L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 28 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: Le temple de Yuimen
MessagePosté: Mer 23 Sep 2009 16:39 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 15:46
Messages: 13910
Le temple de Yuimen


Image


Non loin de la milice se trouve le temple de Yuimen. C'est sans doute le plus vieux temple consacré à ce Dieu sur Yuimen.

Ce temple est massif et l'aspect extérieur, à l'exception du petit bout de jardin, semble dénué de tout luxe ou signe de richesse. Une fois passé le portail, vous traverserez le petit jardin de plantes médicinales où sont souvent occupés des druides. Vous monterez alors quelques escaliers de pierre brute avant d'atteindre les grandes portes de chêne, marquées d'un ours en bronze, symbole de Yuimen.

Vous entrerez alors dans une petite salle où vous pourrez laisser vos affaires sous la surveillance d'un gardien et où vous devrez laisser armes et armures. Une fois l'antichambre passée, vous entrerez dans le temple à proprement parler. Fait tout de bois et de rocs dans la plus pure et la plus simple harmonie.

Vous arriverez dans une pièce divisée en quatre lieux plus petits. Le premier à votre droite est la salle du Voyageur où, quelle que soit l'heure ou le jour, vous trouverez accueil et écoute. A votre gauche se trouve la salle des Rôdeurs, où les coureurs avec compagnons et les shamans sous forme animale pourront trouver la paix et prier. Au fond à droite se trouve la salle de prière, où vous pourrez faire brûler bougies et encens en priant calmement. En face, se trouve la salle druidique qui est une serre de plantes médicinales.

Au centre de ce lieu, une statue majestueuse du Dieu sous sa forme d'Ours trône, toute en beauté. Les yeux verts de l'animal sont des péridots tandis que ses dents sont en ivoire. Le reste de la statue est un monolithe recouvert d'une peau d'ours. La légende raconte d'ailleurs que c'est celle du premier prêtre, qui était un shaman.

Enfin, deux couloirs sortent de cette pièces et sont accessibles aux voyageurs, l'un mène au réfectoire, où les repas seront offerts dans le plus grand silence, tandis que l'autre vous conduira aux cellules de repos. Le troisième couloir est réservé aux gardiens des lieux.

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Mar 20 Avr 2010 21:28 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 15 Avr 2010 13:04
Messages: 21
< Les thermes>

A son réveil Galen fut totalement perdu. Tout d'abord il était vivant, ce qui n'était déjà pas si mal. Il avait mal mais cette douleur était tolérable et ses plaies avait été soigner.
Il se releva, nota que ses vêtements était au pieds du lit, il s'habilla donc en examinant la pièce dans laquelle il était.

Un petite salle en pierre, un ameublement simple en bois seulement un lit et un coffre au pied de celui-ci. C'est sur celui-ci que les vêtements en peau était poser. L'ensemble dégageait une impression de sérénité qui plaisait.

Il allait sortir de la cellule lorsqu'un jeune homme arriva.

" A vous êtes réveillez. je me demandais si mes soins étaient efficace j'en suis rassurer. "
" Merci mais ou je suis et comment je suis arriver là? "
Demanda Galen, qui jugeai que le novice qui lui faisait face avait approximativement son âge.

" Au temple de Yuimen bien entendu. C'est le coureur qui vous a amener. d'autre question? Vous pouvez prendre un repas si vous avez faim et après voir le coureur il semble vous attendre."

Galen ne laissa pas le jeune homme répété et sauta sur l'occasion de manger. Il fut conduit au réfectoire.



Lorsqu'il passa devant la statue Galen ne pu s'empêcher de remarquer que les humains vénéraient une autre version de Yuimen. Et ne pu s'empêcher de se souvenir de la réponse qu'un de ses maitres lui avait fait à cette idée.

( Les dieux sont comme des montagnes, chaque peuple sont des vallée au pieds de la montagnes ayant chacun une perspective différente du mont. De même chaque peuple voit différemment un même dieu.)
Il continua jusqu'au réfectoire, là il mangea tout en observant un homme qu'il soupçonna être le coureur en question. Celui-ci lui fit un signe de tête. Après le repas Galen alla donc voir le coureur.

" Merci de m'avoir amener ici, je suppose que c'est vous qui m'êtes venu en aide aux thermes. Je suis donc votre débiteur."

" En effet vous avez raison dans les deux cas. Je vous ai aidé et vous aller devoir m'aider en retour. En effet j'ai perdu ma proie lorsque j'ai interrompu la rixe. Acceptez vous."

" Bien évidement, j'avais déjà accepter."


-->Rencontre avec Alkil. Première traque.


Dernière édition par Galen le Dim 25 Avr 2010 19:33, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Dim 25 Avr 2010 19:27 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 15 Avr 2010 13:04
Messages: 21
<Temple de Yuimen>

L'homme était de carrure imposante. Ses bras musclés bombaient le cuir de la veste entrouverte sur des pectoraux saillants à la peau tout aussi mat que le reste de sa personne.
Une mâchoire volontaire, imberbe, légèrement avancée dominait le visage de l'homme mais c'était ses yeux bleus qui suscitaient l'attention. Comme s'ils étaient attentifs aux moindres détails, toujours sur le qui-vive.

Le second détail remarquable étant ses cheveux, de long cheveux sombres natté avec incorporer quelque perles et un duo de plumes noires zébrées de bruns au niveau de la tempe droite. Galen s'y connaissait en oiseau des bois mais, le porteur d'origine de ce plumage lui était inconnu. Cette ignorance ne s'étendait toutefois pas au cuir qui recouvrait l'homme de façon partielle. Et ce n'était pas du cuir d'animaux domestiques comme la vache ou le bosk ni même d'un paisible ruminant comme un cerf ou un lapin mais belle et bien celui d'un prédateur, à première vu du puma mais, ce n'était qu'une estimation à cause de la grande similitude entre les félins.

Le demi elfe se demanda quel était origine de cet homme.
( Un homme des dunes? Peut-être mais, ce bronzage peut être dû à une vie en plein air.)

Le demi-elfe suivi le coureur en dehors du réfectoire du temple de Yuimen. Arrivé à l'entrée Galen récupéra avec joie son arc fétiche ainsi que son carquois. Le jeune homme jeta un œil sur les armes du coureur. Car les armes d'une personne reflètent celle-ci. Il y avait une lance à pointe de métal mais, dont la hampe de bois était ornée de minuscules gravures. Une hachette à la lame légèrement recourbée ainsi d'un long couteau de chasse. Sans oublier un long arc de corne et un jeu de flèches.

C'est à ce moment que Galen eu le courage de demander.
" En quoi consiste votre mission ? Mon aide vous est acquise mais, je me demande comment je vous serais utile. Et accessoirement comment vous vous appelez, moi c'est Galen. "

Le coureur réfléchit un instant et répondit.
" Je suis Alkil den Mineï et ma mission comme tu l'as nommée est de poursuivre un homme : Fillion le serpenter. C'est également un coureur dont le compagnon est un serpent des forêts. Fillion et quelques-uns de ses complices ont attaqué un village à deux jours au nord, ils y on fait beaucoup de morts et y ont enlevé une jeune femme. Je les ai traqués jusqu'ici, où ils ont revendu une partie de leur butin, mais je n'ai pu les appréhender à ce moment. Les thermes étaient ma dernière chance dans cette ville.
Ton rôle seras de t'occuper d'un, voir de deux de ses hommes de main.
"

Galen acquiesça, ne savant que dire.

Le duo sorti du temple puis de la ville sans rencontrer d'évènement notable ce ne fut qu'une fois à bonne distance de la cité, lorsque les remparts n'étaient qu'à peine visible qu'un fait pour le moins étrange se produisit. Une plainte sifflante se fit entendre et un volatile fondit sur eux. Galen ne put qu'observer leur assaillant pétrifier de peur.
On aurait dit un oiseau, pour autant qu'un oiseau puisse faire trois mètres de haut et posséder des pattes aussi longues et musclées, plus épaisses et vigoureuses que celle d'un cheval de couse et terminés par des serres cruelles. Sa tête reposait sur un cou, souple et puissant, s'ornait d'un bec acéré et crochu comme celui d'un faucon, mais dix fois plus gros. Son plumage était camaïeu de brun et de noirs, sur lequel tranchait l'or brillant de ses yeux. L'animal battant l'air de ses ailes ridiculement sous-développées, ailes qui étaient l'une des rares zones avec la tête et l'extrémité de la queue ayant encore des plumes sur tout l'animal.

-->Terre cultivées autour de Kendra Kâr

_________________
Galen rodeur 4


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Ven 30 Avr 2010 15:28 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
Messages: 318
Le milicien ne s'était pas trompé, à quelques pas de la milice se trouvait un bâtiment ecclésiastique dénoué de tout ornement. Des murs de pierres anciens servaient de demeure aux forces de Yuimen de cette ville humaine, sans doute érigés au moment même où les hommes avaient colonisé ces terres. Je m'approchai du portail ouvert, laissant pénétrer les pèlerins en détresse en quête de renouveau tels que moi. Je pénétrai donc dans ce sanctuaire où la magie devait être monnaie courante, laissant tomber mes a priori sur ces forces divines que je connaissais si mal. Des plantes étranges, parsemées de quelques fleurs peuplées cet immense jardin où les prêtres cultivaient leurs aromates pour concocter des filtres qui me permettraient de soigner Santias ! Je me dépêchai, m'approchant des portes du temple dans cet univers boisé où les fragrances s'entrechoquaient dans une danse lyrique qui aurait pu m'inspirer une mélodie digne de ce nom. Pourtant, la fatigue et la douleur m'empêcheraient de créer quelque chose de poétique et d'intéressant pour le moment...

(En espérant que cela ne dure pas trop longtemps.)

Je grimpai les escaliers qui m'emporteraient vers un tout autre univers où je désirais trouver un puissant réconfort. Mais, cela était plus dur que je ne l'aurais cru étant donné que mes courbatures se réveillèrent, m'attaquant de leurs forces malsaines et impures, m'empêchant de faire des mouvements trop brusques, ce qui n'était pas plus mal vu que les prêtres ne devaient pas vraiment avoir envie de s'occuper de personnes trop violentes et bruyantes. Toutefois, dès que je fus en haut des marches, une sensation de victoire m'envahit, me laissant dans un océan de bonheur, j'étais enfin près de mon but premier : soigner Santias ! Je poussais donc la porte, avançant calmement dans une petite pièce où un humain emmitouflé dans sa cape se dirigea vers moi :
«Bonjour messire Elfe, pour entrer dans le temple vous devez me laisser vos armes.» me lança-t-il un sourire aux lèvres.

Il n'y avait pas à dire, ils avaient peur de se faire agresser ! Mais, je pouvais comprendre leurs inquiétudes, cette ville était peuplée de nombreux vagabonds alors pourquoi risquer de se faire tuer bêtement ? Mais, cela était à double tranchant : comment se défendre si jamais une créature aussi puissante que la Cornue ou le Marionnettiste parvenait à pénétrer le temple ? Avec de la chance les prêtres possédaient des dons équivalents, mais si ce n'était pas le cas ? Là était tout le problème et cela m'ennuyait terriblement. Évidemment, ce n'étaient pas les hommes d'Église qui s'en prendraient aux voyageurs, bien que cela leur permettrait de s'enrichir à une vitesse phénoménale...

(Cesse d'être mauvaise langue, tout ce qu'il demande c'est d'être en paix !)

Je me mis donc en quête de toutes mes armes, à commencer par ma dague et l'épée dentelée que je venais tout juste d'acquérir. Ensuite, je me mis à fouiller dans mon sac, posant tout d'abord Santias sur le sol pour ne pas le blesser par mégarde, puis, je récupérai mes gants armés et mon sécateur que je déposai avec les autres. Pour finir je retirai l'arc que j'avais mis en bandoulière pour ne pas qu'il me dérange lors d'éventuels combats. L'humain regardait alternativement mon visage et les armes comme si j'étais une sorte de mercenaire prêt à tuer tous les êtres qui se trouvaient sur mon chemin. Bon, il était clair que je ne m'étais pas rendu compte que la moitié de mon équipement était constitué d'armes diverses et variées.
«Je suis moi-même surpris, je ne pensais avoir autant d'armes mortelles... Mais, je reviens de quête et je pense me séparer rapidement de certains objets.
- Cela ne me regarde pas, puis il continua sur un ton plus chaleureux, vous désirez ?
- La raison de ma venue est mon chat, il a subi quelques désagréments au cours de l'aventure.»

Mes yeux commencèrent à se noyer dans un océan de désespoir en voyant mon cher et tendre matou dans cet état. Pourquoi ne l'avais-je pas laissé à la Cité, en sécurité ? Il ne lui aurait rien arrivé ! Tout ça est de ma faute, tout comme la mort d'Ergoth et de toutes les personnes qui m'ont toujours été chères. J'étais un véritable chat noir, attirant les foudres du trépas sur les personnes qui m'entouraient, comment résoudre ce problème ? Comment vaincre cette malédiction qui me consumait à petit feu ? J'espérais trouver des réponses à l'intérieur de ces murs sacrés, priant au fond de moi pour rencontrer une puissance salvatrice.
«Ne vous inquiétez pas, s'il est toujours vivant nous devons être en mesure d'accomplir des miracles ! Suivez-moi, je vais vous amener voir une personne un peu plus compétente.
- Vous pensez qu'il ira mieux ?
- Je ne pense pas, j'en suis certain ! Allez, ne vous faites pas de soucis.»

Pourvu qu'il dise vrai, je ne me remettrais pas de ses paroles si jamais il me mentait. Néanmoins, une petite flamme d'espoir s'alluma dans mon cœur, autant d'hommes sacrés devaient posséder la force nécessaire pour aider mon pauvre petit Santias. Je pénétrai donc dans le temple à proprement parler, me laissant rapidement apaiser par les pulsations bénéfiques qui régnaient dans ce bâtiment. Mon esprit se vida de toute mauvaise pensée comme si un être supérieur avait pris le contrôle de mes émotions. Pourtant, je pouvais toujours réfléchir, avoir accès à mes recoins cachés... Tout ceci était étrange et surprenant, le monde de la magie m'était encore tant méconnu ! Enfin, pour l'instant, je n'avais qu'un seul objectif en tête, et je comptais bien passer à l'action le plus rapidement possible. Suivant l'homme en bure, je regardai attentivement les murs qui m'entouraient, ils étaient évidemment antiques, mais regorgeaient d'une puissance légitime, représentant une sorte de domaine indestructible à mes yeux.

