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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Jeu 15 Mai 2014 22:57 
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Après avoir discuté dans une langue que je ne comprenais pas, les 4 orcs se tournèrent vers la foule, celui qui devait être le chef et qui était venu me chercher dans le temple s’éclaircit la voix.

- « Les amis ! Regardez un peu cette belle demoiselle à mes côtés. Elle a osé me défier, moi et mes frères pour sa liberté ! Elle souhaite défendre son honneur dans l’arène des milles lances ! Joignez vous à nous ! »

Puis se tournant vers moi.

- « En route, pauvre folle. »

Aussitôt mes 4 adversaires formèrent un cortège autour de moi, m’escortant dans les rues d’Omyre, fendant la foule tout en l’haranguant un peu plus à chaque pas. Il nous fallut cinq bonnes minutes pour enfin arriver en vue du lieu de notre combat. De l’extérieur, le bâtiment était imposant, d’un noir de geai, collé à un amphithéâtre. De nombreuses personnes étaient en train de se masser aux portes. Notre petit groupe ne passa pas par l’entrée principale, passant par l’entrée des artistes.

(C’est pas le moment de faire de l’humour ma grande !)
(Je sais que je viens de revenir d’entre les morts mais je me sens d’attaque pour leur mettre la misère.)
(On verra bien mais je sens la tuile arriver.)
(Stop le pessimisme ! Tu préfères me voir libre ou en esclave à vie ?)
(C’est une question piège ? Parce que tu connais très bien la réponse.)
(Confiance.)

Nous entrâmes et aussitôt nous dûmes nous arrêter dans une salle d’armes. Ils commencèrent par se protéger. Ils portaient tous les quatre la même cuirasse de cuir simple avec des tâches de sang ici et là, des bottes usés mais qui semblaient bien légères et des gants qui par endroit laissaient passer le bout de leurs gros doigts.

Mes 4 adversaires prirent ensuite possession de leurs armes respectives : une hache double, une paire de haches qui peuvent être lancés, une double épée et une bouclier avec une épée.

(Confiante ?)
(Euh… J’ai le droit à un joker ?)
(Et la façade s’effrita.)
(Ce sont des orcs, je ne m’attendais pas à autre chose de leur part. Je sais comment déjouer cela.)
(J’espère pour toi)

J’allais me préparer à inspecter mon propre équipement lorsque des bruits d’une foule en délire arrivèrent jusqu’à mes oreilles. Cherchant rapidement la source de ces voix, je trouvais une grande porte qui menait vers le grand cercle de sable qui composait le théâtre des combats de ce lieu.

Au centre, se trouvait un orque tout en muscles équipé d’un immense marteau de fer qui allait probablement causer de graves dommages à la personne sous la cape qui claudiquait dans sa direction. Elle avait été envoyée au casse-pipe et il n’y avait rien que je puisse faire pour lui venir en aide.

La foule avait acclamé son champion bariolé de sang et allègrement hué cette pauvre personne qui allait mourir au premier coup. Alors qu’elle arrivait à la hauteur du monument vert, ce dernier leva haut son marteau dans les airs.

- « NON ! »

Aussitôt, je me collai aux grilles me barrant le passage et mobilisai mes fluides de lumière afin d’atteindre le monstre avant que le marteau n’arrive sur la tête de sa victime. Une chose étrange se déroula alors devant mes yeux : la victime bougea gracieusement et rapidement sur le côté, esquivant par la même le coup qui aurait dû lui être fatale.

Avec cette même vivacité de mouvement, elle enfonça une lame dans la gorge de l’orc qui s’effondra aussitôt. Dans le mouvement, la capuche tomba en arrière révélant une elfe grise aux cheveux noirs comme l’ébène. C’était ma sœur de race et de toute évidence elle était drôlement douée au combat rapproché.

J’avais presque envie de crier hourra mais cela m’aurait sans aucun doute attiré les foudres de mes futurs adversaires. Je me retournais doucement vers eux pour voir l’expression sur leurs visages et il semblerait que cette perte ne les affecte pas plus que cela. Ils étaient bien trop concentrés sur ma petite personne.

(Pas mal pour une fille qui ne paye pas de mine.)
(Mon peuple est plein de ressources au cas où tu ne le saurais pas encore !)
(Ca va les chevilles ?)
(Merci de t’en inquiéter, elles m’ont fait un peu souffrir lorsque je me suis remise sur mes jambes tout à l’heure, mais ça va mieux maintenant.)
(Très drôle ! Dis-moi, est-ce que chez les sindeldi certains ont l’esprit dérangé ?)
(Je dois vraiment répondre à la question ? Pourquoi tu me demandes ça d’ailleurs ?)
(Retournes-toi.)

Je compris alors le message que venait de me faire passer Crystallia durant notre petite conversation. L’elfe était en train de procéder au découpage méthodique de la tête de son adversaire, prenant son temps. Une fois son œuvre accomplie, elle planta le membre sur une pique qui traînait dans l’arène. La foule se déchaîna alors devant un tel exemple de barbarie.

(Vous voulez du spectaculaire, vous allez en avoir !)

Je n’allais pas faire dans le sadique mais dans le sanglant, ça c’était sur. La foule voulait du sensationnel, je ne m’en priverais pas une seconde même si je devais terminer ce combat à genoux.

_________________


Dernière édition par Aenaria le Ven 8 Aoû 2014 11:12, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Sam 17 Mai 2014 22:14 
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"- Dis-moi, petit, quelle est la chose que tu méprises le plus au monde ?
- ...
- Moi ? Hahaha ! Si tu veux. Et quelle est celle que tu admires le plus au monde ?
- ...
- Moi encore ? Petit imbécile, suis-je la seule chose que tu connaisses ici bas ?
- ... Tch."


...

Il se retrouva devant un grand amphithéâtre, tellement noir qu'il semblait dévorer la lumière du soleil, et hérissé de lances pointues, au bout desquelles on pouvait voir des têtes empalées, inanimées, comme des poupées de chiffons. C'était l'Arène des Mille Lances, le petit coin d'enfer d'Omyre. Le vagabond avait été entraîné malgré lui par une foule en folie en direction de cette arène, pour assister à un combat à mort entre l'elfe grise et la bande des orques. Pour éviter que son cercueil se prenne davantage de coups de pieds, il le portait sur son dos, et pas la moindre peine ne se lisait sur son visage malgré le poids. La foule se désolidarisa des cinq vedettes pour emprunter l'entrée réservée aux spectateurs. Un gobelin vieux et squelettique attendait derrière un comptoir, secondé par un orque de plus de deux mètres de haut.

- Allez les bouseux ! Faut payer, faut payer ! Vingt yus l'entrée !

L'un après l'autre, les hommes et femmes du peuple ( mais surtout les hommes, ne nous voilons pas la face ), raquèrent leurs vingt yus habituels. Vingt yus un jour, puis encore vingt le suivant, puis le jour d'après... Pas surprenant qu'ils soient restés pauvres.

- Hé toi ! Tu payes !
- Ho ! Toi, là !


La main du mastodonte se posa sur l'épaule du jeune ynorien, qui semblait perdu dans le cosmos.

- Aanh ? fit-il en toisant le colosse.
- Vingt yus. Tu payes ou tu t'casses... ou j'te casse.

Le garzork pointa du doigt la bourse qui pendait à son doigt. Soudain, le garçon se remémora la politique de solidarité complexe qui permettait au mendiant de vivre, et il posa sa bourse de cinquante yus sur le comptoir avant de monter l'escalier vers les gradins. Le gobelin et l'orque se regardèrent, puis haussèrent les épaules.

Une quinzaine de mètres plus loin, un homme encapuchonné observait l'entrée en fumant sa pipe. Quand la masse informe se fut engouffrée toute entière dans le bâtiment noir, il attendit encore quelque secondes. Des cendres tombèrent sur le sable, et l'homme se mit à marcher vers l'arène...

Quelques minutes plus tard, le garçon et son cercueil étaient assis côte à côte sur les gradins de pierre, non loin de la tête empiquée d'une autre victime des sports mortels qui avaient lieu par ici. Au beau milieu de ce stade de noirceur, sur le sable teinté de sang, se tenaient déjà deux adversaires. Un garzork encore plus grand et plus fier que Zahbrahn, bariolé du sang de ses adversaires, champion de la foule qui répondait à chaque mouvement de son énorme marteau par des clameurs assourdissantes. De l'autre côté, une femme frêle à la peau pâle, habillée d'une robe noire comme les ailes d'un corbeau, se tenait devant lui, pas effrayée pour le moins du monde. Puis enfin, le marteau s'abattit sur la femme, les spectateurs hurlèrent comme des possédés, seuls le jeune homme et son coffre de bois restaient imperturbables... L'issue du combat était évidente.

Dans un mouvement semblable aux pas agiles d'une danseuse, la dame fragile glissa sur le flanc du géant et se trouva derrière lui avant même que son marteau eût touché le sol. Le champion resta planté sur ses deux pattes, hébété : du sang coulait de sa gorge. Il eut un hoquet, deux hoquets, puis il s'écroula, mort.

La foule s'était tue.

Ensuite, la dame en noir s'assit sur le buste de son adversaire, et lui coupa la tête comme un coiffeur le ferait pour une mèche trop longue. La foule ne se remit à hurler qu'une fois la tête convenablement enfoncée sur une pique par la meurtrière. Meurtrière ? Oui, il serait déshonorant d'appeler ceci un combat, ceci était un assassinat pur et simple. La meurtrière donc, fixa les yeux vitreux de sa victime quelques secondes, comme si elle tentait de voir le départ de l'âme, puis la laissa tranquille. Elle n'avait pas prêté un seul regard au public. Mais le public s'en fichait. C'était extraordinaire, c'était sanglant, c'était du spectacle.

"Haa merde ! Maintenant j'suis ruiné !"
"T'as vu ça ? Elle l'a buté en une seconde !"
"Qui a parié sur elle ? Qui a parié sur elle ?"
"Mouais... j'suis sûr que c'est pour de faux. Y'a un truc, c'est certain."
"Fermez vos gueules ! Vous y connaissez rien !"
"Hé ! Regardez, encore une !"


Au même moment, on annonçait le prochain combat. Le tour de la sindel était venu.

Le vagabond regardait tout cela avec des yeux vides, pas dégoûté pour un sou par l'odeur du sang. Il n'avait pas encore remarqué le regard qui était posé sur lui derrière son dos, ni même le son. Le son de deux doigts crochus qui tapotaient nerveusement un fourreau en cuir, à peine deux mètres derrière lui. L'homme au capuchon était assis à deux places de lui, son esprit assailli de doutes et de questions.

"C'est bien lui ? Ce cercueil... C'est bien lui que je cherche ? C'est bien lui, ma proie ?"

_________________


Dernière édition par Hong Xiang le Jeu 22 Mai 2014 10:31, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Sujet spectral glissant sur un monde passé
MessagePosté: Lun 19 Mai 2014 00:24 
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La massa avait eu ce qu'elle voulait. Hrist était sa distraction, bientôt d'autres prendraient sa place, c'était le cycle. Les grilles de l'arène allaient s'ouvrir dans quelques secondes, la Sindel était sereine. Son objectif était clair, récupérer la dague en tuant dans l'arène. Les Orques qui s'opposeraient à elle finiraient comme ce dernier, Hrist ne connaissait plus la pitié.

En enfonçant la tête de son adversaire sur le pieu, elle avait plongé ses yeux dans ceux de l'orque qui, à mesure que le crâne descendait le long du bois, roulaient sur les côtés dans une grimace inimitable. Et elle avait aimé ça, les cris de la foule, colère et plaisir mêlés, cette alchimie avait fait naître un profond frisson le long de son dos et dans son ventre.

Derrière les murs noirs, quelques orques levèrent de lourdes grilles, c'était déjà l'heure pour le prochain affrontement. On déplaça le cadavre encore bouillant, laissant de lui une énième trace rouge sur le sol. Hrist fut escortée par deux gobelins jusqu'à l'une des nombreuses entrées. La joie de la foule retomba en un brouhaha incessant que l'on prête à toutes les grandes assemblées, particulièrement lorsqu'elles sont assoiffées de sang.

Lorsqu'elle passa les portes, Hrist se trouva face à quelques Garzoks, certains se reculèrent et baissèrent doucement la tête, d'autres plus téméraires la fixèrent du regard, l'un d'eux cracha devant elle et dit d'un air grave :

« Tout le monde t'as vu, ma fille. Tu ne pourras plus compter sur ta ruse lors du prochain combat. »

Hrist snoba l'auteur de cette remarque, elle avançait tout en prenant un air impérial, après tout, elle se savait différente des Orques, Omyre était contrôlée par d'autres races que ceux qui la peuplaient et son tour viendrait.

« Tu sais quoi, ma petite Cèles ? Je me sens d'humeur poète. »
« Ho mais oui, tout est lié. Une arène saturée de sang et de pisse, les doigts encore collants des restes de ton dernier adversaire... C'est un signe de bonne santé. Poètise que je rigole ! »

Les deux âmes furent interrompues par une arrivée surprenante. Une jeune Sindel à peine plus âgée que Hrist passa le couloir sous une bonne escorte de Garzok au regard belliqueux. Hrist eut un sourire, elle avait compris que les orques qui l'accompagnaient - à en juger leurs armes - étaient ceux que la Sindel allait affronter.

La tueuse s'arrêta et laissa passer le cortège, après tout, elle était bien placée pour observer le spectacle au travers des grilles.

« Alors, tu poètises ou tu attends la troisième résurrection d'Oaxaca ?»

« Ô combien fascinante est l'horrible machine,
Ce cadavre animé, cet enchevêtrement
D'organes. Que charrie la nourrice sanguine,
Que porte en lui le flux du secret écoulement ?

Vous, mes amis, mes frères, à moi par le sang liés,
Avez gonflé le flot de mes désillusions.
Nous nous sommes perdus, nous autres fous alliés,
Dans l'épanchement noir de fortes effusions. »

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Lun 19 Mai 2014 11:07 
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Je vis arriver vers moi la sindel qui avait brillamment remporté son combat, en espérant que cela soit de bon augure pour moi. Elle passa simplement à côté de moi et je ne pus m’empêcher de lui adresser quelques mots.

