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 Sujet du message: La prison
MessagePosté: Lun 27 Juin 2011 12:48 
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La prison d’Oranan


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Les cachots d'Oranan se trouvent à l'arrière de la milice, le bâtiment est accessible par un couloir qui mène à un escalier descendant. En bas des escaliers il y a à droite la salle réservée aux soldats en fonction et, à gauche, il y a les geôles. Une dizaine de cellules se font face dans ce corridor assez large pour laisser passer quatre hommes côte à côte. Une poignée de gardes surveille l'endroit, mais ils ne sont jamais plus de deux ou trois à faire des rondes pour s'assurer que tous les détenus sont toujours là et vivants, car la prison n'est pas très grande.

Le bâtiment vu de l'extérieur n'est pas très haut car il est à demi souterrain. De minuscules fenêtres sont visibles en haut de la bâtisse, ce sont elles qui donnent la lumière de l'endroit.

Les cellules sont assez larges pour y entasser deux personnes mais, s'ils manquent de place, les gardes ne se gêneront pas pour simplement entraver les malfrats aux grillages des cellules. L'intérieur de celles-ci est plutôt sommaire, de la paille recouvre le sol en pierre et un petit banc en bois usé constitue le seul ameublement de ces cachots insalubres. Seules les minuscules fenêtres avec barreaux, situées presque au plafond, et les torches disposées sur les murs éclairent les lieux.

Les durées d'emprisonnement :

    -Vol > deux jours
    -Vol par effraction > quatre jours
    -Vol avec agression > cinq jours
    -Agressions > trois jours
    -Enlèvements > huit jours
    -Autres faits > La durée varie selon le Chef de la Milice.

Pour les PJs condamnés :

    -Vous êtes obligé de suivre le garde Milicien au cachot.
    -Vous n'avez pas le droit de contester la décision prise au niveau de votre condamnation.
    -Vous devez rester dans le cachot le temps de la durée de votre peine. Vous devez créer un Rp à l'intérieur.
    -Vos armes vous seront retirées et rendues à la fin du séjour dans les cachots.
    -Vous pouvez essayer de vous enfuir, en décrivant votre action. Votre RP sera ensuite jugé par le GM qui vous a mis au cachot, et tiré au dé. Si votre RP est satisfaisant et que vous êtes chanceux au dé vous y arriverez sinon votre peine sera prolongé de deux jours.
    -Si vous ne respectez pas ces règles des sanctions seront prises.

_________________
La LOI : c'est ICI !
Qui? Quoi? Comment? Pourquoi? Serait il possible? : C'est ici!
Pour une action de grâce : Ici!
Corrections GMiques de vos Rp : C'est !


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Dim 17 Juil 2011 03:56 
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Quand je repris conscience je n’étais plus dans les rues, le sol sur lequel j’étais allongé était trop humide et froid pour être le pavé bien entretenue des rues d’Oranan. Je n’ouvris pas immédiatement les yeux pour voir ou je me trouvais, j’écoutai simplement les bruit qui m’entouraient. Une douleur lancinante me prenait à la tête et s’accentuait à chaque toussotement, chaque pas et chaque complainte que mes tympans percevaient. Je grimaçais au moindre son et portais mes mains sur mes oreilles pour les boucher. Je grognais également, un écho grave persistait, il était plus près que les autres bruits et ne voulait pas s’éteindre. Je pesai plus fort sur mes oreilles. Une odeur désagréable planait depuis que l’écho était là. Je n’avais aucune idée de l’endroit où je pouvais bien
me trouver, jusqu’à ce que j’ouvre les yeux.

Je sentis quelque chose farfouiller sur moi et immédiatement j’ouvris les yeux dans la peur que ce fût des rats ou autres bestiole malpropres qui me grimpaient dessus. Lorsque je vis le barbu penché au-dessus de moi, je poussais un cri de surprise et me collais contre le mur en pierre. Je dévisageais l’homme un instant tout en me calmant. Ce n’était qu’un homme et pas un rat. Il me regardait l’air soucieux avec ses yeux clairs ensevelis sous des sourcils broussailleux et des cheveux blancs et sales.

« Alors, t’es réveillé Petit? »

Réveillé? Bien évidemment que j’étais réveillé, un vieux pouilleux me tripotait et martyrisait mes pauvres oreilles! Je le quittais des yeux un instant pour observer l’endroit où je me trouvais. De la paille recouvrait le plancher humide, l’éclairage était faible, je ne voyais que la lueur d’une torche un peu plus loin et des barreaux nous servaient de quatrième mur. La pièce, ou plutôt la cellule, n’était pas faite pour accueillir plus de deux personnes et je me sentais à l’étroit avec cet homme crasseux.

« Où suis-je? »

Le vieux se mit à sourire, dévoilant ses dents jaunâtres et noircies par le temps. La question me semblait essentielle, même s’il était évident que je me trouvais en prison. La voix nasillarde de l’homme n’était plus un écho, mais elle m’agressait encore.

« Eh bien, t’es dans une cellule, Petit. Tu as du te prendre un grand coup sur le cabochon, tu n’as plus toute ta tête, tu ne vois même pas que t’en dans une cellule! »

Il me regardait l’air peiné et articulait dramatiquement en secouant la tête. Je le dévisageais encore, c’est lui qui avait un problème.

« N’empêche que ça ne m’étonne pas avec ce que j’ai entendu dire par les miliciens! Tu devais pas être plus saint d’esprit avant! »

Ce vieux bonhomme piquait ma curiosité, je ne me souvenais pas vraiment comment j’avais atterri là et il semblait en être au courant.

« Qu’est-ce qui s’est passé? »

Je massais mes tempes tout en écoutant le pouilleux parler, la douleur semblait vouloir partir.

