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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 22 Déc 2016 04:51 
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Fidèle à son horloge interne, Kalas se réveilla le plus naturellement possible au milieu d'un campement encore tout éteint. Le jeune homme prit son temps pour se réveiller, frottant son visage encore endormi à plusieurs reprises pour se persuader de se lever. Alors qu'il se rinçait le visage à l'aide de sa gourde, le Shaman capta la silhouette de la lutine, confortablement allongée sur son renard encore endormi. A ses côtés se tenait une Cyrialle accroupie et visiblement pleine d'incertitudes. Désireux de ne mettre personne de mauvaise humeur, Kalas termina calmement sa toilette alors que le reste du groupe se réveillait un à un. Et en moins de temps qu'il n'en fallait, la compagnie était déjà prête à reprendre la route.

Alors que la destination se dessinait clairement, le soleil tentait encore de faire une percée au milieu de l'obscurité pesante. Comme pour se présenter d'elle-même comme le repaire de la corruption, l'entrée était jonchée de lianes nauséabondes et de la même mousse jaunâtre qui étouffait les arbres de la forêt. Un véritable gouffre noir que la lutine se préparait à affronter en première, véritable phare de courage et de justice. D'une phrase aussi solennel qu'une sentence de mise à mort, elle prévint sur les conséquences du franchissement de ce qu'elle imaginait certainement comme un territoire hostile. Kalas prit un instant pour observer ses compagnons, visiblement très concerné par les avertissements de la Chef de groupe. La lueur de détermination qui brillait dans chacun des regards fit presque culpabiliser le jeune Shaman, presque étranger à leurs côtés.

Serrant leurs armes contre leurs cœurs, les défenseurs d'Aetelrhyt pénétrèrent dans le repaire en dissimulant la peur et le doute qui voilait leurs espoirs. Dès ses premiers pas, l'homme-bête ressentit comme une aura familière dans ces lieux pourtant viciés. Taillés artificiellement, l'endroit se dévoilait comme étant une immense grotte à l'atmosphère difficilement respirable. Une étrange autel était creusé au sein d'une petite coupole de pierre, véritable trône au milieu d'un genre de lac à l'eau fumante. Scindé en deux directions possibles, la zone se creusait dans la colline sur leur droite et s'enfonçait dans l'obscurité sur la gauche. Le bataillon se dispersait peu à peu dans la zone inconnue, jaugeant un à un les éléments qui composaient la salle. Malgré la satisfaction de découvrir ces lieux comme auparavant habités, l'ambiance sordide ajoutait un poids au moral des troupes.

(Si cette caverne a déjà été habitée, elle doit posséder des accès facilités pour le déplacement. Il devrait être plus simple de découvrir l'endroit.)

Faoil rassembla tout le monde autour d'elle, expliquant la suite des choses d'un ton particulièrement calme. Il incombait donc au Shaman de donner les ordres et les décisions, choses qui le réveilla doucement sur son rôle dans cette mission. S'il était celui qui avait promis de libérer la cité du Mal, il était la raison de leur présence en ces lieux. La lutine ponctua ses explications en se tournant vers l'homme-loup, prête à écouter ce qu'il avait à dire. Alors qu'il faisait de l'ordre dans ses idées, Kalas prit une grande inspiration et donna ses premières consignes aux soldats qui n'attendaient que lui.

"Très bien. Je veux que tout le monde reste bien attentif à ce qu'il voit et à ce qu'il entend. Il va falloir examiner cette salle et davantage cet édifice qui se tient à son centre. Je veux connaître son utilité avant d'aller où que ce soit. Prêtons également attention à ces deux passages que nous voyons. Si de la lumière, du bruit ou quoi que ce soit s'y manifeste, faites-le moi savoir."

S'assurant que le groupe comprenne bien ses intentions, le Shaman termina sur un point important.

"Vérifiez votre équipement et votre matériel avant de vous aventurer plus loin. Ne gardez que le minimum sur vous lorsque nous descendrons plus bas dans l'obscurité."

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 22 Déc 2016 16:20 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre

    Les elfes écoutèrent avec attention les paroles de Kalas et acquiescèrent à ses ordres. Cyrialle se dirigea vers l’édifice du centre, tandis que les autres se dispersaient dans la pièce avec un silence impressionnant pour fouiller les lieux.

    Ce fut Saedhon, l’elfe ayant une partie des cheveux rasés, qui se manifesta le premier en appelant Kalas. Il attendit que celui-ci le rejoigne pour lui montrer une fresque qui était dessinée contre la roche. Celle-ci paraissait très, très ancienne et la peinture s’écaillait en de multiples endroits. Les dessins semblaient représenter un peuple de femmes pourvues de cornes qui vaquaient paisiblement dans la forêt lorsqu’une ombre apparut soudain et les força à sortir des arbres pour aller se réfugier dans la caverne.

    - J’ai l’impression que cette grotte a été construite il y a très longtemps, mais je ne suis pas certain que ce soit par ces femmes, annonça-t-il.

    Cyrialle ne tarda pas à se manifester à son tour. L’autel était constitué d’une dalle de pierre au centre d’un cercle délimité par des colonnes de pierres reliées. De l’autre côté de l’autel se trouvait une statue représentant une femme cornue qui dominait l’autel, éclairée par un rayon de lumière.

    Image


    Lorsque Kalas l’eût rejointe auprès de l’édifice, elle dit :

    - Regarde, j’ai l’impression qu’il y a du sang accroché à la pierre, sur l’autel et à son pied. On dirait qu’il y en a de l’ancien et du plus récent, c’est étrange.

    Gwinthe, l’elfe la plus avenante de la compagnie, arriva sur ces entrefaites en disant :

    - J’ai un peu suivi le chemin menant vers la droite, il semblerait qu’il s’agisse surtout de pièces à vivre, je n’ai rien trouvé de particulier.

    Uilnor, l’elfe beau gosse, s’approcha à son tour :

    - Le chemin de gauche, lui, a l’air de mener jusque dans les profondeurs. Je n’ai pas osé m’en approcher plus.


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron


    La Vénérable ne régit en rien aux paroles de Meraxès mais s’approcha d’une démarche lente vers Aoibhean qui regardait obstinément le sol, même lorsque la femme fut à un pas à peine de celle-ci. La Vénérable se pencha et plaça ses longs doigts griffus autour du coup de la bansidhe et les enfonça, pas suffisamment pour faire couler le sang, mais clairement assez pour lui faire mal. D’une pression, elle la força à se redresser et à la regarder dans les yeux. D’une voix parcheminée, râpeuse, elle prit la parole pour dire :

    - Tu as quitté les tiens, les abandonnant à leur sort et voilà que tu nous reviens avec un… elfe.

    Elle avait prononcé ce dernier mot avec un mépris manifeste et ses griffes s’étaient resserrées sur le cou de la jeune femme, faisant cette fois perler une goutte. Le visage d’Aoibhean était dépourvu de la moindre expression et de la moindre protestation.

    - Vénérable, j’ai provoqué son arrivée pour qu’il nous débarrasse de cette créature. Je t’en conjure, écoute ce qu’il a à dire, il en va de notre salut… Nous ne pouvons plus rester sous terre, nous dépérissons…

    Une once de désespoir s’était glissée dans ses paroles et la Vénérable n’y répondit rien. Elle relâcha lentement son cou et les talons d’Aoibhean retombèrent sur le sol. Elle s’était hissée sur la pointe des pieds pour atténuer la douleur. L’attention de la Vénérable se tourna, dangereuse, vers Meraxès.

    - Qu’attends-tu, elfe, des bansidhe ? Elles ne te doivent rien.

    La voix d’Aoibhean s’éleva de nouveau pour dire :

    - Mère, il a détruit cette créature. Nous pouvons ressortir.

    La Vénérable tourna la tête vers la bansidhe avec un râle de rage.

    - L’Ombre est encore présente, nous ne pouvons pas sortir. Est-il capable de la tuer ? La mort de la créature n’était-elle pas un coup du sort, une chance ? Que peux-tu faire, elfe ?

    Aoibhean resta silencieuse, préférant sans doute ne pas encourir plus encore le courroux de la Vénérable. Les dés étaient dans le camps de Meraxès.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (présentation), 1 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (ordres), 0,5 (fouille de la salle), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 29 Déc 2016 16:34 
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Alors qu'il regardait la troupe d'elfes s'activer machinalement à l'écoute de leurs consignes, Kalas gonfla son torse sans s'en rendre compte. Le jeune homme n'avait pas pour habitude de diriger, mais était tout à fait sensible au respect de la hiérarchie sauvage. La petite équipe d'expédition sembla fonctionner comme son ancienne Meute et le Shaman se plaisait à être l'Alpha, rôle qu'il n'aurait jamais pensé prendre un jour. Malgré tout, l'endroit n'était en rien rassurant et si l'atmosphère se rassurait par quelques traces de civilisations, la caverne cachait un mal capable de corrompre le plus valeureux des Guerriers. Après tout, ils étaient en territoire ennemi.

Gardant toujours un œil sur sa troupe, Kalas remarqua rapidement la gestuelle raffinée et silencieuse qui caractérise les habitants des forêts. En quelques secondes, les elfes avaient investis les lieux et étudiés les moindres incohérences intéressantes. Il ne fallut qu'un instant pour que le premier d'entre eux, Saedhon, l'interpelle à voix basse vers une des parois de la caverne. En quelques pas, le Shaman se tenait à ses côtés et observait la découverte du Guerrier aux longues oreilles. Son doigt pointait vers ce qui semblait être un dessin gravé dans la roche abîmée.

"Quelle étrange découverte. On dirait une fresque, où plutôt ce qu'il en reste."

Laissant sa main survoler le relief de la gravure, l'homme-bête découvrait l'histoire qu'elle renfermait, synonyme de réponses dans ce lieu obscur et oublié.

"Je distingue des silhouettes humaines... Des femmes. Plusieurs semblent arborer des espèces de cornes, mais je n'en suis pas sûr. Il doit certainement s'agir de la tribu à l'origine de cette fresque, mais les lieux ne ressemblent en rien à ce que je peux voir..."

De son côté, Saedhon gardait les yeux rivés sur une autre partie du dessin, manifestement plus significative. La scène représentait une masse obscure s'infiltrant jusque dans la forêt et ses arbres, forçant le peuple de femme à quitter les branches pour se réfugier dans une crevasse de la montagne. Instinctivement, Kalas en reconnut l'entrée.

"Regardez ! Il s'agit bien de l'entrée de la caverne. Ces femmes se sont réfugiées ici pour échapper cette... ombre menaçante."

Un silence s'installa doucement alors que les deux paires d'yeux tentaient toujours de déchiffrer un quelconque message à travers la fresque. Plusieurs questions taraudaient le jeune homme, incapable de les contenir davantage de temps.

"Je ne comprends pas. Au vu de l'état de l'oeuvre, cet événement semble s'être déroulés il y a fort longtemps. De quand date l'apparition du Mal qui ronge votre cité ? Et qu'est-il arrivée à cette tribu ? Sont-elles toujours en vie ? Ont-elles seulement réussies à quitter cet endroit ?"

Beaucoup de questions qui furent interrompues par les signes de mains de Cyrialle, faisant signe au Shaman de se rapprocher. Cette dernière avait prit soin d'étudier le mystérieux autel au centre de la pièce afin d'en percer les secrets. Elle fit part de ses découverte à l'homme-loup tandis qu'il passait la main dans le rayon de lumière en son centre. Des traces d'une quelconque présence, plus ou moins récentes, tachaient l'édifice à plusieurs endroits. Visiblement, ils n'étaient pas seuls dans cette caverne.

Au même moment, les dernières informations parvinrent à ses oreilles, éclaircissant la destination des deux passages découvert par la troupe. L'une se confirmait, descendant jusque dans la gueule du Mal. L'autre, plus inattendue, semblait mener à d'autres traces de civilisations.

(Peut-être pourrions-nous y trouver de nouvelles traces au sujet de cette tribu de femmes. Nous allons commencer par là.)

Sans prévenir, Kalas ferma les yeux et les ouvra sous sa forme de loup, avant de renifler les tâches de sang encore fraîches. Puis, machinalement, il suivit le chemin jusque dans le passage éclairci par Gwinthe, la troupe silencieuse sur ses pas.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 2 Jan 2017 22:28 
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La Vénérable

Après avoir parlé, Meraxès demeura immobile, tête baissée en signe de respect, devant la Vénérable assise sur son trône d'écorce. Des nuées de vapeurs montaient du bassin de lave, le long de la plateforme et continuaient leur ascension vers la partie plus sombre de la pièce. La Vénérable ne réagissait pas à son discours. L'elfe glissa un regard en arrière et il vit qu'Aoibhean n'avait pas bougé. Elle était resté dans la position de salutation, vautrée sur le sol, comme un adorateur plongé en pleine prière. Il ne put consulter son regard. Avait-il outrepassé son droit et trop parlé ? Il n'en savait rien.

