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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Dim 24 Mai 2015 19:09 
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C'était intéressant d'entendre autant de sagesse dans les paroles de cet orc. Il semblait tout à fait convaincu de tout ce qu'il disait autour de la mort, d'un royaume au-delà de la mort, de Phaïstos comme étant le seul dieu qui vaille la peine d'être vénéré, car il est le seul que l'on rencontrerait avant l'éternité à laquelle eux, pauvres mortels, seraient confrontés. Hivann ne vénérait plus Zewen, mais il pensait bien que les dieux existaient et croyait encore en leur diversité. Mais à entendre ce garzok lui dire que seul Phaïstos serait juge, il réprima un petit rire retenu, avec une pointe de cynisme.

"Si tu dis vrai, je suis bien mal fichu ! Il me semble connaître les interdits du culte de Phaïstos et j'ai été soigné bien plus d'une fois par la magie blanche. Jamais je n'ai décidé de garder mes blessures en acceptant ma mort. A part évidemment aujourd'hui, puisque je serai certainement condamné. Et puis j'ai déjà blasphémé son frère, à Darhàm."

Et puis l'orc en vint à lui dire son nom. Hivann s'était présenté sans même s'en rendre compte, aussi, il fut quelque peu surpris d'entendre le garzok donner aussi simplement son nom. Whrall, disait-il. L'origine de son prénom le fit sourire, par ailleurs. Ainsi, il était nommé de la sorte pour que ses ennemis le nomment malgré eux. Pour un être de son espèce, enclin à la guerre, c'était certainement astucieux. L'aspect guttural de cette appellation lui rappela toutefois son écuyer, Rawf.

"Enchanté Whrall. Ah ah, un nom astucieux pour quiconque aime se retrouver sur le champ de bataille, donc. Et est-ce que ça fonctionne alors ?"

Mais Hivann n'eut pas le temps de plaisanter davantage. Un certain temps s'était écoulé depuis l'arrivée de l'orc, et bien que cette discussion lui ait certainement remonté le moral, un autre évènement capta son attention. La porte des geôles s'était ouverte, dans le même grincement métallique qui avait fait entrer son nouveau compagnon. Mais pas de bruits de chaînes, ni de nouvelles insultes. Seulement une silhouette féminine qu'il reconnut immédiatement, accompagnée de deux gardes ynoriens et d'une autre silhouette gigantesque qu'il identifia instantanément comme étant justement Rawf, dont il s'était souvenu tout à l'heure. Les deux geôliers installèrent un tabouret sur lequel Thôko, sa fille aînée, s'installa en croisant les jambes, laissant Rawf debout et bien droit à côté d'elle. Les deux gardes donnèrent seulement quelques indications, à savoir qu'elle ne devrait pas toucher ou approcher les barreaux et que l'entretien devrait être court, puis il s'écartèrent, sans toutefois quitter le couloir. La jeune experte en tabacs était habillée comme à son habitude d'un long kimono pourpre et était maquillée d'un fond de teint plus pâle que d'ordinaire et d'une teinte rouge sang sur les paupières. En revanche, elle avait relaché ses longs cheveux qui lui tombaient jusqu'aux hanches. Rawf, lui, avait gardé ce fameux kimono frappé du blason des Goont qu'on lui avait offert.
Hivann resta assis sur sa banquette tout en se tourna vers ses deux protégés. Toutefois, bien qu'il soit heureux de les voir ainsi, il ne put s'empêcher de se demander où se trouvait Taé. Il s'adresse au vieux loup.

"Rawf... Où est Taé ? Je te l'ai confiée dès le moment où j'ai franchi les portes de la ville. Qu'as-tu fait d'elle ? Où est-elle ?"

Il n'en fallut pas plus pour que Rawf, ce grand colosse lupin et sensible s'exprime d'une voix tremblante et triste. Dans l'ombre des geôles, on ne pouvait pas voir son visage, mais Hivann comprit bien vite qu'il pleurait.

"Je suis désolé, rawf. Je suis tellement désolé... J'ai amené Taé jusque chez votre fille. Tout allait bien, rawf, ces deux derniers jours, tout s'est bien passé... Non... Votre fille n'est plus."

Hivann resta interdit. Tout son sacrifice, tout ce qu'il avait fait pour permettre à ses enfants de venir vivre enfin à Oranan, en Ynorie, ce pays où ils avaient forgé leur nom et où ils seraient en sécurité... Il avait, depuis son exil, tout fait pour réussir à retrouver ses pouvoirs et trouver une force qui lui permette de garder sa famille en sécurité. Au final, ses fils étaient morts, ruinant sa descendance, Sujima l'a renié, Taé a été assassinée et la seule personne restante de sa famille était Thôko. Elle avait perdu tous ses frères et sœurs.

"Je n'arrive pas à le croire... Ma fille... Est-ce que je me suis donné au Conseil pour rien ? Qu'est-il arrivé ?"

"Iwa Ishwari l'a tuée."

Iwa Ishwari. La même femme qui avait tué son fils, Lùthian. Celle qu'il avait rejetée et brûlée avec son propre acide. Elle avait donc décidé de le détruire jusqu'au bout. Sa haine pour toute la famille Goont était bien réelle et elle ne s'arrêterait qu'après avoir mené sa mission jusqu'au bout.

"Rawf ne l'a pas vue, mais je ne vois pas d'autres explications. Taé a été empoisonnée. Sa langue était noire, et surtout, il y avait un autre indice. Cette femme a laissé son masque à côté du lit de ta fille. Ce masque d'or qu'elle portait au Pavillon d'or. Elle a cherché à être reconnue. Elle veut que tu saches que c'est elle qui détruira ta famille."

Hivann resta silencieux. La nouvelle du décès de Taé le percuta au point qu'il ne sut pas même comment réagir sur le moment. Comme si tout cela n'était pas réel. Quatre enfants l'avaient quitté en seulement quelques jours et il y en avait un qu'il avait tué lui-même.