(Au moins ici je suis en sécurité, aucune créature sortie des enfers ne viendra m'ennuyer.)

Finalement, nous arrivâmes devant un homme, pas vraiment âgé et même plutôt jeune, à vrai dire, il ne devait pas avoir plus de trente ans. Il n'avait peut-être pas l'air de regorger de richesse, ce qui était bien entendu normal vu sa vocation, néanmoins, il imposait une sagesse à la fois réconfortante et terrifiante. Ses cheveux étaient coupés en brosse et rien que cela lui donnait déjà un côté militaire. En plus de ça, il possédait un regard alerte qui me reluquait de haut en bas, tentant sans aucun doute de déterminer mon espèce, bien que cela soit plutôt évident. Pour couronner cet aspect de soldat, il portait une sorte de toge verdâtre renforcée par des plaques de métal. Était-ce un prêtre ou un rôdeur tel que moi qui venait visiter la région ? En tout cas, il avait plus l'air d'un mercenaire que d'un prêtre !
«Hémisos, je vous amène un patient !
- Ah ! Enfin un peu d'action, je commençais à m'ennuyer, à croire que tous les habitants de cette cité sont en pleine forme ! Où avez-vous mal messire elfe ?»

Surpris par cette question je ne sus que répondre, d'ailleurs, je n'aurais jamais cru que cet humain était une sorte de soigneur qui proposait ses services à n'importe qui... Mais, une chose était certaine, je me sentais en pleine forme ! Comment lui annoncer qu'il allait devoir guérir un chat ? Même si ce n'était pas n'importe quel matou bien évidemment vu qu'il m'appartenait !
«Heu... C'est-à-dire que je me sens bien.
- Mais, non tu n'y es pas du tout ! C'est son chat qui est en piteux état regarde la pauvre bête.
- Je me disais bien qu'il y avait quelque chose derrière tout ça, cet elfe ne me paraissait pas en mauvaise santé, bien qu'il devrait sans doute faire un peu plus attention à son corps, ses muscles ont l'air tout tétanisés. Reposez-vous mon ami ! Je vais m'occuper de votre chat, ça me fera passer le temps. Allez, n'ayez pas peur donnez-le moi, vous verrez je fais des miracles !
- Puis-je rester avec vous ?
- Non. J'ai mes petits secrets que je préfèrerai ne pas dévoiler aux grands jours. Mais, ne vous en faites pas, je ne lui ferai pas de mal !
- Venez messire elfe, je vous amène au réfectoire, vous semblez affamé !
- Oui, c'est vrai que je n'ai pas mangé depuis un certain temps, les événements récents ont fait que je n'ai pas eu une minute à moi...»

Partant dans les entrailles de ce temple, je suivis mon guide vers un bon petit repas ! Il était vrai que je n'avais plus pensé à ma faim, tout s'était enchaîné si vite que j'en avais oublié les priorités premières. Cependant, il me restait toujours une petite boule au ventre qui m'empêcherait sans nul doute de combler le petit creux qui me tourmentait encore. En effet, l'idée de savoir Santias dans les bras d'un inconnu qui possédait apparemment des dons magiques ne me rassurait guère. Mais, dans tous les cas, je n'avais pas vraiment le choix, c'était le seul moyen de récupérer mon matou en vie, je lui devais bien ça.

Une fois arrivée au réfectoire, je pus apercevoir quelques prêtres dans des tuniques toujours très proches de la nature. Elles étaient en général soit marrons, soit beiges, soit vertes et bien entendu chacune des ces couleurs se déclinaient sous toutes leurs teintes. Mais, une personne attira plus mon attention que les autres, c'était un humain aux cheveux châtains qui portaient des vêtements lie de vin. Il jurait un petit peu par rapport aux autres prêtres et selon moi, ce jeune homme ne devait pas avoir choisi le même chemin que tous ces ascètes.
«Allez-y asseyez-vous, je vais vous chercher quelque chose à manger. Au fait, comment vous appelez-vous ?
- Oh, c'est vrai j'ai complètement oublié de me présenter, je me prénomme Dôraliës et je viens de Lùinwë, mais j'ai fait un petit voyage en mer récemment...
- Nous en parlerons à mon retour si vous le désirez.»

Attendant un des gardiens du temple, je me remis à penser à toutes les épreuves que j'avais vécu et je devais bien avouer que tout ceci m'aura montré ô combien j'étais fragile. Avant d'entreprendre un nouveau voyage vers des contrées perdues, j'allais devoir acquérir un certain talent et développer mes capacités de combat. Je ne pouvais me permettre de mourir alors que j'avais tellement de choses à vivre ! Mais, quelque chose me sortit de mes réflexions, une sorte d'intuition ou plutôt un grésillement dans mon esprit. Ceci était tout à fait étrange, je sentis tout d'abord une résonance dans ma tête, puis une voix masculine.

(Viens voir, il y a un nouveau.)

Soit j'étais complètement fou et j'entendais des voix, soit une personne s'était immiscée dans mon esprit par mégarde. Je devais avoir un air de demeuré vu que je me mis à regarder dans tous les sens, effrayé par ces mots qui ne me concernaient sans doute pas.

(Hé ! Tu pourrais répondre quand même !)

Oui, il était clair que tout ceci ne m'était pas destiné, les humains étaient peut-être plus rustres que les elfes, mais quand même, ils ne faisaient pas preuve d'une telle impolitesse. Quitte à être fou autant lui répondre, si tant est que cela soit possible.

(Heu... Oui, mais qui êtes-vous ?)
(... Elric ?)
(Non, c'est Dôraliës.)
(Dôraliës ?)
(Oui, je suis un elfe bleu et je me trouve au temple de Yuimen.)
«Quoi ?!»

À quelques mètres de moi, le jeune homme dans sa robe lie de vin venait de faire un bond et me regardait d'un air déconfit. Apparemment c'était lui qui avait osé braver mes pensées, se trompant sans doute dans le sort qu'il venait de lancer. Au fur et à mesure que je côtoyais la magie, je me rendais compte que cette science était tout sauf précise. Enfin ! Tant que je n'étais pas la cible de sortilèges mortels, je n'avais pas à me plaindre, cela me faisait même plutôt rire, vu son visage rempli de surprise, il ne s'attendait pas à ce que je puisse l'entendre.
«C'est donc vous ! J'ai cru un instant que j'étais devenu fou...
- Excusez-moi, j'ignorais que vous étiez un shaman et je dois dire que je ne maîtrise pas bien ce sort, j'ai dû capter votre esprit au lieu de celui d'Elric.
- Un shaman ? Non, vous devez faire erreur, je ne suis qu'un simple aventurier, enfin, j'essaie de l'être en tout cas...
- Ah bon j'ignorais que ce sort pouvait être utilisé sur d'autres personnes que les shamans, ça montre à quel point je suis nul en la matière.
- Je vois que vous avez fait connaissance !
- En fait, il a capté mon appel, j'étais surpris, je croyais que cela ne fonctionnait qu'avec des shamans.
- Normalement, c'est le cas... Messire Dôraliës êtes-vous sûr de ne pas disposer de dons shamaniques ?
- Certain, moi et la magie ne nous comprenons pas j'ai l'impression.
- Cela n'a rien à voir... Donnez-moi vos mains.»

Avec la chance que j'avais, cet homme allait sûrement me jeter un sort qui allait me transformer en flaque de chair et de sang... J'en avais marre de tout ceci, j'étais simplement venu ici pour faire soigner Santias et retrouver un peu de ma paix intérieure et voilà qu'un prêtre voulait me transformer en cobaye de je ne savais quelle expérience macabre. Néanmoins, je n'avais pas vraiment le choix, je n'étais pas en terrain ami et devais bien accepter cette nouvelle épreuve. Tendant mes mains au gardien du temple, je l'aperçus poser les siennes sur les miennes et se concentrer comme le faisait Silmeï ou notre capitaine avant de jeter un sortilège. Olala ! Pourvu qu'il ne me transforme pas en statue de pierre, j'aurais l'air malin ! Et puis, je n'avais pas envie de devenir une des décorations du temple ! Mais, il n'en fut rien, je sentis un tout petit picotement au niveau de la paume de ma main droite, suivi d'une petite vibration dans la trame de l'atmosphère. Et tout à coup, le gardien revient à lui, le visage irradiant de joie :
«Mais, c'est fantastique ! Vous ignoriez donc que vous pouvez user de magie ! Vous avez bien fait de venir au temple et toi Méta tu as bien fait d'utiliser ton sort, sinon il n'aurait peut-être jamais su qu'il possédait ces pouvoirs de shaman !
- Oui, enfin, ça montre à quel point je ne maîtrise pas ce sort et je dois bien avouer que cela me désespère plus qu'autre chose...»

L'un semblait ravi au plus haut point quant à ce Méta, il avait plutôt l'air déçu de ne pas avoir pu contacter son ami Elric. Moi de mon côté, je ne comprenais pas réellement ce que tout ceci signifiait et j'étais même horrifié de l'issue que cela impliquait : Dôraliës le monstre de cirque aux forces magiques... Oh non ! Il était hors de question qu'il fasse de moi ce que je n'étais pas et j'allais devoir trouver de bons arguments pour me défendre :
«Impossible, je viens de partir dans une aventure où j'ai risqué ma vie et plusieurs mages et créatures magiques très puissantes étaient présentes. Comment se fait-il qu'ils n'aient pas détecté ces «dons» si vraiment j'en avais ?
- Ceci est très simple, elle est tellement peu développée que même moi je ne l'ai pas détectée à votre entrée dans le temple, mais vous ne pouvez nier que deux preuves sont tout de même incontestables. D'abord le sort de Méta, et bien qu'il soit très sympathique, il ne dispose pas de la magie nécessaire pour lire dans vos pensées.
- Enfoncez bien le clou...
- Ce n'est pas grave, il faut que tu t'entraînes encore une peu. Et puis, cette infime partie de vous qui est liée à la magie. Non, il n'y a aucun doute là-dessus ! Il va falloir s'entraîner Dôraliës !
- Et si je ne le veux pas ?
- Hé bien nous vous séquestrerons jusqu'à ce que vous acceptiez !»

Me séquestrer ? Moi ? Ils pouvaient toujours essayer, jamais je ne me laisserais faire par une bande de prêtres gâteux et puis, ils n'avaient de toute façon pas le droit de me retenir contre mon gré, cela devait sans doute être contraire à leurs nombreux principes ! Cependant à la tête d'enterrement que je devais faire, le gardien du temple se mit à pouffer minablement :
«Mais non, je plaisantais ! Mais soyez sûr que cela ne pourra vous faire que du bien ! N'aimeriez-vous pas contrôler la noble magie de Yuimen ?»

Il était vrai que l'idée semblait alléchante, je m'étais toujours dit que si je pouvais apprendre à maîtriser la magie cela m'aurait fait plaisir et cette fois-ci j'en avais le choix, alors pourquoi me plaindre ? Était-ce la peur de l'inconnu ? Ou simplement le fait de craindre de changer pour devenir une personne que je n'étais pas ? Dans les deux cas, je n'avais aucune raison de refuser une telle opportunité et puis, les personnes possédant de la magie semblaient être beaucoup plus respectées que le commun profane des mortels.

_________________

Maître musicien pour vous servir...


Dernière édition par Dôraliës le Ven 23 Juil 2010 14:12, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Dim 2 Mai 2010 17:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
Messages: 318
Ce fut ainsi que l'on m'enrôla pour devenir un shaman et bien que l'idée de posséder des pouvoirs magiques m'émoustillait au plus haut point, je devais bien avouer que je ne savais pas comment j'allais m'y prendre. J'espérais donc un peu d'aide de la part des prêtres ou même de ce jeune Méta qui faisait son possible pour comprendre ses propres dons.
«Hé bien alors, votre entraînement commencera demain ! Méta, toi qui connais Moboutou, tu pourrais peut-être amener Messire Dôraliës pour qu'il puisse acheter quelques sorts et n'oublie pas non plus de lui faire acheter des fluides, il doit faire prospérer son réservoir magique ! Ah tiens, Hémisos est là.» dit le gardien sur un ton enjoué.

Dans les bras du Druide se trouvait une boule de poils que j'aurais pu reconnaître entre mille ! C'était Santias qui ronronnait sereinement, les yeux ouverts ! Je me levai d'un bond, fonçant tout droit sur l'humain souriant. Il avait donc réussi à sauver mon chat adoré que j'avais failli tuer par mon manque de prudence absurde. Mais, maintenant, il était en vie et je devais bien tourner la page de cette épreuve que les Dieux avaient mis sur mon chemin.
«Tenez, messire Elfe ! Votre chat respire la vie, il ne peut pas aller mieux !
- Merci beaucoup ! Comment pourrais-je vous remercier ? lançai-je sans me poser de questions.
- En suivant quelques cours de magie en compagnie de Méta, cela nous ferait à tous plaisir.
- De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix, autant cultiver cette partie de moi que je connais si mal.
- Avant tout, allez prendre votre repas et ensuite vous irez vous coucher, une longue journée vous attend demain.»

Je m'assis donc, Santias dans mes bras, le chat me regardait, les yeux entrouverts et subissant mes douces caresses. Pauvre Matou ! Il n'avait pas apprécié de se retrouver dans les profondeurs sous-marines en compagnie de puissances macabres... Quel idiot ! Si j'avais su... Mais avec des «si» on aurait pu refaire le monde, même s'il me semblait qu'il ne se portait pas si mal que ça. Peut-être qu'exterminer les nains de Yuimen ne serait pas une mauvaise chose, après tout ils étaient complètement inutiles et rustres à souhait. Ce n'était qu'une grosse bande d'incapables à la recherche de tonneaux de bière imbuvable. Heureusement que les elfes étaient là pour limiter leur extension ! Cependant, la voix de Méta chassa mes stupides pensées :
«Puis-je venir souper avec vous ?
- Oui, bien entendu, autant faire connaissance dès ce soir, dis-je en souriant.
- Effectivement. Par contre, je ne sais pas vraiment ce que je vais bien pouvoir vous apporter, je suis si nul...
- Si vous êtes «nul», je suis à enterrer vivant dès ce soir. Je ne comprends rien à la magie et encore moins au shamanisme, alors tout ce que vous pourrez me dire fera croître ma culture en la manière.
- Déjà, vous allez devoir trouver quel est votre totem, pour ensuite pouvoir vous changer en cet animal.
- Me transformer en un animal ?!»

