Keynthara ne semblait pas de cet avis, cependant, criant au masochisme. Cela surpris Faëlis. Il avait goûté au plaisir sous bien des formes, mais n'avait jamais compris les filles qui voulaient se faire frapper (aucun plaisir la dedans), et encore moins celles qui voulaient le frapper (il se tenait à distance de ces douces hystériques). Alors pourquoi sa compagne disait cela ?
Elle voulait à tout prix demander pourquoi l'injustice n'avait toujours pas été trouvée. S'agissait-il de comprendre pourquoi son frère avait voulu la tuer ?
Ne pouvant prendre trop de risque, Dolly se contenta de hocher la tête.

« Viens, assura Faëlis. Ne lui faisons pas courir plus de risques. »

Il fit une révérence :

« Encore, merci, douce Dolly. Je suis sûr que nous nous retrouverons bientôt. »

Ne restait plus qu'à choisir une porte...

« Hé bien, je suis complètement perdu... tu as une idée de par où nous devrions partir, Keynthara ? »

Faelis était emprunt d'un altruisme sans pareil qui interpelait quelque peu l'Aniathy encore vivante. Elle voulait bien évidemment aider Dolly, mais avait du mal à vouloir pour cela en faire pâtir sa propre santé, aussi bien physique que mentale.

Suivant pour une fois les indications de son compagnon blond, la Petite ne solicita plus Dolly, et se dirigea plutôt vers la poste en face de laquelle ils avaient pénétré dans la pièce. Il s'agissait de la porte Sud encore une fois.

"Je suis rentrée par le milieu du manoir en partant par le nord, jusqu'à arriver au bout, puis je suis allée à l'Est, avant de repartir vers le Sud. J'ai fait un serpentin !", s'exclama-t-elle en faisant des gestes illustrant ses propos.

Tout en marchant vers la porte Sud, elle demanda à Faëlis quel chemin ce dernier avait-il bien pu prendre auparavant.

Apparemment, Keynthara avait pas mal avancé aussi, selon ses dires, elle avait même atteint le mur du manoir en allant plein nord ! Puis, elle était revenu vers le sud.
Comme elle souhaitait connaître son propre parcours, l'elfe passa une main dans ses longs cheveux blonds, fier comme à son habitude de parler de lui-même :

« J'ai, pour ma part, quadrillé une zone. Ayant fort tôt appris la présence d'escaliers mortels par un fantôme, j'ai voulu chercher d'éventuels compagnons dans les parages pour les avertir du danger. Hélas, mon dernier passage a été... mouvementé. J'ai été pris dans un vortex duquel je chût avec peu de grâce comme tu pus le constater. Je crains fort, par conséquent, que quelque magie m'ait grandement écarté de mon parcours... »

Avec elle et tout en disant cela, il poussa la porte sud en essayant de masquer son appréhension.

Ils arrivèrent dans une nouvelle pièce dans laquelle ils furent accueillis pat Jack. Le clown s'empressa de leur poser une énigme :

« Deux frères, Pietro et Paulo, ont chacun, pas forcément dans cet ordre : un animal, l'un un chat, l'autre un chien. Une pierre précieuse, l'un une émeraude, l'autre un rubis. Un instrument de musique, l'un un violon, l'autre une flûte.
On sait que : si Paulo possède le violon, le chat est avec l'émeraude. Si le chien est avec le rubis, l'émeraude n'est pas avec le violon. Si le chat est avec le rubis, l'émeraude est avec le violon. Si Pietro possède le chat, le chien est avec l'émeraude. Si le violon est avec le rubis, l'émeraude n'est pas avec le chat.
Que possède Paulo ? »

Puis, il disparu, laissant Faëlis bouche béé.
Si Paulo... quoi ? Il tenta de reformuler tout ça. Keynthara semblait aussi perplexe que lui. Il chercha en vain un bout par lequel démarrer l'énigme, mais n'en trouva aucun. Cette phrase ne contenait aucun indice puisque tous étaient conditionnés par d'autres paramètres ! On ne faisait rien de si compliqué à Cuilnen ! L'elfe était désemparé. Qu'allait-il arriver s'ils ne répondaient pas ? Peut-être était-ce ça la réponse ?

« Pour moi, il n'y a aucune réponse possible... »

Puis, sentant la frustration accumulée monter en lui, il s'exclama avec humeur :

« Donnez nous un indice, ou une autre énigme. Je suis fatigué de jouer ! »

Keynthara arriva dans une pièce qui semblait être le lieu de vie de Jack. Il était étrange de trouver une salle aussi remplie, en fait, ce qui amena l'Aniathy à voir ce lieux comme un véritable manoir où des êtres, mêmes spectraux, vivent, et pas uniquement comme un terrain de jeu.

