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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mer 1 Mar 2017 23:13 
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Dans sa tête, le vide. Dans son cœur, l'horreur. Bouleversé, Kalas tentait inexorablement de reprendre le contrôle de son corps, mais le désespoir l'en empêchait. Le décor devenait subitement blanc alors que le loup corrompu gardait ses yeux vides de vie sur sa petite personne. Dans un gargouillement infâme, l'abomination ouvrait la gueule pour faire résonner sa voix de gravier contre les murs de la caverne. Ses déclarations ruinèrent les derniers espoirs du jeune Shaman, s'enfonçant plus profondément dans un mutisme forcé. Obnubilé par le pouvoir, Oslight se réjouissait d'avoir trouvé son fantasme dans les ténèbres les plus noirs. Rien ne semblait l'obséder davantage, lui qui possédait autrefois un calme et une sagesse à toute épreuve. Comme pour éteindre un feu déjà mort, Hurlenuit se permettait les plus odieux commentaires à son sujet.

(Peut-être a t-il toujours désiré un tel pouvoir. Peut-être que ce don est une récompense. Peut-être que ta meute de chiens n'était qu'un sacrifice pour y parvenir...)

Au même moment, Loup-blanc s'approchait à pas léger vers son ancien protégé écroulé pour se mettre à sa portée. De crocs ou de voix, le Shaman était incapable de le savoir. Son regard de mort ne se détachait pas de lui, ne prêtant presque aucune attention aux elfes environnants. Ces derniers, incapables de comprendre la détresse de la situation, ne pouvaient que rester spectateurs, gagnant parfois un courage éphémère pour oser un pas en avant. Sa mâchoire s'ouvrait dans un nouveau claquement de salive épaisse, soumettant toute la troupe de sa voix rocailleuse. Son prochain désir était de rallier une nouvelle fois Kalas à ses côtés, cette fois-ci dans le camp de l'ennemi. Oslight était la manifestation même d'une horreur sans nom et la situation était trop parfaite pour ajouter un nouveau pion sous son emprise. des mots parvenaient aux oreilles éteintes de l'homme-loup, notamment ses deux noms de Meute. Anciennement Dent-de-Lait, désormais Hurlenuit, ces titres restaient encore un héritage dont le Shaman était fier. Mais les entendre sortir de la gueule de son ancien Maître à la solde du Mal, ce n'était qu'un coup de poignard du Destin.

Incapable de prendre la moindre décision, Hurlenuit profitait du moment pour avancer toujours plus près de son désir d'obtenir son réceptacle. Le corps de Kalas était parfait pour reprendre la suite de sa mission, celle d'ajouter Elysian à sa liste.

(N'as-tu pas toujours écouté les paroles de ton Maître ? Malgré sa corruption, Oslight reste toujours lui-même et ses aveux sont pleins de sens. Ne souhaites-tu pas revivre ces merveilleux moments, là où la Meute existait encore ? Tu n'as qu'à tendre la main et accepter ce don...)

Comme poussé par une force invisible, le jeune homme levait son bras vers le museau glacial de son ancien Maître, retrouvant trop lentement la raison qui lui manquait. Dans un dernier souffle de satisfaction, le totem engrenait plus encore le jeune homme à craquer.

(Oui... Laisse-moi te faire découvrir ce dont tu as toujours rêvé...)

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(512 mots)

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 6 Mar 2017 15:03 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

    Deirdre haussa un sourcil désintéressé.

    - La déesse antique ? Je sais pas ce que c’est, pour toi, Maître. Nous pensons qu’il s’agit là d’Araguesha, la Déesse des Tourments et de la Folie du Combat. Les nains devaient la vénérer, je suppose.

    Elle pencha la tête sur le côté cependant, observant le sang ruisselant de son masque.

    - Cependant… je n’ai pas le souvenir d’avoir vu du sang sur elle. La dernière fois, elle n’était que d’or et rouge, sans être maculée de tout ça.

    Elle lui lança un regard presque intrigué.

    - Je ne sais pas ce que c’est que l’artefact divin, pas plus que je ne sais si cette déesse est la même que celle dont tu parles, Maître. Tu penses qu’il s’agit de quelque chose d’important pour nous sortir de là ?


Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre


    Le loup qui était Oslight regardait avec une intense satisfaction le doute passer sur le visage de Kalas et sa main qui se leva vers me museau. Il restait droit et fier, acceptant le geste comme un loup dominant accepte la soumission d’un membre de sa meute.

    Oslight finit par reculer de quelques pas en disant :

    « Viens, nous avons affaire, Hurlenuit. »

    Du côté des elfes provint un cri étranglé, celui de Cyrialle. La belle elfe avait levé la main vers Kalas, dans une position étonnement semblable à celle qu’il avait quelques secondes plus tôt levée à l’égard de son maître. Mais l’attitude de l’elfe plaidait pour Kalas et ses yeux étaient suppliants, teintés de la lueur cristalline d’une goutte d’eau.

    - Non, Kalas ! Qu’est-ce qu’il t’arrive, reste avec nous ! Ne pars pas !

    Faoil, elle, le regardait avec dureté, l'air déterminé, la main sur son épée et le renard prêt à bondir sur Oslight.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (question), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (côté obscur de la force), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 7 Mar 2017 19:18 
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« Cœur »

L'immense statue de la déesse au nimbe solaire trônait, impassible, au centre de la cité et du tumulte des flammes. L’engouement de Meraxès à son égard n'était clairement pas partagé par Deidre qui haussa un sourcil à sa question. Elle répondit qu'elle ne voyait pas ce qu'il entendait exactement par déesse antique. Celle-ci était probablement Araguesha, déesse des Tourments et de la Folie du Combat. Elle supposait donc que les nains la vénéraient.

« Araguesha... » fit-il, le regard fixe. « Je vois. Jusqu'à présent, je m'étais uniquement concentré sur Caelès et l'artefact des fluides. Alors ceci est tout autre chose. »

Ils fixèrent l'effigie comme deux amateurs d'art et Deidre pencha la tête sur le côté. Elle paraissait intriguée. La dernière fois qu'elle avait vu la statue, lui semblait-elle, il n'y avait pas de sang ruisselant le long de son masque. Elle n'était que d'or et rouge, mais pas maculée ainsi.

L'elfe médita ses paroles. Ce masque lui rappelait celui de l'énigme à l'entrée de la cité. La stèle aux quatre masques qu'il eut dû tourner pour ouvrir les portes scellées et ainsi pouvoir fuir l'abomination de flammes. Ici, le masque paraissait humble et n'exprimait rien. Pouvait-il changer ? Il se souvint alors que pour entrer, il avait dû tourner le masque de la colère vers la porte. C'était donc en référence à cette déesse.

Deidre paraissait intrigué et dit qu'elle ignorait ce qu'était l'artefact divin, ni si cette déesse était bien la même que celle dont il parlait, pour lui demander s'il pensait que c'était quelque chose d'important leur permettant de les sortir de leur situation. Meraxès n'en savait rien, mais il présentait que cette statue n'était pas anodine et qu'il y avait certainement quelque chose à en tirer. Si l'ombre sur la forêt avait scellé cette cité, ce n'était sans doute pas à cause des bansidhes. Était-il possible qu'elle craignait quelque chose de plus ancien résidant à l'intérieur de ses murs ?

« Au début je pensais à Caelès, la déesse ayant sauvegardé les fluides dans un mystérieux objet. Je suis à la recherche de cet artefact, car le fluide disparaît peu à peu de votre monde et le met ainsi en péril. Je pense que tu as raison. Celle-ci doit être Araguesha, la déesse de la colère et de la guerre. C'est cohérent avec ce que j'ai vu à l'entrée de la cité. Dis-moi, pourrais-tu m'en dire plus sur cette déesse ? Connais-tu son rôle dans le Crépuscule des Dieux ? Là où les anciennes divinités se sont affrontés dans une guerre dont Elysian ne s'est jamais vraiment remis. »

Alors qu'il débitait ses paroles comme hypnotisé, une idée lui vint. Si la statue avait réagi à son entrée dans la cité, peut-être avait-elle d'autres propriétés ? Araguesha pouvait sans doute réagir à la magie... Il fit signe à Deidre de reculer et sortit son bâton.

Meraxès ferma les yeux et prit une longue inspiration. Il attisa ses fluides, qui circulèrent en lui, lui conférant un profond sentiment de bien-être, interrompu par quelques frissons de volutes noires. Il y avait un horizon en lui. Une dimension particulière qu’il se figurait comme une aurore sans couleur. Sa maîtrise des fluides s’était conséquemment amélioré depuis qu’il avait eu conscience de cette étrange duplicité. La lumière vint creuser la nuit et des gerbes d’obscurité montèrent caresser les étoiles. Il se concentra et imprégna sa magie de ses pensées. Il y insuffla toute sa frustration et tout son répertoire de sentiment acerbe qu’il renfermait.

Il leva ensuite le pommeau en forme de crâne et libéra son fluide néfaste en direction de la statue auréolée de flammes.

« Révèle-toi, je sais que tu es là. J’appelle la colère divine qui gronde aux confins de la terre. Révèle-toi, déesse Araguesha. La folie de la guerre qui soulève les peuples et déchaîne le fer. »


(((Utilisation du sort neutre colère sur… la statue.)))