Ce genre de révélations aurait pu me faire tomber à la renverse, heureusement que j'étais assis sur une chaise. Mon esprit profane ne savait pas que cela pouvait être possible et allait à l'encontre des lois de la physique établies par le Dieu créateur et ordonnateur de cet univers. D'un autre côté, la magie elle-même réfutait les principes premiers tels que la gravitation ou encore le fait de ne pas se brûler en utilisant les dons du feu. Peut-être faudrait-il mener une enquête sur ce genre de procédés, mais en attendant, je doutais du bien fondé des dires de Méta.
«Vous êtes sûr que cela est possible ?
- Bien entendu, je vous montrerez demain si vous le désirez durant votre entraînement. De toute façon, vous allez devoir déterminer votre animal totem et cela risque d'être plutôt complexe étant donné que je n'ai pas l'expérience des prêtres de ce lieu. Mais, bon je suppose que si le gardien du temple m'a demandé de vous aidé c'est qu'il doit penser que je suis suffisamment doué pour réussir.
- Je suis tout à fait d'accord ! Et puis, comme je vous l'ai dit, ne vous rabaissez pas, le simple fait de jeter le moindre petit sortilège fait de vous un être connaissant les bases des sorts et de tout le reste.
- Si vous le dites... On verra ces jours-ci si j'arrive à faire quelque chose.
- Ne vous inquiétez pas, je suis un bon élève, j'écouterai tous vos conseils ! Et j'espère par ce biais retrouver ma paix intérieure reléguée pour l'instant dans un champ de bannis.
- Tant que ça. Vous avez dû en voir...
- Vous ne pouvez l'imaginer... Mais, je n'ai pas trop envie d'en parler, c'est encore trop frais pour moi.»

Sur ces bonnes paroles, je me mis à dévorer mon repas, Santias sur mes genoux, dormant comme un bien heureux. La nourriture n'était pas digne d'une enseigne gastronomique, mais, c'était déjà meilleur que ce que j'avais pu sentir à l'auberge de la tortue guerrière. Une chose était certaine, je me languissais de me rendre à la Cité pour me sustenter correctement, toutefois, vu la tournure que prenaient les événements, je n'étais pas prêt de retrouver ma famille et mon logis, d'ailleurs, je n'en avais pas le courage pour l'instant. En effet, leurs questions auraient tôt fait de me faire sombrer dans un océan de déprime et je n'aurais pas aimé m'y noyer. Mais, ceci était secondaire, je préférais vivre au jour le jour, me projeter dans l'avenir ne m'avait que porté malheur pour l'instant, alors autant ne pas trop jouer avec la fortune. Et puis, je devais bien tenter de relativiser les événements, après tout, je me trouver dans un temple, à l'abri des forces maléfiques qui rôdaient dans les environs. Mais, une chose attira mon attention, le jeune Méta n'arrêtait pas de jeter des regards horrifiés sur mes oreilles. Pourtant, je devais bien avouer -sans me vanter- qu'elles étaient tout à fait charmantes et pointaient adroitement vers le ciel. Ils ne devaient peut-être pas avoir l'habitude de côtoyer des elfes avec de si jolies oreilles.
«Venez, je vais vous amener à votre cellule, face à mon regard menaçant il rectifia le tir, votre couche plutôt.»

Je me levai de table, récupérant mon chat dans mes bras qui s'était malheureusement réveillé. Puis, je suivis Méta qui m'amena dans les tréfonds du temple pour me trouver un lieu où je pourrai passer la nuit. Je traversai un couloir et arrivai enfin dans un corridor où de nombreuses portes venaient décorer le mur brut. Rapidement Méta en ouvrit une pour voir si elle était bien vide, puis, m'y fit rentrer :
«Voilà ! J'espère que vous vous y plairez Messire Dôraliës, ce n'est pas luxueux mais c'est toujours mieux que de passer la nuit dans la rue.
- Oh ! Ne vous inquiétez pas pour moi, c'est très bien.»

J'espérais au fond de moi qu'il n'avait pas senti la petite pointe d'hypocrisie qui régnait dans ma voix. J'allais devoir passer une nouvelle nuit dans un endroit dénué de tout confort et tout ceci commençait à me taper sur le système. Mais bon, en venant ici, je savais pertinemment que je n'aurais pas à ma disposition tout le luxe que j'aurais aimé avoir. Dans tous les cas, je devrais me forcer à passer une bonne nuit, le lendemain serait pour moi fort en rebondissement, alors autant se reposer comme il le fallait. Je m'allongeai donc sur la couchette antique qui sentait le moisie et chassai de mon esprit toutes les pensées macabres qui auraient pu me tourmenter. Au bout de quelques minutes, Santias vint se poser près de mes reins, remuant un peu pour trouver sa position, puis son ronronnement arriva à mes oreilles, douce mélopée naturelle qui me fit trouver le sommeil comme l'aurait fait une berceuse.

_________________

Maître musicien pour vous servir...


Dernière édition par Dôraliës le Ven 23 Juil 2010 14:23, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Jeu 13 Mai 2010 17:49 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
Messages: 318
Un jour, cela ferait bientôt une journée que j'étais revenu sur le plancher des vaches et pourtant, l'amertume de ce voyage fantasque me restait encore sur l'estomac. Les stigmates de ma douleur, autant physique que psychique, devaient encore se lire sur mon visage affaibli par tant d'épreuves. Mais, aujourd'hui tout allait changer, une dure journée placée sous le signe de l'apprentissage et de la magie se présentait à moi et même si tout le temple devait déjà être réveillé, j'avais envie d'avoir un moment à moi peut-être le dernier d'une longue période. Je sortis donc de mon lit, repoussant avec douceur Santias qui s'était couché sur mes jambes. Je me demandai un instant comment avait-il fait pour ne pas être dérangé par mes mouvements nocturnes, à moins que je sois resté sage tout au long de mon sommeil. Cela me paraissait tout de même improbable, néanmoins, vu la fatigue qui avait tant lacéré mon corps, peut-être avais-je dû sombrer dans un profond océan de lassitude.

(Aïe mon dos...)

Presque bloqué, je me relevai tant bien que mal, tâchant d'oublier mes maux qui avaient changé ma grâce d'antan en une véritable posture de fil de fer rouillé. Enfin ! Une fois que mon corps serait chaud, je me sentirai certainement mieux. Cependant, avant d'avoir pu sortir de la couche, Santias vint vers moi et posa sa tête d'ours en peluche sur ma main. Il ne m'en voulait pas malgré tout ce que je lui avais fait subir, il m'aimait toujours autant et cela était bien entendu réciproque.
«Allez viens-là mon matou.»

J'attrapai ses pattes et le trainai vers moi pour l'embêter un peu;son pelage se souleva sous la surprise.
«Ah ! Tu ne t'attendais pas à ça, Coquin !»

Et à ce moment-là, les vieux jours passés à la Cité remontèrent à la surface, ces longues promenades dans les alentours de la ville, le lapin dévoré par Santias. Dire que j'avais trouvé ça dégoûtant, que devrais-je dire aujourd'hui après m'être fait attaquer par des monstres métalliques et une femme aux pouvoirs destructeurs ? Mon regard sur les choses avait tant changé et je pouvais même affirmer qu'il s'était transcendé. Mais, cela ne s'arrêterait pas là !
«Sortons, tu as besoin de voir le grand air. Suis-moi !»

Je récupérai mon sac, sortis de ma chambre et pris le long couloir qui me permettrait de quitter l'enceinte du temple. Je croisai quelques prêtres qui sortaient de leurs salles, l'air d'être dans une purée de pois déroutante. Les pauvres, ils étaient donc comme tout le monde, leur réveil était tout aussi difficile que pour le commun des mortels. Pourtant, cela ne m'intéressait pas, seul le bonheur de mon chat avait une réelle importance à mes yeux. Je sortis même ma flûte traversière, prêt à jouer un air guilleret pour libérer toute cette tension qui exerçait une force démoniaque sur mon si jeune corps. Toutefois, lorsque j'arrivai enfin à l'entrée du temple, j'aperçus le gardien qui accueillait déjà une jeune femme plongée dans un profond désarroi. Comme quoi, même les humains pouvaient avoir des sentiments... Moi qui les croyais sans cœur, peut-être m'étais-je trompé, pourtant ce Léonid avait l'air d'être dénué de tout esprit critique, quel imbécile !

(En espérant que sa présence ne se retrouve pas sur mon chemin, il risquerait d'être surpris par mes nouveaux futurs dons !)

Je passai mon chemin, sans me soucier de cette femme, après tout, j'avais moi aussi mes problèmes et je ne comptais pas devenir une sorte de stupide chevalier servant, défendant la veuve et l'orphelin. Il y avait bien d'autres êtres qui demandaient que l'on s'occupe de les faire disparaître de ce monde. Je fis juste un signe au gardien avant de me retrouver à l'extérieur du temple, prêt à faire vrombir ma si belle flûte traversière. Le jardin des prêtres étaient bien plus somptueux que je ne l'aurais cru, la nuit ne rendait pas hommage à ces si belles plantations. Des fleurs de toutes les couleurs gisaient de par et d'autre, rendant à cette ville les couleurs qu'elle avait perdu au cours du temps. En effet, des massifs d'iris, de pavots et de campanules transformaient ce lieu en véritable havre de paix. Je n'en revenais pas, ce jardin était digne de celui de Lùinwë et peut-être même plus encore !

(Il faudra que j'en touche un mot à ceux qui s'en occupent, je suis sûr qu'ils pourraient énormément apprendre de ces humains.)

Je m'assis près d'un arbre, certainement un vieil érable vu la couleur rougeâtre de ces feuilles dentelées. Tout ceci était somptueux, je n'aurais pu rêver mieux en ce début de journée, rien n'aurait pu entacher ma joie qui allait bon train. Je pris donc ma flûte traversière et me mis à jouer un petit air frivole qui n'avait rien de très recherché, mais qui avait le pouvoir de me sortir de ma torpeur. Les notes se mirent à voler dans l'air ambiant comme de véritables rossignols, effectuant leur danse nuptiale dans les hautes sphères de ce jardin mystique. Une émotion intense m'envahit, me faisant voyager dans des lieux qui m'étaient encore inconnus, un îlot de solitude sur lequel je me plaisais en ce début de journée. Santias, lui aussi, semblait apprécier ce petit interlude musical, écoutant la mélodie de ses si jolies petites oreilles à l'affût de la moindre note. Nous nous comprenions, étions comme deux véritables frères et pourtant nous n'avions pas le même langage. J'espérais qu'un jour les langues se délient afin que nous puissions discuter du sens de la vie, de la manière dont les animaux voyaient les choses.

Toutefois, Méta m'apparut, assis sur les escaliers du temple, écoutant ma mélopée qui se changea en une véritable cacophonie dès lors que je vis cet inconnu.
«Oups ! Excusez-moi, je vous ai surpris. Vous jouiez tellement bien que je ne voulais pas vous interrompre.
- Non, je joue mal pour un elfe, mes camarades sont plus expérimentés en la matière, je ne suis qu'un piètre musicien, mais ça m'amuse !
- Allons bon ! Si vous ne savez pas jouer, que puis-je dire de mes talents de musicien ? Dit-il en riant. Êtes-vous prêt ? Je suis si impatient de vous faire découvrir le monde de la magie, bien que je ne sois pas très expérimenté. Mais au pire, les prêtres sont là et pourront vous aiguiller si jamais je ne suis pas clair.
- Ne vous en faites pas, je suis sûr que vous serez un excellent professeur. Allez, je vous suis !»
- Avant toute chose, le gardien du temple m'a demandé de vous remettre ce fluide de terre. Je pense qu'il serait bien de commencer votre enseignement avec son absorption. C'est un début pour tout bon magicien.»

Je rangeai ma flûte traversière dans mon sac que je déposai sur le sol encore un peu abasourdi par ce que je venais d'entendre. Alors comme ça j'allais faire mes premiers pas dans le monde de la magie, si tôt ?! Moi qui pensais que la matinée serait un bon moment pour faire des achats, hé bien ce Méta venait de me planter un couteau dans le dos ! Rien que la manière dont il parlait ça me faisait froid dans le dos : absorber un fluide quelle étrange expression, je n'étais pas une éponge !
«Mais qu'est-ce qu'un fluide ?
- Ceci. Il sortit de son sac une fiole ayant la forme d'une poire dans laquelle se trouvait une brume marron qui n'avait rien de matériel à première vue. En fait, un fluide permet aux personnes possédant des dons magiques de lancer des sorts, c'est un peu comme un réservoir à magie. Plus vous en absorbez, plus vous devenez endurant dans l'art de jeter des sorts.
- Mais, je ne sais pas lancer de sorts moi... À quoi ça va me servir cette chose. Lançai-je soucieux qu'il se produise une sorte d'effet secondaire vu que je n'avais encore jamais touché à ce genre de choses.
- Pour les sorts nous verrons après, je vous amènerai chez Moboutou pour acheter quelques parchemins et de nouveaux fluides. Une fois que vous aurez acquis une certaine maîtrise alors je vous défierai dans un combat singulier... pour s'entraîner bien entendu.» Ajouta-t-il en voyant une inquiétude certaine se lire sur mon visage.

_________________

Maître musicien pour vous servir...