"C'est mon jugement, dit-il. Je suis jugé, car j'ai tué mon fils."

"Taé m'a tout dit. Sujima l'a tué, personne d'autre.

"Mais c'est ma faute. Je n'ai pas su protéger Lùthian, j'ai trahi ma parole et Ethian n'a pas pu le supporter. Si j'avais pu le sauver, si je n'avais pas blessé Iwa, si je n'avais rien fait de tout cela, ils seraient encore là."

"Ne t’apitoie pas pas sur ton sort. Nous n'avons plus le temps pour ça. La promesse d'Ethian ne peut plus être tenue puisque tous tes enfants sont partis, sauf moi. Et désormais, avec Iwa Ishwari dans les parages, nous seront tous les deux en danger. Il faut partir."

"Je suis condamné, Thôko. Tu ne peux plus me sauver. Tu ferais mieux de t'en aller avec Rawf."

"Cesse, nous partirons."

Thôko était restée droite et froide tout ce temps, ne montrant aucune larme pour ses frères et sœurs disparus. Une droiture qui fit frémir Hivann, même s'il n'avait pas encore à pleurer.

"Regarde comme tu es froide... N'es-tu pas triste ?"

"Je viens de perdre le reste de ma famille. Il ne reste plus que toi, et tu oses me dire que je devrais te laisser ici, parce que "tu le mérites" ? Ne crois pas que je vais laisser passer tout cela. Je vais te sortir d'ici, et puisque le Conseil ne semble pas vouloir faire quoi que ce soit, je ne vais pas le laisser te condamner. Tu partiras d'ici, à n'importe quel prix."

Ces paroles, vis à vis du Conseil de la république, l'amena à se questionner non seulement vis à vis de sa condamnation, mais aussi vis à vis de Taé. Iwa Ishwari fréquentait un homme haut placé. Celui-ci en faisait peut-être partie. C'était la raison pour laquelle la promesse d'Ethian avait rompue.

"J'ai demandé à ce que l'on porte une enquête sur la mort de Taé. Je n'ai pu avoir personne. La milice est corrompue, le conseil est corrompu, tout est assez pourri pour qu'Oranan toute entière décide du sombre des Goont. Je ne les laisserai pas faire. Il n'en reste peut-être que deux, mais ce sera suffisant. Deux nuits. D'ici les deux prochaines nuits, tu sortiras d'ici et nous quitterons cet endroit."

Elle ne chercha pas même à débattre. Elle conclut ces paroles en quittant simplement le tabouret qu'on lui avait installé, tout en étant suivie de Rawf qui avait le museau bas. Il était honteux de son échec et cela se ressentait.
Ainsi, ils quittèrent les geôles dans le même grincement, mais celui-ci avait désormais une saveur, un écho particulièrement froid. Ce n'est que lorsqu'elle fut partie que les larmes montèrent aux yeux du vieil homme, réalisant seulement qu'il venait de perdre presque toute sa famille. Et tout cela, à cause de choses qu'il avait faites lui-même. Mais il sentait qu'au-delà de cette femme, son ancienne maîtresse, Iwa Ishwari, c'était la république entière qui faisait payer ses propres crimes à sa lignée. On avait trahi la parole de son fils aîné et l'on se moquait de la mort de ses autres enfants. Thôko ne portait pas de vêtements de deuil, aussi, il était probable qu'Ethian n'ait pas eu de sépulture... Tout comme Lùthian et Taé. Le déshonneur était sur les Goont, et cela, au-delà de la tristesse, le remplissait d'une colère qui le fit jurer sur la tête de ses ennemis.

"Je vais tuer cette femme, dit-il dans l'ombre, la pierre d'Oubli luisant d'un pourpre menaçant. Et je vais détruire cette république."

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mar 26 Mai 2015 14:03 
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L’orque, colosse silencieux, assiste à toute la scène derrière ses barreaux donnant sur la cellule d’Hivann. Il ne semble pas s’émouvoir outre mesure des paroles qu’il entend, mais qui peut savoir, avec un orque ?

Il reste encore un long moment silencieux, sans bouger. Bien longtemps après le départ de Thôko, il finit par prendre la parole, de sa voix sombre et gutturale de garzok.

- La mort n’a rien d’honorable si la vengeance reste insatisfaite, telle est notre pensée sur les terres d’Omyrhy.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Dim 7 Juin 2015 14:12 
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L'orc était resté longtemps silencieux, mais la façon dont il acquiesça aux paroles d'Hivann ajouta une nouvelle force à ce dernier. Dire qu'il n'y avait que quelques minutes de cela, il était prêt à tout abandonner pour les rares enfants qu'il lui restait. Il avait du mal à croire qu'il avait pu penser faire cela alors que les fautifs étaient toujours vivants et qu'il n'avait pas encore pu se venger avant d'accepter son sort. Qu'est-ce qui l'avait piqué ? Qu'avait-il eu dans la tête pour oser si simplement abandonner ? Il avait tué trois des bourreaux, mais il restait Iwa. Iwa Ishwari... Seuls les dieux savaient où elle se trouvait, mais il se fit bien vite la promesse de la tuer de ses propres mains. Quant au conseil de l'Ynorie, à la milice, à toute cette organisation pourrie... Et bien il en finirait aussi avec eux. Il ne s'agissait plus du confort des Goont maintenant. Les meurtres qu'il prévoyait, les fils de marionnettiste dont il userait pour mener à bien ses plans, tout cela, ce n'était plus que par vengeance. Oranan n'était plus une ville pour lui désormais. Et il n'y avait qu'un seul endroit où il trouverait sa place dans l'idée de vaincre cette ville. Et cela, Whrall l'avait lui-même dit.

"Omyrhy, hein... ?"

