L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 2 Juil 2016 13:13 
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Ætelrhyt – Le Conclave

    Le lendemain les deux femmes vinrent éveiller Kalas et lui laissèrent le temps de se préparer avant de l’emmener hors de l’avant-poste.

    Ainsi, ils quittèrent ce lieu délabré pour retrouver une forêt moins sombre, plus luxuriante que celle qu’il avait traversée avant le pont, comme si ici le mal qui rongeait Elysian se faisait moins prégnant, sauvegardé par l’ancienne magie des elfes.

    La proximité de la cité elfique se faisait sentir alors qu’ils avançaient, les arbres commençaient à changer imperceptiblement, leurs feuilles se paraient d’or et d’argent tandis que la verdure se faisait plus luxuriante encore. Même la lumière évoluait, s’aventurant dans des tons plus chauds, plus tamisés là où le soleil perçait les feuillages.

    C’est à la tombée du jour qu’ils parvinrent finalement à Ætelrhyt, le Cœur des Elfes, la cité Cachée et que Kalas en eût sa première vision. Les arbres qui en formaient l’armature étaient d’une taille gigantesque et d’une élégance qui faisaient d’eux les témoins d’âges oubliés où leurs habitants possédaient encore des pouvoirs défiant l’entendement. Les feuilles étaient de vert et d’argent, carillonnant délicatement sous la caresse du vent. La cité en elle-même était creusée à même ces arbres colossaux, souvent agrémentés de grandes et délicates constructions de bois blanc qui serpentaient jusqu’à la cime de la forêt. Chacune de ces habitations était reliée aux autres, non pas uniquement par des ponts suspendus, mais surtout par de gigantesques branches taillées à la manière de voies. Cette ramure complexe veinait la ville, formant un réseau compliqué et fabuleux de rues et de ruelles, parfois même d’avenues aussi improbables que réelles.

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    Cette cité semblait être un havre de paix dans un monde sur le déclin. Plusieurs hinïons y vaquaient paisiblement et il était parfois possible d’aviser de la présence d’un earion et, plus rarement encore, d’un faerion. Tous étaient vêtus de grandes et délicates robes ou de vêtements guerriers. Les lutins se faisaient cependant rare dans ce tableau, à moins qu’ils ne fussent plus discrets que leurs gigantesques compagnons. Cyrialle et Faoil le firent passer devant plusieurs séries de gardes qui le regardèrent passer avec méfiance, mais la présence des deux femmes semblait ouvrir les portes. Finalement, elles le menèrent jusqu’à une passerelle qui le fit monter, monter et monter encore jusqu’à en perdre le souffle jusqu’à la cime d’un arbre colossal. Là, une structure plus grande que les autres se trouvait.

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    A l’intérieur se trouvait une grande pièce ouverte sur l’extérieur et dans laquelle se trouvait six trônes. Quatre d’entre eux étaient occupés.

    Le plus petit appartenait indéniablement à un lutin. Le visage facétieux comme la plupart des siens, il possédait de grands yeux ambre et plusieurs bijoux variés ornaient sa personne, jusqu’à sa grande chevelure noire. Il était surélevé sur un petit trône à sa taille.

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    A côté se trouvait le parangon de l’hinïon à la peau laiteuse et aux cheveux blancs tirant sur le blond richement vêtu d’habits albes. Son attitude était fière et majestueuse, il semblait présider ce conseil, bien qu’il soit difficile de l’affirmer.

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    Sur le trône suivant se trouvait la seule femme du quatuor, une faerionne à la peau bien plus sombre que celle de Cyrialle. Elle était vêtue dans des tons bleu nuit et or et ses cheveux étaient masqués dans une grande coiffe en forme de cornes. De tous, elle était celle qui semblait être la plus royale et la plus alière.

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    Le dernier devait être le représentant earion. Sa peau était entièrement verte et veinée de ce qui ressemblait à des écailles rougeoyantes, à moins que ce ne furent d’antiques blessures. De tous, il était celui qui était vêtu le plus sobrement, une grosse partie de son thorax appartenant malgré des vêtements finement ornementés. Son regard semblait presque éteint, même si son attitude était farouche, rendant le mélange des deux étrange pour un regard extérieur.

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    Faoil descendit de sa monture et les deux femmes s’inclinèrent devant le quatuor.

    - Seigneurs et Dame du Conclave, voici un être qui viens à nous en ces temps de besoin et de ténèbres. Je sais que sa venue est contraire aux Règles, néanmoins, acceptez d’écouter ses propos, prononça Cyrialle d’une voix forte, le regard toujours baissé sur le sol.

    Le regard des quatre dirigeants du Conclave se posèrent durement sur Kenra, tandis que Cyrialle poursuivait.

    - Mes Seigneur, ma Dame, voici Kalas, envoyé des Sylphes. Kalas… Voici les membres du Conclave, Fraöm, Seigneur des Lutins, Elmehtaën Sirunúmial, Seigneur des Hinïons, Telarial Cyraënelle, la Dame d’Acier des Faerions et Andinarch, Seigneur des Earions.

    Ils ne prononcèrent pas un mot, manifestement, tous attendaient que Kalas fasse le premier pas.


[Kalas - xp : 0,5 (arrivée dans la cité des elfes)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 2 Juil 2016 13:44 
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Localisation: Dans les bras de Rana ( Quête 32 )
Je ne distinguais que fugacement les contours de l’environnement dans lequel j’évoluais en compagnie de Méraxès. Un silence angoissant régnait en maître dans ces grottes, parfois brisé par le bruit des gouttes qui tombaient au sol. Ce rire que j’étais sûr d’avoir entendu, tout comme Méraxès par ailleurs, me laissai songeur. Je ne savais vraiment comment l’interpréter, ou plutôt, j’avais peur d’essayer de comprendre ce que cela signifiait. Nous étions bloqués à cause de cette avalanche et ce rire qui résonna au même moment… ce ne pouvait être une coïncidence fortuite… Je devenais peu à peu paranoïaque, croyant voir en chaque stalagmite des silhouettes menaçantes… Mon cœur n’allait pas tenir longtemps à ce rythme, la peur au ventre, je progressais et avais l’impression que le tambourinement de mon palpitant pouvait s’entendre à des lieux à la ronde.

Pourtant je m’accrochais à cette conviction, mon choix était le bon… je n’avais pas d’autres possibilités. Si je commençais à douter de moi, à entrevoir l’échec ou même la mort, le désespoir me happerait et c’est inenvisageable. J’étais celui sur qui devait pouvoir s’appuyer Méraxès, je devais m’en tenir à mon rôle afin de ne pas l’affoler. Je me berçais d’illusions mais qu’il était bon de se mentir… Je m’affirmais intérieurement que cette direction était celle à prendre, que mon choix sans être justifié, demeurait tout de même le bon.

J’entendais alors un bruit sourd et peu après résonna une plainte aigüe, je comprenais que l’elfe avait sans doute percuté un obstacle…

« Méraxès, je suis là… venez mon enfant… suivez ma voix… » chuchotais-je.

Des bruits de pas résonnaient et je sentais le contact de la main de l’elfe que je m’empressais de tenir avant de le murmurer de me suivre. Je nourrissais toujours une appréhension vis à vis de l’endroit dans lequel nous progressions, plongé dans un silence perturbant…

(Après le calme viennent les cumulus… je dois rester sur mes gardes.)

J’avançais en menant Méraxès à pas précautionneux, un pas après l’autre. Je me souvenais de cette histoire colportée par un marchand, des mineurs avaient perdu la vie après s’être fait piéger dans des fissures à même le sol. La peur m’inspirait donc d’être encore plus méfiant et je faisais attention au moindre détail, au moindre bruit.
Je trouvais finalement un endroit plus plane qui se déclinait en deux boyaux souterrains…

L’un plongeait dans une obscurité plus intense encore alors que l’autre semblait un tout petit plus éclairé. Cette fois je savais qu’il ne fallait pas continuer de s’enfoncer dans les tréfonds de ces grottes et avec espoir, annonçais à Méraxès que j’avais peut-être trouver un chemin prometteur. Je commençais à marcher, le dos toujours courbé, vers cette béance un peu plus lumineuse.


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452 mots

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Merci à Itsvara pour cette magnifique signature !


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Dim 3 Juil 2016 00:52 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
Une nuit complète et sans encombre. C'est ce à quoi aspirais le jeune Shaman depuis son départ d'Ilmatar, loin des draps de soies et de velours. Le bruit des oiseaux le réveilla avant les premières lueurs du soleil, suivi ensuite de l'arrivée des deux femmes guerrières. Kalas ouvrit des yeux mi-clos et distingua la silhouette de l'elfe et de la lutine perchée sur son renard monstrueux, attendant patiemment que leur invité émerge. Ce dernier, comme frappé par un bâton, s'extirpa en bredouillant quelques excuses, conscient qu'il était celui qu'elles attendaient.

"Ho ! Heu... Excusez-moi ! Je veux dire, bonjour !"


Après de brèves salutations, elles prirent toutes deux congés à l'extérieur de la cabane, laissant au jeune homme le soin de se préparer convenablement pour la rencontre avec les têtes pensantes d'Aetelrhyt. Faute de petit-déjeuner et de salle d'eau, Kalas attrapa la cruche posée sur la table de chevet et en vida la moitié en s'essuyant les perles d'eau restées sur son menton. Une panière de fruits frais décorait l'unique table de la pièce, aussi se permit-il d'y emprunter une pomme qu'il se dépêcha de croquer en enfilant sa bure. Une fois ses chaussures fermement serrées, le Shaman sortit de la masure en terminant d'ajuster son corset de cuir, puis ils partirent ensemble en direction de la cité tant attendue.

A mesure de leur progression, le groupe quitta peu à peu l'étrange obscurité pour profiter de la lumière naturelle du soleil. La flore, plus dense et colorée que dans les zones précédentes, vibrait sous le passage des nombreux petits animaux qui fuyait l'approche d'êtres humains. Pendant un court instant, Kalas se demanda où la malédiction d'Elysian pouvait avoir frappée un tel paradis, si loin des noires descriptions de Faoil. Le jeune homme y sentait la liberté et la nature d'un niveau similaire aux belles et vastes forêts près de Dehant, en Imiftil. De nature inquiète, l'homme s'était changé en loup prêt à affronter le moindre imprévu, mais la beauté du lieu drainait peu à peu ses inquiétudes en un état de béatitude. A l'image d'un animal sauvage, Hurlenuit se plaisait à ralentir le pas quelques instants pour renifler quelques fleurs exquises avant de rattraper le groupe en galopant, langue tirée.