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Mar 27 Juil 2010 14:21 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
Messages: 318
Olala dans quel pétrin je m'étais encore fourré ! Il allait falloir que je me change en un véritable mercenaire de la magie en l'espace de peu de temps ! Non, je n'y arriverai sans doute jamais... D'un côté, personne ne m'avait dit que cet apprentissage était une question de jours et rien ne m'empêchait de prendre le temps qu'il me fallait pour maîtriser ces dons incertains. Bon ! Dans tous les cas, plus vite je me mettrai au travail et plus vite j'arriverai à contrôler les nobles forces de Yuimen, alors autant ne pas faire le peureux.
«Bien... Allons-y... dis-je sur un ton teinté d'inquiétude.
- Ah ! Ne vous faites pas de soucis, ce n'est pas dangereux. Mais je peux comprendre vos doutes et vos angoisses, au début j'étais moi-même un peu réticent à l'idée de côtoyer la magie et puis finalement, je me suis découvert une véritable passion pour le monde occulte. Dit-il tout enjoué avant de me demander de le suivre dans un coin plus tranquille du jardin. Là-bas, nous ne serons pas dérangés par les druides et le cadre y est agréable.»

En effet, c'était le moins que l'on puisse dire, des érables de toutes les couleurs nous encerclaient dans une sorte de petite clairière humide où une mousse épaisse avait élu domicile. Les oiseaux chantaient des mélodies endiablées sans doute exaltés par ce coin de paradis au milieu d'une ville immense. De son côté Santias semblait respirer le bonheur : d'abord les notes de ma flûte traversière, ensuite un coin aussi agréable et pour finir un calme apaisant. Cela devait lui rappeler les jardins de la Cité où il courrait sans se préoccuper des dangers potentiels qui auraient pu l'entourer. Cependant, Méta rompit le long silence qui nous avait unis en ce lieu :
«C'est magnifique n'est-ce pas ? Avança-t-il à mi-voix.
- Oui.» répondis-je simplement encore sonné par la beauté du lieu.

Méta attendit encore un instant, il avait dû sentir que je n'étais pas encore prêt à parcourir les sphères étranges de la magie. Et puis, ce lieu se passait de tout commentaire, comment parler alors qu'une force enchanteresse et irrésistible me poussait au silence ? Peut-être qu'il n'était pas encore temps que j'absorbe ce fluide. Peut-être qu'il était trop tôt ? À moins que ce ne soit le moment, oui sans doute ça l'était, il le fallait ! Je ne pouvais fuir mon destin plus longtemps, la magie faisait donc partie de moi alors autant faire face et apprendre à contrôler ces nouveaux dons !
«Méta je suis prêt.
- Donnez-moi vos mains Messire Dôraliës, nous allons pénétrer le monde des esprits réservé aux shamans. Ne vous en faites pas tout va bien se passer, je serai votre guide une fois que nous y serons entrés.»

Une confiance aveugle s'installa entre moi et Méta, soupçonnant que le lieu dans lequel nous nous trouvions soit responsable de mes états d'âme. Après tout je me trouvais bien dans le temple dédié à Yuimen, peut-être avait-il enchanté cette clairière pour rendre cette demeure encore plus séduisante. Assis sur le sol, je suivis donc les directives de Méta, m'approchant près de lui, je pris ses mains douces et moites. L'idée de pénétrer le monde des esprits ne me disait vraiment rien, mais s'il fallait que je passe cette épreuve alors autant ne pas me mettre à hurler comme un hystérique que j'étais sur le point de partir en courant ! Non, l'aventure en mer m'avait permis d'en apprendre un peu plus sur la personne que j'étais au fond de moi et une chose était sûre : je n'étais pas un trouillard ! Peu doué certes, mais jamais je n'aurais peur d'être qui j'étais et si j'avais bien compris les paroles des prêtres j'étais un shaman, alors pourquoi refuser d'en apprendre un peu plus sur le disciple de Yuimen que j'avais toujours été ?
«Vous tremblez un peu ? Je vous ai dit de ne pas vous en faire, il n'y a aucun danger. Essaya-t-il de me rassurer.
- D'accord, je vais tenter de faire abstraction de mes quelques inquiétudes.»

Plus facile à dire qu'à faire ! Mais bon, je ne pouvais plus reculer, j'étais à quelques pas de pénétrer le monde des shamans. Ce fut à la fois excité et terrifié que je sentis une chaleur irréelle au niveau de mes mains comme si une flamme venait de s'allumait entre nos deux personnes. Toutefois, je n'eus pas le courage de regarder ce qui était en train de se produire, fermant les yeux pour quitter le lieu fabuleux dans lequel j'avais pénétré grâce à Méta.
«Vous ne me facilitez pas la tâche messire Dôraliës, cessez de vous restreindre à ce monde, détendez-vous et laissez-vous aller. Nous sommes à la porte des esprits, libre à vous de vouloir y entrer ou de rester devant.»

Mais quelle porte ? Il n'y avait rien, j'étais toujours perdu dans mes pensées, dans le monde sombre qui m'avait étreint à cause des morts qui avaient jonché ma route récemment. Peut-être voulait-il que je quitte ces fantômes. Était-ce cela qui m'empêchait de le rejoindre dans le monde des esprits ? Mais que pouvais-je bien y faire ! Toute cette souffrance m'avait détruit de l'intérieur, m'avait torturé... Le Marionnettiste était mort à cause de mon incapacité à convaincre les autres membres de notre troupe à l'aider et cela resterait sans doute graver en moi jusqu'à la fin des temps. Même Ergoth cette statue de muscles et de force avait dépéri lors de cette folle course au trésor et je n'avais rien pu faire pour l'aider à survivre. Comment laisser derrière moi tout ce désespoir ? Comment purger mes peines ?
«Messire Dôraliës ne vous laissez pas troubler par vos pensées, ne cherchez pas à réfléchir, faites le vide dans votre tête.» me conseilla Méta d'une voix douce.

Je ne devais donc pas lutter pour faire fuir mes cauchemars, juste ne pas les laisser m'envahir. Je devrais être en mesure de pouvoir le faire, il était évident que les oublier était réellement impossible, mais les laisser dans un coin de mon esprit, cela était dans mes cordes ! Je repoussai férocement la vision mortifère de la Cornue, la chassant à grands coups de volonté, la réduisant à une simple larve sans réel intérêt. Oui elle s'en allait, permettant à une brume étrange d'apparaître, de se faufiler dans mon esprit d'une manière plutôt nébuleuse. Après quelques instants, le flou disparut pour laisser place à une clarté effrayante. Je me trouvais dans un lieu complètement différent de celui de la clairière;évidemment j'étais dans la nature, mais bien loin des érables et de la mousse humide qui soutenait mon postérieur. En plus de ça des conifères me donnaient l'impression d'avoir une taille surprenante, paraissant plus grands que la plupart des arbres que je connaissais. Au milieu de cette forêt de cyprès et de pins se trouvait un raton laveur esseulé parmi les aiguilles châtains.
«Hé bien vous y êtes enfin arrivé ! dit-il avec la voix de Méta. C'est donc ça... J'aurais dû deviner que votre animal totem était le chat, avec du recul c'était évident.
- Est-ce une mauvaise plaisanterie ? Un raton laveur qui parle n'existe pas !
- Ah oui, j'ai oublié de vous expliquer... Ici, on se retrouve sous notre forme totémique. D'ailleurs, je crois que vous avez besoin de voir quelque chose, venez ici.»

Suspicieux, je suivis les instructions du raton laveur à la voix de Méta, je m'approchai donc, méfiant par nature je préférai toutefois garder une certaine distance avec l'animal.
«Pourquoi ne voulez-vous pas me faciliter un peu la tâche. Venez ici ! Et regardez votre reflet dans cette flaque d'eau.» s'impatienta-t-il.

Une fois encore je suivis ses instructions pour tenter de comprendre ce qui m'arrivait. Je me dirigeai lentement vers la flaque d'eau espérant trouver des réponses aux questions qui me traversaient l'esprit. Le cœur au bord des lèvres, j'avançai à l'allure d'un escargot ce qui me parut plus qu'étrange ! Peut-être ce monde ralentissait-il mes mouvements, la magie était bizarre de toute manière ! Un pas après l'autre j'arrivai à hauteur de la flaque d'eau et là stupeur ! Une sensation étrange m'envahit, une vision d'horreur me fit presque rendre l'âme : un chat tacheté se trouvait à ma place. Il n'y avait pourtant personne près de moi ce qui signifiait que cet animal était ma personne !
«Vous comprenez messire Dôraliës, je suis Méta sous une autre forme.»

Ainsi donc j'allais pouvoir me changer en chat d'après ce que l'on m'avait dit la veille au soir. Cette idée était étrange et j'aurais sans doute du mal à m'y faire, mais dans un sens cela m'amusait, ce don n'était pas donné à tout le monde et j'étais assez flatté d'être l'un de ces «élus» bien que je ne savais pas si je réussirai à le contrôler. Néanmoins, là n'était pas la question, Méta voulait me dire quelque chose et je devais l'écouter pour ne pas rester bloqué dans ce monde étrange :
«Voilà, c'est le monde des esprits ! Le fluide se trouve ici, alors cherchons-le.
- Mais que représente-t-il ? dis-je interrogateur.
- Ici, on dit que c'est une essence. Il vous permettra de vous familiariser avec votre forme chat. Plus vous aurez absorbé de fluides, plus vous vous sentirez à l'aise ici. Regardez nous ne sommes entourés que de conifères, l'arbre primitif par excellence. Pour vous donner un exemple de l'impact des fluides dans ce monde qui vous est propre, une fois absorbé votre premier fluide, de nouvelles espèces d'arbres pousseront, peut-être même des fleurs naîtront et l'hiver laissera place à l'automne, puis au printemps et ainsi de suite. Ce monde est construit par les essences de Yuimen alors c'est à vous de développer ce jardin personnel. Allez partons à sa recherche !»

Par conséquent, si j'avais bien tout compris, mon but était d'absorber un maximum de fluides pour que ce monde devienne de plus en plus merveilleux. En revanche, je ne savais même pas comment y pénétrer vu que Méta m'y avait emmené, il m'aidera sans doute à me donner les instructions pour arriver jusqu'à la porte des esprits. En avançant dans ce monde, je me rendis vite compte que mon compagnon de route avait raison, la végétation était pauvre et se résumait à de l'herbe chétive et des conifères. Au fond de moi, j'étais empli d'une peine immense : comment avais-je pu laisser ce monde dans une décrépitude aussi navrante. Mais une question me vint à l'esprit :
«Méta, comment se fait-il que j'ai pu pénétrer un autre monde aussi facilement ?
- Hé bien comment dire ? Ce n'est pas un monde à proprement parler, ce n'est que le reflet de votre étendue magique à travers votre esprit. Oui c'est un peu compliqué à comprendre, si vous voulez tout ceci n'est qu'une simple représentation que vous créez vous même. Tenta-t-il de m'expliquer sans grande conviction.
- Je ne suis pas sûr de saisir, vous avez parlé d'une porte tout à l'heure ?
- Effectivement, là encore cette porte n'a pas de réalité physique, elle ne représente qu'une simple entrée. Lorsque l'on parle de monde cela ne signifie pas que nous ne sommes plus sur Yuimen mais vous êtes simplement dans votre tête. Si je suis ici avec vous c'est que vous me voulez bien à vos côtés, mais il serait très facile de m'en bannir.
- Hum... Je crois avoir compris. Je ne suis en fait que dans un recoin de mon esprit qui représente simplement l'étendue de mes pouvoirs magiques. Lui dis-je d'une manière très cartésienne.
- Oui, c'est tout à fait ça... J'aurais dû trouver les bons mots plutôt que de partir dans des phrases ambiguës que je ne comprends même pas moi-même...» me rétorqua-t-il déconcerté.

Il était vrai qu'il avait eu un manque notable de pédagogie, mais je ne pouvais l'en blâmer, après tout ce n'était pas un professeur de magie. En marchant, je m'aperçus la encore de la pauvreté de ce monde, tout était si triste, froid et inhabité. J'avais l'impression de me trouver dans un village fantôme, tout était si vide : aucun animal, même pas le moindre petit insecte... Mais, au fur et à mesure que nous marchions, je m'aperçus que de nouvelles pousses apparaissaient sur le sol, mais étant trop jeune encore je ne pus distinguer quels étaient ces nouveaux arbres. Cependant, je finis par apercevoir un pissenlit en bouton ce qui me rassura tout de même !
«Nous ne devons plus être trop loin regardez comment la végétation est en train de changer. C'est un signe, le fluide agit sur le sol.»

C'était donc ça ! Je me disais bien que quelque chose se cachait derrière ces apparitions étranges. Je regardais donc dans tous les sens, essayant de discerner une modification étrange de la trame spatiale de ce monde spirituel. Au début, je ne distinguai rien d'anormal, mais finalement, je vis une lumière marron qui flottait à quelques centimètres du sol.
«Là-bas, n'est-ce pas le fluide Méta ?
- Si ! Allons-y !»

Je me mis à bondir avec mes quatre pattes, chose étrange pour quelqu'un qui avait toujours tenu sur deux jambes. L'idée de pouvoir me changer en chat m'amusait de plus en plus, je pourrai sans doute écouter les paroles de certaines personnes sans qu'ils ne se doutent de ma présence et même communiquer avec Santias chose que j'avais toujours rêvé de faire ! Le désespoir qui m'avait précédemment envahi était en train d'être progressivement chassé pour laisser place à l'envie, le besoin de découvrir ces nouvelles capacités follement intéressantes. Mais, en attendant, la chose la plus importante était le fluide de terre qui pourrait rendre ce lieu un peu plus agréable ! J'avançai rapidement, oubliant même la présence de Méta sous sa forme de raton laveur qui tâchait de me suivre malgré mon incroyable vitesse. Une fois arrivé sur le lieu de ma convoitise, je vis la lumière enchantée flotter à quelques centimètres du sol, irradiant une aura étrange qui recouvrait le sol d'un tapis de fleurs printanières au beau milieu de ce chaos végétal.
«Que dois-je faire à présent ? Interrogeai-je Méta.
- Libérez-le. N'ayez pas peur le fluide ne vous fera aucun mal.»

