Des volutes de sang artificiel vaporisé s’échappèrent dans les airs en quittant la plaie béante de Keynthara qui grimaçait sous la torture qui venait de lui être infligée sans ménagement. Son intérieur mis à nu ne révélait rien de particulier qu’une masse rosâtre informe, signe que cette partie de son anatomie n’avait pas été réfléchie par son créateur. Pour autant, la poupée magique ne trouva même pas la force, sur le moment, de crier sa douleur, tant elle était touchée par la lame déchirante.

Sorti en hâte de sa méditation, l’Aniathy ne se sentit pas moins capable de porter une attaque qui se voulait définitive, bien qu’elle ne parvenait pas à focaliser ses idées tant son corps se trouvait en état d’alerte. Résolue à ne plus dire un mot et à mettre à mort, comme on attendait d’elle, son adversaire virtuel, elle tenta de viser de sa baguette magique les endroits déjà blessés du Zaistra, afin d’envoyer sa magie puissante se répandre en lui. Le cri de satisfaction ce dernier résonnait encore dans son esprit et rien d’autre ne parvenait à trouver de sens, tant elle était parasitée par sa souffrance. Tout était hélas bien réel.

Ses deux armes magiques chargées à bloc, répétant encore et encore la même attaque de lumière, la seule qu'elle connaissait, Keynthara laissa une nouvelle fois sa fureur se déchaîner, alors qu’elle n’avait plus d’hésitation maintenant à tuer son adversaire. C’était lui ou elle. Et ce serait lui, elle le savait au plus profond d’elle-même. Ses plaies guériraient ensuite, elle devait juste tenir quelques instants encore, qui lui paraissaient une éternité tant elle avait mal.


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(((HRP : Utilisation du sort évolutif au niveau 16 donc 17 Trait de lumière : Une attaque concentrée de lumière vient percuter une cible.
Combiné à la concentration des lumières.)))

Estomaquée presque au sens premier du terme tant elle était en piteux état, Keynthara n'en revint pas de la réaction suicidaire de l'adversaire, qui s'était litéralement offert à la magie dévastatrice de la poupée.

Son corps magique avait été ébranlé de part en part et elle était profondément meurtri, alors qu'une brûme rougeoyante l'entourrait maintenant, signe de la vitalité qu'elle perdait. Cette perte semblait beaucoup satisfaire la défunte, qui observait l'Aniathy avec déléctation. Cette réaction dégouta la poupée au plus au point et sur le moment, elle faillit s'évanouir.

"Les questions... Maintenant. Oh...", minauda-t-elle, sans trouver la force d'en retrouver une seule. Elles avaient pourtant afflué masse durant le combat, mais elles s'étaient maintenant envolées. Dans cet état, elle n'était pas en état d'y penser.

"Je... je veux juste... je..."

Ses paupières se fermèrent au moment ou elle était en train de basculer dans le néant. Son organisme magique réclamait une pause pour essayer de mettre un terme à cette perde d'énergie. Ses mouvements s'arrêtèrent alors et elle garda le silence, immobile. Son corps meurtrit était tout simplement en train de se mettre en veille, alors que la douleur ne parvenait plus jusqu'au seuil de sa conscience.

Le retour à la réalité fut rude, tandis que les fonctions vitales de l'Aniathy s'étaient brusquement réactivées et que la douleur lancinante dans tout son corps s'était rappelée à sa conscience. Elle fut paniquée l'espace d'un instant, avant de se rappeler ce qu'elle faisait ici et d'acquiescer aux propos de l'humaine défunte.

D'un mouvement hésitant, elle chercha à attraper une potion de soin ainsi que de magie et but de quoi se sentir mieux. Elle se devait néanmoins d'économiser ses ressources externes et elle ne but donc pas tout, serrant les dents pour encaisser la souffrance.

"Si Dolly me voyait, elle me plaindrait, je suis sûre qu'elle comprendrait. Je suis une Aniathy, comme elle. Mort ou vivant, une Aniathy reste une Aniathy !"

Alors que son énergie lui était quelque peu revenue et qu'elle s'était même emportée lors de sa réponse, elle pensa à une première question :

"Tiens, j'en ai une ! Quel est votre objectif à vous autres les spectres, dans la vie ou plutôt dans ce manoir, puisque vous ne pouvez visiblement pas le quitter ?"