- « Félicitations ! Cette attaque a été foudroyante, ce gros amas de muscles sans cervelle ne l’a pas vu venir. »

- « Tu bavarderas plus tard, si tant est que tu aies encore ce droit lorsque tu seras devenu mon esclave. »

Me tournant vers mon adversaire, je le défiai du regard avant de lui répondre.

- « Encore faut-il que je devienne ton esclave ! »

Le ton était donné. On nous enjoignit à rejoindre le lieu du combat. Nous arrivâmes dans un silence de mort au centre de cette arène alors que, contraste saisissant, la foule acclamait ses champions. Sur la route, j’avais eu le temps de voir le décorum dans lequel allait se déroulait notre combat : du sable rouge de sang, tout comme les murs, des armes laissées ça et là par d’autres combattants malheureux, des morceaux de corps éparpillés un peu partout. L’endroit me retourna quelque peu l’estomac de prime abord.

(Où est ta confiance ?)
(Elle s’est envolée en voyant les tripes et boyaux de ces infortunés.)
(Calme-toi, réfléchis et tout ira bien.)

Mes quatre adversaires se déployèrent face à moi et prirent leurs armes bien en main. Je fis de même en commençant par cette lame qui ne m’avait jamais fait défaut puis mon bouclier. Sauf qu’en le prenant en main, j’eus une étrange sensation, comme si il vibrait anormalement. En le regardant de plus près, je vis une méchante fissure en son centre, mon bouclier était inutilisable. C’était bien ma veine, le chef de la petite bande remarqua mon incrédulité ainsi que mon petit problème technique.

- « Une guerrière qui ne vérifie pas son équipement, c’est pitoyable ! »

Mes adversaires se mirent à rire, rire qui fut rapidement reprit par toute l’arène. Je n’eus d’autre choix que de le balancer derrière moi, ce serait un poids inutile pour le combat à venir. Je pointai alors cet avorton du bout de ma lame.

- « Je n’ai pas besoin de mon bouclier pour vous tuer ! »

- « Tu ne vas pas faire long feu ici sans un bon moyen de protection ! »

- « Retenez-bien ceci : je vais prendre un malin plaisir à vous tuer tous les quatre. Je vais commencer par tuer le lanceur de haches, puis je vais récupérer une des épées de monsieur pour lui couper la tête avant de contrer le bouclier de votre frère pour le tuer avec et je finirais par te planter ma lame dans le cœur. »

- « Nous verrons bien ! »

(Tu comptes vraiment faire ça ?)
(Maintenant que je l’ai annoncé, oui. De toute façon, c’est la manière la plus logique de faire. Le lanceur est le plus imprévisible, je vais compter sur le fait que celui portant deux épées m’en balancera une dans la figure, je la récupère et pouf, au revoir. Je connais très bien les points faibles d’une personne portant un bouclier, j’aurais ainsi un certain ascendant psychologique pour m’attaquer au dernier.)
(Alors bonne chance.)

Je me mis en position de défense prête à accueillir la première vague d’attaque avec un sentiment de détermination sans faille dans les yeux. S’ils n’avaient pas compris, leur seul moyen de me battre était de s’attaquer à moi en même temps. Ce serait un sacré merdier mais c’était leur seule chance. Séparément, ce serait un jeu d’enfant et tellement ennuyant pour une guerrière comme moi.

(Les chevilles !)
(C’est réaliste. Laisse-moi voir venir pour le moment.)

Je passai d’un adversaire à l’autre du regard, attendant de voir qui serait le premier à attaquer mais rien ne venait. Ils devaient attendre que je fasse le premier pas mais ce n’était pas la bonne solution pour moi. Je devais les laisser venir à moi.

- « Auriez-vous peur d’une elfe seule ? »

La foule cria, demandant à leurs frères d’armes d’attaquer. Le peuple voulait que ce combat commence mais les 4 orques face à moi ne semblaient pas de cet avis. Il était temps pour moi de les chatouiller quelque peu. Il me fallait utiliser un sort qui pourrait tous les toucher de droite à gauche…

Ma parole, j’étais presque sure d’avoir déjà appris un tel sort, de l’avoir déjà utilisé. Cette sensation étrange comme un souvenir enfoui au plus profond de ma mémoire se fit de plus en plus vivace à mesure que j’essayais de trouver le jour où j’avais fait usage d’un tel sort.

(Allez Aenaria, réfléchis. Tu as oublié ces trois derniers jours mais pas ceux d’avant bon sang !)

Il me fallait me souvenir d’un sort avec lequel je pouvais transférer la magie, le fil conducteur, d’une cible à l’autre. Dans quelle situation avais-je pu utiliser ce sort … Eurêka ! Le test de Nathanael au Nobelium ! Mais bien sur ! J’avais du détruire des cibles en bois avec ma seule magie comme arme. J’avais détruit une rangée complète avec un sort de foudre. Je me souvenais de l’effet, je n’avais plus qu’à le reproduire.

Je mobilisai mes fluides d’éclair au bout de ma main gauche et aussitôt les orques prirent peur. La magie n’était pas l’apanage de cette race, du moins j’avais rarement vu au cours de ma déjà longue vie des peaux vertes utiliser des fluides en combat. Cette fois-ci la peur s’afficha sur leur visage. Il était temps de leur montrer de quoi j’étais capable.

Ancrant mes pieds bien au sol pour ne pas perdre en stabilité, je fis monter mes fluides dans la paume qui tenait normalement mon bouclier et tentait de projeter mon esprit vers le sort que j’allais reproduire mais dont le nom pour le moment m’échappait.

(Conductivité.)
(Merci.)

Les 4 peaux vertes étaient disposés ainsi de gauche à droite : double hache, hache double, double épée et épée et bouclier. J’allais donc lancer le sort sur le plus à gauche car le plus dangereux. Je visualisais le sort que j’allais lancer, l’arc électrique qui allait passer d’un orque à l’autre, certes en perdant un peu de puissance mais ça les chatouillera quand même.

Je pris une profonde inspiration et affichant un sourire machiavélique sur le visage déchargeait toute ma puissance magique sur le porteur de haches de lancer et priai intérieurement pour que le sort passe à son voisin de droite. Comme pour l’aider, je dirigeai mon regard vers ce dernier et le courant passa, littéralement. D’un mouvement circulaire de la tête, je me mis à regarder en direction du porteur de bouclier et aussitôt le sort l’atteignit.

La surprise put se lire dans les yeux de mes quatre adversaires lorsque l’effet du sort disparut. Je savais pertinemment que vu leur constitution et leur équipement, mon sort n’aurait qu’un faible impact sur eux mais au moins ils savaient à quoi s’en tenir. Je venais tout bonnement de les provoquer, leur demandant de me sauter dessus.

Une réaction se fit alors sentir à ma gauche, exactement comme je l’avais prévu. Le possesseur de deux haches se mit à faire des grands mouvements de la main droite dans l’intention de lancer son arme vers moi. Ce que les orques peuvent être stupide par moment ! Je mis en position de défense, épée dans les deux mains, en diagonale devant moi.

Après avoir fait un huit de son bras, l’orque numéro un lança sa hache vers moi. Elle tournoyait vite, le timing allait être critique, trop tôt ou trop tard et c’était la tuile. J’inspirai profondément, resserrai ma prise sur le manche de mon épée, fermai les yeux et donnai un coup dans le vide espérant tout simplement couper en deux le projectile.

Ne sentant rien me transpercer la cuirasse j’ouvris les yeux et trouvai ce qui était une hache deux secondes plus tôt à mes pieds. Je relevai la tête et me mis à rire, d’un rire nerveux et machiavélique en même temps.

- « C’est là tout ce que vous savez faire ? Vous êtes pitoyable ! »

Et là foule d’approuver mes propos en hurlant et en sifflant les leurs. De l’épée et de la main j’incitais le public à hurler encore plus fort leur mécontentement.

- « N’allez-vous pas faire honneur à votre peuple ? »

Je tournai le dos à mes assaillants faisant toujours monter les sifflets de la foule présente dans l’arène. J’espérai bien les avoir incité à faire plus que ça. La réaction du public changea alors brutalement, il se mit à retenir son souffle. Un rapide demi-tour vers ma gauche me permit de voir que l’orque au bouclier fonçait sur moi à grande enjambée.

Je me préparai à le réceptionner mais la chance fut avec moi car il se prit les jambes dans l’arme de son compatriote, il tituba avant d’arriver vers moi. Il ne me fallut qu’un pas de côté pour le laisser continuer sa route plus loin où au son, je savais qu’il était tombé au sol. Je ne pouvais cependant pas relâcher mon attention car celui qui m’avait lancé sa hache courait lui aussi vers moi.

Je savais que la chance ne serait pas au rendez-vous cette fois-ci, ma bonne étoile ne pouvait éternellement briller au-dessus de ma tête. Tant bien que mal j’attendis l’assaut et lorsque il fut sur moi, nos armes s’entrechoquèrent et finirent par être bloqués. Je n’en croyais pas mes yeux mais la situation ne tenait plus qu’à un fil, le premier qui lâchait la pression se verrait affliger une mortelle blessure.

(Tiens bon Aenaria !)

La voix de ma faera me donna encore plus de courage et me permit de tenir, de faire ressortir des forces que je ne pensais pas trouver en revenant d’entre les morts. Mon adversaire tenait également bon, ce n’était pas bon, aucun de nous ne voulait céder le moindre pouce de terrain. J’étais vulnérable à une autre attaque sournoise.

(ATTENTION !)

Ce que j’avais prédit venait en effet de se produire. Je sentis une lame rencontrer les muscles de ma jambe gauche. De rage et de douleur je repoussais le porteur de hache loin de moi, suffisamment pour que je constate l’étendue des dégâts. Une épée s’était plantée dans ma jambe et je ne mis qu’une seconde à trouver le coupable : l’orque portant deux épées venait tout bonnement de m’en lancer une à la figure.

- « Vous voulez vraiment la jouer comme ça ? »

J’enlevai vivement l’épée fichée dans ma cuisse, pris appui sur ma jambe valide et d’un coup d’estoc puissant transperçait les entrailles du porteur de hache avec mes deux épées. Un abondant flot de sang jaillit par la bouche du malheureux, j’en profitai pour tourner les épées dans son ventre. Le sang gicla sur moi, me couvrant le visage mais je n’en avais que faire, le temps m’était compté car avec une blessure pareille, mes déplacements seraient plus lents, les trois derniers le savaient.

Ayant planté mes lames en les croisant, je les décroisai dans le corps de ma première victime le coupant littéralement en deux au niveau du ventre. De nombreuses éclaboussures m’atteignirent mais peu importait. Je me tournai vers l’orque qui semblait être le chef de cette petite bande, le grand frère.

- « Tu comptes vraiment envoyer tes frères à l’abattoir sans t’impliquer dans ce combat ! Tu n’es qu’un peureux ! »

Toute l’arène reprit en cœur "peureux", le scandant de plus en plus fort, à tel point que je n’arrivais plus à m’entendre penser ou même à entendre ma faera pour l’occasion. L’orque portant le bouclier qui était toujours derrière revint se positionner près de celui qui était « le chef ». Il me rendait la tâche tellement plus simple.

Je fis monter mes fluides de lumière au bout de ma main droite, je rengainai aussitôt mon épée. Un petit coup d’œil vers le ciel m’indiqua que les quelques nuages au-dessus de l’arène étaient en train de se dissiper.

- « Sithi entends mon appel, transforme ta puissance lunaire en lumière aveuglante. »

Je levai la main droite vers le ciel et une puissante lumière tomba alors sur mes trois adversaires, les rendant aveugles, plus lents et surtout prompt à se faire tuer. Cela me permit de me rapprocher du porteur d’épée rapidement et cela malgré la douleur. J’aurais l’occasion de m’en occuper plus tard, du moins je l’espérais.

Je devais profiter de mon avantage stratégique pour en blesser mortellement un autre. Je choisis l’attaque la plus puissante que je connaissais avec une lame, en l’occurrence ici avec deux lames, la charge armée qui avait été inefficace contre moi. Au moment d’arriver sur mon adversaire, je pris appui sur mes deux jambes avant d’effectuer un saut en hauteur et de trancher d’un coup sec la tête de l’épéiste.

Souplement, je passai par dessus le corps qui s’écroula et me retrouvai de nouveau dos aux deux derniers orques, les deux plus coriaces à mon humble avis. Je n’avais pas trop brûlé mes cartouches jusqu’à présent mais j’avais la sensation qu’un tout nouveau combat allait commencer, un vrai combat à deux contre un.

Je me retournai vivement et surpris une lueur de colère monumentale dans les yeux de mes deux derniers adversaires, une lueur qui ressemblait à un brasier.

- « Tu vas payer pour ce que tu as fait ! »

- « Je n’attendais que ton réveil mon cher ! Maintenant que j’ai réussi à capter ton attention et à te prouver que je ne rigolais pas, vas-tu enfin me prendre au sérieux ? »

- « Tu voulais un vrai combat, tu vas en avoir un ! AHHHHH !!!! »

Il venait de sonner la charge et la révolte. Mes deux adversaires restants se mirent à courir dans ma direction, le choc allait être brutal et surtout douloureux. Ce fut le porteur d’une hache double qui arriva le premier sur moi, il fit prendre de l’élan à son arme avant de l’abattre sur moi. Je pus aisément bloquer son attaque avec mes deux épées comme bouclier.

Toutes mes pensées étaient concentrées sur mes épées et le fait de tenir la position. Cependant quelque chose dans cette situation me tracassait, comme l’affreux pressentiment qu’un malheur allait arriver. Je sentais que l’orque qui me résistait ne jetait pas toutes ses forces dans la bataille. Je gagnai progressivement du terrain sur mon assaillant, ce qui n’était pas normal du tout.

(Sur ta droite !)

Je ne vis que bien trop tard l’orque portant un bouclier arriver à grande vitesse vers moi le bouclier en avant. Le choc fut très violent, tellement brutal que je me retrouvais dans les airs à voler avant de retomber lourdement sur le sable, glissant dessus sur quelques mètres. Il m’avait atteinte en pleine tête et m’avait presque mise KO.

