Peut-être sont-ils finalement quelque part sur cette île au centre de sa terre natale … Fenouil a beau être impulsif et vite dissipé, elle commence a pensé qu'il est loin d'être indifférent à leur mission et qu'il ne les a peut être pas transportés à des milles de la région où ils espéraient aller.
Et puis, il y a quelque chose dans l'air qui l'intrigue à chaque inspiration, car malgré la présence du lac, l'air est chaud et sec et il transporte une odeur particulière. Elle la distingue d'autant plus qu'elle ne pourrait la décrire précisément, il ne s'agit pas seulement des végétaux du versant du lac, de la roche, des cailloux et de la vase du rivage
Pendant qu'elle approche du rivage l'elfe fait un tour sur elle-même, marchant en arrière le nez tendu vers ce vent chaud et les yeux face au soleil. A travers la végétation, elle aperçoit des dunes de sables.
Son cœur s'emballe. La revoilà sur son continent, sur cette île, quelque part dans ce désert proche du lieu maudit dont on ne revient jamais. Elle se remémore toutes les histoires, les fables ou rumeurs de ce qui arrive aux elfes gris envoyés ici, aux renégats, aux traîtres et dissident, condamnés à l'exil plutôt qu'à la mort.
C'est Fenouil qui, inconscient du malaise de la Sindel, la sort de ses pensées lugubres. Le petit être vert est au bord du lac, les pieds dans l'eau et visiblement heureux d'être là si on en croit ses gestes, son sourire et sa manière de parler. Pas tout à fait à l'écoute, l'elfe grise tente de comprendre ce qu'il vient de lui dire, après coup. D'après lui, il lui suffira de penser à l'endroit et au fait qu'il avait soif pour revenir ici, dans cet oasis de verdure au milieu du désert.
Maâra en déduit que depuis la bibliothèque, il ne leur suffit pas de penser à un lieu pour y arriver. Il leur faudrait aussi penser à quelque chose qu'ils connaissent de l'endroit. Les allers-retours depuis leur maison pendant les semaines où ils jouaient innocemment dans la bibliothèque étaient faciles … mais faire des recherches à travers les zones volcaniques de Yuimen allait leur prendre du temps, beaucoup de temps.
Et ici, aucune trace d'une grande activité. En dehors des siennes et du gobelin, il n'y a nulle part de traces de pas humanoïdes ou de pattes, bien qu'elle ne soit pas sûre de distinguer les traces des Silnogures qu'ils cherchent si elle en voyait. Mais un peu plus loin, elle trouve des traces étranges, animale se dit-elle en observant plus en détail mais il n'y a pas sur toute la largeur des berges … au contraire, on les dirait sorties du lac.
L'elfe se redresse et regarde à nouveau autour d'elle l'absence de traces humanoïdes … et y cherche une cause, une raison qui fait que ceux qui survivent dans ce désert ne s'approche pas d'une source d'eau ...
- Fenouil, dit-elle soudain un peu brusquement. Reviens vers moi veux-tu ? Elle fait une pause, se forçant à contrôler un peu mieux le ton de sa voix et à trouver ce qui pourrait motiver le petit gobelin à quitter son nouveau terrain de jeu. Continuons nos recherches, il faut se concentrer sur notre mission, les Silnogures ont besoin de nous.