Elle avait également envie d'enchaîner sur la deuxième question qui lui brûlait les lèvres, celle de savoir si les épreuves qui lui étaient infligées avaient un sens, un écho peut-être, de ce qu'ils avaient pu vivre et en quoi cela leur apportait quelque chose. Elle attendit néanmoins la réponse à la première, des fois que celle-ci ouvrerait vers d'autres plus intéressantes encore s'il fallait rebondir.

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(((HRP : Utilisation d'1 potion de soin et d'1 potion de magie)))

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23/60 PV - 16/16 Pki - 6/14+2 PM - Potions ôtées de ton inventaire.

Ainsi donc, les devinettes allaient continuer, avec de plus en plus d'éléments à prendre en compte. Cela en donnait le tournis à la poupée magique, qui se sentait déjà fort tourmentée du fait de ses blessures actuelles. Alors que son intellect se remettait en marche pour formuler sa nouvelle question, elle en profita pour lancer un sort de soin qui allait lui mettre l'esprit un peu plus au clair encore. En voyant son interlocutrice ainsi recroquevillée sur elle-même devant elle, Keynthara prit un air supérieur.

"Savoir qu'on a votre salut entre les mains est quand-même très jouicif...", murmura l'Aniathy à voix basse pour elle-même, un léger sourire sadique sur le visage. Au moins, s'ils y restaient, les spectres allaient y rester aussi. "Ce n'est donc pas dans votre intérêt de nous tuer, vous placez sans doute beaucoup d'espoir en nous ! C'est donnant donnant, donc ! Il faut m'aider encore un peu plus, sans me faire trop mal sinon ça risque d'être la fin pour vous ! Je pourrais me suicider pour mettre un terme à ça alors, et ce serait dommage pour vous !"

Loin de perdre le Nord, la Petite en profita donc pour glisser sa seconde question, qui n'avait pas quitté sa pensée malgré la réponse qui lui avait été donnée à la précédente. Elle avait repris du poil de la bête.

"Bien, maintenant qu'on est au clair, de quelle manière ces épreuves que l'on vit se rapportent-elles à cette injustice ? Après tout, si vous faites cela, ce n'est pas par hasard !"

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(((HRP : Utilisation du sort évolutif Souffle de Gaïa au niveau 15 donc 16 car mono-élémentaliste coût 4PM et 6 d'initiative : Par leurs prières, les prêtres ont acquis un pouvoir divin, celui de redonner la vie. Ce sort permet à son utilisateur de redonner des PV soit à lui-même, soit à un allié. PV+2/lvl du sort de lvl 1 à 20 )))

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55/60 PV - 16/16 Pki - 2/14+2 PM

Keynthara applaudit plusieurs fois en souriant, en guise de remerciement à l'attention de la petite spectre avec qui elle s'entretenait enfin pour reprendre son souffle. Elle n'en restait pas moins encore toute retournée des blessures subies. Néanmoins, elle était maintenant convaincue que ces esprits faisaient presque les choses contre leur gré, et cela allait aider l'Aniathy à poursuivre sa réflexion.

"Cet état, c'est l'état d'un fantôme, et on peut être fantôme que si on a encore quelque chose à accomplir sur cette planète, sinon, on va chez Phaïtos. Donc votre maître, il vous a peut-être privé de ce quelque chose qui vous aurait permis de trouver le repos de votre âme, c'est ça l'injustice ? Dit moi si je brûle, ou si je suis glaciale !"

Presque excitée, la poupée magique savait néanmoins qu'elle venait d'épuiser sa dernière question et que l'attendait déjà derrière la porte suivante l'un des deux autres esprits.

"Olalalala....", chouina Keynthara en se frottant les yeux, l'air triste. Apprendre qu'elle venait de gaspiller une fois de plus sa question lui minait le moral. Pour autant, elle essayait d'intégrer le fait que la justice était passée par là et que donc, leurs bourreaux avaient profité du fait qu'ils étaient de pauvres malheureux.

"N'en dites pas trop, tous autant que vous-êtes ici... Je finirai par trouver. Mes pauvres...", murmura finalement la Petite, le cœur sur la main, bien qu'elle tremblait déjà à l'idée des prochaines épreuves auxquelles elle allait être soumise.

"Et si on réussissait à vous rendre non-coupables ?! Je parie que c'est pas si simple... Aller, ne t'en fais pas, je tiendrai le coup, t'en fais pas. A la revoyure !"

Et elle se dirigea vers la porte du Nord, avant même d'y avoir été invitée.