(Ca va ?)
(J’ai connu pire, rassures-toi mais j’ai aussi connu meilleur !)
(Tu peux te relever ?)
(Bien sur, mais donne moi deux petites secondes le temps de remettre les neurones en place.)

- « Et ça doit faire la fierté de l’armée elfique ? Tu es pitoyable ! »

Et la foule de scander « Pitoyable » de plus en plus fort. Cette fois c’en était trop, la coupe était pleine. Je me relevai d’un seul coup, il me fallait gagner du temps pour récupérer quelque peu mes forces, mais comment faire ? Qu’est-ce que je pouvais faire pour arriver à mes fins ? Les bloquer pendant quelques secondes le temps de me soigner, mettre un mur entre eux et moi…

(Mais bien sur !)

Je plantai ma seconde lame dans le sol et fis rapidement monter mes quelques fluides de feu au bout de ma main gauche. Rapidement une boule rouge se matérialisa dans le creux de ma main. Mes deux adversaires se renfrognèrent prêt à se faire brûler la peau mais j’avais une toute autre idée en tête.

- « Votre peuple va pouvoir admirer votre niveau de couardise ! »

Ma position était idéale, je me trouvais non loin de l'enceinte de l'arène, je pouvais facilement créer un mur faisant comme une corde dans un cercle. Les cours de mathématiques que j’avais suivi dans ma petite enfance s’avérait aujourd’hui fort utile. J’allais pouvoir complètement m’isoler pour récupérer mes forces pendant que mes adversaires hésiteront à passer ce mur.

D’un mouvement de la main, je désignais un point du mur de l’enceinte du cercle qui servait d’arène et formant une ligne droite je rejoignis un point opposé se trouvant à peu près à 7 mètres du premier. Mon mur de feu prit alors corps, bloquant mon départ mais surtout bloquant l’entrée des deux peaux vertes.

Je pouvais les voir à travers le feu, se demandant probablement par quel miracle j’avais réussi à produire cela. Voilà ce que c’était d’avoir appris à maîtriser différents éléments magiques, cela permettait un plus large panel de sorts, tous plus utiles les uns que les autres en fonction des situations rencontrées.

(Quand je pense qu’il y a encore quelques jours, utiliser la magie me semblait d’une futilité déconcertante !)
(Devenir une paladine t’auras fait changer d’avis sur la question.)
(J’en suis bien contente car sans cela je serais morte bien plus tôt.)

De l’autre côté du mur, les deux orques se regardaient l’un l’autre ne sachant trop comment réagir. Je les voyais passer leurs armes dans le mur de feu et les voir ressortir enflammées. Parfait, j’allais avoir un petit moment de répit pour récupérer des forces avant de rentrer de nouveau dans le combat.

Je rengainai ma propre lame avant de tomber au sol à genoux. Paumes dirigées vers le ciel, je fis monter mes fluides de lumière dans mes deux mains. Levant enfin la tête vers le bleu azur du firmament, je priai la déesse de la lumière.

- « Gaïa, je t’en prie, entends mon appel, prête moi ta force purificatrice, aide moi dans ce terrible combat. »

Lorsque ma puissance magique atteignit son paroxysme, je sentis une grande lumière descendre sur moi, guérissant mes blessures, fermant mes plaies, me redonnant tous mes esprits et toute ma lucidité. Cette lumière brilla plusieurs secondes, m’entourant d’un halo de pureté. Lorsque son effet se dissipa, j’étais en parfaite santé.

Je me relevai prestement, récupérai l’épée que j’avais enlevée de ma cuisse, dégainai ma propre lame et attendis un quelconque mouvement de l’autre côté.

- « En courant nous devrions être capable de passer. »

- « Laisse-moi cet honneur. Si je ne réussis pas à la battre, tues-la pour moi et nos frères tombés avant cela. »

- « Tu as ma parole ! »

Je vis alors le porteur de bouclier reculer du mur qui le bloquait et prendre de l’élan avant de courir vers moi. Ma parole, il allait traverser le mur au risque de se faire brûler la peau, quel inconscient ! Tant pis pour lui, il serait une cible de choix ! Une fois le mur de feu traversé, il cria de toutes ses forces sa douleur, imbécile ! Néanmoins, cela ne l’arrêta pas dans sa course. J’allais devoir le tuer maintenant si je voulais me battre à armes égales contre celui qui voulait me réduire en esclavage.

(Il me faut une technique qui permettent de lui infliger beaucoup de dommages en un seul coup, une suggestion ?)
(Essaye de reproduire l’attaque du chef de tout à l’heure. Il avait concentré toute son énergie dans ses bras avant d’abattre sa hache sur toi, certes à puissance réduite, mais quand même.)

Un bon coup sur la tête me permettrait de le tuer. Il y avait cependant urgence, ce pauvre fou, brûlant encore par endroit arrivait bien vite sur moi. Je lui tournai le dos et commençai aussi à courir vers le mur derrière moi. Je pourrais aisément prendre appui sur ce dernier pour me propulser en l’air.

Sur la route, j’en profitai pour amener une bonne partie de mon énergie et de mon ki dans mes bras, sentant la puissance arriver, j’espérais ne pas me prendre les pieds dans le sable ou glisser sinon, j’allais me manger le mur en pleine figure. Je ne pouvais canaliser toute cette énergie que dans mon bras droit, dans ma main principale.

Je voyais le mur arriver de plus en plus vite, lorsque je fus suffisamment près, je fis un premier bond depuis la jambe gauche contre le mur avant de repartir dans l’autre sens en prenant appui sur la jambe droite et d’abattre mon épée de gargouille sur la tête de l’orque qui me courait après. Sous l’effet du coup colossal que je venais de lui asséner, mon arme se planta littéralement dans le crâne.

Je n’avais pas l’impression d’y avoir mis tant de force que cela et pourtant, le résultat était là : je venais de tuer sur le coup le porteur de bouclier. J’avais utilisé toute la puissance de mon bras pour l’abattre avec violence. Cette technique de combat était dévastatrice, je notai dans un coin de ma tête sa redoutable efficacité pour un combat futur.

Le corps du pauvre bougre s’écroula lourdement sur le sol et la foule se mit à hurler, s’époumonant devant la mort d’un autre des leurs. Ils l’avaient cherché à ainsi me défier, ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire dans cette arène. Autant ma compatriote avait été d’une redoutable efficacité sur un seul coup, autant avec moi ils en avaient pour leur argent. Je pouvais bien voir du coin de l’œil que beaucoup d’argent circulait dans les gradins, les paris allaient bon train sur la personne victorieuse.

Le combat changeait du tout au tout, de quatre contre un on était passé à un contre un, ce qui redéfinissait complètement les contours. J’étais presque sure que le chef de la petite bande d’esclavagiste faisait en ce moment les mêmes calculs dans sa tête. Je profitai de ce petit moment de latence pour récupérer ma lame qui était toujours enfoncé dans le crâne de ma dernière victime.

Posant un pied sur le haut de son corps, je tirai un coup net après quoi du sang s’écoula abondamment dans le sable, recouvrant mon autre pied. Je devais avoir fière allure ainsi tachetée d’hémoglobine sur tout le corps mais cela n’était en réalité que le témoin de la violence du combat que nous nous livrions.

Ce fut le moment que choisit mon mur de feu pour commencer à diminuer en terme de puissance puis complètement disparaître laissant le champ libre à notre un contre un.

- « C’est un autre combat qui commence, je ne retiendrais plus mes coups ! »

- « Je ne demande rien d’autre ! »

La foule applaudit vivement notre petit échange verbal, elle en redemandait mais nous étions bien trop occupés à nous jauger du regard, nous rapprochant en même temps doucement mais sûrement. Puis lorsque nous fûmes suffisamment près l’un de l’autre, nous chargeâmes en même temps.

Nos armes s’entrechoquèrent alors que nous continuâmes notre route mais personne n’avait été touché. Vivement, je me retournai et constatai que mon adversaire avait un mètre d’avance sur moi, impossible, comment pouvait-il être plus vif que moi ? J’amorçai une attaque de la main droite tout en gardant le bras gauche prêt à frapper.

Toutefois, mon adversaire avait anticipé ma préparation et profita de mon peu d’attention envers ma main gauche pour utiliser une technique étrange mais terriblement efficace. Il me fit tourner le poignet dans un moulinet étrange et me désarma, me laissant au passage une jolie estafilade sur l’avant-bras.

D’un seul coup, j’eus le sentiment d’être démunie face à ce grand machin vert qui manipulait habillement sa double hache. Je n’avais plus que ma fidèle épée de gargouille pour me battre et me défendre, mon bouclier étant hors service. Je perdis quelques secondes le fil du combat, quelques secondes qui eurent raison de ma santé.

Sans que je ne le voie venir, le chef esclavagiste prit appui sur son arme et s’en servit pour me donner un puissant coup de pied m’envoyant voler dans le décor. Je finis ma course contre le mur de l’enceinte de notre combat. Mes pieds ne touchaient plus le sol, tout mon corps était douloureux, de vieilles blessures s’étaient rouvertes dans mon dos, sur mes jambes et sur mes bras sous le choc. J’en avais eu la respiration coupée et il me fallut un petit moment pour récupérer.

- « Alors ? On ne me provoque plus maintenant ? Tu vas finir en esclave comme je l’avais prédit ! »

La foule approuva, je devais être un morceau de choix pour l’esclavagiste. J’avais perdu tout espoir de reprendre le combat, envisager la victoire semblait dorénavant bien loin à mes yeux.

(Bon sang Aenaria, tu ne vas quand même pas mourir ici ! Tu vaux mieux que ça ! Je le sais et tu le sais aussi ! Pense à toutes les personnes à qui tu vas manquer ! Pense à ton frère ! Nathanael et Kellan ont besoin de toi ! ALLEZ !)

Ma faera était capable de me calmer mais également de me motiver. Ces quelques paroles prononcées que pour moi avaient fait mouche. Mon état d’esprit changea du tout au tout. Je ne pouvais pas rester ici sans rien faire. Si je devais mourir se serrait dans un dernier barouf d’honneur et si je devais vivre, ce serait spectaculaire.

Lentement, je me décollai du mur et atterris le plus doucement possible sur le sable. La foule en liesse scandait « A mort ! A mort ! », elle voulait que le sang coule, le mien ayant assez recouvert le sol, il était maintenant temps que je sonne la révolte à mon tour.

(Sithi, Gaïa, entendez encore une fois mon appel, donnez-moi votre force divine pour que je puisse terrasser mon ennemi une bonne fois pour toute.)

Sans que je le cherche, mes fluides de lumière restants sortirent de mon corps et le firent briller d’une aura divine, décuplant ma force. Ma détermination était sans faille à présent, peu importait l’issue du combat, je ne baisserais pas les bras et cela jusqu’à mon dernier souffle.

- « Si tu crois que ce combat est fini tu te trompes ! »

Rapidement, je pris possession du bouclier que l’orque que j’avais tué avait laissé tomber par terre. Je m’en équipai et me sentis d’un seul coup moins démunie, ma volonté se renforça. J’étais prête à entrer de nouveau dans la danse même si mes facultés étaient quelque peu amoindries.

L’orque me voyant reprendre du poil de la bête se dirigea prestement vers moi en faisant tournoyer sa hache sur les côtés pour l’abattre une nouvelle fois sur ma tête. Cette fois-ci je savais à quoi m’attendre, je n’eus donc aucun mal à esquiver. Son arme finit sa course dans le corps de son frère d’arme. Je me retrouvais en position de force pour lui asséner un méchant coup me permettant de reprendre le dessus.

Par chance, son arme resta bloquée dans les entrailles et surtout dans la cuirasse de son frère. Il était temps pour moi de lui faire goûter à la propre attaque de son ami. En pensant à lui donner un coup de bouclier, j’eus de nouveau cette étrange sensation comme si j’avais déjà fait usage de cette attaque, que je savais la faire mais qu’en même temps je ne m’en souvenais plus. J’avais eu cette même impression au tout début du combat lorsque j’avais voulu utiliser le sort conductivité.

De nouveau, je fis appel à mes souvenirs pour savoir quand je l’avais employé. Je savais que je n’avais pas appris cette technique durant mes années dans l’armée sindel, je m’en étais servi durant un combat contre 4 hommes qui m’avaient donné du fil à retordre. Je n’étais pas aussi expérimenté à l’époque et j’avais failli y rester. C’était dans le cadre de l’expédition punitive contre Grantier. Je pouvais maintenant me revoir assénant un grand coup de bouclier à l’un de mes adversaires.

Et maintenant, passons à la pratique. Ce n’était pas une technique académique, peu importait c’était la clé de mon succès. Bien placé, cette attaque pouvait assommer. Malgré la douleur que je ressentais dans tout mon corps et en particulier dans mon bras gauche, j’allais devoir passer outre.

Prenant un bon appui dans le sol, je me projetai vers l’avant en direction de la tête du dernier orque debout. J’avais mis toute ma force ainsi que toute ma volonté pour le toucher durement. Mon bouclier frappa violemment la caboche de la peau verte dans un grand bruit de métal mélangé à des dents qui sautent de la mâchoire.

Le pauvre, sous le choc, lâcha son arme et fit un bond de deux mètres en arrière, atterrissant sur ses pieds mais semblant avoir perdu la notion du lieu et la notion du temps. Il avait le regard hagard, un léger filet de bave coulait de sa bouche. Il était maintenant à ma merci.

- « Et maintenant, il est temps d’en terminer, ce combat n’a que trop duré ! »

Calmement, je rejoignis la position où se trouvait l’orque. Je lâchai le bouclier que je tenais encore dans la main gauche et attrapai ma lame à deux mains. J’allais lui montrer ce qu’était une paladine en lui faisant goûter une attaque propre à mon statut de guerrière défendant la veuve et l’orphelin.

Mettant tout mon cœur, toute ma détermination et toute l’énergie qu’il me restait dans ma lame et mes mains, j'avançais vers le chef esclavagiste. Ces deux éléments seraient l’instrument de ma victoire. Une fois près de mon opposant, je plaçai la pointe de mon épée vers le bas, prête à faire un mouvement ascendant.

