Josh déposa un léger baiser sur mon front moite et pris le temps de murmurer deux mots. Deux simples mots qui voulaient tout dire.

"C'était parfait..."

Il se coucha à côté de moi, caressant ma joue tendrement. Son regard planté dans le mien, le moment était magique. Je voulais qu’il dure pour l’éternité. Je me tournai vers Josh pour avoir la chance d’admirer son magnifique sourire. Je voulais garder cette image de lui en mémoire, mon bel amant. Je l’embrassai doucement, tendrement et je posai ma tête sur son torse. Je voulais sentir son cœur battre sous mon oreille.

- « Merci pour ce moment magique Josh. C’était vraiment parfait. »

Je me sentais bien, je n’avais aucun remord à m’être donné à lui corps et âme. J’étais heureuse à cet instant. Un sourire illumina mon visage alors que les rayons du soleil commençaient à passer à travers la fenêtre. Ils vinrent chatouiller nos visages, parcourant nos corps recouverts de sueurs.

Je pris alors conscience de l’endroit ou nous étions. Dans une maison dans une ville totalement inconnue, avec deux elfes inertes à l’étage du dessous. Nous venions tout juste de ressortir vivant d’un affrontement contre des gargouilles dans l’unique rue de la cité. J’étais dans les bras de Josh, notre situation était plus qu’enviable.

Je commençais à sentir la fatigue me gagner. Notre but premier était de prendre du repos en venant dans cette maison.

- « Nous devrions nous glisser sous les draps pour essayer de dormir et de récupérer. »

Cette dernière phrase fut suivie d’un petit rire de ma part. Récupérer, oui nous en avions besoin.

Josh suivit mon idée et se glissa directement sous les couvertures. Je le suivis rapidement sous les draps, j’avais envie de dormir. Je voulais sentir la chaleur de son corps contre le mien durant ces quelques heures de repos amplement méritées. Je me suis donc rapprochée de lui, collant mon dos contre son torse. Son bras droit se cala sous ma tête, tandis que son bras gauche passait par-dessus ma taille. J’étais apaisée et prête à dormir. Alors que je partais dans un autre lieu, quelques mots sortirent de ma bouche.

- « Je t’aime. »

Quelques mots qui allaient semer le trouble dans l’esprit de Josh mais aussi dans le mien lorsque je pèserais leur poids à mon réveil.

Ma tante ? Alors que j'ouvre les yeux, mes pensées sont focalisées uniquement sur le visage de cette vision onirique. Ma tante... Par tous les dieux... Ma tante... Comment ais-je pu l'oublier ? Le portrait craché de ma mère défunte... Je me rappelle maintenant. Je l'ai vu exactement deux fois. La première fois, presque comme dans mon rêve, j'étais petite, je devais avoir 9 ou 10 ans, et je me rappelle encore de l'empressement de mes parents à la vouloir la cacher. Puis une autre fois, à Oranan. Je l'ai croisé alors que je faisais des courses pour Ume Sama. J'ai crû longtemps que j'avais vu ma propre mère mais je comprends que non maintenant. Comment ais-je pu oublier ceci ? Je me relève délicatement et regarde Guasina, toujours en plein sommeil. Toujours aussi délicatement, je remets un peu de couverture sur elle, puis j'attrape mes affaires et sort de la chambre, ma chaise en main.

Arrivée en bas, je commence un peu à avoir faim et regrette amèrement de ne pas avoir pris à manger chez Mac Donald. Tant pis pour moi. Et il est hors de question que je quitte cette maison sans Guasina, cela ne se fait pas. Je sors cependant de la maison mais reste sur le perron et je m'y assois, contemplant un peu le ciel et les environs. J'ai envie d'un bain et d'un bon repas. Alors que mon esprit se réveille totalement, je me dis une chose si fortement que je la verbalise.

"Si je sors vivante de cette aventure de fous, la Rose Cardinale ne sera plus seule sur ma liste si la Compagnie Air Gris refuse de nous dédommager correctement."

Je veux un bain, un repas, des vêtements propres. Je veux ma lotion aux mytilles et un passe illimité pour les cynores et aynores. Je veux sortir d'ici. La tête sur mes mains, je boude comme une enfant capricieuse et je regarde la rue. Rien. Personne. Au regard du soleil, il doit être 8 heures, 9 heures peut-être. Guasina ne se réveillera pas avant midi et pour faire passer le temps, je décide de faire quelque chose qui nous serait utile. Je ferme donc mes yeux un instant pour me concentrer puis je laisse filer mes souvenirs récents. Puis, tout en laçant mes cuissardes, j'essaye de remettre mes pensées dans l'ordre. Lorsque je suis à peu près contente de mes pensées, je les couche par écrit. Enfin par dessin plutôt. Je sors une feuille de correspondance vierge et mon nécessaire à écrire. J'espère que les autres vont bien. Ma main virevolte sur ma feuille, j'essaie de faire de mon mieux pour commencer une carte des lieux. Ce n'est pas mon métier mais j'espère ne pas faire d'erreurs pour autant...

Un rêve, non un cauchemar ! Je me réveillai en sursaut, mon regard scruta toute la chambre. Mon cœur battait vite, trop vite. Je réalisai petit à petit que j’étais revenue dans le monde réel. Mon sommeil n’avait pas été de tout repos. Mes yeux tombèrent ensuite sur l’homme à mes côtés. Josh, nous avions fait l’amour juste avant de nous endormir dans les bras l’un de l’autre.

Je me mis à sourire en y repensant, ce moment était juste magique, fort mais magique. Je fermai les yeux pour revivre cette scène, la chaleur de nos corps, les draps qui glissaient sous nos doigts. Je me voyais me glisser sous les draps et dire trois mots… J’ouvrai les yeux de surprise. J’avais dit à Josh que je l’aimais. Qu’avais-je fait ?

Je me levai rapidement du lit, rassemblai mes affaires et me rhabillai. En regardant par la fenêtre, je constatai que j’avais dormi deux heures et qu’il devait être approximativement 10h du matin. Josh ne se réveillerait pas avant quatre bonnes heures. J’avais le temps de partir à la recherche de Karz. Je l’avais complètement oublié ! Je pris mon sac, mon épée, mon bouclier et je descendis les escaliers. J’en avais pour au moins une heure à rejoindre la citadelle. Faites que sa maladresse ne l’est pas conduit dans une situation totalement improbable.

En descendant les escaliers, je pris soin de ne pas marcher sur les couverts et les morceaux de verre. J’allais passer la porte lorsque mon regard se porta sur les deux elfes qui étaient toujours immobiles sur leurs chaises. Que faire ? Les approcher ou prendre mes jambes à mon cou ? La première solution me semblant la plus pertinente, je me dirigeai vers la table afin de les observer de plus près. Ils étaient tous les deux habillés d’une armure mauve et dorée. Josh a pu sentir qu’ils étaient bien vivants, alors seraient-ils dans une sorte d’état léthargique durant la journée alors que la nuit ils seraient bien vivants ? Pleins de questions, qui méritaient de trouver des réponses.

Je m’approchai un peu plus d’un des deux elfes. La lueur rouge n’avait pas quitté ses yeux, cela était inquiétant. En regardant bien son armure, je me rendis compte qu’il était possible de la lui enlever, oserais-je ?