Hivann se relevait et empoigna les barreaux entre ses grosses mains. A travers eux, il s'imaginait déjà tordre le coup de la catin qui était responsable du meurtre de ses enfants. Omyre... C'était le pays ennemi, mais c'était là qu'il trouverait le plus d'alliés pour faire chuter tout Oranan. C'était un projet fou, mais il n'avait plus que cela en tête. Tuer Iwa Ishwari et faire chuter Oranan. Il assassinerait, empoisonnerait, soudoierait tous ceux qui seraient susceptibles de trop tenir Oranan sur son piédestal. Après quoi, seulement, sa vengeance serait assouvie. Et encore, ce ne serait pas assez.

"Whrall... Tu veux qu'on chante tes exploits ? Retourner sur Omyre et revoir tes proches ? Je te propose de partir avec moi. Ma fille, je la connais, elle trouvera un moyen et nous pourrons partir. En échange, je n'aurai besoin que d'une chose : De nouveaux alliés."

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Lun 8 Juin 2015 01:25 
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Vohl n’aura finalement attendu qu'à peine une heure dans sa ruelle obscure : la jeune femme réapparait bientôt, vêtue d’une robe simple qui vante pourtant ses courbes tout en restant assez distinguée pour que l’on ne songe pas tout de suite à la maison rouge et ses occupantes. Pour Vohl, cependant, cela révèle une chose bien plus importante que le simple bon goût vestimentaire. Cette femme est l’image de l’efficacité. Rien de superflu, rien d’encombrant. Rien qui puisse la gêner si les choses devaient mal tourner. La robe courte est d’un violet sombre a remplacé le kimono tâché de sang. Mais s’il devait en mettre sa main dans le fourneau de Thimoros, Vohl jurerait qu’en retournant la couture de l’habit, on trouverait un lotus blanc sur une lune blanche. La seule faiblesse que Vohl ai détectée chez son alliée improbable, c’est une assurance au-dessus des moyens dont elle dispose réellement. Une confiance en soi exacerbée. Outre son manque de moyens physiques, Vohl se demande pendant un instant si cela ne risque pas de nuire à la libération de son père.

(Pour la force physique, il faudra compter sur Rawf. Prions que les gardes ne l’empêchent pas d’entrer.)

Les pensées du voleur se recentrent rapidement sur la mission, repassant chaque étape. Chacun des instants clefs de la stratégie qu’ils ont forgée et des variantes qu’il a anticipées lui reviennent en tête. L’accès. La clef. La neutralisation. La sortie. L’ancien soldat sent monter en lui l’anticipation des guerriers. Ses mains se décontractent, et passent rapidement sur les lames qu’il a sur lui, avant de vérifier que le fil de pêche est bien accessible, enroulé autour de son bras tenant le katar, maintenue en place par un des hameçons qu’il avait récupéré malgré lui il y a à peine un jour. Tout tient en place. Un soupir d’anticipation se fraye un chemin vers les lèvres de Vohl.
La Goont a été trop rapide pour avoir appelé les gardes et le dénoncer. Du moins, c’est ce que pense Vohl lorsqu’il sort de la ruelle, se dirigeant vers la jeune femme, toujours accompagnée de son garde du corps géant et taciturne. Leurs regards se croisent un instant, et chacun acquiesce silencieusement. Un accord tacite, dont ils ignorent encore toute la signification, vient d’être ratifié par les deux parties. Ensemble, ils parcourent les derniers mètres vers la prison. La jeune femme ouvre la marche, tandis que vient ensuite son gigantesque compagnon, et enfin Vohl. Ce dernier espère ainsi que l’attention du garde sera plus concentrée sur la menace potentielle la plus évidente : le géant musculeux - quoique paisible à cet instant.

(En voilà un qui ne semble pas se soucier de ce qui peut se passer !)

Même si les gardes noteront évidement sa présence, ils le détailleront moins s’il entre avec un pareil colosse. Le temps de se faire ces réflexions, les jeunes gens sont entrés dans la prison, l'une la tête haute, l'air important, et l'autre effacé, craignant de se jeter entre les crocs du loup. Une salle bien particulière s’ouvre devant eux : l'accueil de la prison. Si on peut appeler ça un accueil.

Se Persuader

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mar 9 Juin 2015 18:25 
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Dans la prison.

    L’orque écoute silencieusement les paroles de Goont, puis finit par acquiescer.

    - Oui, je suis dans cette cage depuis peu et déjà je m’en lasse. Oranan ne souhaite pas m’écouter alors soit, qu’elle m’ignore. Si tu peux me libérer, je te suivrais, Hivann Goont. A Omyre, je connais une Caste qui t’accueillera à bras ouverts et ne laissera pas tomber les tiens comme l’Ynorie t’a laissé tomber. Là bas, c’est dans le sang que nous réglons nos dettes, et dans la franchise.

Entrée de la prison.

    Deux gardes se trouvent dans l’entrée de la prison. Ils ne font attention qu’à Rawf et la jeune femme qu’ils ont déjà vu, négligeant Vohl.

    - Les horaires d’ouverture pour les visites sont passées, vous pouvez revenir demain, dit l’un d’eux, l’air suspicieux.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mar 9 Juin 2015 23:26 
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Dans la salle dont le nom d’accueil est bien la seule chose qui soit accueillante, Vohl ne dénombre que deux gardes. Aucun ne semble lui porter d’attention particulière. Tant mieux. Il en profite pour examiner rapidement la pièce. Il note que l’endroit est d’une propreté toute à l’honneur de la fonction des gardes : il sait que par le monde, de nombreux cachots sont de véritables dépotoirs, où les excréments des prisonniers qui n’ont pourtant rien à manger macèrent dans une atmosphère proprement ignoble, et suffisamment malsaine pour que l’on contracte des infections rien qu’en en respirant deux bouffées. Ici, sans aller jusqu’à dire que le ménage est parfait, rien ne traine au point que l’on puisse juger la salle en désordre. Quelques caisses, quelques feuilles entassées –probablement des rapports tout frais qui ne seront ramenés au siège de la milice en fin de journée. L’ambiance se tend quelque peu lorsque la petite troupe pénètre dans l’édifice.