- « Ca c’est pour avoir cru que je deviendrais ton esclave ! »

Au moment précis où je préparais mon coup, l’orque revient à lui. Cela ne m’arrêta pas le moins du monde dans mon mouvement. D’un puissant mais rapide coup, ma lame se cala au niveau de son entrejambe avant de l’envoyer voler dans les airs encore une fois sauf que cette fois-ci la chute fut bien plus douloureuse. Il finit sa course sur le dos et la foule de se taire face à la défaite annoncée de l’un de ses champions.

Je rejoignis doucement sa position sachant pertinemment qu’il ne se relèverait plus de si tôt. La foule silencieuse se mit alors à acclamer la prestation que je venais de leur présenter, passant à deux doigts de la mort. Sans ma faera, j’aurais baissé les bras à cela il fallait ajouter un facteur chance qui avait été décisif durant cette fin de combat.

(Merci Crystallia.)
(Mais de rien. Tu sais que je serais toujours là)

Près du corps pratiquement sans vie de l’esclavagiste, je ne pus m’empêcher de le regarder expirer pour la dernière fois.

- « Je t’ai sous-estimé sindel. Tu as accomplis ce que tu avais prophétisé. »

- « Pas tout à fait. Ahhhh ! »

Levant haut le manche de mon épée, je la lui plantai dans le cœur mettant définitivement un terme à ce combat. Du sang gicla sur mes jambes, mais je n’étais plus à une goutte près maintenant. Je retirai ma lame de ce corps, l'essuyai sur la cuirasse du chef orque avant de la rengainer. J’en profitai pour le délester de la bourse qu’il portait à sa ceinture et qui sentait bon les yus.

J’avais probablement quelques minutes d’acclamation et de « hourra » devant moi avant que l’on vienne me récupérer. Je pris ce temps pour récupérer mon bouclier brisé, le remettant en place dans mon dos. Je comptais sur le fait qu’une forge de la ville me le réparerait mais au cas où, je pris en main le bouclier dont je m’étais servi durant le combat ainsi que l’épée.

La porte par laquelle nous étions entrés s’ouvrit de nouveau avec plusieurs orques qui venaient récupérer les restes des malheureux combattants. Ils avaient peur de croiser mon regard, c’était affligeant et terriblement drôle en même temps. Ils pouvaient facilement me tuer s’ils le voulaient mais mieux valait ne pas leur en donner l’occasion.

Tranquillement, je rejoignis l’armurerie de l’arène en pensant que j’allais sortir libre de cet endroit qui sentait la rouille à plein nez.



(((HRP : ré-apprentissage du sort Conductivité, ré-apprentissage de la CCAA Coup de bouclier (le sort et la CC ont déjà été appris mais perdu suite à mon décès), apprentissage de la CCAA Coup colossal.)))

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Jeu 22 Mai 2014 10:27 
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Dans un village de pêcheurs du pays de Yarthiss, un petit varrockien était sorti deux mois trop tôt du ventre de sa mère. Dès la naissance, il était doté d'un nez très fin et très pointu, à tel point qu'il semblait juste jaillir du milieu de son visage comme un bout de bois dans un bonhomme de neige, ou le museau d'une taupe. Plus tard, on prétendit qu'il avait trouvé si tôt le chemin de la naissance grâce à son seul odorat. En effet, il était né avec un don, mais ce n'était pas un odorat sur-développé, non, plutôt du "flair". Au fur et à mesure qu'il grandissait, il avait démontré qu'il était capable de remonter une piste comme personne. A chaque fois qu'il y avait un vol, il trouvait le coupable et son butin. A chaque fois qu'une personne disparaissait, il savait où la trouver. Dans son village, rien ne restait un secret très longtemps, et les malfrats étaient toujours punis, à tel point que ses petits camarades lui avaient conféré, enfant, le surnom de "Seth la Balance". Le gamin peureux était devenu la cible des brimades des autres garçons, mais jamais il ne perdit son "flair", cet espèce de sixième sens qui le distinguait du varrockien de base.

Une fois arrivé à sa seizième année, Seth s'engagea dans la milice, où ses talents étaient naturellement des plus appréciés. Seulement, il avait dépassé de loin les attentes de ses supérieurs, le jour où il découvrit que le chef de la milice était impliqué dans une affaire d'adultère. Pour écarter les soupçons, on lui fit porter le chapeau pour une autre affaire, une affaire de corruption, et après quelques jours dans les geôles, il fut exclu définitivement de la milice. Détesté dans son village natal, le pauvre Seth décida de partir à l'aventure et, en l'espace de quelques mois, il devint un chasseur de primes aussi efficace que redouté grâce à ses talents de pisteur. Il écopa d'un nouveau surnom, "Seth la Fouine", et il exerça son métier peu reluisant des années durant. Puis, un jour, il répondit à un appel d'Oranan aux chasseurs de primes de la région...

"Retrouvez le terrible assassin Hong Wankyan, mort ou vif ! La prime sur sa tête est d'un million de yus, la moitié de cette prime sera accordée à quiconque saisira un de ses parents, là aussi, mort ou vif !"


La chance de sa vie en quelques sortes.

La brise souffla et le voilà, assis sur les gradins d'une arène macabre au beau milieu de la cité orque, à deux mètres de sa cible ! Alors que la vaillante sindel s'était engagée dans un combat mortel contre quatre orques terrifiants, Seth la Fouine était assis à deux places d'un homme qu'il avait identifié comme étant "Lame Sans Ombre", le tueur intraçable, Hong Wankyan ! A deux places d'un être qui avait la réputation d'être sans pitié et né pour le meurtre, capable de tuer sa cible en une seconde et de disparaître comme si il n'avait tout bonnement jamais existé, sans jamais montrer la moindre émotion, le moindre remord, la moindre pitié ! Emmitouflé dans un large manteau gris-vert, le visage caché par un foulard dont seul dépassait son fameux museau, le meilleur pisteur du Nirtim serrait nerveusement le pommeau de sa dague, les yeux rivés sur cet homme !

"C'est lui, mon flair ne m'a jamais trompé, c'est lui, Hong, j'en suis sûr ! Mais... il fait quand même bien jeune, non ? Après tout, personne ne connaît son âge, il pourrait bien avoir dix ou cent ans, ça reviendrait au même. Et c'est quoi cette grosse boîte, on dirait un cercueil ? Non... ça doit être tout son matériel d'assassin, il se fait peut-être passer pour un croque-mort... Ou bien est-ce là sa dernière victime ? Non, non Seth, arrête de penser à ça ! Haa... Il me tourne le dos, il ne se doute pas que je suis là... Je dois attendre le meilleur moment pour le poignarder dans le dos..."

Sur cette pensée, le chasseur de primes glissa lentement sa dague hors de son fourreau, et commença à s'approcher subrepticement de sa cible lorsque celle-ci... tourna la tête ! Seth eut un haut-le-cœur et il revint à sa place initiale, à la vitesse de l'éclair ! L'ynorien avait sa tête légèrement tournée sur le côté... oh non, il levait sa main, qu'allait-il faire ?!

"Ça y est, il m'a repéré, j'ai fait trop de bruit ! Il va me tuer ! Il va me tuer ! Il va me tuer !"

Scratch, scratch. Il voulait juste se gratter le bas du dos. La prime soupira d'un air las et se mit à profiter du combat à nouveau. La sindel s'était déjà débarrassée d'un des orques.

Le front de Seth la Fouine ruisselait de sueur.

"Zewen soit loué, il ne m'a pas vu ! Haaa... haaa mon cœur... Pourquoi je flippe comme ça, moi ? D'ordinaire, je n'aime pas tuer, mais il est hors de question que je le transporte vivant, il est trop dangereux ! Il parait qu'il peut vous tuer d'un regard, que personne ne peut le voir frapper tant il est rapide, et qu'il transporte des aiguilles empoisonnées dans ses cheveux ! Je dois attendre que l'excitation du combat atteigne son paroxysme, et au moment où il sera le plus absorbé par les visions de meurtre qu'il semble tant chérir, alors là, je frapperai d'un coup mortel !"

Ayant retrouvé son calme, le pisteur infaillible se leva sans faire de bruit et plaça une bourse de yus sous le nez du sekteg qui se trouvait entre lui et Hong. Le gobelin renifla la bourse, l'accepta et dégagea de sa place, joyeux. Il était chose courante qu'avant de commettre un larcin, un voleur offre des pots-de-vins aux témoins, avant même que le vol n'ait lieu. Tel était le niveau de corruption d'Omyre. Ainsi donc, le seul obstacle sur son chemin s'étant écarté, il n'était qu'a une place, heureusement vide, de l'homme qu'il devait abattre. Seth glissa tel un serpent sur le banc de bois juste derrière le redoutable assassin.

Dans l'arène, un autre orque succomba à la magie de la sindel, brûlé par un mur de flammes surnaturelles. Cet événement fit bondir la foule d'excitation, car le feu excitait leur pupille, et il ne restait plus qu'un orque, le plus imposant de tous, pour faire face à la femme elfique couverte de sang.

C'était l'occasion rêvée. Seth sortit sa dague et se prépara à tuer. Il l'avait brandi juste derrière le dos de sa cible, et il était sur le point de l'abattre, quand soudain...

- Tch !
- Aaaaahh !!


Seth n'avait pu contenir son cri de surprise. C'était quoi, ce petit mouvement de la langue ? Ce son déplaisant qu'avait émis Hong juste avant d’être mis à mort ?! L'avait-il repéré ? Il ne se retournait pas. Seuls quelques spectateurs qui avaient entendu son cri incontrôlé toisaient le petit varrockien avec suspicion...

"Oh non, non, oh non... Il m'a grillé, définitivement grillé, j'ai perdu les pédales, j'ai crié trop fort ! Les autres spectateurs me regardent comme si j'étais fou, heureusement que j'ai rangé ma dague, sinon j'aurais été pris sur le fait ! A cette distance, Hong a dû m'entendre, c'est obligé ! Il sait, il sait tout, il peut me tuer au moindre instant ! Adieu papa, adieu maman, je n'aurais jamais du quitter Yarthiss !"

Le petit homme se recroquevilla sur lui-même, terrifié, attendant la mort comme une souris dévorée vive par un serpent. Il ferma les yeux, il se remémora de toute sa vie, de tous les moments pénibles, et les moins pénibles, les quelques moments heureux, ses quelques victoires... Puis, après quelques secondes, il se résigna. Il avait eu les yeux plus gros que le ventre. Au moins, il allait mourir des mains d'un assassin expérimenté, il n'allait pas souffrir...

Mais il ne se passa rien. Seth n'entendait plus aucun bruit. Était-il mort ? Hong était-il à ce point un virtuose du meurtre ? Il essaya d'ouvrir les yeux... Et il comprit qu'il était encore vivant. Un vacarme assourdissant retentit tout autour de lui alors qu'il reprenait conscience de ses environs. Il était toujours vivant, dans les gradins, au milieu de la foule. La sindel avait remporté son combat, c'était au tour des esclaves de se retrouver confrontés à des bêtes. Devant lui, il n'y avait personne. Ni l'homme, ni son cercueil...
Des larmes coulèrent sur ses joues.

"Oh, Hong Wankyan... Vous m'avez... laissé en vie ? Je... pourquoi ? Je ne comprends pas, vous auriez dû me tuer... Seriez-vous plus généreux qu'on le dit, m'auriez-vous épargné par esprit chevaleresque ? Vous avez compris ma détresse... Oh, Hong Wankyan, quel homme admirable ! Même alors que celui qui s'était préparé à le tuer s'était trahi en hurlant, il n'a même pas tourné le dos... Il a préservé ma vie, mais aussi ma fierté ! Ohh, c'est décidé ! Terminée la vie de chasseur de primes, fini "Seth la Fouine" ! Je vais revenir parmi ceux qui m'ont vu naître, et je commencerai une nouvelle vie. Merci, Hong Wankyan, merci du fond du cœur !"

"Qu'est-ce qu'il a à chialer comme un con, lui ?"
"Bah, laisse tomber. C'est ça les paris, y'a des jours à pas d'chance."


Seth la Balance continua de pleurer des larmes de joie, remerciant son sauveur...


... Ahem, pendant ce temps !

L'ynorien était déjà sorti de l'arène depuis lurette pour suivre la sindel victorieuse. Voyant qu'elle n'était pas encore sortie, il posa ses fesses et son fardeau de planches à côté de l'entrée réservée aux combattant, et adopta une attitude de mendiant. Cela énerva bien entendu le gardien de la porte, un garzork haut de deux mètre dix, qui le somma de bouger de son coin.

- Hé ! T'es sourd ou quoi ?! J'ai dit bouge ton cul d'là, sale clodo, sinon j'te pète le cou ! Tout de suite !!

Cependant, le jeune homme l'ignorait complètement et ne regardait que la rue bondée avec ses yeux inexpressifs... Le gardien avait la main au fourreau.

- Tout d'suite !!

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Jeu 22 Mai 2014 23:06 
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Rapidement, mon combat fut remplacé par un autre : d’affreuses bestioles contre ce qui devait s’apparenter à des esclaves vus qu’ils portaient tous des chaines aux poignets et aux chevilles. Je ne supportais pas cette situation subie par tant de personnes.

(Est-ce qu’on peut faire quelque chose pour faire bouger les choses ?)
(A part tuer tous les possesseurs d’esclaves, ainsi que les vendeurs et les trafiquants, je ne vois pas trop quoi faire d’autre.)
(Mouais… Un poil trop sanglant à mon goût. Pourquoi pas une révolte d’esclaves ?)
(C’est pas la motivation qui leur manquera mais plutôt les forces.)
(Pensons-y, je veux faire bouger les choses ici.)

J’avais la soudaine envie de discuter avec ma sœur de sang malheureusement pour moi elle fut rapidement accaparée par l’une des peaux vertes qui s’occupaient de l’endroit. Pour ma part, un gobelin me montra le chemin de la sortie avec une expression sur le visage mêlant tristesse et colère. Il avait du parier de l’argent sur ses amis orques et j’étais probablement la source de sa ruine. Cette idée me fit franchement sourire.

