Pour y parvenir, Kalas ne comptait que sur son agilité et sa souplesse.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 21 Mai 2016 02:03 
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Messe basse

Meraxès avait pris moult précautions en s'adressant à la lutine, au point d'en friser le ridicule. Pourtant la bêcheuse répondit sèchement, crachant qu'ils n'étaient que des cadavres et ne méritaient pas de connaître son nom tant que leur conseil n'aura statué sur leur sort. Elle ne daigna même pas se retourner pour lui parler et ajouta qu'elle ne répondrait pas à ses questions. Le guérisseur ne dissimula pas sa malveillance, mais en queue de la marche, personne n'eut vent du maelstrom délétère qui déferlait en lui.

(Elle nous prend en otage, rien que ça.)

Il observa la jeune guerrière de dos, montée sur son renard, et fantasma sur le son craquant que ferait sa nuque si d'aventure ses doigts s'y baladaient. De plus, l'étoffe d'un renard de cette taille préserverait fort bien ses propres épaules.

L'hystérique autoritaire finit par avouer qu'Ætelrhyt n'était plus que l'ombre de ce qu'elle fut jadis, un vestige pitoyable, sur une terre impitoyable, où foisonnent des créatures effroyables.

(Moi qui souhaitais éviter les situations périlleuses en venant enquêter dans un havre autarcique, me voici face à des autochtones sauvages et agressifs... que faire... ?

Demi-tour ?

Non. Ces bois sont son domaine. Elle est bien armée et montée. Trop risqué. Attendons de voir comment la situation évolue.)
Il adressa un regard à Tartuffe, puis à Kalas. (Sans oublier qu'ils sont plein de ressources... enfin... Kalas est plein de ressources.) Meraxès émit un rictus de dégoût en découvrant l'alvéole gluante et jaunâtre qui tâchait le pantalon du Sinari.



Fâché, l'elfe ne prit plus la parole et ils marchèrent longtemps dans la forêt toujours plus dense, presque tropicale. Le renard marchait devant, suivit de Kalas et du Golem, puis du Sinari bedonnant. Tous étaient usés par le voyage et se tenaient sur leurs gardes, guettant le moindre hurlement sinistre et lointain résonnant dans l'immensité feuillue. À un moment, l'homme aux yeux grenat s'arrêta et s'excusa. Meraxès n'y prêta pas attention, continuant d'aligner un pied devant l'autre dans un état semi-fiévreux. Le bruissement ténu des feuilles revint par l'arrière, mais quand une ombre noire le dépassa, Meraxès sursauta et bondit en lâchant un glapissement. Un loup ! Un loup trottinait sur la route, à ses côtés. La bête ne semblait pas agressive et se contenta de le lorgner comme le lorgnaient les chiens errants de Tulorim. Alors, l'elfe fut frappé par la couleur rougeoyante de ses iris, d'un rouge timide et minéral, exactement le même regard que Kalas.

La créature ignora sa réaction et continua l'air de rien. Meraxès, qui s'était immobilisé, lâcha un « Kalas » légèrement étranglé. La tête et les oreilles du loup pivotèrent au son du nom, puis les pattes s'agitèrent pour retrouver la position initiale de l'homme dans la colonne, entre le renard et le Golem. Meraxès resta bouche bée.



Après plusieurs heures à lorgner ce loup incrusté subrepticement dans le groupe sans que personne ne semble s'y soucier, ils arrivèrent devant une béance sombre et venteuse. Un précipice insondable d'une largeur effrayante coupait les bois. Le guérisseur fit quelques pas, convaincu d'être insensible aux gouffres en tous genres depuis sa rencontre avec les esprits élémentaires, mais il ne put restreindre sa réaction instinctive et recula avec angoisse.

(Un précipice, encore un précipice. J'aurais du m'en douter.)

La lutine indiqua qu'Ætelrhyt était de l'autre côté, au-delà d'un pont grinçant fait de cordes entrelacées de lianes reliées par des planches vétustes et plus que douteuses.