« Les horaires d’ouverture pour les visites sont passées, vous pouvez revenir demain. »

La phrase émane du soldat de gauche. Son ton suspicieux est une réaction normale, et parfaitement compréhensible : c'est la soirée n'est pas loin, et le garde a très certainement envie que la relève arrive afin de disposer comme il le souhaite de son temps libre.

« Je suis navrée, monsieur… Je ne veux pas vous déranger… J’ai simplement oublié de dire une chose à mon père, qui est enfermé. Je n’en ai que pour quelques instants : je ne vous causerai pas d’ennui, et je serais repartie avant que vous n’ayez eu le temps de me le demander… Je ne vous demande même pas de m'accompagner... Je suis dans une impasse : il y a une confession que mon promis et moi-même souhaitions faire à mon père avant de partir pour Bouhen pour nos noces…et notre bateau part demain ! Je dois le voir, je vous en prie : j’aurais des regrets toute ma vie, si je ne le faisais pas... Je n’aurai que quelques mots à lui dire : je n’en aurai que pour quelques instants ! Je vous en serai éternellement reconnaissante ! »

(Son PROMIS ??? On s’était mis d’accord sur quelqu’un de proche, mais là, je l’avais pas vu venir ! Quoi qu’il en soit… c’est la première étape. S'il n'accepte pas, il reste à espérer qu'il compte dépenser de l'argent ce soir...)

Quoiqu'il en soit, la comédie de la jeune femme est aussi bien montée qu'un discours de barde, au point que Vohl s'interroge sur le contenu de son éducation... S'il est notoire que les dames sont plus rodées que les hommes aux discours policés dès l'enfance, le voleur n'avait jamais soupçonné que le théâtre pouvait être une autre facette de cet apprentissage.

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mer 10 Juin 2015 13:08 
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Sans était-ce bien trop rapide. Hivann ne connaissait pas ce garzok après tout, ou du moins, il ne l'avait rencontré il n'y avait que quelques dizaines de minutes. Mais dans ses paroles, il y perçut de la franchise. Sans doute ces créatures n'étaient-elles pas des exemples d'empathie, de courtoisie ou de diplomatie, mais il savait qu'en Whrall, au moins, il y avait de la franchise. Alors quand ce dernier accepta et lui confia l'existence d'une caste capable de l'aider, il sentit qu'il trouverait peut-être sa place à Omyre. Pas la même qu'avant. On ne le verrait probablement pas comme un grand seigneur et la place qu'il devrait se faire lui demandera beaucoup de temps et de travail, afin qu'il puisse se forger une existence digne de ce nom. Mais au moins, il avait une chance. Avec sa fille et Rawf, ils trouveraient bientôt leur place.

"Bien... J'aurai besoin d'en savoir plus sur ces terres. Ce que je risque, ce qu'il faudra que je fasse pour y trouver ma place. Comment sont les membres de cette caste. J'aurai besoin de tout savoir si je veux me faire de bons alliés. Après quoi, Oranan toute entière tremblera. Oh oui... Quand ils sauront qu'Hivann Goont a tout perdu et qu'il a échappé à son jugement, le Grand Conseil sombrera dans la peur. Et Iwa Ishwari... Oh bon sang, Iwa, elle ne sait pas quel ennemi elle s'est faite. Je ne ferai pas l'erreur de la sous-estimer."

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Ven 12 Juin 2015 15:53 
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Entrée de la prison

    Le garde, aux paroles de Thôko, semble hésiter, incertain de la conduite à tenir. Finalement, il regarde son compère qui hausse les épaules et il finit par acquiescer, non sans une certaine réticence.

    - Bon. Bien, mais faites vite, hein. J’ai pas envie qu’le capitaine vous attrape ici, ça serait un coup à finir vous aussi en prison et moi au trou.

    Lorsque vous descendrez dans les geôles, vous tomberez sur un poste de garde avec deux soldats, l’un d’eux en train de dormir avec une bouteille de vin aux trois quarts vide entre les mains et un pichet à côté, tandis que l’autre se cure les ongles avec un couteau. Le poste de garde lui-même est une petite pièce grillagée donnant sur le couloir avec les geôles.

Dans les geôles

    - Les membres de cette caste, la Caste des Murènes, sont des êtres durs, avec leur propre code d’honneur. Quant aux terres d’Omyrhy… C’est un grand sujet, aussi grand que le gosier asséché de mon père, mais je suppose que nous avons rien de mieux à faire.

    Il s’assoit au niveau de l’ouverture grillagée entre les deux geôles et commence à raconter, pendant longtemps, son pays, ses habitudes, la façon dont chacun vit par rapport aux autres, avec milles petites anecdotes tantôt dures, tantôt cruelles, tantôt amusantes. Au bout d'un certain temps, les paroles de Whrall se tarissent et quelques heures plus tard, ils entendent quelques bruits provenant de la salle de garde.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Ven 12 Juin 2015 17:18 
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Le garde, après avoir écouté le discours de Thôko, semble indécis : entre enfreindre les lois et permettre à une fille de faire ses adieux à son père, il est difficile de savoir quelle est la mauvaise action. Ne sachant que faire, le militaire se tourne vers son compère afin que lui demander son avis. L’autre hausse les épaules, manifestant la même incertitude que son compagnon de garde. Puis il finit par acquiescer, manifestement à contrecœur. Vohl est toujours en retrait de la scène, et regarde avec attention ces manifestations d’hésitation. Même à la fin de leur service, ces hommes sont réticents à faillir à leur devoir : le cœur de Vohl est soulagé de constater qu’il existe des hommes fiables dans l’institution militaire d’Oranan.