Je n’aspirais qu’à une chose : trouver une auberge décente, prendre un bain et espérer que des vêtements propres se trouvaient toujours dans mon sac. Je ne savais même pas si j’avais encore mes affaires dedans. J’avais tout juste eu le temps d’y attacher mes prises de guerre.

(N’oublie pas ton bouclier.)
(Je sais, il doit bien y avoir une forge dans cette ville pleine de guerriers. Je pourrais probablement y revendre l’épée et le bouclier que j’ai récupéré durant mon combat.)
(Il y a des chances oui. En tout cas, jolie combat. Tu m’auras quand même foutu une sacrée peur, encore une fois !)
(Si tu crois que je fais exprès, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’au coude.)
(Ca semble bien douloureux !)

Je ne pus m’empêcher de sourire un peu plus face à la réflexion de ma faera. Ce fut donc le sourire aux lèvres que je sortis de l’enceinte de l’arène des mille lances. J’avais fait des dégâts et je venais probablement de me bâtir une réputation de réductrice de tête. Etait-ce bon ou mauvais pour la suite ? Seul Zewen pourrait le dire. Espérons que cela ne m’attire pas trop d’ennuis, je viens tout juste de revenir d’entre les morts, j’avais moyennement envie de retrouver mes parents de si tôt.

Je pris tranquillement la direction de la grille lorsque mon attention se dirigea vers l’orque qui était en faction devant la porte d’entrée. Quelque chose ne tournait pas rond, ce dernier venait de porter sa main à son fourreau. Quelqu’un était dans une situation de danger imminente, malgré mes faibles forces je ne pouvais rester là sans rien faire.

J’allongeai donc le pas et une fois sortie, me portai rapidement aux côtés du garzok. Je tirai mon épée plus vite que la lumière et la pointai vers lui directement. Un jeune ynorien semblait mendier à proximité de l’entrée des combattants et cela ne semblait pas plaire au gardien. Je devais réagir vite, non seulement je venais ouvertement de le provoquer mais un simple mouvement de sa part et je volais.

- « Tu tiens vraiment à t’attaquer à mon ami ici présent ? Pourquoi tu ne choisis pas un adversaire à ta taille ? »

La voix pleine de conviction, le garzok me regarda de la tête au pied pour toute réponse. En voyant à quel point j’étais couverte de sang, il se ravisa, desserrant les dents et se remettant au garde à vous. Je rengainai mon épée mais gardai quand même la main sur la garde prête à dégainer à la moindre anicroche. Me penchant vers le jeune homme, je lui adressai quelques paroles.

- « J’espère que ce monsieur ne t’a pas trop importuné. »

Puis me remettant à la hauteur du mastodonte, je croisai son regard de nouveau, le défiant de faire quoi que ce soit contre l’ynorien assis à côté de lui.

- « Nous ne te gênerons plus, en tout cas pour aujourd’hui. »

Je ne pus m’empêcher d’afficher un sourire malicieux sur le visage suite aux propos que je venais de lui asséner en pleine figure. Posant ma main sur l’épaule de jeune homme qui, chose étrange que je venais tout juste de remarquer, se baladait avec un cercueil, je m’adressai à lui en ces termes.

- « Viens mon ami, allons trouver une auberge pour nous rafraîchir, nous sustenter et fêter ma victoire. »

Le garzok se décomposa en entendant que j’avais gagné, son regard affichant un soudain sentiment de peur face à moi. Il comprit enfin pourquoi j’avais autant de sang sur moi. Je pris la direction des rues de la ville, espérant que l’ynorien avait suivi mon petit stratagème. Si je pouvais lui éviter des problèmes, je me sentirais beaucoup mieux.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Lun 26 Mai 2014 14:37 
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Alors que l'orque allait sortir son épée, ce fut une autre lame qui se plaça sous son menton, la lame de la sindel. Ses habits, de cuir et de soie blanche, étaient souillés de son sang et de celui de ses précédents adversaires. Malgré ses blessures qui saignaient encore, elle conservait la fierté typique de ceux de sa race, et elle ne craignait aucunement l'imposant gardien.

- Tu tiens vraiment à t’attaquer à mon ami ici présent ? Pourquoi tu ne choisis pas un adversaire à ta taille ?

Intimidé, celui-ci rengaina son épée devant la championne et commença à faire comme si il n'avait rien vu. En parlant de race, c'est aussi un trait typique des garzorks de s'incliner devant quelqu'un de plus fort qu'eux, parfois par respect des puissant, et parfois par crainte. C'est en quelques sortes le fondement de leur société.

La guerrière se pencha sur le jeune homme. Lui qui ne fixait que la route, il se mit à observer son visage. Elle ressemblait à une enfant, avec le petit nez et les pommettes qui soutenaient ses grands yeux noisettes. Mais en même temps, elle avait plus de trois fois son âge. Sa peau d'une pâleur laiteuse et ses oreilles en flèche, ainsi que ses longs cheveux blancs lui donnaient aussi un air de sagesse. L'existence d'un humain n'est qu'un rêve passager comparée à la longévité d'un elfe. Quant à elle, elle lui adressait un sourire généreux. Ses lèvres rosées se mirent à bouger.

- J’espère que ce monsieur ne t’a pas trop importuné.

Elle adressa un deuxième regard de défi au garzork silencieux, puis posa sa main sur l'épaule de l'apprenti mendiant.

- Viens mon ami, allons trouver une auberge pour nous rafraîchir, nous sustenter et fêter ma victoire.

Après avoir prononcé ces mots, elle tourna le dos et se mit à marcher vers la rue, mais il ne la suivit pas. Il restait assis à regarder bêtement autour de lui. L'orque, gêné, zieutait tour à tour la championne qui partait et l'ynorien mal élevé. Puis, haussant un peu le ton tout en évitant d'être insultant, il ordonna :

- Hé, le bouseux ! Elle t'offre à bouffer ! Va avec elle !

Le jeune homme restait assis à côté de son cercueil, totalement imperméable au ton autoritaire de l'orque. Celui-ci devenait de plus en plus nerveux, il ne voulait pas que la tueuse d'orques revienne le harceler. Il commença à mettre des coups de pieds sur les hanches du garçon au chignon.

- T'es con ou quoi ? Décampe ! Si tu restes ici tu vas avoir des emmerdes !

Mais il n'eut pour seule réponse qu'un grognement agacé. Décidément il ne savait plus quoi faire.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Lun 2 Juin 2014 18:24 
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(« Je te l'avais dit. »)

Hrist déposa une pièce dans la main que l'orque lui tendit. Elle avait raté son pari et la Sindel était encore en vie, affligée par son combat certes, mais bien vivante. Elle accorda même un coup de grâce théâtral à la foule avant d'être solidement escortée par des peaux-vertes jusqu'à un alcôve de l'arène.

(« Disons que sa lourde blessure à la jambe n'était pas à son avantage. Elle a gardé de la force et de la vitesse en suffisance pour clore le combat. C'était maladroit et elle aurait pu y rester plusieurs fois. J'ai du mal à dire ce qu'elle vaut en combat. C'était peut être juste de la chance.»)

Et déjà un autre combat commença. Hrist fut a son tour escortée jusqu'à une de ces cellules sombres et moites. Derrière les murs jaillissait le sang par torrents et des hurlements perçaient le ciel qui luisait d'une aube nouvelle.

De temps à autre, la tueuse usait de sa magie noire pour glisser son ombre au travers des meurtrières et observa les combats. Elle allait même jusqu'à glisser son esprit juste derrière les combattants, ainsi invitée dans la danse, elle vit de ses yeux les épées lourdes traverser son être immatériel avant de faucher un être matériel. D'imposants garzok qui arrachaient la tête de gobelins à mains nues, des bêtes féroces qui trainaient les esclaves par les jambes avant de les dévorer lentement dans un coin sombre de l'arène. Hrist s'y plaisait terriblement. Elle ressentait presque la violence des coups portés sur les êtres et les guerriers. Les visages aux yeux encore ouverts qui gisaient sur le sable ensanglanté. Des cris de guerre, des cris de souffrance, des cris de joie lancés par la foule et des rugissements d'animaux.

Puis la porte de sa cellule grinça. La faible lueur des torches du couloir inonda sa geôle noire.

« Alors, meurtrière. Cette fois-ci, la foule aura un spectacle un peu plus long. Tu aimes les combats à plusieurs j'espère ? »

-----


La cour de l'arène était vide. Aussi vide que les orbites des crânes séchés par le temps qui trônaient partout autour d'elle. Hrist tâchait d'impressionner la foule. Elle restait plantée là, stoïque, impériale. Elle attendait ses adversaires, ses oreilles guettaient le grincement d'une porte, le crissement d'une grille qui s'ouvrirait et bientôt, cela arrivait. Une personne entra, puis une autre et une autre. Au total, Hrist se retrouva face à six hommes. Des humains, elle n'en distinguait pas vraiment l'origine exacte mais ils n'avaient rien de guerriers, c'était tout juste des esclaves, maigres et mal équipés, des casques trop grands qui tombaient devant les yeux, les cottes de maille qui flottaient sur des côtes trop maigres, des protections qui s'entrechoquaient faute d'avoir été attachées correctement.

Mal à l'aise, ils entourèrent la femme située au milieu de l'arène, armés de lances ou d'épée, tous attendaient que l'un donne l'assaut pour suivre et espérer pouvoir s'en sortir. Leurs traits étaient fatigués, certains étaient même blessés au visage, de vilaines plaies ou des bleus provoqués par des coups, Hrist en déduit alors qu'il s'agissait d'esclaves qu'un maître mécontent avait envoyé à la mort. L'assaut débuta, un jeune homme se jeta maladroitement sur elle tentant d'enfoncer sa lance dans sa poitrine. Peu brave, il avait fermé les yeux et détourné le regard au moment fatidique, il ne l'ouvrit plus jamais. Son corps lancé par son élan avait atterrit quelques mètres plus loin la jugulaire vomissant ses litres de sang.

Les premiers hourras de la foule éclatèrent comme une bulle de savon qui fait " plop ".

« Tu parles d'un défi... » souffla doucement la Frémissante.

Ses proies se reculèrent. Comme des chèvres apeurées, ils se lancèrent des regards étonnés et paniquèrent en cœur lorsque le second tomba. Les quatre derniers se rassemblèrent alors, ils se mirent à former un noyau humain protégé de lances et de lames.

Hrist s'en approcha, curieuse, elle plongea son regard dans les yeux de ses victimes, tour à tour jusqu'à ce qu'elle ressente bien la petite étincelle de peu qui lui chatouillait le ventre et lui provoquait de nombreux frissons dans le dos. Provocatrice, elle alla même jusqu'à s'approcher dangereusement de la pointe d'une lance et tendit la main vers les esclaves.

« Je veux... Un serpent. »

Et la magie opéra, un serpent tomba sur la lance et siffla, les yeux flamboyants et la langue rouge sang, l'esclave de peur en lâcha son arme et quitta les rangs et s'agitant dans tous les sens pour chasser le reptile qui s'était déjà évaporé. Hrist lui enfonça son arme dans le dos. La pointe déforma le cuir de son plastron sans le percer, l'homme perdit la vie à mesure que la tâche de sang grandissait sous sa protection et il tomba. Il n'en restait plus que trois. L'un d'eux quitta les rangs en abandonnant ses armes, les deux derniers détournèrent le regard, interloqués de voir leur compagnon s'enfuir et le payèrent cher. Hrist frappa vivement de sa dague orque juste sous le sternum du premier, il tomba blessé à mort et Hrist n'eut qu'à éviter sans trop de peine les coups portés par son compère d'infortune.

Lorsqu'il frappa dans le vide, Hrist lui ouvrit la gorge d'une oreille à l'autre. Il tomba dans une mare de sang grandissante. En resta deux. Un blessé à mort et l'autre qui, fou de terreur, tremblait dans un coin en priant.

Hrist transforma le blessé en boulettes, en prenant bien son temps pour que la souffrance soit optimale, la foule ivre de joie beuglait à s'en péter les cordes vocales. Lorsqu'elle eut terminé, c'est les mains ensanglantées qu'elle traversa l'arène pour trainer le dernier par les pieds jusqu'au centre de celle-ci. L'esclave s'agitait, suppliait, implorait en enfin pleurait. Il appelait sa mère et sa sœur et Hrist déjà lasse de ses jérémiades lui envoya un coup de botte dans la mâchoire. Désarmé, il ne lui opposerait aucune résistance. Il restait au sol, à gémir et pleurer en sanglots. Hrist traîna les corps dispersés au centre de l'arène, les spectateurs ne comprenaient pas pourquoi elle ne l'achevait pas, certains huaient mais la plupart resta silencieuse jusqu'à ce que la femme se prête à un spectacle des plus immondes. Elle déchira les tenues, coupant les lanières d'armure, dévoilant les torses des hommes. Les spectateurs restaient dans le doute et l'incompréhension, perplexes.

La foule hurla de nouveau, la femme se salissait les mains, le visage prenait des giclées de sang chaud et ses cheveux commencèrent à coller. Hrist ouvrait les ventres de ses victimes et en sortait les entrailles. Elle se prêtait au jeu, même elle trouvait ça amusant, c'était du jamais vu dans l'arène, elle déroulait les intestins essaya d'en faire un cercle autour d'elle. L'œuvre était abstraite en le dernier agonisait toujours, sachant son heure venue il avait abandonné tout espoir.

La tueuse se montra particulièrement sadique avec lui, elle frappa d'un grand coup de pied dans son entrejambe et lorsqu'il eut ouvert la bouche pour crier, se jeta dessus pour lui ouvrir la bouche, découper la joue et en retirer la langue. Ne restait rien si ce n'était qu'un visage désarticulé qui ne pouvait plus crier qu'une compote de son. Il manqua de s'étouffer dans son propre sang, ses yeux pleuraient et rougissaient, Hrist elle même fut étonnée que la souffrance ne l'eut pas tué sur le coup.