( … )

Le renard s'engagea sur le pont et bondit de planches en planches avec aisance, feintant les vents violents sans la moindre crainte. Le loup qui semblait être Kalas baissa les oreilles en l'observant traverser, puis, quand il fit mine de s'engager sur le pont, un rire résonna derrière eux.

Meraxès se détourna et découvrit une femme assise sur un gros rocher, les jambes ballantes et les mains posés sous ses cuisses. Les cheveux cuivrés et un sourire coquin, elle avait tout l'air d'une elfe à l’exception de bois dressés entre ses mèches. L'apparition moqueuse prit la parole d'une manière curieusement poétique, chantant que des voyageurs pénétrant dans la Forêt Interdite, traverseront le pont à leurs risques et périls.

(Je croyais les elfes partis...)

Le Sinari, hésitant et tremblotant, s'engagea sur les planches incertaines du chemin vertigineux, suivi par le loup qui ignorait de son mieux l'étrange apparition. Mais le guérisseur ne se détourna pas de la charmante chimère.

« En effet, nous sommes des étrangers dans cette forêt et bien plus encore. Ce sont de jolis bois que vous avez là. Ils me rappellent une curieuse rencontre, plus tôt dans la journée. »

Commençant à se lasser des outrages de ses hôtes, Meraxès guetta la réaction de l'étrange femme avec défiance.


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781 mots

Dans un désordre de cordes claquantes

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Dernière édition par Meraxès le Dim 22 Mai 2016 16:27, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 21 Mai 2016 15:17 
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Forêt d’Ætelrhyt – Chemin dans la forêt

Tartuffe : 40 (% chance de base de passer le pont). Dés – 59 : échec.
Kalas : 50 (% de chance de base de passer le pont) + 15 (forme de loup) = 65. Dés – 40 : réussite.


    Alors que Tartuffe passait sur le pont, il glissa soudainement sur une planche un peu plus recouverte de mousse que les autres et, s’il parvint à se rattraper au cordage, ce fut déjà trop tard car son corps avait déjà basculé dans le vide et il ne pouvait pas se retenir. Alors, il glissa petit à petit jusqu’à lâcher et sombrer dans le vide et la brume.

    Kalas, quant à lui, fut plus chanceux car, sous sa forme de loup, il parvint à répartir son poids entre les différentes planches, limitant le risque que l’une d’elle se casse et qu’il ne fasse une mauvaise glissade comme ce fut le cas de Tartuffe.

    Aux paroles de Meraxès, le visage de la jeune femme ne changea pas d’une once, elle se contenta de sourire en l’observant. Elle n’avait manifestement rien à répondre aux paroles voilées de l’elfe. Elle semblait se délecter de la scène.

    De l’autre côté du pont, la lutine dit à Kalas :

    - Ton compagnon a décidé de bailler aux corneilles ?

    Elle ne semblait pas perturbée par la chute de Tartuffe, mais irritée de ne pas pouvoir poursuivre plus avant.

[Tartuffe, étant donné que Meraxès n’a pas traversé le pont, je t’envoie la suite de ta màj par mp afin d’éviter le meta-jeu.]


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur) ;
Kalas – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (passage du pont), 1 (longueur) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (passage du pont)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 22 Mai 2016 16:26 
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Le pont

Prêt à réagir au moindre signe avant-coureur, Meraxès scrutait attentivement la jeune et belle femme aux cheveux de feu. Elle ne répondit pas à tirade et maintint son sourire malicieux, avant de porter son regard au-delà. Le guérisseur se détourna vers le pont. Une brume nuageuse balayait le vide et il dut plisser des yeux pour réussir à discerner les silhouettes de ses compagnons bravant le vide. Alors, un glapissement s'échappa du néant et le pont de corde s'agita d'une secousse. La créature sensuelle émit un petit rire. Un nouvel écho désespéré résonna. Suivie d'une nouvelle secousse qui tordit l'édifice dans un lugubre grincement.

« Que c'est-il passé ? L'un d'eux est-il tombé ? » aboya-t-il.