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650 mots

L’« autre »

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 12 Mar 2017 14:09 
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S'enfonçant toujours plus loin dans le désespoir, l'homme-bête tentait tant bien que mal de reprendre le contrôle de lui-même. Cependant, la nature vicieuse et corruptrice de Hurlenuit le gagnait à chacun de ses essais, le ramenant rapidement à la réalité. Oslight ne pouvait plus être sauvé et bientôt, le jeune Shaman sombrerait avec lui. Comme enfermé dans une prison de glace, Kalas sentait sa voix s'éteindre peu à peu, comme s'il n'était plus aussi nécessaire pour exister. Au lieu de ça, celle de son totem gagnait en amplitude, assourdissant le jeune homme qui peinait à s'entendre de lui-même. A l'extérieur, la gueule ravie de Loup-Blanc passait sa langue sur son museau, comme pour se nettoyer d'avoir touché un être humain et reculait de quelques pas comme pour l'inciter à le suivre. Conservant son attitude de Chef de Meute, l'ancien Maître-Croc s'offrait le plaisir de soumettre une nouvelle fois l'un de ses suivants par la seule force de sa volonté. Appuyant chacun des propos de sa marionnette, Hurlenuit pressait le Shaman de le rejoindre, plus impatient qu'à l'accoutumée.

"Va, "Hurlenuit". Le temps presse et nous avons beaucoup à faire."

En réalité, l'attitude toujours plus présomptueuse de la troupe d'elfes commençait à inquiéter le Mal, connaissant leurs excellentes capacités martiales. Hurlenuit était persuadé qu'il avait l'ascendant sur eux grâce à la présence d'Oslight, mais leurs tentatives d'intervenir les poussaient vers une riposte certaine. Très touchés par le spectacle qu'ils observaient, les soldats de Kalas comprenaient que le point de non-retour était proche, celui où leur Chef et cette monstruosité disparaîtrait dans les souterrain, là où il serait impossible de le récupérer. Il n'attendait qu'un mouvement rebelle de sa part, qu'un signe qu'il était prêt à se battre pour ce qu'il était. Et si cela n'arrivait pas, les elfes avaient tracés une limite mentale prêt de l'entrée de la caverne. Au moindre contact avec celle-ci, ils chargeraient sûrement vers l'avatar du mal en emportant certainement avec lui leur sauveur en pleine corruption.

Le Destin était désormais tracé et tous connaissaient les deux scénarios possibles. De la lutte à l'abandon, tout dépendait d'un seul homme, d'un Shaman qui devait se proclamer noir ou blanc selon ses actes. Mais s'il criait à la rébellion, son corps n'acceptait que de se lever pour suivre son ancien Maître, le visage vide de vie.

"Tu ne comprends pas la situation, misérable insecte. La nuit où tu m'as accepté en toi, tu avais déjà scellé ton avenir. Plus rien ne t'appartient, maintenant. JE suis celui qui décide, désormais."

"JE NE T'AI JAMAIS ACCEPTE ! TU AS TUE MA MEUTE ! MES AMIS ! MON MAîTRE ! TOUS CEUX QUE J'AIMAIS !"

Un rire léger résonnait dans son esprit, comme pour répondre aux paroles du jeune homme. Indépendamment de la volonté du totem, le visage de Kalas ruisselait à nouveau de larmes, mais celles-ci n'étaient pas alimenté par la tristesse. Au contraire, elles traduisaient la rage d'un homme de ne pas être maître de son avenir, de son Destin. Lui qui ne souhaitait que belles découvertes et aventures n'avait vu que l'horreur et la Mort. Et de cela, il n'en pouvait plus.

"CE MONSTRE N'EST PLUS MON MAÎTRE ! TU NE M'OBLIGERAS PAS A LE SUIVRE, JAMAIS !"

"Je fais de toi ce que je veux. Tu n'es-"

Soudainement, le corps du Shaman s'immobilisait, sujet à la lutte entre Kalas et le Mal qui l'habitait. La force de conviction du Shaman brûlait d'un feu intense, noyant les noires idées du Totem dans d'immenses flammes ardentes. Bientôt, le jeune homme fut comme plongé dans une lumière blanche et l'instant d'après, il retrouvait le plein contrôle de son corps, déterminé à ne plus jamais l'abandonner.

"JE SUIS CELUI QUI DÉCIDE ! QUE TU LE VEUILLES OU NON !"

Regagnant du poil de la bête, l'homme-bête soumettait à son tour son totem à son contrôle et entamait une transformation qu'il sentait difficile. Plus longue qu'à l'accoutumée, la métamorphose finit par céder et rapidement, Kalas devint Hurlenuit, sans la moindre trace de son totem. La voix de ce dernier s'était éteinte, laissant le jeune homme seul maître de la situation. Déterminé à prouver qu'il avait provoqué son destin, le loup fonçait comme une flèche en direction de l'abomination, griffes dehors et la gueule ruisselante d'écume rageuse.

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(773 mots)

(Utilisation de la CC Charge bestiale sous forme de loup au niveau Max)

-Charge bestiale : Son arme (sous forme humaine, utilisation de la maîtrise AA) ou ses pattes et sa gueule (sous forme totémique, utilisation de la maîtrise SA du totem) furieusement brandie devant lui, le shaman fonce sur son ennemi pour l'attaquer de façon semblant quelque peu désordonnée, mais qui n'en est pas moins redoutable (for+2,5/lvl, maîtrise-0,5/lvl)

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 20 Mar 2017 15:54 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre

    L’attaque de Kalas qui reprenait son empire sur Hurlenuit sembla prendre Oslight par surprise, car celui-ci n’évita le coup qu’au dernier moment. D’un coup de patte, cependant, il envoya le shamane voler contre un mur de la grotte.

    - Tu me déçois, Kalas, je te croyais plus fort et plus capable. Tu n’es qu’un louveteau qui se croit alpha. J’attendrai que tu grandisses.

    Le loup géant qui fut le mentor du jeune homme s’approcha de lui. Il semblait grand, fort et emplis d’une puissance à peine contenue. Il se tint juste au-dessus du shamane étendu sur le sol comme un loup dominant se tiendrait au-dessus de l’un des membres de sa meute.

    - J’attendrai, mais je n’attendrai pas longtemps. Nous nous reverrons avant que tout ceci ne soit fini.

    Sur ces paroles, il poussa un gigantesque hurlement qui se réverbéra sur les murs de la grotte avant de disparaître vers l’entrée. Avant de passer l’entrée de la grotte, il jeta un dernier coup d’œil à Kalas. Le shamane y vit quelque chose comme de l’horreur.

    Les elfes accoururent vers lui pour voir comment il allait. Cyrialle s’agenouilla à côté de lui et l’aida à se relever sans tenir compte de sa forme de loup aussi noir qu’une nuit sans lune.

    - Kalas, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Comment vas-tu ?

    Elle semblait réellement inquiète, de même que Faoil qui se tenait juste derrière elle, les sourcils froncés. Kalas n’avait pas mal, il se sentait simplement un peu faible après le coup et sentait ses côtes, même s’il n’avait probablement rien de cassé.

    Il y eut soudain un grand raffut et une ombre s’abattit sur eux avant de disparaître aussi soudainement.

    - Je… je crois que les monstres ne sont plus dans la grotte, dit Gwinthe en regardant autour d’elle avec de grands yeux.


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

    Aux questions de Meraxès sur la déesse, Deirdre haussa les épaules.

    - Je n’en sais rien, Maître, les dieux n’ont aucun intérêt pour nous, ils nous ont abandonnés il y a trop longtemps. Je crois qu’elle a causé la guerre des dieux, en tout cas c’est ce qu’on nous a dit, mais je ne sais pas pourquoi ni comment.

    Le sort de Meraxès n’eut aucun effet… ou du moins c’est l’impression qu’il eut dans les premières secondes, avant de se rendre compte qu’autour de lui, tout était devenu silencieux, trop silencieux. Le bouillonnement de la lave s’était ténu, le bruit des pas de Dreidre qui faisait avec intérêt le tour de la statue ne parvenait plus à ses oreilles, de même qu’il n’entendait pas le bruit que faisaient les petits bouts de roche qui se détachaient du plafond et tombaient au sol.

    Soudain, il fut projeté au sol par une vive douleur dans le crâne. Il ressentit une haine profonde, une colère comme il n’avait jamais ressentie. Une soif de vengeance, un besoin de semer la mort et la destruction, le chaos. Puis ce sentiment de perte, cet abysse insondable qui se creusait dans son cœur comme s’il avait perdu un être aimé, comme s’il avait perdu tous les êtres qui lui étaient chers. De cet abysse jaillissait des flots de haine et de rage qui menaçaient de le submerger. Puis il le sentit lui, cet autre, ce contrepouvoir. Il sentit le calme et l’assurance s’opposer à sa frénésie, une présence imposante qui s’avançait. Meraxès refusait de le voir s’approcher de lui, lui qui était la cause de tout, lui qui était la raison de l’abysse dans son cœur. L’Autre n’opposa pas sa force. Il laissa la haine couler sur lui, la rage l’embrasser et il continua à avancer jusqu’à lui.

    Il se tenait à présent devant lui, debout là où l’elfe était allongé, incapable de se relever, la rage et la haine ayant eu raison de ses dernières forces. Son poing était posé sur le sol, serré et des larmes coulaient de ses yeux, maculant le marbre de gouttelettes rouges. La fin était proche.

    L’Autre posa un genou devant Meraxès qui n’avait même plus la force de relever la tête pour confronter son visage au sien, sa haine à son calme.

    « Tout est fini à présent. »

    « Tu... l’as... tuée » fut tout ce que l’elfe parvint à prononcer.