J'espérais que ses paroles soient vraies, je n'avais pas envie de recevoir une décharge magique qui m'aurait anéanti en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Je m'approchai donc de cette aura mystérieuse comme hypnotisé par la magie qui en émanait. Mon joli minois devait être éclairé par les quelques rayons lumineux de la couleur d'un sol argileux que diffusait la sphère. Néanmoins, après quelques instants d'observation, je finis par le toucher irrésistiblement avec mon nez, espérant ne pas être projeté par une quelconque décharge magique. Mais, il n'en fut rien ! La sphère s'éleva à quelques centimètres du sol, prête à s'envoler vers des lieux méconnus. Cependant, elle s'arrêta et explosa en un millier de petites sphères qui se mirent à parcourir le monde dans lequel je me trouvais, plongeant dans le sol pour faire naître de nouvelles pousses certainement différentes des nombreux conifères que j'avais vu depuis que j'avais pénétré cet endroit. Ainsi, Méta n'avait pas tort, ces fluides permettaient de changer la face de ce monde, le rendre plus attirant et pourquoi pas en faire un havre de paix où seule ma personne pourrait s'y rendre ? L'idée était tentante et ce projet porterait ses fruits dans quelque temps sans doute !
«Voilà, le fluide a été libéré, vous avez terminé ! Il serait bien que l'on s'en aille, n'oubliez pas nous avons pas mal de choses à faire aujourd'hui.» m'interrompit-il dans mes pensées.

Néanmoins, il avait raison, la journée allait être longue et épuisante alors autant ne pas s'endormir sur mes lauriers j'avais du pain sur la planche ! J'acquiesçai donc aux paroles de Méta prêt à retrouver la clairière enchantée que j'avais quitté il y avait de cela peu de temps. Et comme j'étais entré, je sortis : la nature commença à se dissiper, puis un flou apparut, tout d'abord léger mais au fur et à mesure il se renforça jusqu'à ce que je ne puisse plus rien distinguer. Enfin, j'ouvris mes yeux et pus observer la prairie aux érables. Avec du recul je me dis que ce lieu devait regorger de fluide pour être aussi beau et immaculé par la civilisation.
«Alors comment vous vous sentez ?»

Il était vrai que quelque chose avait changé au fond de moi comme si je venais d'avoir un déclic, une intuition ou une idée qui s'installait progressivement. Ce fluide m'avait rendu ivre, ivre de la nature environnante et de la magie, d'une force céleste qui m'avait appelé, moi un simple voyageur. Je ne savais ce que je devais en penser, mais j'étais heureux, cette épreuve somme toute aisée avait chassé de mon esprit les remords qui me torturaient depuis un certain temps déjà. Mais, Méta attendait une réponse, que pouvais-je bien lui dire à part que je ressentais une sorte de plénitude absolu, un vide intérieur qui me déstabilisait quelque peu...
«Je... je me sens bien.
- C'est une sensation étrange n'est-ce pas ?
- Oui. Ne sus-je pas vraiment quoi répondre d'autre.
- Allez, partons à la recherche de la boutique de Moboutou !»

Je pris donc mon sac et incitai Santias à me suivre, je n'avais pas envie de le laisser seul ici même si les prêtres auraient pu veiller sur lui. En effet, les druides auraient pu penser que ce n'était qu'un vulgaire chat de gouttière et le chasser sans autre procès ! Non, je ne préférais pas tenter Thimoros d'un tel affront, jamais plus je ne l'abandonnerai !

_________________

Maître musicien pour vous servir...


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Jeu 5 Aoû 2010 22:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 26 Juil 2010 02:52
Messages: 51


Khor`Ighan et son elève marchèrent le reste de l'après-midi et une bonne partie de la nuit, avant d'arriver épuisés, et leurs estomacs rugissant de concert, à Kendra Kâr. Ayant vécu plusieurs années à Mertar, le nain fut moins impressionné par les dimensions de la cité que son amie, qui restait bouche bée -ce qui était reposant, pour une fois- .
Ceci dit, il fut impressionné par la différence avec la cité naine, qui pour commencer était creusée sous la montagne. Malgré sa taille, elle était bien plus froide et silencieuse que Mertar où fusaient toute la nuit des rires et des chants. Le jeune prêtre repéra tout de même plusieurs petites échoppes décentes même si évidemment ils auraient eu beaucoup à apprendre de la taverne de l'Enclume Etincelante.
Les maisons en pierre étaient plus rares, et de forme plus fantaisistes, moins droites et plus hautes.

La cité semblait avoir été mise à sac récemment, mais pas par des hommes. Il n'y avait aucune trace d'incendie ou de lutte, mais seulement des murs effondrés, des arbres arrachés, et des charrettes renversées et à moitié brisées que personne n'avait encore pris la peine de relever.
Les rues étaient désertes et ils ne firent aucune mauvaise rencontre, ni même aucune rencontre du tout mise à part le garde qui leur demanda leur nom d'un air endormi près de l'entrée de la ville, et un citadin qui les croisa d'un pas rapide, capuche rabattue et en faisant très attention à ne pas croiser leurs regards, craignant sans doute pour sa bourse.
Ils évitèrent les quartiers mal famés des docks, et se dirigèrent tout droit vers le temple massif de Yuimen qu'on voyait à des lieues à la ronde, dominant la cité d'un air sévère et impassible.

Il imposait le respect, et à ses portes Khor`Ighan arrêta momentanément de grommeler. Quant à Linya, ce fut la seconde fois depuis cinq longues heures de marche que son babillage incessant s'interrompit. Pourtant le temple n'arborait aucun luxe, nulle richesse indécente, mais l'austérité de ses murs nus et blancs forçait le silence, et c'est dans une soumission un peu craintive que les deux compères poussèrent la lourde porte en fer forgé.

Le jardin semblait avoir souffert des mêmes violences que la cité, il était dévasté par endroits, et un chêne d'apparence centenaire avait été déraciné. Il était curieux de voir à quel point les effets de la catastrophe -quelle quelle fut- étaient mal répartis : à quelques pas du chêne seulement, un saule pleureur semblait plus solidement ancré que jamais. Spectacle amusant toutefois, une devanture de boutique avait jugé bon de se percher à son sommet. Khor`Ighan en aurait volontier rit en temps normal, mais cette nuit, il se sentait écrasé par la splendeur de Yuimen et pas la moindre moquerie ne s'échappa de ses lèvres barbues.
Un tilleul avait été en partie brisé à la base du tronc, comme un vulgaire bâton, et ses branches pendaient tristement, ce qui serra le coeur du Voyageur et de la taurion qui l'accompagnait.

Têtes baissées, ils se dirigèrent vers l'antichambre en faisant le moins de bruit possible, gravissant les escaliers sur la pointe des pieds.

Là, on leur demanda de déposer leurs affaires. Khor`Ighan n'avait guère de bagages mise à part son bâton de prêtre de Yuimen, qu'il avait bien entendu le droit de garder ici, et la missive adressée au grand-prêtre des lieux, et l'affaire fut rapidement entendue. L'elfe en revanche, fit plus de difficultés pour se séparer de son orbe...

_________________
Khor`Ighan, rôdeur nain! (car ça arrive! Enfin ... ça peut arriver, après tout, pourquoi pas hein?)


Dernière édition par Khor`Ighan le Mer 11 Aoû 2010 01:35, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Ven 6 Aoû 2010 14:05 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 20:52
Messages: 58
Linya et son maître parvinrent au temple après de trop longues heures de marche au goût de la Taurion. La faim qui la tiraillait lui brouillait les sens, et elle aurait été prête à n'importe quoi pour une marmite de soupe ou une ratatouille à l'ancienne comme sa mère adoptive savait si bien les faire...

Elle put oublier momentanément les plaintes de son estomac en découvrant Kendra Kâr... Jusqu'ici, elle n'en avait entendu que des rumeurs, mais la réalité dépassait de loin ce qu'elle avait pu s'imaginer... Les dédales de ruelles l'émerveillaient, elle qui n'avait jamais connu que le, ou en tout cas ne se souvenait que du, petit village campagnard ou elle avait grandie. La ville lui semblait démesurée en comparaison et elle avait peine à imaginer le nombre de merveilles qu'elle devait receler! Les ruelles avaient beau être vide à cette heure tardive, leur seule rencontre étant un garde qu'ils avaient visiblement réveillé à l'entrée de la ville, et qui s'était contenté de s'enquérir de leurs noms et de la raison de leur visite avant de replonger dans les bras possessifs du sommeil.

Le temple de Yuimen l'avait à nouveau émerveillé... D'apparence centenaire, il était imposant vu de l'extérieur... Son ventre l'empêcha d'apprécier l'architecture des lieux tout autant que son inculture en la matière toutefois, et elle s'empressa de traverser les jardins intérieurs et les escaliers massif en compagnie du nain. Son esprit débordait de questions, mais ce qui la préoccupait le plus, c'était d'être enfin dans un lieu de culte du seul dieu qu'elle vénérait. Yuimen, dieu de la terre... Avec un peu de chance, elle comprendrait peut-être ici pourquoi il lui avait accordé des pouvoirs qui n'étaient pas siens!

Toutefois, cette joie contenu s'effaça rapidement lorsqu'un prêtre à l'apparence débonnaire, en contradiction totale avec la grandeur dont elle affublait volontiers n'importe quel Yuiméniste convaincu, leur demanda de déposer leurs armes et armures, ainsi que tout bagage dont ils voulaient se délester pour la durée de leur séjour afin de les laisser sous la surveillance du gardien. N'ayant rien emporté avec elle, elle se contenta de hausser les épaules tandis que le prêtre la regardait d'un oeil mauvais. Ne comprenant pas la raison de cet accueil, elle le dévisagea d'un air franc et niais, qui laissait transparaitre toute la candeur de son comportement. Le prêtre finit par comprendre qu'elle ne se moquait pas de lui, et lui enjoint d'une voie douce:

"Ma chère elfe, je me vois contrait de vous demander de déposer votre bâton ici. Nulle arme n'est tolérée dans l'enceinte du temple, vous pouvez le comprendre..." tout en tendant la main dans sa direction.

Son bâton! Sa gemme! Il voulait la dépouiller de sa gemme, ce gredin! Sans doute un voleur mal intentionné qui s'était habilement infiltré dans le temple afin de s'emparer de sa seule possession. Effrayé, elle détourna le regard, serrant son bâton dans les mains. S'il le voulait, qu'il vienne le chercher. Elle lui jeta un regard défiant sous une des mèches de cheveux brunes qui tombaient sur son visage, lui signifiant grosso modo qu'il pouvait aller se faire cuir un œuf, pour rester poli.

Le prêtre la dévisagea sans comprendre et soupira bruyamment, avançant vers elle pour lui prendre son bâton. Ainsi, il confirmait ce que redoutait la Taurion! Elle s'apprêtait à déchainer ses vents intérieurs afin de le remettre à sa place lorsque le nain posa -avec une difficulté évidente- une main apaisante sur son épaule.

"Ahum... Ma petite, il faudrait que tu, euh, laisse ici ton bâton. Ahum, je comprends que tu ne veuilles , ahum, pas t'en défaire mais c'est comme ça!"

Si son maître s'y mettait aussi... Désespérée, Linya chercha vainement une solution à cet épineux problème, mais ne put que se résoudre. A contre-cœur, elle tendit son bâton vers le prêtre qui voulut lui oter des mains. Qui voulut, car malgré sa décision, l'elfe éprouvait le plus grand mal à lâcher son arme, perdue une nouvelle fois dans la contemplation de sa gemme verte... Il lui semblait y voir tournoyer l'essence même du vent... Elle fut prise d'une crainte soudaine! C'était son bâton qui lui avait permis de dompter son pouvoir! Que se passerait-il si elle subissait une nouvelle attaque et qu'elle ne l'avait pas à ses côtés? Elle perdrait à nouveau la mémoire! Non, jamais! Elle avait déjà perdu une partie de sa vie ainsi, elle refusait de réitérer l'expérience!

Elle arracha de nouveau le bâton des mains du prêtre, tout en murmurant:

"Je peux pas... J'en ai besoin, il me protège..." elle sanglotait presque, totalement désemparée par l'idée de perdre le seul lien qui la rattachait à son ancienne vie. Son bâton avait toujours était avec elle, et bien souvent là pour elle, elle ne pouvait concevoir de survivre sans lui.

"Je comprends fort bien, jeune Taurion, malheureusement nos règles sont strictes. Soit vous le laissez ici, soit vous passez la nuit dans cette pièce, ou à l'auberge!" lacha le prêtre, quelque peu exaspéré par la conduite de la mage à cette heure tardive.

C'est le moment que choisit son ventre pour grogner de manière féroce, nouvel ennemi voulant la séparer de son bâton. Sauf que cet ennemi là, il avait un argument de poids... En larme, elle finit par abandonner: déposant son bâton dans la main du prêtre, elle le supplia des yeux avec un air de désespoir mêlé de terreur, et il tenta de la rassurer d'un regard bienveillant.

"Ne vous en faites pas jeune elfe, j'y veillerai comme sur la prunelle de mes yeux! Maintenant, veillez à profiter de l'hospitalité du temple."

Le nain quitta la pièce, s'enfonçant dans l'obscurité du temple, sans doute à la recherche de la cuisine, et elle fut contraint de le suivre, n'ayant guère le loisir d'accorder plus qu'un dernier regard à son bâton et à sa gemme...

"Bande de méchants..." murmura-t-elle, entendu d'elle-seule... Finalement, ce séjour dans le temple allait lui paraitre bien moins agréable qu'escompté...

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Ven 6 Aoû 2010 15:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 26 Juil 2010 02:52
Messages: 51
Pendant que son amie pleurnichait, Khor`Ighan s'enquit d'un air qu'il voulait indifférent des raisons qui avaient provoqué le carnage au dehors. Le prêtre ventripotent lui expliqua d'une voix calme qu'une tempête d'une violence inouïe avait fait rage sur Kendra Kâr, et que plusieurs jours plus tard on en voyait encore les effets. Le nain s'apprêtait à demander quand ils comptaient enlever la devanture de boutique du saule, quand Linya, qui venait de sécher ses larmes, se rappela à son bon souvenir, et il garda cette question pour lui.