« Y parait que t’as donné du fil à retordre aux miliciens Petit! T’en a bousculé plus d’un et tu t’enfuyais comme un déchaîné! Ils on finit par t’avoir, ils ont dit que t’étais terrorisé par tout le monde que tu croisais! Ils ont dû t’assommer pour t’emmener te calmer ici! »

Il me racontait tout ça en souriant, comme s’il racontait le récit d’un héros. Ce que je n’étais pas. Peu à peu la mémoire me revenait. Les citoyens flous et les ombres qui me courraient après, quel cauchemar! J’en avais des sueurs froides juste à y repenser. Finalement, je ne m’étais pas fait arnaquer par le vendeur de fluides. Je portais nerveusement mes mains à ma ceinture mon poignard avait disparu, les gardes avaient dû me l’enlever pendant que j’étais inconscient. Je vérifiais ensuite mes poches, la fiole y était toujours, j’en fus soulagé. Je n’osais pas imaginer ce qui m’attendait s’ils l’auraient trouvé.

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Dim 17 Juil 2011 04:52 
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Ma tête avait cessé de me faire souffrir, j’espérais que ce ne serait pas à chaque fois la même chose lorsque j’absorberai un fluide obscur. Ou du moins, que l’effet ne soit pas aussi intense que celui-là. Peut-être était-ce parce que je ne mis attendais pas que j’étais tombé dans le délire. Le vieux bonhomme crasseux me regardait bizarrement, je voyais bien qu’il était là depuis un moment et qu’il était heureux d’avoir de la compagnie.

« Qu’est-ce qui t’es arrivé dis-moi? Je ne crois pas que tu étais ivre comme le prétendent les gardes. »

Le vieux était perspicace, mais allais-je lui révéler que j’étais sous l’emprise de Thimoros en personne? Non, je n’allais pas lui raconter ma vie.

« Ça ne te regarde pas. » Lâchais-je froidement.

« S’il-te-plait! »

Je feignais de ne pas l’écouter et détournais la tête.

« Aller, je vais pas te balancer »

« Non. »

Le vieil homme éclata d’un rire moqueur, il se roulait par terre dans la paille et riait. Il ne pouvait plus s’arrêter. Encore une fois je l’ignorais, mais il gloussait de plus en plus bruyamment. Je regardais par les barreaux, j’étais nerveux, je voulais qu’il arrête.

« C’est bon, je vais te le dire, mais arrête de faire autant de bruit! »

Le vieillard arrêta presque aussitôt et essuya les larmes aux bords de ses yeux. Il me regardait en attendant que je lui dévoile mon histoire. Je souris mesquinement et sortis la fiole de liquide sombre de mes poches.

« Tu vois ça? » Lui demandai-je, « C’est de l’élixir d’ombre. »

Je n’en dis pas plus, le pouilleux était captivé et effrayer par la fiole que je berçais devant ses yeux. Je la dérobais à son regard en la rangeant à nouveaux. Je lui avais montré pourquoi j’étais là, à son tour.

« Et toi, pourquoi est-tu là? »

Le vielle homme se détourna et s’en alla se tapir dans un coin, la mine sombre.

« Je suis là pour le meurtre d’un marchand. »

Je me raidis, une seule issue attendait les tueurs, celle de la potence. Les gardes m’avaient enfermé avec un tueur, ils entendraient parler de moi si jamais ce fou m’attaquait!

« Les circonstances on désirées que je me trouvais au mauvais endroit au mauvais moment. »

Bien sûr il clamait son innocence, mais je n’avais pas de mal à le croire. Bien qu’un peu cinglé, il était sincère.

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Dim 17 Juil 2011 06:29 
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Après cette révélation, le vieux ne me parla plus pendant un long moment. Le silence était parfois brisé par les gémissements d’autres détenus dans d’autres cellules. Je m’étendis sur le sol et fermais les yeux. Ce silence me faisait du bien, il me permettait de mettre mes idées au clair. Des pas se firent entendre devant les grillages de la cellule, j’ouvris uniquement les yeux pour voir de qui il s’agissait. Ce n’était qu’un garde qui faisait sa ronde, il se rassura de me voir ouvrir les yeux.

« Vous êtes présentement un détenu de la prison d’Oranan. Les motifs de votre arrestation sont, avoir troublé la paix publique en étant ivre et avoir voulu résisté à son arrestation. Vous avez de la chance que personne ne soit blessé, votre peine n’est que d’un jour. Vous pourrez sortir demain soir, vos effet vous seront également rendu. »

« Je n’étais pas ivre. Je faisais une crise, une sorcière m’a jeté un mauvais sort pour se venger. »

Je mentais délibérément au milicien, une idée germait dans mon esprit.

« Peu importe, vous aviez perdu la tête ou non, vous en avez pour un jour. »

Il se tourna vers le vieil homme dans son coin et d’un ton moqueur ajouta qu’il ne lui en restait pas pour longtemps, quelques jours à peine. Puis il repartit faire sa tournée des cellules. J’attendis qu’il soit retourné dans la salle de garde pour m’adresser au pouilleux à voix basse.

« Hey… Tu tiens à la vie? »

Il me regarda me relever et m’adosser contre le mur l’air intrigué.

« Bien évidement que oui Petit. C’est quoi cette question et pourquoi tu chuchotes? »

« Tais-toi vieux fou! Tu veux avoir une chance de t’en sortir ou pas?! »

« Oui… »

« Et bien écoute moi. »

Le vieillard me prêta toute son attention. Ce n’étais pas dans mes habitudes de venir en aide aux gens, mais ce vieillard ne méritait pas la mort, j’en étais persuadé. Et puis je n’aurai rien à faire.

« Quand tu verras que je perds la tête, appelle les gardes, dis-leur que je fais une crise et que j’ai besoin de soins. Quand la porte de la cellule sera ouverte, prend tes jambes à ton cou et sauve ta peau. »

Je fus clair et direct envers cet homme, je lui donnais une chance de survivre. S’il ne la prenait pas tant pis pour lui, et s’il la prenait et qu’il y parvenait j’aurais apporté un peu de bonheur dans sa vie. S’il se faisait prendre, il mourra de toute façon. Il hocha la tête positivement, il voyait les mêmes possibilités que moi.