La belle apparition le contenta d'un sourire plein de satisfaction en guise de réponse.

(Mais qui est-elle ? Elle ne ressemble pas à une lutine, enfin je crois, ni à une elfe... enfin, je crois... J'ai d'abord cru qu'un lien existait entre ses bois semblables aux cervidés et les abominations rencontrés sur le chemin, pensant qu'elle n'hésiterait pas à nous attaquer une fois le dos tourné, voire de saboter le pont... Mais, si ça s'trouve, ses cornes sont factices et ne seraient que de simples apparats ornant sa chevelure telle une tiare. Si l'on se réfère à l'autre cinglée de guide, il est probable qu'elle soit une habitante d'Ætelrhyt venue se jouer des étrangers arrivant sur ses terres.)

Le silence régnait. Meraxès interrogea une nouvelle fois l'impudente du regard, qui sourirait toujours. Voyant qu'il ne tirerait rien d'elle et qu'il n'aurait aucun bénéfice à rebrousser chemin, il se résigna à emprunter le pont.

« Gardez ce sourire moqueur, je ne tomberai pas. » dit-il à la femme en guise d'au revoir, avant de faire volte-face.

Le vent tonnait vers les aigües et les cordes humides grinçaient avec animosité. Il fit un premier pas sur une planche humide et glissante, et aussitôt son aversion du vide le gagna. Ses mains se crispèrent sur les cordes gluantes.

Il ne distinguait plus rien au loin, plus aucune silhouette ni aucun son. Cette traversée était-elle un piège ? Était-il déjà condamné ? Ces pensées inquiétantes germèrent en lui mais furent aussitôt soufflées par sa concentration phobique.

Les planches étaient noires, imbibées d'humidité et parfois recouvertes de mousse. Il ancra ses mains sur l'amarrage autant qu'il le pouvait afin de pallier le risque que ses chausses ne glissent. Il évolua à pas de loup, jusqu'à ce qu'il rencontre l'une des planchette rompue en deux, par la moitié, baillant sur un vide aux profondeurs insondables. Priant pour que tout se passe bien, Meraxès avança ses mains et tendit le pied à la rencontre de la suivante intacte. Son pied ripa, il glissa en avant dans un gloussement paniqué.

(Putain de pont !)

Reprenant son souffle et sa position initiale, il clôt les yeux et entreprit de méditer comme pendant son entrainement dans la forêt.

Le vent sifflait et ses cheveux ondulaient sur son visage. Dans l'obscurité, il fit naitre une sphère noire et lisse, puis se la figura au-dessus de son nombril. L'image mentale mentale ondula dans l'incertitude mais lui permit d'oublier, l'espace de quelques instants, sa situation périlleuse ainsi que son angoisse.

Meraxès enjamba le trou avec rigueur et continua sa route avec confiance.

(Dans ce genre de situation, seule la peur peut nous faire choir.)

Alors, une bourrasque brutale emporta son assurance en même temps que le pont, le haut et le bas se confondirent dans un désordre de cordes claquantes, ses pieds ne trouvèrent plus les planches, ses doigts glissèrent...


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595 mots


Une génération de bulles

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Dernière édition par Meraxès le Ven 3 Juin 2016 21:19, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 22 Mai 2016 22:46 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Ses pattes dansaient au gré du vent sur les planches grinçantes du pont, mais Hurlenuit ne prêtait à cet instant aucune attention au danger. La langue pendante, le loup noir courait tel une flamme dans un feu de joie, parcourant le chemin d'obstacle comme un jeu. De rares fois, un instinct animal inconnu s’emparait de son esprit, obligeant le jeune Shaman à penser et agir de façon primitive. S'il savait comment lutter le plus souvent, Kalas avait choisi de se laisser porter par ses envies, profitant une nouvelle fois des envies d'Hurlenuit. Malgré tout, le jeune homme ne se pensait pas fou, loin de là. Il était conscient d'être véritablement un être différent lorsqu'il arborait cette apparence, conscient que tous savaient différencier l'homme du monstre. Mais aujourd'hui, Kalas était en paix avec lui-même et pour rien au monde, il ne voulait quitter cette apparence.