Il finit par jeter un œil en direction de la Vénérable, le plus brièvement possible, pour s’apercevoir qu'elle l'ignorait. Toute son attention semblait dirigée vers Aoibhean. Elle finit par se lever, sans rien trahir de son expression figée, et elle se dirigea vers la bansidhe qui persistait à rester ventre à terre. La maitresse des lieux déploya ses doigts, semblable à des racines fines et tranchantes, afin de saisir sa nuque assez délicatement pour ne pas la blesser, mais avec suffisamment de force pour la faire souffrir. D'une nouvelle pression, elle l'incita à se redresser afin de la défier les yeux dans les yeux. La Vénérable prit alors la parole d'une voix sèche et râpeuse, en rappelant à Aoibhean qu'elle avait quitté les siens en les abandonnant à leur sort, avant de souligner, avec un sifflement de dégoût, qu'elle revenait avec la compagnie d'un elfe. Au son de ce dernier mot, ses griffes se refermèrent sur le délicat cou de la bansidhe et le sang ruissela. Pourtant, aucune expression de douleur ou de protestation n'apparut sur le visage d'Aoibhean .

Meraxès assistait au spectacle du coin de l’œil avec une certaine admiration envers la jeune bansidhe qui restait digne en toutes circonstances. Cependant quand elle répondit à sa maîtresse, le ton de sa voix devint fébrile. Elle lui expliqua qu'elle avait provoqué l'arrivée de Meraxès dans l'espoir qu'il les débarrasse de cette créature, en la conjurant d'écouter ce qu'il avait à dire. La situation de son peuple lui était insupportable, les bansidhe n'étaient pas fait pour vivre sous terre et ils dépérissaient.

La poigne de la Vénérable s'atténua doucement, libérant sans aucune complaisance le cou de la jeune femme suppliante. Elle se tourna vers lui pour l'interpeller d'une voix menaçante, en lui demandant ce qu'il attendait d'eux, soulignant que les bansidhe ne leur devaient rien. Aoibhean protesta aussitôt en rappelant qu'il avait vaincu l'abomination de flammes et qu'ils étaient à présent libres de sortir, mais la Vénérable répliqua de manière incisive que l'Ombre était encore présente, qu'ils ne pouvaient sortir. Sa colère était manifeste. Elle continua en parlant de l'elfe à la troisième personne, en demandant d'un ton sarcastique s'il pouvait réellement se confronter à cette menace, si la mort du gardien n'était pas due à un coup du sort, à un simple de coup de chance. Avant de l'interpeller directement, pour lui demander ce qu'il pouvait faire.

Aoibhean restait en retrait afin de ne pas attiser davantage la fureur de la reine. Elles attendaient une réponse de sa part. Meraxès leur fit face, mais il prit un temps pour formuler sa réponse. Deux choix s'offraient à lui, soit faire profil bas et abonder dans le sens de la Vénérable, peut-être aurait-il d'autres occasions pour l'influencer, ou alors se confronter directement à elle, au risque d'affronter son courroux et finir en cellule, voire même exécuté...

Il fit quelques pas et passa à côté d'elles, en direction de la sortie, puis il se remémora les exercices de son enfance. Quand il essayait, plus que maladroitement, de maitriser son fluide de lumière en projetant des images simples sur le mur de sa chambre au monastère. Les habitants d'Elysian ignoraient tout de la magie ou du moins étaient étrangers à celle de Yuimen. Il se dit qu'un simple sortilège pourrait lui permettre de montrer ce qu'il savait faire et de se rendre indispensable de par ses compétences inédites aux yeux de la Vénérable. Son comportement l'avait réellement agacé et la perspective de lui en boucher un coin ne lui déplaisait pas.

« Comme je le disais, je ne suis pas de votre monde. Entre nous, votre sort m’indiffère totalement. Le jour où vous aurez échoué, où les fluides auront totalement quitté votre terre, rendant votre monde si instable que les mers se soulèveront, les montagnes s'écrouleront et que la terre s'ouvrira pour déverser des géhennes ardentes, je repartirai d'où je viens... »

Il leva son bras et fit apparaître une petite lueur au creux de ses doigts. Il l'emprisonna brièvement, puis tendit le bras en direction du mur baigné dans les ombres pour y projeter une image éloquente, celle de la fin du monde tel qu'il l'avait dépeint précédemment. Il fut lui même étonné par le résultat, constatant avec plaisir que sa maîtrise avait beaucoup évolué depuis sa rencontre avec les deux esprits élémentaires.

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Les vapeurs ascendantes croisaient le faisceau lumineu et ajoutaient à l'image un léger mouvement, ainsi qu'une profondeur, qui la rendait encore plus suggestive. Elle semblait prendre vie et se précisait davantage au fur et à mesure qu'il affinait l'image mentale qu'il projetait.

« Voici votre avenir. Voici la raison de ma venue. Il est probable que l'Ombre menaçant votre peuple est l'instigatrice de tout cela. D'autres comme moi sont ici et nous avons pour mission de déterminer qui draine les fluides d'Elysian. Vous les reconnaitrez à ce pendentif, les Élémentaires nous les ont confié afin de mener notre mission à bien. »

Il sortit le pendant d'Uraj et le présenta à son auditoire.

« Je suis donc venu ici pour en apprendre davantage sur le Crépuscule des Dieux, ainsi que sur l'artefact divin. J'avais dans l'espoir que les peuples autarciques et anciens de ses contrées pourraient m'en apprendre davantage.

Vous imaginiez-vous à l'abri entre ses murs ? Pourtant, votre présence ici ne tient qu'à la volonté de celui vous ayant enfermé. Réussissez-vous à satisfaire tous vos besoins ? Cultivez-vous les terres stériles des profondeurs à la lueur de quelques gemmes ? Quelle formidable vie doit être la votre, cloîtré et coupé du monde derrière ses remparts millénaires, dans des lieux si différents de votre habitat de prédilection. Un minimum de commerce est à accomplir pour entretenir une pareille cité, je le sais, j'ai beaucoup lu à propos de Mertar. Une cité naine de mon monde, qui, à l'inverse du peuple qui a jadis creusé ses galeries, perdure encore aujourd'hui. Ceci n'est pas un refuge, non, ceci est votre tombeau. Nous avons tous un rôle à jouer et je suis l’opportunité que vous attendiez. Du moins, celle qu'Aoibhean attendait.

Si vous souhaitez rester terrer dans les profondeurs en frissonnant de peur dans l'attente de votre fin inéluctable, allez-y. Mais si jamais vous souhaitez enfin affronter vos ennemis, je vous assure le soutient de ma magie. Il est vrai que j'ai joué de beaucoup de chance pour vaincre la créature de flamme. Cependant, sans mes compétences, elle serait en ce moment même en train de vous exterminer.

De plus, vous n'êtes pas seuls. J'ai entendu dire que des elfes peuplent aussi cette forêt. Alors pourquoi ne pas mettre de côté vos querelles et leur proposer votre soutien ? Kalas, un homme-loup, est parti à leur rencontre et je pense qu'il œuvrera dans le même but.

Alors, que votre choix soit de rester lâchement sous terre dans l'attente de jours meilleurs ou de sortir pour vous battre afin de récupérer vos terres, pourriez-vous simplement me dire qu'est ce que cette Ombre ? Vous semblez la connaître et y avoir déjà été confronté. Toute information à ce sujet pourrait se révéler vitale pour ma quête. »


Le regard de Meraxès était empli d'une profonde détermination. Il avait opté pour la seconde option, choisissant délibérément de provoquer la Vénérable et même de l'insulter, visant directement son estime et son honneur. Il savait pertinemment que la réaction de l'ancienne allait être sévère, qu'elle allait asseoir son autorité et que cela lui en cuirait. On ne change pas d'avis et l'on n'accède pas si simplement aux arguments de l'autre, surtout dans un débat aussi houleux et surtout avec une personne aussi effrontée. Mais il gardait l'espoir que sa prestation aurait un impact et qu'elle accéderait à sa demande a posteriori.

Insidieusement, son plan se mettait en place. Il voulait certes collecter des informations, mais cette présence qui gangrenait la forêt l'intriguait plus que jamais. Il souhaitait rencontrer l'Ombre et s'entretenir avec elle. Le destin des bansidhe et d'Elysian ne l'intéressait guère. Seul la compréhension de ses ténèbres intérieurs et leurs assouvissements le motivait. Il restait cependant conscient de ses prétentions. L'Ombre était une chose néfaste à laquelle il ne pourrait complaire sans risquer sa vie. Mais s'il voulait mettre la main sur l'artefact divin, il lui fallait s'en approcher, gagner sa confiance et comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette histoire.


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1500 mots environ

Direction le cœur

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Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Mar 17 Jan 2017 11:33, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Ven 13 Jan 2017 19:40 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre

    Les traces de sang ne révélèrent rien de particulier au loup, si ce n’étaient des odeurs de créatures de la forêt mêlées d’odeurs qu’il ne connaissait pas. Il y avait quelque chose d’autre pourtant, une odeur sous-jacente qui lui imposait un mal-être profond, comme s’il portait atteinte à l’ordre du monde.

    Kalas et le reste de la troupe, aux aguets, entra à petits pas dans l’aile de la grotte indiquée par Gwinthe. Ils n’y trouvèrent pas grand-chose, si ce n’est une pièce avec un feu et une légère ouverture vers le dehors qui avait dû servir de cuisine pendant un temps, ainsi que plusieurs chambres aux lits branlants et anciens. Manifestement, les lieux avaient été désertés depuis quelques temps déjà, mais précipitamment. Des assiettes non terminées se trouvaient encore sur les tables tandis que les coffres étaient encore remplis, pour certains, de vêtements. Ils retrouvèrent même quelques bijoux d’or et d’argent aux motifs forestiers. Cyrialle, pendant ce temps, répondait à ses questions.

    - Le Mal est apparu il y a très longtemps. Certains pensent qu’il est apparu au moment du Crépuscule des Dieux, mais… Depuis quelques années, cinq, peut-être, le Mal semble s’intensifier, se faire plus virulent encore. Quant à ce qui est arrivé aux bansidhe, car tel est le nom de ces femmes, nous l’ignorons. Nous pensons qu’elles sont allées se terrer quelque part sous terre, mais nous n’en sommes pas sûr.

    Dans un coin se trouvait le squelette de deux cadavres. Aussi grand que Kalas, quoi qu’à l’apparence plus fine, ce qui les caractérisait le plus étaient les deux grandes ramures qui saillaient de leur crâne, comme s’il s’était agi des bois d’un cerf, quoi que plus petits.

    Soudain, ils entendirent des bruits sourds de tambours qui emplirent petit à petit l’espace. Les bruits s’accentuèrent, provenant de la pièce qu’ils venaient de quitter. Le son se faisait de plus en plus fort, les prenant aux tripes. Les elfes se regardaient entre eux, les mains sur leurs armes sorties, prêtes. Faoil, plus petite que les autres, s’avança discrètement vers la pièce qu’ils venaient de quitter et ne tarda pas à revenir en faisant signe à Kalas de la suivre discrètement et indiquant aux autres de rester en arrière.

    Cachés derrière un pan de mur, les deux chefs du groupe pouvaient voir ce qui causait ces bruits. Il s’agissait d’une groupe d’une vingtaine de créatures cornues au faciès atroce masqué, pour plusieurs, sous une cape élimée. S’ils se tenaient debout à la manière des hommes, leurs pattes semblaient être achevées par des sabots tandis que leurs mains étaient pourvues des longues griffes acérées. Le pire de tout semblait être leur cage thoracique béante qui semblait être un amas de sang. Ils se pressaient tous autour de l’autel, une dizaine d’entre eux battaient la mesure sur des tambours de peau, un rythme entêtant, hypnotique.

