Dirigé pour combat d'arène de Lillith
Avant même que le combat n’ait commencé, le terrain ressemble effectivement déjà à un champ de bataille battu par les éléments, pénétré d’une sensation diffuse de menace rendue d’autant plus pénétrante par l’humidité ambiante faible mais bien présente. Des coups de vents intermittents au furieux hululement viennent mettre une ambiance sonore au diapason d’un tel paysage, noyant dans leurs cris ceux de la foule environnante, étonnamment nombreuse en des circonstances extérieures aussi inhospitalières. Derrière toi, tu peux entendre la voix de ton guide qui te hèle avec force pour couvrir le bruit des bourrasques :
« Bonne chance ! »Puis dans un grincement de métal entrecoupé de craquements de bois, d’imposantes portes se referment derrière toi, te laissant seul dans cet environnement guerrier. Cependant, cela ne dure pas, car avec un esprit de synchronisation étonnant, un autre portail s’ouvre de l’autre côté de l’arène, et le silence se fait alors qu’un bien curieux personnage fait son entrée.
Une courte démonstration valant mieux qu’une longue explication, voici à quoi il ressemble :
En des pas aussi élégants que ses vêtements, il s’avance dans ta direction, faisant gracieusement fi des incommodités météorologiques et ne te quittant pas de ses deux yeux indiscernables derrière les imposantes lunettes qui les recouvrent. Loin d’être dérangé par le vent, il a l’air de s’en accommoder sans problème, celui-ci faisant battre son long manteau et flotter sa cape dont l’extrémité se perd en un brouillard noirâtre dont les panaches paraissent l’environner pour ensuite retomber derrière lui à la façon d’une traîne.
Dans les gradins, les propos ont repris de plus belle, et malgré les intempéries, tu peux discerner ça et là un patronyme qui revient avec insistance, transmis de spectateur en spectateur d’un ton révérencieux :
« Le Docteur ! »Sans s’émouvoir de pareilles marques d’attentions, l’intéressé parvient jusqu’à toi, faisant toujours preuve d’autant de soin dans sa démarche que s’il se trouvait dans une cour ducale. Parvenu à un mètre de toi à peine, il tend à ton adresse une main gauche d’albâtre aux doigts fuselés et aux ongles pointus, t’invitant manifestement à la serrer, la droite tenant toujours son étrange ombrelle noire.
« C’est une joie de faire votre rencontre, Lillith. » Dit-il d’une voix raffinée et aiguë dont les sonorités pourraient presque rappeler le ramage d’un oiseau.
« Il me tardait que nous fassions connaissance. »Son esprit de civilité est irréprochable, mais il n’en reste pas moins que l’avoir devant soi est facilement déstabilisant, non seulement à cause de sa dégaine, mais aussi parce qu’à mesure qu’il s’exprime, le fort bec qui prolonge son mince visage s’agite doucement, signe que cet appendice ne saurait être un simple masque ; ou alors un masque très élaboré.