Sa course endiablée se finit lorsque le loup posa la patte sur la pierre dure et froide qui indiquait la fin du périple. inconsciemment, Hurlenuit se secoua les puces comme pour se débarrasser d'une eau imaginaire, avant de se lécher la patte avant. Face à lui, le renard resta figé comme une statue, laissant sa maîtresse commenter la progression de ses alliés. Comme une reprise de conscience, l'animal leva la tête et écarquilla les yeux, avant de reprendre rapidement forme humaine. Le Shaman se redressa et se retourna presque instantanément, distinguant un Méraxès en difficulté. L'image de Tartuffe chutant du pont se redessina dans son esprit et le jeune homme ne put s'empêcher de regarder dans le vide, le visage livide. Le pire venait d'arriver pour le groupe, perdant peu à peu les membres le constituant. S'affalant au sol comme pour tenter de le discerner au milieu du brouillard en contrebas, Kalas hurla le nom du disparu, s'attendant déjà au long silence qui suivit l'écho de la crevasse.

"TARTUFFE !"

Un court instant se déroula, laissant l'homme-bête stupéfait par la suite que prenait les événements. Le pont grinça sous l'avancée difficile de l'elfe et Kalas releva les yeux vers lui, conscient qu'il ne disposait pas des mêmes atouts que lui. La scène tournant au cauchemar, le jeune homme ne pouvait se résoudre à laisser un autre membre du groupe mourir d'une telle chute au milieu de nulle part. Tentant d'abord de tendre le bras le plus loin possible pour faciliter l'arrivée de l'elfe, le Shaman se fit rapidement une raison : il était hors d'atteinte. Déterminé à l'aider, Kalas rassura le guérisseur en difficulté d'une voix tremblante, comme horrifié par ce qu'il pouvait lui arriver.

"MERAXES ! JE VAIS VOUS AIDER !"


S'agenouillant à nouveau, le Shaman posa ses deux paumes de mains sur le sol, puisant sans limite dans ses réserves de Magie. Une formidable énergie se canalisa de ses bras à la terre, comme un tuyau laissant circuler un courant d'eau. Là, le jeune mage usa de ses pouvoirs pour faire pousser une protubérance terrestre sous la forme d'une passerelle montante jusqu'à l'emplacement de l'elfe. Le rituel dura quelques instants et bientôt, un escalier relativement plat monta de l'un des côtés du pont jusqu'à une distance considérable, offrant au guérisseur une occasion de finir son trajet en sécurité. S'il n'était pas persuadé de la solidité de son sort, Kalas se retint de monter sur l'escalier créé pour le rejoindre, de peur de finir au fond du gouffre avec lui.

"MONTEZ !"

_________________
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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Ven 27 Mai 2016 21:55 
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Forêt d’Ætelrhyt – Les Gorges

Meraxès : 50 (% de chance de base de passer le pont) – 10 (chute) + 20 (aide Kalas) = 70. Dés – 81 : échec.

Pour Meraxès

    PLOUF. C’est le bruit que fit le corps de Meraxès lorsqu’il percuta l’eau. Malgré l’aide de Kalas, il n’était pas parvenu à grimper sur la petite plateforme qui s’était formée non loin de ses pieds et avait glissé sur le pont traître. Et il était tombé. Longue et interminable fut sa chute, jusqu’à ce que son corps fende les eaux, non sans difficulté.

    Lorsqu’il parvint à regagner la surface, il vit qu’il se trouvait dans le creux d’une rivière, une mouille suffisamment profonde pour le réceptionner et éloignée du cours principal par un gros rocher, lui permettant de ne pas avoir trop de courant. Il y avait une berge non loin facilement accessible. De part et d’autre de la rivière qui coulait sous forme de rapides s’élevaient les rebords de la gorge et il lui était impossible de voir le pont par-delà la brume au-dessus de sa tête.