    L’Autre passa sa main au-dessus de sa tête, presque avec douceur. Entre ses doigts se trouvait un objet et Meraxès senti lentement ses dernières forces se déliter. Sa tête s’effondra sur le sol tandis que chaque parcelle de son être lui était arrachée, rejoignant l’espace, le vide, ne laissant plus qu’une coque sans vie, sans haine et sans rage.

    Ainsi avait périt Araguesha, Déesse des Tourments et de la Folie du Combat.

    Meraxès… le véritable Meraxès, revenu dans son propre corps, était lui aussi allongé telle que l’avait été la Déesse à sa mort. A côté de lui, il entendait Dreidre, agenouiller à ses côtés, lui dire d’un ton paniqué :

    - Maître ! Maître, que t’arrive-t-il ? Maître ?!

    Au-dessus d’eux, le sang coulait de plus belle sur la statue d’or de la Déesse déchue.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 1 (colère), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (attaque), 0,5 (lutte contre Hurlenuit) 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 28 Mar 2017 21:53 
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Araguesha, déesse des Tourments et de la Folie du Combat

Meraxès dressa le bâton en forme de crâne devant celle qui, selon Deidre, avait causé la guerre des dieux. Il déploya son énergie magique saturée de mauvais sentiments sur l’idole, comme pour la provoquer, pour la faire sortir de ses gonds. L’air qui était déjà déformé par la chaleur ambiante se mit à vibrer étrangement.

La jeune bansidhe s’était légèrement écarté en arrière et attendait patiemment que quelque chose se passe. Mais rien n’arriva. La statue restait imperturbable.

(J’étais pourtant certain qu’il y avait quelque chose à retirer de cette statue… Cet endroit ne doit pas être aussi vide, il y a forcément quelque chose de dissimulé ici. Sinon l’Ombre sur la Forêt ne l’aurait pas fait sceller et si bien fait garder.)

Il étudiait les gravures de son bourdon, en proie à un doute, et il finit par convenir qu’il s’était surement fait des idées. Il ne fallait pas trop attendre d’une femme en pierre, celles de chair étaient déjà si peu coopérative... Deidre s’était lassé de l’attente et s’approcha de la statue. L’intérêt de l’elfe semblait avoir déteint sur elle.

Alors qu’il était plongé dans ses pensées, nageant de spéculation en spéculation, il remarqua soudain que quelque chose avait changé. Quelque chose qu’il ne pouvait pas déterminer. Il fit un tour sur lui-même à l’affut du moindre indice. Il remarqua alors que, malgré le tumulte magmatique des environs, tout était étrangement calme. Un silence indicible le coupait du monde. Les bruits de pas de Deidre ne lui parvenaient plus. L’ébullition de la roche était indifférente à sa dimension. Happé par un sentiment de vide intense, il résistait à l'envie de plonger ses mains dans le magma bouillant pour s’assurer d’exister encore.

Mais alors, sans aucun signe avant-coureur, une détonation silencieuse fulgura dans tout son corps et vint se loger dans son crâne. Une force irrépressible le projeta au sol. Il se répandit en un hurlement inaudible, alors qu’une douleur frappait son esprit comme le tonnerre. Une haine profonde monta en lui et se changea en ignoble désir. Il était en colère. Il avait envie de tout détruire, de semer la désolation. Plus aucune joie ne devait subsister, plus rien, plus rien n’avait de valeur. Il fallait détruire, détruire, détruire, encore et encore détruire.

Puis Meraxès le senti : le calme et l’assurance. Il ressentait cette présence d’une abjecte sérénité qui avançait indifférente des flots de haines qu’il déversait. Il refusait de le voir. Il dirigea à son encontre toute sa rage matérialisée par une tempête ardente. Il lui en voulait. Il était la cause de ce néant. La raison de sa colère s’arrêta devant lui. Sa simple présence le mettait au supplice. Il serra son poing, incapable de répliquer autrement, prostré et impuissant, des larmes de sang s’écoulaient sur le pavé. L’autre se baissa vers lui, toujours indiscernable.

« Tout est fini à présent. »

Une détresse insoutenable gagna l’elfe, qui parvint avec peine à mouvoir ses lèvres.

« Tu… l’as… tué. » dit-il, sans réellement être lui-même.

Un mouvement délicat parvint à sa gorge et un nouveau vide surplomba le précédent. Absent de lui-même, ses forces disparurent et il s’abandonna.

Son retour à la réalité fut ponctué par les cris affolés de Deidre qui le secouait par le col. Il ne réagit pas instinctivement, comme s’il prennait le temps de réinvestir son propre corps, puis il posa une main sur l'étreinte paniquée.

« Je vais bien. Ne t’inquiètes pas. »

La bansidhe qui était à bout de souffle ne parut pas réellement convaincu, mais elle s’arrêta pour le dévisager avec un air confus. Ils se toisèrent un long moment, l'un et l'autre autant choqué parce qu’il venait de se passer. Puis ils se tournèrent vers la statue d’Araguesha. Une pluie de larmes écarlates s’écoulait de son buste…

« J’étais elle et elle était moi. » se stupéfia-t-il. « L’esprit d’Araguesha est encore ici, quelque part. C’était comme si j’avais assisté à ses derniers instants. Je l’ai ressenti de tout mon être, sa haine, son désespoir… Elle n’avait plus que ça. Et celui qui lui avait tout pris venait mettre un terme à ses tourments.

Les dieux ont peut-être abandonné ce monde et ses habitants, mais ils persistent encore sous un linceul illusoire. C’est leur principale force, mais aussi la plus grande des malédictions, puisqu’ils ne meurent jamais vraiment. Ils persistent et subissent dans l’éternité. »


Il se leva avec difficulté, repris son bâton en main et s’approcha contempler l’effigie de celle qu’il venait d’incarner le temps d’une vision. Un immense vide s’était emparé de lui. Il ressentait sa tristesse comme si elle lui était sienne.

« Tu disais qu’Araguesha était l’instigatrice de la guerre des dieux. Je ne pense pas. Il y avait quelqu’un d’autre. Elle semblait davantage être la victime de ce conflit, plutôt que l’origine. Sa colère fut creusée par un amour qu’on lui a arraché. Voilà pourquoi elle s’est soulevé, par vengeance. »

Il émit un petit rire après avoir prononcé ce dernier mot.

« Je vois que les choses ne changent pas. »

Deidre le suivait attentivement. Probablement ne devait-elle rien comprendre à ce qu’il marmonnait. Le guérisseur paraissait d'ailleurs hagard, encore un peu étourdi par l’illusion inopportune. Ses sentiments complètement lessivés repartaient à neuf. Mais il était satisfait, puisqu’il avait pu avancer dans ses investigations. Il savait à présent que la déesse de la colère était innocente et il connaissait la présence de l’« autre ».

(Qui peut-il être ? Un dieu, lui aussi ?)

« Bon, je pense que nous ne trouverons rien de plus ici. Cet endroit est maudit, mieux vaut ne pas trop s'y attarder. Allons faire part de ce qu’il vient de se passer à ta reine. Il est possible qu’elle en sache plus sur les légendes anciennes.

Les préparatifs sont surement achevés. Et puis, nous allons enfin quitter cette cité. Je ne supporte plus d’être sous terre, il me tarde de retourner à l’air libre, loin de cette atmosphère étouffante et sulfureuse. Je ne sais pas comment vous faites… »

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 28 Mar 2017 23:24 
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La rage dans ses actes et la haine dans son cœur, Kalas rendait hommage à sa forme bestiale en se comportant comme la plus sauvage des bêtes. Au cours de sa charge, l'écume qui moussait sa gueule volait un court instant avant de s'évaporer dans le néant, comme pour sommer au Shaman d'abandonner sa furie. A quelques foulées, Oslight ne prêtait pour ainsi dire aucune attention à l'attaque furtive de son ancien apprenti, persuadé de la loyauté de celui-ci. C'est pourtant de la clairvoyance la plus absolue que le Maître-Croc déchu évitait le coup aussi aisément qu'un simple réflexe avant de riposter naturellement de sa patte avant. Kalas ne put que regarder le puissant membre griffu s'écraser sur sa mâchoire avant de voler sur quelques mètres et de s'écraser contre un mur de la caverne dans un couinement de douleur. Ses sens en éveil, le loup sentait son corps vibrer de l'impact encore brûlant, pénétrant son âme toute entière. Et s'il s'attendait à un ravivement soudain de son totem, l'homme-bête était tout de même satisfait de son silence continu.

La voix sourde d'Oslight lui parvenait entre deux sifflements perçants son crâne, accompagné d'un pas léger qui résonnait dans le silence installé de lui-même. Visiblement, le Maître-croc pensait réellement faire de Kalas une nouvelle fois son apprenti et ne cachait pas sa déception de voir son plan échouer. Du moins, pour l'instant. Posté au-dessus du corps encore tremblotant du Shaman, sa gueule s'ouvrait à nouveau pour reporter l'issu de cette histoire. Nul doute que les deux derniers membres de la Meute aillaient se revoir sur Elysian. Sur ces mots, Loup-Blanc déchirait l'atmosphère d'un hurlement horrible, avant de disparaître avec vivacité vers l'entrée de la grotte. Son dernier regard s'adressait à son ancien apprenti qui pouvait lire sur le visage de son Maître le Mal lui-même, le narguant de posséder un être aussi puissant.