Ils avaient extraordinairement faim, mais le réfectoire était fermé jusqu'au petit matin, et c'est à contre-coeur qu'ils partirent patienter dans les cellules de repos pour le reste de la nuit.
Le prêtre de garde, qui se sentait encore désolé pour une Linya au bord des larmes, leur fit toutefois grâce d'un peu de pain et de fromage sortis droit de ses réserves personnelles, et qu'ils engloutirent en deux bouchées. Ils le remercièrent chaleureusement, prirent congé, puis se dirigèrent dans la chambre qu'on leur avait désignée.

Elle était vaste, de plus de soixante dix pieds en long, et une bonne trentaine en largeur, avec vingt matelas et édredons. Cette nuit là, ils étaient tous inoccupés, à part trois d'entre eux qui étaient recouverts de vêtements, dont un qui avait été dissimulé à la va-vite sous une couverture au fond de la pièce.

Curieuse, Linya voulu aller fouiller innocemment, mais le nain l'en défendit.
Puis, interessé, il décida quand même de remuer le tas le plus proche, à tout hasard, hein? Sous un manteau à longue capuche il trouva un petit livre, une bourse trop légère pour être pleine et une gaufre, qu'il regardait d'un air indécis, quand le tas le plus éloigné remua légèrement sous sa couverture.

_________________
Khor`Ighan, rôdeur nain! (car ça arrive! Enfin ... ça peut arriver, après tout, pourquoi pas hein?)


Dernière édition par Khor`Ighan le Mer 11 Aoû 2010 01:41, édité 1 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Ven 6 Aoû 2010 19:37 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 20:52
Messages: 58
On leur montra leur chambre, un grand dortoir mixte plongé dans l'obscurité, alors que Linya ne désirait qu'une chose, manger. Déjà qu'elle n'avait plus son bâton et se sentait aussi démunie qu'un mouton face à un Liykor affamé, alors si en plus on l'empêchait de manger... Heureusement, le gardien qui avait perçu les grognements de leurs estomacs se montra généreux et partagea avec eux une partie de ses réserves nocturnes.

Leur faim momentanément calmée, ils furent donc conduit à leur chambre, apparemment vide. Seul trois lits étaient recouverts de ce qui semblait être des vêtements...

Comme à son habitude, et emportée par sa curiosité, Linya voulu faire fit des bonnes manières pour découvrir ce qui pouvait se cacher sous ces monticules de linges, avant que son maître ne l'en empêche. Déçue, elle le regarda d'un air sarcastique quand, cédant à son tour à la tentation, il se mit lui-même à fouiller le tas le plus proche. Oubliant l'hypocrisie de son maître, elle s'approcha, curieuse de voir ce qu'il avait bien pu trouver. La seule chose qui l'intéressa dans ce butin fut la gaufre -trouvaille pour le moins étrange- mais au vu du regard que le nain lui portait déjà, elle doutait que celle-ci survive plus d'une minute.

Son attention fut néanmoins détournée par un mouvement soudain au fond de la pièce. Un des tas de linge venait de bouger! Il lui fallut revoir son observation: de toute évidence, il ne s'agissait pas d'une pile de vêtements, mais bien d'une personne roulée sous sa couette. Elle sursauta, retint in extremis un cri d'effroi, et surtout réussit à grand peine à maitriser ses fluides de vent qui hurlaient en elle.

Elle avait en effet les nerfs à fleur de peau maintenant que son bâton n'était plus avec elle et il lui semblait, dès qu'elle se concentrait un peu, qu'une véritable tempête faisait rage en elle. Elle ne désirait qu'une chose, avoir à ses côtés une présence rassurante qui lui permettrait de canaliser la rage qui s'était emparée de ses fluides. Malheureusement, à part un nain bougon qu'elle connaissait à peine, il n'y avait rien de tel ici... Dans un effort pour oublier la bataille qui faisait rage en elle, elle se concentra sur la couette qui venait de bouger. Enfin, plus précisément, elle se concentra sur le visage de l'humain qui venait d'apparaitre d'en dessous de la couette. Il fallait croire que le boucan que le nain avait fait en fouillant l'avait réveillé et son visage, à moitié endormi, trahissait ses émotions. De toute évidence, il cherchait à savoir si on l'attaquait, s'il valait mieux se rendormir, ou s'il fallait déjà se lever.

Le nain ne semblait pas l'avoir remarqué, ou n'y prêtait pas attention, et Linya se sentit obligé de l'éclairer...

Veuillez nous excuser, nous ne voulions pas vous réveiller! Mon maître et moi-même venons d'arriver, et nous ne savions pas qu'il y avait quelqu'un d'autre ici... dit-elle, d'une voie rendue fluette par la timidité et bien trop rapide par la nervosité. Elle n'aimait pas trop parler aux étrangers sans raison...

L'homme ne parut pas s'offusquer de son réveil inattendu, et se retrouva sur ses pieds en quelques secondes. Alors qu'il était endormi l'instant d'avant, il paraissait parfaitement éveillé à présent, ses yeux pétillants d'une malice étrange qui n'inspirait pas confiance à Linya... Mais la fatigue jouait peut-être la défaveur de l'inconnu!

"Aucune inquiétude, compagnons voyageurs! Car je suppose que pour trouver refuge ici à une heure aussi avancée, vous êtes en effet voyageurs? Je me présent, Bougr Zapristi, marchand de mon état! il marqua une courte pause, avant de reprendre:

Mais j'y pense, vous devez avoir faim! Quelle idée d'arriver aussi tard, sûrement les cuisines devaient être fermées! Laissez moi vous offrir de quoi grignoter, il me semble avoir une gaufre quelque part...

A ces mots, Linya se décala légèrement de manière à masquer son maître, tout en souriant:

"Oh... n... non, ne vous donnez pas cette peine! Nous avons déjà trouvé de quoi grignoter il y a quelques instants! Nous pourrons bien tenir jusqu'à demain!

Le marchand n'insista pas, mais semblait toutefois désireux de faire la conversation:
" Mais dites moi chère elfe, que faites vous en compagnie d'un nain? Et pourquoi votre présence en ces lieux en cette heure fort tardive?

La question avait du sens, bien que la jeune Taurion ne le sache pas. Les elfes verts sortaient rarement des forêts, et les nains eux ne s'y aventuraient que très rarement. A part dans les histoires pour enfants, il était rare d'entendre parler d'un nain et d'un Taurion voyageant ensemble... Cependant, pour Linya, qui n'avais jamais vécu qu'avec ses parents adoptifs dans une ferme, sans souvenir de toute une partie de sa vie, la question n'avait pas grand sens... Le marchand voulait sans doute savoir ce qui l'avait poussé à surmonter les différences de races, elle répondit donc à côté de la plaque:

"Oh, bah c'est pas très compliqué! J'avais avais besoin d'un maître, parce que Malrun était pas au village. Donc je suis partie, pour contrôler le vent vous voyez, et j'ai marché. J'ai marché vraiment longtemps, plusieurs jours, en cherchant un maître. Parce que j'ai pas envie de reperdre la mémoire, normal quoi. Et donc en route, comme j'avais pas à manger, je commençais à avoir très faim. Et là, j'ai croisé maître Khor`Ighan, mais il avait rien à manger non plus! Du coup, on est là, pour avoir un repas... Enfin je crois? Et je voyage avec lui, parce qu'avec sa barbe il peut m'apprendre à contrôler le vent! C'est génial non! Comme ça je pourrais contrôler mes fluides!

Bon, il fallait bien l'avouer, les explications de Linya n'étaient pas des plus claires. Et Bougr était vraiment fatigué, alors bon... Il ne retint que deux choses de ces explications: premièrement, la jeune elfe avait besoin d'un peu de plomb dans l'aile. Et deuxièmement, elle cherchait à maîtriser ses fluides.

Il nous faut faire une rapide parenthèse sur Bougr Zapristi, afin de comprendre ce qui va suivre... Il a eu un rôle plus important qu'on n'aurait plus le croire dans la vie de Linya, et il convient donc d'en parler un peu. Même si à ce moment précis, la jeune Taurion l'ignorait totalement, Bougr était plutôt connu dans quelques villes de Nirtim... comme un charlatan de premier ordre. Il se faisait régulièrement passer pour un marchand, un diseur de bonne aventure, ou autres professions auxquelles les gens crédules accordent de la crédibilité. Les raisons de sa présence au temple de Yuimen ce soir là étaient plutôt obscures, mais l'on retiendra qu'il avait quitté la dernière ville où il s'était installé entièrement enduit de tripes de porcs, solidement attaché sur le dos d'une âne boiteux.

Pour en revenir à nos moutons, Bougr comprit rapidement que la jeune elfe pouvait faire une cliente, enfin une victime, potentielle fort intéressante... Faisant mine de réfléchir quelques instants, il fouilla dans son sac, avant d'en sortir toute une ribambelle d'amulettes, anneaux, bracelets et autres bijoux de qualité médiocre en tout genre.

Pour la jeune elfe en revanche, il s'agissait là de véritables trésors, et la crédibilité de l'imposteur n'en fut que renforcée à son égard.

"Haha! La voici! cria-t-il soudain, faisant sursauter la jeune mage.
"Vous dites avoir des problèmes pour contrôler vos fluides? Voici la solution à vos ennuis! Cette redoutable amulette en peau de... griffon! sera votre meilleure alliée! Enchantée par un redoutable maître magicien, elle permet d'aider à mieux comprendre et maîtriser les fluides magiques qui peuvent nous habiter! Il marqua une nouvelle pause, laissant à Linya le temps de comprendre tout ce qu'il disait... Le visage de la jeune elfe s'empreint instantanément d'un mélange de curiosité et d'avidité. Pour elle, il s'agissait évidemment de la solution miracle à l'absence de son bâton et de sa gemme! Le charlatan comprit instantanément qu'il venait de ferrer sa proie, et reprit de plus belle:

"Cette splendide amulette donc, pourra vous permettre de contrôler vos fluides à merveille! Qu'en dites vous? Pour seulement... 45 Yus, elle est à vous!

Vous l'aurez bien comprit, il ne s'agissait de rien de plus qu'un vulgaire bout de cuir de vache cousu et peint, de piètre facture. Mais aux yeux de la Taurion, et sans doute aussi de son compagnon nain qui, en terme de magie, ne s'y connaissait pas plus qu'un Hiniön en terme de barbe, il s'agissait là d'une amulette magique parfaitement crédible et à la puissance incontestable.

La jeune elfe, dissimulant mal sa joie, s'empressa de sortir sa bourse, afin d'y trouver la somme convenue...

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Ven 6 Aoû 2010 20:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 26 Juil 2010 02:52
Messages: 51
A l'instant où il saisissait la gaufre -pour l'examiner de plus près bien, sur, quoi d'autre?-, le tas remua. Son sang ne fit qu'un tour, et le nain se dépêcha de l'enfourner dans sa bouche. Pour, euh, protéger Linya, afin que l'on ne croit pas qu'ils formaient un couple de voleurs.
Sa jeune élève, déjà à bout de nerf, sembla perdre encore plus le contrôle de ses moyens lorsqu'un individu louche en émergea. Il manqua de s'étouffer, et ne pouvant parler la bouche pleine, il s'appliqua à mâcher sa gaufre, et feint de ne pas l'avoir vu.

Il entendit sa protégée échanger quelques mots avec l'intrus qui avait autant le droit qu'eux d'être là, quand il surprit un "laissez moi vous offrir de quoi grinoter, il me semble avoir une gaufre quelque part..." -il se dépêcha de déglutir-

Puis la conversation tourna autour d'une amulette censée aider Linya à mieux contrôler son pouvoir, et, ne comprenant pas le moindre foutu indice à ces histoires de fluides, il se désintéressa de la conversation.

-Cette splendide amulette donc, pourra vous permettre de contrôler vos fluides à merveille! Qu'en dites vous? Pour seulement... 45 Yus, elle est à vous!

Et Linya commença à chercher dans sa bourse, pendant que Khor`Ighan, qui avait relevé la tête au mot "yus" calculait que, avec 45 de moins, elle n'aurait même pas de quoi lui payer sa première semaine de cours.

-Euh ... ahum, jeune fille ... sans vouloir te manquer de respect, ça non ... ahum ... mais t'es malade ou quoi? 45 yus pour cette breloque? Elle n'en vaut même pas 6, et encore! Ahum, laisse tomber, je peux te fournir beaucoup mieux moi, ça oui, et pour moitié moins, héhé.

Bougr Zapristi, sentant sans doute le poisson qui se déferrait, enchaîna directement :
-Mais bon, vous m'avez l'air sympathique, alors pour 30 yus il est à vous, et vous faite une affaire, je vous le promet, sur la tête de ma défunte mère!

Khor`Ighan tira alors une tête des plus scandalisées, et le froncement de sourcil de l'elfe ne devait pas être très engageant non plus, puisque le charlatan se dépêcha d'ajouter :
-Bon, disons même 25 yus, mais je ne peux vraiment pas me permettre de descendre plus bas, non, vraiment pas ...

Khor`Ighan calcula qu'avec 25 yus, elle pourrait encore lui payer deux semaines de cours, avec de la marge en plus. Et elle semblait avoir vraiment besoin de cet objet, vu l'état d'intense détresse dans lequel elle semblait plongée depuis une demi heure. Aussi il accorda sa permission à sa jeune élève, qui cria de joie :

-Super top-trop génial! C'est génial méga-génial! Je le prends!

Ceci étant, et tout le monde étant satisfait, le nain marmonna un "bonne nuit", lissa sa barbe qui avait drôlement souffert du voyage, et se laissa tomber sur le matelas le plus proche, et tâcha de s'endormir en oubliant la faim qui lui tenaillait le ventre, et qu'il ne pourrait calmer avant que l'horloge ne sonne les six coups de l'aube.

Il dormit comme une pierre, jusqu'à ce que son estomac hurle une protestation plus violente que les autres, parce que au bout d'un moment, trop, c'est trop! Il réveilla immédiatement Linya, puis ils coururent au réfectoire. Il était ouvert depuis une minute exactement. Khor`Ighan soupçonnait son estomac de l'avoir fait exprès, mais il résolut de l'interroger plus en détail ultérieurement, parce qu'en attendant, les croissants chauds lui tendaient les bras.