Le fantôme fit alors son apparition et son numéro théatral qui rivalisait avec ceux de l'Aniathy, qui avait encore beaucoup à apprendre en matière de divertissement, songea-t-elle.

"Si on te libère un jour, tu m'apprendras à faire des numéros et des effets ?", questionna-t-elle naïvement à l'attention du spectre.

Elle fut néanmoins rapidement rembarrée, car Jack n'étais venu les retrouver que pour leur redonner une nouvelle énigme, bien évidemment. A l'issue de celle-ci, il était clair que l'on ne saurait probablement jamais qui des deux était le plus abasourdi par cette ahurissante question qui n'avait ni queue ni tête. A peine l'eurent-ils entendu que déjà ils en avaient oubliés le début, et Keynthara commença à s'agiter nerveusement comme elle avait déjà pu le faire auparavant en présence de Faëlis. D'autant plus que ce dernier semblait lui aussi sortir de ses gonds et perdre patience, venant entrer en écho avec le ressenti de la poupée magique.

Sur l'une de ses mains était disposé un sceau, il était peut être venu le moment de tenter de l'utiliser, pour voir si cette énigme pouvait être contournée.

"On attends de voir si ta réponse est la bonne, et sinon, tant pis on utilisera une de nos marques pour nous aider..."

Elle montra sa main à son compagnon blond pour voir si lui aussi avait la même chose.

Le clown affirma réaliser que son énigme était trop difficile et proposa, au grand soulagement des deux victimes, d'en changer.

« Trois couples sont assis autour d'une table, les sièges étant numérotés de 1 à 6 en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre. Trouvez où chacun est placé, sa profession et le nom de son compagnon ou compagne grâce aux affirmations suivantes.

- Le pharmacien a Sarah à sa droite, et le compagnon d'Hindrya à sa gauche.
- Bernart est assis à côté de Melany, en face du compagnon de Sarah.
- Amédé est entre l'écrivain et la compagne de Bernart.
- Gill est dans le siège n°1 à côté du ministre.
- Le peintre est entre le psychologue et le professeur de piano. »

Silence. Bouche béé, le jeune elfe se demanda s'il ne se moquait pas d'eux. Mais il ne pouvait se permettre de fâcher l'esprit, aussi, se mit-il a y réfléchir.
Il parlait à voix haute pour aider Keynthara, tout en s'efforçant de faire un tableau récapitulatif dans sa tête
Que savait-on finalement ? Gill était à la place numéro 1, et il n'était pas le ministre. Les autres personnages n'occupaient donc pas la place numéro 1. et le ministre occupait la place numéro deux. Sinon... et bien, les couples devaient être homme-femme, non ? Et on était pas en couple avec soit-même. Donc cette partie du tableau plus claire... mais pour le reste... toutes les propositions dépendaient de modalités inconnues, donc impossible de dérouler une solution. Désespéré, il lança un regard suppliant à Jack.

Keynthara fut soulagée de voir que Jack compatissait à leur désarroi et voulu le remercier, avant de se rendre compte que l'énigme suivante qu'il leur donnait n'était pas beaucoup plus évidente, contrairement à ce qu'il leur laissait à penser.

La Petite projeta dans les airs, grâce à la capacité de son sort de projection imaginaire, un camembert coupé en 6 portions de tailles égales, censé représenter la fameuse table qui leur avait été décrite. Elle fit apparaître notée une succession d'homme/femme/homme/femme/homme/femme, pour commencer, partant du principe, comme celui de son ami, que les couples étaient côte à côte, dans une succession régulière. Avant de poursuivre ses réflexions, et voyant que Faëlis n'en menait pas large, Keynthara regarda attentivement le fantôme, pour détecter une information dans son comportement ou ses propos qui auraient pu leur laisser à penser qu'ils étaient pour le moment dans la bonne ou mauvaise direction.

"Bon, pour le moment, on va dans le bon sens ?", demanda-t-elle. Elle se rendit cela dit immédiatement compte que sa logique n'était pas bonne, car à en juger par la première phrase de l'énigme, il pouvait y avoir des femmes à côté de femme, ou des hommes à côté d'homme, la succession homme/femme/homme/femme/homme/femme n'était donc pas bonne...

