Deux araignées se précipitèrent dans la direction de Caabon tandis que le guerrier à la masse se débarrassait d’une des assaillantes. Jugeant que son compagnon de voyage se débrouille fort bien pour l’heure, le wotongoh décide de s’occuper prioritairement de ces deux menaces. Le dernier coup qu’il a porté en mobilisant son ki l’a laissé partiellement épuisé, et il sent qu’une part de ses forces lui a échappé. Sa priorité reste la protection des deux gamins ; une rapide inspection lui permet d’évaluer les potentielles autres menaces auxquelles il devra faire face. Les autres octopodes sont encore assez loin des enfants pour ne pas poser de problèmes. S’il parvient à se défaire des deux plus aventureux, il n’en restera probablement plus que trois, et il leur sera possible d’en venir à bout. Malheureusement, une araignée le prend d’assaut alors qu’il se déplace pour l’affronter. Le mouvement a éloigné l’arachnide des deux cibles les plus vulnérables, mais la voilà qui s’accroche de toute la force de ses pattes au bras de Caabon, cherchant à y planter ses mandibules, mais ces dernières ne rencontrent que les brassards argentés du jeune homme et les éraflent en vain. En revanche, les crochets des pattes lui assurent une prise solide tout en creusant de profondes entailles dans la chair de l’humain, qui grimace de douleur. Par chance, son bras resté libre est également celui auquel sont fixées les redoutables Sombrelouves. Un premier coup porté au jugé, sous l’impulsion de la souffrance, sectionne deux pattes de la bête, qui se retrouve momentanément désorientée, et s’accroche de plus belle aux pattes qui lui reste, faisant peser un poids plus important sur les crochets plantés dans le muscle ; Caabon gémit, mais parvient à porter un second coup plus précis, et cette fois les lames pénètrent la carcasse noire et poilue. Le corps devient inerte, mais les pattes ne se détachent pas pour autant, trop bien enfoncées pour être retirées sans quelque précaution. Jugeant que les soins peuvent attendre, le wotongoh se contente de détacher le corps d’un coup de griffes plus net, laissant pendre les pattes.
Les plaies qui affligent son bras diffusent en lui une chaleur nouvelle, et la colère aidant, il e précipite vers l’araignée la plus proche, bien décidé à lui faire payer les maux infligés par sa semblable. A l’aide d’une de ses bottes, il coince deux des pattes avant que l’arachnide ait le temps de fuir, et c’est en vain que ses pattes cherchent une prise sur le cuir, qu’elle érafle à peine. De l’autre pied, il lui inflige un violent coup de talon qui semble lui faire perdre ses moyens, car les six membres se mettent à battre de manière désordonnée ; cela ne suffit pas au jeune homme, qui plonge à plusieurs reprises les griffes dans l’abdomen de la créature, jusqu’à avoir l’assurance qu’elle ne sera plus une menace.
Retrouvant soudainement une certaine lucidité, il se retourne vers les enfants, pour remarquer qu’ils ne paraissent pas menacés. En revanche, une autre des araignées, particulièrement grosse, s’approche dans le dos de Jôs. D’ici à ce qu’il parvienne à l’atteindre, peut-être se sera-t-elle déjà précipitée sur l’autre humain. Pire, son intervention pourrait hâter l’attaque.
(Rana, je T’implore Prête moi la sagesse de distinguer mes ennemis Accorde moi la force pour vaincre mes adversaires Arme mon bras de Ta juste puissance Souffle sur Ton serviteur ta bénédiction)
Ces quatre vers auquel pense le wotongoh lui éclairent soudainement l’esprit, lui faisant oublier momentanément la douleur. Ce qu’il convient de faire lui apparaît comme une évidence. Prenant une grande inspiration, il dirige son bras armé vers l’araignée à bonne distance, et projette comme pour son précédent coup le ki devant lui. Comme une bourrasque matérialisée par une aura bleutée, celui-ci dépasse de loin la portée de ce que le jeune homme avait jusque là fait, et la vague poursuit sa course jusqu’à l’arachnide dans le dos du Fenris, la touchant de plein fouet.
« Jôs ! Derrière vous ! Une araignée blessée ! »
Après avoir poussé ce cri, il regagne d’un pas rapide la position des deux enfants pour ne pas les laisser sans défense. (((Apprentissage de la CCSA "Tranché de Rana" Deux araignées tuées, une blessée. Restent : deux araignées en pleine santé, une à la moitié de sa vie.)))
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C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ; par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables. Proverbes, 24, 3-4
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