« Bon. Bien, mais faites vite, hein. J’ai pas envie qu’le capitaine vous attrape ici, ça serait un coup à finir vous aussi en prison et moi au trou. »

Il n’en faut pas plus pour rappeler avec tact à Vohl le sort qui l’attend si leur mission échoue. Un joli tranchant, abattu d’un coup sec sur son cou. Dans le meilleur des cas. La jeune femme remercie le garde avec une ferveur qui doit, elle, être parfaitement sincère. Le voleur se prépare. C’est bientôt à lui de jouer. Pendant que Thôko et Rawf reculent dans l’escalier, la jeune Goont tenant toujours la main du garde et allant même jusque la serrer avec force, toujours sous couvert de le remercier. Le garde se retourne vers elle, contraint de suivre son mouvement pour ne pas briser le poignet de cette frêle créature qui voit en lui un être d’une compréhension salvatrice. Le prétendu sauveur lui demande toutefois avec une délicatesse toute relative de lui lâcher la palluche.

L’attention de Vohl est entièrement concentrée sur l’autre garde, tout en continuant de faire comme s’il était le majordome là pour accompagner la jeune fille et son promis, au caractère effacé, et inintéressant au possible. Les « hasards » de son errance dans la salle le rapprochent du garde qui regarde avec amusement les déboires de son compère. Lorsqu’enfin il se retourne vers l’escalier lui aussi pour tenter de débloquer la situation, Vohl se précipite en avant. Dans le dos du garde, le fil de pêche reliant ses deux poignets, l’ancien soldat croise les mains : le fil transparent forme automatiquement une boucle, qu’il passe autour du cou du garde presque sans qu’il le remarque. Presque. L’exclamation du garde est contenue dans sa gorge par le fil que Vohl a resserré en se plaquant au dos de l’homme.
Au moment où le garde commence à se débattre, Rawf, sur le signal discret de Thôko, attrape le garde par la gorge du second avant de lui faire percuter le crâne de son camarade. Le choc des deux têtes se fait dans un craquement évocateur.

Les deux hommes sont délicatement posés au sol par Vohl et Rawf, à leurs positions respectives, adossés au mur. On pourrait croire qu’ils se sont endormi tout naturellement. C’était une condition que Vohl avait imposée : pas de morts. La jeune femme avait acquiescé à son discours sur le fait qu’il était stupide de tuer les hommes loyaux à Oranan lorsque l’on cherchait à en soustraire la vermine. Faire table rase de l’ensemble des effectifs aurait bien éliminé la vermine, mais condamné la ville à un chaos et à une destruction certaine. La Goont avait semblée déterminée à tuer tout ce qui s’opposerait à son objectif, mais sa mentalité semblait avoir évolué à mesure qu’elle conversait avec Vohl, et elle avait fini par lui concéder ce pan de la stratégie.

Les deux gardes neutralisés, la jeune femme commence à descendre l’escalier accompagnée de Rawf. Vohl, lui, fouille les gardes dans l’espoir de trouver les clefs des cellules. Il ne prélève quasiment aucun yu que gardaient sur eux les militaires. Une fois son inspection terminée, le voleur s’assure que les gardes ne risquent pas de se réveiller dans l’immédiat, puis descend à son tour l’escalier menant aux geôles, desquelles montent des murmures.

Surprise!

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Sam 13 Juin 2015 14:51 
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Whrall n'émit aucune réserve à l'idée d'en dire plus sur sa terre natale à Hivann. En fait, la situation dans laquelle ils étaient, ne débouchant vraisemblablement que sur l'arrivée possiblement prochaine de Thôko faisait qu'ils étaient quelque peu contraints de ne faire que discuter. Ils ne pouvaient pas avancer leur évasion, puisqu'ils ne savaient pas encore comment était constituée la prison. La façon dont ils sortiraient tous les deux dépendrait de Rawf et la dernière des Goont, seulement. Mais ils pouvaient encore préparer un peu mieux l'installation de cette famille amoindrie sur les terres d'Omyre. Alors Whrall s'engagea dans un long discours. Il parla de son clan, de la caste des murènes, sans en dire vraiment plus sur ses membres, leur consacrant un encensement à la fois mystérieux et intimidant. Mais à voir la violence du lieu, Hivann se dit qu'il serait bien plus difficile pour lui de vivre avec sa famille là-bas sans devoir nécessairement faire des démonstrations de force. La diplomation ne serait pas aussi utile qu'en Ynorie, où il avait si longtemps vécu. Mais il avait la chance de posséder ces deux talents. Lorsqu'il arriverait chez les Murènes, il devrait faire ses preuves, mais au moins, il se sentait prêt.

Plusieurs heures passèrent ainsi, permettant à Hivann d'anticiper sa nouvelle évasion. Mais déjà, les sons d'une courte lutte se firent entendre par delà la porte des geôles. Très vite, cette dernière s'ouvrit, ne lui laissant pas même le temps d'imaginer ce qu'il avait dû se passer. Mais les pas légers d'une jeune femme se firent entendre, à l'inverse des lourdes armures des gardes. Sans la voir, il reconnut immédiatement sa fille tout en se jetant sur ses barreaux, il n'eut pas le temps d'émettre un mot qu'elle s'adressa à lui.

"Tu es innocent, tu entends ? chuchota-t-elle. L'homme que j'ai engagé a trop de valeurs, il croit que tu es innocent. Alors tu l'es, d'accord ?"

Mais malgré l'obscurité, la voyant s'approcher des barreaux, il remarqua chez elle quelques blessures, notamment une écorchure à la tempe. Elle qui ne se bat pas, Hivann se figea.

"Thôko... Tu es blessée ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ?"