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    Une agitation ne tarda pas à se faire sentir et deux autres arrivèrent, portant entre eux une créature inerte. Il s’agissait d’un grand loup à la fourrure noire. Il semblait mort. Juste derrière lui arrivait un dernier personnage. Semblable aux autres, son visage était cependant caché sous un masque et sa tête était ornée de ramures gigantesques et intriquées. Sur les épaules, il portait une cape de fourrure et d’os, au col de plumes et à chacun de ses mouvements des os semblaient claquer entre eux, se joignant étrangement au son des tambours qui n’arrêtaient pas.

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    Le loup fut posé sur l’autel et la dernière créature prit place devant la femme cornue qui dominait la table de pierre. La créature brandit une dague noire et le bruit des tambours s’intensifia. Les êtres qui entouraient l’autel se mirent à ahaner un chant étrange, désagréable aux oreilles, rejoignant l’espèce de chamane derrière l’autel. Alors qu’ils chantaient des paroles incompréhensibles, la dague sembla s’orner d’une aura noirâtre concentrée sur la lame. Cinq minutes passèrent pendant lesquelles les litanies continuèrent, jusqu’à ce que soudain, le chamane abaisse sa dague dans la cage thoracique du loup. Ce dernier poussa un hurlement à glacer le sang, comme si l’on éveillait un mort et tenta de se défaire de sa prise, mais en vain. Finalement, le chamane ôta la dague et se recula pendant que le loup se mettait lamentablement sur ses pieds sur la table de pierre de l’autel. Sous les yeux de Kalas et de Faoil, le loup se mit soudain à se changer. D’un faciès parfaitement lupin, quoi que tordu de douleur, il sembla s’étirer, s’allonger tandis que ses dents se teintaient de noir et s’agrandissaient. Tout son être sembla changer ainsi, petit à petit, sous le même voile noir qui enrobait autrefois la dague.

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    Quelques secondes plus tard au lieu du loup se tenait sur la table une créature de ténèbres, sombre et au regard assoiffé de sang. Il poussa un hurlement qui n’avait plus rien de lupin, qui était devenue une parodie extrême de l’être majestueux qu’il avait été.

    Sans autre forme de procès, le chamane s’éloigna de l’autel pour s’en aller de nouveau dans les ombres des tunnels, s’enfonçant dans le boyau qui allaient vers les entrailles de la terre. Le loup qui n’était plus un loup prit sa suite et ils furent petit à petit suivit des autres créatures. Pourtant, des ombres du tunnel semblait se détacher une autre forme, indiscernable, qui observait. L’ombre disparu à son tour, ne laissant rien soupçonner de son existence.

[Les créatures se dirigent donc vers le tunnel, mais sont encore présentes dans la pièce, à toi de me dire ce que tu fais. Tu peux échanger quelques mots avec Faoil par mp.]


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

    A l’issue des paroles de Meraxès, la réaction de la Vénérable ne se fit pas attendre. Comme il l’attendait, elle fut également violente car la bansidhe saisit l’elfe au cou de ses longues mains griffues et perça la chair, faisant couler le sang. Elle l’envoya ensuite, avec une force impressionnante, s’écraser contre un des murs de la salle, non loin d’un brasero dont il sentit la chaleur avant de s’effondrer sur le sol. Des sillons sanglants s’écoulaient de son cou, maculant son col tandis qu’il peinait à respirer à cause du choc. Aoibhean ne fit aucun geste vers lui, le regard encore posé là où l’image s’était trouvée et avait disparu au moment de l’attaque de la Vénérable.

    Caragh se tenait toujours prostrée au sol, tremblante. Elle n’osait manifestement pas bouger. Le temps sembla se suspendre un instant dans cette fresque étrange. L’elfe retrouvant petit à petit ses esprits, la Vénérable, personnification de la rage, regardant ce dernier avec haine et la dernière, sa fille, tétanisée devant l’image qui n’était plus d’un monde qui pourrait être.

    Ce fut cette dernière qui reprit en premier ses esprits et se tourna vers la Vénérable.

    - Vénérable Mère, je vous en conjure, écoutez ses paroles, écoutez-les ! C’est la vérité telle que je l’ai vécu à l’extérieur.

    L’ire de la Vénérable se tourna vers sa fille.

    - Tu n’es plus que l’ombre de ce que tu étais ma fille, je te renie, pars, emporte cette loque avec toi et ne reviens jamais. Les bansidhe resteront ici où elles ont vécu et où elles ont survécu. Elles ne s’allieront pas avec ce… cette engeance. Ce sont eux qui l’ont laissée s’implanter, eux !

    Aoibhean secoua la tête, désolée. Ses ramures marquaient plus encore sa déception face aux réactions de la Vénérable.

    - Mère, je remets en cause votre droit à régner. Votre temps est révolu, le mien commence.

    Sans un mot de plus, elle arqua les mains, faisant sortir à son tour des griffes, et s’apprêta à fondre sur la Vénérable. Son visage était déterminé, tandis que celui de la Vénérable était figé dans un cri de rage.

    Caragh se releva alors, son arc prêt, une flèche pointée sur la mère et la fille et le visage fermé. Impossible de savoir sur laquelle elle allait tirer. Quelle allait être la réaction de Meraxès ? Telle était la question.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (image), 1 (poser ses couilles sur la commode), 1,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (questions), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 00:52 
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Le cliquetis à peine audible des griffes de Hurlenuit résonnait dans l'esprit du Shaman, voyageant entre les dimensions alors qu'il venait de changer de forme. De toute sa vie, Kalas n'aurait jamais penser un jour partager sa vie avec celle d'un animal aussi majestueux que le loup. Certes, ses pouvoirs de métamorphe n'étaient que le prélude à un apprentissage des plus complexes existants à ce jour, mais ils faisaient déjà de lui un être rarissime. Conscient qu'il représentait à lui seul la possibilité d'une paix entre la Nature et les Hommes, l'homme-loup cachait la moindre hésitation derrière un masque de courage et de sagesse, véritable contradiction pour son jeune âge. Au fond de lui, rien ne le terrifiait plus que de ne pas être à la hauteur. Et aujourd'hui, on lui demandait de mener un peuple, une alliance, un monde. De comprendre l'essence même des éléments et de leurs manifestations. De participer à des guerres qu'il se devait de faire siennes, sous l'égide de l'espoir, la bravoure et l'honneur. Au delà de sa condition, le réceptacle de l'Homme et du Loup affrontait un Mal sans forme ni visage, capable de corrompre les terres des races magiques et élémentaires.

Kalas, un Homme. Une bête. Un messager des forêts. Autant de noms plus lourds et difficiles à porter pour un enfant en quête de savoir et d'aventures. Bien peu de moyens pour y parvenir, mais de nombreux chemins pour accomplir.

Un brin perturbé, le Shaman se concentrait à nouveau sur les traces de sang repérées plus tôt. Malgré la difficulté à en affirmer la source exacte, sa truffe n'avait de cesse de se laisser guider par l'étrange mélange d'odeurs familières et inconnues. S'il parvenait clairement à identifier ce sang comme celui d'un animal de la forêt, il lui était cependant difficile de confirmer qu'elle l'est toujours été lors de cette blessure. Après le délicat parfum sucré venait une horrible vague âcre et acide qui l'obligeait à souffler du museau, calvaire pour un odorat aussi puissant que le sien.

(Il n'y a rien de naturel dans cette odeur répugnante. Si des animaux sont parvenus jusqu'ici, quelque chose d'horrible a dû leur arriver. Peut-être ont-ils été attaqués par ce Mal qui hante ces lieux, se mêlant à leur sang comme une maladie ? A moins qu'il ne s'agisse d'une bête désormais corrompue qui s'est blessée à cet endroit ? Aucune des ces deux hypothèses ne me rassure...)

Laissant le Shaman guider la troupe, cette dernière suivait le pas sans un bruit tout en respectant le même positionnement qu'à leur arrivée en ces lieux. Désormais loin de leurs habitats naturels, les elfes semblaient plus aux aguets que jamais, prêts à réagir au moindre bruit suspect. Gwinthe, l'éclaireuse, choisit de rester à proximité du loup pour le guider en cas d'égarement ou de fausse piste. Malgré l'aspect désolé de l'environnement, Kalas remarquait à plusieurs reprises de nombreuses traces de salissures, indiquant que ce chemin avait été emprunté récemment par un pied d'origine inconnu. Pendant une poignée de secondes, son hypothèse d'une abomination lui revint en tête, laissant un frisson parcourir l'échine du loup.

(Son repaire, peut-être ?)

La découverte des pièces à vivre chassait les mauvaises pensées de l'homme-loup, satisfait d'y trouver un semblant de vie. Étrangement, la faible lueur d'une flamme se dessinait sur les murs, dansant au gré d'un vent d'origine inconnue. Suffisamment large pour accueillir une dizaine de personnes, ce qui pourrait parfaitement être une salle à manger disposait d'une petite crevasse taillée à la main, offrant aux souterrains la musique du vent soufflant sur les branches des arbres. Derrière les ombres dansantes des flammes se reflétant sur les murs de pierre, plusieurs ouvertures contenaient des lits à l'aspect délabré. D'une inspiration, Hurlenuit sentait encore l'odeur de l'homme sur celles-ci, plissant ses yeux de prudence et dressant ses oreilles aux aguets. La petite troupe découvrait l'endroit en y effectuant quelques pas ici et là, laissant libre court à leur curiosité pendant de brefs instants. De rapides coups d’œils permirent déjà d'assurer que les lieux étaient encore occupés il y a peu.

(Malgré l'odeur nauséabonde qui m'irrite les nasaux, je peux sentir quelque chose d'autre. Il y avait des hommes, ici. Du moins, quelque chose de semblable. Peut-être le peuple de femmes que j'ai aperçu sur la fresque un peu plus tôt ?)

Plus enclin à redevenir Kalas pour explorer les lieux, le Shaman quitta sa forme animale en attirant le regard de quelques elfes, peu sujets à ce genre de spectacle. Son ouïe resta la même qu'en Hurlenuit et il ne put rester sourd aux brèves messes basses à son sujet. Indifférent, le jeune homme fureta ici et là, observant un à un les informations qui n'attendaient que d'être recueillies. De longues planches de bois rapidement posées sur des rondins de bois semblaient faire offices de tables pour les anciens occupants, visiblement très pressés de quitter les lieux. En effet, bols, verres et couverts en bois s'éparpillaient sur celles-ci, laissant la nourriture refroidie se répandre sur le bois et la pierre.

"Herk ! Je me demande ce que c'est, mais l'odeur est atroce."

Dans un coin peu éclairé par la lumière des flammes, de larges coffres en bois au verrou ouvert étaient rangés à la va-vite contre les murs. Avec l'aide de quelques personnes, Kalas les ouvrit sans manquer de faire couiner les joints métalliques des conteneurs. En vrac s'y trouvait des vêtements sales et primitifs, parfois sous l'allure de patchworks débraillés. Parfois, il retrouvait des bijoux en tout genre, faits d'or et d'argent encore brillant. Les motifs, s'ils variaient de l'un à l'autre, conservaient tous un aspect rattaché à la forêt, qu'il s'agisse d'une branche, une feuille ou un arbre. Visiblement intéressés sa découverte, le jeune homme ne manqua pas de les ranger dans sa sacoche, non pas par cupidité, mais par curiosité. Certaines personnes en Aetelrhyt sauraient certainement lui fournir davantage d'informations à leurs sujets.

Alors que les elfes s'affairaient à découvrir les secrets de cet endroit, Cyrialle s'approcha de l'homme-loup, désormais sous forme humaine. Les lames de ses poignards frôlaient la peau mate de ses cuisses à chacun de ses pas, envoûtant pendant un court instant le regard vierge du jeune homme. Le visage de la Faeriönne était froncé par la méfiance, rejoignant ses sourcils par de fines rides. Sans le regarder, l'elfe à la peau de caramel répondit aux dernières questions de Kalas au sujet du peuple représenté sur la fresque de l'autel. Ainsi, le Shaman apprit que le Mal naquit il y a de nombreux siècles, lors d'un événement appelé le Crépuscule des Dieux. Grandissant dans l'hibernation, celui-ci ne semble pas s'être imposé comme un problème majeur auprès d'Elysian et de ses habitants. Son réveil, toujours inexpliqué, date d'il y a quelques années, intensifiant chaque jour son emprise sur ces terres. Les traces de l'histoire de ces femmes, autrefois habitantes des forêts, se termine dans ces grottes vétustes. Cyrialle finit par mentionner leur nom, les Bansidhe, avant de donner une dernière hypothèse sur leur position actuel, mais sans affirmation de sa part.