« Je veux... Une nuée de rats. Je veux la vermine et l'infâme... »

Elle leva la main au ciel. Un silence d'abord, ses spectateurs ne comprirent qu'après. Hrist usa de la magie une fois de plus, quelques rats curieux virent, puis d'autres et des dizaines dégueulèrent des grilles et des rocs absents dans les murs. La cours de l'arène grouillait de rats qui s'approchaient et croquaient les cadavres d'abord timidement, puis quand ils comprirent que personne ne les chassait, ils s'activèrent, avalant goulument les morceaux les plus tendres que l'Anima Noir avait dispersé autour d'elle. Le sable rouge avait maintenant disparu, il ne restait que la masse grouillante des rats qui s'activaient à ronger jusqu'au dernier morceau savoureux. Hrist se pencha et en pris un dans ses mains, l'animal ne broncha pas, la magie n'agissait que sur Hrist et elle ne courait aucun risque, elle présenta le rat au dernier esclave, les yeux de ce dernier se braquèrent vers le porteur de peste qui tournait entre les doigts rougis de sang de la femme. Avec un grand sourire sadique, elle déposa le rat au fond de la gorge de sa victime et observa le rongeur d'abord curieux, puis qui commença à ronger frénétiquement le haut du palais.

Les yeux de l'homme sombrèrent alors dans le néant.

Le bruit de la foule ravie ne suffit pas à couvrir le grattement des crocs sur les os ni même celui de la chair que l'on déchire. Hrist restait droite, le regard perdu dans le vide, sa vermine dévorant les six cadavres que l'on plaignait d'un sort si terrible. Mais la foule était ravie, c'était ce qui comptait car elle l'aiderait à obtenir son but.

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Dernière édition par Silmeria le Mar 8 Juil 2014 14:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Mer 11 Juin 2014 11:42 
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J'avançais tranquillement dans la rue me faisant rapidement aux regards interrogateurs que me lançaient les habitants. Je n’en avais que faire, j’avais réussi à me défaire de 4 de leurs compatriotes, non sans fierté mais en y laissant des plumes. Mon corps me réclamait un bon bain et surtout du repos, beaucoup de repos. Cependant quelque chose clochait, j’avais une étrange impression comme si il manquait un truc.

(Dis plutôt qu’il manque quelqu’un !)
(Quoi ? Je comprends pas de quoi tu parles.)
(Retournes-toi tu vas vite comprendre.)

Je m’exécutais ayant une confiance aveugle en ma faera. Effectivement, le jeune ynorien que j’avais sauvé n’avait pas bougé d’un pouce. Pire encore, le garde orque était en train de lui donner des coups dans les hanches pour le faire réagir. Mais qu’est-ce qui ne tournait pas rond avec ce garçon ?

Je soupirai et fis la route en sens inverse, la main sur le pommeau de mon épée, prête à la dégainer de nouveau si le garde n’arrêtait pas immédiatement son petit jeu en me voyant arriver. J’affichai un regard mauvais en arrivant à sa hauteur, le garde orque ouvrit grand les yeux et reprit de suite sa place initiale. Je me mis face à lui avant de lui dire un simple mot.

- « Mieux ! »

Puis je m’accroupis face à ce jeune ynorien qui avait le regard perdu. Quelque chose n’allait pas avec lui, il fallait que je le fasse bouger de là. Il ne pouvait pas rester indéfiniment ici, le garde ne serait pas suffisamment patient pour ça. Je relevai sa tête de mon index droit, gentiment sans le brusquer, de manière à fixer son regard dans le mien. D’une voix pas trop forte, je m’adressais à lui en ces termes.

- « Mon ami, tu sais que tu risques gros si tu restes ici. Le garde à côté va perdre patiente. Si tu es malade, je peux te soigner. Si tu as besoin d’aide, je peux t’en donner. Alors je t’en prie, suis-moi. »

Je me remis debout et attrapai le cercueil qui était posé à côté du jeune homme. Il semblait tenir à cet objet, il devait contenir quelqu’un d’important à ses yeux pour le garder ainsi près de lui. Ne voulant l’offusquer, je m’accroupis de nouveau et lui montrai le cercueil de bois.

- « Je peux peut-être t’aider vis-à-vis de cet objet. »

(Et tu veux faire quoi exactement ? Ramener les morts à la vie ? Tu n’es pas nécromancienne à ce que je sache !)
(Ce n’est pas mon intention, mais il veut peut être de l’aide pour l’enterrer ou trouver l’assassin de la personne se trouvant dedans. Je ne risque rien à lui proposer mon aide.)
(Mouais.)

- « Allez, viens mon ami. Ne restons pas ici. »

Je lui tendis alors la main pour l’aider à se relever et déguerpir de cet endroit.


(((HRP : Excuse-moi du temps que j'ai mis pour répondre mais en ce moment c'est un peu le rush. J'avais du temps hier soir et ce matin donc j'en ai profité pour RP.)))

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Lun 16 Juin 2014 16:44 
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« Sois prudent... Cette petite portion de ma peau m'est plus chère que l'intégralité de la tienne. »

L'Orque ne fit pas attention à la remarque de la combattante, il pinçait la chair blanche de la femme pour bloquer l'hémorragie et désinfecter les chairs. Lorsqu'elle fut suturée par un fil solide, on appliqua sur la plaie boursouflée une lame chauffée. Hrist s'en mordit les lèvres. L'odeur de sa propre chair brûlée ne lui évoquait rien de bien agréable, et même si elle n'avait pas pu voir correctement l'opération, faute de lumière suffisante, elle était encore assez mal à l'aise pour soigner ses propres blessures. Heureusement que ses combats passés à l'arène et son sens du spectacle lui valurent quelques privilèges, un orque guérisseur s'occupait d'elle avant et après chaque combat, veillant à sa santé et lui prodiguait des conseils avisés quant à ses affrontements.

Hrist était désagréable avec cet Orque, il avait les dents de travers qui lui déformaient la bouche, faisant apparaître ses gencives noires, son haleine de chacal et qui pour couronner le tout, le faisait baver. Mais pire encore, c'était un Orque nain. Bien plus petit que la moyenne avec une tignasse épaisse rousse qu'il coiffait en tresse lorsqu'il le pouvait. Et ça, ça faisait longtemps que Hrist avait décidé de ne pas lui pardonner. Bien qu'il restait silencieux face aux attaques verbales de la tueuse, il savait bien qu'elle lui était reconnaissante pour ses soins et ses conseils, même si elle ne l'avouerait jamais.

« Encore combien d'affrontements avant de pouvoir réclamer mon dû ? »

Ragnok lui tendit une coupe de vin rouge dilué. Il s'assit en face d'elle dans la pièce sombre.

« Votre plaie n'est pas soignée. Vous garderez une vilaine cicatrice à votre poitrine. » Il s'essuya d'un revers de manche le bord des lèvres et continua.
« Il y aura encore deux champions qui se révéleront être un lourd défi, même pour une tueuse si habile. Avec ça, une flopée d'autres affrontements risibles mêlant esclaves et piétaille. »

Hrist observa sous son sein gauche la vilaine trace encore suintante de transpiration et de sang, l'opération l'avait fatiguée, plus qu'elle ne l'admettrait. Recouverte de bandelettes usée, elle cachait sa nudité de manière approximative mais juste assez pour couvrir les zones sensibles, elle ne laisserait en aucun cas Ragnok la voir nue, il avait fallu à l'orque de bons arguments pour la convaincre de se laisser opérer. Elle avait cédé après s'être sentie mal, mais avait décidé de garder une dague à portée de main au cas où Ragnok l'effleure de trop prêt. L'orque quant à lui, n'en avait pas grand chose à faire du corps de Hrist, il avait tant souffert du métissage des races qu'il ne se sentait pas prêt à tenter quoique ce soit avec autre chose qu'une garzok ou une naine, toutefois, ni l'une ni l'autre, même bien avinée ne voudrait d'une telle parodie d'être vivant.

« La flèche n'est pas passée loin de votre coeur. Vous auriez pu y re -»

« Je sais, je suis sensée te remercier pour avoir rempli ton rôle ? Tu veux une médaille ? Mon travail est de tuer dans l'arène et toi de veiller à ce que je puisse tuer dans l'arène, jusque là tu t'en sors assez bien mais méfie toi, je ne tolèrerais aucun faux pas. »

Ragnok s'essuyait encore le visage, il resta devant elle, en chien de faïence à attendre un peu qu'elle se calme. Doucement, elle se rhabilla, avec une certaine difficulté, visiblement tout le côté gauche lui faisait souffrir et bien qu'il aurait pris un malin plaisir à le lui faire remarquer, il n'oublia pas que Hrist était droitière, qu'elle était armée et qu'elle avait une patience ridicule, surtout quand on la contredisait.

« N'empêche, cet archer Shaakt... Il a bien failli m'avoir. Je t'en dois une belle. »

Le Garznain manqua de s'étouffer, il fit bonne figure et se racla un peu la gorge, ne disant rien, il était à des lieux de s'imaginer être remercié.

« Il est encore en vie, au fait ? »

Ragnok leva un sourcil accusateur.
« Non... Non bien sûr que non. Vous avez coupé la corde de son arc et enfoncé toutes ses flèches dans ses organes vitaux. La foule l'a surnommé " Hérisson noir ". Mais il était mort en sortant. »

« Ha... Oui c'est vrai. La fin du combat est un peu floue, je ne me souviens pas vraiment de tout.»

Elle but une gorgée. Le vin qu'elle détestait ne lui fit cependant pas de mal, elle avait la gorge sèche et l'eau croupie de la ville lui donnait des maux peu recommandables. Un silence se posa de nouveau. Son chambellan de fortune se redressa un peu sur sa chaise et dit, comme pour rompre le silence :

« Vous faudra de bonnes capacités pour le prochain combat. Z'allez affronter deux frères, les champions. Monstrueux, gigantesques. On dit même que l'un d'eux a tué un troll à coups de tête.»

« Plus c'est grand... Plus ça tombe facilement. » Ironisa Hrist en buvant de nouveau une gorgée.

« N'avez jamais peur, avant vos combats ? »
« Non. » coupa-t-elle en posant sa coupe.« Fut un temps, j'avais tellement souhaité mourir que ça s'est ancré en mon âme. La mort ne m'affecte plus comme avant, à force de la côtoyer, je me suis rendue compte qu'elle était comme une amie pour moi. Je garde pied grâce à elle. »


Ragnok se gratta entre deux dents et en tira un bout de pâté de cafards, il philosopha à son tour :
« Ne dit-on pas qu'il faut se méfier de ses amis ? »

La tueuse resta silencieuse un instant, elle se rendit compte qu'elle n'avait jamais vraiment pris le temps de discuter avec des Orques et s'étonna en se disant qu'il aurait presque pu être humain, que la conversation pouvait la passionner et sa philosophie bancale intéressait son camarade.

« Si. Maintenant fiche moi la paix, j'ai besoin de sommeil, dérange moi et mon " amie " t'arrachera la tête pour voir si ça suffit à te rendre plus supportable.»

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Ven 20 Juin 2014 20:16 
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La femme à la peau grise, satisfaite de sa bonne action, marcha une bonne dizaine de mètres avant de se retourner, incrédule : ce gamin ne l'avait vraiment pas suivie ? Elle vit l'orc donner des petits coups timides sur son dos pour le faire partir, et elle sembla le prendre pour responsable de son inaction. Après un deuxième avertissement, elle se mit une nouvelle fois à la hauteur du vagabond, pour lui parler droit dans les yeux.

- Mon ami, tu sais que tu risques gros si tu restes ici. Le garde à côté va perdre patiente. Si tu es malade, je peux te soigner. Si tu as besoin d’aide, je peux t’en donner. Alors je t’en prie, suis-moi.

Seulement, cela ne suffit guère à faire réagir l'ynorien. Un peu désespérée vis-à-vis de la victime ingrate, elle se releva et posa la main sur le cercueil...

Les yeux du jeune homme, qui d'ordinaire étaient toujours à demi-fermés, s'ouvrirent subitement, grands comme des olives. Sans dire un mot, il chopa par réflexe la sangle grâce à laquelle il traînait le cercueil derrière son dos. Sa main se crispa autour de la lanière de cuir, il la retenait de toutes ses forces. Ne voulant pas l'offusquer, la bienfaitrice ôta sa main du couvercle de bois, et se remit à lui parler.

- Je peux peut-être t'aider... vis-à-vis de cet objet.

Une ambiance étrange, presque électrique, régnait entre les deux êtres. Qui pouvait prédire la prochaine action du garçon ? Son esprit était insondable, ses actions, irrationnelles. Seulement, il semblait s'être calmé après l'avoir vue lâcher son bien. Elle tendit sa main vers lui, espérant briser la glace.

- Allez, viens mon ami. Ne restons pas ici.

Il y eut un instant d'hésitation. Le regard du gamin passa du cercueil à la femme, puis revint au cercueil. Il n'avait pas l'air brillant, mais il avait compris ses mots. Ignorant la main tendue, il se releva en s'appuyant contre le mur, rattacha son fardeau à son épaule, et suivit la combattante. Il n'avait l'air ni méprisant, ni reconnaissant envers elle, il ne faisait que marcher à côté de ses pas, comme si ils avaient eu par hasard la même destination.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Sam 21 Juin 2014 00:00 
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La foule était en délire. Le carnage était d'une violence inouïe. Les deux frères dont Ragnok parlait étaient le clou du spectacle. Hrist l'observait d'un œil critique. L'orque nain perché sur un tabouret observait par la même meurtrière que la tueuse le combat qui opposait les deux frères titanesques aux opposants qu'on leur avait donné en pâture.

« En effet. »
« Brou le puissant et Bron l'increvable. Il a écopé d'une centaine de coup dans sa vie, jamais il n'est passé de l'autre côté. »

Les deux êtres étaient dissimulés derrière une armure noire colossale, mesurant presque deux fois la taille de la Sindel, ces deux féroces combattants faisaient tournoyer leurs épées et frappèrent de grands coups sur leurs fragiles adversaires qui, même en se protégeant de leurs bouliers n'avaient aucune chance de survivre à un de ces coups colossaux.