"Cet homme, il allait me tuer, justement parce que j'étais une Goont. Je lui ai raconté une autre histoire et maintenant il veut te libérer. Alors fais ce que je te dis, d'accord ?"

Le regard d'Hivann s'assombrit. Il savait qu'elle trouverait un moyen de le libérer, mais l'idée même qu'un homme ait osé blesser sa fille chérie lui fit serrer les poings. Non, il ne dirait rien. Il ne devrait rien dire s'il voulait s'enfuir comme il le souhaitait. Mais cet homme ne s'en sortirait pas aussi simplement. Au moins, avant de mourir, il réaliserait que les Goont sont effectivement des gens à craindre.
Se redressant et s'écartant des barreaux, il conclut simplement en acquiesçant, sans pour autant dire ce qu'il prévoyait.

"Bien. Qu'il vienne."

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Ven 19 Juin 2015 02:47 
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Le voleur arrive dans une salle de garde, contenant deux occupants légitimes des lieux. Seul l’un des gardes est éveillé car son compère est avachi sur une chaise, les deux pieds étendus devant lui et la tête renversée en arrière, bouche grande ouverte. Après avoir laissé passer la jeune femme, le garde réveillé n’attendait plus de visite, et c’est en maugréant à voix basse qu’il se dirige vers la porte métallique qui sépare les geôles de la salle de garde.

« Fichu Liawgh ! ‘Peut jamais refuser à une jolie dame de faire une visite, j’peux comprendre. Mais un paumé en supplément…il aurait pu le garder. »
« Je suis avec la demoiselle, en réalité… »
« Avec la petite jeune qui vient de passer ? Eh bin, mon gars, tu t’es pas foulé ! Elle a pas l’air de pouvoir te mener la vie dure… tu ferais bien d’en profiter ! »

(Pas me mener la vie dure, hein. Pourtant, pas besoin d’apprendre à la connaître suffisamment pour ça ! Et tu l’as vu, toi, le truc de deux mètres qu’elle traine derrière elle ?)

Pendant son discours, le garde a tourné le dos à Vohl pour glisser la clef dans la serrure. Un instant que Vohl guettait. Malgré le fait qu’il n’ait pas prévu la présence de gardes en bas de l’escalier, ni le fait qu’il serait seul pour combattre. Le plan était de se retrouver au bas des marches ! Pourquoi cette fichue Goont était-elle incapable de se tenir au plan ne serait-ce que pour une étape ?! Elle aurait tout le temps de voir son père pendant qu’ils feraient route vers une contrée leur garantissant une sécurité relative, loin des intrigues d’Oranan. Pourquoi avoir préféré se ruer dans les geôles ? Le voleur place finalement la cause de ce comportement parfaitement irrationnel dans le domaine de l’affectif. Ses sentiments pour son père perturbent sans doute sa réflexion, qui ne semblait pas à remettre en cause plus tôt dans la journée. Lorsqu’il assène de toutes ses forces un revers de ses griffes sur le crâne de sa cible, Vohl commence à s’interroger du bien-fondé de son action. Toutefois rassuré par la clause d’absence de mort qu’il a extorqué à Thôko, le seul tort qu’il arrive à identifier dans son comportement se chiffre en bleus et contusions. Même si quelque chose le chiffonne dans cette situation. Tout ne colle pas à la perfection. L’origami ne se plie pas selon les bons axes.
Le mal est toutefois fait : même avec le dos des lames, un peu de sang perle du cuir chevelu presque nu de l’homme qu’il vient de soulager de sa fatigue. Les clefs sont restées dans la serrure, et de ce qu’en voit Vohl, le second garde n’a pas bougé d’un pouce. Il pousse le battant, qui s’ouvre sur une salle relativement plus spacieuse que ce à quoi s’attendait l’ancien soldat. Les clefs en main, Vohl entend un homme parler :

« Qu’il vienne. »

La voix appartient sans doute à un homme d’âge mûr. Dans cette voix, on sent qu’une décision a été prise. Une envie d’agir qui n’est plus refoulée. Mais aussi un sentiment contenu, même si pour l’instant le voleur ne sait pas duquel il s’agit. D’un pas preste, le jeune homme s’engage dans la pièce, juste à temps pour voir une silhouette s’écarter des barreaux. Barreaux derrière lesquels se trouve un vieil homme qui semble avoir cependant bien résisté aux outrages du temps et de la vie. Leurs regards se croisent et Vohl sent un frisson le parcourir. Un instinct qui le pousse à se méfier de l’homme derrière ces tiges métalliques. Qu’importe ce qu’il est, Vohl sait déjà ce qu’il n’est pas. Ce n’est pas un faible. Ni un simple d’esprit. Ni quelqu’un qui cherche l’assistance des autres.

(Orgueil.)

Ce mot s’impose à l’esprit du voleur. Cette impression peut-être juste ou injuste, toujours est-il que le déserteur voit en face de lui un homme pétri de convictions, d’idées et de drames.
Un autre « détail » met les sens du meurtrier en alerte, coupant court à ses réflexions. Une silhouette verte, énorme, au second plan. Un Garzok.

Agir

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Sam 20 Juin 2015 15:20 
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Whrall observe la scène d’un œil oscillant entre l’indifférence et la curiosité, mais n’en rate pas une miette. Il entend la jeune femme murmurer les quelques mots à son père, mais ne les commente pas.

A l’arrivée de Vohl, il lui rend son regard, les bras croisés, le toisant de toute sa taille.

- Dites, si vous avez fini les retrouvailles familiales, ça vous dirait pas d’utiliser les clefs pour enlever les menottes du vieil homme avant que d’autres gardes rappliques ? Au fait, vous avez pensé aux rondes et aux gardes qui vont se faire relever ?

