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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 20 Mar 2010 20:12 
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(Mon travail est en bonne voie. Déjà trois des chasseurs sont mort. Mais qui est le sixième, qui est le nouveau dont je ne connais pas l'identité ? Je le saurai en temps voulu. Ma vengeance doit continuer. Le sang doit couler à nouveau et mon cœur doit se remettre à battre. )

Et c'est sur cette réflexion que j'abandonne le cadavre de ce chasseur stupide. Je me met a repenser à son œil, l'expression de son œil avant sa mort.

(Il était bizarre. Pourquoi cette sorte de joie à l'écoute de ma voix ? Ou alors, les humains seraient-ils tous idiots ? Ce doit être là la réponse. Ces faibles et viles créature ne méritent vraiment que peu de vivre... Oui très peu. )

J'avais noté les directions prises par les chasseurs, mais ces derniers ne sont sans doutes pas allés en ligne droite. Il va falloir analyser les pistes. Je me dit que de toute façon ces gros balourds d'êtres humains ne sont pas à même de cacher leurs traces. Je les retrouverai facilement.

Après une heure de pistage intensif, je trouve enfin un signe qui date de moins de deux heures, une branche brisée à suffi à me désigner une empreinte encore fraiche. Il s'agissait de celle d'un pied petit et léger. Ce n'est donc pas Zaer, la montagne de muscle (et de gras, alcoolique à ses heures), mais sans doute Erok, un simple archer mais ventant toujours ses mérites. J'avais tout le temps envie de lui faire ravaler ses paroles quand il commençait, enfin une occasion de le faire taire, à jamais. Malgré sa taille fine, il n'en restait pas moins un humain, un humain qui laisse le plus de trace possible.

Pendant une demi-heure, je suis la piste, avant de me rendre compte d'une chose, une chose qui n'est pas pour me plaire, Erok va quitter les bois, il atteindra la lisière dans les vingt minutes qui suivent si je le laisse faire. Je ne m'arrête plus pour vérifier les traces, la trajectoire suivie étant droite. Je cours à toute vitesse, l'arc à la main, m'apprêtant à le voir à n'importe quel instant. Je ralentis le pas après dix minutes de sprint afin de ne pas faire trop de bruit, jouant la carte de la prudence. Il serait bête de mourir maintenant. La fin d'un juron m'informe au bout d'un petit peu de temps sur la localisation de ma proie.

« … leté de ronce à la C ... »

Je ralentis encore le pas et me fais silencieux, et je m'approche, accroupi, le nez dans les hautes herbes, observant le paysage. Un endroit sombre et pourtant lumineux, de grands rayons de lumière filtrent à travers une série d'arbres impressionnant et rapprochés à la verdure sombre mais étrangement rassurant. L'on ne se serait pas crû en lisière de forêt. Mais je regarde la paysage au lieu de faire attention à là où je pose mes griffes, et un animal détale à toute vitesse après que je l'ai touché.

Ma proie, alerte, décèle ce mouvement, et encoche une flèche. Bien évidemment, il la pointe dans ma direction, mais sans tirer, en approchant lentement.

(Je dois trouver quelque chose, vite. Si je sors une flèche il me voit, si je recule il m'entends, et si il me marche dessus … Si il me marche dessus, il le regretteras !)

Mon, désormais habituel, sourire mauvais illumine les traits de mon visage. Je suis caché par les hautes herbes en grande partie, et la cape de dissimulation que j'ai toujours sur les épaules fait le reste.

(Allez viens un peu par ici que je t'attrapes.)

Lorsque son pied est à porté de bras je le saisis d'un mouvement rapide et sec, puis je tire la jambe avant de me relever précipitamment. Je n'ai pas le temps de prendre une flèche dans mon carquois, qu'il balaye ma jambe avant de s'éloigner à quatre pattes. Il se cache derrière un arbre, alors je décide de l'imiter. Il n'as sans doute pas eu le temps de voir mon visage, enfin c'est ce que je déduis de ses paroles :

« Qui êtes vous, et que me voulez-vous ? »

Je ne peux m'empêcher de répondre sur un ton de fin du monde :

« Je suis ce que tu as traqué. Je suis ce que tu as enfermé. Je suis ce que tu as dévasté. Mais lorsque l'on est pas prudent, la proie se transforme vite en chasseur. J'ai tué tes camarades. Et maintenant c'est ta vie que je vais prendre car : Je suis celui qui mettra fin à l'injustice. »

Et là non plus, je ne peux m'empêcher de me montrer et de tirer une flèche juste à côté de son arbre.

Il doit sans doute me prendre pour un fou, un malade dangereux et armé qui n'as d'autre but que de tuer. Ou alors quelque chose du même genre. Dans tout les cas, il est paralysé par la peur et ne sort pas une fois de sa cachette. Même pas pour jeter un œil. Je m'impatiente de cette attente trop longue à mon goût et me décide à faire quelque chose. Je sors de derrière mon arbre et commence à le contourner, mais ma manœuvre ne passe pas inaperçu, et les flèches commencent à siffler alors que je me jette à terre puis que je rampe jusqu'à un arbre proche.

( Et zut ! Il est peut-être terrorisé mais n'en est pas moins aux aguets. Il me faut trouver quelque chose. Je n'ai pas envie d'attendre plus longtemps. Grimper aux arbres ? Non trop risqué, il percevrait vite le bruit des feuilles. Mais passer à découvert serait encore plus suicidaire. Heureusement qu'il ne crie pas pour appeler à l'aide.)

A cet instant, comme si il avait lu dans mes pensés, Erok se met à crier.

(Maintenant c'est fait. Je dois me dépêcher, je ne pourrais pas gérer la hache de Zaer et l'arc d'Erok et l'inconnu. Bon allez, les arbres restent la seul solution.)

Je sors mes griffes et les plantent dans le bois de l'arbre. Je monte au sommet sans trop de difficulté, mais je n'ai toujours pas de ligne de vue sur Erok. Il me faut sauter sur l'arbre devant moi afin de pouvoir atteindre celui derrière lequel il se cache. Il ne m'a pas remarqué, mais cela ne saurait tarder, vu que je vais devoir sauter.

(Allez, c'est l'instant de vérité, mes deux années d'emprisonnement ont elles affectées mes compétences ? Je vais bien le voir. Un, deux et trois …)

Je saute de mon arbre et atterri sur la branche de l'arbre voisin, mais non sans bruit et sans remuer de feuille. Je me cache derrière le tronc, en rempant sur ma branche avant que les flèches ne se mettent à fuser, une fois de plus.

(Bon et ben pour la discrétion c'est raté. Bon, je vais jeter un coup d'œil.)

Je sors le bout de mon nez avant de repasser ma tête du bon côté du tronc le plus vite possible, mais j'ai vu ce qu'il fallait voir.

(Bien, il recule en me tirant dessus, mais il ne connait pas ma localisation exacte dans l'arbre. Peut être que si je … Oui il me faut faire ça)

Je recule un peu et plante les griffes de mes pattes postérieurs dans le bois d'une grosse branche.

(J'espère que ça tiendra.)

Et je me lève tomber en arrière, griffes crispées sur ma branche. Je ressens un choc violent dans tout mon corps, mais mes griffes et la branche n'ont pas cédées.

(Ouf, et il n'a pas vu cela.)

Je sors une flèche et vise, puis je tire. La flèche file droit dans les airs et vient se ficher dans de la chair. Malheureusement celle-ci est sylvestre. J'ai raté mon coup et de beaucoup. Je ne me suis pas assez entrainé sur des cibles à longue distance ces derniers temps. Je tire sur mes jambes puis je finis avec mes bras pour remonter sur ma branche avant qu'il ne me repère.

(Aourf ! Il faut que je me remette au sport. Bon l'autre recule toujours vers les buissons. Il faut que je me dépêche. J'ai trop tardé. Bon ben, je saute c'est la seule méthode.)

Je saute à bas de mon arbre puis roule immédiatement vers un autre proche. Puis je commence à courir en tirant dans tout les sens, en réponse il recule en tirant aussi n'importe comment, et aucun de nous n'est atteint sur vingt mètres. Après vingt mètres, Erok est en terrain dégagé, et moi je suis toujours sous le couvert des arbres, bien que l'ayant quitté partiellement. Il est sorti des bois. Il s'arrête instantanément quand il s'en rend compte, l'air suppliant sur le visage. Je bande mon arc et je vise sa tête, quoi que non, je le baisse un peu pour viser les poumons, il faut qu'il souffre.

« C'en est fini ! »

Il se produit un trouble momentané dans ma vision quand je lance ma flèche puis le temps me semblent passer au ralenti. Je vois ma flèche filer lentement vers son torse, je me delecte de chaque battement de mon cœur, de chaque battement du sien. La flèche se rapproche de plus en plus, affamé. Enfin elle heurte Erok et dévore son âme en tachant sa robe d'empenne. Son corps tombe au ralenti et fait un bruit que je me plais à apprécier quand il heurte le sol. A l'écoute de ce bruit le temps reprend son cours.

Je me retourne satisfait, quand je crois entendre une charge d'un troupeau entier de taureau, mais je me rends bien compte de ce que c'est réellement.

« Tu est là mon cher Zaer. Le spectacle peut donc continuer ! »

« Fumier ! »

_________________
Lockbaal/rôdeur/niveau 4

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Les chroniques de Lockbaal


Dernière édition par Lockbaal le Mar 4 Mai 2010 18:19, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 26 Avr 2010 18:38 
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Poussé au trot par un milicien hilare, le petit couple s’était à présent bien éloigné des portes de la Cité Blanche. Libéré du pesant carcan citadin, la vue sur l’horizon s’était dégagée et dévoilait l’immensité de mers ocre et ondoyantes des champs céréaliers qui cerclaient les murs extérieurs.
Quelques fermes solitaires, à la manière de navires isolés jetaient l’ancre de çà et de là dans cet océan nourricier. La belle saison venue, leur pêche serait fructueuse, et ils rentreraient alors au port afin d’en gaver les bonnes gens de Kendra Kâr. Le labeur de toute une saison en échange de quelques désuets disques métalliques, frappés à l’image d’un personnage qui n’avait rien fait d’autre que de naître pour obtenir tout ce dont ces misérables avaient toujours rêvé.
La nature humaine était ainsi faite. La naissance demeurerait l’éternel clivage entre la noblesse… et les autres.

Et Stein vit que cela était bon.