Le départ de l’abomination sonnait comme un tocsin pour les elfes qui accouraient vers leur Chef animal encore au sol. C'est la main de Cyrialle qui arrivait la première pour le secourir, accompagnée par sa voix aussi rassurante que possible. L'inquiétude se lisait sur son visage, elle qui avait observé la dérive du Shaman et sa rébellion les yeux écarquillés. Sa douleur s'envolait avec la présence des elfes et bientôt, le Kalas sage et naïf refaisait surface. Le Shaman s'apprêtait à leur adresser ses premiers mots alors qu'un nouveau bruit assourdissant résonnait dans la caverne, disparaissant dans le néant et emportant avec lui l'atmosphère étouffante qui régnait dans les lieux. La remarque de l'un des elfes au sujet de la disparition des créatures survenait au même moment que la transformation de Kalas, retournant sous sa forme humaine pour rassurer ses proches.

"Je... Laissez-moi un instant pour reprendre mes forces. Retournons dans les appartements des créatures et je vous expliquerais... Tout."

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 4 Avr 2017 13:40 
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    Dreidre observa quelques instants Meraxès, s’assurant qu’il allait bien, avant d’acquiescer en regardant la statue avec une moue méditative, la voyant sous un regard neuf. Elle finit par reporter son attention sur l’elfe en disant :

    - Nous supportons les ténèbres pour survivre, mais aspirons à l’air libre et la forêt qui nous a vu naître. Bien, maître, retournons auprès de la Vénérable.

    Et c’est ce qu’ils firent. Ils retrouvèrent une Aoibhean au regard vif dans la salle du trône, comme si elle se trouvait à une place qu’elle aurait toujours dû occuper.

    - Tu nous as rendues à nous-même, elfe. Nous allons enfin pouvoir retourner à la surface et à la forêt que les bansidhes n’auraient jamais dû quitter. C’est un processus qui prendra un peu de temps, mais nous le ferons. Si jamais tu as besoin, un jour, de notre force et de nos guerrières, nous serons à tes ordres.


Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre


    Cyrialle, inquiète, hocha la tête à la demande de Kalas, bien qu’elle brûlât manifestement d’en savoir plus. Faoil gardait les yeux froncés, incertaine de la démarche à suivre et les autres elfes restaient en arrière pour laisser de la place à leur chef.

    Cyrialle finit par aider Kalas à se relever et, tous ensemble, se rendirent dans les appartements des créatures.

    Faoil croisa les bras sur sa poitrine, l’air renfrogné :

    - Bien, expliques-nous ce qui est arrivé. Tu semblais connaître ce… cette créature, ce loup. Comment cela se fait-il ?


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (expérience), 1 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 6 Avr 2017 21:17 
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Deidre observait la statue avec un nouveau regard, mais elle semblait toujours inquiète à son sujet. Cependant elle lui répondit rapidement, expliquant que son peuple supportait ces conditions pour survivre, mais qu’ils aspiraient à retourner à la surface. Elle acquiesça aussi à son désir de quitter les lieux pour retrouver la Vénérable.

« Votre ancienne souveraine n’aspirait pas tant que ça à retourner à la surface. Je peux te l’assurer. C’est d’ailleurs pour cela que je lui ai planté ma lame entre ses côtes. Elle était terrifiée à l’idée de ce qu’il se trouvait dans la forêt. Terrifiée au point de mettre un terme à la vie de sa propre fille. Je me demande ce qu’elle a vu, là-haut, dans les recoins les plus sombres de ce pays. Il me tarde de le découvrir. »

Ils descendirent les marches cyclopéennes et parcoururent l’immense allée bordée d’une lueur magmatique presque tangible. Au-delà, un dédale de couloirs rouges surplombé de voutes et agrémenté de colonnes les attendait. Aux yeux de l’elfe, l’endroit avait tout l’air d’être un labyrinthe. La jeune bansidhe suivait un itinéraire qui n’avait rien de cohérent, montant et descendant des escaliers, empruntant des ouvertures minuscules, alors que des béances accueillantes menaient à de vastes places. C’était le signe qu’elle connaissait la cité comme sa poche. Après tout, pendant toute cette captivité, elles avaient eu le temps de visiter.

Ils arrivèrent enfin dans la salle du trône qui lui était familière. La flaque verdâtre semblait avoir été nettoyée. Au-dessous du tumulte des fumerolles qui s’agitaient et projetaient de grandes ombres sur le mur, assise sur le trône, Aoibhean leur adressa un regard impérieux digne d’une reine.

(Elle semble s’y être fait. Cela lui va plutôt bien, d’ailleurs.)

La nouvelle Vénérable prit la parole et le remercia solennellement pour ses services, déclarant qu’il leur avait permis de retrouver leur nature profonde, celle qui avait été renié par l’ancienne. Les bansidhes allaient enfin pouvoir retrouver la surface et faire face à leur destin. Elle ajouta cependant que le processus prendrait du temps, qu’elle ne quittera pas la cité présentement. Cela déçu un peu Meraxès, qui comptait sur son soutien pour appréhender la forêt et ses dangers. Mais elle ajouta qu’elles seraient présentes et à son service quand il les appellera.

Il s’inclina avec respect et déclara, le visage prostré en direction du sol.

« Vous me comblez d’honneurs majesté. Prenez tout le temps que vous jugerez nécessaire, pour ma part, je partirai devant. Mais pas dans l’instant, j’aimerais m’entraîner un peu avant. Avec toutes ses péripéties, je n’ai pas eu le temps d’expérimenter quelque chose. Si vous le permettez, je vais trouver une salle déserte et m’exercer à la magie pendant quelque temps. Une fois satisfait, pourriez-vous, si vos ressources sont nécessaires, me préparer quelques provisions pour le voyage ? Je n’ai jamais été très habile pour trouver de la nourriture dans la nature. J’ai toujours vécu en ville, parmi les hommes, voyez-vous. »

Il se releva ensuite pour lui faire face et s’inclina à nouveau. Il l’appréciait sincèrement. Chose assez rare pour être précisé. Il fit mine de s’éloigner, quand l’épisode de la statue lui revint en mémoire.

« Oh. Nous avons vécu une expérience assez étrange au cœur de la cité. Il semble que des fragments Araguesha persistent ici. Des souvenirs de sa peine et de sa rage. Ils m’ont laissé penser qu’elle n’était pas à l’origine du Crépuscule des Dieux, quelqu’un d’autre en serait l’instigateur et d’ailleurs, probablement l’origine de sa divine colère. Mais tout ceci ne sont que des suppositions.

Je m’en vais trouver une salle. Nous nous reverrons, dame Aoibhean. »


Singularité

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Dernière édition par Meraxès le Jeu 27 Avr 2017 21:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mer 12 Avr 2017 22:47 
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Manquant de glisser sur ses jambes encore fébriles, Kalas se retenait sur l'épaule accueillante de Cyrialle, plus concernée par l'état de fatigue de l'homme-loup. Son regard presque humide et l'inquiétude qui lui renfrognait le visage faisaient apparaître dans l'esprit du Shaman l'image de Mélissa, la douce femme de Cornélius. Un brin réconforté, le jeune homme se traînait devant ses troupes, affaibli par une intense bataille mentale avec son ancien mentor. Alors qu'il progressait à pas lents, Kalas tentait une nouvelle fois de comprendre quel incroyable coup du sort avait mené Oslight à se présenter devant lui sur Elysian, là où il n'aurait jamais pensé le rechercher. Cette rencontre, fortuite et marquante, ne cessait d'occuper les pensées du Shaman meurtri dans le comportement à adopter. De ce qu'il avait compris, Oslight avait succombé à la Peste de Thimoros avant d'être envoyé comme émissaire de la malédiction sur les terres d'Elysian. Mais si le Destin avait amené ces deux anciens élève et mentor à se retrouver, Kalas était persuadé que le hasard n'avait pas sa place dans l'équation. Et bientôt, sa discussion avec Ahankarikal lui revenait en tête, les yeux à nouveau brouillés de larmes.

(Je n'y crois pas... Je n'y crois pas... Comment c'est possible, une chose pareille ?)

A leur arrivée, le feu brûlait plus calmement et la salle avait subi un certain désordre avant la bataille. Ainsi, nombres de récipients s'étaient renversés et plus que jamais, l'infecte odeur de nourriture putréfiée embaumait les narines des visiteurs. Indiquant à Cyrialle qu'il était à même de pouvoir se déplacer seul, Kalas relâchait l'étreinte de la Faërionne et se glissait près du feu, adossant son dos abîmé contre la paroi de roche inconfortable. Dans un grincement de dents, il se redressait correctement et laissait la douce chaleur des flammes apaiser la bataille, s'attardant sur le crépitement agréable qui lui tintait aux oreilles.

Alors que ses troupes s'installaient, la silhouette immobile de Faoil captait soudainement le regard du Shaman. Bras croisés et sourcils froncés, la lutine n'était pas en reste et semblait méfiante vis à vis de celui qu'elle avait elle même accepter d'accompagner. Brutalement, le doute qu'il venait d'installer dans le cœur des elfes perturbait le jeune homme, l'obligeant à couper court au silence pesant. Cependant, la Commandante venait de poser la question qui était sur toutes les lèvres, augmentant soudainement le rythme des battements du cœur de Kalas. Pour ce dernier, il était impossible de continuer sans mettre les choses au clair. Profonde respiration et tri dans ses idées, il prenait la parole en voilant toute notion de doute et de crainte, tentant de s'affirmer au mieux comme Chef de Meute.