« Bien. Tiens-toi prêt. »

Je sortis la fiole de ma poche et la regardais un instant. Je n’étais pas aussi nerveux que dans la rue, mes mains ne tremblaient pas, mais mon esprit anticipait déjà l’absorption du fluide obscur. Je décapsulais la fiole de verre et bus son contenu. Je lançais la fiole vide au miséreux qui l’attrapa et la fourra dans ses habits en piètre état. Je fermais les yeux et attendis que le fluide pénètre ma chair et se mélange à mon sang. La première fois j’avais été pris d’hallucination et d’étourdissement, que serait-ce cette fois-ci? Je ne tardais pas à connaître la réponse, les murs de la cellule commençaient à tourner et l’image du vieux fou se brouillait et devenait sombre. Cette fois je ne hurlais pas, je savais qu’elle n’était pas réelle, mais les murs tournaient de plus en plus vite. Je ne sus pas pourquoi je me levais, ma tête tournait beaucoup trop, je me retrouvais au sol assez vite. Bien étalé sur la pierre froide mon corps commença à se convulser. Des spasmes me saisissaient et me faisait bouger frénétiquement. Ce fut à ce moment que j’entendis l’homme crier à l’aide. Sa voix était déformé et il n’était plus qu’une ombre, mais je n’en avais pas peur, je savais que ce n’était pas réel.

J’entendis un horrible grincement et je sus que la porte fut ouverte. J’espérais que l’homme ait pris sa chance. Les ombres m’entourèrent et me saisirent, leurs poignes vaporeuses essayaient de me stabiliser. Je les entendais rirent entre elles et les voyais au-dessus de moi, ainsi que le plafond qui tournait. Cette fois aucune douleur ne se fit ressentir avant que je perde conscience.

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Jeu 21 Juil 2011 23:27 
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Lorsque j’ouvris les yeux j’étais toujours allongé contre le sol froid et humide de la prison. Ma tête me faisait souffrir, mais la douleur était moindre que la première fois et les sons n’étaient pas une torture pour mes tympans. Je me sentais engourdi par le fluide qui s’appropriait mon corps, contrairement à la première fois où je n’avais rien ressentis. J’adorais la sensation que me procurait le fluide noir, il parcourait lentement chaque partie de mon corps, me donnant accès à son pouvoir. Je restais quelques minutes sans bouger, à profiter de la sensation de puissance. Lentement elle s’atténuait et elle finit par disparaître, à ce moment je me redressais dans la cellule et constatais que j’étais seul. Le vieil homme n’était plus là, il avait saisi sa chance. Du moins s’il avait réussi à courir plus vite que les miliciens, dans le cas contraire, je ne reverrais jamais plus cet homme qui devait avoir avancé l’heure de son procès final. Peu m’importait à présent, je ne me souciais que de mon propre sort.

Le temps qu’il me restait à passer dans cette cage me paraissait interminable. Je ne voulais pas m’occuper en apprenant les sorts d’ombres, je risquais de rester ici encore plus longtemps. Les sombres pouvoirs de Thimoros ne sont pas les plus appréciés de tous. Je me perdais dans mon esprit, laissant libre cours à mes pensées. Comment avais-je pu me retrouver enfermer alors que mon père était lui-même milicien? Même s’il était peut-être mort, je devais le décevoir. Le temps n’échappait, malgré la lueur qui changeait.

Un milicien vint porter de maigre victuailles aux détenus, il passa devant la mienne, ouvrit la porte et déposa les vivres. Il repartit sans rien dire, refermant la grille derrière lui. J’allais chercher la nourriture, mon dernier repas remontait à un temps inconnu. Un simple morceau de pain et de l’eau, je ne m’attendais pas à mieux. J’engloutis le tout assez rapidement, sans réelle satisfaction. Je regardais la fenêtre inatteignable et la lumière du soir qu’elle dégageait. Bientôt je serais libre!

Plus tard dans la soirée un milicien vient à ma cellule. Il déverrouilla la porte et la laissa s’ouvrir en grinçant. Sans qu’il ne me fasse de signe, je me levais et le suivais sans protester. Nous passions devant plusieurs autres cellules avant d’atteindre le passage qui conduisait vers la sortie. Je regardais cet escalier, j’avais envie de les gravir sans plus attendre, mais je suivais l’ordre d’attendre là. L’homme revint avec mon poignard, mais ne me le rendis pas immédiatement. Il me fit prendre l’escalier et une fois à la porte me dit :

« Votre peine d’un jour est terminée, vous pouvez sortir, mais je vous conseille de faire attention avec l’alcool dorénavant. »

Il me tendit le poignard que je pris et accrochais à ma ceinture. Il poussa la porte qui donnait sur l’extérieur et m’invita à sortir. Je ne me fit pas prier et sortis de la prison d’Oranan. J’étais enfin libre!

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Jeu 6 Fév 2014 17:08 
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La porte de sa cellule claqua, une fois encore.

C'était la troisième fois ce mois-ci. Décidément, le vol dans les endroits plus aisé ne lui réussissaient pas. Si la situation tournait mal, il pensait pouvoir s'enfuir par les airs sur les toits, ou se cacher dans la végétation abondante. Mais rien ne valait une ruelle sombre ou une petite foule de va-nu pied. Ici, la milice, en plus d'avoir les yeux partout, le reconnaissait quoi qu'il fasse. En effet, quoi de plus visible qu'un homme vêtu de noir crasseux au milieu de toute ces couleurs vives ? Et, non pas qu'il fut vraiment repoussant, mais son allure louche et ses habits suspect l'empêchait clairement de se mêler à un groupe. Résultat, le voilà coffré une fois encore pour deux jours. Quatre, même, vu qu'il y a récidive.

Shaoran s'assit sur le banc au fond de sa cellule en soupirant, résigné. Les premières fois, il avait tenté de crocheter la serrure ou même de forcer les barreaux. En vain. La prison ne servait pas beaucoup, certes, mais elle restait un endroit pour enfermer les malfrats.

L'adolescent cherchait un sujet d'occupation pour s'occuper ces quatre prochains jours, lorsqu'une voix rauque s'échappa de la cellule à côté.
Tien ? La milice s'occupe d'un vulgaire gamin ? Les temps sont calmes, alors. D'habitude, le front les inquiète bien plus que ce qu'il peux se passer ici...
Shaoran se tourna vers la source de bruit, et détailla le vieil homme assis-là.

Il avait la cinquantaine, au minimum, et n'était clairement pas Ynorien. De grand yeux vert occupaient la moitié du visage de l'homme. Au dessus, des cheveux blanc lisses et mal taillé masquaient son front, et dessous, un nez et une bouche tellement volumineux que les rides devaient se rabattre sur le triple menton. Le teint rosâtre écœurait rapidement, et procurait une sensation de malaise rien qu'à la vue.
Encore un riche, pensa Shoaran. Il a sans doute trop bu, et à fini ici.