« Vous souriez. » Lui fit doucement remarquer la demoiselle, qui, haletante, s’était arrêtée à quelques pas derrière lui afin de reprendre son souffle, ses mains graciles appuyées sur ses genoux.
Déliés par leur course, ses cheveux blonds s’étaient affranchis de l’anneau d’argent dont elle les avait capturés. Ils filaient désormais libres, traçant myriades de filaments dorés sur son visage laiteux, délicatement humecté par la sueur et l’effort. Son regard animé du discret scintillement de la curiosité, Stella releva vers le milicien l’acier bleui des yeux Kendrans.

Fourrant ses poings gantés dans les poches de son pantalon d’uniforme, Stein daigna poser sur elle l’iris. Il l’avait forcée à courir de longues minutes, et se surprenait de ne la voir céder à la fatigue que maintenant. L’oie blanche était plus coriace qu’elle n’en avait l’air. Cette idée renouvelait chez lui un rien de respect* à son égard, et peut-être était-ce pour cette raison qu’il condescendit à donner une réponse sincère à ce commentaire tant oisif que navrant.

« Je songeais à quelque chose d’amusant. »

La jouvencelle s’abstint de quémander ce dont il s’agissait et marqua encore quelques points. Décidément, l’avait-il finalement bien dressée ? Peut-être finirait-elle-même par devenir une dame convenable ? Elle touchait désormais du doigt le top cinquante de sa liste des femelles de bonnes mœurs.

« En vérité… je ne pensais pas vous voir afficher de telles expressions. Vous entendre rire fut une véritable surprise… »

Diling diling. Chute drastique dans le classement. Dégringolade puissamment critique même, pire que de lui permettre de s’aviser de la sottise de la dame, cette nouvelle fadaise le mettait en danger ! Ces quelques paroles nonchalantes maintenant lancées, un badinage sans finalité ni substance ouvrait désormais au couple ses bras avides, désireux de les engouffrer au plus profond des sombres spirales du commérage. Steiner n’était pas dupe. Il contemplait l’infâme nébuleuse de la frivolité droit dans les yeux, comme on guette une bête féroce, un léger filet de sueur à la naissance de l’échine. S’il se laissait happer, c’en serait fini de lui. Entre ces crocs noirâtres et dentelés, les heures de sa vie jailliraient dans un flot sanglant, son esprit capturé de l’immonde mélasse de la futilité s’engourdissant à mesure que jaserait et confabulerait la dinde. Monsieur Michou porte une nouvelle cravate ? Vert petit-pois, voyez vous ça ! C’est du goût de sa femme, pensez-vous….

…nooooon… !

Pensées abominables. Grotesques. Véreuses. Son regard, acéré, se tourna de nouveau vers la délicieuse jeune femme, qu’il fixa dans un glacial mutisme. Malgré cette silencieuse réprimande, les saphirs dont se paraient les yeux de Stella ne perdirent guère de leur éclat. Nulle honte, nulle faiblesse, elle l’affrontait, croisait le fer de son regard de cet immaculé bouclier de dignité dont savait s’armer la noblesse. Combattive, elle faisait montre de son courage, lui prouvait que la précédente mise au pas n’avait eu raison de sa volonté. Bien que contrainte à poser le genou à terre, elle ne s’était pas pour autant soumise, et entendait bien le défier !
Stein eut un sourire froid. Plus que cette beauté lascive qu’elle cultivait avec un soin presqu’obsessionnel, il commençait à haïr cette bravoure qu’il lui découvrait. La femelle s’effaçait devant le mâle. Le nourrissait, procréait puis décédait. C’était pourtant un schématique tellement simple et efficace… qu’est-ce que ce crâne de piaf ne pigeait pas là-dedans ? Avait-on idée de vouloir ainsi bouleverser le cours naturel des choses ?

Les joues gonflées par la prise d’une inspiration courageuse, lui donnant par là même l’air d’un charmant crapaud, Stella bomba sottement du buste. Normal. Il est de notoriété publique que plus l’on se fait grand, plus l’on est pertinent, pas vrai ?

« Ecoutez-moi, Stein… » Mais ledit milicien n’avait pas de ce zeste d’ingénuité qui vous poussait à croire que ce que votre prochain souhaitait vous dire avait une quelconque importance. Non, sérieusement… D’expérience, une phrase qui commençait par « Ecoutez-moi, Stein… » n’était de toute façon jamais de bon augure. Qu’elle soit prononcée par une jolie frimousse ou pas, il savait reconnaître l’inflexion particulière dont se dotait tout bon sermon. Là, en l’occurrence, on lui en préparait un de singulièrement corsé.
C’était gentil. Mais non, merci.

« Stella. S’étant exprimé d’une voix aux accents curieusement empreints de gravité, Steiner, de marbre et d’une absolue componction, attendit –augustéen- que se fasse le silence.
Il était certain d’avoir capté toute son attention. Il la tenait, captive de cette atmosphère suave et électrique que déclenche une tonalité profonde, sérieuse et masculine au sortir d’une confrontation entre l’homme et la femme. Gavée d’inquiétants romans à l’eau de rose, une jouvencelle suspendait tout mouvement, retenait toute parole lorsqu’était prononcé son nom de la voix chaude du personnage principal type de toute mauvaise histoire maritale.
Sachez-le. Regard de braise et silence languide, rien de mieux pour couper son sifflet au sexe faible.

Cessez donc de japper. »

Une réplique qui tomba comme un funeste couperet de boucher sur son cou de dinde (élégant… mais Stein semblait tenir à cette comparaison). Le sang monta aussitôt aux joues de l’animal alors que saisi d’un spasme, ses yeux s’exorbitèrent pour le fixer d’une indignation incrédule et pétrifiée.
Stella demeura immobile de brèves secondes, figée dans son état de douce demoiselle poignardée dans son orgueil sur cette petite voie terreuse cerclée de hauts champs de blé ondoyants sous la caresse légère de la bise et rutilant sous le radieux regard solaire. C’était étrange… presque mystérieux, car c’était comme si ces vastes étendues cultivées devenaient soudainement belles et attrayantes lorsque se faisait le silence ! Les plants céréaliers rendaient leur sourire au soleil et s’engageaient, pour lui, dans une valse majestueuse et tourbillonnante, chorégraphiée avec grâce de ces mêmes vents charmants qui animaient dans le ciel les nuages !
Tant de beautés soudainement révélées… qui fatalement s’évaporaient lorsque jacassaient les dindes.

En face de lui, la jeune femme persistait dans sa stase. Les noirs nuages de la colère enflaient terriblement en elle alors que déjà ses yeux lançaient des éclairs, Stein n’attendait plus que le terrible bombardement qui surviendrait lorsque de sa bouche bruirait amplement le tonnerre. Sa prévision était cependant erronée. La jeune femme tourna talon en s’enfermant dans une glaciale et meurtrière aphasie, le précédant sur le fin sentier qui les mèneraient vraisemblablement au petit bois où reposait son défunt époux.
Son absence de réaction prit légèrement au dépourvu le milicien, à qui le silence convenait toutefois parfaitement. A y réfléchir un peu… la réaction de Stella était logique. Jusqu’ici, n’avait-il pas toujours férocement réprimé la combattivité qu’elle manifestait ? N’ayant ni physiquement le dessus ni la possibilité de faire valoir verbalement son point de vue, il était tout à fait naturel qu’elle se taise. C’était même plaisant en quelque sorte !

Le milicien suivit donc la noble à l’orgueil froissé et au menton boudeur pendant de longues et paisibles minutes. Des minutes trop longues et trop paisibles… le milicien n’aimait pas cela. D’expérience, il savait la fierté être une émotion étrange et répandue, qui faisait un drôle d’effet aux gens, elle leur apprenait à ne jamais ne soumettre, à rendre chacun des coups reçus, immédiatement, brutalement. Les gens fiers ne ravalaient pas leur bile en courbant l’échine, ils remâchaient leur venin jusqu’à saigner des gencives, et au moment où leur agresseur s’y attendait le moins, leur crachait toute leur haine en plein visage. Lui-même était ainsi, et il sentait que la femme à l’apparente docilité qui cheminait juste devant lui était aussi de ce genre là.

« Où allons-nous ? » Demanda-t-il, arctique et suspicieux, d’une voix où perçait toute son acide misogynie.

« Par ici. » Répondit-elle, d’un ton égal.

La demoiselle désigna dans un petit sentier terreux à l’écart de la route ample et dégagée qui reliait Kendra Kâr au probable reste du monde. Sans attendre son bon vouloir, Stella le devança avec empressement, puis ne fut bientôt plus qu’une mince silhouette de soierie noire, noyée de l’ondulation lumineuse des épis de blé bordant la piste. Le milicien pesta aussitôt. Sa protégée lui offrait là une vengeance mesquine, et pour la rattraper, il fila à son tour sur le discret et pâle sillon de terre calcaire.

La chieuse ! N’avait-on pas idée de se vexer de l’inimitié d’un unique regard ! Elle ferait bien de rapidement prendre exemple sur sa propre réserve et distinction car il n’aurait guère la patience de supporter une autre frasque infantile de ce genre !
Steiner, rageur, repoussa d’une brasse colérique les confuses vagues dorées venues déferler auprès des brisants d’acier de son armure. Etant à sa façon, d’humeur champêtre, il prononça entre ses dents serrées une virulente imprécation, métaphorisée et stylisée sur ce que pouvait bien faire de pis une vache laitière dans son genre, et alors que disparaissaient finalement de son champ de vision les délicates dentelures blanches qui bordaient le jupon de la demoiselle, le milicien, embarrassé du métal dont il s’harnachait, courut de toute sa force.

Phaïtos le damne… qu’adviendrait-il de lui s’il échouait encore à accomplir une mission si grotesque ! On l’affecterait à la régulation de la circulation des charrettes ? Voire pis, à faire du gras aux archives ? Bah… ce ne serait peut-être pas plus mal que cela en fait… Après tout, ce n’était pas comme s’il avait un intérêt particulier pour la fonction. Tout n’avait jamais été que concours de circonstances.
Stein se sentit faiblement ralentir. La dinde ne méritait guère ses efforts, et peut-être ferait vraiment un bon archiviste…
Sauf que… Diantre ! Il était certain qu’il lui restait assez, juste assez d’estime de soi pour tout mettre en œuvre afin que cela n’arrive jamais !