D’ailleurs, au moment où il prononce ces quelques mots, il est possible d’entendre des bruits de pas venant du haut des marches. Le garde endormi, quant à lui, émet un gros ronflement aviné.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Sam 20 Juin 2015 17:09 
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Lorsque Vohl le regarde, le Garzok se redresse, comme pour montrer sa puissance par rapport à la créature qui vient de débarquer dans la salle. Le voleur connait le peuple vert, et sait que derrière la masse musculaire des garzoks se cache un cerveau. Un cerveau qui n'est cependant pas régit par les mêmes conceptions du monde que celle défendue en Ynorie, mais une réflexion qui a maintes fois été prouvée par une intelligence sournoise et brutale lors des combats. Certaines stratégies militaires ont d'ailleurs été inventées à partir de méthodes garzokes. Ce peuple, derrière son apparence frustre, peut réserver bien des surprises en alliant l'instinct et l'intellect.

(Ridicule. Comme si montrer tes muscles pouvaient te servir, derrière ces barreaux. Ils plaident plutôt pour te faire exécuter : tu ferais bien de le comprendre rapidement, Garzok.)

« Dites, si vous avez fini les retrouvailles familiales, ça vous dirait pas d’utiliser les clefs pour enlever les menottes du vieil homme avant que d’autres gardes rappliquent ? Au fait, vous avez pensé aux rondes et aux gardes qui vont se faire relever ? »

L’incompréhension et le mécontentement guident la réponse de Vohl.

« Qu’est-ce qui te fait tant te soucier de nous, Garzok ? Que les gardent arrivent et nous tuent, que nous nous enfuyions et survivions, en quoi cela portera-t-il atteinte à ton peuple ? Deux hommes, une femme et un homme-loup ne peuvent t’inquiéter. Les Garzoks sont de bons guerriers, mais un Garzok en cage n’est plus qu’un individu lambda, et ne peut rien faire pour son peuple sauf mourir. Je m’interroge de plus en plus sur le bon sens des gardes de la porte : pourquoi ne t’ont-ils pas exécuté sans attendre ? »

Tout en disant cela, il se rapproche du vieil homme dans sa cellule, qui n’a encore pas prononcé un mot.

« J’ai prêté mon aide à ta fille jusque-là sans exiger quoique ce soit. N’oublie cependant pas que je ne te dois rien. Dis-moi la nature du piège dans lequel tu es tombé et qui t’a valu ce séjour entre quatre murs. Prouve-moi que tu n’es pas qu’un sournois au cœur froid, soutenu par une famille manipulatrice, qui s’acharne à sauver ce qui ne peut l’être. »

Les yeux de Vohl sont froids. Et cependant, dans ces yeux brûlent de nouveau la flamme de la folie qui le guidait il n’y a pas si longtemps. Les paroles du Garzok ont éveillé sa méfiance, et sa méfiance a nourri la bête qui lui tient compagnie.

« Tu n’as pas à t’en faire. C’est mon père, et je le connais mieux que… »

Le regard de Vohl se tourne d’un coup vers la jeune femme. Le regard du serpent, prit au piège, qui menace son agresseur pour jouer sa vie dans son dernier combat. Ce regard qui lui cloue le bec pendant un bref instant. Un bref instant seulement. La jeune femme en a vu d’autres, et reprend sa réponse après un petit instant de silence.

« …que personne. Il n'est pas coupable de ce dont on l'accuse, je peux te l'assurer. »
« Précisément. Et quelque chose ne va pas dans ce que tu m’as raconté. Les pièces ne s’assemblent pas comme elles devraient le faire. Il me manque un élément. Je laisse à ton père l’occasion de me prouver que c’est une personne de valeur. Si sa réponse ne convient pas…Il est possible que la relève soit plus utile que vous ne le pensiez au premier abord. »

(Et tu paieras le prix de tes insolents mensonges, s’il s’avère que tu as menti. Rien de personnel. Le prix de m’avoir roulé dans la farine, et de la trahison d’un pays entier.)

L’ancien combattant semble décontracté, et la fureur montante que ses yeux traduisent est le seul indice qui puisse attester de l’intérêt qu’il porte à la situation présente.

« Garzok, réponds à mes questions, cela donnera le temps au Seigneur de la Maison Goont de préparer sa réponse efficacement. Je vous incite à répondre aussi vite que possible, tous les deux. Les quelques minutes qui nous séparent tous de la condamnation à mort s’égrainent rapidement ! »

Tout en portant une grande attention envers son auditoire, Vohl parcours des yeux l’ensemble du décor. L’adrénaline apportée par son état le galvanise, décuplant la tension de ses muscles, la vitesse de sa réflexion. Il s’adosse au mur juste devant la sortie de la pièce dans une attitude faussement décontractée, attendant les réponses à ses questions.

L'Ingrat

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Sam 20 Juin 2015 21:04 
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Whrall hausse un sourcil méprisant à l’égard de Vohl.

- Tu ne vaux manifestement pas mieux que tes confrères qui m’ont mis dans cette geôle, petit homme, qui préfèrent juger un être sur son apparence que sur ses actions.

Il hausse les épaules.

- Je ne me soucie pas de toi, humain, mais plus de l’homme derrière ces barreaux et de ma personne. Et de mon peuple. Tu as du courage à menacer un être mis en cage, j’ai dans l’idée que ta verve se trouverait tarie de te tenir face à moi sans ces barres de métal pour te protéger.

Il fait une pause, le toisant sévèrement comme un maître rabrouerait son apprenti.

- Si je me trouve dans cette cage, et pas raccourcit d’une tête, c’est que je suis venu avertir ton peuple d’une attaque de grande envergure et qu’au moins un des tiens a cru bon donner du crédit à mes propos. Mais il n’avait pas manifestement pas assez de poids pour m’amener à des oreilles plus attentives.