Le vieil homme ajouta, comme s'il avait deviné les pensées du jeune voleur :
T'es là pour combien de temps ?
Quatre, répondit laconiquement l'adolescent avant de se détourner et de fixer la lumière filtrant à travers les lointaines fenêtre de la petite prison.
Oh... T'es pas un bavard, toi ! Tu viens de quel quartier ?
Du nord.


Il y eu une pause dans le debut de conversation. Le Nord de la ville était réputé pour abriter les taudis et la lie d'Oranan. De quoi passer l'envie à n'importe quel habitant un tant sois peu aisé. Mais la réplique, loin de couper court au bavardage, encouragea au contraire le vieux à poursuivre de sa voix rauque et asthmatique. Sur un ton plus bas, il poursuivit :
Ha ! Voila qui tombe bien ! Tu ne connaîtrais pas... Quelqu'un... Qui pourrait me rendre un service ?
Il ne fallait pas être bien malin pour comprendre où il voulait en venir. A l'intonation du quelqu'un, on comprenait clairement qu'il s'agissait d'un service peu orthodoxe.
Moi. Si vous payez bien.

Les yeux du riches s’éclaircirent.
Ecoute, gamin... J'ai quelque chose à récupérer chez un ami, dans le Nord de la ville. Mais... Enfin... Je ne peux pas m'y rendre comme ça, tu vois...
Shaoran commençait à se dire que ce gros type n'était pas là par hasard. On voyait souvent les aristocrates tomber dans la corruption et la décadence. Sexe et opulence... La nature des hommes, avec un petit h, est bien répugnante. Et elle s'exprime bien plus ici qu'ailleurs. Un régime démocratique n'apporte pas que du bon.
Combien ? Coupa le jeune Ynorien.
Hé bien... commença le vieux pervers.
Combien ? Répéta-t-il.
Une centaine de Yus. La moitié au début, et la fin lorsque je récupère la marchandise. Tu marche ?

Shaoran pris un temps de réflexion. Cent Yus, c'était une belle sommes. Du moins, pour un enfant des bas-quartiers. Presque trop beau. il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il y avait anguille sous roche. Cependant, tout argent était bon à prendre...
Très bien. Expliquez un peu plus.
Pas ici... Même les barreaux peuvent avoir des oreilles... Quand tu sortiras, je te ferrai parvenir un pli... Et... Enfin, tu verra bien à c'moment là, d'accord ?
Hm.

Nature répugnante, certes, mais au moins, elle paye bien. Shaoran ferma les yeux, et tenta de dormir pour tuer le temps.

---


Le soir venu, un milicien descendis libérer le vieil homme. Alors qu'il l'emenait à l'extérieur, le jeune homme, en tailleur sur la paille de sa cellule, pu remarquer qu'il était encore bien plus gros qu'il l'avait cru. Loin de se sentir offensé par l’examen visuel qu'il passait, l'aristocrate véreux lui adressa un clin d’œil avant de disparaître du sous-sol.
Trois jours, et je sors. Avec une petite somme en poche... Trois jours.

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mar 11 Fév 2014 14:30 
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Le milicien tambourina sur les grille de sa cellule.

Allez, debout ! C'est l'moment d'sortir les rats !

Shaoran ouvrit les yeux, mais resta immobile sur son banc, avachi. Il défiait, en quelque sorte, l'autorité du garde. Non pas parce qu'il lui avait mal parlé (beaucoup de gens que le jeune avaient rencontré étaient bien plus irrespectueux), mais juste par ce que Shaoran n'était pas du genre à suivre les ordres. En réalité, il détestait ça au plus haut point, et ne supportait pas ceux qui se laissaient diriger, et courraient, aveuglé, vers la lumière de la tranquillité. Pour lui, il n'y avait de destin uniquement pour ceux qui laissait leur vie entre les mains de n'importe qui.

T'y vas t'bouger, ou faut que je vienne te chercher avec une épée ent'e les omoplates ?


Obligé ?
Rétorqua le jeune Yornien avec lassitude.

Par un regard noir, le milicien lui fit clairement comprendre que oui. Shaoran se releva alors, et s'étira lentement ses articulations ankylosées. Il est vrai que les fois précédentes, il avait hésité à sortir. La démocratie avait de bon que les prisonniers était bien traité. mieux, en tout cas, que les vagabonds des bas-quartiers. Ici, on ne vous mettait pas un coteaux dans le ventre pour quatre Yus. On y était à l'abri de la pluie, et on avait quelque chose à se mettre sous la dent tous les jours. Enfin, le banc pour dormir était bien plus agréable et accueillant que le pavé froid et crasseux des ruelles d'Oranan.

T'as fini d'jouer comme ça avec mes nerfs, le rat ?


J'ai connu des tueurs à gages bien plus aimable, lâcha Shaoran en avançant d'un pas.

Mais il aimait trop le murmure du vent et la caresse des étoiles pour rester dans ce sous-sol puant la pisse, et grouillant de rats (de vrais, ceux-là). Et, cette fois-ci, il y avait une coquette somme qui l'attendait à la sortie. Il tendis la main, faisant signe au garde de lui rendre d'abord son arme et sa cape. Ses deux seuls bien, avec la petite boîte en ébène qu'il avait caché sous un toit.

Grommelant, le milicien lui restitua ses deux biens confisqué, et lui fit signe de déguerpir. Prenant son temps, Shaoran sorti de sa cellule, et remonta les quelques marches tout en remettant sa cape et sa capuche. Dague à moitié cachée dans le creux de sa main, il arriva devant l'entrée. Il ne prit même pas la peine de répondre au trois hommes d'arme de la milice à l'entrée, et sortit dans la rue.

Le soleil se couchait, loin sur l'horizon. Le voleur d'Oranan respirait de nouveau l'air du crépuscule. Une nouvelle aventure se profilait dans l'ombre de la nuit.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mer 13 Mai 2015 10:50 
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Chapitre 1 : La réunification des deux pays

"Où va-t-on, déjà ?"