Il n'y avait guère de queue, seuls trois prêtres et un garde qui avaient dû veiller toute la nuit étaient également présents, aussi ils se retrouvèrent rapidement devant leur lait de chèvre et les ... la ... l'espèce de bouillie vaguement blanchâtre qui leur était proposée. Affolé, il chercha des yeux les croissants et les oranges pressées auxquels il avait été habitué dans son ancien temple, mais ils étaient introuvables. Il râla un peu, pour la forme, mais il était bien trop épuisé pour faire ça dans les règles, et il décida de se contenter de sa pâtée. Il partit s'asseoir à une table dans un coin, désireux d'éviter la proximité des prêtres, afin de pouvoir manger avec toute la sauvagerie dont il était capable.

Il planta un coup de cuillère rageur dans la mixture, et la porta à sa bouche dans un soupir ... qui se mût rapidement en rire, tellement ce petit-déjeuner était délicieux. Quelque chose qu'il n'avait encore jamais goûté et dont il ne put identifier aucun ingrédient, mis à part peut être du blé bouilli dans une espèce de miel et d'épices inconnues. Et seulement alors, il remarqua l'odeur, un délicat parfum d'amandes et de lavande, qui planait délicieusement, comme un rêve fragile que le plus léger battement de cils aurait pu chasser à jamais.

D'ailleurs, était t'il seulement réveillé? Il hésita un instant, puis, décidant qu'il était ridicule, il héla Linya qui était encore debout :
-Hey, ahum, ma petite. Sois gentille, tu veux? Apporte moi une autre assiette, de ce, ahum, de ce petit déjeuner. J'ai jamais goûté de telles choses depuis, euh, un sacré petit moment, ça oui! Fameux, ce petit truc, faudra que je demande au cuisinier, si j'arrive à, ahum, lui mettre la main dessus, tu vois?

Le service n'était pas à volonté, et le préposé fit quelques difficultés, mais Khor`Ighan se leva en trombe, courut aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient, et aligna 5 piécettes d'un air décidé. Et l'affaire fut entendue.
Linya se régala aussi, mais au bout d'un moment elle décida de partir, "chercher des réponses auprès de Yuimen", mais Khor`Ighan ne se résolvait pas à quitter sa chaise, et il resta encore deux bonnes heures à enchaîner les bols jusqu'à ce qu'il n'ait plus un sous vacant. Alors, le coeur aussi lourd que le ventre d'abandonner une telle merveille, il se dirigea en titubant vers le bureau du grand-prêtre auprès de qui il sollicita une audience. Il était très occupé, et ne pouvait lui accorder de son temps avant 19 heures, aussi le nain partit se recueillir un moment devant la statue de Yuimen.

Elle ne ressemblait pas du tout à celle de Reädrik, car le Dieu n'avait nullement une allure guerrière, mais plus comme un vieux sage aux yeux d'or, d'une sérénité paisible que seule démentait une cicatrice gracieuse qui courrait le long de sa joue.
Le prêtre nain ne s'en étonna pas, car comme il l'avait souvent entendu par le passé, un Dieu parmi les fidèles est tel une montagne au milieu des vallée : elle reste la même, mais son apparence change selon l'angle de vue. ((( * ))) Ou quelque chose comme ça, du moins, il n'avait jamais été très assidu en ce qui concerne la mémorisation de ces vieilles maximes.

Il se sentait renaître devant cette statue, et il lui semblait que les yeux couleur soleil le suivaient telle une lumière liquide, jusqu'à ce qu'il se perde en eux, jusqu'à ce qu'il s'oublie.
Le temps passa, et Khor`Ighan sortit de sa méditation avec une compréhension nouvelle des choses, ainsi que d'une foule de nouvelles questions qui se pressaient dans sa tête.
Il se leva, et jeta un dernier regard à ce qui n'était rien de plus qu'une statue finalement, mais très finement ouvragée, et dans les orbites, deux pierres précieuses dont même lui, nain, ignorait la nature ...



((( * : j'ai lu une formulation semblable dans un autre rp de je ne sais plus qui, je ne sais plus où, je ne sais plus quand, je tenais à le préciser )))

_________________
Khor`Ighan, rôdeur nain! (car ça arrive! Enfin ... ça peut arriver, après tout, pourquoi pas hein?)


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Ven 6 Aoû 2010 22:59 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 20:52
Messages: 58
Son amulette en main, Linya se hâta de la passer autour de son cou. Elle se sentit immédiatement apaisée, comme si ses fluides s'étaient soudainement calmés au contact du cuir de griffon. Enfin, de vache, mais passons.

Réalisant immédiatement le changement, elle se retint difficilement de sauter dans les bras du marchand, et se contenta de bondir de joie d'un bout à l'autre du dortoir, en criant des "merci" et autres "Vous me sauvez la vie!" inintelligibles.

La fatigue finit rapidement par l'emporter cependant, et elle ne tarda pas à s'écrouler sur le lit le plus proche, celui situé à côté de son maître. Elle put ainsi dormir une demi-heure avant que celui-ci ne commence à ronfler, faisant -littéralement- trembler le lit dans lequel elle se trouvait... Les yeux gonflés de sommeil elle se leva, tirant derrière elle la couette du lit sur lequel elle se trouvait, afin de s'installer le plus loin possible de lui... Là enfin, elle parvint à retrouver le sommeil réparateur auquel elle aspirait tant...

Bougr Zapristi quant à lui, se frottait les mains - l'amulette ne lui avait pas couté plus de quelques yus à l'achat- tel un écureuil venant de découvrir une réserve de noisettes, et retrouva le sommeil porté par la satisfaction d'une affaire rondement menée. Il lui faudrait décamper rapidement à présent, mais cela lui importait peu.


La Taurion eut l'impression que ses yeux venaient à peine de se fermer lorsqu'elle fut happée par son maître et propulsée sur ses pieds en direction de la porte, le nain affamé la poussant par derrière tel un fermier tentant de faire sortir ses bœufs d'une grange. Sauf qu'en l'occurrence, le fermier pesait près du double du poids du bœuf. Ne comprenant pas réellement ce qui se passait, elle se laissa entrainer jusqu'au réfectoire, en se frottant les yeux, et murmurant des propos incohérent à propos des "petits oiseaux qui volent entre les pattes de vaches" et du "jardinier qui avait volé l'arrosoir du forgeron".

Lorsqu'elle comprit enfin qu'elle ne rêvait plus, elle était dans la file d'attente et son estomac réagissait à l'odeur inidentifiable qui planait... C'est à ce moment là que tout lui revint en tête. Enfin, surtout la faim qui lui tiraillait les intestins. Ses yeux s'ouvrirent d'un seul coup, d'un seul et elle agita la tête de droite à gauche afin de savoir si son tour approchait. Il se trouvait que oui, seul Khor`Ighan restait devant elle. Le nain semblait râler et pester contre l'absence de croissant, mais pas avec la verve que Linya lui connaissait. Enfin peu importe, c'était bientôt son tour... encore un peu... et voilà, un beau bol de ... machin.

Regardant son repas d'un air suspect, Linya se demanda ce qu'il pouvait bien y avoir dans un bol qui puisse avoir cette apparence... Elle regarda les autres personnes présentes afin de savoir comment elle s'y prenaient, mais apparemment c'était bien comestible... La jeune elfe s'apprêtait donc à rejoindre son maître pour avaler -à contre-cœur- la bouillie blanche et visqueuse qui lui servait de pitance lorsque celui-ci la héla, le sourire au lèvres -enfin, elle croyait, difficile d'en être sûre avec cette barbe!- réclamant quelques assiettes supplémentaires, signe que finalement cela devait être mangeable.

Le commis de cuisine fit quelques difficultés, que son maître finit par venir résoudre lui-même pendant qu'elle dégustait enfin cet étrange repas... Finalement, ce petit goût sucré n'était pas si désagréable, bien que ce soit un peu dur à avaler.

Le repas se passa sans autre anicroche mais lorsqu'elle eut finit son assiette, totalement rassasiée -enfin!- elle remarqua que son maître avait encore trois bonnes assiettes à vider... Et même si elle ne le connaissait que très peu, elle se doutait qu'il ne quitterait pas la table sans leur avoir fait un sort.

Sans autre forme de procès, elle se leva et l'informa sur ses intentions:

" Je vais profiter de ce que nous soyons au temple de Yuimen pour essayer d'en savoir plus sur l'origine de mes dons! Ne le prenez pas mal, mais je n'ai pas envie que vous parliez la bouche pleine de cette pâté! Je ne voudrais pas finir dans le même état que voter barbe! finit-elle,avec un petit rire espiègle...

Elle quitta rapidement le réfectoire, sous le flot d'insulte incompréhensibles de son maître -quelque chose à propos de ses oreilles, encore une fois- et se mit en quête d'un prêtre de Yuimen... Mais bon, à sept heures du matin, la plus grande partie du temple était encore plongée dans le sommeil, et elle erra en vain pendant quelques heures...


Elle finit par en trouver deux, assis autour d'une table dans le jardin, occupés à disserter sur de vagues principes qu'elle ne comprenait pas, et qui d'ailleurs ne l'intéressaient pas. Prenant son courage à deux mains, et se concentrant sur le poids -et l'odeur, il fallait bien l'avouer...- de sa nouvelle amulette, elle se décida à leur adresser la parole.

"Bonjour messieurs les prêtres! Je voulais savoir si vous pouviez m'aider? Parce que j'ai des questions sur Yuimen, et je sais pas trop qui pourrait y répondre! Vous savez, j'ai des fluides de vent, mais je comprends pas pourquoi, parce que Yuimen c'est le dieu de la terre, alors il m'aurait pas donné les bons pouvoirs? Non parce que mes parents, enfin mes parents adoptifs, ils m'ont toujours dit que y'a que Yuimen qui compte et que les autres dieux c'est des charlatans qui font semblant, mais je comprends pas pourquoi j'ai pas les bons pouvoirs? C'est parce que y'a quelque chose qui cloche chez moi? Mon maître, c'est un nain, il s'appelle Korkigran je crois, il dit que les écureuils contrôlent bien le vent et que je dois apprendre à respirer comme eux en écartant les jambes, mais je suis pas sûr que ça marche correctement! Alors si vous savez quelque chose à propos de tout ça, ça serait gentil de m'aider un peu! et au passage, elles sont super cool vos robes! " lâcha-t-elle d'une seule traite, sans reprendre sa respiration, instaurant ainsi le record du temple du nombre de mot débité à la seconde.

Légèrement abasourdis, les deux prêtres se concertèrent du regard... Ils n'avaient pas compris un traitre mot de ce que Linya venait de raconter, mais aucun n'osait lui demander de répéter, craignant de subir le même supplice une seconde fois. L'un d'eux finit néanmoins par parler...

"Je crains, chère elfe, que nous ne soyons pas en mesure de vous apporter une quelconque réponse à... vos questions. Mais demandez plutôt le prêtre Komunpo, il devrait pouvoir vous éclairer bien mieux que nous..."

Linya les remercia chaleureusement, et se mit en quête de ce Komunpo -quel drôle de nom- afin d'obtenir les réponses à ses questions...

A force de demander dans les différentes pièces, elle finit par obtenir sa description, puis son emplacement habituel... Cela devait faire plusieurs heures qu'elle déambulait sans savoir ou elle allait, et elle s'était déjà fait réprimander deux fois pour avoir pénétré dans les quartiers réservés au prêtres. Mais bon, aussi, avec leur manie de ne mettre aucun panneau, fallait pas s'étonner! Les couloirs du temple étaient larges et longs, et elle était épuisée lorsqu'elle obtint enfin les renseignements qu'elle désirait.

Le Komunpo en question se trouvait dans la salle de prière... N'osant le déranger, elle alla s'accroupir à côté de lui, attendant qu'il termine sa prière... Ce qu'il ne fit pas avant une bonne demi-heure... Linya avait finit par se résoudre à prier à son tour, et elle eut largement le temps de réciter la plupart de celles qu'elle connaissait avant que le prêtre qu'elle attendait eût finit. Lorsqu'enfin il se releva pour quitter la pièce, elle bondit à sa poursuite manquant au passage de peu de renverser une colonne de bougie. Elle s'excusa rapidement auprès du prêtre chargé de surveiller la pièce, et courut à la poursuite de Komunpo...

"Prêtre Komuno, attendez! Attendez s'il vous plait, j'ai un tas de questions pour vous!

Le prêtre n'en fit rien, continuant à marcher d'un pas lent. Linya n'eut d'ailleurs aucun mal à le rattraper, mais trouvait franchement impoli de sa part de ne même pas s'être retourné. Elle s'apprêtait à l'apostropher sévèrement, lorsqu'elle se ravisa... Elle voulait des réponses, pas être jetée hors du temple. Elle passa donc devant le prêtre et lui offrit son plus beau sourire -celui-là même qui avait fait craquer plus d'un garçon dans son village- avant de lui demander s'il pouvait lui accorder quelques instants...

"Dites dites monsieur le prêtre! J'ai pleins de questions à vous poser! Les deux dans le jardin m'ont dit que vous pourriez y répondre, alors j'aimerais vraaaaaaiment que vous m'aidiez... S'il vous plait? demanda-t-elle, lui faisant les yeux doux -elle avait compris assez vite qu'un homme accédait beaucoup plus volontiers à ses requêtes ainsi- et se maîtrisant pour ne pas parler trop vite...

Mais Komunpo se contenta de lui sourire, d'un sourire bienveillant certes mais oh combien frustrant en cet instant, avant de reprendre son chemin.

Linya resta décontenancée quelques instants... Que son charme n'ait pas fonctionné, elle pouvait l'admettre, même si cela la frustrait un peu. Mais qu'il n'ait même pas daigné lui répondre, ça en revanche, on ne lui avait encore jamais fait le coup!

Elle passa un bon quart d'heure à marcher derrière le prêtre, l'assommant de questions, se maîtrisant avec de plus en plus de difficulté pour ne pas l'attraper par sa bure et le forcer à lui faire face... A chaque fois qu'il traversait une pièce contenant d'autres prêtres, ceux-ci se mettaient à rire en voyant Linya tenter de lui arracher un mot, ce qui n'avait d'autre effet que de l'énerver encore plus... Elle se sentait prête à lui sauter dessus pour le forcer à lui répondre lorsqu'un des Yuimmenistes, un vieillard d'environ 70 ans, enfin remis de son fou rire, se décida à faire cesser cette farce:

"Jeune elfe, inutile de persister... Komunpot est sourd, et ce depuis des années... Même s'il voulait vous répondre, il ne pourrait sans doute pas comprendre vos questions... Communiquer avec lui nous a...