« Aussi ma mort desservirait mes miens comme elle desservirait les tiens, pour peu que l’on daigne m’écouter.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Sam 20 Juin 2015 22:34 
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Le Garzok prend la parole le premier. Le ton de son discours surprend pour le moins Vohl, qui n’est pas habitué à recevoir des garzoks autre chose que des impératifs injurieux et des gargouillis ou borborygmes offensants. Celui-ci semble être d’une autre trempe, et outre son ton méprisant, la sagesse du discours n’est gâchée que par son inapplication dans ses propres jugements.

« Tu ne vaux manifestement pas mieux que tes confrères qui m’ont mis dans cette geôle, petit homme, qui préfèrent juger un être sur son apparence que sur ses actions.»
« Je ne me soucie pas de toi, humain, mais plus de l’homme derrière ces barreaux et de ma personne. Et de mon peuple. Tu as du courage à menacer un être mis en cage, j’ai dans l’idée que ta verve se trouverait tarie de te tenir face à moi sans ces barres de métal pour te protéger.»
« Si je me trouve dans cette cage, et pas raccourcit d’une tête, c’est que je suis venu avertir ton peuple d’une attaque de grande envergure et qu’au moins un des tiens a cru bon donner du crédit à mes propos. Mais il n’avait pas manifestement pas assez de poids pour m’amener à des oreilles plus attentives.»
« Aussi ma mort desservirait mes miens comme elle desservirait les tiens, pour peu que l’on daigne m’écouter. »


Le garzok semble offensé par les paroles du voleur. Celui-ci pensait pourtant avoir mis les formes pour ne pas paraître trop présomptueux ou mal compris, mais le fait est qu'il a sans doute commis une maladresse -mais laquelle, il se le demande encore. Le verdâtre a cependant semble-t-il la sensibilité à fleur de peau, et ne comprend probablement pas la nature du lien qui unit les oraniens présents dans la pièce.

« Je ne prétends pas valoir plus que ceux qui t’ont mis dans cette prison. Ils ont fait leur travail, ce qu’on appelle leur devoir. On leur a demandé de te mettre dans une cage de fer, et t’y voici. Si tu en veux à ces hommes pour cela, c’est que tu ne comprends pas qu’ils veuillent protéger leur peuple de la menace potentielle que tu représentes : on ne voit pas souvent des garzoks entrer dans Oranan pourvus de bonnes intentions. Et c’est une preuve de civilité, ou de bêtise peut-être selon toi, dont j’ignore si elle a cours par chez toi. De l’expérience que je garde, certes biaisée, je n’ai connu aucun Garzok qui m’aurait laissé entrer dans un de vos campement, que je vienne en paix ou non, que je le crie ou que je le brandisse en écriteau. »

« En aucune façon tu ne peux prétendre avoir été jugé, en tout cas pas moi. Le temps seul permet de juger de la valeur d’un individu, et ce quel que soit sa race ou son sexe. C’est parce que j’ai appliqué ce principe que je suis dans ma situation actuelle. Toute personne avec des principes t’aurait donné une chance de t’exprimer, comme je le fais en ce moment même, et c’est ce qui t’a mené ici : si le fait d’être emprisonné te pèse au point de te faire perdre ton sang-froid et d’embrumer tes réflexions, pourquoi ne pas avoir demandé à parler aux gardes ? Eux, même contre leur gré, t’auraient écouté, et tu aurais pu être libéré bien avant. La preuve même de mon estime est que je t’écoute au lieu de simplement t’ignorer.»


Le jeune homme ne peut nier qu’il est satisfait de voir le Garzok maintenu derrière les barreaux. Mais pas pour la raison qu’il semble plaire au Garzok d’imaginer. Rien à voir avec son origine ethnique, ou au fait que les garzoks qu’il a déjà croisé aient été des brutes vicieuses, sanguinaires et sans pitié. C'est simplement la preuve que les gardes d'Oranan savent faire preuve de logique et ne gaspillent pas inutilement les vies. Mis à part cette réflexion, le jeune homme est toutefois surpris de voir qu’un membre du peuple ennemi d’Oranan tente de le provoquer par un procédé aussi vieux que le monde.

« De me présenter ta force physique pour éviter d’entendre ce que j’ai à dire ne donne pas crédit à l’intelligence dont toi et les tiens sont pourtant pourvus. Te sens-tu supérieur parce que ta masse est plus importante que la mienne ? C’est toi qui juge un homme par son apparence, et non moi : je t’accorde déjà le crédit que j’accorderai à n’importe qui. Si tu t’es senti offensé, j’en suis désolé. Je ne mâche pas mes mots, et la situation me pousse à une concision que tu n'as peut-être pas appréciée.»

« Tu es libre de me mépriser, et grand bien te fasse : ça ne me choquera pas, ça me renseignera au contraire que davantage que je ne l’ai déjà été sur les limites de la civilisation garzoke en matière de dialogue. Mais la guerre est le seul endroit où j’ai été en contact avec les tiens. Les garzoks ne se laissent pas emprisonner, mais cherchent plus à emporter le plus de vies avec eux. Ce n’est pas ainsi que je raisonne. Crois-tu que je me moque de ce qui peut arriver ? Seule la vie a de la valeur. La perte d’une vie ne vaut que si elle en sert un plus grand nombre. Si tu es venu jusqu’ici pour prévenir la ville d’un assaut imminent, n’est-ce pas du fait que tu as la même conviction ? Je ne vis moi que dans cet objectif : si tu me dis la vérité, comme je le crois, c’est que nous partageons ce point de vue-là. Je te demande de me dire ce que tu souhaites transmettre au gouvernement d’Oranan. Si ces choses sont précieuses, elles ne devraient pas rester derrière les grilles d’une cellule. Si tu ne me juge pas assez intéressant pour valoriser tes informations au mieux, tu es libre de les garder pour quelqu’un d’autre. »


Douter

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