Elle était si belle cette femme, avec ses cheveux noirs de jais. Cela faisait maintenant plus de trente ans qu'ils étaient ensemble, et elle avait vieilli d'une si belle manière qu'elle semblait avoir gardé toute son innocence. Pourtant, le vieil ynorien allait mal. Ce n'était pas la présence de sa femme qui le peinait, c'était son état. Elle était belle, mais faible. Tellement faible. Elle s'accrocha à son bras par réflexe, alors qu'Hivann lui répondait.

"On va se promener un peu, comme d'habitude. Comme tous les jours, Inoka." dit-il calmement.

Ils étaient dans le magnifique jardin du Pavillon d'Or, là où Goont se sentait certainement le mieux, au sein de cet endroit. Il semblait que le temps s'était arrêté et qu'ils étaient dans un autre monde. Seulement tous les deux, ils étaient seuls.

"On fait ça tous les jours ?"

"Oui, tous les jours, environ à la même heure."

"Et c'est toujours vous qui venez me voir ?"

"Oui."

"Mais vous êtes qui ?"

"Je suis ton époux."


La femme resta interdite et se détacha doucement du bras de son mari.

"Ca alors... Je suis mariée ?"

"Oui."

"Avec vous ?"

"S'il te plaît, tutoie-moi, certains jours c'est facile pour toi."

"Oh, désolée..."


Alors de nouveau, elle le prit par le bras, encore un peu gênée par ce qu'il venait de se passer.

"Je suis mariée... Et nous sommes amoureux ?"

"Oui, bien sûr que nous sommes amoureux."

"Pour tout dire, moi, je ne sais pas si je le suis. Je viens seulement de vous rencontrer, pour moi."

"Ce n'est pas grave."


Hivann lui caressa les cheveux. Un geste qui étonna Inoka, mais elle s'y abandonna très vite, comme se rappelant la douceur de ses mains.

"Et nous avons des enfants ?"

"Oui."

"Combien ?"

"Cinq."

"Oh... J'ai des enfants."
Réalisa-t-elle, une étoile dans les yeux.

Mais d'un coup, elle s'éloigna de lui. Elle alla s'assoir sur l'un des bancs de pierre du jardin, plongeant la tête entre ses mains. Ses épaules se relevaient par soubresauts, comme si elle sanglotait. Hivann se jeta immédiatement vers elle.

"Ca ne va pas du tout..."

"Qu'y a-t-il ?"

"Pourquoi ils ne sont pas là mes enfants ?"

"Mais non, Inoka, ils t'aiment énormément, tu n'as pas à te faire de soucis là dessus. Ils sont venus te voir hier et tout à l'heure encore, Thôko est venue te rendre visite."

"C'est vrai...?"
demanda-t-elle, rassurée.

"Ils t'aiment beaucoup, rassure-toi."

Elle sécha vite ses larmes et, sans attendre, entoura les épaules de son grand mari, de ses bras frêles. Même Hivann ne sembla pas s'attendre à une telle démonstration. Alors il se laissa faire et se permit même de l'embrasser sur la joue, respirant l'odeur de ses cheveux. Après de longues minutes, elle se détacha.

"C'est la première fois que j'embrasse quelqu'un..."

Puis, réalisant :

"Mais... Je ne connais même pas votr... Ton nom ?"

"Hivann."

"Hivann ?"

"Quoi ? Tu n'aimes pas ce nom ?"

"Mais ce n'est pas du tout ynorien !"

"Je sais, ma famille est ainsi."

"Hivann comment ?"

"Hivann Goont."

"Je m'appelle Inoka Goont ?"

"Quoi ? Tu n'aimes pas ce nom aujourd'hui ?"

"Si, si..."


Elle ne dit rien pendant un moment.

"Et nos enfants ? Ils ont quel âge ? Et leurs noms ?"

"Ethian a trente-trois ans et est engagé dans l'armée ynorienne. Thôko en a vingt-cinq et tient un magasin de tabac et d'alchimie. Taé en a dix-huit et est danseuse. Lùthian en a quatorze et veut faire comme son frère et enfin, Sujima en a onze... Et elle est encore indécise."

"Et toi, tu fais quoi ?"

"Je... J'autorise ou non des sorts."

"C'est un métier ça ?"

"Oui, c'est un métier !"


Puis d'un coup, elle s'apprêta à demander quelque chose, mais sa ravisa, gênée. Elle fit une mine encore curieuse et finalement, elle posa la question, avec des pincettes.

"Dis-moi... Maintenant que nous sommes plus proches, j'aimerais savoir... Est-ce qu'on a fait l'amour ?"

Hivann releva un sourcil, franchement amusé par la question, et répondit de la manière la plus simple possible.

"Et bien oui, au moins cinq fois."

"Ah ?"

"Mais oui, bien sûr qu'on a fait l'amour ! explosa-t-il. On était marié et on a des enfants, donc oui, on a fait l'amour ! On l'a même fait hier, d'ailleurs."

"Hier ?"

"Oui, des fois tu en as très envie. Je te raccompagne jusqu'à ta chambre, puis tu me demandes si je veux rester un peu, et voilà."


Encore une fois, elle se figea. Alors qu'ils s'étaient remis à marcher dans le jardin, tout à l'heure, elle resta debout, droite, encore un peu sonnée.

"Et... Notre mariage, c'était comment ?"

"Normal."

"Comment ça, normal ?"


Hivann se montra encore énervé, usé par cette conversation, et continua dans ce ton.

"Comme deux personnes normales qui se marient."

Inoka afficha une mine déçue, les yeux mouillés. Mais d'un coup, l'homme qu'elle avait aimé explosa de nouveau, d'une manière si incroyable qu'elle en fut touchée et sembla reconnaître l'amour qu'elle avait oublié.

"Bon sang, mais c'est pas vrai, bien sûr que non ! C'est magnifique ! Magnifique, tu entends ? Quand on s'est rencontré, déjà, c'était parfait, c'était comme si nous étions deux moitiés, perdues pendant des millénaires et qu'on se retrouvait ! C'était merveilleux. C'était comme si Oranan et Omyre avaient cessé de faire la guerre et qu'après tous ses conflits, les frontières n'existaient plus et que leurs peuples se mélangeaient à nouveau. C'était la naissance de quelque chose de formidable et de merveilleux et quand nous nous sommes embrassés la première fois, c'était comme si tout cela remontait à très loin. Il n'y a rien, absolument RIEN à redire sur notre mariage. Nous sommes les plus beaux et les plus heureux mariés de toute l'Ynorie."