"QUUUUUUOOOOOOOOOOOOOOOOI?" cria l'elfe, désespérée ... "Mais les deux du jardins là, ils m'avaient dit que..."
"Je crains qu'on ne vous ai joué un vilain tour ma chère elfe! Mais n'y voyez pas de mal, il est tellement évident pour nous tous ici que Komunpot est sourd...comme un pot justement! Ohoh... que les auteurs de cette facétie ne s'imaginaient sans doute pas que vous y mettriez autant d'ardeur!

"N'empêche, c'est pas drôle du tout... J'ai passé la journée à suivre un sourd... génial... Il est génial ce temple... râla-t-elle, tout en tournant les talons.

"Allons, ne le prenez pas ainsi... Je vous écoute si vous avez des questions à propos de notre dieu à tous, le grand Yuimen."

Linya le jugea du regard... entre son bâton, la farces des deux en...prêtres de la matinée, et le coup du prêtre sourd, elle commençait à se demander si elle ne rêvait pas encore tout compte fait, et si son maître n'allait pas la tirer par le bras d'un instant à l'autre pour la trainer au réfectoire... secouant la tête, soupirant longuement, elle finit par se résoudre:

"J'aurais voulu savoir si vous pouviez m'éclairer sur les dons magiques qui m'ont été fait.. J'ai toujours cru en Yuimen et en lui seul, mais c'est du vent dont j'ai la maîtrise... Enfin la maîtrise, c'est relatif hein, je sais m'en servir quoi... demanda-t-elle, si désemparée qu'elle n'attendait même plus de réponse.

"Et bien, la réponse me semble fort simple! Ce n'est pas Yuimen qui vous a fait ce don, bien que vous ayez, comme nous tous, sa bénédiction... Si vous maîtriser le vent, c'est vers le temple de Rana qu'il faut vous tourner!

"Hein? Mais pourtant... Mais mes parents... Ils m'ont toujours dit que c'était Yuimen le seul dieu qui comptait! Pourquoi j'aurais reçu des pouvoirs d'un autre dieu du coup, hein!

"Oh, je crains que vos parents n'aient été un peu hâtifs dans votre formation spirituelle... Si Yuimen est en effet le dieu le plus important, il n'en reste que certains, comme Rana, sont également très puissant et vénérés dans de nombreux endroits! Croyez-moi, pour en apprendre plus sur le don de l'aéromancie, c'est au temple de Rana qu'il faudra vous rendre... Ou chez un maître, mais ils font généralement payer leurs services à un prix ridicules...

Les révélations du prêtre mirent un moment à atteindre le cerveau de la Taurion... Que son don puisse venir d'un autre dieu... qu'il y ait un autre dieu à vénérer que Yuimen... Que son don ne s'appelle pas la ventologie, mais l'aéromancie... Tout cela était trop pour elle, elle ferait le tri plus tard...

Elle se contenta de remercier le prêtre, les yeux dans le vague, perdues dans ses pensées... Elle serra fort contre elle l'amulette afin de s'assurer que ses fluides ne la déborderaient pas en cette période de doute... Et puis elle s'assit. Pour réfléchir. A son passé, ses croyances, ses convictions... Son présent, son don, ses inquiétudes... Son avenir aussi, bien que celui-ci soit bien plus flou.

Qu'allait-elle faire? Elle ne se sentait pas prêtre à accepter un nouveau dieu dans sa vie, mais si Yuimen n'était pas à remercier pour son don, il lui faudrait bien l'admettre... Rana... Elle n'en savait que très peu sur la déesse du vent... Toutes ces questions qui se pressaient en elle! Pourquoi ses parents lui auraient-ils inculqué le seul culte de Yuimen si d'autres dieux pouvaient influer sur sa vie? Elle ne pouvait le comprendre... Il lui fallait des réponses. Et pour ça, il lui fallait son compagnon nain. Elle commençait à avoir quelques doutes sur ses qualités de maître du vent - le simple fait qu'il appelle ça la ventologie et non l'aéromancie pour commencer- mais jusqu'ici il avait été de bon conseil, et une source de distraction... Elle avait besoin de ses conseils, de sa voix ronchonne... Bon, s'il était passé chez le barbier, ça ne serait pas plus mal, en revanche...

Elle se remit donc en quête dans le temple, de Khor`Ighan cette fois-ci... Elle n'eût pas à chercher longtemps. Prises dans ses pensées comme elle l'était, et la taille du nain étant ce qu'elle était, elle ne le vit pas tourner à l'angle juste devant elle. Elle eut juste l'impression d'avoir percuté une meule de foin, tomba à la renverse et eut la confirmation que l'invention du coussin était un bienfait dont l'humanité, et surtout les arrières-train de l'humanité, ne pouvait se passer.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Sam 7 Aoû 2010 00:13 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Lun 26 Juil 2010 02:52
Messages: 51
Les ombres commençaient déjà à s'étendre, sa méditation avait duré toute la fin de matinée, et une bonne partie de l'après midi, et il en avait même oublié de déjeuner -ce qui était toutefois compréhensible étant donné la quantité de bouillie qu'il avait ingurgité, et l'heure tardive jusqu'à laquelle il s'était attardé au réfectoire-

Le cadran solaire placé à l'autre bout de la cour lui apprit néanmoins qu'il restait deux longues heures à attendre avant que le grand prêtre du temple ne consente à le recevoir.
Ses pas le portèrent jusqu'à la salle des Voyageurs, où se tenaient deux elfes et un homme de haute stature et au regard peu amène. Leurs vêtements étaient délavés et usés par le temps et les intempéries, et une barbe noire de plusieurs jours mangeait le visage brûlé de l'homme. Il ne s'était pas séparé de son arc dans l'antichambre, ce que Khor`Ighan constata avec une pointe d'agacement autant que d'étonnement, en repensant à la gemme de Linya.
Les deux Oreilles Pointues semblaient se connaître. L'un arborait un fourreau vide de facture modeste, son compagnon était de profil et Khor`Ighan ne voyait qu'une ceinture de cuir fatigué. Ils parlaient avec animation, aussi le nain se dirigea vers l'homme plus taciturne.

Il ne répondit pas immédiatement à son salut, mais devant l'insistance du nain, qui de plus était visiblement prêtre de Yuimen, il finit par se présenter :
- Je suis Alrog. Voyageur. (sans rire ...)

Lorsque Khor`Ighan lui fit remarquer qu'il avait des traits remarquable de, ahum, rôdeur, il rétorqua :

- C'est normal, j'en étais un. Je me suis détourné de cette voie il y a bien longtemps. Mais on ne s'en défait jamais tout à fait.

Le nain le questionna d'avantage, et le Voyageur finit par expliquer :

- Trop dangereux. Trop ingrat. Les gens pense que l'on ne fait que rôder, de vulgaires vagabonds bons à rien. Ils ne se doutent pas de ce que l'on fait pour eux dans l'ombre. J'avais besoin de reconnaissance, quel mal y a t'il à cela? Je peux servir la nature d'une nouvelle façon.

-Ahum. Je suis moi même un rôdeur. Enfin, ahum, disons que ... la, euh, voie, me tenterait bien.

- On ne devient pas rôdeur comme l'on devient guerrier, archer ou voleur. ce n'est pas un vulgaire titre, cracha l'inconnu, les yeux étincelants de colère. On ne se proclame pas rôdeur du jour au lendemain, sous prétexte qu'on peut survivre trois jours dans une forêt en mangeant les bonnes baies et les bons champignons. Rôdeur, ce n'est pas un vulgaire métier ... c'est bien plus profond. Mais les gens comme toi ne pourront jamais le comprendre.

(les gens comme moi? Oublie t'il que je suis prêtre de Yuimen, et son supérieur?)

Ahum, tu parles bien, Rôdeur. Le nain le provoquait délibérément, bien que Alrog prétendit ne plus en être. Mais il commençait à perdre tout contrôle, et sa voix s'embrasa, chargée de colère et de passion.
Mais puisque que ce n'est pas, ahum qu'un vulgaire métier, on ne s'en détourne pas de la même façon que le guerrier devient paysan! Si c'est un état qui fait partie de toi, comment peux tu te séparer d'une, hum, partie intégrante de toi même?


Il ne répondit pas.

-T'aie je demandé des secrets de dextérité ou de discrétion, rôdeur? Non, car je n'en ai que faire. Mais, ahum, toute ma vie, j'ai eu l'impression d'être quelqu'un d'autre, quelqu'un d'étranger. Et je sens que cet état, cette mentalité profonde, dont tu me parlais tout à l'heure, pourrait être la pièce manquante de mon puzzle, celle qui donnerait un sens à mon existence. Je veux être libre, dans la Nature de Yuimen, chaque jour qu'il fait, je veux arpenter ses collines, je veux protéger ses forêts, je veux boire l'eau claire de ses ruisseaux, sans savoir où je dormirai le soir.

Il se tut, comme gêné d'avoir parlé ainsi, jusqu'à en avoir oublié ses raclements de gorge.

Alrog soupira :
- C'est rarement aussi simple ... tu es rempli d'idées fausses, inhérentes à ta race et à notre société. Tu dois tout désapprendre, si tu veux devenir un véritable rôdeur. Je ne suis personne pour te dissuader de t'engager dans cette voie, si ton coeur t'y pousse, et je vois bien qu'il ne saurait en être autrement. La détermination de Yuimen étincelle dans tes yeux (les yeux dorés de la statue?) Khor`Ighan se rappela cette impression, pareille à nulle autre, qu'il avait ressentit en plongeant son regard dans le sien.
... donner ma bénédiction

(Oulah ... qu'est ce qu'il a dit lui? De quoi il parlait là? Bénédiction de quoi?)
Khor`Ighan le remercia à demi voix, en espérant que son moment d'inattention ne s'était pas remarqué.

Si ta volonté est sans faille, tu pourras t'épanouir dans cette voie aussi sûrement qu'un frêle arbrisseau un matin de printemps. Le seul conseil que je peux te donner aujourd'hui est d'écouter. Ecoute, et accorde ta conscience à tout ce qui t'entoure, à part égales, et suis en toute circonstance les pulsions de ton instinct, tant qu'elles restent sous la bienveillance de Yuimen. Sois équitable envers tous, tu peux rester dans le secret de ton coeur, mais ne rejette jamais celui qui vient à toi. Ne t'attache cependant à aucun prix aux choses de ce monde, ni possessions ni êtres, tu dois renoncer à l'amour sédentaire, car il t'éloignera du chemin que Yuimen trace pour toi.


Khor`Ighan sentit sa colère retomber en même temps que son assurance, et il marmonna quelques paroles inintelligibles. Il n'avait même pas remarqué que les deux elfes étaient parti, même pas remarqué que le soleil s'était couché et qu'il était en retard. Il se sentait vidé, vidé de tout, et en même temps, un feu nouveau s'éveillait en lui, un peu plus haut que son estomac, à l'endroit habituel.
Lorsqu'il osa se lever, il s'inclina gauchement devant le genoux de l'homme.

-Ahum, et bien ... euh ... merci. Je suppose, erm. Et euh ... bonne .. ahum, chance, et euh, continuation aussi, hein? Je suis, euh, positivement ravi, ahum, de vous avoir ... connu, ça oui.

D'une démarche vacillante, il se dirigea vers le bureau du grand prêtre, qui l'attendait avec une impatience non dissimulée, mais qui ne lui fit aucune remarque, fort heureusement.
Le nain lui tendit la missive d'un air absent, et n'écouta même pas les commentaires que son supérieur -un elfe, une fois encore!- fit. Il comprit vaguement que le temple d'où il venait réclamait un nouveau prêtre, sans doute pour le remplacer, et entendit à peine l'elfe lui suggérer d'aller prendre un peu de repos aux thermes.
Sa mission acquittée, il prit distraitement congé, et marcha comme un fantôme sans but, jusqu'à heurter plutôt violemment le nombril de Linya qui semblait aussi plongée dans un intense doute.

_________________
Khor`Ighan, rôdeur nain! (car ça arrive! Enfin ... ça peut arriver, après tout, pourquoi pas hein?)


Haut
 

 Sujet du message: Re: Temple de Yuimen
MessagePosté: Sam 7 Aoû 2010 01:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 18 Oct 2009 20:52
Messages: 58
Linya resta sur les fesses, littéralement, en voyant le nain. C'était bien la première personne qu'elle cherchait aujourd'hui pour laquelle elle n'avait pas eu à fouiller l'intégralité du temple! Elle eu du mal à retenir les larmes qui lui montaient aux yeux - cette journée étant particulièrement éprouvante pour elle- et dut faire un effort de fierté pour ne pas sangloter lorsqu'elle lui parla:

"Dites... Maître, il me plait pas ce temple. On pourrait pas s'en aller? J'ai besoin de changer d'air...

Et c'était plus que vrai... Elle commençait à avoir l'impression d'étouffer dans le temple, et l'amulette ne suffisait plus tout à fait à la calmer... Il lui tardait de retrouver son bâton...

Les deux compères se mirent en route, traversant rapidement les couloirs du temple. Linya ne soufflait mot, trop impatiente de retrouver son bâton et sa gemme. Et puis, elle en avait lourd sur la patate, la Taurion... Difficile de trouver de quoi égayer l'ambiance en cet instant...

Ses yeux retrouvèrent néanmoins un peu de malice lorsque le gardien lui rendit son bâton, en parfait état. Son simple contact suffit à la rassurer, et à dissiper une partie de ses doutes... Après tout, peu importait qu'elle sache maintenant d'où lui venait ses dons. Elle aurait bien le temps de le découvrir plus tard...

Son maître l'attendait déjà sur le pas de la porte, et Linya put enfin recommencer à respirer librement une fois à l'extérieur... Cette désagréable sensation de suffocation l'avait enfin quittée... Ils commencèrent à arpenter les ruelles.

_________________
Image


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 28 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016