Si la forêt autour d'Aetelrhyt traçait un périmètre aussi large que certaines régions de Yuimen, l'homme-loup avait parcouru un trajet considérable, digne d'une véritable odyssée pour un jeune humain tel que lui. Aussi, lorsque les premiers signes de la cité se manifestèrent sur son chemin, Kalas reprit le contrôle de son esprit, conscient que l'Homme aurait davantage à faire que le loup. Les arbres quittèrent leurs couleurs de saison pour se teindre les branches et les feuilles d'une lueur proche de l'argent et de l'or. Un phénomène qui attira vivement le regard du Shaman, stupéfait devant une telle scène. Les racines disparurent sous une verdure particulièrement épaisse, mais sans être envahissante. Le jeune homme peinait à croire qu'il s'agissait là du travail d'un être humain, mais davantage de la Nature qui persévérait à rendre ce lieu aussi magnifique que possible. Le soleil lui-même se ravissait à illuminer la beauté de l'endroit d'une clarté qui semblait bannir les ombres et chasser le Mal loin d'ici, filtrant par la même occasion dans les feuillages d'or et d'argent. Une véritable plénitude habitait les bois les plus proches de la cité des Elfes et des Lutins, jouissant de ce que la Nature avait de mieux à leur offrir.

Après plusieurs heures de marches, la fatigue rappela au corps de Kalas sa condition d'humain. Le jeune homme peinait à garder le rythme du renard et de la Faerionne, visiblement à l'aise avec les longues marches. La manche trempée par la sueur, le Shaman avançait à force de halètements et de raclements, la gorge aussi sèche que du sable. Trop occupé à garder les yeux sur ses compagnons de route afin de ne pas les perdre de vue, Kalas n'avait pas prit la peine de noter l'affaissement de la luminosité après que le soleil n'ait échangé sa place avec la lune d'Elysian. L'or des feuillages loua sa place aux scintillements de l'argent qui gagnaient en intensité grâce aux rayons lunaires. C'est dans ce décor digne d'un rêve que Kalas aperçu enfin les contours de la somptueuse cité d'Aetelrhyt, berceau de la terre et de la Nature. Les environs traversés confirmèrent les suggestions du Shaman au sujet de la ville, adaptée à l'environnement verdoyant des forêts d'Elysian. Aussi, nul besoin de remparts ou de tranchées pour délimiter les frontières du territoire. Aetelrhyt n'était pas une cité construite au cœur même de la forêt. C'était la forêt elle-même.

(C'est incroyable... Je n'arrive pas à y croire, je suis enfin arrivé à Aetelrhyt !)

La somptueuse cité des Elfes et des Lutins se dessinait sous des traits particuliers. loin des standards de la civilisation elfique et humaine de Yuimen, L'architecture prit des proportions aussi originales qu'incroyables. Les fondations de la ville, principalement constituées d'immenses arbres millénaires, s'élevaient à une hauteur défiant toute logique. C'est le long des troncs, et ce jusqu'à leurs sommets, que les infrastructures et différents bâtiments s'étaient accrochés comme s'ils y avaient toujours étés. Aussi naturellement que possible, la capitale elfique et lutine grimpait jusque dans les branches colossales qui faisaient office de chemins reliant les arbres entre eux à l'image d'une ville dans les airs. Ces mêmes arbres différaient de ceux rencontrés plus tôt, mêlant Magie et Nature jusque dans le bout de leurs branches dotées de feuilles tantôt vertes, tantôt d'or. Ce spectacle d'infrastructures et d'ingéniosité laissa Kalas stupéfait, témoin du tableau le plus impressionnant de sa courte vie.

"Je... C'est... Incroyable ! Jamais personne sur Yuimen ne me croira ! Une ville immense au cœur des arbres, je n'y crois pas !"

Laissant le jeune homme s'imprégner de la vue un court instants, les deux guerrières reprirent la route et pénétrèrent dans la cité, croisant ainsi les premiers habitants qui vaguaient à leurs occupations. Kalas suivit le pas et laissa ses yeux vagabonder dans le paysage féérique pour ne rien y manquer. De nombreux passants, principalement Hïnions voir Earions, ne posèrent qu'un léger regard sur sa personne, à l'exception des gardes en armures postés à divers endroits. La mode vestimentaire, semblable à celle de Yuimen, ne choqua pas le jeune homme, habitué à voir danser les robes de soies et à entendre le cliquetis métallique des armures. A mesure de sa progression, le Shaman s'inquiéta de l'absence de lutins dans la cité, ne parvenant à croiser aucun des petits-êtres à l'exception de son guide jonchée sur son renard de guerre. Le petit groupe disparut dans le tronc d'un arbre, abritant un escalier circulaire donc le sommet était à peine perceptible. Kalas dut plisser ses yeux de loup avant de se lancer dans un nouvel effort qu'il jugeait déjà particulièrement conséquent. Au fil de son ascension, le Shaman commença à s'inquiéter de sa rencontre avec les hautes autorités de la ville.

(Qu'est-ce que je vais bien pouvoir leur dire ? C'est à moi seul de les convaincre de nous aider ? Si seulement Bhûmi était encore là, il aurait pu appuyer mes propos...)


Une fois la dernière marche atteinte, une nouvelle partie de la cité se dévoila à lui. La partie basse semblait si loin qu'il ne parvenait même pas à distinguer le sol ou les racines des arbres. Faoil et Cyrialle le dépassèrent en direction d'une structure aux allures de Palais royal. L'empressement de ses deux guides ne laissa pas suffisamment de temps au jeune homme pour observer l'extérieur du bâtiment et il dut presser le pas pour les rattraper alors qu'elles franchissaient déjà les portes de verres. L'ambiance changea du tout au tout, contrastant fortement avec le naturel de la cité. De nombreux gardes patrouillaient et se tenaient immobile dans le moindre recoin du palais, ne posant sur Kalas qu'un regard suspicieux. Ce dernier préféra ne pas le leur rendre et talonna les deux guerrières qui se stoppèrent au centre d'une pièce somptueuse au possible. Particulièrement bien aménagée, l'endroit se démarquait par la présence de nombreux trônes richement décorés au nombre de six. Quatre d'entre eux étaient occupés par différentes personnalités que le Shaman commença à observer avec minutie.

Le premier accueillait le fessier d'un petit-être, visiblement lutin. Le rehaussage de son siège fit sourire Kalas qui s'empressa de le cacher, conscient que cela pourrait être puni. A l'image de son peuple, le lutin ne dépassait pas les trente centimètres de hauteur. Cependant, les deux gros yeux sur son visage ne cessèrent de fixer le jeune homme du haut de son trône, l'intimidant presque. Comme pour appuyer son rang certainement élevé, le petit être possédait de nombreux bijoux sur le bout des doigts, aussi scintillants que la prunelle ambrée de son regard. A ses côtés se tenait un Hïnion aux allures de Roi, patiemment assis sur son trône en soutenant sa tête du dos de sa main. Tout en lui prônait la pureté et la grandeur d'un être, visiblement curieux de savoir ce qu'un Homme faisant dans sa salle du trône. Le troisième trône accueillait une créature encore plus somptueuse que la douce Cyrialle. Appartenant visiblement à la même race que son guide, la Faerionne possédait une peau davantage ombrée et colorée que sa consoeur, phénomène appuyé par la noire tenue qui l'habillait. Kalas posa sur elle le même regard qu'il avait posé sur Cyrialle hier soir, encore perturbé par l'inimaginable beauté que dégageait cette race d'elfe. Enfin, du haut de son trône, le dernier des occupants observait le Shaman d'un regard semblable à une flamme éteinte. La peau verte et écailleuse, l'Earion possédait d'étranges imperfections qui caparaçonnaient sa peau d'une couche rougeoyante à de nombreux endroits. Peu enclin aux beaux drapés, il semblait s'animer lorsque Kalas posa les yeux sur lui, comme pour lui faire comprendre qu'il ne faisait pas face à un mort.

Faoil quitta le dos de son renard et s'inclina de concert avec Cyrialle pendant un court instant. Cette dernière prit la parole d'une voix de diplomate et présenta la situation au quatuor, écoutant soigneusement ce qui se disait. La présence d'un humain au sein de la cité semblait contraire au règles, mais la Faerionne prit sur elle de leur donner un espoir capable de sauver la cité de la malédiction d'Elysian. Le regard des souverains se posa sur lui et Kalas sentit comme une pression lui parcourir l'échine, désormais au centre de toutes les attentions. Ainsi fut introduit Kalas, l'envoyé des Sylphes et sauveur potentiel d'Aetelrhyt. Cyrialle présenta les deux parties en n’omettant aucun nom et aucun rang afin de bien faire comprendre au jeune homme la remarquable occasion qui s'ouvrait à lui. Il était temps pour lui de faire ce qu'il savait faire de mieux. Être honnête.

Faisant peu fit du stress qui lui rongeait le cœur, l'homme-loup ravala sa salive et se lança dans un discours qui allait très certainement juger de la suite des événements.

"Je vous salue, Seigneurs d'Aetelrhyt. Je m'appelle Kalas Machaviel et mon nom de Meute est Hurlenuit, élève du Maître-Croc Oslight, dit Loup-Blanc. J'appartiens à un Monde appelé Yuimen, qui doit vous être inconnu, mais semblable au vôtre en de nombreux points. Mon arrivée sur Elysian est dû à une menace que vous ne connaissez que trop bien, capable de mener cette terre à son agonie. Il y a quelques jours, j'ai répondu à l'appel de détresse du peuple élémentaire des Sylphes, résigné à lutter contre la malédiction qui n'a de cesse de se propager. Plusieurs autres aventuriers se sont joints à moi et nous tentons actuellement de tout mettre en œuvre pour libérer Elysian de sa fin inéluctable. Mon périple m'a mené à Barkhane, berceau des Golems et des enfants d'Ahankarikal, esprit de la Terre. C'est auprès de lui et de mon ami, Birhûvayâ, que j'ai pris la décision de venir en Aetelrhyt pour y trouver de l'aide, des réponses et peut être un allié de taille. Et après de nombreux efforts et la mort de deux de mes compagnons de route, je me retrouve enfin devant vous..."