Inoka resta interdite, sans savoir quoi répondre. Elle se contenta de se laisser prendre les deux mains, jointes, comme une prière à leur amour.

"Alors c'était comme ça..."

Elle se laissa mener encore plus loin, à la périphérie du jardin.

"Et il y a encore des choses que nous faisons tous les deux ?"

"En dehors de faire l'amour ?"

"Enfin..."

"Cueillir des fleurs."

"Quoi... C'est tout ?"

"Et des champignons."

"Mais c'est ridicule !"

"Je sais... Mais on a toujours adoré faire ça !"


Ses yeux se fermèrent, alors qu'ils continuaient à marcher, lentement.

"Je suis fatiguée, maintenant... J'aimerais qu'on aille dans la chambre, si tu veux bien."

"Bien sûr, je veux bien."


Ils marchèrent encore un moment, et très vite, ils se retrouvèrent face à la porte de la chambre en question. Hivann l'ouvrit, laissant sa femme s'y engouffrer tout en lui caressant tendrement le dos, et quand elle fut à l'intérieur, il la suivit.
Tout s'arrêta au moment où il claqua la porte derrière lui.

--------------------------------


Hivann ouvrit les yeux. La réalité le rattrapa immédiatement. A en voir le garde en train de s'écarter et le bruit des clés, il comprit que la grille venait de se fermer derrière lui. A ses pieds, du pain rassis et un pot d'eau y étaient disposés. Depuis combien de temps il était ici ? Il ne saurait pas même le dire. Les minuscules fenêtres barrées ne laissaient pas entrevoir suffisamment le ciel pour qu'il sache à quelle période de la journée il se trouvait. Il savait seulement que deux nuits étaient passées et qu'on ne lui avait encore pas permis de discuter avec un conseiller, ou avec qui que ce soit qui puisse confirmer la promesse d'Ethian.
Fort heureusement, il avait encore une cellule pour lui seul. Peut-être était-ce parce qu'il était aussi un prisonnier politique et de grande importance. Il avait surtout peur à l'idée de partager sa cellule avec l'un des orcs présents autour de lui. Mais étrangement, ils restaient plutôt silencieux, par rapport à leur nature bestiale.
Comme la paille était humide et malodorante, il s'était allongé sur le petit banc de bois retenu par les chaînes. Il était trop grand pour lui, aussi ses pieds dépassaient, mais c'était le mieux qu'il pouvait faire.
Ses poignets étaient joints par les mêmes menottes qui l'avaient arrêté. Ces menottes en acier magique, qui l'empêchaient de faire circuler ses fluides. En somme, par rapport à toutes les prisons où il s'était trouvé jusqu'ici, il n'avait aucun moyen de s'enfuir. Mais ce n'était de toute façon pas l'idée.

Il acceptait son châtiment, du moment que l'on sauvait ses filles. Taé et Thôko étaient désormais les deux seules qu'il lui restait. S'il devait leur arriver quelque chose, il ne pourrait jamais se le pardonner. Désormais, s'il avait une hâte, ce n'était plus celle d'utiliser à nouveau ses pouvoirs. C'était qu'on le condamne une fois pour tous, pour le bien de sa famille. Il espérait seulement que ce séjour dans cette cellule s'écourte un peu plus et qu'on le juge d'ici là.

Dégoûté par le pain qui traînait sur le sol, il n'essaya pas même de manger. A la place, bien qu'endormi, il se redressa et se mit en position du lotus, sur ce même banc. Autant que possible, il se mit à méditer.

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Lun 18 Mai 2015 14:40 
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Intervention pour Hivann Goont - 1



Outre les minuscules fenêtres barrées donnant sur la rue, la cellule dans laquelle Hivann se trouve mesure en tout et pour tout trois mètres de large sur quatre mètres de long. Les murs sont pleins de graffitis divers, laissés par les prédécesseurs d’Hivann, certains allant même jusqu’à narrer à l’aide de dessins la vie du prisonnier pour qu’on ne l’oublie pas. Tout un pan de mur semble s’être effondré sur l’un des murs de sa cellule, donnant sur une cellule voisine, vide pour le moment. Le trou dans le mur a été refermé à l’aide de barreaux, mais l’intimité de la cellule en est amoindrie.

Tout à coup, des bruits plus importants lui parviennent.

- Bande de dégénérés ! Puisque je vous dis qu’il y a malentendu ! J’essayais pas de passer la frontière en douce !

Ces beuglements graves viennent d’un nouveau pensionnaire des geôles que l’on traîne dans les escaliers. Hivann peut entendre le bruit d’un loquet puis d’une porte que l’on ouvre juste à côté de sa cellule, le son mat d’un corps énorme qui s’effondre sur le sol et enfin de la porte que l’on referme. Très rapidement, le beuglement reprend.

- Fils de Sektegs vérolés ! Pourritures de corbeau de misère qui ne savent pas reconnaître une peau verte d’une autre ! Fichus ynoriens…

De nouveaux bruits parviennent à Hivann, ceux d’une personne s’excitant contre une porte dans le but de l’ouvrir, sans grand espoir cependant. Rapidement, ces bruits se tarissent et l’occupant pousse un grognement de frustration. Il entreprend de faire le tour du propriétaire, un tour rapidement effectué au vu de l’étroitesse de la cellule, identique à celle d’Hivann. Il se retrouve finalement face au pan de mur écroulé sur lequel des barreaux ont été placés entre les deux cellules. Il est alors possible de distinguer par le rai de lumière venant de dehors un orc gigantesque, mesurant pas loin de deux mètres et à la carrure impressionnante. Quelques cheveux noirs en bataille poussent sur son crâne et il porte un petit amas de barbe sur le menton. Outre sa carrure impressionnante, un autre aspect marquant de son anatomie est l’orbe blanchâtre qu’il arbore fièrement à la place de son œil gauche, le plaçant indubitablement dans les rangs des borgnes. Il est torse nu, sa peau verdâtre maculée de cicatrices diverses, de toutes les tailles et de toutes les formes. Il porte en tout et pour tout une sorte de kilt, une jupette en cuir retenue à la taille par une ceinture sur laquelle se trouve une tête de mort.