Les muscles de ses jambes, mal étirés et alourdis par l’acier, redoublèrent soudainement d’ardeur. Allons, une dinde en escarpins ne pouvait tout de même pas courir plus rapidement qu’un milicien entraîné au sommet de sa forme, non ? Il finirait forcément par la rattraper, probablement au détour prochain d’une boucle de ce petit sentier rocailleux…
Bon, pas à ce virage, mais au prochain. Ou au suivant…

Baissant la tête et soufflant, les fines mèches frangées de sa chevelure brune vinrent faire écran à son regard, et de dépit, Steiner murmura quelques mots qui se perdirent dans le vent furieux qui hurlait à ses oreilles. Comme en réponse à sa faible prière, il aperçut une main, fine et délicate, au détour des fluctuantes ondulations du blé. Ni une, ni deux, son bras cuirassé se détendit à la manière d’un fouet, dans un cruel crissement métallique. D’une poigne gantelée d’acier, il enchaîna ces doigts graciles, entendit une brève exclamation de surprise, et raffermissant sa prise, attira à lui sa proie d’une rude torsion.
La jeune femme s’écrasa contre son torse dans un cri de douleur étouffé. Elle parut chercher à se débattre, mais fut aussitôt soumise par les deux poings dont il lui agrippait durement les épaules. Leurs regards se croisèrent, et devant l’enténébrée promesse qu’elle lut dans les yeux de son geôlier, la défiance qu’elle tenta d’afficher vola en éclat. Livide et spectral, le rictus à son visage s’était figé de cette haine qu’il ne parvenait plus à contenir. Dieux… que n’aurait-il pas donné pour la frapper… la battre… la réduire à l’état de pulpe sanguinolente… Pouvait-elle seulement comprendre -en le regardant- à quel point son existence l’insupportait ? Le dégoût que recelaient ses yeux glacés et son sourire crispé ? Les mains du milicien tremblèrent légèrement contre les épaules menues de la jeune femme.

« Maîtrisez vos humeurs… n’est-ce pas maintenant que ma présence vous est nécessaire ? »
Sa voix, légère, contrastait avec le caractère rigide et tendu de son expression. Fébrilement, il la relâcha en lui tapotant doucement l’épaule, avant de la précéder.

Dans son avancée brutale à travers champs, Stein discernait sans réellement voir les pousses ocre et généreuses du blé qu’il balayait et déracinait rageusement, percevait sans entendre les faibles pas et bruissements soyeux de Stella qui le suivait piteusement. En son for intérieur, une colère sourde alimentait le brasier aveugle de sa haine, péniblement contenue dans ce carcan de moralité apyre que l’on nommait « Le Devoir », dont filtrait fatalement l’épaisse fumée noire qui lui empoisonnait les sens. Les flammes de ses pensées tourbillonnaient avec une douloureuse violence dans son esprit, dans une tourmente infernale où brûlait allégrement le faible combustible qu’était la raison.
Cependant, malgré cette exaltée fureur qui le ravageait, le visage du milicien demeurait un impassible masque de glace, figé dans un sordide rictus où palpitait parfois sa lèvre supérieure. Ses yeux seuls trahissaient la bestiale intensité de son courroux, chaque iris d’acier ayant tout de la pointe d’une lame frémissante, dardée et avide de poignarder dans sa chair la première âme venue.
Prisonnier de cet ouragan de colère irraisonnée, Stein ne se rendit guère compte que ses bras caparaçonnés ne fauchaient plus les abondantes plantations céréalières, que sa protégée, livide et le souffle coupé, ahanait laborieusement à sa suite, que le petit bois giboyeux qui était leur destination déroulait à présent sa fresque au vert sombre et aux touches doucement marronnées sur ce fin morceau de lande jaune pâle.

Néanmoins, le bruit de chute et le cri de douleur aigu qu’il entendit derrière lui le décidèrent à jeter un coup d’œil en arrière, où il découvrit Stella étalée sur le sol, transfigurée par la souffrance. La peur, l’effroi est un cruel facteur de maladresse, et la pauvresse épouvantée n’avait pas vu, sous le couvert d’une touffe d’herbes hautes, le creux dans le sol qui devait servir de terrier à un quelconque animal fouisseur. Lancée dans une marche effrénée pour demeurer à distance respectable du milicien, elle avait posé le pied dans la cavité, et déséquilibrée, s’était probablement foulée la cheville en basculant.
Le pitoyable spectacle de cette misérable dans ses atours éclatants, mordant la poussière et se tortillant sur le sol tel un ver, eut l’effet d’apaiser cette vague de sourde colère qui déferlait nerveusement dans son être. Stella connaissait, subissait un sort digne d’elle. Contempler son expression larmoyante et rongée par la détresse calmait un peu cette fureur dont il aurait voulu la heurter.

Les pensées un tantinet plus claires et pragmatiques, Stein s’approcha de la dame gémissante pour refermer son poing ganté sur le bras fin de la maladroite. Il la releva sans douceur, et posant par terre son pied blessé, la belle émit un cri perçant qui fit se contracter d’irritation la mâchoire du milicien.

« Vous ne pouvez plus marcher ? » Lâcha-t-il dans un soupir incrédule.

Et le geignement apparemment négatif qui lui parvint en guise de réponse le convainquit que c’était le cas. Les yeux plissés et les dents serrés tant il se réjouissait de devoir lui servir de porteur, Stein lui prêta l’épaule pour que le membre blessé n’entre plus en contact avec le sol.

Du fait de la maladresse de cette gourde, la situation venait encore de changer. Au vu de son état, le plus sage était très certainement qu’ils rebroussent chemin afin qu’elle puisse se reposer, et faire venir un guérisseur si nécessaire, ce qui reporterait probablement la mission jusqu’à ce que sa blessure soit traitée. Il y avait d’ailleurs fort à parier que le sergent ou la dinde fasse de nouveau appel à lui pour la prochaine escapade en forêt… sa tâche n’était pas accomplie après tout.
Finir ce qu’ils avaient commencé, ici et maintenant, était de loin préférable, mais si la milice apprenait qu’il l’avait traînée contre son gré jusqu’à la tombe de son époux alors qu’elle réclamait à cor et à cri à ce qu’on lui amène un rebouteux… Non, ça ne serait pas bon du tout pour lui…
Puisqu’il avait les mains liées, Stein n’avait d’autre choix que de quémander à la dame de nouvelles directives.

« Devons-nous continuer ou bien rebrousser chemin ? » Interrogea-t-il, la voix neutre, le regard vide et les lèvres molles. Au vu du sentiment d’urgence qu’il exprimait, il aurait tout aussi bien pu demander à ce que l’on reprise ses chaussettes. Il devait y attacher, approximativement, la même importance, mais les socquettes avaient l’avantage de tenir ses pieds au chaud.

« Continuons… » Répondit la douce invalide, des trémolos plein la voix. La pauvresse semblait souffrir le martyre, mais Stein n’aurait su déterminer si la cause de cette évidente souffrance était liée à sa cheville douloureuse, ou bien aux somptueux habits qu’elle venait de souiller. Non… c’était vraiment méchant de penser ainsi… il était tout de même évident que la blessure était sérieuse ! Même avec une bonne lessive, la boue humide, c’était tenace sur la soie ! Et puis, mine de rien, quand on passe des heures à ordonner sa coiffure et à se poudrer le visage, c’est se prendre un coup sévère que de voir tous ses efforts gâchés à cause d’un blaireau un peu trop assidu !
D’une empathie exemplaire, Steiner D’Expellion comprenait et partageait sa douleur. Sur son honneur, il l’épaulerait sans faillir jusqu’à ce qu’elle surmonte ce cruel moment d’affliction.
Et ainsi, le milicien, solennellement chargé de son fardeau, progressait lentement vers l’orée de la forêt.


*De l’addition de valeurs nulles résulte toujours le néant.

_________________
Steiner D'Expellion, sur le vif et plein de morgue.
Les satires de Stein sont toutes classifiées dans son Apologie, disponible sous sa fiche de personnage. Si le cœur vous en dit...?


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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 26 Avr 2010 19:49 
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<Temple de Yuimen>


Contre toute attente le rapace n'attaqua pas, Il s'immobilisa même devant le coureur, tendant son coup pour que lson bec aussi tranchant qu'une dague effleure la poitrine d'Alkil. L'homme des Dunes flatta même la tête de l'animal et devant la stupeur du demi elfe dit.

" Je te présente Rankt, mon compagnon depuis un bout de temps. "
" Je n'ai jamais vu de tel oiseau de quelle espèce s'agit-il ? "

Rankt jeta un regard noir au demi elfe lorsque celui-ci parla, comme si l'oiseau avait compris les paroles et qu'elles ne lui convenaient pas.
Alkil conscient de cet état de fait répondit à la question avec un sourire en coin.

" Rankt est un Moa Tueur. Leur surnom la Plaie des troupeaux t'es sans doute également inconnu. Mais ce n'est pas inhabituel que tu ne le saches pas, car les Moas ne vivent pas dans les forêts mais dans les plaines près des troupeaux dans lesquels ils prélèvent leur nourriture."

Pousser par sa curiosité Galen allait demander davantage d'informations sur cette espèce et sur la manière dont le coureur avait obtenu le sien mais, il constata que la posture d'alkil s'était modifié.

" Rankt a trouvé leur piste. Plus le temps pour parler. En avant.
Et il se mit à courir laissant sur place le pauvre Galen. L'oiseau démarra et dépassa son compagnon en un clin d'œil tendit que Galen peinait pour rattraper l'homme.
Le nom coureur était bien trouver, car pour courir il court et vite en plus.

Rapidement les champs se firent plus rare, mais Galen n'avait pas le cœur à jouir du paysage trop concentrer qu'il était à avancer, à respirer ou plutôt à se forcer d'inspirer et d'expirer pour avoir la force de faire une fouler de plus.
Si il en avait eu le soufle, Galen aurait remercié le coureur pour la pose que celui-ci imposa. Le rôdeur ne pensait pas pouvoir continuer tellement il avait mal aux jambes et surtout aux pieds. Pourtant, lorsque son souffle fut redevenu calme et qu'Alkil donna le signal du départ le demi elfe reprit la route. Le regard en coin et le coup de bec dans le vide que Rankt donna n'avait rien à voir dans tout cela, ni même une question de fierté ou d'orgueil bien entendu.

La nuit tomba finalement, mais très lentement au goût du supplicier dont le rythme de course avait grandement diminué. Galen tomba plus qu'il ne s'assit aux pieds d'un arbre.

Le coureur et Galen, qui n'était plus aussi vaillant et qui traînait les pieds, s'éloignèrent ensuite du chemin pour établir un campement. Le Moa disparut un instant mais, lorsqu'il revient avec un lièvre sanguinolent lorsque le feu crépitait, toutefois l'oiseau ne partagea pas son repas avec les humains qui durent se contenter de viande séchée prélevé à la réserve du coureur. Qui après se frugal repas proposa.