Laissant un instant le temps au quatuor d'assimiler ses propos, Kalas reprit sa respiration et se lança une nouvelle fois, profitant de la montée d'adrénaline qui l'habitait.

"Peuple d'Aetelrhyt, je ne suis pas celui qui vous apprendra les horreurs qui se déroulent là-dehors ! Elysian est en proie à un mal qu'elle ne peut affronter seule ! Les peuples élémentaires ont construits la dernière ligne de défense capable de retarder l'inévitable, mais vous savez aussi bien que moi qu'il n'y parviendrons pas éternellement ! L'alliance élémentaire a besoin de tous les peuples pour se battre contre ce qui détruit la nature-même du Monde, ce qui empoisonne l'air et vicie les êtres vivants. Mon destin a été de poser le pied sur une planète en détresse et j'y répondrais du mieux que je peux. Je suis un envoyé des Sylphes, mais je porte les Golems de Barkhane dans mon coeur. Et je le ressens chez vous aussi... Rien ne m'a obligé a venir vous rencontrer, mais j'ai jugé nécessaire d'apaiser les craintes de mes confrères. Laissez-moi vous prouver ma bonne foi et j'agirais en votre nom comme un rempart au mal qui lèche les portes de votre cité."


Comme pour conclure, Kalas choisit les mots les plus justes et finit par un regard mêlant force, pitié et bonté d'âme.

"Je vous salue, Seigneurs d'Aetelrhyt, vous qui détenez le pouvoir de sauver ce Monde. Votre monde..."

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Lun 4 Juil 2016 16:33 
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Accroupi, Meraxès agrippait l'épaule du semi-homme et évoluait dans une obscurité totale. Ses doigts glissaient sur les murs lisses et humides en quête du moindre repère. La fatigue et l'exaspération commençaient à peser ; le sol, les murs et le plafond venaient à sa rencontre inopinément.

Le Sinari affirmait distinguer des passages et continuait sans défaillir, l'abreuvant de paroles rassurantes en affirmant savoir ce qu'il faisait. Pourtant, sa respiration rapide et le ton légèrement plus aigüe que sa voix trahissaient son agitation. Pourquoi dissimulait-il ses craintes ? Meraxès s'appesantit sur la question. Peut-être souhaitait-il ne montrer aucun signe de faiblesse? Ou voulait-il le protéger de cette affliction dont-il était lui même la proie ? Ou alors, tout simplement, réalisait-il l'issue tragique et la refoulait-il en cherchant convulsivement une issue salvatrice ?

Meraxès atteignit un goulot si étroit qu'il touchait les deux parois et du se baisser après avoir rencontré le plafond. L'air était frais, pauvre et immobile. Il songea à l'immensité de roche et de terre au-dessus de lui. Il songea aux nuages et au soleil. Il eut envie de frapper le mur, de détruire la paroi. Il gratta le mur compact de ses ongles, il voulut creuser comme un chien apeuré, il tapa, cogna, mais la roche lisse le resta. Il laissa échapper un sanglot et se mit à trembler. Tartuffe du rebrousser chemin pour l'incliner à continuer. Il le suivit, sans un mot.

L'air commençait à manquer et l'obscurité régnait toujours. Il respirait plus fort. Un air funèbre résonnait indiciblement dans son esprit. Sa poitrine se soulevait en saccades angoissées.

« Ces ténèbres seront notre tombeau ? »

Tartuffe ne répondit pas.

Ils sortirent du goulot et le guérisseur déduit cette salle vaste au vu de l'écho prolongé. Tartuffe avait disparu mais il percevait sa présence évasive non loin.

L'âme en peine foula le sable et marcha droit devant dans les ténèbres quand une lueur minuscule tint devant lui. À peine perceptible mais il la distinguait, c'était certain, la lumière au bout du tunnel. Mué par un vent d'espoir, les larmes aux yeux, l'elfe s'y précipita à grandes foulées.

« La sortie ! J'ai trouvé la sortie ! » jappa-t-il.

Le sable se souleva d'allégresse, l'air fusait à ses oreilles, puis, un choc violent le projeta au sol.

« Arg ! »

Une violente douleur et un flot de liquide chaud s'échappaient de son nez. Étendu au sol, Meraxès leva les yeux et découvrit des gemmes lumineuses, comme celles rencontrées plus tôt. Son espoir s'écroula comme mille édifices.

Un silence emprunt de désespoir s'installait quand il aperçut une seconde lumière dans son dos.

« Mais oui ! »

Le grand lion blanc ainsi que le loup de détresse lui revinrent en mémoire. Il se redressa et retira sa robe. Une lueur spectrale investit la pièce. Les anneaux lumineux tatoués dans son dos jusqu'à ses hanches brillaient sensiblement.

Il pouvait le faire. Elle était revenu.

Ses yeux se refermèrent pour trouver les ténèbres volontaires. Il invoqua mentalement sa sphère noire et y fit graviter sa magie en gerbes éblouissantes.


(((Tentative d'utilisation du sort : - Muutos de Lumière : le corps se met à irradier de lumière qui s’étend par vagues successives, comme des pulsations erratiques. Non transmis aux vêtements, mais phénomène percevable au travers.)))


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514 mots

Gargouillements visqueux

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Multi de : Daemon, Erastos
Thème de Meraxès

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Dernière édition par Meraxès le Mar 12 Juil 2016 04:34, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Sam 9 Juil 2016 15:05 
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Tréfonds d'Ætelrhyt - Profondeurs

    Lorsque Meraxès activa son muutos, le tunnel autour de lui se para d’un halo lumineux, révélant ses alentours. Toute la peau de l’elfe émettait cette lumière dont il pouvait faire varier l’intensité jusqu’à illuminer plusieurs mètres devant lui. Il ne pouvait, cependant, faire sortir cette lumière de son propre corps.

    Tartuffe pouvait également profiter de la lumière émise par son compagnon, bien que l’illumination fut tardive. Tous deux se trouvaient dans un tunnel aux murs de pierre qui ne semblaient pas si naturels que ça, bien qu’assurément usés, très, très usés par le temps et abandonnés depuis bien longtemps.

    Les deux aventuriers firent le choix du tunnel plus lumineux et, alors qu’ils s’avançaient, ils purent sentir la chaleur du tunnel augmenter petit à petit jusqu’à comprendre la raison pour laquelle ce tunnel-là était plus illuminé que l’autre, bien qu’ils se trouvassent loin, très loin sous terre. En effet, devant eux se trouvait une gigantesque pièce dans laquelle coulait du magma liquide. Il en tombait, telles des cascades ignées, de cavités loin, très loin au-dessus de leurs têtes, s’écoulant jusque dans une plateforme située à leur niveau, clairement taillée de main pensante. Plus bas, beaucoup plus bas s’agitait un véritable lac de lave.

    La plateforme était circulaire, accessible par un chemin suspendu qui reliait la plateforme de pierre en formant une spirale allant jusqu’au centre. De l’autre côté de la plateforme semblait se trouver un autre chemin, mais une gigantesque porte en barrait la progression. Au centre de la spirale se trouvait une sorte de mandala dessiné au sol du milieu duquel s’élevait un piédestal surmonté de la statue de quatre têtes pointant chacune dans une direction différente.

    Image
    [Image agrandie en cliquant dessus]


    La question était la suivante : que tenteraient de faire nos deux aventuriers en herbe ?


Ætelrhyt – Le Conclave

    Elmehtaën Sirunúmial, le Seigneur des Hinïons, tapotait son siège du bout de ses longs doigts fin en écoutant les propos de Kalas. Il fut le premier à répondre aux propos de Kalas, avec impatience.

    - Il y a une chose que je me demande… pourquoi devrions-nous lui faire confiance ? Un humain venu d’un autre monde, envoyé par les élémentaires ? N’oublions pas que c’est leur responsabilité, si nous nous trouvons dans la situation actuelle.

    Telarial Cyraënelle, la Dame d’Acier, lui lança un regard acéré qui faisait honneur à son surnom.

    - Ses parole sont néanmoins justes et la Forêt se meurt, vous le savez aussi bien que nous, Elmehtaën. Nous ne pouvons rester les bras croisés.

    L’Hinïon se renfrogna.

    - Qu’Elysian se meurt, elle nous a oublié bien longtemps auparavant. Ætelrhyt a survécu jusque-là, sans l’aide de personne, elle pourra bien survivre plus longtemps. Je refuse de briser les Sceaux et condamner notre peuple !

    Fraöm, le Seigneur des Lutins, se racla la gorge avant d’intervenir à son tour.

    - Telarial, Elmehtaën soulève un point important, si nous brisons les Sceaux, plus rien ne subsistera d’Ætelrhyt dans l’année à venir. Néanmoins, j’ignore si nous pouvons nous permettre de rester sourds face à la complainte extérieure. L’appel des élémentaires est une chose, l’appel des esprits lui donne encore plus de crédit.

    Le regard glacé de Telarial se tourna vers le lutin qui le soutint dignement, mais ce fut le Seigneur Hinïon qui répondit.

    - Ces esprits ne sont que la cristallisation de ce que nous avons perdu ! Ils ne sont pas dignes de confiance, pas plus que ces élémentaires. Ils n’ont pas levé le petit doigt pour venir nous aider.

    - Une aide que nous avons toujours refusé de leur demander, intervint Telarial.

    - Depuis combien de temps ne vous êtes-vous pas levé de vos trônes ! s’exclama soudainement Cyrialle, manifestement excédée. Vous demeurez en vos prisons dorées, mais depuis combien de temps n’avez-vous pas foulé les terres qui furent les nôtres, n’avez-vous pas contemplé la progression du mal qui nous ronge ?

    Derrière elle, Faoil faisait la grimace en songeant aux répercussions de ses mots, mais semblait d’accord avec la jeune femme. Les regards des quatre Seigneurs et de la Dame se tournèrent sur la faerionne. Aucun n’était amène ou compatissant.