"Il y a plus de cinq ans, j'ai rencontré un voyageur dans l'auberge de mon père. Comme s'il possédait le don d'omniscience, il a repéré quelque chose chez moi. Je ne saurais vous dire de quoi il s'agit, mais c'est là qu'a débuté mon intérêt pour la Magie. Oslight - car c'est ainsi qu'il s'était présenté à moi - s'est attardé sur mon cas jusqu'à me faire découvrir les bases du maniement de fluide. Puis lorsqu'il m'a jugé suffisamment autonome, il s'en est allé pour ne jamais revenir."

Répondant assez peu à la question posée, le Shaman posait toutefois les bases d'un récit plus important, captant l'attention de toutes et de tous. L'assemblée savait qu'il s'agissait là d'un récit plus profond qu'elle le soupçonnait.

"Nous nous sommes retrouvés, il y a de cela plusieurs mois. Je l'ai supplié de reprendre mon entraînement et il a finit par accepter ma demande. Cependant, plus que la Magie, Oslight voulait me faire découvrir son mode de vie assez particulier. Il régissait "la Meute", un petit groupe de Shamans du Loup qui voyageaient à travers le monde en quête de connaissance et d'expérience. J'ai rejoint leurs rangs sans même comprendre leurs règles et leurs traditions, mais ils ont tous veillés sur moi comme un louveteau."

Sa main serrait le cor de chasse offert par son mentor, ravivant une douleur éphémère dans son cœur. D'un geste lent, Kalas dégageait sa robe de son épaule gauche, exhibant une cicatrice à la couleur particulièrement pâle.

"Une nuit, tout a basculé. La Meute s'est faite décimée par une puissante créature du Mal, une abomination assez semblable à l'étrange loup-fantôme que nous avons combattus. Dans une attaque qui a manqué de m'arracher la vie, j'ai été victime d'une malédiction, une Peste dont je pensais être porteur sain. Dans la tradition du Loup, un totem noir est signe de malheur et j'ai rapidement compris que je n'étais plus le bienvenue parmi eux. C'est Oslight qui m'a permis de fuir en se sacrifiant après m'avoir baptisé d'un nouveau nom de Meute, "Hurlenuit"."

Marquant une pause en promenant son regard sur les visages attentifs des elfes, l'homme-loup finissait par fixer le vide de l'entrée de la grotte, continuant son récit sur le même ton.

"Après la disparition des miens, j'ai quitté mon foyer pour répondre à l'appel de détresse de la Reine des Sylphes, Aaria’Weïla. Faoil et Cyrialle connaissent la suite ; j'ai voyagé jusqu'à Barkhane et étudié auprès des Golems, rencontré l'esprit de la Terre Ahankarikal et choisit de rencontrer les peuples d'Aetelrhyt de mon propre gré. Je me suis très vite senti concerné par ce Mal qui entoure et menace votre cité, aussi ais-je pris par à ce corps expéditionnaire pour mettre un terme à la menace. Mais jamais je n'aurais pensé revoir mon ancien Maître aux mains de ce que nous combattons. Aujourd'hui, plus que jamais, je veux sauver votre peuple, ses terres et Elysian."

Poussant un soupir de tristesse, Kalas rapprochait ses genoux pour y enrouler ses bras avant d'y poser son menton. Moins enclin à leur faire part de Hurlenuit, il choisissait tout de même de ne rien leur cacher.

"Cette rencontre a réveillé la Peste qui dormait en moi. Mon totem s'est mis à me parler comme une entité parfaitement autonome, me forçant à accepter la proposition d'Oslight. Je suis parvenu à le combattre et à le faire taire, mais je crains le moment où j'entendrais sa voix une nouvelle fois dans ma tête..."

Le Shaman se mordillait la lèvres inférieure en fixant les flammes, conscient du possible échec de l'expédition. Beaucoup de mal était arrivé par sa faute et en tant que Chef du groupe, il s'en voulait profondément.

"J'ai failli à la confiance que vous aviez placés en moi et je m'en excuse... Sincèrement. Par ma faute, Gwinthe et Narrohir sont gravement blessés et je refuse de mettre leurs vies en jeu. Si vous choisissez de continuer avec moi, j'offrirais aux deux blessés un moyen de rentrer à Aetelrhyt sans aucun risque. Nous nous enfoncerons alors dans les profondeurs pour remplir notre mission, car maintenant, je vous suis plus redevable que quiconque après ce que je vous ai fais subir. Je vous laisse y réfléchir..."

Le regard dur de la lutine finissait par capter l'attention du Shaman, qui accompagnait le sien d'une de pensées qu'elle n'entendait surement pas.

(Pardonnez-moi...)


---------------------

(Si proposition accepté, transfert du Pendant d'Uraj aux blessés et explication du fonctionnement si méconnaissance.)

(Utilisation du sort RP "Chuchotement" au rang 1 sur Faoil.)

(1255 mots)

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 27 Avr 2017 12:45 
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    Faoil regarda longuement Kalas, comme si elle jugeait de ses paroles, le jugeait lui et le risque qu’il représentait pour le groupe qu’elle avait sous sa responsabilité. Plus que jamais sa petite taille lutine était compensée par le sérieux de ses yeux. Si, physiquement, elle était haute comme trois pommes, mentalement elle pouvait soulever des montagnes. C’est pour cette raison que tous les elfes avaient le visage tourné vers elle, dans l’attente de sa réponse. Certains visages masquaient leurs émotions, d’autres avaient les traits tirés ou, comme Cyrialle, la regardaient avec une once d’inquiétude. Il ne faisait nul doute cependant que tous se rangeraient à son avis.

    C’est pour cette raison que le sort de chuchotement du loup fut peut-être une bonne idée car, au bout de quelques instants, elle finit par dire :

    - Bien. Nous poursuivrons car nous ne pouvons plus reculer, nous sommes parvenus si loin et ce n’est pas pour rien, nous devons découvrir ce que cette grotte nous réserve.

    Elle fit un pas en avant, dardant son regard dur sur Kalas :

    - Si jamais j’ai le sentiment que tu sombres du côté de cette créature, je n’hésiterai pas un instant à te tuer.

    Son point souligné, elle recula et son regard se posa sur les deux blessés.

    - Ramènes-les à Ætelrhyt.

    Gwinthe leva le bras.

    - Non, Faoil, envoie Rohirla à ma place avec Narrohir, elle sera en mesure de prendre soin de lui. Je suis votre meilleure pisteuse, je dois rester avec vous. Ma blessure ne sera pas un handicap, je te le promets.

    Le regard de la jeune elfe blessée était déterminé, tandis que celui de Saedhon, à son côté, s'était fait plus sombre, comme s'il réprouvait ses paroles. Cependant, Faoil finit par acquiescer sombrement, non sans jeter un regard d’avertissement à Gwinthe. Ainsi Kalas expliqua à Rohirla comment fonctionnait le Pendant d’Uraj et elle put emmener son frère inconscient en sécurité, non sans murmurer un « merci » au shamane. Il n’en restait plus que sept.

    Cyrialle, elle, s’était tournée vers Kalas en demandant :

    - Comment un être de ton monde peut-il se retrouver sur le nôtre, en possession d’un tel pouvoir ? La noirceur qui gangrène la forêt est ancienne, bien plus ancienne que quelques mois. Il aurait pu te suivre jusqu’ici ? Quel part joue-t-il dans tout ceci ?


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

    Aux dernières paroles de Meraxès, le regard de la Vénérable se fit inquisiteur.

    - Peut-être la Déesse n’était-elle pas l’instigatrice du Crépuscule, mais cela n’a pas beaucoup d’importance à nos yeux. Il s’agit du passé et nous le laissons volontiers aux elfes. Dreidre t’accompagneras dans une salle où tu pourras t’entraîner, tu peux rester parmi nous autant de temps que tu le souhaites.

    La salle dans laquelle Dreidre le mena semblait avoir été une ancienne, très, très vieille salle de garde. Il existait encore des tapisseries aux murs, si vieilles que le moindre contact semblait prêt à les décomposer et il était impossible de deviner ce qu’elles avaient représenté autrefois. Il y avait également quelques meubles, mangés par les insectes et recouverts d’une épaisse couche de poussière. Ça et là se trouvaient quelques présentoirs pourvus d’armes si anciennes qu’elles étaient pour la plupart inutilisables, il y avait là des haches, des marteaux, de larges épées. Parfois la rouille avait mangé tout l’acier, à moins que ce ne fut le bois qui s’était étiolé jusqu’à ne devenir qu’anecdotique. Dreidre, après s’être enquise des besoins de Meraxès, proposa de le laisser seul.

[Meraxès – xp : 0,5 (paroles), 0,5 (longueur) ;
Kenra – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (chuchotement), 0,5 (Uraj), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 27 Avr 2017 21:50 
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L'histoire raconté par Meraxès suscita une réaction chez Aoibhean qui lui toucha un dernier mot. Les choses du passé n’avaient pour elle aucune espèce d’importance, ceci n’était bon que pour les elfes. Il était clair qu’elle ne partageait ni ses préoccupations, ni ses intérêts. Elle invita ensuite Deidre à le guider dans la cité, en ajoutant qu’il pouvait rester le temps qu’il souhaitait. Meraxès ne s’offusqua pas de son désintérêt envers son enquête, mais il préféra être clair quant à son issue.