" Cela te dirais d'apprendre à te servir autrement de ton arc ?

Les terres cultivées - Entrainement-

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 28 Avr 2010 18:49 
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< Les terres cultivées autour de Kendra Kâr>

( Apprendre à se servir d'un arc autrement.)
Se répéta pour lui-même Galen, en essayant de trouver le sens cacher dans cette banal invitation. Au bout d'une journée le demi elfe s'attendait presque à tout de la part du coureur, ou du moins le croyait-il.

( Que peut-il bien m'apprendre ? Je tire à l'arc depuis au moins vingt ans, certainement plus longtemps que lui. )
La perspective d'en imposer à Alkil, pousser par son orgueil elfique, fit que le jeune homme accepta la leçon malgré ses muscles douloureux.
( Après une tel course décocher quelques flèches me décontractera pour passer une bonne nuit.)
Se disait le jeune homme pour se trouver un prétexte pour excuser son manque d'humilité.

Le jeune cinquantenaire se plaça face au coureur, qui étrangement tenait sa lance et il entreprit de bande son arc. Mais Alkil l'arrêta.
" Stop. C'est autrement que tu vas te servir de ton arc. Enlève la corde et regarde le au repos. Que vois tu."

Perplexe, Galen ôta la corde et la glissa dans l'une de ses poches et il observa son arme. Il l'avait déjà vu une bonne centaine de fois mais l'avait-il observé comme à cet instant. Il nota le grain du bois, ses fibres et bien d'autre détails mais, ce n'était pas cela que l'homme lui demandait. Galen aurait pu dire l'histoire de son arc, débutant par celle de l'arbre duquel il était issu en passant par l'artisan qui l'avait révélé mais cela n'était pas non plus la réponse recherchée. Il opta donc pour ce qui était évident et commun à tous les arcs.

Un morceau de bois, un bâton.
Exactement et t'en es-tu jamais servis ainsi ?

Galen n'eût même pas le temps de répondre qu'Alkil avait placé sa main gauche sur la lance, de manière symétrique à la main droite déjà présente sur l'arme. Et il réalisa une rotation devant lui. La lame passa de la hauteur de l'épaule droite du coureur à sa cuisse gauche mais, le danger se trouvait ailleurs. En effet, l'autre extrémité de l'arme après être montée redescendait droit vers la tête du demi elfe. Mais celui-ci plaça son arc devant. Le bois percuta le bois dans un claquement sec. Si Galen avait baissé le regard qu'il portait sur son arme, se trouvant au-dessus de sa tête, il aurait certainement vu le coureur sourire.

La lance rebondit sur le bois de l'arc, décrivit une trajectoire en ovale pour aller heurter la cheville gauche de Galen. Bien évidemment le jeune homme non préparé tomba car priver de son équilibre. Les yeux brillants de colère Galen se releva cherchant à toucher Alkil en usant de son arc comme d'une massue. Mais chaque coup ne rencontra que du vide jusqu'au dernier qui fut bloqué par la hampe de la lance avant que le bout non tranchant de celle-ci attaqua percutant la poitrine du demi elfe.

La séance se prolongea sans un mot, si ce n'est les cris de douleurs inarticulés que poussa Galen lorsqu'il se prenait un coup. Le coureur n'était pourtant pas un tortionnaire. Il montrait simplement de façon énergique les possibilitées de ce type d'arme ainsi que les faiblesses du jeune homme. Après avoir ainsi montré les bases du maniement du bâton, le coureur répéta plusieurs fois la même attaque.
Ayant prit de la distance. Il fonça sur son adversaire en pointant le bout de sa lance, tel un chevalier en pleine joute. Il va sans dire que la première fois que cette technique fut utilisée Galen fut surpris, ce qui se traduisit par un temps de réaction plus long entrainant au final par une violente douleur à la poitrine suivi par le choc du sol. Les autres fois que cet enchainement fut utilisé, retrait puis charge, Galen pu l'éviter et même une fois mettre à terre le coureur en plaçant son propre bâton dans les jambes de l'homme lorsque celui-ci courrait.
Galen tenta de s'approprier cette charge, mais ses premiers essais furent catastrophique. Il glissa même lors de son accélération et tomba. Mais le plus souvent cela était trop prévisible et Alkil évitait l'attaque d'un simple pas de côté. Ce n'est qu'avec l'énergie du désespoir que le jeune homme arriva à toucher ainsi le coureur. Certes Alkil se pris la charge de plein fouet, mais il ne laissa rien paraitre d'une douleur éventuel.

Après ce triomphe Galen était à bout de force. La journée avait été rude d'abord le marathon puis cette lutte. Et c'est le corps en morceaux qu'il alla se coucher, s'enveloppant de sa cape pour se prémunir du froid nocturne.

-->Réveil difficile

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 29 Avr 2010 10:09 
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<Entrainement>

Dire que le réveil fut difficile fut un doux euphémisme. Le corps entier de Galen n'était qu'un champ de douleurs. Ses muscles mis à rude épreuve la veille étaient maintenant courbaturés comme jamais. Il avait mal aux jambes à cause de sa course, il avait mal aux bras et aux épaules à cause de l'entrainement au bâton et surtout il était couvert d'hématomes. Galen avait également du se prendre un coup sur la tête, car le demi elfe cru entendre Alkil parler mais il n'y avait personne autour du coureur, même pas le Moa.

Galen profita du répit pour masser ses muscles. Mais l'heure du départ arriva trop tôt. Rankt était revenu et chacun rassembla ses affaires pour poursuivre la traque. Le repas fut frugal à l'extrême, un simple rouleau de viande séchée.

Ce n'est qu'en retournant sur la route que Galen remarqua les traces de sabot. Comme le chemin de terre n'était que peu utilisé il y avait de forte chance qu'ils proviennent des montures des fugitifs. Le demi elfe inspecta les empreintes dans la poussière du sol et conclut qu'ils y avaient quatre chevaux qui étaient passées par là. Galen se demanda comment il avait pu louper cela hier, mais avec sa fatigue s'était compréhensible.

Suivre la piste ne fut que plus facile. Les empreintes étaient bien visibles à la lumière matinal, toutefois à mesure qu'ils se rapprochaient de leurs proies ils devaient se monter extrémement prudent.
Aux alentours de midi une déjection du cheval encore fumante fut repérée sur le chemin de campagne. Le rôdeur et le coureur firent donc preuve de davantage de discrétion. Il allait être midi, Filion et ses complices allaient sans doute s'arrêter pour manger mais certainement pas en pleine campagne exposer à la vu de tous. Et justement un petit bois était visible.
Misant sur cela le duo se dirigèrent vers la petite forêt tandis que le Moa faisait le tour pour prendre leur proies à revers.

-->Combat

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 29 Avr 2010 12:49 
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<Réveil difficile>

Alkil et Galen rejoignirent le bois en coupant à travers les champs en jachèrent. Continuer par le chemin aurait été trop dangereux et à raison, car lorsque le duo arriva à la lisière du bois à l'ouest du chemin ils virent un archer embusqué juste en bordure de la route.
Tel une ombre Alkil se dirigea vers celui-ci, en dépit du terrain aucune branche ne cassa. Le coureur dégaina son long couteau à seulement quelque mettre de l'homme caché qui ne se doutait de rien jusque là. Mais il dut ressentir une présence ou entendre la lame sortir de son fourreau, car il se retourna. Alkil planta sa lame dans la poitrine de ll'homme en un bruit de succions écœurant qui porta jusqu'à Galen, qui se trouvait portait à quelques mètres en arrière.
Une lutte s'engagea, l'homme se débâtit un instant avant que ses forces ne l'abandonnent.

Alkil essaya son couteau de chasse sur la veste du mort et fit signe à Galen de se rapprocher.
Le demi elfe s'avança et ne put s'empêcher d'observer le mort qui reposait maintenant sur le sol avec un masque de terreur gravé sur le visage. L'homme avait tout d'un Kendran, grand et maigre. Ses vêtements étaient simples, du simple de cuir comme on en trouve tant sur les échoppes. Une dague se trouvait à la ceinture de l'archer avec du côté opposer un carquois remplit de flèches artisanal. L'arc était de bonne qualité, mais étrangement la principal preuve de richesse était les bottes, des bottes en cuir de griffon.

D'un signe le coureur mit fin au macabre examen, il intima le silence et tendit l'oreille. Maintenant que Galen faisait attention il entendit des éclats de voix, des rires graves et même des pleures. Ils s'enfoncèrent davantage dans le bois, Galen légèrement en retrait et sur le droite. Au bout de seulement quelques minutes ils arrivèrent en bordure d'une clairière.

Un quatuor d'équidés étaient attachés ensemble à une souche au nord de la zone déboisée. Quatre autres formes de vie étaient visibles autour d'un feu de camps à seulement quelques mètres des chevaux. Il y avait tout d'abord un imposant homme, une montagne de muscles aux cheveux fous,qui était couché sur une couverture, une imposante hache de bataille en partie plantée dans le sol à porter de main.
Un homme, presque un enfant, faisait les cent pas. Des cheveux courts d'un jaune sable, une tenue simple en cuir ou en tissu dans les tons sombres et pour seule armes visible un duo de dague.
Le dernier homme était torse nu, dévoilant ainsi un imposant tatouage sur sa peau sombre représentant un serpent à collerette dont la tête surmontait le cœur de l'homme et dont le corps s'enroulait sur lui-même au niveau du ventre. La chevelure de cet individu était attachée par un lien de cuir dévoilant des oreilles en pointe dénuer de lobe. La seule arme visible proche de cette personne était une lance finement ouvragée.

Galen dut contenir une vague de dégout à la vu de ce semi-Shaakt certainement Fillion et du spectacle de la dernière personne.
Cette dernière était une femme au vu de sa longue chevelure et de sa nudité. Elle avait été brutalisée et de nombreuses plaies et bleus étaient parfaitement visible, malgré la distance, sur son corps nu. Cette femme était au sol, agenouillée et se balançant comme pour oublier ce qu'elle avait vu, ce qu'elle avait vécu.

" Je m'occupe du semi Shaakt, occupes-toi des deux autres."
Dit Alkil den Mineï en prenant sa lance. Il attendit que Galen ai encoché une flèche pour se lever et dépassé la bordure des arbres.

" Fillion rend toi ! Ou vient mourir. "
Cria-il comme provocation.
Bien évidemment chacun réagit. La brute pris sa hache et se leva et chargea indifférent à la flèche qui s'était plantée devant ses pieds. était-il trop bête pour s'apercevoir qu'Alkil n'avait pas utilisé son arc ? Toujours est-il qu'il courut vers le coureur comme un fou. Le barbare ne fit que trois mètres avant qu'une flèche ne se plante dans sa poitrine. Le choc le propulsa en arrière.