    - Telarial, matez votre fille.

    La faerionne s’apprêtait à répliquer à son tour lorsqu’Andinarch se leva brusquement de son siège. Tous se turent, le regardant avec surprise. Il s’avança vers Kalas d’une démarche lente, douloureuse, jusqu’à n’être plus qu’à quelques pas de lui. Il le regarda un long instant de ses yeux inexpressif, avant de prendre la parole, non sans s’être au préalable tourné vers ses pairs.

    - Les mots de la jeune faerionne sont juste, Ô Dame d’Acier, dit-il d’une voix lente, éraillée. N’en veut point à ta fille car ses paroles, si fougueuses soient-elles, ne sont que le reflet de ses craintes. Nous sommes… rongés de l’intérieur. Cet homme est porteur de promesse de morts et de souffrances, mais peut-être aussi d’un avenir plus lumineux. Réunissons-nous, et parlons.

    Les trois autres membres du Conclave hochèrent la tête.

    - Avez-vous quelque chose à dire avant que nous ne nous réunissions ?

    Il lui laissait clairement l’ouverture pour défendre plus avant sa cause, s’il avait quelque chose à dire. S’il n’avait rien à avancer, ou une fois qu’il aurait fini, il serait raccompagné vers l’extérieur de la salle du Conclave en compagnie de Faoil et de Cyrialle. Cette dernière fulminerait, le rose aux joues, et la précédente commenterait :

    - Boarf, ça ne s’est pas trop mal passé. Nous avons une bonne heure à tuer, le temps qu’ils rendent leur verdict.


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (illumination), 0,5 (longueur) ;
Kalas – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (pourparlers), 2 (longueur), 0,5 (bonus descriptions) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (choix)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 12 Juil 2016 04:25 
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Il pouvait le faire.

Meraxès sentit son fluide lumineux tourbillonner et irriguer ses membres jusqu'à recouvrir sa peau. Quand il ouvrit les yeux, une douce lumière aux variations erratiques, comme une aurore boréale localisée, ondulait autour de lui. La lumière pâle se propagea sur les murs humides en reflets verdâtres et brillants.

« Ma magie est revenu ! » s'écria-t-il plein enthousiasme, rassuré d'avoir bravé cette obscurité délétère.

Tartuffe affirma son approbation, sans manquer de lui faire remarquer le caractère tardif de son initiative.

« Je pensais être à court de mana, mais apparemment mes réserves se sont régénérés. »

L'elfe observa ses bras lumineux et fit varier l'intensité et la couleur de son aura, puis après être certain de maitriser sa concentration, il rangea sa robe dans sa sacoche car le tissu bloquerait la propagation du Muutos.

« Néanmoins ne perdons pas de temps, je ne sais pas combien de temps je pourrais la maintenir. »

C'est torse nu qu'il continua l'exploration des cavités perdus. Ils s'engagèrent dans une issu praticable et après quelques minutes de marche ils constatèrent que le tunnel ne paraissait plus si naturel que ça. Une roche noire pleine d'alvéoles formait les murs et le sol. Meraxès attrapa une pierre sur son chemin et fut surpris par sa légèreté. Ils furent convaincus que le passage eut été façonné par une main pensante quand ils découvrirent une succession de dalles grossières s'étendant à leurs pieds avec une étrange régularité. À une intersection ils choisirent le passage le plus lumineux au point que le guérisseur put annuler son Muutos, précisant ainsi une lueur grandissante du détour de la courbe.

Cette lumière n'était pas celle du soleil, beaucoup trop tamisée et orangée, et au fil de leur avancé la température monta notablement. Quand ils arrivèrent au tournant, où des gargouillements visqueux se faisaient entendre, elle devint presque insupportable. Le visage masqué pour se protéger d'une puissante et chaude odeur, ils aboutirent avec stupeur dans une nouvelle salle.

Meraxès crut rêver. Des flammes liquides dégoulinaient du plafond et ruisselaient le long des parois dans une fosse de magma. Il s'avança sur le bord, ses cheveux furent projetés en arrière, et il contempla l'impressionnant spectacle de roche en ébullition.

« De la lave ! Je ne pensais qu'il ne s'agissait que de contes. Alors la roche peut... »

Mais une bourrasque ardente le fit taire. Il fit quelques pas en arrière en crachant de tout son souffle et porta ses yeux irrités vers la continuité de la plateforme. Le chemin continuait au-dessus du brasier en formant une spirale incertaine au centre de laquelle se dressait une étrange statue, au-delà, il discerna les deux battants d'une porte close.

« Une porte ! » fit-il au semi-homme en l'indiquant du doigt.

Il atteignit la spirale cerclée de magma et s'adressa à Tartuffe en haussant la voix pour couvrir le tumulte.

« Je vais examiner la statue au centre, pouvez-vous inspecter la porte ? Nous devons savoir si elle est close ou non. »

Sans attendre sa réponse, il sauta sur une roche avoisinante à la lave et se risqua sur le périlleux sentier. Ce qui l'intéressait au-delà de se trouver une issue, c'était de déterminer si cette porte était destinée à protéger l’intrigante statuette ou si la statuette disposait d'un mécanisme pour ouvrir cette porte. Mais le second cas de figure ne l'inspirait guère, car cela signifiait qu'il s'agisse d'une entrée... Le seuil d'un temple souterrain et oublié, le genre d'endroit où les aventuriers ne font pas long feu.

Il arriva enfin sur la plateforme circulaire et découvrit une sorte de mandala gravé au sol, au centre duquel trônait un piédestal doté quatre masques dorés représentant des visages d'hommes couronnés. La roche en fusion était agitée, très proche, à peine deux mètres en contrebas. C'est avec une prudence exacerbée qu'il entreprit d'étudier les symboles dessinés au sol et d'examiner la statue ; jaugeant sa température avant de la manipuler, estimant son poids afin de la prélever...

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660 mots

Une énigme

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 12 Juil 2016 20:13 
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Alors que je progressais toujours en tête, plongé dans un noir angoissant, un flot de lumière brilla soudain avec faste, éclairant les tréfonds dans lesquels j’avançais avec Meraxès. Pendant un court laps de temps, je fus aveuglé par cette intense source de lumière qui était survenue tout à coup. Je fermais les yeux en gémissant ma peine et mon inconfort, mais l’éclat transperçait mes fragiles paupières et je fus contraint de me cacher les yeux de mes manches pour atténuer le phénomène.

Je me retournais finalement quand la voix joyeuse de l’elfe éclata près de moi. Il se ravisait d’avoir ainsi réussi et bien que je voulu le sermonner pour son manque de communication, le félicitait malgré la tardiveté de son sortilège. Il m’expliqua qu’il pensait être à court d’énergie magique mais que pour l’heure, tout semblait fonctionner au poil. Il me précisa tout de même qu’il ne savait pas combien de temps son sort durerait.

« C’est déjà parfait ! »

Je me plongeais ensuite avec minutie dans l’inspection de la cavité. Je pouvais dorénavant discerner les alentours, nous étions dans un large boyau mais… quelque chose m’interloquait… Les parois ne semblaient pas naturelles, comme si elles étaient taillées, façonnées… et cela me laissait penser qu’une civilisation s’était bien établi ici, même si rien ne prouvait que c’était toujours le cas. Je ne pouvais m’empêcher de nourrir de l’espoir sur cette possibilité. Si j’avais raison, alors je n’étais pas si fautif, ma tentative pourrait même s’avérer utile à la cause. Je commençais d’imaginer être reçu par un peuple honorable et sage, un peuple qui saurait nous apporter son concours dans cette terrible manigance qui pourrait bien mener Elysian à sa perte…

Je prenais l’initiative de continuer à avancer en tête, bientôt, la chaleur devenait oppressante… plus je progressais dans ce tunnel duquel se dégage à l’extrémité un faible halo de lumière, plus l’envie de me défaire de mes frusques me démangeait… Mon front était trempé de sueur comme mon crâne d’ailleurs. Les gouttes perlaient le long de mon visage rond, se perdaient dans mes yeux et m’aveuglaient temporairement. Je m’essuyais compulsivement avec ma manche quand soudain s’offrit à moi un spectacle autant déroutant qu’impressionnant…

Je faisais face à une immense cavité, des colonnes de magma s’écoulaient depuis les hauteurs plongées dans l’obscurité. Le magma pourtant, se déversait toujours au même endroit, dans des tranchées parsemant une grande plateforme qui se trouvait suspendue au-dessus de ce que je découvrais comme un véritable lac de magma incandescent. Des remous montaient à sa surface, des gerbes s’élançaient parfois avant de retourner dans l’étendue de lave.

Je ne regardais que ça, n’avait pour l’instant cure de cette plateforme qui était sans aucun doute construite par des êtres intelligents. J’étais plongé dans la contemplation de cette extraordinaire scène, ne pouvait m’empêcher de me demander à quel vitesse le sol en-dessous était rongé par ce magma en fusion qui pouvait à terme, tout consumer. Meraxès me rappela finalement à l’ordre et me demanda de venir l’aider à inspecter la pièce.

Je m’arrachais à regret à la vue de ce lac et avançait en direction de la plateforme. J’en observais les moindres recoins, m’émerveillait devant le talent qui avait autorisé une si fascinante construction. La peur n’avait pas sa place dans mon cœur à cet instant, je ne pouvais m’imaginer que des êtres capables d’un tel exploit puissent se comporter comme de vils personnages, comme les elfes…

Un sentier de roche serpentait et menait jusqu’à la plateforme, à peine à quelques mètres sinuait la lave, crépitante, vivante… Je ne ressentais pas de peur de tomber, il me suffisait de me concentrer sur ma route et je déniais alors regarder plus encore le magma. J’avançais encore et découvrais alors que l’elfe y était déjà qu’un symbole qui m’évoquait mysticité et magie était gravé à même le centre de la plateforme. Un piédestal s’élevait de la base du mandala et exhibait quatre têtes sculptées, chacune pointait dans une direction différente. Je me doutais bien qu’il y avait là une énigme car, en poursuivant le chemin à travers la plateforme, une porte se dessinait de l’autre côté, close.