Mêlant peu à peu ce qu'il avait apprit depuis son arrivée en ces lieux, l'homme-loup tournait la tête et fixa le vide en plissant les yeux. Des réponses se révélaient, soulevant avec elles de nombreuses questions.

"Les Bansidhes, tu dis... Si ces femmes ont étés chassées de la forêt par les ombres, elles ont effectivement dû se réfugier dans les souterrains par désespoir. Tout en ces lieux semble indiquer qu'elles se sont établies ici et qu'elle y vivent depuis toutes ces années. Et pourtant, cela semble presque irréel. Comment auraient-elles pu survivre sans quitter ce repaire ? De ce que j'ai ressenti, ces souterrains abritent une des plus forte concentration de Mal autour de la cité. Il est impossible qu'elles aient pu l'éviter durant tout ce temps..."

Peu à peu, l'histoire et le devenir de la tribu piquait la curiosité du Shaman, n'ayant de cesse de se retrouver dans leur malheur. Autrefois libres et amoureux à la Nature, une force obscure les ont tous deux éjectés de leur milieu, décimant par la même occasion tous ce qui pouvait les y rattacher. Inconsciemment, le jeune homme commençait à faire les cent pas dans la pièce, laissant les elfes à leurs recherches et discussions. Lors de sa ronde, son pied heurta un obstacle qui se renversa au sol dans un cliquetis effrayant. Endormis l'un contre l'autre à jamais, deux squelettes humanoïdes ornaient l'un des coins de la pièce. La caverne les couvraient d'un voile de ténèbres, loin de la lueur des flammes. La vision de ces deux cadavres attrista soudainement Kalas, incapable de donner une raison valable à leur mort. Cependant, les bois ornant leurs crânes lui mirent la puce à l'oreille et rapidement, la particularité des Bansidhes lui revint en tête. Une nouvelle fois, les faits s'imposent et la vérité sur le Mal s'éclaire peu à peu.

*Boum*

Toutes les têtes se relevèrent, comme happées par le bruit qui venait de voler toute leur attention. Les oreilles se tendirent et les mains vinrent instantanément rejoindre la poignée des épées et la branche des arcs. De son côté, le Shaman se redressa et avança jusqu'au début du chemin, cherchant le moindre signe sonore et visuel à sa portée.

*Boum*...*Boum,Boum...*

Le rythme commença, incitant la troupe à se préparer à tout et n'importe quoi. L'un après l'autre, les elfes repérèrent la source du bruit, provenant de la pièce qu'ils venait de quitter. La cadence s'accéléra, soulevant les cœurs et intensifiant la peur dans les esprits. Plusieurs regards se croisèrent, mêlant stupéfaction et incompréhension d'entendre un tel son de tambour ici-bas dans les cavernes. Brisant le spectacle et l'immobilité de chacun, Faoil dépassa l'homme-loup et disparut dans le couloir qui menait jusqu'à l'entrée de la grotte. Tous patientèrent avec l'espoir de la voir revenir au plus vite et ce n'est qu'après de longues secondes que la silhouette de la lutine surgit de derrière le mur, mimant le silence du doigt et faisant signe à Kalas de la suivre de l'autre main. Déjà préparé à cette éventualité, ce dernier jeta un dernier coup d'oeil à ses compagnons d'armes comme pour les rassurer, avant d'emboiter le pas léger de Faoil qui était déjà repartie.

Le jeune homme et la lutine se faufilèrent jusqu'à un pan de la caverne, excellent poste d'observation qui offrait une bonne vue d'ensemble. Là, ils observèrent silencieusement l'origine du bruit qui se faisait croissant. Réparties dans toute la pièce, de nombreuses et étranges silhouettes se tenaient debout, pointant tous vers l'autel. Toutes plus ou moins cornues, chacune d'entre elles avaient perdues la moindre similarité avec les Hommes. Portant les mêmes bois que ceux trouvés sur les cadavres plus tôt, les nombreuses horreurs arboraient une morphologie des plus répugnantes. Une prolongation de leurs vêtements couvrait une partie de leurs têtes, mais ce qui en dépassait n'était qu'une parodie de visage horriblement déformé. La bouche semblait vouloir s'extirper, allongée comme le museau d'un animal. De longs crocs sales et couverts de tartres ornaient chaque côté de la mâchoire, de la même manière qu'une bête sujette à la lèpre. Le claquement qui en sortait imposait le dégoût, obligeant le Shaman à plisser des yeux pour y croire. Malgré le manque de lumière, le corps difforme de ces créatures était tout à fait visible. Fidèles à la rythmique imposée, certains levèrent leurs longs bras fins en l'air, dévoilant leurs doigts difformes se terminant par des griffes acérées. D'autres préférèrent taper du pied, offrant à la caverne l'écho de leurs sabots noirs et crochus. Cependant, tous exhibaient leurs immondes tranchées qui se creusait de leurs bas-ventres jusqu'à la poitrine. Un amas de chair bouillonnante gigotait parfois chez certains, mais à aucun moment ils ne semblaient en souffrir. Rien ne liait ces êtres aux humains, ni même aux autres races. Laissant le tambour chanter dans la pièce, les étranges créatures s'amassèrent autour de l'autel délabré, comme pour y effectuer un rite inconnu et propre à leur culture.

"Ces horreurs... Je ne peux pas m'empêcher de penser aux Bansidhes. Regarde les bois qui ornent leurs têtes. Ce sont les mêmes que sur la fresque de l'autel. J'ai également repéré deux cadavres au fond de la grotte, taillés exactement comme eux... pour l'instant, rien ne me permet de l'affirmer, mais je suis persuadé qu'il existe un lien entre la tribu disparue des Bansidhes et celle-ci."

Laissant le temps à Faoil de digérer le spectacle et ses hypothèses, Kalas retourna à son poste d'observateur lorsque de l'agitation se manifesta dans l'assemblée. Un passage se délivra parmi les monstres, laissant deux nouveaux arrivants progresser jusqu'à l'autel. Ces dernières, avançant avec attention, transportaient entres elles une bête à la fourrure noire comme la nuit. En une fraction de seconde, le Shaman identifia le corps inerte comme celui d'un loup semblable à Hurlenuit, mort ou inconscient. Sur les pas du cortège funéraire, une nouvelle silhouette au visage masqué se dévoila, suivant le tracé dessiné par ses prédécesseurs. A la différence des autres abominations, celle-ci affichait d'immenses ramures incomparables en terme de tailles et de détails. Plus majestueux, tout en elle semblait démontrer une supériorité hiérarchique certaine vis à vis de ses congénères. Comme bercée par le son de tambour, sa cape virevoltait sans cesse, laissant les décorations de sa cape danser et s'entrechoquer à chacun de ses pas.

L'étrange personnage attira le regard jusqu'au petit édifice de pierre où la bête, toujours sans vie, fut déposée avec une certaine délicatesse. La scène, plus irréaliste à chaque seconde, semblait se dessiner comme l'un des rites sacrificiels païens dont le jeune homme avait déjà pu en lire quelques histoires dans des livres. Et s'il en connaissait la pratique, la raison lui était tout bonnement inconnue. L'intensité du rythme des tambours rappela le jeune homme à l'ordre, captant son attention sur la suite des événements. Subitement, l'assemblée résonnait dans un chant grave et désordonné, presque infecte aux oreilles sensibles de l'homme-loup. Le chœur entrait presque dans une transe à la limite de l'inconscience, mimant chacune des notes de la créature aux cornes plus évoluées. Luttant pour garder sa concentration à son paroxysme, le Shaman se frottait plusieurs fois les oreilles dans un douloureux pincement de lèvres. Il rassura Faoil qui jetait parfois de légers regards inquiets dans sa direction.

"Argh... Quel son horrible... Ça va aller, ne t'inquiète pas."

Durant des minutes qui semblaient interminables, le rite s'éternisait et Kalas s'habituait bientôt à la douleur qui lui brûlait les oreilles. S'intéressant à nouveau au spectacle, il remarqua l'étrange dague que tenait la maîtresse de cérémonie entre ses doigts crochus. Enveloppée d'une aura obscure, celle-ci transpirait d'une Magie particulièrement ignoble et infecte, comme si elle semblait venir de la gorge même de Thimoros. Soudain, dans un geste prévisible mais surprenant, la lame noire s'enfonça dans le corps de l'animal, disparaissant dans sa fourrure. Le chant s'arrêta au moment même où un assourdissant cri d'agonie s'échappait du loup, assommant une nouvelle fois le Shaman. Mais sensible à la mort de l'un des siens, Hurlenuit ne se cacha pas pour souffrir. Il garda l'oeil sur les derniers instants de la bête, se débattant inutilement en usant de ses maigres forces. Mais la mort ne fut pas le futur qui l'attendait. Aussi incroyable que cela pouvait paraître, le loup se relevait misérablement sur deux pattes, puis sur quatre. La lumière de l'autel illuminait l'obscurité qui émanait de son corps qui se transformait peu à peu, embrassant l'énergie de la lame qui le traversait désormais. Comme si l'on tentait de le lui arracher, le museau de la bête s'allongeait jusqu'à pâlir d'ombre, la métamorphosant en ce qui se rapprochait le plus d'un enfant du Mal. tous ses membres, son corps, sa fourrure et la lueur de ses yeux semblaient s'étirer et s'effacer jusqu'à ce que l'animal ne devienne un ersatz de lui-même.

En Kalas, Hurlenuit grattait contre les parois de son esprit, comme appelé par ce qui venait de se produire. Jamais le jeune Shaman n'avait senti pareil mal-être depuis la transformation quasi-similaire de Kharys, la nuit qui signait la fin de la Meute. Particulièrement affecté par le spectacle, le jeune homme aurait voulu sauter de sa cachette et étouffer chacune des créatures entre ses mains de pierre, mais la vie de plusieurs personnes lui étaient liés. Laissant la rage de son totem s'énerver en lui, l'homme-bête observait l'épilogue du sacrifice jusqu'à comprendre que l'assemblée de monstres était sur le départ. À la tête du cortège, la Shamane descendait vers les tréfonds, laissant le soin à son nouveau compagnon de ténèbres de lui emboîter le pas. Comprenant qu'il fallait agir au plus vite, Kalas prit parti avec la lutine et fit partage de ses décisions.

"Va vite rassembler les autres, Faoil. Fais leur un point sur la situation et ramène les ici au plus vite. Qu'ils soient prêts à se battre, nous allons frapper."

Laissant la Commandante disparaître après un signe de tête approbateur, le jeune homme observait le retrait du cortège primitif, captant par la même occasion des mouvements fortuits dans l'obscurité qui trahissaient la présence d'une ou plusieurs entités. Mais malgré le risque à encourir, l'homme-loup refusait de passer outre ce qu'il venait d'observer. Il fallait intervenir au plus vite et l'idée d'un piège germait dans son esprit, coïncidant avec l'arrivée discrète de ses compagnons d'armes. Les elfes tenaient chacun leurs armes en mains, qu'il s'agisse d'épées prêtes à frapper ou de flèches à encocher. Au milieu de la pièce, les créatures disparaissaient peu à peu, laissant le temps à sa troupe d'assimiler le plan de leur nouveau chef. Après un dernier coup d’œil en arrière, Kalas expliquait à voix basse sa stratégie de bataille avec un sérieux qu'il ne se connaissait pas.

"Vous voyez ces créatures ? Nous allons toutes les laisser s'engouffrer dans ce passage jusqu'à ce que nous puissions nous déployer à l'entrée, juste derrière eux. Là, je les attirerais pour qu'ils fassent demi-tour et reviennent jusqu'à nous sans se douter de l'embuscade qui les attends. Le passage sinueux de la grotte sera à leur désavantage, les obligeant à n'avancer qu'à deux ou trois de front. Faoil, je te laisse placer correctement les archers en arrière et les épéistes devant, tu le feras mieux que moi. Cyrialle, tu t'occuperas du moindre désagrément qui viendrait nous gêner. Nous non plus ne sommes pas à l'abri d'une embuscade ou d'un contournement."

Le Shaman laissait le temps à ses troupes d'assimiler ses consignes, s'assurant que tout soit compris par tous. Sur le point de commencer l'opération, il donnait les dernières précisions sur son rôle dans la bataille.

"Dans un instant, je me transformerais pour me glisser discrètement jusqu'à l'entrée. Le hurlement du loup sera votre signal pour vous mettre en place le plus rapidement possible. Je battrais en retraite lorsque je serais assuré qu'ils se lanceront tous à ma poursuite, puis je reviendrais sous forme humaine pour lancer un sort incapacitant dans les derniers mètres du tunnel. Même si je ferais en sorte qu'il ne touche que les créatures, prenez garde à rester à bonne distance. Ensuite, j'aiderais Cyrialle à la défense des archers grâce de ma Magie, prêt à charger au front si nécessaire."