Le jeune homme nerveux fila dans le sous-bois dès que Alkil fut visible. Le voleur contourna la clairière, mais les bois n'était pas son milieu de prédilection. Il arriva rapidement à proximité d'où les flèches avaient été tirées. Il dégaina ses deux lames et avança prudemment, dès qu'il vit un tissu bougé il sauta dessus. Plantant ses dagues dans la cape avant de tomber sur elle en direction du sol. étrangement ses attaques ne rencontrèrent aucune résistance et aucune goûte de sang ne toucha le métal. Lorsqu'il se releva il entendit un petit rire, mais la seule chose qu'il vit en cherchant son origine fut quelque chose de sombre qui lui fonçait vers lui avant de heurter sa tête.


Galen avait entendu la provocation de son compagnon et il tira l'une de ses flèches devant le colosse pour le mettre en garde, mais celui-ci passa outre et Galen n'eût pas d'autre choix que décocher un autre projectile qui fit mouche. Le semi elfe chercha ensuite le jeune homme du regard, mais ne le trouva pas pourtant il l'entendit. C'est pourquoi Galen prépara une surprise. Il déposa sa cape sur un arbuste et se cacha derrière un arbre. Lorsque le voleur agressa la cape, Galen sorti de sa planque montrant sans doute trop de sa satisfaction à la réussite de sa ruse. Le rôdeur usa de son arc comme d'un bâton pour assommé le voleur d'un unique coup à la tête.
Une fois s'être assuré qu'il était bien hors d'état de nuire il le délesta de ses bien. Découpa ses vêtements pour en faire des liens avec lesquels il l'attacha, laissant une dague plantée dans le sol à quelque mètres.
( C'est à Yuimen de décider s'il doit mourir ou non.)

Galen regagna ensuite la clairière. Une bataille s'y était déroulé en seulement quelques minutes.
Le Moa déchiquetait le corps d'un énorme serpent, celui-ci devait faire au moins sept mètres de long pour au moins cinquante centimètres de large. Rankt releva la tête à l'approche du jeune homme, un lambeau de chaire pendant de son bec maculé de sang et la folie dans le regard. Comme Galen ne s'approcha pas trop et surtout qu'il ne saignait pas il n'intéressa pas le Moa qui continua son repas.

Alkil se trouvait au chevet de la femme, le corps de Fillion se trouvant au sol sa tête un peu plus loin. Sans se tourner le coureur dit en montrant du doigt le barbare.

"Finis le travail !"

En s'approchant de la brute Galen vit de quoi le coureur parlait. L'homme était encore vivant.
Du sang coulait de la bouge de l'homme, des bulles écarlates se formaient à chacune de ses expirations de plus en plus laborieuse. Galen ne l'avait pas tué sur le coup, il lui avait simplement perforé un poumon. La moindre des choses était de l'achever car il était impossible de la soigner. Le semi elfe l'acheva donc rapidement en tranchant la jugulaire avec l'une des dagues du voleur provocant une projection de sang sur le sol. Entendant une plainte aigu Galen s'écarta en vitesse, juste à temps pour ne pas être piétiné voir plus par le Moa qui se mit à dévorer l'homme à terre. Triste spectacle, c'est avec la nausée que Galen se détourna.

Après avoir soigné la femme et l'avoir emmaillotée d'une couverture, Alkil dépouilla les morts. Il pris leurs armes évidemment mais également quelques trophées. La langue du serpent géant, ayant une forte valeur pour les alchimistes, ainsi que la tête de Fillion pour obtenir la prime sans doute.

Le retour vers la cité de Kendra Kâr fut des plus paisibles. Le cheval que montait le semi-elfe était doux, se contentant de suivre la jument dominante monté par Alkil. Le cheval de la femme blessée précédait le rôdeur, qui entendait parfois des pleurs. Une dernière monture était en remorque derrière Galen.

Le semi elfe était troublé, il avait pris une vie humaine pour la première fois. Il se rassura en se disant que la mort était le lot de tous.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 2 Mai 2010 18:40 
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(Ce gros lourdaud de Zaer est là, juste à temps. Bien, bien, Bientôt mes cinq ancien geôliers seront mort. Il ne me reste plus qu'à extirper la vie du corps de ce misérable humain. Mais ma vengeance ne sera pas complète, il me reste celui qui s'est allié à eux, et ce brigand … C'est à lui que je réserverai mon numéro spécial.)

Pendant le temps de ma réflexion, l'insulte lancé par Zaer traine en longueur alors que celui-ci fonce vers moi dans un pas lourd qui fait penser que toute la forêt se dirige vers moi d'un seul mouvement. Il tient une lourde hache de bucheron : un manche de bois sombre, une tête en fer grisâtre et une lame effilée brillant à la lumière dans des reflets argentés. La hache est bien rudimentaire mais possède une beauté inexplicable. Mais sa beauté n'est rien comparé à l'effet qu'elle aura sur mon crane si je reste planté là. Bizarrement il ne semble pas me reconnaître, Losh et Jarl eux avait fait le rapport, quand à Erok, je ne le saurai jamais, il est mort avant que sa surprise ne puisse s'exprimer. Auparavant de profil par rapport à lui, je lui fait face en faisant voltiger ma cape, mais même si tout cela est du plus bel effet, cela ne me protègera pas des coups de hache. Zaer est enfin à portée, il semble avoir autant d'esprit de vengeance que moi.

(Bien, le combat sera intéressant.)

Il donne un coup si puissant que l'arme semble broyer l'air sur son passage, le bruit produit a quelque chose d'envoutant, cette hache est étrange. Ou peut-être est-ce moi qui l'est ? Mais malgré toute la force que son porteur ai pu investir, elle n'en demeure pas moins, lente et pencher mon buste vers l'arrière suffit à esquiver le coup de taille. Il enchaine directement avec un coup ascendant sur mon flanc gauche, cette fois un pas de coté est nécessaire. Je n'attaque pas pour l'instant, déjà parce que je n'ai pas de bonnes ouvertures, mais aussi pour l'énerver un peu plus. On ne fait jamais rien de bien en étant énervé. Les esquives continue, mais je m'aperçois aucun signe d'énervement, juste la rage pur et juste de la vengeance, l'opposé de moi qui suis totalement calme alors que je poursuis la même chose. Je ne saisis que trop tard, son plan. Les attaques de sa hache sont limité par les arbres, et il sait bien que j'ai plus de mal en terrain découvert, donc il me fait reculer de plus en plus.

J'essaye de passer derrière lui, mais un coup de hache m'en dissuade. Il me bloque le passage et me fait reculer de plus en plus, je ne peux pas tirer une flèche, devant concentrer mes efforts sur l'esquive. D'un coup il se met à rire et redouble de vigueur.

( La situation … Il est pas passé loin celui-là … Est pire que désespéré … Han, … Je vais pas pouvoir continuer longtemps … Esquive … Une idée ! Vite ! )

Il projette sa lame en diagonale vers ma tête, j'esquive le coup avec peu de difficulté, vu la lenteur de la hache, mais son maitre la retourne contre moi vivement, et le manche me fait tomber. Je roule sur moi-même pour éviter de me faire fendre en deux comme un fruit sur le marché. Une masse de flèche tombe de mon carquois. Un éclair de lucidité traverse alors mon esprit. Un second coup essaye de me cueillir. Je l'esquive en roulant vers l'avant. Je me remet précipitamment debout. Je sors deux flèches de mon carquois et les prends comme si ils s'agissait de dagues. Visiblement, il trouve ça hilarant, et il lance de nouveau son arme contre moi. J'esquive avec aisance ce coup et affaisse mes dagues improvisés contre son bras, le bois de la première se rompt sans causer de blessure. Quand à la deuxième, elle fait mouche et enfonce son dard métallique dans le bras de mon ennemi. Il retire son bras momentanément sous le coup de la douleur, puis repart à l'assaut, comme si de rien n'était.

Je reprends de nouvelles flèches, mais j'ai peu d'espoir de le battre au corps à corps, sa hache possède une trop grande portée d'attaque pour que je puisse espérer de pouvoir utiliser mes griffes.

(Il me faut prendre de la hauteur, mais ce n'est ici que champs de blé et d'orge... Champs de blé et d'orge ? Mais oui, il doit y avoir des habitations paysannes dans le coin, peut être que si j'en trouve une …)

J'esquive un énième coup puis je commence à prendre du recul. Bien sur, il n'as rien compris et continue d'avancer lentement, sûr de sa victoire. Quand je me sens à une distance suffisante, je tourne les talons et commence à détaler tel un lapin apeuré fuyant un chasseur, c'est d'ailleurs le cas, sauf que je ne suis pas un lapin, et que je ne suis pas apeuré. Ma vitesse de course est bien entendu, largement supérieur à celle d'un tas de gras, mais il coure quand même très vite, et je ne me trouve pas encore à bonne distance pour m'arrêter, sortir mon arc et encocher une flèche sans qu'il ne me rattrape.

Très vite ma course m'amène dans un champ dont les plantes inconnues me chatouillent le menton. Je me glisse dedans, tel un poisson dans l'eau, mais Zaer, sans que je comprenne pourquoi, croit bon d'écarter de son bras volumineux les épis qui se trouve en travers de sa route.

(La distance qui me sépare de ce cachalot échoué est toujours trop peu importante pour que je puisse lui faire ravaler sa hache à grand renfort de flèches. J'ai mal au jambes, mais à un point … Il faudra vraiment que je pense à pratiquer une activité physique plus régulière moi, j'ai perdu trop de muscle durant ma captivité, je dois y remédier … Mais à quoi est-ce que je pense ? Je suis bien avancé dans ma vengeance à l'encontre de ceux qui m'ont retenu prisonnier et je ne pense qu'à ma condition physique ! Je divague bien trop, cette inactivité forcé m'a trop incliné vers la réflexion !)

Ma course se ralenti sans que je le veuille, a cause de mes pensées inutiles et je peux sentir le souffle dégagé par le sifflement de la hache de Zaer.

Je passe alors du rythme de la course d'endurance a celui du sprint, concentrant toute mon énergie dans mes jambes. Je vois se rapprocher une maison de paysan. Dans l'encadrement de la porte je peux voir une femme, sans doute la propriétaire des lieux, mais je m'attarde plutôt sur le mur en face de moi. Ce mur n'est haut que d'un mètre quatre vingts, enfin d'après mes estimations, en raison du toit en pente douce. J'accélère encore ma course, a tel point que j'ai l'impression que mes jambes vont entrer en combustion d'un moment à l'autre. Le mur, mon but, l'ultime but de cette course, se rapproche a la même vitesse que la fin de Zaer.