Image


Il regarde Hivann pendant quelques secondes silencieuses avant de lâcher.

- Tiens, visiblement les ynoriens doivent être en manque de peaux vertes à mettre en cage, ils s’en prennent aussi aux leurs… Quel peuple étrange.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Lun 18 Mai 2015 21:43 
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Hivann n'eut finalement pas beaucoup de temps pour lui. A peine eut-il fermé les yeux que la porte du couloir menant aux geôles s'ouvrit, laissant entrer ce qui était de toute évidence un orc en colère, qui tenta de se défendre tant bien que mal. Il essayait même de se justifier, chose que l'ynorien n'avait encore jamais entendue de la part d'un orc. Suffisamment intrigué, il quitta vite sa position pour observer la scène. Il ne vit d'abord que sa silhouette quand il était dans le hall, mais profitant du trou dans le mur partiellement effondré de sa cellule, il vit un peu mieux de qui il s'agissait. Oui, un garzok, et manifestement bien loquace. Là où pendant son expérience militaire il en voyait des plus idiots les uns que les autres, incapables de parler de manière cohérente, celui-ci avait une verve vulgaire, mais franche et plutôt recherchée.
Il était aussi tout ce qu'il y avait de plus intimidant. Il était clairement fort, parsemé de nombreuses cicatrices témoignant de combats certainement très violents et son aspect bestial où il n'était vêtu qu'une longue jupe de cuir, laissait apparaître toute sa carrure de monstre. Autre détail : Hivann l'observa d'un angle particulier où il ne pouvait voir qu'une orbe blanche en guise d’œil. Il sut rapidement que cet être était borgne, aussi, il n'essaya pas de se cacher comme il ne pouvait pas encore être vu. Il eut tout juste le temps de quitter le trou quand l'orc se tourna tout juste vers lui. Posé à nouveau sur sa modeste banquette, dos au mur effondré, il entendit la créature s'approcher de lui et finalement, l'observer lentement.

"Tiens, visiblement les ynoriens doivent être en manque de peaux vertes à mettre en cage, ils s’en prennent aussi aux leurs… Quel peuple étrange."

Hivann aurait sans doute préféré se contenter de rester silencieux, s'il n'avait pas passé déjà ces deux jours sans aucune visite. C'était difficile à admettre, mais cet orc, fut-il autrefois son ennemi, était probablement le premier visage qu'il voyait clairement et qui s'adressait à lui dans une intention différente de celle de lui rappeler ses crimes.

"Je suis de ce peuple, répondit-il, mais je suis coupable. Toi en revanche, à moins d'être un très bon menteur, tu sembles être véritablement innocent de ce dont on t'accuse."

Comme il lui faisait dos, il décida finalement de se tourner pour le voir depuis la large ouverture dans le mur. Oui, vraiment, à voir son visage, c'était extrêmement étrange de voir et d'apprécier pour la première fois un garzok en deux jours seulement. Se voulant rassurant, il mit rapidement de côté ses appréhensions pour la race ennemie des ynoriens et continua.

"Ne t'inquiète pas. Le système juridique ici est juste. Si l'on arrive à prouver que tu n'as pas tenté d'entrer ici, tu rentreras chez toi. Moi, en revanche... Je serai sans doute condamné."

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mar 19 Mai 2015 09:26 
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Le Garzok s’esclaffe aux premières paroles d’Hivann, un son grave qui résonne dans sa cellule, semblable à un jappement.

- On ne m’accuse de rien justement, c’est bien ça le problème, réplique-t-il avec aigreur. Enfin, je suppose que si je suis ici et pas à partager une coupe avec Phaïtos, ils ont entendu mes protestations… Il faudrait surtout qu’ils se dépêchent s’ils ne veulent pas voir leur frontière assaillie…

Il semble perdu un instant dans ses pensées, avant de relever son œil sur Hivann.

- Mais toi, toi tu m'as l’air bien confiant dans ton système judiciaire, pour un type qui va mourir. Vous êtes toujours comme ça les ynoriens ? Soit dit en passant, c’est la première fois que j’échange plus de deux mots avec l’un des tiens – enfin, autre chose que des insultes. Il semble réfléchir un instant avant de se corriger. Quoi qu'il y a aussi eu le type qui m'a foutu dans cette geôle, avant qu'il ne m'y envoie. Mais ça s'est aussi terminé en insultes, donc je ne sais pas si ça compte.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mar 19 Mai 2015 10:32 
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A lui répondre, Hivann fut d'autant plus surpris en se rendant compte que le garzok était beaucoup, beaucoup plus loquace qu'il ne l'avait imaginé. Tout comme le mage avait relevé sa différence, l'orc avait relevé la sienne dans le fait qu'il avait bien décidé de lui parler, et pas de simplement l'ignorer.

"Je n'ai aucun mérite, fit-il simplement. N'y vois là que la courtoisie d'un condamné qui n'aura pas vu d'autre visage en deux jours."

Il rit un instant à l'évidence qu'il venait d'énoncer, puis reprit afin de répondre à son interlocuteur.

"Pour répondre à ta question, non, je ne pense pas que nous soyons tous comme ça. C'est triste à dire pour la situation que nous partageons, mais j'ai été longtemps ton ennemi. J'ai combattu sur la frontière entre nos pays, j'ai tué beaucoup des tiens. Peut-être même que tu connaitras mon nom si je te le dis. L'ironie du sort, c'est que je n'ai pas su m'arrêter et que j'ai fait pire ici, au nom de ma famille. C'est pourquoi je suis ici. Je vais être jugé une seconde et dernière fois, pour permettre à mes enfants de rester ici et de vivre comme ils l'entendent. En échange, je serai très probablement condamné."

Il s'arrêta un instant en regardant le mur tagué de nombreux de graffitis. Il y avait de nombreux symboles qu'il ne comprenait pas, sans aucun doute venus de quelques orcs dont le dialecte aurait été différent. Puis il conclut.