---------------

3416 mots (Ho yeah)

(((Ramassage des bijoux dans les coffres de la caverne.)))

(((Utilisation du sort évolutif "Nuage de poussière" au niveau maximum)))

(((Utilisation du sort Frappe du golem au max sur adversaire le plus proche si deuxième tour)))

_________________
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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


Dernière édition par Kenra le Jeu 26 Jan 2017 17:42, édité 17 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 17 Jan 2017 11:32 
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Asseoir son autorité

La réaction de la Vénérable ne se fit pas attendre. Elle se précipita vers Meraxès, ivre de rage, et le saisit au cou de ses doigts tranchants comme elle venait de le faire avec Aiobhean. Il eut à peine le temps de réagir que ses pieds ne touchaient déjà plus le sol. Aucun tremblement ne parcourait le bras de la bansidhe, signe d'une incroyable force. Déstabilisé, la peau du cou percé en plusieurs endroits, d'où s'écoulaient des filets de sang, l'elfe manquait de souffle.

Son assaillante lui adressa un regard méprisant, avant de ployer le bras pour l'envoyer voler, avec une puissance impressionnante, jusque sur le grand mur éclairé d'un brasero. À son contact, il put sentir la chaleur des braises, avant de s'écrouler lourdement.

Meraxès émit un râle étouffé. Il manquait d'air et essayait vainement de respirer. Un silence de consternation s'installa, puis une réprobation parvint à ses oreilles. Aiobhean prenait à nouveau sa défense et conjurait la reine de prendre en compte ses paroles. Mais la Vénérable ne voulait rien entendre. Elle cracha à sa jeune servante qu'elle n'était plus que l'ombre de ce qu'était sa fille, qu'elle la reniait. À cet instant, il comprit qu'en plus d'être sa souveraine, elle était aussi sa génitrice. Elles ne se ressemblaient pourtant pas... Elle somma sa fille de quitter les lieux avec Meraxès et de ne jamais revenir. Aiobhean était à présent considéré comme une traitre à Rthranon, celle qui s'était alliée, selon l'opinion de la reine, à ceux qui ont laissé s'implanter l'Ombre sur la forêt. Les lèvres de la jeune bansidhe se figèrent en un tremblement, puis elle se referma en secouant la tête d'un air désolé.

Meraxès qui avait assisté à toute la scène, avait réussi à accuser le coup et parvint à se redresser sur ses jambes. Il conclut définitivement que la Vénérable était une cause perdue, qu'aucun argument ne parviendrait à la convaincre. Elle refermait une haine folle envers les elfes et ce pour une mystérieuse raison, doublée d'une peur maladive pour tout ce qui se trouvait à l'extérieur.

Quand il se résigna à se diriger vers la sortie, Aoibhean repris la parole d'un air solennel et déterminé. Elle argua l'incapacité de régner de sa mère, la renvoyant à un passé révolu et décadent, pour se présenter comme le futur. Meraxès fit des yeux ronds ; la jeune bansidhe prétendait au trône.

Elle déploya des griffes semblables à sa mère et s'arqua aussitôt en position de combat, les cornes abaissées comme celles d'un cerf prêt à charger. La Vénérable émit un vent de rage qui marqua l'apothéose de sa fureur. Un cri strident qui n'appartenait pas à ce monde. L'elfe fit quelques pas rapides dans sa direction et il constata que la servante, jusqu'ici prostrée au sol et rigoureusement impassible, s'était levée et tenait à présent son arc tendu en direction des deux protagonistes. Sur laquelle allait-elle tirer ? Il ne pouvait pas le deviner. Mais elle était trop éloignée et l'issue de ce combat ne tenait qu'à la survie d'une seule et unique reine.

Les deux banshides s’apprêtaient à fondre l'une sur l'autre. Il profita du fait que la Vénérable lui tournait le dos pour se diriger vers elle, les doigts posés sur le mécanisme déployant la lame de sa manche, direction le cœur.


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550 mots

Le Bâton de Rthanon

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Multi de : Daemon, Erastos
Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Dim 5 Fév 2017 03:21, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 29 Jan 2017 22:49 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre

    Alors que les créatures disparaissaient petit à petit dans les ténèbres, Kalas, sous sa forme de loup, se glissa comme il l’avait dit jusqu’à l’entrée et émit un hurlement de loup. Les elfes et la lutine se mirent rapidement en place, comme il l’avait indiqué. Les créatures de queue s’arrêtèrent et se tournèrent vers l’entrée avant d’échanger quelques mots gutturaux et de revenir dans la pièce principale. Ils furent suivis par quelques autres et c’est une dizaine d’entre elle qui fit ainsi demi-tour.

    Comme il l’avait prévu, Kalas revint en arrière et parvint à lancer son sort incapacitant, le nuage de poussière. Celui-ci s’agrandit tout autour de lui, créant dans la pièce un maelström de poussière et de gravats qui gravitaient en l’air. Si les ennemis en étaient gênés, c’était aussi le cas de ses alliés elfes qui devaient se protéger le visage. Les archers peinaient à maintenir leurs arcs, ne pouvant guère envoyer plus d’un trait sur les ennemis, tandis que les épéistes se retrouvaient à combattre à une main, protégeant leur visage et leur nez de l’autre. Seule Faoil semblait moins atteinte que les autres, car plus proche du sol.

    Cette attaque subite attira le reste des créatures à l’intérieur de la pièce principale. Leur vue était gênée par ce sort à double tranchant et leurs attaques furent aussi aléatoires que celles des elfes, à tel point qu’à la fin, quatre créatures étaient blessées. Cependant, les elfes ne furent pas plus chanceux car Gwinthe se prit un mauvais coup de griffe au bras, arrachant des chairs, tandis que Narrohir, l’un des jumeaux, fut plus gravement blessé à la hanche. Protégé par sa sœur, il fut obligé de battre légèrement en retraite pour se protéger.

    Lorsque le nuage de poussière retomba, Kalas put envoyer sa frappe du golem sur une autre des créatures, la tuant sur le coup. Faoil, plus rapide pour se reprendre, parvint à bondir sur une des créatures blessées pour plonger sa lame dans son cœur, la faisant s’effondrer sur le col. Cyrialle ne tarda pas à réagir à son tour, décapitant l’une des bêtes avec ses doubles épées. La situation était tendue, sur la vingtaine de créatures, une quinzaine était encore en parfait état d’agir et seules trois étaient entièrement hors d’état de nuire pour deux blessés. Les rangs des elfes comptaient un blessé grave et une blessée.

    Il y eut un brouhaha provenant de l’entrée et, soudain, le grand loup noir qui venait d’être réanimé, ou plutôt la créature qui n’avait de lupin que l’apparence générale, bondit pour se retrouver devant Kalas, les babines ouvertes et grognant de haine.


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

    L’action fut rapide et sans concession. Les trois protagonistes convergèrent sur la Vénérable qui tenta de réagir en s’attaquant à sa fille, ses griffes en avant. Mais à ce moment-là, une flèche se planta dans son bras, la faisant vaciller et lui arrachant un premier cri.

    L’ouverture fut ainsi laissée à Aoibhean qui griffa profondément la poitrine et la gorge de sa mère, faisant perler un sang veiné de vert sombre et lui arrachant un second cri perçant. Un cri atrocement proche de celui de la créature qui s’était attaquée à Meraxès.

    La troisième action fut le final. La lame de Meraxès s’enfonça dans le cœur de la Vénérable, étouffant son cri jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un dernier souffle alors qu’elle s’effondrait lentement sur le sol. Lorsque sa tête toucha le sol, elle était déjà morte. Les tentacules qui ornaient sa tête chutèrent à ses côtés et la salle fut soudainement enrobée d’un silence lourd, entrecoupé par la respiration d’Aoibhean.

    Celle-ci regardait, les yeux écarquillés, celle qui était sa mère et qu’elle avait décidé de tuer pour la supplanter. Elle reprit rapidement son empire sur elle-même avant de se redresser, ses doigts griffus gouttant du sang de la Vénérable. Son regard s’arracha du corps sans vie pour se tourner vers Caragh et lui dire :

    - Rassemble nos sœurs.

    La bansidhe baissait tout juste son arc. Elle regarda Aoibhean, manifestement choquée, et se laissa rapidement tomber à genoux.

    - Oui… Vénérable.

    Sur ses mots, elle se releva rapidement et quitta la pièce, laissant Aoibhean et Meraxès seuls dans la salle du trône de Rthraron. L’attention de la nouvelle Vénérable se balada dans la pièce qui les entourait, s’attardant sur certains détails. Elle semblait reprendre son empire sur elle-même et prendre conscience de ses actions. Mais soudain, son regard tomba sur un objet, et elle s’en approcha. Il s’agissait, pour autant que Meraxès puisse en juger, d’un bâton orné de deux bouts. La bansidhe le saisit et l’observa quelques instants avant de s’approcher de l’elfe.

    - Tu t’es montré utile, étranger. Plus qu’utile en vérité, je me dois de l’admettre. En gage de remerciement, prend cet objet. Il s’agit d’une arme que nous avons retrouvée à Rthraron lorsque nous en avons pris possession. Nous sentons qu’il s’agit de quelque chose de particulier, aussi l’avons-nous gardée, mais nous n’avons jamais réussi à comprendre ce qu’elle faisait. Peut-être y parviendras-tu.

    Aoibhean se tenait droite et fière en disant ces mots, elle semblait être en pleine possession de sa nouvelle fonction arrachée dans le sang. Elle tendit l’objet qu’elle tenait entre ses mains à Meraxès, il s’agissait en effet d’un bâton pourvu de deux extrémités ouvragées, l’une blanche qui ressemblait à une tête de mort stylisée et l’autre noire, semblable à une pointe de lance sans en être une pourtant. Lorsque l’elfe le prit entre ses mains, le bout blanc s’illumina brièvement, puis le bout noir s’orna d’une lueur rouge avant qu’elles ne disparaissent toutes les deux.

    - Le Bâton de Rthraron, ainsi l’appelons-nous. Il n’a jamais réagi de la sorte avec nous.

    Elle chassa le sujet présent d’un haussement d’épaules avant de se tourner d’un air méditatif vers la porte de laquelle Caragh était partie. La Vénérable hésita un bref instant avant de reporter son attention sur Meraxès et d’ajouter :

    - Que penses-tu qu’il soit bon de faire, à présent ?

[Ajout du bâton à ta fiche].


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 1 (la Vénérable est morte, vive la Vénérable), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 1 (introspection), 1 (plan), 0,5 (action), 2,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 5 Fév 2017 01:06 
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Prêt à agir, Kalas observait le visage des elfes, fermés à toute émotion négative. La peur, l'anxiété ou le doute. Rien ne semblait affecter ces êtres merveilleux, pourtant si dépendants de l'aide d'un humain venu d'ailleurs. À leurs yeux, l'homme-loup était plus que ce qu'il pensait simplement être. Le Shaman représentait à lui seul l'espoir d'une victoire et l'assurance donc ils avaient tant besoin. Cependant, malgré le respect qu'il tirait de ses alliés, le jeune homme était sensible aux mauvaises pensées. Le cœur serré, il laissait son corps se métamorphoser et quittait sa cachette d'un pas léger, laissant derrière lui une dernière œillade à la lueur orangée.

Usant de son flair, le loup se laissait guider par ses sens en longeant le mur froid et humide de la caverne, s'assurant de sa discrétion infaillible. Tentant de ne faire qu'un avec les ombres, sa silhouette glissait peu à peu vers la tanière des monstruosités, disparaissant une à une dans les ténèbres. Seule sa puissante respiration l'accompagnait sur le chemin de l'inconnu, conscient que son stratagème pouvait comporter des failles qu'il serait le premier à affronter. Le chemin semblait tout tracé pour lui et ses griffes tranchantes tapaient la pierre à chaque pas, muettes pour ceux qui ne disposaient pas d'une ouïe acérée comme la sienne. Bien qu'il se pensait perdu dans le temps, sa course ne lui prit qu'une poignée de secondes et c'est en le voyant atteindre les abords de la tanière que les elfes et leur Commandante s'activèrent. Tentant d'agir aussi silencieusement que lui, la petite troupe s'éparpillait sans un bruit dans toute la pièce, gardant un œil avisé sur les dernières créatures restantes.