« Vous avez toute ma gratitude. » fit-il d’une révérence. « Cependant, vous ne devriez pas renier l’importance de votre histoire. Si le destin de votre monde est actuellement sur la sellette, si les fluides tendent à disparaître, c’est justement en lien avec cette affaire. Votre monde est paradoxalement né dans la destruction. Alors ne laissez pas cette sapience aux elfes. Vous êtes tout autant un peuple sage et ancestral… enfin, me semble-t-il. Ne pensez-vous pas ? Il serait tout de même assez dommageable que vous réitéreriez les erreurs de votre mère. »

Il adressa un regard à Deidre et s’éloigna. Il fit une pause pour la laisser galamment sortir de la salle du trône. Cette politesse élémentaire provoqua chez lui un soupçon d’interrogation. Alors qu’il suivait la jeune femme cornue à travers les couloirs déserts, il se demandait pourquoi il n’y avait aucun homme parmi les bansidhes. Leur peuple avait sans doute subi des pertes. Il était possible qu’un groupe composé uniquement de femmes eût été enfermée sous terre. Mais cette situation demeurait tout de même très étrange.

« Je me demandais - et je demande aussi pourquoi je n’y ai pas songé avant – vous autres les bansidhes, je n’ai vu que des femmes. Est-ce simplement dû au sort ? Votre groupe de survivantes s’est trouvé sans mâle et enfermé sous terre ? »

Deidre secoua la tête à sa question et expliqua qu’il n’y avait pas de mâle chez elles et qu’il n’y en avait jamais eu. Les enfants naissaient des bansidhes et le devenaient à leur tour. Meraxès qui malgré lui ne s’attendait pas à cette justification se figea dans son pas. Il fronça les sourcils, interloqué. Il ne la croyait pas. Comment était-ce possible ? Nul peuple ne fonctionnait ainsi, c’était contre nature.

« Il n’y a que femelles chez vous autres ? Qui êtes-vous ? Qu’êtes-vous ? Vous ne connaissez pas la conception ? Vous savez… La chose. »

Sa voix chahuta légèrement, il n’avait pas l’habitude d’aborder ce genre de sujet. Dédier sa vie à Gaïa n’aidait pas.

Deidre se mit à sourire, apparemment amusée par la fébrilité manifeste du guérisseur. C’était la première fois qu’il la voyait sourire sincèrement, ce qui accrut sa gêne vis-à-vis de sa question. Elle expliqua qu’il n’y avait que des femelles, d’une certaine façon, puisqu’elles avaient toutes des traits féminins. Mais elles pouvaient aussi bien se reproduire avec des mâles, qu’avec des femelles. Apparemment, les graines passaient par un autre chemin, différent de celui du commun, qui était lui aussi bien présent, mais seulement destiné à leur plaisir.

Cette explication ne fit qu’accroitre la confusion de Meraxès, qui s’imaginait des tas de schémas possibles quant à leur mode de reproduction. D’autres images, moins théoriques, lui vinrent à l’esprit et dérangèrent son impassibilité coutumière. Il rougit de manière désespérante, formula quelques débuts de phrases incohérents, avant de reprendre d’une démarche raide.

« Hum. Oui, je conçois votre… enfin, euh, je vois, j’ai l’image. Enfin, non, oui. Bref ! Trouvons un endroit tranquille pour que je puisse m’entrainer ! »

Trop embarrassé, il fuyait tout contact visuel avec la jeune bansidhe. Cependant la jeune femme ne cessa pas de sourire et alors qu'il marchait droit devant, comme s'il redoutait de dévier d'un pouce de sa trajectoire, elle et lui indiqua, l'air taquine, qu'elle pourrait lui montrer s'il le désirait. La proximité de la jeune femme, assez directe dans ses allusions, lui fit l'effet d'un geyser de flamme. Jamais l’écarlate ne lui seyait si bien.

Lorsqu'il croisa son regard, au comble de la panique, Meraxès prit aussitôt ses distances et balança la tête de gauche à droite en cherchant maladroitement ses mots.

« Euh… Je vous ferai part de mes interrogations particulières si jamais, euh… l’envie me prenait. »

Il leva un œil timide sur la séductrice, s’écarquilla d’un air ahuri, rouge comme une écrevisse. Il tenta de rejeter ses envies licencieuses, de retourner à ses instincts grégaires et désintéressés, sans y parvenir. La présence de Deidre à ses côtés, qu’il avait l’habitude d’ignorer, ne le laissait plus du tout insensible. Il tremblait comme en présence de son bourreau.

Ils aboutirent enfin sur une salle très ancienne et Meraxès en profita pour décrocher de cette compagnie silencieuse et écrasante. L’air y était lourd, poussiéreux, comme tout le reste d’ailleurs. De grandes tapisseries subsistaient aux murs, déchirées et illisibles. Elles semblaient pourtant avoir représenté quelque chose jadis. Il les détailla tranquillement, mais il n’osa pas y toucher. Le moindre contact risquerait de les faire tomber en poussière. De vieux meubles, eux aussi rongés par le temps et les insectes, persistaient aussi, sur lesquels étaient disposés des armes rouillées.

L’elfe ne s’appesantit pas davantage sur ce fatras séculaire et remercia sa guide qui s’enquérait de ses besoins avec minutie. La question de Deidre était somme toute assez banale et ne variait pas de son ton habituel, mais après ce bref interlude dans le couloir, cette question prenait une tout autre dimension. Il émit une hésitation et scruta la pièce sombre et isolée, au cœur de la cité déserte, quelques nouvelles connexions se firent parmi ses neurones, puis il rejeta sa demande d’une manière presque trop abrupte, suffocante, pour l’intimer de le laisser seul. Deidre acquiesça de manière protocolaire, peut-être trop. Il chercha la moindre pointe de malice chez elle. Mais elle sortit simplement. Il regretta d’avoir employé un ton aussi emporté à son égard et il se sentit légèrement honteux, avant de reprendre progressivement ses esprits.

Il s’assit en tailleur et débuta une longue introspection. Laissant ses appétences et sa quête de côté, il pensait essentiellement à lui, à son évolution depuis le départ de Tulorim, à l’apprentissage dispensé par les esprits élémentaires. Il était à présent conscient de sa part d’ombre. Bien sûr, il n’ignorait pas ses tendances parfois… sadique, ou dénuées d’altruisme… Mais il avait appris qu’une fraction de lui était littéralement de l’ombre.

Si le fluide obscur l’habitait, il pouvait certainement l’exploiter. Il en avait l’intime conviction. Il ne restait plus qu’à savoir comment. Tout bon mage, même les apprentis, savait que l’occurrence de deux éléments contraires dans un même corps était strictement impossible. Lorsqu’un utilisateur de la magie du feu absorbait une dose de fluide de glace, dans le meilleur des cas, c’était la mort. Alors pourquoi possédait-il ses deux affinités ? La magie lumineuse avait toujours été en lui, pour autant qu’il s’en souvienne. Les esprits élémentaires étaient restés vagues sur la raison et s’étaient contentés d’affirmer cette étrange dualité. Mais peu importait le pourquoi, il était temps d’essayer de l’exploiter.

Pour utiliser la magie, il usait généralement des images mentales. C’était une pratique assez courante dans ce genre d’apprentissage. Les spécialistes évoquaient cette méthode comme la matérialisation. Elle consistait essentiellement à visualiser une image, pour ensuite essayer de la reproduire en utilisant les propriétés de son fluide. Ensuite, venait la projection, avec l’invocation du sortilège en dehors de son corps et la transformation qui consistait à apporter des propriétés particulières.

Il avait tant lu sur le sujet et suivit avidement les cours qui lui furent accordés, mais sans jamais réellement obtenir de résultat probant. Ce constat laissait souvent ses précepteurs perplexes, puisqu’ils s’accordaient unanimement sur le fait qu’il possédait une aptitude innée pour la magie et à la fois une certaine incapacité à en user.

Il se concentra donc pour entamer l’étape de la matérialisation. Son monde intérieur apparut dans son esprit. Une terre morne et sombre, pleine de nuit et de mauvaises ombres. Au-dessus, une voûte aveuglante englobait. Nulle couleur n’y apparaissait. La lumière y était blafarde et le sol opaque. Des volutes montaient et se mélangeaient dans l’atmosphère en longs fils ablaque.

Ce paysage devait changer. Il se focalisa donc sur l’ombre et tenta d’ignorer la lumière. Il fit circuler ses fluides primordiaux en matérialisant une boule noire parmi ses songes. Ses énergies suivirent. Il parvint à sentir un fluide plus froid, plus nocif, grandir entre ses entrailles. Mais une fois le processus presque achevé, un étrange phénomène eut lieu. La nature détestait le vide. Les fluides lumineux s’invitèrent à la manipulation, contre son gré. Ils s’insinuèrent dans sa sphère et s’y mélangèrent. L’orbe se nuança et finit par se diluer.

« Humf… »

Une étrange sensation investit ses organes. À cheval sur son idée, il réessaya plusieurs fois son expérience, mais à chaque nouvel essai, le même phénomène apparaissait. La lumière émaillait sans cesse sa planète noire, revenait toujours froisser son horizon, gravitait avec envie en anneaux de déraison. Après un énième échec, Meraxès poussa un râle de rage et envoya valser une babiole à sa portée. Alors un curieux phénomène se produisit. L’objet rebondissait toujours en arrière, quand il constata une étrange harmonie intérieure. Ses fluides s’étaient harmonisés sous son impulsion délétère. Ils étaient noirs.

« Je peux changer… la nature de mon fluide. »

Après réflexion, ce constat ne le surprit pas. Il était bien connu que la magie variait souvent en fonction des émotions et bien des mages se découvraient suite à des crises incontrôlées.