"Enfin, c'est réciproque. Tous les orcs que j'ai connus avant toi ne me laissaient pas le temps de les connaître et ils n'avaient pas ta verve."

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Dernière édition par Hivann Goont le Mer 20 Mai 2015 13:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mer 20 Mai 2015 11:09 
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L’orc observe intensément Hivann Goont, alors qu’il parle, écoutant ses paroles jusqu’au bout, le visage de marbre comme seul le faciès de garzoks peut l’être.

- Tous les orques ne parlent pas comme moi, ni autant, mais certains le font. Les langues se délient lorsque nous devons parler de guerre, de massacres, de batailles, et alors notre langage est un des plus beaux, des plus riches et des plus imagés qu’il existe sur Yuimen.

» Tes paroles semblent sage, ynorien, bien que je ne comprenne pas tout. Mais la sauvegarde de ses rejetons, ça… ça je le comprends. C’est en quelque sorte à cause de ça que je me retrouve dans une geôle des rivaux de ma race, à échanger des mots avec mon ennemi sans volonté de le tuer. Il est honorable de te sacrifier pour eux.

Il avait ajouté la dernière phrase avec un regain de sérieux, comme si cela comptait beaucoup pour lui. Il reste à son tour un instant silencieux, perdu dans ses pensées.

- Je crois que mon sacrifice, lui, ne sera jamais chanté dans le cercle des guerriers. Mon nom sera oublié et je n’entrerais pas comme il se doit au Royaume de Phaïtos, aucun chant narrant mes exploits et mes faits d’armes ne me précèdera. Je serais à peine un murmure à Ses oreilles, un souffle avant de disparaître.


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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Mer 20 Mai 2015 13:46 
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L'orc l'écouta encore, l'étonnant toujours un peu plus dans sa façon d'agir. Et là, il fit une démonstration des plus étranges. Il partagea son avis quant au sacrifice. Un garzok doté d'empathie... C'était sans doute rare, peut-être même unique. Voilà qu'un de ses anciens ennemis, une race connue pour sa violence et sa barbarie, lui disait qu'il avait de l'honneur. Lui, Hivann Goont, un homme d'honneur. Entendre son nom affilié à une telle qualité, c'était étrange. Il n'arrivait presque pas à le croire. Mais alors quand l'orc se mit à exprimer ses regrets, notamment celui de sa mort qui se ferait sans doute dans le silence absolu, il se sentit étrangement mélancolique. Tous deux se ressemblaient. Si on lui avait dit un jour qu'il se retrouverait dans une peau verte, il ne l'aurait jamais cru.

Voilà que cet ennemi lui parlait maintenant de chants, de faits d'armes, d'un avenir chez son propre dieu. A ces paroles, Hivann ne put s'empêcher de répondre par sa propre expérience.

"Vois le bon côté des choses. Tu mourras peut-être sans rien pour relever tes exploits... Mais au moins, tu n'auras pas une chanson racontant tous tes méfaits. Tu n'auras pas d'histoires rendant honte à ta famille. Je les vois déjà. "Ces enfants sont les rejetons d'Hivann Goont. Des enfants de démon ! Ne les approchez pas !" ou encore "Ah, connaissez-vous l'histoire de la mort de ses fils ? De la revanche d'Ishwari ?" Par le ciel, je n'ose même pas imaginer comment mes enfants devront faire pour vivre avec honneur après ce que j'ai fait."

Puis il se reprit. Il y avait encore un détail, bien que personne ne sache vraiment ce qu'il devait se passer après la mort. Mais c'était une idée à laquelle il s'attachait.

"Enfin... Je ne me fais pas de soucis pour ma mort, ni pour la tienne. Mon dieu m'a rejeté et tu sembles penser que le tiens t'abandonnera. Mais si je suis sûr d'une chose, c'est qu'il y a autant de dieux qu'il y a de lieux. Les portes d'un royaume fermé, je trouverai toujours un moyen d'en ouvrir d'autres."

Son regard parcourut les dessins tracés sur les murs, puis d'un coup, ses paroles lui rappelèrent à nouveau d'autres détails qui amplifièrent sa tristesse.

"Cependant, c'est une idée effrayante de devoir être contraint de rejoindre un autre ciel... J'ai toujours pensé que la mort était au final un sort discutable, puisqu'elle devait sans doute nous permettre de rejoindre nos amis disparus... Mais maintenant que j'ai trahi mon dieu et mon peuple, je ne les reverrai jamais. Mes enfants, mes mercenaires, ma défunte épouse... Et plus tard, Rawf, mes deux dernières filles... Ah mes filles... J'espère seulement pouvoir les revoir au moins avant de m'en aller."

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 Sujet du message: Re: La prison
MessagePosté: Dim 24 Mai 2015 11:53 
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Intervention pour Hivann Goont - 3



L’orque écoute avec attention les premières paroles d’Hivann.

- Personne pour conter mes méfaits ? Quel peuple étrange ! C’est la renommée qui importe, entrer au Royaume de Phaïtos le cœur gonflé de fierté et d’honneurs ! Mais je crains que ce soit de toute manière révolu pour moi, j’ai fais des choix qui nuiront aux miens, même si à terme j’espère que cela leur sera profitable. Et toi, pourquoi as-tu fais tant de choses pour les regretter à présent ?

Il écoute avec grand intérêt la suite des paroles d’Hivann.

- Tes paroles se rapprochent du blasphème. Autant de dieux qu’il y a de lieux ? Peut-être, mais il restera toujours un seul Dieu de la Mort et c’est devant Lui qu’on se prosternera tous au final.

La suite des paroles du mage laissa l’orque sans voix durant quelques instants.

- Pourquoi rejoindras-tu un autre ciel ? Le seul qui existe est celui de Phaïtos, et Il est et sera le dernier juge de tous tes actes. Les jugements mortels de ton peuple n’ont aucun sens pour Lui. C’est Lui qui décidera de si tu reverras les tiens dans la mort, pas un quelconque procès.

Il marque une dernière pose, avant d’ajouter :

- Tu m’as donné ton nom, Hivann Goont, alors je te donne le mien. Whrall. Ma mère voulait que chacune de mes victimes l’ait sur ses lèvres lors de son dernier râle.


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