Ses yeux closUne lueur germa dans l’obscurité poussiéreuse. Comme un feu timide entre ses doigts, le sortilège de guérison frissonna de faiblesse. Les effets du drainage commençaient à se faire sentir et Meraxès peina à rassembler assez de fluide. Son corps paraissait déserté, aride de toute énergie magique, sans même une zone d’ombre où sommeillait une parcelle de fluide noir. Il s’était pourtant reposé avant de partir, il avait eu le temps de se reposer. Rien n’y faisait, il était vide de toute énergie… Il était difficile d’employer un sort dans ces conditions, même douloureux, mais il parvint néanmoins à maintenir son esprit clair. La lueur se répandit sur le corps de Deirdre inanimé et ses plaies se refermèrent doucement. Tout son être se mit à briller dans l’ombre de la galerie.
Elle s’éveilla alors en sursaut, la bouche grande ouverte. Elle s’agrippa à sa maitresse, qui l’étreignait avec amour, et son regard papillonna dans sa direction. Au début confuse et paniqué, elle sembla cependant reconnaitre son sauveur et des remerciements silencieux se dessinèrent sur ses lèvres. La Vénérable aida sa servante à se relever.
Meraxès souffla de soulagement. Il était éreinté, mais il n’était pas question de se laisser aller.
« Nous devrions sortir essayer de sortir d’ici. » dit-il à Shaedhon qui se tenait à l’écart.
La rémission de Deirdre fut brève. Embarrassée de faire attendre le reste du groupe, elle avait rassemblé ses forces et démontrait un semblant de vigueur. Il était évident qu’elle était encore confuse, mais personne n’osa douter de sa volonté.
Ils se mirent alors en route, arpentant le tunnel à la lumière de Shaedhon qui ouvrait la marche. Les ténèbres s’écartèrent sans qu’aucune intersection n’apparaisse et ils évoluèrent ainsi un long moment.
Deirdre avait un comportement étrange envers Meraxès. Elle lui envoyait quelques œillades, de temps à autre, qu’il ne parvenait pas à décrypter. Elle paraissait plus fuyante qu’elle ne l’avait été, mais pourtant, parfois, elle maintenait son regard dans le sien, comme si elle essayait de le sonder profondément. Ce qu’il avait d’abord pris pour de la reconnaissance, était possiblement plus complexe et elle semblait tisser une fascination nouvelle envers sa personne. Habituellement, il n’y aurait pas fait attention. Mais avec ce qui s’était passé entre eux, ou ce qui ne s’était pas passé, cela le mit mal à l’aise.
Finalement, ils purent voir une lueur s’agrandir progressivement au loin, au bout du corridor. Ils la suivirent et aboutirent finalement dans une grotte gigantesque, non par sa hauteur, mais par sa profondeur. Aucune paroi n’était visible, si ce n’était des piliers de roches volcaniques, derrière lesquels se distinguait une lueur diffuse et lointaine, qui laissait présager une sortie à l’air libre.
« Le soleil semble pointé au-delà de ce dédale. Courage, nous y sommes presque. » Ils s’engagèrent sur le dénivelé coagulé, dans l’obscurité incertaine du magma froid. Meraxès attrapa la main de Deirdre, qui lui lança un regard équivoque en guise de remerciement, avant de reprendre à l’adresse de Shaedhon. « Une fois de retour dans la forêt, que faisons-nous. Avez-vous une idée de l’emplacement du repaire de l’Ombre sur la forêt ? »
- 500 mots -
Epilogue expéditif