Je pose un premier pied dessus, et de ce point d'appui saute, j'agrippe de mes bras le haut du mur et me hisse rapidement à son sommet. Accroupi, je me retourne, sors une flèche, bande la corde de mon arc et met fin à la course de Zaer.

Le mur m'avait servi de refuge, Zaer s'est retrouvé à son pied au moment où je sortais mon arc. Si j'avais été a la même hauteur que lui, mes jours aurait pris fin, mais il est moins aisé de frapper en hauteur avec une arme aussi lourde. Je lui ai donc creusé, d'un trait bien placé, un troisième œil entre les deux autres.

La sensation est bien moins longue et satisfaisante que les autres fois, mais elle est toujours présente.

(Commencerai-je à m'en lasser ? Non c'est que ma vengeance est presque finie. Enfin je ne sais pas. Je ne savais pas que tuer pouvais procurer une telle sensation de plaisir. Mais elle n'est toujours pas terminer cette vengean … Qu'est ce qui se passe ? J'ai vu quelque chose bouger ...)

Un cri déchire le silence de mes pensées. Il émane d'une paysanne venant de découvrir le corps de Zaer. Elle se retourne, croise mon regard et se remet a crier, mais cette fois, ce n'est pas composé de peur, non, c'est composé de haine.

« Assassin ! Assassin ! »

Je prépare un nouveau tir, dans l'intention de la faire fuir, mais j'ai beau ajusté, tirer du plus fort que je peux sur la corde pour l'intimider, elle continue de crier inlassablement le même mot et ne part pas.

_(Je dois la tuer. Les Humains sont mes ennemis, leur race doit disparaître)

_(Non, je ne suis pas leur ennemie, seuls quelques uns mérite la sentence.)

_(Ces mots qu'elle répètent, ne puis-je y obéir, et la clouer sur le seuil de sa porte ?)

_(Je ne voudrai pas obéir à un humain, et elle ne m'as rien fait n'est-ce pas ?)

_(Ils m'ont tous humilié ! Je dois accomplir ma vengeance !)

_(Les humains m'ont humilié, détruit, mais je ne dois pas devenir comme eux !)

Pendant de longue minute mon débat intérieur continue. Deux partie de moi même se dispute au sujet de cette femme qui continue de scander avec rage un unique mot.

Cette colère, qui tient déjà cette femme, commence à m'assaillir aussi, mais c'est contre les deux moi qu'elle est dirigé.

Je lâche brusquement la corde de mon arc et m'écrie :

« Taisez vous ! J'ai une vengeance à accomplir ! »

Je saute de mon mur et repart en direction de la forêt, sous l'œil médusé d'une paysanne possédant désormais une légère tranchée , suintant un liquide rouge, sur sa joue.

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Les chroniques de Lockbaal


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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 6 Mai 2010 19:54 
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Mes pas me porte de nouveau vers cette forêt et encore vers le cadavre bleui d'un chasseur enchâssé dans un piège trop petit.

(Il me faut de nouveau repartir de la clairière et pister les traces du sixième, celui qui les a rejoints pendant ma période d'emprisonnement. Son visage m'est familier, mais je ne sais pas où j'ai pu le voir. Il m'avait semblé banal, complètement banal, ni trop grand, ni trop petit, sans signe particulier, des yeux marron et des cheveux bruns taillé selon la dernière mode. Quoi qu'il porte trois écorchures parallèles sur l'avant bras droit. Un souvenir laissé par un chat ? Non, elles sont trop longues et trop espacées. Quand j'y repense … Mais oui, ce sont les miennes ! Voilà pourquoi je croyais l'avoir déjà vue, je ne l'ai pas seulement aperçus, j'en ai profité pour lui laisser un souvenir. Mais, à quelle occasion lui ai-je infligé ça ? Et ceci ne m'avance pas quand au sujet de son identité. Mais bon, pourquoi je m'en occupe ? Il ne verra pas le soleil se coucher, et son nom importe peu, si ce n'est pour l'inscrire sur sa tombe. Je dois arrêter de divaguer, je suis bientôt arrivé, la clairière est proche, où alors il y a dans ces bois, un autre corps allongé près d'animaux depuis longtemps décomposés, oubliés dans des pièges qui depuis longtemps étaient trop bien cachés, si bien qu'on n'ai pas pu les retrouver.)

J'arrive enfin à la clairière, où un homme à demi mangé par des rats est allongé. Quelle n'est pas ma surprise en voyant ces rats, je pensais qu'ils étaient partis après ma sortie du temple.

« Mes rats ! »

A ma courte injonction, ils répondirent par une sorte de couinement de joie et s'élancèrent vers moi, abandonnant cette pitance peu ragoutante. Je m'accroupis, et passant par mes bras, ils rejoignent vites mes épaules et la partie supérieures des bras, où, décidément, ils aiment se percher. Sans que je leur demande, à croire qu'il existe un lien entre eux et moi, ils descendent peu après que je le pense. De cette même position accroupie, je scrute les empreintes de pas. Quatre séries que je connais parfaitement, et dont l'une s'arrête devant le repas de mes acolytes. Ces pas appartiennent à des gens qui nous ont malheureusement quittés dans des circonstances, que j'ai, disons, légèrement provoqué. La cinquième est celle qui m'intéresse, elle part vers l'est avant de revenir vers une habitation en bois où séjournaient quatre chasseur décédés.

(Ainsi donc, il savait que j'allai tuer tout ses camarades et m'a attendu sagement dans la cabane. Ou alors, a t-il pensé que c'est là que j'irai en premier et qu'il pourrait avertir ses compagnons de ma venue ? Après tout pourquoi réfléchir, il nous quittera lui aussi, et cela ne souffrira d'aucun retard.)

Je me relève brusquement et part d'un pas moyen en direction de la petite maison de bois.

Elle entre vite dans mon champs de vision, cette bâtisse. Je suis d'ailleurs très gentiment accueilli par un carreau d'arbalète, mal tiré d'ailleurs, ce qui sauve ma vie. Je prends alors soin d'entrer dans la cabane sans passer devant une ouverture.

(Bon il ne me tire pas dessus et je suis à côté de la porte. Allez un peu de courage mon vieux !Je vais sans doute me faire tirer dessus, mais bon allez … A la une … A la deux … Et à la trois …)

D'un vif roulade et d'un prompt relèvement je passe par la porte, mais cette manœuvre fut vaine car c'est une épée à la main et non une arbalète qu'il m'attendait. Un épée fort joli d'ailleurs, c'est une longue épée d'estoc, tout de même un peu large, sans doute pour la parade, au pommeau décoré de fines dorures.

« Je t'attendais ! »

(Il ne me reconnaît pas ? Il ne semble pas surpris par moi, et pourtant j'ai le visage découvert.)

Il éclate d'un rire assez étrange, comme si il avait déchiffré mon expression.

« Tu ne me reconnais pas ? »

(En fait non, il m'a reconnu mais il n'est pas inquiet. Je me demande qui est-il ?)

Il montre son avant bras, où les traces de trois de mes doigts sont inscris.

« Tu m'avais fais ça lorsque j'ai voulu t'acheter à ces cinq brigands. C'est dommage, tu aurais fait une merveilleuse carrière lors des combats illégales de monstres. J'avais même fait forger ça pour toi. »

Sur la table à ma gauche si situe un élégant brassard composé d'un métal noir inconnu et semblant parfaitement adapté à mon bras, encastré dans une encoche, et faisant la taille d'un petit avant-bras, l'on peut voir une lame bleuté et dentelé donnant l'impression d'être une griffe arraché a un animal peu connue.

Quelque chose que je n'arrive pas à définir fait bouger mon bras presque contre ma volonté. Je m'empare de cette arme et la revêt sans me douter un instant qu'il s'agit d'un piège pourtant facile à deviner.

« Bien sur, tu te doutais bien que j'allai envoyer se battre une bête non dressé. J'ai ajouté un petit sortilège d'asservissement à cette lame. »

Mes lèvre ne remue même pas lorsque j'essaie de crier une insulte

(Et zut, je suis déjà sous son emprise.)

« J'aurai bien aimé me servir de toi, mais ce sortilège est fait pour un simple animal, pas pour un monstre intelligent. Il ne durera pas longtemps alors adieu ! »

Mon bras droit remonte lentement vers ma tête. Mes jambes ne répondent plus a mes ordres. Seul mon esprit et mon bras gauche sont toujours sous mon commandement. Cela semble faire beaucoup rire cet homme lorsque de mon bras gauche, j'essaye sans succès d'enrayer la progression du droit.

Dix-huit rats en colère se dirige alors vers cet énergumène. C'est à son tour de danser quand un rat lui mords un orteil, mais je ne peux toujours pas rire.

Il ne semblent pas apprécier cela, et expédie au loin un rats du plat de sa lame, mais le rat, d'ailleurs résistant, se remet immédiatement à l'attaquer, et lui plante ses crocs dans la main.

(Il sont résistant mes petits rats. Ça fait plaisir à voir.)

Un échauffement dans mon bras gauche me rappelle qu'une lame est à moins de vingts centimètre de ma gorge.

(Enfin cela ferait plaisir à voir si seulement je n'étais pas sur le point de me transpercer moi même.)

Soudain, une lame fends l'air, et un rat se retrouve percé de part en part.

(Il a tué Aanok ! Il a tué Aanok ! Il peut me faire subir ce qu'il veut,= : m'humilier, me blesser, me mutiler, me tuer, mais il ne peut pas faire ça, je le refuse !)

Une larme se met à perler au coin de mon œil droit, avant de glisser sur le poils de mes joues.

(Il n'a pas le droit ! Ces humains sont la pire engeance que j'ai jamais connu ! Ils mériteraient tous de mourir lentement un par un dans des souffrances inimaginables.)

Une seconde larme coule tandis que la première vient s'écraser au sol.

(Il va connaître ma fureur, on ne me défie pas, moi, un Liykor car il s'agissait d'un de ceux que je considère comme digne de ma confiance. Je ne l'avait rencontré qu'il y a un mois de cela mais c'était …)

« … Mon ami ! »

Mon bras gauche repousse soudainement le droit, qui part momentanément en arrière avant de revenir sur le devant, frapper l'épée de mon ennemi. Le choc est si violent que la lame sur mon brassard se retrouve amputé de la moitié de sa substance. Malgré tout, je n'abandonne pas, après tout, nous somme dix huit contre un. Mon deuxième coup part en direction de sa tête, mais ce n'est pas la lame que j'utilise, c'est mon poing, un poing fermé, empli de toute ma haine. Un horrible craquement retentit au contact, et le nez de mon adversaire se met à déverser un liquide qui ne devrait pas sortir de là en temps normal.