Comme il s'y attendait, ses ordres avaient été parfaitement respectés. Kalas lançait un regard aux siens auquel ils ne répondirent pas, avant de s'enfoncer à son tour dans l'obscurité. Là, à quelques mètres de lui, il parvint à retrouver les derniers monstres humanoïdes de la file, progressant sans gêne dans le noir. C'est ce moment que choisit le loup pour hurler, son chant résonnant dans le long tunnel qui s'enfonçait profondément sous la terre. Leur réaction ne se faisait pas attendre et l'alerte fut donner avec une rapidité presque optimale dans un mélange de gargouillements et de cris primitifs. S'ils ne parvenaient pas à discerner exactement ce qui venait de provoquer ce hurlement, les horreurs cornues se ruèrent vers l'entrée d'un pas pressé, chargeant sans imaginer ce qui pourrait les attendre.

Satisfait, le Shaman contemplait le spectacle avec quelques pas de retraite, avant de courir vers le lieu de l'embuscade. Dépassant les siens qui patientaient déjà, formellement en position, Kalas redevint lui-même en quelques secondes qui attiraient le regard curieux des elfes, préparant ses fluides à se mettre en action. Les silhouettes des premiers assaillants apparaissaient à l'orée de l'entrée et le jeune homme choisissait ce moment pour agir, manifestant sa Magie sous sa forme la plus pure. D'un geste mêlant grâce et rapidité, le mage saisissait une poignée de poussière imaginaire qu'il jetait en l'air, matérialisant peu à peu un nuage volumineux de sable, de terre et de fumée. En une fraction de secondes, le sort explosait en une formidable tempête dont il était le centre, grandissant encore et sans s'arrêter. Sans moyen de le contrôler, le rayon d'action de son sortilège devenait bientôt gênant autant pour les elfes que pour les adversaires.

"Je... JE NE PEUX PAS LE CONTRÔLER ! COUVREZ-VOUS !"

De leurs côtés, les abominations cornues semblaient plus que gênés par le phénomène surnaturel qu'elles ne comprenaient pas. Leurs poings et leurs griffes s'agitaient dans tous les sens, tentant vainement de toucher une cible, qu'elle soit alliée ou ennemie. Obéissant à leur chef, l'escouade gardait sa position et partait à l'assaut, peinant à conserver leur efficacité dans le désordre qui régnait maintenant sur le champ de bataille. Mieux préparés que leurs adversaires, ils parvenaient tout de même à toucher quatre d'entre eux à coups de lames et de flèches. Cependant, le chaos de gestes aléatoires fut aussi mauvais pour les elfes, laissant les griffes d'une horreur glisser le long du bras de Gwinthe qui ne pouvait garder position, l'obligeant à reculer derrière l'un de ses camarades. Pire encore, Rohirla vit son frère subir une attaque pernicieuse au niveau du ventre et fonça pour le protéger de tout son être.

La situation, mauvaise dans les deux camps, était facile à prononcer quand le nuage de poussière disparaissait. Profitant de la surprise des monstruosités, Kalas armait son bras vengeur de fluides, créant un long et solide cylindre de pierre et de terre au-dessus du premier adversaire à portée. Le sort frappait avec une rapidité sans nom, arrachant au passage la tête de son corps. Le monstre restait conscient quelques secondes durant lesquelles il tentait quelques gestes illogiques, avant de s'effondrer au sol sans vie. Faoil et Cyrialle, plus prompts à réagir, profitèrent elles aussi de ce moment pour en pourfendre deux avec élégance. Au final, les monstres étaient presque tous revenus de la grotte et seule une partie d'entre eux étaient morts ou dans l'incapacité de se battre. Kalas comptait deux blessés dans sa troupe, dont un qui aurait certainement du mal à revenir à la charge.

Au même moment, alors que la situation ne pouvait être pire, d'étranges bruits se manifestèrent de derrière les abominations. Dans un saut incroyable, le loup ressuscité par ses maîtres atterrissait devant le Shaman qui reculait d'un pas surpris. Les crocs baignés d'une salive faite de fumée et de fluides, l'immonde bête grognait sur le jeune homme, prête à bondir au moindre signe. Incapable d'expliquer ce qui le poussait à agir aussi vite, Kalas entamait sa transformation en tonnant un dernier ordre de bataille de ses lèvres toujours humaines.

"A L’ASSAUT !"

Être de la nature et avatar des forêts, Hurlenuit puisait dans ses poumons et laissait résonner dans la caverne le hurlement le plus puissant et le plus magistral qu'il pouvait produire, gonflant de courage le cœur de ses hommes et de peur celui de ses adversaires.

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(1059 mots)

Utilisation de la technique "Hurlement" sur tous les adversaires au niveau maximum, le loup mini-boss y compris.

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Dernière édition par Kenra le Dim 5 Fév 2017 14:49, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 5 Fév 2017 03:19 
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Le dénouement de la situation fut aussi soudain que violent. Alors que la Vénérable déployait ses griffes vers sa propre fille, une flèche tirée par sa servante se figea dans son épaule et la coupa dans son mouvement. Un hurlement strident fit trembler les murs. Meraxès en vint à douter de l'appartenance de cette chose à la même espèce que les autres. La Vénérable eut à peine le temps de réaliser l'acte de trahison. Aoibhean la griffa profondément au torse, jusqu'à sa gorge, éclaboussant le sol d'une pluie de sang verdâtre. La reine de Rthranon tituba minablement en arrière, en émettant un bruit liquide, quand Meraxès vint l'enlacer pour planter une lame entre ses côtes.

Elle émit un dernier hoquet, avant de glisser entre les bras de l'elfe. Les tentacules de sa chevelure s'agitaient encore comme des serpents furieux, pour ensuite laisser tomber un silence lourd, assourdissant, rythmé par la respiration d'Aoibhean.

La combinaison de leurs attaques avait été fulgurante. Les trois protagonistes restèrent interdits devant le meurtre qu'ils venaient de commettre. La jeune bansidhe observait avec des yeux écarquillés, presque fou, le corps inanimé de sa mère. Cependant, elle reprit rapidement sa consistance. Elle se tourna en direction de Caragh et intima son premier ordre, consistant à rassembler leurs sœurs. Caragh manifestement choquée s'effondra à genoux en abaissant la tête en signe d'abnégation. Après avoir acquiescé, elle sortit rapidement en les laissant seuls dans la salle du trône.

Bien qu'impassible, Aoibhean semblait encore sous l'emprise de ses sentiments. Elle fouillait la pièce du regard, d'un regard vide et perdu. Meraxès l'observait avec intérêt. Son comportement le fascinait. Quelque chose finit par captiver l'attention de la bansidhe qui traversa la pièce pour se munir d'un objet. Un bâton, semble-t-il. Elle revint vers lui avec un air énigmatique qui lui était si caractéristique. Elle lui offrit la relique en guise de remerciement, le jugeant très utile. L'objet avait apparemment été trouvé sur place, quand les bansidhes avaient investi la cité perdue. Elle le savait très spécial, sans réellement savoir pourquoi.

« Il est inutile de me remercier. Votre mère était une femme puissante, mais son obstination aurait causé la disparition de votre peuple. Je pense que vous le comprenez. La guerre est votre unique option. »

Il se saisit du bâton, et alors, des lueurs étranges pointèrent aux extrémités de l'arme. La tête de mort de la partie blanche s'illumina d'une couleur solaire, tandis que le pieu de la partie noire, émit une lueur rougeâtre et inquiétante. Le phénomène dura à peine quelques secondes avant de s'estomper. Aoibhean marqua une surprise assez modérée, vu les événements qui venaient de se produire. Elle s'étonna car la relique ne s'était jamais comporté ainsi avec eux.

« Il réagit probablement à la magie de son utilisateur. Pourtant, depuis le Crépuscule des dieux, la magie n'est plus en Elysian. Cet objet pourrait être bien plus ancien qu'on ne le pense... »

Elle le présenta comme le Bâton de Rthanon, mais elle ne s'attarda pas dessus et évacua le sujet d'un haussement d'épaules. Les responsabilités de son nouveau statut, ainsi que la réaction de son peuple au sujet de l'assassinat de la Vénérable, semblaient la préoccuper. Elle se tourna vers le guérisseur et lui demanda, avec une complicité qui le surpris, ce qu'il pensait de toute cette situation.

« Les prises de pouvoir ne sont jamais aussi simples, vous devriez vous assurer de votre statut. Et à ce sujet, je crains de ne pas pouvoir vous aider, ne connaissant strictement rien des banshides. Cependant vous allez devoir les préparer à sortir, leur promettre des larmes et du sang. Ce ne sera pas aisé, mais j'ai le sentiment que cela ne sera pas difficile pour vous. Une fois dehors, nous devrions essayer de profiter de l'effet de surprise et attaquer directement l'Ombre sur la forêt. Elle ne doit pas s'attendre au retour des banshides. Dans un même temps, il faudra envoyer des émissaires chez les elfes pour obtenir des renforts, enfin, s'ils existent encore. Vous en savez quelque chose ? »

La perspective d'approcher l'abomination dirigeant la forêt commençait à l'intimider, mais surtout, sa sympathie naissante envers Aoibhean le dérangeait. Il avait simplement l'intention de se servir d'elle pour approcher sa cible, quitte à s'en débarrasser une fois son utilité réduite. Mais à présent, il ne pouvait plus penser normalement. Elle l'intriguait sans cesse davantage et il voulait l'observer encore, voir et comprendre comment elle allait procéder et évoluer.

Il ne perdit cependant pas le nord et il reprit la parole en lui montrant la relique.

« Si d'autres objets ou des ruines antiques, potentiellement aussi anciennes que ça sont présents dans cette ville, informez en moi. Ces genres de trésors de nature historique pourraient m'aider. »

Il cherchait encore des indices sur ce qui avait causé le crépuscule des dieux et sur l'artefact divin censé concentrer tout le fluide du monde. Si cette légende s'avérait exacte, la source du drainage devrait être invariablement lié à cet artefact, car contenant le fluide. Son possesseur essayerait donc d'en extraire son essence, réduisant ainsi le monde à l'impuissance. Qui plus est, au vu de la description de l'Ombre sur la forêt, de l'évolution de sa puissance, au début ténue et négligeable, devenue brusquement incontrôlable, il était fort probable que le responsable des fluides eut été l'instigateur de sa montée en puissance, voire même celui à l'origine du drainage.

Il prenait enfin le temps de mettre en corrélation l'intégralité des informations qu'il avait récoltée. Ses théories semblaient tenir debout, mais elles se basaient cependant sur légendes et des rumeurs craintives, rien de bien concret donc... Cela commençait à le fatiguer. Il prit ensuite une position plus las, l'épuisement commençait à se lire sur son visage.

« Si vous le permettez j'aimerais prendre du temps pour me reposer. Cette journée fut agitée. À moins que vous ne requissiez encore ma présence, si des troubles sont encore à venir. Enfin, vous savez... » dit-il en indiquant le corps baignant dans une flaque verte.

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1000 mots

Méditation

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Dernière édition par Meraxès le Dim 12 Fév 2017 19:59, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 5 Fév 2017 18:46 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre

    Le hurlement de Kalas fut d’une efficacité impressionnante. Toutes les créatures, à l’exception de trois d’entre elles, prirent leurs jambes à leur cou et s’enfoncèrent plus loin dans les ténèbres du tunnel. Le loup, lui, se mit soudain à reculer en grognant, manifestement lui aussi apeuré, avant de faire volte-face et de s’enfuir en jappant de l’autre côté, vers l’entrée de la grotte. Faoil et Cyrialle, aidées de Saedhon et de Serindë, parvint à bout des trois restants.

    Pourtant, du fond du tunnel leur parvint un grognement qui les prenait au fond des tripes, leur enjoignant de fuir à leur tour loin, très loin. Les elfes se regardèrent, mais aucun ne bougea tandis ce que leurs mains se resserraient sur leurs armes. Ce grognement s’intensifia de plus en plus alors qu’une forme approchait. Elle avait elle-aussi la forme d’un loup à la fourrure blanche parsemée de marques noires, mais était beaucoup plus grosse que celui qui venait de s’enfuir, ou même de la taille relativement imposante de Kalas sous sa forme lupine.

    Image


    Le loup avançait d’une démarche lente et menaçante, les crocs dénudés et grondant toujours autant. Ses yeux passaient d’un elfe à l’autre jusqu’à ce qu’ils se posent sur Kalas, a à peine quelques mètres de lui. Le loup gigantesque s’arrêta alors. Défiant le loup alpha du regard.