Je regardais Meraxès qui essayait de soupeser le pilonne et le pressai d’attendre. Je voulais d’abord que nous réfléchissions bien. Si cette statue était dotée de quatre faces, il y avait forcément une raison. Peut-être devait-on, tout d’abord, regarder en détail ces têtes, peut-être qu’une se démarquerait, nous donnerait un indice.
Je préférais être prudent qu’intrépide, rien n’était plus inutile que la précipitation, surtout dans ce genre de situation. Je connaissais la hardiesse des jeunes d’aujourd’hui mais je pressentais que la solution ne pouvait pas être aussi simple. J’étais même persuadé qu’il fallait qu’on s’unisse dans l’effort de réflexion pour s’en sortir entier.

« Meraxès, je t’en prie, ne touche à rien. Contentons-nous d’abord de regarder, faisons-nous part de nos hypothèses avant d’intenter quoi que ce soit. » lui proposais-je d’un ton conciliant, espérant lui faire comprendre que nous devions agir de concert.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mer 13 Juil 2016 18:48 
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Gargouillements visqueux

Meraxès s’appétait à manipuler l'étrange statue quand Tartuffe l'interrompit promptement pour le sommer de ne toucher à rien. Le visage ruisselant de transpiration, la mine du Sinari était devenue grave et impérative à son égard. Il demanda de se contenter de regarder dans un premier temps, afin de déceler tout indice pouvant les aiguiller. Le décor était propice à la suspicion et l'elfe adhéra immédiatement à sa mesure.

Les quatre têtes regardant chacune dans leur direction étaient beaucoup trop imposantes pour être prélevées et malgré quelques dorures d'ornementation elles ne semblaient pas avoir grande valeur. Il en conclut donc qu'il était peu probable qu'il s'agisse d'un trésor et sa disposition sur cet étrange piédestal au centre de la pièce ne laissait supposer qu'une chose.

« Je vois ce que vous voulez dire. Nous avons surement affaire à une énigme. »

L'idée qu'il eut déclenché négligemment un piège le fit frissonner. Le fait que la plateforme fut intacte malgré la dangereuse proximité de la lave indiquait que malgré l'aspect naturel de la salle où ils se trouvaient, des mécanismes secrets devaient la guider et la réguler afin de la préserver. Donc, songea Meraxès, ce bain de lave pourrait très probablement réagir en cas d'intrusion avérée.

« Il y a quatre têtes, donc probablement... quatre solutions possibles. Peut-être devrions nous les tourner dans une direction précise afin d'ouvrir cette porte, une direction que pourrait nous indiquer les gravures au sol. Distinguez-vous quelque chose sur les parois ? Des marques ou des gravures pouvant symboliser des directions ? Je ne les vois pas assez bien d'où je suis, la lueur et les fumées m'aveuglent. »

Un bruit liquide et visqueux s'élevait en permanence de la fosse. Il n'aimait pas ça. S'ils devaient résoudre une énigme s'appuyant sur une quelconque référence Elysienne, alors leurs lacunes culturelles de ce monde leur couteraient la vie. Avec prudence, Meraxès détailla chacun des masques de pierre, le dessin à ses pieds et s'accroupit afin de détecter qu'un système puisse bel et bien faire pivoter ou tourner les masques dans d'autres directions.


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343 mots
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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mer 13 Juil 2016 19:18 
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Méraxès s’arrêta dans son mouvement quand je lui fis part de mes nombreux doutes. Toute cette construction qui avait été conçue de mains pensantes était là pour une raison bien précise, surement pour dissuader les simples d’esprits et les fauteurs de troubles. Cette lave qui s’écoulait en-dessous de nos pieds était en toute vraisemblance guidée, il se pouvait donc qu’un piège nous dépêche dedans… sans chance de survie. L’elfe hocha de la tête et nous commençâmes à inspecter le pylône décoré de ses quatre têtes gravées.

Dans un premier temps, je cherchais un détail, peut-être l’une des têtes étaient-elles différentes des autres, peut-être était-ce la solution… Méraxès envisageait le problème sous un autre angle, d’après lui, chaque tête constituait une possibilité… Je ne pouvais m’empêcher de prendre ces paroles à la légère. Lui qui n’était qu’un jeunot encore pimpant pensait pouvoir trouver la solution si vite, l’affirmer, ainsi ? Je m’apprêtais à le rabrouer, à lui demander d’être plus patient avant de se lancer en conjoncture. Il n’avait, selon moi, pas suffisamment observé les statues pour se forger un réel avis.
Il me demanda alors d’observer les parois, les alentours, alors que je continuai à examiner les visages.

« Non. La clef doit être cette construction, ces visages… » lui répondais-je sans daigner le regarder, absorbé par la contemplation des têtes.

Je ne braquais mon attention que sur celles-ci, à la recherche d’un détail, même infime. J’inspectais également les contours du pylône à la recherche d’une anfractuosité ou d’un relief quelconque… La peur d’échouer face à cette nouvelle épreuve me terrifiait mais me motivait par la même occasion. Poussé dans mes retranchements, tant physiques que mentaux, je me donnais corps et âme à l’élucidation de cette énigme qui pouvait très bien nous coûter la vie.

Je me refusais d’agir avant d’avoir la totale et entière certitude de posséder la solution à cet inextricable problème.

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 19 Juil 2016 01:27 
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Localisation: Elysian : Forêt d'Aetelrhyt (Quête 32)
La dernière complainte du jeune homme venait de quitter ses lèvres et les réactions ne se firent pas attendre. Le Seigneur Hinïon, Elmehtaën Sirunúmial, quitta brusquement son siège et fit part le premier de ses inquiétudes aux sujet des origines de Kalas, le ton dur et froid comme la pierre. A son lever, ses cheveux blancs ondulèrent jusqu'à la pointe et son beau visage s'endurcit d'une suspicion à peine voilée. A ses propos, les élémentaires étaient les seuls coupables de la situation actuelle, si bien que le Shaman manqua de lui répondre. C'est cependant une consœur qui, calmement assise sur son trône, contredit l'Hinïon en tentant de le ramener à la réalité. A cet instant, Kalas se félicita de ne pas être intervenu, comprenant qu'il aurait besoin de l'avis de chacun pour continuer sa quête.

(Ils sont quatre à convaincre, mais ils représentent chacun une part d'Aetelrhyt. Une seule de leurs voix comptent pour des centaines, rien ne doit être prit à la légère... Merde alors. Je n'arrive pas à croire que je me retrouve seul à convaincre les dirigeants d'un peuple tout entier.)

Visiblement outré par le contre-argument de la Dame d'Acier, le seigneur Elmehtaën Sirunúmial balaya l'air de ses mains, ce qui eu pour effet de faire voler sa cape à hauteur d'épaules. Le visage tourné vers le vide, l'elfe blanc se refusa à avouer l'ampleur de la menace et resta fermement sur sa position, persuadé qu'elle ne nécessitait pas une telle attention. Ces mots, illustrant parfaitement l'arrogance de l'espèce et fit grincer le Shaman des dents.

(Comment ne peut-il pas comprendre ?! Putain !)

Bien qu'il fut aussi petit que Guasina elle-même, Fraöm, le Seigneur des Lutins, se leva de son trône avec la ferme intention de participer au débat. Sa gorge s'éclaircit et bientôt, sa petite voix aigûe résonna dans la salle et ce jusqu'aux oreilles de Kalas. De son point de vue, les deux parties avaient leurs raisons. La mention des esprits d'Elysian semblait avoir eu un certain effet, mais il ne put mettre de côté les conséquences de la participation d'Aetelrhyt. Le jeune homme ne d'ailleurs pas à s'interroger sur ce terme revenu plusieurs fois.

(Ouvrir les Sceaux ? Qu'est-ce que ça signifie ?)

La tension présente dans la salle était aussi palpable que du sable. Lorsque Fraöm se rassit, un silence pesant régna sur l'assemblée. Bien qu'il aurait voulu argumenter chacune des paroles des Seigneurs, Kalas comprit qu'il serait déplacé d'intervenir à cet instant. Il laissa donc les personnes présentes s'imprégner de ce long moment de vide qui fut briser par la voix glaciale d'Elmehtaën Sirunúmial, bien décidé à camper sur sa position. Son regard en disait long, mais le seigneur Lutin savait l'affronter avec une réelle détermination. Aussi fascinant que cela pouvait paraître, le Shaman n'avait aucun doute de la volonté de fer que savait démontrer cette race de petites gens. Ce fut cependant Telarial Cyraënelle qui enchaîna, sensiblement à l'écoute de la plainte du jeune humain qui avait fait irruption dans la salle du trône. Ce dernier ne pu voiler un léger sourire de satisfaction, heureux de s'être fait entendre.

Contre toute attente, la voix de Cyrialle rugit de derrière lui et Kalas se retint de sursauter, surpris par sa réaction. Visiblement agacée de la réaction de ses souverains et ce depuis le début de l'audience, la patience de la somptueuse elfe à la peau caramel se brise dans une colère aussi puissante qu'un volcan en éruption. Sa voix résonna dans toute la pièce, autant dans les oreilles que les esprits. Si la jeune elfe était fatigué du laxisme dont faisait preuve les Seigneurs, la menace extérieure l'effrayait autant qu'elle aurait du inquiéter ces derniers. Derrière l'elfe agitée demeurait une Faoil qui se mordait les phalanges, visiblement excédée. Les yeux rivés vers le sol, la lutine ne leva le regard que lorsque son amie eu fini de crier sa rage et de défier l'autorité. Kalas observait ce spectacle sans dire un mot, agréablement surpris de recevoir autant d'assistance. Le retour à la réalité ne se fit cependant pas attendre et c'est en la personne de Elmehtaën Sirunúmial que la déception se réveilla une nouvelle fois. l'Hinïon calma les ardeurs de la Faerionne qui semblait prête à exploser une nouvelle fois, préparant certainement une réplique cinglante et désobligeante à lui lancer. Mais contre tout attente, c'est le silencieux Andinarch, Seigneurs des Earions qui se leva de son siège aussi brusquement qu'une tempête.