Ma main est le lieu d'une souffrance des plus intense, mais malgré tout, elle repart pour un second assaut. J'attrape ensuite son bras,me retourne, et cette fois, lui fait tester la saveur de mon coude. J'en profite pour le faire laisser tomber son épée.

Puis, je l'attrape par le col, et le soulève de terre, aussi haut que ma rage est forte.

Je ne me souviens pas de la suite, à partir de cet instant tout se brouille dans ma tête, je n'ai vu que des ombres floues et des jeux de lumières et entendu des cris de douleur. Quand ma vision redevient normal, je me retrouve au milieu d'une cabane dévastée par un âpre combat, celui qui s'est déroulé entre la vertu et la couardise, celui qui s'est déroulé entre une amitié forte, et la bassesse d'un être abject ne méritant que méprise.

Au centre de la cabane se trouve deux cadavre, celui d'un héros s'étant sacrifié pour un simple loup répugnant, détesté de tous, et celui d'un esclavagiste qui participa au malheur de millier d'êtres, celui d'autres êtres humains, comme lui, qu'il a ruiné, et surtout celui de bêtes n'ayant jamais rien demandé à personne.

Je porte le petit corps du rat à l'extérieur de la cabane, et le laisse devant ses dix-sept congénère, qui pour rendre hommage à sa dépouille, le dévore.

(C'est leur coutume. Ils lui font honneur en trouvant une utilité à son corps une fois que la fin vient le trouver.)

Une fois le travail terminé, je laisse ici le carnage et la dépouille d'Aanok dont les os retourneront à la terre dont il est issu.

J'ai l'impression d'être plusieurs. Une partie de moi se réjouit devant la mort de ces six humains, l'autre déplore le sacrifice qui fût exigé. L'une se délecte de ce doux battement d'un cœur maintenant apaisé, encore meilleur que celui rapide d'une vengeance inachevé, tandis que l'autre est pleine de tristesse pour ce rat, qui était bien plus humain que les humains eux-mêmes.

Soudain, une douleur subite dans le dos m'arrache un gémissement. L'adrénaline avait du contenir la douleur, mais maintenant elle revient.

(Je dois retourner au temple des plaisirs, ma mission est terminé, et j'ai des blessures à faire panser.)

Pour l'instant je reste assis à côté du squelette de mon ami fidèle. Je suis bien ici, et cette sensation, celle de la vengeance accompli, allié au plaisir que procure le fait de réfléchir à tout, et surtout au néant, ne m'incite pas au départ. Soudain, comme une douce mélopée, s'échappe de ma bouche ces quelques verts.

« Ici cinq brigands assemblés,
Là bas un jeune loup vaillant,
Par eux captif deux ans durant.
Il lui fallait bien se dresser.
Armé seulement de ses griffes
Comment pouvait-il triompher ?
De puissant compagnons, trouver
Il lui fallait. Au pied de son if,
Et enfermé dans sa prison
Que pouvait-il bien espérer
Si ce n'est quelques rats peu frais ?
Sont ils de puissant compagnons ?
Et c'est bien avec eux pourtant,
Que le loup y va en chantant.
Ce n'étaient pas de grand guerrier,
Mais forte était leur amitié.
L'arc, la hache, le fouet et l'épée,
à ces pièges de chasse, alliés,
N'avaient pas de quoi, la mêlée,
Ne serait-ce un jour surmonter.
Mais l'un de ces rats fut tué.
Du loup, la colère libéré,
Que rien ne pouvait entraver,
A détruit ce qui l'a causé
De l'épée, peu en est resté.
Une fois le travail terminé
Et ce courageux rat en terre,
d'abord dévoré par ses pairs,
Le courageux loup repartit
Laissant le soin de son ami
A la terre qui l'avait vu naitre
Et aux brebis venu pour paître. »


Je souris devant ces paroles que j'ai moi même prononcé, et me relève, car j'ai un rapport à faire.

_________________
Lockbaal/rôdeur/niveau 4

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Les chroniques de Lockbaal


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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 11 Juin 2010 18:53 
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LES ALENTOURS DE KENDRA KAR


RENCONTRE FORTUITE


Une brume printanière recouvrait les prés où serpentait la route de terre battue. De larges ornières formaient un rail où parfois les roues s’enfonçaient bringuebalant le chariot en tout sens, poussant ses occupants à s’accrocher aux ridelles. Un silence ouaté assourdissait les sons. L’humidité de l’air perlait sous forme de petites gouttes cristallines au bout de leurs capuches... Le crissement lancinant des roues ferrées de la roulotte sur les cailloux de la route hypnotisait les deux jeunes femmes, qui dodelinaient du chef. Chantepluie silencieux était réfugié dans ses pensées une longue pipe au bec et fixait droit devant eux au delà de la tête du cheval la grisaille du brouillard.
La nuit avait été longue arrosée, un peu trop fêtarde, pour le l’homme et sa compagne d’un soir avait largement pourvu à une longue nuit… Cependant il réfléchissait aux autres choses qui s’étaient passées, à cet incident qui l’avait troublé… A la disparition de l’Humoran dans la nuit et un de ces contacts…
Peu accoutumée par un tel silence de la part du troubadour, Ilda tournait sa langue dans sa bouche dans une hésitation à rompre le calme apparent. Elle avait remarqué que son amie jetait parfois des regards discrets à Chantepluie, restait songeuse et était bien silencieuse aussi.
Quelque chose te trouble mon amie, pourquoi ne m’as-tu pas parlé ce matin ? Pourquoi es-tu restée aussi froide depuis ton réveil ? ) Se dit-elle.
Ilda s’en voulait d’avoir succombé à l’appel de la fête et délaissé sa compagne… Elle ne savait que trop que la jeune Humoran ne connaissait rien de la vie citadine des us et coutumes et qu’elle avait dû se sentir pas du tout à sa place. Cela n’étonnait pas Ilda de l’avoir trouvé dormant à poing fermé dans le foin dans la grange. Son comportement étrange surprenait tout de même la jeune fille.

D’un coup, à sa surprise N’Kpa rompit la quiétude silencieuse :


Chantepluie, qui était l’homme sous sa capuche à qui vous avez parlé hier soir ? Car bien après, j’ai remarqué qu’il quittait la salle avant de disparaître? un silence de quelques secondes… Et aussi avez-vous entendu parlé de ces gens qui auraient été enlevés, qui auraient disparu et reviennent en disant avoir été torturé par des monstres ou qui ont perdu leur âme ?…

Les questions avaient fusé sans retenue et sans introduction. La jeune Humoran naïve affichait une mine perturbée. Elle n’imaginait pas vraiment risquer de se mettre en danger en posant des questions si abruptes… Surtout après la nuit qu’elle avait vécu et ce qu’elle avait vu.
Ilda qui la connaissait mieux ouvrit des yeux immenses, le doute qu’elle laissait planer et l’indécence de sa première question la laissa interloqué, ainsi que son manque de retenue. Elle surprenait toute de même le sens d’observation de son amie. Observant Chantepluie puis N’Kpa, elle la découvrait tendue les traits tirés. Elle posa une main sur le bras de son amie dans un geste rassurant. N’Kpa sursauta lui jeta un regard foudroyant, L’adolescente retira sa main surprise par son expression. Chantepluie, mit une bonne minute avant de prendre la parole. Il arrêta la roulotte, retira de sa bouche la pipe de terre, souffla un petit nuage gris odoriférant et afficha un sourire en coin :


… Hum ! Oui da ! bien sûr que j’ai entendu parler de ces choses étranges… de ses « rumeurs ».
Jeune fille, il ne faut pas prêter foi à toutes ses histoires entendues. Tu apprendras que la langue humaine a un côté magique d’enfler, déformer dans de grandes proportions la réalité…
Souvent elle fait remonter à la surface les peurs de ceux qui les colportent. Seuls nous les gens du voyage, chansonniers pouvons manipuler les histoires pour en faire des contes ou des légendes… parfois volontairement, nous jouons avec les mots, les expressions, les intonations, pour en faire quelque chose en une adéquation d’un instant, d’une humeur ou un désir ou simplement d’une réalité… c’est notre métier.
Mais le commun lui, déforme la parole entendue, comme je viens de le dire… Donc il est probable que dans cela il y a un fond de vérité, mais je doute et crois plus au résultat des craintes et fantasmes des plébéiens...


Un petit silence… L’homme n’avait pas quitté du regard l’encolure du cheval qui s‘ébrouait faisant voler sa crinière. Il n’avait pas répondu à la première question de la jeune femme. N’Kpa ne l’avait pas quitté des yeux. Ilda restait songeuse et même inquiète… Lançait un regard à l’un et l’autre.

… (Par Gaïa, que t’arrive t-il N’Kpa, pourquoi ce comportement, qu’est ce qui te rend aussi… soupçonneuse ? Tu sembles avoir un doute sur notre joyeux bienfaiteur, j’aurais aimé que tu m’en parles avant. As-tu découvert quelque chose de louche dans la roulotte de Chantepluie ? Pourquoi as-tu disparu cette nuit ? Qu’as-tu fait ? Ou qu’as-tu vu, que tu m’as caché ?… )...

Chantepluie, restait pensif, sans expression. Derrière son masque, il cogitait le pourquoi de la question de la jeune Humoran. (Ce pourait-il que tu aies vu celui qui a forcé ma porte ? Ou étais-ce toi N’Kpa, qui a fait ça et comment, avec quoi ? Cacherais-tu des talents ou une autre personnalité comme bien d’autres ? Ou bien est ce « salopard » de Graindeson ce « trou d’cul terreux » qui a essayé de me doubler, de dérober le sujet de notre discussion ? J’vais devoir lui reparler quand j’lui remettrais la main dessus… Mais en attendant, je dois garder un œil sur ses deux donzelles et surtout l’Humoran ! ) Il allait devoir jouer serré avec les deux jeunes femmes. Car l’Humoran lui semblait trop soupçonneuse et par trop directe et bavarde… Cependant, cela risquait de lui jouer un tour si elle n’apprenait pas à tenir sa langue. Il tacherait de lui faire comprendra à sa manière…

… Mademoiselle, croyez vous que je sois le seul troubadour itinérant ? Comment pensez vous que je puisse raconter des histoires, si personne ne me dit rien ? Je ne sais pourquoi vous êtes tendue ce matin et soudainement craintive voir… Y aurait-il des choses que vous auriez à me reprocher … ou a me dire ?