    Une seule pensée s’immisça dans l’esprit de Kalas. Une pensée Ô combien dérangeante. Car ce loup, il avait le sentiment de l’avoir déjà vu, bien qu’il fût alors très différent de ce qu’il avait actuellement devant les yeux. Il était très différent, mais il y avait quelque chose, peut-être était-ce une aura, une posture ou ses tripes, mais un nom s’imposa à son esprit : Oslight.

    Soudain le loup blanc éclata de rire. Un rire perverti, atroce.


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

Aoibhean hocha la tête aux conseils de l’elfe, ce fut le seul remerciement qu’elle consentit à lui donner.

- Les elfes sont encore puissants, même s’ils se terrent et n’osent plus ressortir. Ils ont perdu bon nombre des leurs lors de l’arrivée de l’ombre et depuis qu’elle a grandie. J’enverrais quelqu’un chez eux, mais… je ne sais pas s’ils nous accueilleront à bras ouverts. Les relations ont toujours été tendues entre eux et nous.

La bansidhe secoua la tête à la question de Meraxès sur les objets des ruines antiques.

- Il doit y en avoir d’autres, mais nous ne nous y sommes jamais vraiment intéressées.

Lorsque l’elfe lui fit part de vouloir se reposer, Aoibhean acquiesça alors que les premières bansidhes entraient dans la salle, rameutées par Caragh. Il n’y avait là que des femmes, toutes jeunes d’apparence et toutes possédaient un crâne orné de cornes. Dès qu’elles avisaient de la scène qui s’était déroulée dans la salle, le corps de la Vénérable à côté duquel se dressait Aoibhean et un elfe, leurs yeux s’écarquillaient avant qu’elles ne posent un genou à terre et ne penchent la tête vers le sol, restant sans broncher dans cette position. Le regard de la nouvelle Vénérable passait sur elles sans leur demander de se relever, jusqu’à ce qu’elle avise d’une tête particulière.

- Deirdre, amène cet elfe dans une chambre. Qu’il soit traité avec tous les égards. Tu es à sa disposition.

La bansidhe à laquelle il s’était adressée était rousse et possédait deux petites cornes. Son visage, lui, était orné de deux yeux jaunes-verts perçants et il semblait émaner d’elle plus de jeunesse que de la plupart des autres bansidhes, bien qu’il soit difficile de leur donner un âge.

Image


- Bien, Vénérable, répondit-elle avant de se lever et de d’indiquer à Meraxès de la suivre.

Elle la ramena dans les couloirs enflammés de Rhtraron, jusqu’à une porte située non loin de la salle du trône, donnant sur un simple couloir de pierre qui donnaient sur plusieurs portes. Elle en choisit une qu’elle ouvrit, dévoilant une chambre constituée d’un lit de pierre ouvragée et de quelques meubles spartiates, eux aussi en pierre. Bien que le lit soit en pierre, il y avait dessus des couvertures épaisses.

- Patiente, Maître, je reviens.

Sur ces mots, elle le laissa pour revenir quelques minutes plus tard avec un plateau de nourriture, principalement composé de pains fourrés aux champignons. Le goût n’était pas fameux, mais c’était nourrissant.

- Puis-je faire quelque chose d'autre pour toi, Maître ?

S’il lui demandait de partir, elle partirait sans un mot, autrement elle restait à l’écoute de ses besoins.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (conseils), 1 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (hurlement), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 5 Fév 2017 20:20 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Qu'ils soient humains, monstres ou animaux, tous purent le constater sans émettre le moindre doute. Plus jeune que chacun d'entre eux, Kalas portait pourtant bien plus sur ses épaules. L'amour d'une Mère partie trop tôt, les inquiétudes d'un Père solitaire, l'héritage des loups de la Meute et l'espoir de nombreuses civilisations extra-terrestres. Qu'importe l'adversité, le Shaman était prêt à donner de lui-même pour protéger ceux qui en avaient tant besoin. Et c'est ce qu'il tentait de prouver au travers de ce chant sauvage et inspirant, puisant au plus profond des émotions qui l'animaient.

Bêtes ou humanoïdes primitifs, les monstruosités restèrent fidèles à leur principe. Hurlenuit s'était montré plus menaçant, plus agressif qu'eux, aussi prirent-elles la fuite sans demander leur reste, incapables de poursuivre le combat sous l'autorité de l'homme-animal. D'une bataille chaotique, la retraite des adversaires fut aussi barbare et désorganisée. Les cornes sur leurs têtes s'entrechoquaient de nombreuses fois, allant même jusqu'à se coincer dans une autre, ce qui en fit trébucher plus d'un. Revigorée par une telle démonstration de panique, la troupe d'elfes chargeait dans un puissant cri de guerre, harmonisant leurs frappes avec une efficacité sans nom. Si certains restèrent en arrière pour prendre soin des blessés, l'offensive d'Aetelrhyt parvint à abattre quelques créatures déboussolées devant l'abandon de leurs camarades. Comme un troupeau de bêtes, les nombreux survivants cornus s'enfuirent par le tunnel de leur arrivée tels une masse difforme tentant de se faufiler dans un passage trop étroit.

D'abord perturbé, l'ignoble loup de fumée noire fit quelques pas en arrière, gardant un mélange d'agressivité et d'effroi sur la gueule. Les dents plus retroussés que d'ordinaire, c'est dans un brusque volte-face que l'abomination fuyait, jappant nerveusement et bousculant ses alliés dans sa retraite. Le moral était au plus haut et le Shaman se préparait à charger dans un aboiement mêlé aux clameurs des siens. Le retour de son escouade fut sans appel et ensemble, ils crièrent tous à l'unisson leur volonté de protéger leur foyer. Mais après quelques pas, tous s'arrêtèrent pour observer le loup se tordre de douleur dans un concert de couinements aigus. Les mains amicales des elfes tentèrent d'approcher la bête en pleine tourmente, mais ses puissantes griffes raclant le sol les en dissuadèrent rapidement.

(RAAAH ! BORDEL DE MERDE, QU'EST-CE QUI M'ARRIVE ?!)

Personne ne pouvait comprendre ce qu'il se passait à l'exception de l'homme-bête lui-même. En réalité, Hurlenuit grattait furieusement contre les murs de son esprit, tentant de se frayer un chemin vers la conscience du Shaman qui l'enfermait. Pour la première fois depuis l'obtention de ses pouvoirs, Kalas subissait la rage et la sauvagerie de l'entité qui s'était rattachée à lui par l'intermédiaire du loup de Thimoros. Au même moment, le courage des hommes et des elfes s'émiettait alors qu'un grognement particulièrement sinistre et intimidant se fit entendre depuis la tanière qui creusait vers les profondeurs. Vifs et sur leurs gardes, chacun eu le réflexe de s'abaisser, serrant dans la main la poignée de leurs épées ou l'abaisse de leurs arcs. Mais pour le sauveur d'Aetelrhyt, tout s'effondrait peu à peu alors qu'il entendait pour la première fois la voix d’outre tombe de son totem.

(Enfin... Nous t'avons retrouvé.)

L'instant d'après, comme défait du contrôle de son corps, le jeune homme s'abandonnait à la douleur qui lui rongeait le crâne. Incapable de retrouver forme humaine, le Shaman se retrouvait la gueule écrasée au sol, comme maintenue par une force invisible. Les yeux rougis par la torture mentale de son entité intérieure, Kalas luttait en vain contre lui-même, au milieu du silence qui régnait dans la salle. Dans une dernière plainte, il se soumettait à Hurlenuit en apaisant sa peur, les paupières grandes ouvertes et la respiration saccadée.

(Regarde bien. Tout ce à quoi tu as pu t'échapper te rattrape maintenant, misérable parasite.)

Les sens en éveil, Kalas observait en spectateur impuissant la masse qui se mouvait par delà les ombres. Progressivement plus grave et plus puissant, le grondement de l'inconnu assourdissait la plus petite trace de témérité des elfes jusqu'à muer en un grognement plus proche d'un gargouillement infâme. De l'obscurité jaillissait une paire d'yeux à la lueur blanche presque jaunâtre, attirant le regard vers les ténèbres. Peu à peu, la gueule froide et menaçante d'un loup à la taille monstrueusement exagérée se dégageait du tunnel, nouvelle preuve des effets du Mal sur les bêtes. Recouverte d'une épaisse fourrure ébouriffée, celle-ci semblait avoir subie les effets du temps et de l'isolement, virant au jaune pâle selon l'intensité de la lumière. A plusieurs endroits, d'étranges tâches noires irrégulières parsemaient le poil de la bête. A l'aspect, elles n'étaient nullement naturelles, prenant plutôt source dans la maladie qui rongeait déjà son regard vicié. Les longues excroissances déformées qui lui servaient de griffes raclaient la pierre à chacun de ses pas, telle une chaîne en fer glissant sur le sol. Un à un, le monstre jaugeait les guerriers présents dans la pièce jusqu'à fixer son regard sur le loup immobile à quelques mètres de lui. La lueur de ses yeux semblait s'intensifier alors qu'il prenait posture de défi, fidèle à sa nature belliqueuse.

Forcé de l'observer sans agir, l'homme-bête contemplait la nouvelle nouvelle menace tandis que le temps ralentissait peu à peu jusqu'à cesser de défiler, le laissant seul avec la force qui lui ravageait l'esprit. Son emprise diminuait progressivement jusqu'à rendre le loup en parti libre de ses mouvements, reprenant peu à peu possession de sa crainte et de son incompréhension. Comme un réflexe nécessaire, Kalas retrouvait rapidement forme humaine, la même alliance d'expressions sur le visage.

(Aujourd'hui, la chasse prend fin. Je vais enfin pouvoir terminer ce que j'ai commencé cette nuit.)

La voix lui vrillait les tympans, assourdissant par la même occasion le moindre bruit alentour. Ses yeux presque écarlates, plissés par les vibrations, se mouillaient des larmes de douleur, brouillant sa perception pourtant infaillible.

"Qu'est ce qu'il se passe ?! Tu n'es pas Hurlenuit, c'est impossible !"

(Hurlenuit... Quel nom ridicule. Je ne fais pas parti de ton groupe de chiens sur Yuimen.)

Un hoquet de surprise l'obligeait à reconsidérer ses questions lorsque son totem fit mention de sa tribu défunte d'une façon peu honorable.

"Comment connais-tu la Meute ?! Qu'est-ce que tu me veux ?!"

(Tu sais parfaitement comment je vous ai rencontrés. J'ai ouvert le ventre à cette sous-race qui m'a résisté, possédé le corps de l'un d'entre vous et manipulé un vieillard pour qu'il t'achève. Il a fallu qu'une insignifiante vermine me barre la route et m'oblige à te laisser t'échapper, mais je ne referais plus cette erreur.)

L'entité dans son esprit continuait de parler, mais le jeune Mage était incapable de l'écouter davantage. Le souvenir de cette fameuse nuit se déroulait une fois encore dans ses pensées, cette-fois ci sans aucune zone d'ombre. La mort de Milana, la folie de Donell et la corruption de Kharys, toutes ces énigmes venaient de trouver réponses. Tout n'était que l'oeuvre d'un seul et même Mal qui co-existait maintenant dans le corps du Shaman, bouillonnant de colère et d'incompréhension à la fois.

"Tu... C'est de ta faute...? C'EST TOI QUI A TUE MA MEUTE ?!"

Un odieux ricanement résonnait dans son esprit, arrachant au jeune Shaman le calme et la douceur qui le représentaient si bien. Des larmes de colère ruisselaient sur son visage, incapable de contenir la rage qui lui étrennait le cœur. L'origine de son malheur s'adressait directement à lui, mais ne se manifestait sous aucune forme prête à subir sa furie. Un dilemme que le jeune homme ne supportait pas.

(Je ne les ai pas tous tués.)

"QU'EST-CE QUE TU AS FAIS D'OSLIGHT ?! RÉPONDS-MOI !!!"

Aucune réponse ne venait ponctuer la question presque existentielle de Kalas qui se mordait les lèvres jusqu'au sang. Chacun de ses membres tremblaient d'une haine palpable pour son totem qui se réveillait au pire moment. Incontrôlable, le Shaman hurlait encore une fois, si proche de comprendre ce qu'il s'était passé ce soir-là.

"RÉPONDS-MOI ! TOUT DE SUITE !!!"

(Demande-lui.)