Captivant le regard, l'elfe à la peau verdâtre fit tourner toutes les têtes dans sa direction. Kalas l'observa de ses yeux orangée, incapable de détacher son regard de cette être surnaturel. Ses pas résonnèrent dans la salle du trône de sa démarche raide et assurée, s'arrêtant à un pas du jeune humain intimidé. Un véritable interrogatoire silencieux se déroula pendant un long moment durant lequel le Shaman, gêné, ne parvint toujours pas à détacher le regard, persuadé de sentir une quelconque Magie la-dessous. Sa tête se vida de toute pensée et le jeune homme se laissa sonder par le regard insistant de l'Earion, déterminée à chercher la vérité dans cet étranger. L'instant prit fin et Andinarch se tourna vers ses confrères et consœurs, laissant Kals hébété quelques secondes. Là, il demanda le pardon de Cyrialle et de son impudence, certifiant de sa volonté de protéger les siens. Les Seigneurs semblaient boire ses paroles, être de bois et de sagesse. L'Earion conclut l'audience en demandant la délibération d'une telle décision, mention qui fut visiblement acceptée par la totalité des souverains. Une dernière parole fut cédé à Kalas qui se remettait à peine de son expérience avec l'Earion.

"Hem... Je... Tout est dit. La décision vous appartient."

Faoil et Cyrialle l'accompagnèrent jusqu'aux portes du Palais, lieu où ils seraient amenés à patienter durant le conseil. Faoil jaugea la qualité de la rencontre comme correcte avant de tourner le regard vers Kalas, assis dans un coin, le regard plongé vers le sol. La sensation de ne rien pouvoir faire de plus frustra le jeune homme un instant, mais les questions se succédèrent bientôt dans sa tête, incapable de les contenir plus longtemps.

"Faoil, quels sont ces "Sceaux" qu'ils ont mentionnés à plusieurs reprises ? Répondez-moi sincèrement. Quelles conséquences subira Aetelrhyt si la cité se joint à cette... Guerre ?"

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 21 Juil 2016 05:34 
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Tréfonds d'Ætelrhyt - Profondeurs

    Les deux aventuriers unissaient leurs efforts dans la même tâche, celle de l’étude des masques de pierre, focalisant toute leur attention sur ceux-ci et le piédestal sur lequel ils reposaient, au mépris de ce qui pouvait les entourer. Il devint donc rapidement évident pour eux que chaque visage représentait une seule et unique émotion.

    L’un, tourné vers la porte, représentait l’indifférence, ses traits étaient parfaitement neutres. Le second, sur sa gauche, représentait la colère, le faciès déformé sous cette expression. Un troisième, sur sa droite, représentait la joie ou la béatitude, le visage légèrement tourné vers les cieux, les yeux fermés en signe d’apaisement. Le dernier, quant à lui, tourné vers le lieu d’où ils venaient, semblait symboliser l’affliction, la douleur.

    Il semblait que les têtes étaient en mesure de pivoter sur leur socle. Sur le piédestal était écrit une inscription dont certains passages étaient presque effacés. « Cette être toute chose contemple, du midi au septentrion, du ponant au levant. Toujours liés et à jamais séparés, ces visages sont ce qu’il fut. Dans la lumière du soleil il ressentait, admirant le passé, redoutant le futur. »


Ætelrhyt – Le Conclave

    Faoil, à la question de Kalas, lui répondit, bien qu’avec qu’une certaine réticence.

    - Les Sceaux sont des objets magiques qui nous viennent de nos ancêtres, bien, bien avant le Crépuscule des Dieux. Ils sont destinés à la protection de la cité d’Ætelrhyt, c’est grâce à eux que la cité est encore debout, mais ils nous empêchent également de sortir en grand nombre. Ils attirent nos ennemis autant qu’ils les repoussent. Sincèrement, si la cité se joint à cette guerre, elle a de fortes chances de tomber en peu de temps.

    Quelques dizaines de minutes plus tard, un elfe vint chercher le trio, lui annonçant que le Conclave avait pris une décision.

    Les quatre dirigeants étaient chacun à leur place sur quatre des six sièges que formait le Conclave et tous portaient le même masque impassible, il était absolument impossible de déterminer quelle avait été l’issue de leurs délibérations et sur quel ton elles avaient été menées. Les dirigeants de la cité sylvestre paraissaient plus que jamais unis, faisant front commun dans une décision choisie communément. C’était, après tout, peut-être là la véritable force de la cité, des êtres bien différents, aux opinions bien différentes, mais capables de parvenir à un consensus.

    Elmehtaën se leva. Sur son visage ne subsistait plus rien de la réticence qu’il avait manifestée plus tôt, quel que soit la décision du Conclave, elle semblait lui convenir, ou alors il masquait très bien son irritation.

    - Le Conclave a entendu tes mots, étranger, et est parvenu à une décision. Il est évident qu’en la situation actuelle, briser les Sceaux d’Ætelrhyt reviendrait à nous suicider, car si nous venons à l’aide d’Elysian, Elysian ne viendra pas à la nôtre. Le mal qui ronge la Forêt est un mal ancien, bien antérieur au Crépuscule des Dieux, mais depuis lors, les ombres grignotent notre territoire et nous en connaissant l’une des sources, bien que jamais personne ne soit parvenu à l’atteindre.

    Il fit une pause, laissant à Kalas l’opportunité de digérer ses mots.

    - Nous acceptons de venir à votre aide si cette source au cœur de la forêt est détruite, atténuant la pression sur notre cité et lui évitant une fin annoncée. Accepteras-tu, humain, de détruire cette source ?

    Telarial se leva à son tour et vint se placer à côté du Seigneur des Hinïons qui lui fit signe qu’il lui laissait la parole. Les deux êtres étaient grands et, ainsi dressé l’un à côté de l’autre dans l’unité, l’un d’or et d’argent et l’autre de brun et de violet, l’hinïon et la faërionne donnaient à voir une vision impressionnante de majesté et de force.

    - La tâche ne sera pas sans danger car aucune des troupes envoyées jusqu’à présent n’est parvenue jusqu’au bout, même si certaines ont pu faire demi-tour pour venir nous en rapporter l’emplacement. Néanmoins, peut-être que votre appartenance à un autre monde et les capacités qui sont les vôtres sauront faire la différence. Vous êtes notre seule chance, Kalas Machaviel, Hurlenuit, être appartenant à la forêt.

    « Votre être est différent de celui des autres humains, il attire la forêt et sa puissance, nous le ressentons comme les golems l’attirent. Peut-être sera-ce la clef.

    Elle inclina la tête et les trois autres dirigeants firent de même.

    Cyrialle s’avança aux côtés de Kalas, elle semblait fière, farouche et guerrière. L'obstination se lisait clairement dans ses yeux bleu sur ce beau visage caramel.

    - S’il accepte ma présence, je l’accompagnerai, ainsi qu’une petite troupe.

    Faoil poussa un soupir, mais avança à son tour son renard au même niveau que les deux autres.

    - Moi de même. Si plusieurs groupes n’y sont pas parvenu, un être seul aurait peu de chances. Je les surveillerai.

    Fraöm se redressa sur son siège et acquiesça. Les visages se tournèrent vers Kalas afin qu’il fasse entendre sa décision. Accepterait-il de se rendre en ce lieu ? Acceptera-t-il la compagnie des demoiselles et de la troupe proposée ?


[Meraxès – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (étude des têtes), 0,5 (concertation), 1 (longueur) ;
Kalas – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (question), 1 (longueur) ;
Tartuffe – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (étude des têtes), 0,5 (concertation), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 21 Juil 2016 11:10 
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Une énigme

Au centre de la terrasse spiralée surplombant le creuset où bruissait la roche en fusion, Meraxès s'était accroupi afin d'étudier l'intrigante statue aux quatre faces. Il caressa la roche du bout des doigts et s'assura que sa vision n'était pas trompeuse. Son pressentiment semblait se confirmer. Le piédestal et les visages sculptés n'étaient pas une seule et même pièce, les masques reposaient bien et bien sur un socle, supposant qu'ils puissent pivoter dans d'autres directions...

Il se redressa à la hauteur des masques et fit face à une expression triomphante figée depuis des temps immémoriaux.

« À en croire qu'il me nargue... »

Adressant un regard narquois et presque vexé à effigie moqueuse, il se déroba de quelques pas vers la suivante et la vit à présent contrite. Comme si l’offense l'avait atteinte, son sourire était inversé et déformé dans une caricature exagérée de douleur. Un semblant de compassion germait dans le cœur du guérisseur, jusqu'à ce qu'il ne découvre le visage suivant, qui paraissait le maudire dans une repoussante et, reconnu-il assez réaliste, grimace de dégoût. L'elfe émit un petit rire narquois, commençant à comprendre le petit jeu, et continua en direction du dernier masque de pierre. Mais celui-ci l’accueillit d'une manière dont-il ne s'attendait guère, aucun message, aucune émotion ne transpirait de ce visage impassible et mort.

Il s'arrêta un instant et récapitula intérieurement sa découverte.

(Nous avons : un visage joyeux, un triste, ensuite un furieux et le dernier...) Il pencha la tête sur le côté comme un critique jugeant une œuvre d'art. (...le dernier indifférent. Donc un piédestal amovible, quatre expressions parfaitement distinctes. Mon petit doigt me dis que l’énigme ne doit pas être loin. Enfin, si le créateur de ces lieux à décidé de nous laisser une chance de survie.)

Bien qu'il ne le réalisât pas, il commençait à y prendre plaisir. Avec une élégance propre aux elfes, il entama une valse minutieuse autour des visages et fut attiré par des gravures, sortes de petits symboles entortillés spiralant autour du piédestal. Il fut surpris d'y découvrir des caractères de la langue commune, taillées en bas-relief, avec des boucles si raffinées qu'on l'aurait juré cursive.

« Je viens de trouver une inscription. »
indiqua-t-il à Tartuffe avant de la lire à haute voix. « Cet être toute chose contemple, du midi au septentrion, du ponant au levant. Toujours liés et à jamais séparés, ces visages sont ce qu'il fut. Dans la lumière du soleil il ressentait, admirant le passé, redoutant le futur. »

Il s'arrêta et adressa un sourire désespéré au semi-homme, puis il prit la parole en se grattant la tête.