"Non attends, répond pas à tout : juste on veut savoir si les couples sont forcément 2 par 2 ou s'ils sont dispersés à travers la table ?"
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(((HRP : Utilisation du sort RP : Projection imaginaire)))

Keynthara tenta de matérialiser une image de la table avec ses pouvoirs, mais cela ne l'aida pas davantage et elle demanda à avoir plus d'informations.
Jack leur rappela les règles : ils allaient perdre une marque de leur bras en échange d'informations. Ils en perdirent tous les deux une et le clown expliqua que les couples n'étaient pas forcément côte à côte et qu'il s'agissait de couples hommes-femmes. Cela énerva le jeune elfe. Il se souvenait qu'à terme ils risquaient de perdre des fragments de mémoire. Ils n'avaient pas fait tout ce chemin pour échouer sur une énigme impossible !

« Ce n'est pas juste ! Vous me retirez une marque mais sans me donner d'indication ! J'avais déjà pris en compte que les couples étaient hommes-femmes et la forme de la table n'a rien à voir avec l'énigme ! Il me faut plus d'indications ! Beaucoup plus ! »

Agacé, il entreprit de graver le tableau par terre de la pointe de son épée pour mieux fixer ses idées... Puis, constatant qu'il avait oublié quelques détails, il demanda :

« Dites moi juste si Sarah est la compagne d'Amédé. »

La Petite fut fort surprise et découragée d'apprendre que les membres des couples n'étaient pas côte à côte et cela rendait la chose alors complétement inintelligible pour la Poupée. Prise au dépourvu qui plus est, par l'emportement de Faëlis,et ne supportant pas l'incertitude et la frustration, l'Aniathy se mit à en rajouter une couche.

"C'est pas juste ! Il a raison, j'ai posé une question de rien du tout juste pour être sûre qu'on partait sur de bonnes bases, et lui rien du tout, il faut lui répondre ! C'est du vol sinon, et en plus, ces énigmes elles sont nulles !"

Tremblante, ses grands yeux bleus turquoises se mirent à se remplir d'eau, et sa mâchoire chevrotante indiquait que dans quelques instants, la poupée magique allait se mettre à pleurer à chaude larmes.

Tandis que Keynthara faisait savoir qu'elle partageait son désarroi. Jack lui répondit qu'Amédé était bien le compagnon de Sarah. Faëlis cocha les cases... et réalisa que cela ne l'aisait finalement pas tant que ça. Vaincu, il se laissa tomber par terre et se prit la tête entre les mains. Après un moment, il murmura :

« Utiliser ces indices est dangereux... mais je doute fort d'en avoir assez pour résoudre cette énigme... Keynthara, je ne sortirais sans doute pas vivant de cette pièce, mais je vais faire tout ce que je peux pour te donner autant d'indices que possibles. Souviens-toi... souviens-toi de tout ce qu'on a appris. Qu'au moins tout cela ai servi à quelque chose. »

Puis, essuyant bravement une larme qui coulait sur sa joue, il leva la tête et demanda :

« Bernard est-il le compagnon d'Hyndria ? »

Avant d'ajouter, plus bas :

« Au moins, ainsi, nous aurons les couples de formés... »

La Petite, en pleure, comprit bien vite que la seule réponse qui leur avait été apportée par l’affirmative ne suffirait pas à les faire avancer. Elle projetait les noms et les relations des uns et des autres, à partir des informations qu'elle avait en sa possession, sur son schéma mural, mais les éléments clignotaient, à mesure que la poupée se rendait compte de la multitude de possibilités qu'il restait encore, et de la complexité de la chose. Son intelligence d'Aniathy ne lui permettait pas de tenir compte d'autant de combinaisons.

Pour autant, elle sentait que Jack commençait lui aussi à en avoir marre de ce petit jeu, qui au départ l’avait grandement amusé, mais qui signifiait aussi que son calvaire allait continuer, d’autant plus qu’il avait déjà permis à la poupée magique d’identifier son secret à lui. Qu’allait-il donc bien pouvoir leur apprendre de plus, s’ils répondaient correctement à sa question ? Entre deux sanglots, l’Aniathy demanda :

« Et… et… et… si on passait tout simplement à la pièce suivante ?! Jack, tu n’auras comme ça pas à prendre de risques, et nous on pourra se consacrer à tes deux autres petites amies, pour tenter de vous libérer tous les trois. Non ? A moins que tu puisses nous aider à mieux comprendre les deux autres…»

Elle essayait de faire économiser des réponses à Faëlis, car elle comprenait mieux maintenant le risque qu’ils prenaient à les utiliser. Elle n’avait pas posé la question jusqu’à présent, et cette révélation la fit encore plus plonger dans la tristesse.

« Faëlis, tiens bon, je me souviens de tout, on va y arriver… »

Elle s’approcha de lui et écarta ses bras pour le serrer contre elle, partageant ainsi leur malheur ensemble. Elle ne jeta qu'un regard détourné à Jack, toujours blottie contre son ami de fortune.