« Je vois. La concentration est une chose, mais je dois aussi m’imposer un état d’esprit. La magie est un sentiment qui influe sur la réalité et je dois m’y exercer. »

Cela tombait bien, du ressentiment, il en avait à revendre. Ainsi, il reprit son exercice en exultant de rage. La nature de son fluide variait enfin selon ses envies, il pouvait s’énerver et tendre vers l’obscurité, ou alors, s’apaiser et s’exalter de bonté pour pencher vers la clarté. Il ne le réalisa pas immédiatement, mais cette singularité était incroyable. Combien de mages pouvaient s’en vanter ? C’était aussi un avantage, puisque cela lui permettait de devenir imprévisible.

Avide de maitrise, il passa à l’étape suivante de son apprentissage : l’émission.

Il accumula son énergie sombre dans le creux de sa main, comme il le faisait pour utiliser les sorts de soin. Il la fit jaillir d’une impulsion. Il eut une détonation, comme un claquement entre ses doigts. Puis une intense douleur remonta dans son bras et paralysa son poignet. Un cri de souffrance retentit ponctuellement dans les longs couloirs. Meraxès restait prostré à genoux en serrant son bras entre ses cuisses. Le sort avait bien eu effet, mais trop tôt, puisqu’il s’était déclenché à même sa peau. Il ne connaissait pas encore les propriétés du fluide obscur, mais il comprit qu’il ne pouvait pas l’utiliser comme un sort aux propriétés curatives, en l’accompagnant doucement vers sa cible. Non. L’ombre était plus brutale, agressive. Puisqu’il ne la maitrisait pas complètement, il devait l’expulser rapidement, s’en décharger sans attendre. S’il ne le faisait pas, le processus de la transformation se déclenchait trop rapidement. Il le voyait. Des taches noires étaient apparues sur ses phalanges.

« Bien… Partons sur des doses plus menues… »

L’objectif n’était pas de lancer un sortilège directement, comme il pourrait le faire avec la lumière, mais simplement de s’exercer à manipuler son fluide. Aussi, il rassembla à nouveau ses énergies dans sa main endolorie, mais cette fois-ci en plus petites quantités.

D’une circonvolution incantatrice, sa main s’exécuta d’un geste désinvolte et fit jaillir un minuscule éclair noir. Ses doigts claquèrent dans l’ombre, ponctués par des gémissements plaintifs. Son poignet était douloureux et la majorité de sa main insensibilisée par la corruption. Une odeur mauvaise investit progressivement les lieux. La pénombre paraissait s’épaissir. Mais l’entrainement était concluant. Odieusement concluant. Il ne pouvait pas s’arrêter de faire jaillir des gerbes ténébreuses, qui devenaient à chacune de ses tentatives plus grandes que les précédentes. Son plaisir nonobstant sa prudence, la souffrance n’était plus qu’un moteur. Les claquements augmentèrent en crescendo, des bruits sourds tonnèrent dans l’antre. Un grand fracas eut lieu. Puis un silence pensant, d’où montait un ricanement presque inaudible.

Après un long moment, Meraxès sortit de la pièce, le visage impassible. Il partit à la recherche de Deidre pour organiser les préparatifs de son départ.


(((Tentative d'apprentissage du sort :
Souffle de Thimoros : Thimoros récompense ses adeptes les plus fidèles en leur faisant don de ce pouvoir terrifiant. Il permet de retirer directement des PV à une cible sans tenir compte de ses points d'endurance. PV-2/lvl du sort.)))

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2000 mots


Encore noir

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Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Mer 31 Mai 2017 00:56, édité 15 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 7 Mai 2017 21:21 
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Post squelette :

- Kalas renvoie les personnes désignées à Aetelrhyt à l'aide du pendentif et acquiesce à la menace de Faoil non sans une once de tristesse.

- Il répond à Cyrialle qu'il n'en a aucune idée et qu'il espère découvrir le fond des choses à l'issue de cette expédition.

- Il propose de continuer l'aventure vers les tréfonds.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 11 Mai 2017 12:42 
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Tréfonds d'Ætelrhyt – L’Antre

    Le groupe réduit de deux, formé par les elfes, l’humain et la lutine farouche montée sur son renard, s’engagea dans le long et sombre couloir de pierre qui s’enfonçait dans les entrailles d’Ætelrhyt. Ainsi progressèrent-ils à tâtons, prenant garde où ils mettaient les pieds. Le temps semblait s’étioler petit à petit, si bien que, rapidement, ils ne purent plus savoir depuis combien de temps ils progressaient.

    Sur les murs se trouvait les reliefs d’ornements, témoins de la gloire passée de ce lieu. Tout n’était plus que ruines et déchéance.

    Soudain, pourtant, alors qu’ils progressaient, le sol se mit à gronder, à vrombir et il ne tarda pas à se dérober sous leurs pieds dans un grand fracas. Un pan de roche entier du couloir s’effondrait, et eux avec. La chute fut rude, de plusieurs mètres s’accompagnant des cahots des rocs qui se percutaient. La réception fut tout aussi rude sur le sol de pierre dure qui ne leur accorda aucun amorti.

    Ils n’étaient plus qu’un amas de chair endolorie et meurtrie sur lesquels tombaient encore quelques gravats. Au-dessus de leurs têtes, le trou béant par lequel ils étaient tombés, six mètres plus haut. Uilnor était celui qui avait pris le gros de la chute, car Kalas, puis Cyrialle, lui étaient tombés directement dessus, tandis qu’à côté s’étalaient Gwinthe, Serindë et Saedhon. Faoil, elle, s’en sortait sans la moindre égratignure, grâce à son renard agile. Saedhon fut le premier à se relever, aidant Gwinthe, déjà blessée, à se redresser avec une grimace. Serindë fronçait les sourcils avec irritation.

    Cyrialle, gênée d’être retombée sur Kalas et Uilnor se redressa en proposant sa main à l’homme-loup pour se redresser. Lorsque vint le tour de Uilnor, il devint vite évident que le bel elfe souffrait d’une épaule disloquée. Son visage était en souffrance évidente.

    Tout autour d’eux, une salle… inattendue. Elle était taillée dans la roche et ouvragée d’une façon admirable et magnifique. Il s’y trouvait plusieurs statues représentant, aux yeux de Kalas, des nains munis de grands marteaux avec, au centre, une gigantesque tête nanesque aux yeux rougeoyants qui semblait mener vers d’autres boyaux tout aussi rougeoyants.

    Image


    Au centre de cette salle se trouvait une sorte de présentoir, un pilier de pierre qui servait de socle à un objet qui trônait ainsi au milieu de la salle, comme si elle n’avait d’autre but que de le présenter aux yeux de tous. Il s’agissait d’un bouclier qui semblait fait dans un gigantesque coquillage, dos auquel se trouvait l’effigie d’une elfe ailée, partiellement dénuée et recouverte de draperies. L’ensemble rappelait l’eau et détonnait dans cet environnement.

    Image


    Gwinthe, l’éclaireuse, fut la première à s’en approcher, bien qu’elle restât à une distance sûre.

    - Serindë ! Il y a quelque chose d’écrit en runique sur le socle, peux-tu le déchiffrer ?

    Cette dernière s’approcha un peu plus, sans rien toucher, et déchiffra :

    - « Ci-gît le trophée arraché de la cruelle Meriarvi, Déesse des Flots Déchaînés, que repose ici et à jamais le symbole de sa chute. »

    Pendant ce temps, Uilnor, l’épaule toujours disloquée, disait :

    - Saedh’, Cyrialle, remettez-moi ce bras en place…

    Et Kalas, dans ce tableau ?


Tréfonds d'Ætelrhyt – Rthraron

    Meraxès sentit qu’après cet entraînement, il serait en mesure de reproduire le sortilège dans une situation plus critique, comme dans le cas d’un combat. En sortant, il trouva Dreidre non loin de l’endroit où elle l’avait amené avec un plateau de nourriture.

    - C’est pour toi, maître, je me disais que tu en aurais besoin après ce que tu aurais à faire dans cette salle.

    Elle posa le plateau sur une table.

    - Que puis-je faire pour toi, maître ?

    Le ton de sa voix possédait, si on le cherchait, un léger sous-entendu à leur discussion précédente, mais son regard restait relativement neutre, si on omettait le reflet amusé qui dansait dans ses yeux.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (discussion avec Dreidre), 0,5 (apprentissage), 1,5 (longueur) ;
Kenra – xp : - ]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 29 Mai 2017 00:18 
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Profitant du repos éphémère imposé par la fatigue de Kalas, les troupes restaient néanmoins silencieuses après le départ de Rohirla et Narrohir. Si les effectifs s'étaient réduits, la détermination n'en était pas moins atténuée dans les yeux de la Commandante. Juchée sur son loup, elle incitait déjà les guerriers à reprendre la mission non sans jeter des œillades sévères dans la direction du Shaman accroupi. Ce dernier, le visage neutre, tentait de cacher sa déception suite à l'entretien avec ses troupes. Son manque d'expérience au poste de meneur était flagrant et l'idée de rejeter la hiérarchie actuelle lui traversait l'esprit à plusieurs reprises, allant jusqu'à vouloir offrir sa place à Faoil.

(Et puis non, je ne pense pas que ce soit nécessaire. Après tout, elle prend déjà les commandes pour les manœuvres stratégiques et le combat. Et puis, quelle image je donnerais à me désister de ma promesse auprès de conseil ? Il ne s'agit pas là d'une question de fierté, mais de la survie des élémentaires et de leur alliance. Enfin bon, je l'ai bien compris, mais j'ai du mal à l'admettre. Haha... Je ne suis vraiment qu'un pauvre gamin qui ne supporte pas qu'on lui remonte les bretelles.)