    Deux cascades s’écoulaient, loin au-dessus de lui, impossible de savoir d’où elles provenaient. Il lui était impossible de remonter par les rebords de la gorge, c’eût été du suicide, mais il pouvait longer la berge, quoi que l’entreprise s’avère périlleuse à quelques endroits. Il y avait également une ouverture béante dans la paroi, à l’intérieur de laquelle il pouvait voir le petit corps de Tartuffe s’avancer.

    Image

[Si tu choisis de rejoindre Tartuffe, tu peux prendre en compte sa màj et aller à lui.]


Pour Tartuffe

    Tartuffe, lui, découvrait devant ses yeux le spectacle d’une grotte profonde où avait dû être creusée bien longtemps auparavant par des rivières souterraines. Les stalactites et les stalagmites s’y faisaient nombreux et une étrange lueur semblait provenir des murs. Une sorte de lueur bleutée, tel un halo qui ressortait de la pierre elle-même. Ce halo, pour une personne normale, n’était pas suffisant pour voir réellement devant soit, il permettait tout au plus de ne pas prendre d’obstacle sur le coin de la figure, mais les yeux plus développés de Tartuffe lui permettaient de distinguer les contours de la gigantesque grotte qui se poursuivait dans les tréfonds.

    Il pouvait voir, loin à gauche, un boyau qui semblait remonter, tandis que le reste de la grotte s’enfonçait plus avant au même niveau. Un dernier passage était également visible, il menait plus profondément encore dans les entrailles de la terre.

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Ætelrhyt – L’avant-poste


    La lutine regarda Meraxès tomber en haussant un sourcil avant de commenter :

    - Vous n’êtes pas une race bien solide, vous, n’est-ce pas ? Je me demande vraiment ce que vous venez faire ici… Allons-y, ne traînons pas.

    Elle haussa les épaules et fit signe à Kalas de la suivre. Ils s’enfoncèrent de nouveau dans la forêt jusqu’à entendre le bruissement de l’eau qui coule et, peu de temps après, ils parvinrent face à une nouvelle gorge, bien que plus petite que celle qu’ils venaient de passer. Elle était traversée par deux ponts en pierre, fins et sans rambardes. De part et d’autre s’écoulaient de gracieuses petites cascades. De l’autre côté de la rive se trouvaient quelques habitations à toiture pentue qui semblaient ancienne, dans un relatif bon état de conservation, mais l’on sentait les années qui étaient passées dessus. Du temps de leur apogée, le spectacle avait dû être magnifique et n’en restait pas moins saisissant.

    Le renard s’avança sans crainte sur le pont et, à peine arrivée de l’autre côté, une silhouette se détacha des arbres. Il s’agissait d’une femme, indéniablement, mais d’une femme inhabituelle pour un être tel que Kalas. Sa peau était de la couleur du caramel foncé qui contrastait avec ses yeux d’un bleu clair. Ses cheveux cascadaient sous la forme de grosses mèches serrées, mais le plus marquant peut-être était cet ensemble couplé avec ses oreilles pointues la classant indéniablement parmi les elfes. Cette jeune femme était également vêtue à la manière des guerriers, deux dagues à la main et une vilaine cicatrice pouvait se voir sur sa jambe gauche.

    Elle s’approcha du duo, ses lèvres charnues étirées dans un demi-sourire.

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    - Qu’est-ce que tu es allée nous pêcher là, Faoil ? dit-elle en lançant un regard appréciateur à Kalas.

    La lutine fronça les sourcils.

    - Des ennuis, j’en doute pas. Je l’emmène vers la Cité.

    L’elfe à la peau caramel haussa un sourcil, toujours sans quitter Kalas des yeux.

    - Il a l’air en mauvais état, peut-être devriez-vous passez la nuit ici avant d’y aller. Il pourrait recevoir des soins.

    La lutine haussa les épaules et regarda Kalas, comme si elle lui demandait son avis.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (passage du pont), 0,5 (longueur) ;
Kalas – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (tentative d’aide de Meraxès), 0,5 (longueur) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (choix), 0,5 (longueur)]


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