A ces mots, la force invisible lui soulevait le visage vers la monstruosité face de lui. Déconcerté, le jeune homme voulait obliger Hurlenuit à lui fournir une réponse plus précise, mais il n'en fut pas capable. Au lieu de ça, son regard se promenait sur la fourrure de neige de l'abomination, tachetée du Mal d'Elysian. Involontairement, l'homme-bête comparait cette similitude avec le pelage de son Maître, Loup-Blanc, comme recouvert de flocons. Quelques scènes de sa forme lupine se dessinaient dans son esprit, tirant un sourire pourtant indiscernable à son totem. Alors qu'il se rapprochait peu à peu des limites de la raison, le jeune homme rattrapait d'une main un sanglot qui lui envahissait la bouche. Peu à peu, les différentes caractéristiques physiques de Loup-Blanc semblaient presque être une certitude sur ce qu'il avait en face des yeux.

"Non..."

Du déni et de la colère, le Shaman sombrait dans une dépression certaine face à l'évidence que lui imposait son destin. Son courage et sa vaillance disparurent soudainement, sa raison contemplait les abysses de la folie, avant de se noyer dans un océan de vide. Au milieu des elfes, sous le regard de Cyrialle et de Faoil, Kalas s'échouait sur les genoux, le visage baigné de larmes. Le cor du Loup se détachait de sa ceinture pour glisser quelques mètres plus loin et dans une plainte embrumé de tristesse, le jeune homme appelait à l'aide celui qui ne pourrait plus jamais le rassurer, occupé à faire résonner dans la caverne un rire vicié et corrompu.

"Maître..."

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(1705 mots.)

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


Dernière édition par Kenra le Dim 12 Fév 2017 21:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 12 Fév 2017 19:56 
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Le Bâton de Rthanon

Aoibhean évoqua la question des elfes d'un air dégagée. Selon elle, ils étaient encore puissants, mais vivaient eux aussi terrés dans l'ombre. Elle enverrait un messager à leur rencontre, sans réellement être optimiste sur le résultat, car les relations entre les deux peuplades de la forêt d'AEtheryth n'avaient apparemment jamais été très bonnes. À la question de Meraxès sur les antiques vestiges de la cité, elle répondit qu'elle n'en savait rien. Les bansidhes ne s'étaient jamais vraiment intéressés à toutes ses choses.

Alors une assemblée de femmes, toutes dotées de cornes de taille variée, mais d'une jeunesse générale et manifeste, s'introduisirent dans la salle du trône sous les directives de Caragh. Elles firent toutes les yeux ronds en découvrant le corps de l'ancienne Vénérable, et consultèrent alternativement la fille et le corps. Un frisson parcourut l'assistance. Enfin, toutes s'agenouillèrent en signe d'allégeance envers la nouvelle Vénérable.

Aoibhean adoptait déjà la posture impérieuse d'une reine et observait ses sujets un à un, avant d'ordonner à l'une d'elles de se lever, en l'appelant par son nom, Deidre, et lui demandant de trouver une chambre pour leur invité, tout en veillant à combler ses besoins. La servante acquiesça avant de se lever pour faire signe à Meraxès de la suivre.

L'elfe s'inclina religieusement. « Je vous remercie, Vénérable. »

Il n'ajouta rien, préférant laisser Aoibhean se charger du reste. La présence d'un étranger n'allait pas l'aider.

Il suivit Deidre dans un couloir enflammé. Ses cornes étaient bien plus petites que la plupart de ses congénères. Avec ses grands yeux jaunes qui viraient sur le vert, ainsi que ses traits fins, de cette bansidhe émanait une authentique candeur. Elle le mena à travers un second couloir et lui offrit une chambre. Un espace plutôt simple, aménagé de meubles en pierres, d'un lit toujours en pierre, recouvert d'épaisses couvertures. Deidre lui demanda de patienter quelques instants et disparut pour revenir avec un plat composé de champignons et de pain. Confortablement installé, Meraxès entama le repas un peu fade, déplaçant les champignons au creux de son assiette. Quand Deidre lui demanda s'il avait besoin d'autre chose, l'elfe la fixa un long moment de son regard écarlate, et demanda en souriant :

« Répondez-moi honnêtement. Que pensez-vous de la mort de votre vénérable ? »

Il écouta attentivement la réponse de la banshide en examinant sa nouvelle arme et quand elle eut fini, il la congédia poliment afin de se reposer. Deidre obtempéra, mais avant qu'elle ne referme la porte, il la retint.

« Oh ! J'aimerais, à mon réveil, que vous me fassiez visiter les ruines les plus antiques de la cité. D'un âge aussi reculé que celui de ce bâton, enfin, s'il en existe. » fit-il en montrant l'objet. « Et remettez-moi les ouvrages anciens et religieux. »

Une fois la servante disparue, il s'installa en tailleur sur le lit et ausculta la relique les yeux fermés. Il la parcourut à tâtons, du bout des doigts, à la recherche de la moindre énergie résiduelle. Il essayait de temps à autre d'y injecter une infime dose de fluide pour tenter de la faire réagir. Au fil de sa manipulation, son esprit s'évada progressivement, propice à la médiation.


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500 mots

« Cœur »

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Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Sam 25 Fév 2017 18:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 20 Fév 2017 16:46 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre

    Le rire du loup s’éteignit petit à petit et il laissa le silence, lourd, s’installer. Il ne bougeait pas, le regard toujours fixé sur un Kalas ravagé par ce qu’il venait de comprendre et d’apprendre. Finalement, le loup ouvrit les crocs et une voix qui était la sienne tout en étant différente en sortit.

    « J’ai découvert la puissance, Kalas, j’ai découvert la puissance de l’être qui sommeillait en moi et je l’ai fait mien ! Regarde, contemple l’être que je suis devenu. Je ne suis pas le chassé, mais le chasseur que j’aurais toujours dû être, le chasseur que tu devrais être. »

    Il s’avança d’un pas, sa tête était alors proche de celle de Kalas à genou devant lui. Il le dominait de toute sa taille. Sa voix était mélange de paroles et de grognements gutturaux venus de ses tripes.

    « Rejoins-moi, Hurlenuit, laisse définitivement Dent-de-Lait derrière toi et embrasse ta vraie nature. Tu es le prédateur, tu es le maître des bois, tu es la puissance incarnée. Laisse-toi aller à ta véritable forme, celle qui hurle qu’on la laisse sortir. Rejoins-moi, Hurlenuit. »

    Derrière lui, les elfes étaient tétanisés. Ils observaient la scènes, incapables d’agir. Comprenaient-ils seulement les paroles du loup ? Toujours est-il que la gestuelle de Kalas, son désespoir, leur était parfaitement évident. Cyrialle tenta un pas en avant vers lui, mais Faoil la retint.


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

    Deirdre, à la question de Meraxès sur ce qu’elle pensait de la nouvelle Vénérable, inclina la tête :

    - L’ancienne Vénérable n’est plus, une nouvelle a pris sa place. Je suis sienne corps et âmes, comme chacune des bansidhes. Elle régit, nous obéissons, comme nous avons toujours fait, Maître.

    Elle acquiesça à sa requête suivante. Le lendemain, parfaitement éveillé et ayant repris ses forces, il trouva Deirdre devant sa porte. Celle-ci inclina le buste lorsqu’elle le vit. Elle lui avait apporté de la nourriture pour son réveil, du gruau mélangé à un liquide lacté qui n’était pas du lait. C’était sans saveur, mais cela tenait au corps. Lorsqu’il fut prêt, elle dit :

    - Nous n’avons pas d’ouvrages anciens ou religieux, ils ont tous moisi avec le temps. Toute la cité semble aussi vieille que le bâton, mais tout n’est pas accessible. Je t’emmène au Cœur, Maître.

    Et c’est ce qu’elle fit. Elle l’emmena parmi les dédales de ponts de pierres, ne quittant que rarement les coulées de laves qui emplissaient l’air d’une chaleur étouffante. L’ensemble de Rthraron semblait vide, trop vide, comme si le lieu n’était pas fait pour un si petit groupe de personnes et cirait à l’oubli dont il était victime.

    Ils finirent par arriver dans une gigantesque allée qui s’étendait avec de part et d’autre des canaux de lave plus grands que jamais. Un colossal escalier montait vers ce qui ressemblait à une plateforme en forme d’enclume. L’ensemble était vide, dépourvu de la moindre âme et l’ambiance était lourde, prenant Meraxès aux tripes.

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    Tout en haut de l’escalier, au centre de la plateforme, se trouvait une gigantesque statue qui faisait plus de six fois sa taille. Il s’agissait de la représentation d’une femme assiste en tailleur et aux multiples bras, le visage caché derrière un masque proche de ceux qu’il avait dû tourner lors de l’énigme. Celui-ci semblait marqué de rouge, comme le reste de son corps. Du sang ? Des volutes de flammes s’élevaient autour d’elle. Son gisant semblait plus vrai que nature, pourtant il était évident qu’il était de roche admirablement taillée.

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    Deirdre se tenait derrière lui, regardant la statue d'un oeil impassible, sans piper mot.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (le Coeur), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 1 (introspection), 0,5 (découverte), 1,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 25 Fév 2017 18:34 
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Méditation

Meraxès se perdit dans un sommeil commun aux elfes pendant plusieurs heures, assit en tailleur sur le lit de pierre et sous une épaisse couverture. Lorsqu'il revint à lui, la pièce était sombre, éclairée par un timide brasero. Il saisit le bâton posé sur ses jambes et se leva pour sortir. Deidre l'attendait derrière la porte et s’inclina de manière servile. Elle avait apparemment attendu ici tout le long. L'elfe n'appréciait guère qu'on le surveille ainsi, mais il ne s'en inquiétait pas pour autant. La réponse de Deidre, de la veille, au sujet du meurtre de son ancienne reine, était dénuée de toute opinion personnelle. Elle avait été très claire : elle obéirait à la nouvelle comme à l'ancienne...

Elle lui servit un petit déjeuné composé de pain et d'une étrange boisson proche du lait, mais qui n'en était pas. Comme convenu, elle en vint à sa demande et expliqua qu'elles n'avaient pas d'ouvrage ancien ou religieux, toute la cité était aussi vieille que le bâton, et en ruine. Cependant, elle déclara qu'elle l'emmenait au « Cœur ». Sans autre explication, ils s'engagèrent dans les rues incandescentes de l'ancienne cité naine. Meraxès était véritablement curieux, suite à une déclaration si lacunaire.

Les rues de Rthanon étaient immenses et rendaient le vide de la cité incroyablement criant. Elles n'étaient certainement pas faite pour accueillir un aussi petit groupe d'habitants. L'imagination de l'elfe s'égara du temps de sa splendeur et il se mit à imaginer les grands dédales parcourus par leurs créateurs. Il se figurait des gardes postés au pied des béances immenses, des passants circulants entre les piliers titanesques et des bruits métalliques des forges résonnants sous la voûte sombre aux étoiles absentes.

Ils aboutirent enfin sur une allée immense, bordée de champs de lave fumants, qui menait à un grand escalier gravissant un gigantesque promontoire en forme d'enclume, apparemment le centre de la cité. Tout autour s'élevaient des bâtiments creusés à même la paroi. Les édifices étaient la paroi. Ils montèrent doucement les marches une à une et une fois arrivé au sommet, la stupéfaction gagna le guérisseur.

Devant eux se dressait une immense statue d'une dizaine de mètres de haut. L'effigie d'une femme à six bras, tenant une lame dans chacune de ses mains et portant un masque solaire. Des panaches de flammes s'élevaient autour de son séant et des sortes de coulées de rouilles rouges, semblables à du sang, s'écoulaient de son visage jusqu'à sa poitrine.

Deidre ne dit rien. Meraxès resta dans premier temps interdit, puis un formidable sentiment chaotique monta en lui. Il en était certain, se tenait devant lui la clef de l'énigme, mais il était incapable de percevoir ne serait-ce qu'un début d'indice.

« Cette statue, c'est la représentation de la déesse antique n'est-ce pas ? Que représente ce sang ruisselant de son masque ? »

Il se tourna vers la servante dans l'espoir de trouver des réponses à ses questions.

« Existe-t-il un lien entre la déesse qui a jadis sauvegardé Elysian et cette cité ? Les nains auraient-ils pu créer l'artefact divin ? »


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500 mots


Araguesha, déesse des Tourments et de la Folie du Combat

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Multi de : Daemon, Erastos
Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Mar 7 Mar 2017 19:18, édité 1 fois.

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