S’amusant nerveusement de sa bêtise, Kalas se redressait sur ses jambes engourdies et tapotait la poussière sur sa robe. Gwinthe passait près de lui en ajustant son arc de son bras intact, laissant l’autre à l’abri de tout mouvement inutile. Le Shaman gardait les yeux sur elle un court instant avant de s’attarder sur l’embouchure vers les Tréfonds en surveillant les ombres. Alors que la troupe construisait la phalange de progression, l’homme-loup prenait les devants et se positionnait en tête de celle-ci, décidé à faire se rendre illégitime des menaces de la Commandante lutine. Mais même s’il souhaitait regonfler le moral légèrement amoindri de ses soldats, Kalas ravalait ses mots d’encouragements, persuadé de passer pour un imbécile. Son manque flagrant d’expérience avalait sa confiance et il ne pouvait compter que sur son implication dans cette mission pour conserver sa place dans ce groupe. Les premiers pas avalèrent les dernières lueurs artificielles et bientôt, le corps expéditionnaires disparaissait dans les ténèbres des Tréfonds.

Le long couloir de pierre qui descendait vers les profondeurs captait l’attention des elfes qui usaient de leurs excellente vue pour tenter d’y voir quelque chose, même s’ils ne s’en plaignaient aucunement. Seuls Kalas et le renard de Faoil étaient à l’aise dans le noir et servaient de guides dans l’obscurité. La prudence et la discrétion restaient les maîtres mots et les deux nyctalopes ajustèrent leur allure au pas avec celles des autres pour leur permettre d’éviter les imperfections du chemin. Pendant ce temps, le Shaman profitait des ornements sur le mur, tentant d’y trouver un signe ou une quelconque information utile à leur progression. S’il pouvait parfaitement repérer les plus infimes détails, il restait incapable d’en découvrir le sens exact, usant plutôt de son intuition pour s’y fier. Quoi qu’il en soit, l’usure de l’environnement était considérable et à mesure de la progression du corps d’expédition, les ornements se perdaient dans d’innombrables fissures et l’érosion de la roche.

Le groupe descendait depuis un temps considérable, si bien que Kalas s’abandonnait à l’ennui sans vraiment le vouloir. Les elfes avaient perdus leurs habitudes de prudence et se contentaient de poser le pied là où la personne précédente venait de marcher. Alors qu’il jetait un nouveau coup d’oeil vers les siens, le Shaman ressentait les prémices d’une secousse au sein même du sol qu’il foulait. Le reste de la troupe eut rapidement la même sensation et tous se stoppaient net dans la descente. Il ne fallut pas plus de temps pour que le sol succombe à intensité sismique et cède sous leurs pieds dans un large rayon du couloir. Si les elfes ne comprenaient qu’à moitié ce qu’il se passait, Kalas pensait mourir à cet instant, distinguant ce qui semblait être le sol plusieurs mètres en-dessous de lui. Un cri commun emportait la troupe et même s’ils hurlait à plein poumons, le fracas du sol atténuait leur détresse. Et après quelques secondes d’inconnu, la réalité s’exprimait à eux dans un atterrissage des plus douloureux pour la plupart.

Le temps semblait s'être arrêté pour la troupe qui gisait au sol dans un spectacle des plus consternants. Si la poussière se soulevait pour envahir l'air ambiant, les soldats les plus malchanceux supportaient le poids de leurs camarades qui les écrasaient sans pouvoir se dégager de suite. Les derniers roulis de gravas qui chutaient sur eux en retard réveillaient le sommet de la pile humaine qui tentait de retrouver le fil des événements, avant de constater de leur infortune. L'elfe au crâne visiblement brûlé, Saedhon, ouvrait les yeux en premier sur l'ouverture béhante au-dessus de sa tête. D'une agilité sans borne accompagnée d'un professionalisme consternant, il se relevait et ajustait ses vêtements tandis que le reste des esprits et des corps émergait calmement. À peine eut-il ouvert les yeux qu'une forte pression écrasait les jambes du Shaman, sifflant de douleur au même instant. La même vue du plafond troué que ses camarades, une sensation d'inconfort qui lui pressait le dos et quelques secondes de gémissements plus tard, Kalas remarquait le corps en éveil de Cyrialle. Dans un petit cri de surprise, la Faërionne se relevait avec vivacité en regardant l'homme-bête avec de grands yeux, avant de tendre la main pour lui fournir un appui. Conscient qu'il était encore sur l'un des siens, le jeune homme ne manquait pas de se relever avec la même rapidité pour soulager le soldat écrasé, non sans remercier Cyrialle pour son geste. Ainsi, le Shaman découvrait la silhouette recroquevillée d'Uilnor, l'elfe aux cheveux d'or, dont le visage d'origine si confiant avait perdu de sa superbe. De leurs côtés, les autres elfes s'étaient tous relevés, avec ou sans aide, et après avoir constaté de leur état, Kalas comprenait que celui qu'il écrasait auparavant était le plus mal en point. Blême, il s'affairait à remettre son compagnon d'infortune sur pied et découvrait après une manipulation trop rude son épaule disloquée. S'assurant à force de paroles d'encouragement et d'excuses, le jeune homme finissait pas laisser l'elfe rejoindre le groupe avant de se joindre à la contemplation générale des lieux.

L'endroit n'était en rien semblable aux grottes vétustes visitées auparavant. Le groupe s'était échoué au centre d'une gigantesque pièce aussi somptueuse qu'impressionnante. Rien n'y était laissé au hasard et le décor outrepassait celui du simple chef d'oeuvre, à commencer par l'immense tête humanoïde à hauteur de sol. Le premier regard que le Shaman avait posé sur ce travail d'orfèvre avait manqué de le faire chuter une nouvelle fois, certain de faire face à un géant pendant une fraction de seconde. Le niveau de détail était tel que le jeune homme n'était jamais totalement rassuré et s'attendait à la voir se mouvoir à chaque instant. Son regard se promenait ensuite sur les autres statues, plus petites mais non sans perdre en qualité, qui étaient répartis ici et là contre les murs de la pièce. Les corps entiers y étaient représentés, une large barbe dévorant le visage de guerriers armés de lourds marteaux de guerre.

"Mais où sommes-nous ?..."

Tandis que les elfes prenaient pleine possession de leurs moyens, ils se répartissaient les tâches sans rien se dire, laissant leurs pas résonner dans l’écho environnant. C'était une Gwinthe, exerçant une pression de sa paume sur l'une de ses hanches, qui rompait le silence en appelant Serindë, celle qui imitait Faoil à la perfection, à la rejoindre. Les deux elfes attiraient l’œil de Kalas vers ce qui semblait être un présentoir non loin du lieu de chute. Le Shaman n'avait pas pu le remarquer, occupé à s'émerveiller de l'autre côté de la salle. L'autel, surplombé d'un pilier de pierre finement taillé, captivait par l'étrange aura qui s'en dégageait, comme s'il était la raison d'être de ce lieu féerique. L'elfe à la peau de feu finissait par s'approcher davantage pour déchiffrer la découverte de l'éclaireuse, emplissant la salle de sa voix sévère. Presque solennel, le texte que lisait Serindë creusait dans le cœur du jeune homme comme une crainte de se retrouver au mauvais endroit. Alors que les deux elfes s'éloignaient, satisfaites de leur travail, il put s'approcher de l'autel et admirer l'objet en question. Au premier regard, le Shaman comprit qu'il n'avait pas à faire avec un outil pour le simple commun des mortels. L'aura semblait trouver un sens rien qu'en poser les yeux dessus et ce qui était un bouclier devint une relique extraordinaire en une fraction de seconde. Peu au sujet des armes et de l'équipement, Kalas ne put retenir que certains points concrets de l'objet. Il s'agissait d'un bouclier azuré somptueusement taillé et décoré dans un large coquillage. N'osant le toucher, le jeune homme se contentait de l'observer sous toute ses formes pour trouver un indice ou une information susceptible de l'aiguiller dans un choix à faire, mais sans succès. Après plusieurs tentatives, il parvenait à quitter le bouclier des yeux pour se tourner vers Uilnor qui quémandait l'aide de ses camarades. Visiblement son épaule s'était luxée dans la chute et il regardait les elfes le remettre en place en se pinçant les lèvres dune douleur imaginaire. Chacun finit par reprendre ses activités, mais d'aucun ne savait vraiment ce qu'il fallait faire.

(Hm... Vu comme cette pièce à été construite, j'imagine qu'il s'agit d'une salle de cérémonie ou d'une pièce funéraire. L'inscription lue par Serindë m'envoie dans cette direction. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un avertissement. Je doute que toutes ces statues aient été construites simplement pour décorer l'endroit...)

Confus, le jeune homme finissait pas se rapprocher inconsciemment de l'elfe à la joue brulée pour glaner quelques informations.

"Dis-moi, Serindë. Cette inscription que tu as lue, de quelle langue s'agit-il ? Tu dois être la plus à même à comprendre où nous sommes, j'imagine. Peut-être repères-tu également quelque chose de familier dans cette pièce ? Si ce langage ne t'es pas inconnu, ce genre d'endroit ne devrait pas l'être non plus et nous pourrions peut-être sortir d'ici sans mal."

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[[[1778 mots]]]

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