« Et... Qu'est ce que c'est exactement ? »
« Sais pas trop. On dirait qu'il y a un peu de géant, de troll et de mammouth. Un mélange peut plaisant. »

Dans l'arène, sous les hourras de la foule, Brou et Bron saisirent un adversaire, chacun d'un côté et tirèrent jusqu'à écarteler le malheureux qui hurlait sa douleur jusqu'à ce que ses articulations jaillissent hors de leurs attaches et qu'il ne meurt. Ils découpèrent les têtes et les jetèrent dans la foule. Puis s'en allèrent, laissant derrière eux une sorte de compote d'êtres vivants qu'on peinerait à reconnaître.

« Il a pris une centaine de coup d'épée ? Et il n'est pas mort ? »
« Et un tir de baliste de guerre aussi. Ca l'a un peu handicapé. »

« J'ai pas le sentiment qu'il soit handicapé... »

Hrist caressait son poignet tatoué du serpent noir. Combien de cicatrices avait-elle de son côté ? Ces deux guerriers avaient une force étonnante, pouvoir déchirer un homme, même de taille moyenne et ce rien qu'en le tirant chacun d'un côté était bien la preuve qu'ils étaient une menace de grande taille même désarmés.

« Peut-être qu'en ramassant du sable et en leur jetant dans les yeux... »
« Non. Je dois réfléchir un peu. »

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Lun 30 Juin 2014 19:23 
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Le sol était encore chaud des combats précédents. Tandis qu'on trainait les corps sans vie hors du centre de l'arène, la foule tapait sur les balustrades à l'aide de poings et de bâtons. Un bruit puissant et sourd, régulier comme un immense cœur qui bat. Un cœur de bois et de métal, un cœur froid et et dur comme la mort. Il résonnait dans la ville et faisait trembler sols et murs. Les Garzoks se pressaient les uns contre les autres pour observer les deux titans massacrer la tueuse aux rats. Quelques gobelins sur un chariot tiré par deux bœufs installèrent des nids de piques et de bois qu'ils arrosèrent avec de la poix. Les sekteg préparaient le terrain pour ce combat tant attendu, les lances et les fagots en tas dispersés à divers endroits de l'arène furent ensuite incendiés, crachant une lourde et épaisse fumée grise qui stagnait au cœur de l'assemblée.

Certains en vinrent à tousser, d'autres avaient les larmes aux yeux tant la fumée était prenante, puis les orques s'y accoutumèrent au bout des quelques longs instants de préliminaire avant les affrontements et cognèrent plus fort encore sur le bois pour faire vibrer l'arène de leur soif de sang.

Hrist était dans une loge qui baignait déjà dans la fumée. Ses armes prêtes, impeccablement nettoyées et huilées, elle avait fait attention à chaque détail, la moindre cordelette de cuir avait été méticuleusement observée et le fil de ses lames était plus effilé que jamais.

« Ça couperait une main sans effort. » Dit-elle, visiblement satisfaite, pendant qu'elle observait à la faible lueur d'un foyer le fil de la lame. Ragnok lui était nettement moins serein.

« Mieux vaut pour vous... Mais ils sont en armures, souvenez-vous. Une dague n'est pas une bonne arme, pour ce combat il vous faudrait une masse et un cheval fougueux. Chose que vous n'avez pas... »

La Frémissante rangea amoureusement ses deux lames dans ses fourreaux et enfonça l'aiguille sous ses cheveux, attachés en arrière pour ne pas être dérangée devant les deux mastodontes.

« Je n'aime pas les armes lourdes et encore moins les grosses armures, ça ralentit. J'ai besoin de bouger facilement, ils sont peut être protégés mais lents. »

Ragnok croisa les bras sur son torse massif et dit d'un ton plus agacé :

« Pour leur taille ils sont assez rapides ! Et ils sont deux. Et d'une force inouïe ! Un troll tué à coup de tête ! Souvenez-vous, et un humain écartelé, sans chevaux ! Juste à la force des bras. »

Hrist termina en silence. Elle se sentait assez prête, elle avait passé ses journées à s'entraîner et se faire aimer de la foule. Tout ceci ne serait pas en vain, elle s'approcha de Ragnok, l'air aussi agréable que possible et lui déposa une pièce dans le creux de la main.

« Si tu as peur pour ma vie, vieille carne, prends donc un pari sur les deux tas de ferraille... »

Ils ne se dirent plus rien jusqu'à ce qu'elle rentre dans l'arène.

Le petit couloir qui menait à la grille qu'on s'affairait déjà à lever se situait pile sous les gradins. La pierre noire des murs tremblait sous cette agitation. De là, elle ne pouvait absolument rien voir, tout était couvert de fumée et mis à part le bruit puissant qui lui harcelait les tympans, il n'y avait rien.

Le " clang " de la grille levée et verrouillée se fit entendre sous ce vacarme, elle entra dans l'arène enfumée et l'on mit du temps avant de s'apercevoir qu'elle était rentrée. Hrist était fine et souple, ses deux adversaires étaient déjà là, elle le savait, non pas parce qu'elle les avait vus mais parce que le sol tremblait sous le poids massif des armures de guerre qu'ils portaient.

Un faible vent se leva et fit tourbillonner la fumée. Les nids de lance et de bois hérissés de lame coupantes et menaçantes claquaient sous les braises et la chaleur des flammes se fit sentir au travers de la robe de la tueuse. Les formes se dessinèrent. Elle vit enfin les deux titans, l'un à côté de l'autre.

Les armures grises aux éclats bleutés semblaient être conçues pour résister à une charge, les plaques lourdes d'acier étaient retenues par des anneaux de métal, les deux armures se ressemblaient mais on y trouvait quelques différences, le casque, l'un comme l'autre menaçant étaient lourds et solides, une faible visière et presque aucune ouverture visible au niveau de la gorge. Le haut de l'armure était hérissé de pointes et de piques. Les larges épaulières s'arrêtaient presque là où les protections pour les coudes commençaient. L'un d'eux avait un bouclier imposant, à lui tout seul il était plus grand que Hrist. Les épées étaient identiques, elles semblaient être faite pour être manipulées à l'aide de deux mains mais les géants les utilisaient que d'une seule. L'un se protégeait du bouclier et l'autre avait une main valide avec laquelle il pourrait sans trop de problème mettre un mauvais coup à la femme. Il n'y avait que les jambières qui étaient moins imposantes, plus légère, faites de cuir et de métal en moindre proportion. Hrist souriait déjà, justement, elle était à la bonne hauteur pour frapper les appuis, tant ses opposants étaient grands.

Ils s'approchèrent et regardèrent de haut la jeune tueuse qui, impassible, n'avait pas encore sorti ses armes.

Elle restait là, avec le calme étal d'une casserole de lait portée à quarte-vingt-dix-neuf degrés.

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Dernière édition par Silmeria le Mar 8 Juil 2014 15:06, édité 1 fois.

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L'heure de vérité approchait. La fumée stagnait et donnait aux géants un aspect encore plus terrifiant. Une lueur terrible luisait derrière leurs casques comme s'ils étaient déjà habités par les flammes du combat. Leur respiration se heurtait au métal la rendant sourde et caverneuse, l'un d'eux se raclait la gorge à rythme soutenu. La lumière du soleil peinait à percer cet écran de fumée, le jour commençait à faiblir et les nuages laissèrent s'échapper un dernier rayon de soleil qui éclaira subitement l'arène avant de la replonger dans la fumée noirâtre.

Ce fut le frère à l'épée qui brusquement chargea avant que Hrist ne puisse tirer une de ses armes. Il donna un fantastique coup de pied qui souleva la poussière, bien qu'elle fut assez habile pour l'esquiver, Hrist avait été obligée de lui tourner le dos pour éviter de se retrouver entre les deux géants et être ainsi prise en tenaille. Désarmée, la Frémissante qui s'opposait aux colosses de fer se fit attraper le bras par la main valide de celui qui la chargeait. Sa poigne de métal faisait comme un étau autour de son épaule, paralysant son bras droit. Le monstre souleva la femme comme un fétu de paille, elle échappa un cri de douleur. Le jumeau au bouclier ne bougeait pas.

« Hahaha. Où est ton couteau maintenant ? Tu es à moi ! »

Elle ne l'avait pas encore senti, mais le claquement métallique qui heurtait la botte de fer de son opposant trahissait la chute de son arme. Hrist battait des jambes, cherchant un appui où elle pourrait retrouver son équilibre et être en meilleure position pour riposter. Le lourdaud lâcha son épée titanesque et attrapa l'autre épaule de la tueuse, comme s'il souhaitait l'écarteler ou bien pire encore, la broyer sous ses doigts devant la foule hilare. Leurs visages étaient proches l'un de l'autre, la brute voulait voir la femme grimacer et souffrir à mesure qu'il exerçait sa pression terrible. Elle lui envoya un coup de botte dans le menton, manœuvre salvatrice car à défaut de lui avoir fait mal, son casque s'était légèrement décalé et il fut alors obligé de lâcher la femme d'une main pour le remettre en position.

La foule avait mal vu, la fumée était trop dense, même pour le jumeau qui se trouvait à quelques pas du combat. Hrist était balancée à bout de bras comme une poupée de chiffon trainée par une gamine maladroite. Son bourreau redressa son casque dans un grognement sonore et Hrist, vive comme un serpent avait pu arracher l'aiguille d'argent de ses cheveux. Un balancement lui donna assez d'élan pour arriver à la hauteur de son adversaire et elle lui enfonça l'aiguille dans le visage au travers de sa visière. La brute lâcha immédiatement sa proie, hurlant dans son casque de métal. La foule n'avait rien vu venir. Hrist retomba lourdement sur son flanc mais le choc lui apaisa la douleur déjà présente dans l'épaule.

« Vite ! Tue le avant d'avoir l'autre sur le dos !»
« Et bien... Tu ne veux plus jouer mon grand ? »

La tueuse fit un mouvement ample de l'épaule pour calmer la douleur et s'avança, calme mais prudente face au géant qui gesticulait en tenant à deux mains son casque. Elle tira de son fourreau la dernière arme qu'il lui restait et entailla l'arrière de la jambe droite de ce géant qui hurlait de douleur. Le sang gicla sur les avants bras de Hrist et le bas de son visage, un sang brûlant et noir qui tâcha son armure, souilla sa lame et plongea la tueuse dans ce feu du combat qu'elle aimait tant.

Son jumeau ne comprit pas exactement ce qui venait de se produire mais les hurlements de son frère ne trahissant qu'un problème majeur, il vint à la rescousse juste au moment fatidique où Hrist lui coupait les tendons, paralysant définitivement cette lourde armure vivante qui tomba à genoux dans un bruit compact de métal froissé. Il ne restait maintenant qu'un seul adversaire valide qui s'opposerait à la femme dans cette arène.

La foule criait, elle insultait, s'ulcérait et pariait en masse sur les deux combattants. Certains valorisaient la lourde armure, sa puissance et sa brutalité, d'autres préféraient la brune vive comme un serpent. Le sol tremblait à l'arrivée du jumeau au bouclier et lorsque Hrist se retourna, il accourait vers elle, maintenant son épée la pointe vers la tueuse et son bouclier solidement collé à sa poitrine. Dans cette position de phalange, Hrist n'avait aucune chance d'approcher son adversaire sans mettre sa vie en péril.

Ils se toisèrent. Le géant s'était arrêté et la tueuse elle cherchait une solution. Les regards se croisaient, le souffle de l'homme se heurtait au métal de son armure et faisait tourbillonner des nuages de fumées. Hrist sentit alors une chaude sensation sous son armure. La plaie de l'archer du combat précédent venait de s'ouvrir, aucune tache de sang ne venait souiller sa tenue mais ce n'était qu'une question de temps, elle portait encore les bandages et une chemise de lin sous son armure pour qu'elle ne la blesse pas. Sous ses bottes, le sable ensanglanté crissait, son arme lui collait aux doigts à cause du sang qui au contact de l'air commençait à devenir pâteux. La fumée s'estompait. Les flammes s'étaient tues et les braises craquaient de temps en temps, projetant des gerbes d'étincelles sur le sol.

Sa lame était noire de sang, les deux opposants se déplaçaient en cercle, les yeux rivés dans les yeux, une lueur de haine animait le combat. Hrist d'une main éloigna quelques mèches de devant ses yeux, l'aiguille était toujours plantée dans le visage de son premier agresseur. Ce dernier, d'ailleurs, rampait à terre essayant de trouver un endroit où il pourrait respirer plus facilement. Il laissait derrière lui une longue trainée de sang frais qui lui coulait abondamment de la cuisse.

« Il se pourrait que ton frère soit bien mal. Il n'ira pas loin avec l'artère tranchée. Est-ce que tu sais ce qu'est une artère, gros tas ? »


Il chargea. Lourdement, y mettant beaucoup de force brute et de rage. Hrist esquiva du côté de son bouclier, celui était si grand qu'il calfeutrait son champ de vision, l'empêchant aussi de frapper à l'aide de son épée.

« Il n'est pas très vif, il charge en mettant beaucoup de force mais son armure le bloque et le ralenti. Si tu parvenais à le mettre à mal, comme le faire tomber dans un de ces brasiers, la victoire est assurée. »

Hrist observa le décor, elle venait de passer derrière le monstre qui moulina un grand coup d'épée dans le vide, heurtant le sable et la terre, projetant celle-ci dans les airs qui retomba comme une petite pluie de grêle boueuse. Hrist ajouta un autre danger à sa longue liste, ses coups d'épées à l'aveugle, il frappait au moindre doute tout autour de lui, l'expérience malheureuse de son frère lui aura au moins appris cette leçon, ne pas laisser son adversaire se glisser derrière lui.

Un cri de rage monta au ciel, le colosse frappait le sol d'un coup de pied vengeur et de nouveau, adopta sa position de phalange. Hrist se dirigeait doucement, à reculons, vers son frère qui était retombé de tout son long après avoir essayé de se relever. La tueuse semblait paisible, calme et cruelle. Elle ramassa son kukri tombé plus tôt, là où commençait la longue et imposante trainée de sang qui reliait la femme au guerrier handicapé.