« Votre sentiment était juste, apparemment cette salle nous soumet une énigme. » Il s'approcha suffisamment pour établir une distance intime et il se fendit d'une moue attentionnée. « Vous savez, connaissant votre caractère, vous avez encore la possibilité de faire demi-tour. »

Meraxès baissa volontairement les yeux sur la tâche d'urine maculant le pantalon de son compagnon. Le regard de l'elfe brûlait de malice. Il fouilla sous le col de sa robe des Sylphes et en sortit le pendentif d'Uraj qui étincelait à la lueur de la roche en fusion.

« Il est probable qu'il ne s'agisse que du premier acte, qui sait ce qui nous attend derrière cette porte. Une simple pensée, un simple espoir et vous retrouvez le confort d'Ilmatar, avec la bonne compagnie de dame Aaria. Songez-y. »

Tartuffe semblait fulminer et le guérisseur s'en réjouissait. La mesquinerie n'était pas vraiment dans ses habitudes, mais il n'avait pas oublié les multiples piques à son égard ; et la vision de ces masques dramatiques avait inconsciemment fait resurgir l'épisode du théâtre, stimulant son appétit turpide pour la discorde.

« Bon. » s'exclama-t-il avec détachement, feignant d'ignorer le début querelleur de la conversation. « Nous devons trouver le nord, ou du moins son équivalent Elysien. »

Il fit mine de chercher quelque chose sur les parois tout en conversant les mains dans le dos.

« Vous savez, le monastère dans lequel j'ai grandis ne disposait pas de fenêtres sur la ville. Dans mes plus jeunes années, ma conception de l'extérieur se réduisait à la lueur bénie du soleil et aux mystères des étoiles. J'y ai développé une vraie passion pour l'astronomie. Nous avions de nombreux ouvrages sur le sujet et frère Calvin possédait même une lunette, conçue et fabriqué à Naora. Si vous saviez ce que recèlent les constellations. »


Il émit un petit sourire en se tournant vers Tartuffe. Ses propos trahissaient une légère pointe de fierté.

« Les Sindeldi ont une curieuse théorie au sujet de notre monde. Ils prétendent détenir d'incroyables connaissances sur les mondes extérieurs et il est vrai leurs savants sont les plus grands. Selon eux, notre monde serait une sphère isolée dans le cosmos. Drôle d'idée non ? Pourtant de nombreuses choses rendent cette théorie tout à fait possible. Bien que je ne comprends pas pourquoi notre monde ne tomberait pas... Certains disent que les dieux ont suspendu notre monde avec un ruban de lumière, que l'on verrait parfois apparaître dans le ciel, à la nuit tombée, dans les contrées boréales. »

Meraxès s'arrêta sur le bord de la plate-forme et contempla le spectacle magmatique. Ses cheveux opalins et sa robe rouge ondulaient sous l'insistance des relents sulfureux.

« Dans la lumière du soleil il ressentait, admirant le passé, redoutant le futur. Cette phrase relie les expressions des masques avec les points cardinaux. Malgré ses caprices saisonniers, le soleil gravite toujours dans le même sens ; se levant à l'est, se couchant à l'ouest. Ainsi, à midi, il ressasse l'aube avec joie, mais redoute le crépuscule. Tandis qu'au nord, il vit dans l'ignorance. Nous devons donc trouver le nord. »

L'énigme était à la fois simple et terriblement fourbe. Sa résolution nécessitait simplement le fait de tourner le masque impassible vers la direction que la course du soleil n'empruntait pas. Dans un temple conventionnel cela ne poserait pas de problème, mais... comment pouvaient-ils deviner dans quelle direction se levait et se couchait le soleil, alors qu'ils étaient perdus et désorientés dans ces profondeurs abyssales ?

« Mais à cette profondeur... il est impossible de s'en faire une idée, et quand bien même nous aurions une boussole, nous ignorons si le même référentiel s'applique à cette planète, ni même dans quel hémisphère nous sommes situés... »

Le guérisseur détailla la salle du regard, observant le plafond et les murs éclairés par le bain de lave.

« Un indice doit se trouver ici, c'est obligatoire. Un symbole gravé quelque part, quelque chose rappelant l'astre solaire et ses différents stades... »


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Un léger déclic mécanique

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Jeu 21 Juil 2016 12:57 
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Meraxès et moi inspections avec minuties les visages. Chacun représentait une émotion à part entière... Le visage qui pointait de la direction par laquelle nous arrivâmes symbolisait de toute évidence la douleur. Il était donc certain que ce chemin était un test, une voie de pèlerinage... Je continuais de regarder les autres masques de pierre, l'un semblait en proie à une rage incontrôlable, un autre en parfaite harmonie et paix... Le dernier semblait n'avoir que faire du monde qui l'entourait, totalement indifférent.

L'elfe m'interpella alors, il venait de trouver une inscription dont il me fit aussitôt part. Il était question des visages et du soleil. Il rajouta que j'avais donc eu raison, que la salle constituait bien une énigme. Je regardai alors, non sans une certain appréhension, le tapis de lave qui clapotait nous nos pieds et ne pouvait m'empêcher d'avoir peur.

Pour m'en sortir, j'étais obligé de résoudre cette énigme, je ne pouvais rebrousser chemin... je devais protéger l'elfe de sa jeunesse, de sa turbulence. Il en profita alors pour rajouter d'un ton mielleux qu'en connaissance de mon caractère, je pouvais toujours prendre la tangente... J'allais lui répondre, en colère et exaspéré, que ce n'était pas possible, que des roches avaient bloquées toutes les sorties.

Il regarda ensuite la trace d'urine qui imprégnait mes chausses... avec une moquerie qui luisait dans son regard. Même sans commentaire, cela me faisait mal... étais-je condamné à être lâche tout le long de ma vie...? Meraxès après s'être gausé de ma pauvre personne extirpa de sa tenue un artefact dont j'avais... tout bonnement oublié l'existence.

(Le pendant d'Uraj...)


Il me rappela que d'une pensée, je pouvais être de retour à Ilmatar, en sécurité... Il le disait surement pour se moquer, de moi, de ma faiblesse... il devait juste utiliser cet argument pour illustrer ma couardise pourtant... maintenant que je me souvenais être également en possession de cette amulette, je ne pouvais feindre l’indifférence...

J'accrochais instinctivement ma propre amulette dans le creux de ma main, la serrait avec force, ma mâchoire crissait, des larmes coulaient le long de mes joues tandis que j'en arrivais à cette conclusion... je ne pouvais continuer en sachant qu'une porte de sortie était disponible... je savais m'être fourvoyé en entrant dans ces grottes. J'avais bien essayé de me rassurer, en comptant sur la présence d'un peuple souterrain mais je me rendais compte que ce n'était qu'inepties, tout ça, je l'avais imaginer pour me conforter dans mon choix stupide... Même si un peuple vivait ici, au vu des énigmes qui parsemait le chemin, je doutais de leurs bonnes intentions...

Je tremblais, tiraillé par ma conscience... je doutais de pouvoir continuer en sachant que j'avais à ma disposition ce fameux pendentif... j'essayais de me convaincre que je pouvais très bien aider la cause, du moment que je restais en sécurité, en ville. Pas dans de froides et dangereuses contrées... J'étais un citadin, pas un voyageur ou un explorateur... Je savais que le danger serait de mise si je m'aventurais en Elysian mais je ne pouvais museler la peur... je ne pouvais l'ignorer... Elle me rongeait de l'intérieur, s'attaquait aux fondements même de mon moi profond, remettait en question mon intégrité... et pourtant je n'arrivais pas à l'outrepasser. Cette angoisse viscérale était si profondément ancrée que je ne voyais comment m'en départir... Je pensais à Rana, à cette lumineuse Déesse pour qui le monde était sa création, j'essayais de deviner ses intentions en m'envoyant ici, moi le pauvre Sinari... Je me doutais qu'il devait y avoir une raison l'y ayant poussé, je ne pouvais ni ne voulait croire que ce n'était que le fruit du hasard...

"Ah Rana..." soupirais-je.

Je regardais ensuite l'elfe qui m'annonçait, comme si de rien n'était, qu'il fallait trouver la solution, qu'elle était pour lui intimement liée au soleil et aux masques. Je l'écoutais à moitié seulement, l'esprit embourbé dans un cas de conscience horripilant...

"Vous avez raison, Meraxès. Nous disposons toujours des pendants d'Uraj, cet endroit de toute évidence, est trop dangereux et les chances de rencontrer un peuple souhaitant nous aider sont ô combien faibles. Venez avec moi, retournons voir la reine, apportons lui la nouvelle que l'homme Kalas est parvenu à passer, mais que nous sommes tombés du pont et qu'en désespoir de cause nous avons usés du pouvoir des amulettes."

Pendant que je lui proposais de me suivre dans la fuite qu'il avait lui-même proposé, en quelque sorte, je sortais d'un repli de ma veste l'amulette et la serrai avec force. Je regardais une dernière fois l'elfe tout en pensant à Ilmatar, au palais, serrant toujours fermement le pendant dans ma main...

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 26 Juil 2016 18:04 
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Meraxès s'évertuait à trouver un quelconque indice sur les parois déchirées de la salle embrasée, quand un sanglot lui parvint. Coupé dans sa concentration, il se retourna et découvrit son compère recroquevillé sur lui-même, en pleurs, tenant dans le creux de sa main le pendentif d'Uraj. Apparemment, il venait tout juste de réaliser qu'une porte de sortie pendait à son cou... Tartuffe leva sur lui un regard coupable et humide et commença à marmonner, avouant qu'il avait raison, que cet endroit était trop dangereux et que ses espoirs de trouver une civilisation souterraine déclinaient.

L'elfe lui jeta d'un regard hautain, dissimulant à peine son exaspération. Le semi-homme en vint à supplier, il lui demandant de fuir, de retrouver Ilmatar en sa compagnie.

Meraxès bouillonnait. Certes ils avaient lamentablement échoué et avaient manqué de peu d'y perdre la vie, bêtement, en chutant du pont de corde... Mais était-ce une raison de rebrousser chemin alors qu'enfin un mystère apparaissait ?

(Le lâche... Jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse se défiler ainsi. J'estimais son sens de l'honneur bien plus solide.)

Le guérisseur reporta sa recherche d'indices, car son compagnon risquait de s'évaporer d'un instant à l'autre. Tandis que le semi-homme étreignait son pendentif, en proie à ses tourments, il s'approcha avec complaisance.