La Petite ne vit rien venir, jusqu’au moment où elle dut se rendre à l’évidence : Il ne lui était plus possible d’avancer, alors même qu’elle se croyait en train de pénétrer dans la pièce suivante. Pire, elle sentit soudainement son corps se soulever de terre et être propulsé en arrière, sans qu’elle ne puisse rien y faire, comme happée par une main spectrale qui avait décidé de la ramener sur ses pas sans autre forme de procès.

« Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Des fausses portes, j'aurais tout vu...», maugréa Keynthara. Elle entendit dire que cette porte avait été fausse et essaya de comprendre en quoi.

« On ne peut plus continuer vers le Nord, c’est ça ? Je suis arrivée au bout de ce manoir ?! Et bah il est tout petit. Le maître des lieux n’a pas prévu assez de place ! », dit-elle tout fort, à l’attention du geôlier, sa main en porte voix. Se relevant alors en frottant son séant, elle ignora Alice qui s’était moquée d’elle.

Elle se dirigea alors vers la porte Est pour tenter d’accéder à une autre pièce. Si elle se souvenait bien, elle avait traversé 3 pièces, donc il devait y en avoir autant du côté qu’elle venait de choisir.

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Pour la pièce précédente, tu gagnes 6 XP.

La poupée était, cette fois-ci, parvenue à traverser la porte Est, signe qu’elle avait vu juste, elle avait atteint l’extrémité Nord du château, qui s’arrêtait donc à cette pièce. Elle sourit en songeant que le maître des lieux cherchait probablement à la perdre dans ce dédale de salle, mais la petite Aniathy avait le plan du manoir en tête et elle se souvenait de toutes les portes déjà empruntées.

« Bien, on se retrouve, Jack ! », déclara fièrement la poupée magique. Elle voulut effectivement répondre qu’elle était effectivement prête, mais senti l’empressement du défunt masqué qui n’avait qu’une seule envie : poser sa question. La poupée soupira ostentatoirement et écouta attentivement l’énigme, se représentant les choses dans son esprit maintenant entraîné.

« Dit comme ça, j’ai aucune idée de la réponse à la question, je vais réfléchir ! En tous les cas, une chose est sûre, grâce à cette expérience chez les fous que vous me faites vivre, je deviens de plus en plus agile de la caboche ! Trouverai-je l’énigme des énigmes de ce lieu ? Votre raison d’être à vous tous ? Je n’en doute pas ! J’espère que toi non plus ! »

Puis, elle se mit à faire le tour de la pièce, en long en large et en travers, projetant autour d’elle des miroirs mentalement pour s’imprégner de l’énigme. Elle était néanmoins dérangée par les petites tables qui encombraient les quatre coins de la pièce, si bien qu’elle entreprit de les déplacer côtes à côtes au centre.

« S’il est censé ne rien y avoir dans la pièce, t’aurai au moins pu rendre celle-ci également vide pour que je m’imprègne mieux des choses. Pf…»

Sur un ton de reproche, elle empoigna fermement la dernière des tablettes et laissa lourdement retomber le petit meuble au centre avec les trois autres qu’elle venait de déménager. La bougie qui reposait encore l’instant d’avant sur la tablette perdit inévitablement l’équilibre et se retrouva parterre éteinte, tandis que la luminosité de la pièce baissa brusquement d’un quart. A quatre-pattes pour tenter de minimiser ses dégâts, craignant le courroux de Jack, elle se redressa alors brusquement, abandonnant son entreprise.

« Petit malin… », murmura l’Aniathy, une étincelle d’intelligence dans les yeux. Elle pensait avoir trouvé la bonne réponse, et devait cette probable réussite au pourtant fâcheux accident qui venait de se produire.

Se levant d’un bond, elle prit une grande inspiration et souffla les trois autres bougies, plongeant la pièce dans la noirceur la plus totale.

« Voilà, il n’y a plus rien dans la pièce, pas de fenêtre, la porte fermée, donc pas de lumière ! Même s’il y avait eu des miroirs sur les murs que je ne vois pas, et bien je n’aurais pas pu percevoir mon reflet ! Sans lumière, pas de reflet ! La réponse est donc… Zéro ! Je me trompe ? »

Elle attendit dans le noir, craignant néanmoins de s’être trompée, sa confiance en elle s’étant envolée avec sa dernière question de rhétorique. Et si elle se trompait ?