L'autre guerrier lui ne bougeait pas. Il observait étrangement ce spectacle. Et la foule, alors que Hrist s'apprêtait à mettre à mort le premier barbare, s'était tu. Pour seul bruit, il n'y avait que le raclement de l'armure qui rampait douloureusement sur le sol, à bout de souffle et de force, le corps du guerrier venait de s'arrêter, le bruit suffocant de sa respiration remplaça alors le frottement mat de ses précieuses protections.

Le colosse au bouclier recula d'un pas, il espérait que ce n'était qu'une menace, une provocation mais Hrist était déjà trop proche de son frère, du bout de la botte, elle repoussa lentement la plaque de métal qui protégeait sa nuque à présent découverte. Le jumeau paniquait, il s'approchait aussi vite que son poids le lui permettait mais bien que Hrist eut pris son temps, elle enfonça sa lame derrière l'oreille du géant dans un bruit repoussant.

« NOOOOON !» Cria-t-il. Ivre de rage, il frappa un large coup d'épée qui ne rencontra que du vent, sa main avait été retenue par sa conscience, ne voulant pas que son coup ne heurte le cadavre de son frère, Hrist en avait profité pour bondir en arrière.

Le géant lâcha les armes et se pencha vers le corps inerte. D'une tendresse inouïe, il retourna la dépouille et lui ôta son casque, dévoilant le véritable visage de ces monstres. L'aiguille d'argent était encore fichée sous son œil hagard qui ne fixait dès à présent plus que le vide incertain de la mort. Il lui ferma les yeux, reposant ses mains sur sa poitrine en empoignant son épée un peu comme ces gisants de rois et de grands guerriers que l'on immortalisait dans la pierre ou sur la toile.

Bouclier et épée à terre, il se redressa, fixant Hrist qui provocatrice jusqu'au bout passa sa lame ensanglantée devant ses lèvres. Elle sortit sa langue rose et lécha amoureusement tout le long de sa lame le liquide encore chaud. La tueuse ne l'avait pas quitté du regard.

La foule huait, elle jetait des cruches en terre et des assiettes en bois, des morceaux de bancs et des écrous de fer, même des lanternes éteintes, tout ce qui passait sous sa main, on vit même un gobelin étonné terminer son vol dans un de ces nids de lances et de braises qui s'effondra sous son poids et fit crépiter les flammes et les charbons ardents.

Le géant ulcéré de cette menace ôta son casque. Son visage était hideux, des allures de gros singe, touffu de toute part, il avait de petites lèvres qui juraient avec ce gros nez retroussé autour de deux joues calleuses et marquées de cicatrices. Ses sourcils fournis étaient également parsemés de cicatrices plus clair que sa couleur de peau qui avait des nuances étranges en passant du vert orque au brun foncé. Ses deux petits yeux rougis étaient nourris par les feux d'une hargne rare.

Il continua à retirer les pièces maitresses de son armure, plastron, ventrale et les épaulières. Il ne lui restait qu'une tunique de lin rapiécée et brune de crasse pour le ventre, les mains nues, les épaules sans protection et son cœur facile d'accès de même que tous ses centres vitaux, Hrist esquissa un sourire amusé. Se lançait-il dans un suicide assisté ? Il n'avait gardé que les jambières et ses bottes et chargea, à mains nues. Hrist prise de court recula essayant de gagner une précieuse seconde de réflexion pour mettre à bas son adversaire. Il la heurta de plein fouet avec une claque formidable. Les oreilles bourdonnantes, Hrist tomba à terre, voyant flou et un fourmillement handicapait de nouveau son côté gauche.

A terre, gisante, l'ogre s'approcha d'elle et posa doucement son pied sur la femme et appuya, écrasant son ventre. Hrist cracha le sang qu'elle avait dans la bouche à cause de ce coup de marteau reçu en plein visage, la douleur était cinglante et elle sentit tous ses organes sous pression.

« Recule le ! Tes côtes vont se briser et perforer ton cœur. »

Hrist essaya dans un premier temps le jet de sable dans les yeux mais faute de pouvoir bouger correctement, elle manqua et le sable retomba sur elle, aveuglant la tueuse qui se trouvait désormais dans une bien triste posture.

La foule s'amusait. Les paris furent stoppés comme à chaque fois que l'un des combattants est proche du coup de grâce. Hrist était devenue une poupée de chiffon qu'on malmenait.

Il souleva de nouveau son pied, laissant l'air revenir dans les poumons de la brune et ses organes s'alimenter de nouveau en sang frais. Elle en garda un sacré vertige mais un souvenir du combat précédent lui revint à l'esprit. Un des jumeaux avait déjà exécuté un esclave de cette façon, en appuyant sur son corps mou jusqu'à le voir devenir fou de douleur, puis relever son pied de façon à prendre un nouveau élan et l'écraser de tout son poids pour en finir. L'esclave avait été soumis à une telle force que ces entrailles avaient jaillis de sa bouche.

Hrist roula sur le côté avec le peu de force qu'elle avait à disposition et sentit à côté d'elle un choc phénoménal, le sable jaillir et le sol trembler. Sans cette esquive à l'aveugle, elle sera mélangée au sable de l'arène sous la forme d'une compote de tueuse.

Le colosse ne se découragea pas, il attrapa la femme par la jambe et la leva à sa hauteur, Hrist laissa s'échapper de ses doigts son kukri qui se planta à terre, non loin des pieds du guerrier.

« Dommage... »

Secouant la femme de haut en bas comme un lapin qu'on venait de tuer, il la jeta au loin vers le centre de l'arène où elle retomba douloureusement sur le dos et heurta de nouveau sa tête sur le sol.

Le ciel. La fumée s'était dissipée, il ne restait d'elle que la source des braises qui envoyait une tiédeur bienfaisante sur son corps meurtri. Les étoiles brillaient là haut et Hrist hoqueta de nouveau du sang. Le goût âcre et chaud coulait au fond de sa gorge et la blessure du combat passé venait de s'ouvrir, laissant s'écouler un petit flot de sang régulier.

« La triste règle avec le sang... Hoc. C'est que plus on en perd, moins on a de temps. »

« Félicitations grand mestre. Tu prendras le temps de philosopher une fois ce phacochère mort. Ou dans ta tombe. Enfin... Fais quelque chose et vite ou tu seras creusée dans une heure. »

Hrist se coupa à la cuisse en essayant de se relever, coupure superficielle mais dérangeante provoquée par la lame mal rangée sous sa tenue. Le géant approcha de nouveau, Hrist sous le choc tenait à peine debout mais n'était pas encore au bout de ses ressources. La main tenait la lame sous sa robe, prête à intervenir lorsqu'il sera à bonne portée.

« Viser la gorge. La gorge. Un homme peut encore courir cent mètres le cœur percé, viser la gorge. »

Elle se répétait ces mots à voix basse, focalisant sa concentration vers le barbare qui s'approchait lentement, les muscles saillants et les veines apparentes. Vierge de toute blessure nouvelle, il était confiant et animé d'une froide colère, celle d'avoir vu son frère mourir.

Hrist savait qu'elle ne pouvait plus bouger aussi vite qu'avant, ses blessures étaient douloureuses et ses plaies menaçaient de s'ouvrir davantage. Il fallait qu'elle se laisse attraper en espérant qu'il ne décide pas de lui arracher la tête tout de suite.

Il passa ses doigts énormes autour de son bras gauche, la femme ne pu opposer aucune résistance, il la tira vers elle comme une enfant ramenée par ses parents, Hrist tira alors sa lame et lui entailla l'avant bras, elle fit glisser le fil cruel de sa dague au travers des muscles contractés de son agresseur. Il lâcha prise immédiatement, les veines tranchées et les tendons mis à mal, il envoya de son autre main un revers de la paume vers la femme qui se protégea de ce nouveau coup. Elle en perdit son arme qui disparu quelque part dans la brune de poussière soulevée par les combats.

De colère, il attrapa la femme du bras droit et la plaqua contre son torse puissant, exerçant de nouveau une terrible pression visant à la tuer. Hrist cracha du sang au visage de son agresseur qui s'en fichait éperdument. Le visage grave, il plongeait ses yeux dans ceux de la femme qui commençait à tourner de l'œil. C'est dans un bref instant de courage mêlé à la force de l'adrénaline qu'elle pu envoyer ses doigts griffer son visage et notamment l'œil dont elle sentit le contact moite et gras sous les ongles.

Il hurla, crachant sur elle et tituba en arrière jusqu'à tomber dans un nid de lances enflammées. Hrist était toujours captive de son étau, bien que la chute affaibli son emprise, il maintenait fermement la femme sur lui, prêt à en finir quitte à mourir avec elle.

Les flammes se réanimèrent. Le souffle de la chute avait donné vie aux langues de feu qui faisaient fumer la chemise de ce géant qui gesticulait de douleur. Hrist bien qu'à l'abri des flammes subissait la chaleur abrutissante et déjà trop affaiblie, elle savait que ce serait fatal de perdre connaissance maintenant. Son salut elle le vit devant elle. Rouge et brillant. Une lance était restée debout, fière et droite, le bois était un charbon ardent mais le fer lui était toujours accroché. L'image ondulait aux grès de la chaleur qui lui donnait un aspect de mirage salvateur. Elle tendit les doigts. Encore et encore, le bout de sa peau cloquait et brûlait face à cette chaleur si vive et lorsqu'elle pu refermer ses doigts autour du charbon brûlant, elle se mordit les lèvres de douleur, le barbare remuait de plus en plus vite et elle frappa. Un coup, un seul au visage à l'aide de ce fer fraichement arraché à une lance enflammée. Sa peau creva et se cautérisa sur le coup par l'action de la chaleur. Hrist tomba et roula hors des flammes, laissant son puissant ennemi y périr.

Mais il pu la suivre hors du brasier. Rampant sur le ventre comme le fut son frère quelques instants plus tôt. Son dos n'était qu'une cicatrice hideuse, faite de cloques encore sifflantes et de peau mélangée aux brûlures de sa chemise. Le fer de lance encore dans le visage, il se tourna non loin des flammes. Hrist se dirigeait en titubant vers sa lame et revint se pencher au dessus du corps brûlé de son fier adversaire.

« Loué soit le jour de cette mort magnifique. » Termina le guerrier. Hrist avait la tête dans le vague elle coupa au niveau du cou voulant en finir rapidement mais trop faible et assommée par ces aventures, elle s'entailla elle même la main. Laissant une plaie ouverte au guerrier qui laissait apparaitre sa jugulaire.

Incapable de manier son arme proprement, Hrist n'eut d'autre solution que de pencher son visage vers la gorge de sa victime et de mordre la jugulaire qui eut un aspect caoutchouteuse sous ses dents et sur sa langue. Elle croqua. Le sang dégueula de partout, inondant ses lèvres et son visage, ses vêtements et le sol alentour.

Le dernier souffle du barbare lui vint aux oreilles et ce combat était enfin terminé.

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 Sujet du message: Re: L'arène des milles lances
MessagePosté: Lun 2 Jan 2017 23:05 
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A peine entrée, un garde m'indique une porte, dans un long couloir. Il m'explique rapidement que c'est l'endroit où je vais pouvoir choisir mes armes et mon armure. Aucun risque de vol, il me le confirme. Je n'ai le droit à aucun vêtement en plus de l'armure, trop de risques de triche avec les tissus magiques. Voilà donc la première nouveauté pour moi, je vais devoir combattre à moitié nue. Je demande à avoir des peintures, idée de me faire une gueule correcte.

Je rentre dans ma loge, comme le ferait une diva entrant dans l'amphithéâtre de Tahelta avant de se produire. La pièce est exiguë, éclairée par une grille sur le plafond. Je liste mes pièces d'armures : gants, diadème, plastron, jupe d'écailles. Si je voulais cacher mes tatouages de Yuimen, n'ayant pas le droit à mes mitaines, je vais devoir prendre mes gants. Mais la simple idée de combattre à poils avec des protections de mains me paraît totalement risibles, en plus d'orientés l'attention droit vers ce que je veux cacher. Je décale donc les gants. De la même manière vers le diadème, je ne vais pas combattre nue.

Maintenant il me reste donc à choisir, le torse ou les jambes ? La prudence voudrait que je prenne mon armure de torse, mais ma pudeur me fait l'ôter pour ne garder que ma jupe, avec ses multiples fourreaux. Bon, finalement, j'ai de la chance, le vert des tatouages se voit peu sur la peau garzoke. J'orne ma peau de nombreuses runes et cercles arcaniques à l'aide de la terre argileuse qui m'a été fournie. Tout y passe, mes bras bien sûr pour protéger mon secret, mon visage, mon torse et même mon dos à l'aide de l'esclave qui vient me chercher pour me rendre sur le champ de bataille.

Je n'ai gardé en arme que mes deux épées et le bracelet de ma soeur. On ne m'a jamais interdit les bijoux et les grigris et si je regrette le lourd collier en or de Grunfit -que j'ai dû perdre d'une manière ou d'une autre lors de la soirée de fête sur Aliaénon - au moins je peux garder mon bracelet d'Andél'Ys, ma boucle de nombril et mon ruban turquoise.

Souriant à l'esclave qui a suivi scrupuleusement mes indications dans le dessin de mon dos, je le suis, fermant la porte derrière moi. Le sol ici est froid et pavé et je n'ai plus l'habitude de marcher pieds nus. Je suis inquiète et à la fois confiante et presque amusée par le défi qui m'est proposé, à moins que ça ne soit pas mon sentiment, mais celui d'Astinor.

L'esclave me fait attendre devant une grille, où j'assiste à un combat à mort contre une créature abominable, ersatz de dévoreur des sables j'ai l'impression. Une créature de féline, haute comme un dévoreur, mais à la peau de serpent et aux serres d'oiseau, et au pelage gris terne. Sa victime semble être un groupe d'esclaves, enchaînés pour le plaisir de leurs maîtres sans doute. Je soupire et ne fais pas plus attention que cela à ce qui se passe, me murant dans mon silence. Comme j'ai un peu de temps, autant en profiter pour me concentrer et lancer une prière silencieuse à Yuimen, loin du chaos du temple. Quand la grille s'ouvre, je suis prête à pénétrer sur le sable couvert de sang, je suis prête à combattre pour ma vie.

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Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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