« Voyons, Maître Sinari, mes allégations vous ont trop affecté. J'avais l'espoir de vous stimuler, d'éveiller en vous un esprit combattif enclin à surpasser tous nos obstacles. »

Il s'agenouilla devant lui et attrapa ses mains, puis il plongea son regard dans le sien.

« Un mal ronge ce monde, l'extinction guette chacun de ses habitants. Nous avons été missionner pour enquêter sur le drainage et par le hasard du sort, nous venons de découvrir un temple ancien, hors d'atteinte pour le commun. Comptez-vous expliquer à la reine Aaria que vous avez fui à première difficulté ? Que vous avez laissé échapper un indice crucial ? Voulez-vous expliquer à ce peuple que votre couardise a compromis leur salut ? Souhaitez-vous retourner à Tulorim et finir vos jours dans la décadence !? »

Meraxès affirmait son emprise sur le Sinari en lui broyant les mains. Tartuffe fut prit de tremblements incontrôlables, l'elfe caressa son visage ruisselant avec l'attention d'une mère envers son enfant, arborant un doux sourire protecteur, puis glissa ses lèvres jusqu'à ses oreilles.

« Non, vous ne partirez pas... Le pendentif ne vous le permettra pas, pas tant que cette douleur vous lancinera. »

Un léger déclic mécanique retentit, propulsant la griffe d'acier de sa manche.



(((Attaque simple sur Tartuffe, visant sa cuisse, dans l'espoir de le faire assez souffrir pour compromettre sa téléportation.)))

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Une marée infinie submergeant les côtes

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 Sujet du message: Re: Forêt d’Ætelrhyt
MessagePosté: Mar 26 Juil 2016 19:47 
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Je tenais toujours le pendant, focalisant mes pensées sur le palais d’Ilmatar, la sécurité, mon salut. Je lançais un dernier regard empreint de regret et de tristesse à Méraxes avant de bredouiller de vagues excuses. J’avouais m’être fourvoyé sur la mauvaise voie, confessais ma bêtise… Je me sentais si mal vis-à-vis de l’elfe que je suppliais de me suivre. Je l’avais trahi, n’avait pas été à la hauteur. J’étais un être misérable autant que méprisable, et lui me regardait avec ce regard accusateur. Il me renvoyait ma faute, je voyais à travers les soupiraux de son âme la colère qu’il portait à mon égard. Je l’avais trahi… trahi… incapable d’assumer mon rôle de guide, de meneur, je n’avais pas été à la hauteur…

Je repensais à mon ancien clan de ménestrel et de joyeux drilles, je regrettais amèrement notre séparation. Je savais que j’aurais dû être un pilier pour eux, je n’avais pas voulu endosser ce rôle, n’avait pas souhaité prendre la place de notre meneur froidement exécuté par un concurrent avide d’argent comme de sang. Les larmes perlaient drues le long de mes joues joufflues, celles d’un hobbit qui n’avait jamais eu à se battre pour vivre, celles d’un Sinari se complaisant dans la facilité…

Comme tant de fois depuis le début de cette incroyable mais ô combien périlleuse aventure, j’étais en proie à de terribles doutes. Je voulais respecter les préceptes de Rana, je le souhaitais plus que tout. Elle qui m’avait sauvé demandait à ce que je fasse de même, à une toute autre échelle… Pourtant je savais qu’il était de mon devoir d’essayer… je le devais, quitte à en mourir, quitte à ne jamais revoir les miens. Pourtant la peur étreignait mon cœur de ses griffes, tel l'oiseau en cage mon courage était emprisonné entre les barreaux de la couardise.

Méraxès me souffla alors une sorte d’excuse, il déplorait la rudesse de ses paroles qui n’avaient pour but que de raffermir ma détermination, de souffler sur les braises de mon courage qui semblait s’éteindre. Il s’agenouilla alors devant moi et de ses deux mains enveloppa les miennes dans un geste rassurant. Il m’évoqua les raisons de notre présence ici, sans détour. Il me somma de me ressaisir, de bien comprendre que j’étais l’un de ceux sur qui le destin de ce monde reposait. Il évoqua alors mon retour à Ilmatar, mon entrevue avec une reine déçue, très certainement… Sa voix redevenait plus rude, il parlait de ma couardise, de mon retour à Tulorim, sans avoir rien fait ni tenté.

Je me voyais revenir, oserais-je seulement me regarder dans un miroir, oserais-je continuer de vivre en sachant pertinemment que je n'ai rien fait... que j'ai laissé en plein désarroi un monde tout entier... Les regards des autres peuvent être dur, mais celui que je me portais était le plus intransigeant. Comme tant de fois je laissais la peur me guider à travers cet océan d'angoisse, ballotté comme un coquille de noix par les vagues du désespoir... mais les paroles de l'elfe lacéraient le dôme nuageux, l'éventraient et laissaient passer la divine lumière de Rana.... le soleil, intense et pur, envoyait ses rayons braver l'océan ténébreux. Ils perçaient l'obscurité qui régnait dans mon âme et mon cœur...

(Ah Rana, je suis surement décevant... comme d'habitude j'ai laissé l'angoisse de mourir me gouverner... je ne dois mon salut qu'à un jeune elfe qui n'a encore vu de la vie... Ah Rana, pardonne moi, j'y vois clair dorénavant.)

Ses mots touchaient mon cœur… pour un si jeune homme, il savait parler. J’entendais, écoutais ce qu’il disait. Méraxes parlait avec sagesse… je voulus le remercier, lui qui avait su m’ouvrir les yeux, moi qui m’était, le temps d’un instant, laissé aveuglé par la peur… Il prononça alors des paroles qui m’alertèrent… il était question d’incapacité à utiliser le pendant, de douleur…

Je le voyais alors… il enleva l’un de ses mains et un déclic métallique se fit entendre, une griffe de fer sortait d'une de ses manches, prête à pourfendre. Je devinais son intention et lâchai aussitôt le pendant d’Uraj. D’une main j’essayais d’entraver son poignet afin qu’il ne puisse me frapper. Je concentrais alors mon énergie dans l’autre main, un afflux d'énergie afflua, mon poing se resserrait tandis qu’il s’emplissait de Ki. Cela me répugnait, je détestais devoir faire usage de force contre autrui, surtout si la victime de l’attaque se révélait être un individu pensant… Je continuais de pleurer, mais ce n’était plus car j’avais peur, non… je haïssais les êtres violents, Rana nous enseignait d’autres moyens que la lutte et j’allais devoir y avoir recours…

J’étais pourtant contraint d’agir… je dirigeais avec force mon poing empli de Ki vers le ventre de Méraxès, prêt à relâcher toute l’énergie pendant l’impact afin d’immobiliser l’elfe qui devenait fou. Je ne voulais pas le tuer, à moins d'y être vraiment obligé... si je pouvais le sonner c'était tant mieux. J'éprouvais encore pour lui un certain attachement, Méraxes était mon compagnon, et bien qu'il essayait de m'attaquer, je ne pouvais me résoudre à lui en vouloir. Mes gestes n'étaient conditionnés que par une envie viscérale de survivre, de vivre... Voilà pourquoi je ne visais que son ventre, voilà pourquoi je ne cherchais pas à le détruire, moi qui aurait pu mettre fin à sa pathétique vie, moi qui pouvait le rayer de ce monde pour toujours et à jamais. Le Ki est l'énergie du monde, elle véhicule dans chaque parcelle de la terre, à la fois brute et libératrice, si je m'en servais mal, je pouvais causer de graves dommages internes à l'elfe et j'essayais donc de réduire son intensité de sorte de ne pas le tuer. J'aurais pu le toucher au niveau des tempes, de la mâchoire, ou même du cœur... l'impact de Ki en aurait été bien plus dévastateur, voir même mortel mais encore une fois, je ne pouvais m'y résoudre. Je ne voulais que l'arrêter dans sa folie, lui qui avait surement agi maladroitement mais avec les meilleures intentions du monde ne méritait pas de mourir.

« Je suis désolé… »

Les larmes continuaient de perler drue tandis que je prononçais ces paroles d'excuses. Je n'avais pas voulu en arriver là, je savais pourtant que c'était en grande partie de ma faute... si je n'avais pas envisagé la fuite, Méraxes n'aurait pas réagi ainsi, il n'aurait pas essayé de me blesser... Le coup que j'allais lui infliger ne serait jamais aussi puissant que le jugement que je me portais. Le choc moral dépassait la douleur physique, ma couardise avait, une fois de plus, été trop grande. Je savais que je devais apprendre à me surpasser, à ne plus me laisser malmener par ces bas sentiments. Rana inculquait à chacun la sagesse, ma propre voie, mon futur crédo serait de ne plus fuir si facilement. J'avais peur, je l'étais toujours, mais je ne pouvais me mentir. Je savais dans quoi je m'embarquais, j'aurais pu choisir de rester croupir en prison mais j'avais décidé de m'élever contre un destin commun, contre la routine du quotidien. L'on m'avait donné cette chance de devenir autre, de transcender ma nature peureuse afin d'être, d'incarner un être à la compassion aussi grande que sa force. L'on m'avait donné la chance de devenir géant parmi les hommes, de faire quelque chose de juste et de mémorable... et j'avais voulu tout gâcher...

Alors que mon poing se rapprochait inexorablement du ventre de Méraxes je me fis la promesse de ne plus fuir, quoi qu'il advienne. J'étais malheureux que cela dusse se finir ainsi mais je me sentais malgré tout bien... doté d'une nouvelle force, d'une nouvelle résolution.

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Total : 2027 mots

Tentative de contre de l'attaque de Méraxès en lui bloquant le poignet avant qu'il ne frappe.

Tentative de contre-attaque, usage de la technique :

Coup de Ki : Cette technique, bien qu’imparfaite, n’en reste pas moins d’une grande puissance, propulsant le Ki directement sur une cible en l'étourdissant quelque peu. Cela dit, l’énergie rejetée nécessite à l’utilisateur un court temps de repos pour accuser le coup de la dépense d’énergie (For+1/lvl, ne prend pas en compte l'endurance des équipements, init/2 pour l'utilisateur au prochain tour)


(Dans le ventre)

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