Ilda regardait son amie avec insistance.
Lui se tourna à ce moment vers l’Humoran, un visage impassible et froid, un léger rictus en coin. Son ton habituellement enjoué était devenu glacial. Son regard azur pénétrant croisa celui doré de la jeune femme un instant hypnotisé… N’Kpa décontenancée mal à l’aise dandina sur le siège. Elle eu l’impression qu’il lisait dans ses pensées comme dans un livre ouvert… Elle prit peur et détourna la tête une boule à l’estomac, une sueur froide dégoulinait sur son échine. Quelque chose la faisait parfois trembler chez cet homme. Comme un instinct qui l’avertissait d’un risque. Mais rien ne laissait pourtant supposer que cet homme gentil serviable puisse être dangereux…
… Pourtant…
Les deux filles, depuis leur rencontre avec Chantepluie n’avaient jamais eu le droit de pénétrer dans la roulotte. Il gardait jalousement la porte close et verrouillée. Au début cela ne leur avait pas vraiment posé de soucis ou de curiosité, ou même chagriné.
Mais maintenant, après cette étrange soirée où N’Kpa avait découvert une autre facette de l’homme, entendu et vu des choses, elle aurait aimé avoir des explications sur ce qu’elle avait découvert.
Elle tremblait encore à l’idée que l’homme ce soit aperçu de quelque chose… Bien sur, le temps lui avait manqué pour en parler avec Ilda.
Le matin du départ avait été si précipité vu l’heure tardive, poussé par Chantepluie qui souhaitait arriver avant la nuit à Kendra Kâr, que les deux jeunes femmes n’avaient pas eu le temps de se retrouver.
N’Kpa frissonnait et le secret qu’elle avait découvert lui brûlait les lèvres, mais la mettait en danger… Elle en était consciente, ou du moins elle le sentait bien …


****


… La soirée battait son plein à l’intérieur de l’auberge, la musique, les rire et parfois des cris troublaient le silence de la cour endormie et plongée dans le noir. Dans les boxes s’ébrouait parfois un cheval, ou un autre cognait du sabot sur le sol de terre battue. La roulotte du troubadour était là, toute seule dans la grange.
N’Kpa fatiguée par le bruit, les assauts des hommes et le départ de son amie au bras d’un jeune homme, l’avait poussé à sortir pour un besoin de calme et une curiosité malsaine. Elle s’approcha du chariot, le contourna et se trouva face à la petite porte. Le manque de lumière ne la gênait guère. Elle s’arrêta, écouta les sons divers, surpris le feulement d’un chat rôdeur, les couinements et petits pas d’un rat au-dessus d’elle dans la charpente de la grange. Elle respira plus calmement et calma son cœur un peu emballé.
Piquée par l’interdit de Chantepluie, elle s’était convaincue au cours de la soirée de profiter de son absence pour découvrir ce qu’il gardait avec tant de jalousie.
Après un examen rapide, la jeune femme du se rendre compte qu’un système étrange pour elle maintenait la porte scellée à l’encadrement. Un petit bloc de métal troué en son centre, pendu à un arceau passait au milieu d’un loquet empêchant quiconque de déverrouiller la barre. N’Kpa pencha la tête à droite et à gauche avec un air interloquée. Elle devait se rendre à l’évidence être incapable d’ouvrir cela…


(Ma fille tu es bien stupide ! Comment vas-tu faire pour te débarrasser de cette chose avec soin sans risquer de te trahir ?… J’en rage de ne pas avoir réfléchi avant… Il ne te reste plus qu’à te cacher et attendre qu’il arrive pour tenter une approche discrète quand il ouvrira… )

Elle chercha autour d’elle et repéra l’échelle de bois qui permettait d’accéder à l’étage de la grange servant de stockage pour la paille.

(Voilà, je pourrais de là-haut surveiller et peut-être surprendre Chantepluie… )

Elle grimpait lorsque la porte arrière livra un rayon de lumière à la cour plongée dans le noir. Une ombre se glissa en silence et disparue dans les ombres des bâtiments… N’Kpa se tassa dans la paille et tendit l’oreille, tous ses sens aux aguets. Un nouveau bruit en dessous l’informa que l’intrus était là. Elle jeta un œil sans trop bouger, des fétus de pailles glissèrent à travers le plancher… N’Kpa retint son souffle… Elle aperçu l’homme encapuchonné qu’elle reconnu lorsqu’il releva la tête, intrigué... celui-là même avec qui Chantepluie avait discuté auparavant… L’homme reprit son travail et en quelques secondes un clic sonore retenti, l’homme disparut à l’intérieur. La jeune femme, le cœur battant se laissa glisser en bas aussi silencieusement qu’un chat. A l’intérieur, des bruits de fouille empêchait l’homme de percevoir ceux provenant de l’extérieur. Tant mieux car l’échelle de bois craqua soit le poids de l’Humoran.
N’Kpa jeta un œil rapide dans l’entrebâillement de la porte. Il était de dos, une lanterne allumée au-dessus de lui projetait une lumière blafarde et des ombres accentuées. Il fouillait un coffre avec fébrilité. La jeune femme se saisit d’une fourche tourna le manche vers l’homme s’approcha avec précaution… l’instinct l’avertit du danger, le voleur se retourna violemment, porta la main à sa ceinture. N’Kpa lui envoya un coup en plein plexus lui coupant la respiration et frappa un deuxième coup violent sur le crâne. L’homme fit un bond percuta les étagères, fit tomber des fioles dans un bruit fracassant et s‘effondra sonné.
Un moment d’hésitation, un regard en arrière, l’oreille tendue… pas de bruit…
Alors elle tira l’homme par les pieds, le sortit de la roulotte. Elle prit le temps de fouiller l’individu, il portait une longue dague, un sac en bandoulière. Elle lui déroba une pochette de cuir contenant des petits outils étranges qu’elle glissa dans sa besace. Puis elle traîna l'individu avec peine dans un coin de la grange. Là avec de la ficelle en chanvre servant pour les bottes de paille, elle l'attacha puis le bâillonna d'un vieux torchons poussiéreux.


(Que venais-tu chercher dans la roulotte de Chantepluie avec tant d’empressement Homme inconnu?… Je n’ai peut-être pas beaucoup de temps pour retourner voir ce que cache notre troubadour… Dépêche toi ma fille… avant que l’autre revienne à lui… Ou que le propriétaire arrive… )
((( Pour N’Kpa l’idée de vole n’est pas un concept défini en soit. Dans la forêt et son éducation, tout était à tout le monde…)))

Elle retournait à la roulotte lorsqu’un bruit de pas lourds raclants sur le dallage, des chuchotements, les rires d’une femme la fit sursauter. Elle se jeta un œil et reconnut Chantepluie qui se traînait titubant vers son bien, accroché au cou d’une femme l’autre main sur sa croupe, son regard plongeait dans le décolleté avantageusement garni…


(Hi ! Hi ! Hi ! je constate que la fête de ce soir est joyeuse et réconfortante pour vous maître chansonnier. )

Le couple arriva devant la porte grande ouverte de la roulotte. Chantepluie resta quelques secondes sans réactions. Soudain, comme étrangement bien réveillé, il jeta un regard aux alentours, repoussa avec énergie la femme interloquée.

Hey ! doucement vieille ganache, tu m’as fait mal !

SILENCE ! … Tais toi…

Son œil brilla d’un éclat de colère lorsqu’il tata sa tunique au niveau de la poitrine et fit le tour du lieu. N’Kpa frémit et se blottit derrière une poutre. Chantepluie sortit un poignard et sauta dans la roulotte encore éclairée… retentit alors les sons d’objets, de bouteilles et autres objets entrechoqués, et le bruit d’un coffre que l’on referme. Il ressortit semble t-il en pétard éclairé par la petite lanterne à demi aveugle qui projetait un petit halo lumineux doré et soulignait ses traits dans un clair obscure effrayant.
Soudain, il se baissa ayant vu un petit reflet. Il ramassa quelque chose et referma la porte, un sourire de satisfaction. Le son du cadenas retentit. Il savoura cet instant la tête posé contre la porte et lâcha un grand soupir.


Allez, viens rentrons… Nous avons à parler gourgandine Hu ! Hu ! Hu ! … J’ai besoin que tu fasses chanter rossignol au son de tes baisers...

On t’a volé quelque chose ? Tu sais c’est étonnant car ici il n’y a jamais eu de vol…

Hm ! rien, non… tache de te taire, car autrement… Compris !

Oui… oui, je comprends, je, j’ai rien vu, rien entendu…

C’est dans ton intérêt femme ! Allez viens… Revenons aux choses sérieuses, j’ai fini mon travail, j’ai besoin de réconfort, zou ! …

Il lui lança une grande claque sur la croupe. Hey ! Goujat doucement ! Hi ! Hi ! Hi ! Ils reprirent le chemin de l’auberge d’un pas rapide et en bougonnant…

N’Kpa attendit un peu le retour au calme. Son cœur allait crever sa poitrine. Elle était frustrée, car la porte était à nouveau fermée par le petit bloc de métal.
Elle avait juste eu le temps de voir quantité de bouteilles, de pots et autres ustensiles ; toute une parois de la roulotte était prise par des petits casiers de rangement étiquetés.
Dans le fond de la grange, l’homme sembla émerger, grogna, N’Kpa se précipita et lui remit un coup sur le crâne… Elle était inquiète car qu’allait-elle pouvoir faire de cet homme ? Si elle le laissa là, Chantepluie ou quelqu’un d’autre pouvait le découvrir.
( Il m’a vu et peut-être dira t-il que c’est moi qui ai ouvert la porte, cassé des choses ? )
Alors elle décida de l’éloigner. Elle avait pu déceler une sortie en arrière de la grange. Elle débarra la porte jeta un œil à l’extérieur, cela donnait sur un petit-bois. Elle attrapa l’homme encore sonné sous les bras et le tira plus loin contre un arbre, avec toute l’énergie qui lui restait. Ses jambes étaient en guimauve, mais elle s’accrocha, le désarma en jetant son arme loin dans un fourré. Elle vérifia son bâillon et refit les nœuds des liens.
(Nous serons loin, lorsque tu seras libéré… enfin je l’espère… Adieu mystérieux homme de la nuit… )
Epuisée, elle décida de réintégrer sa couche dans la paille… Le sommeil mit longtemps à la saisir… Le soleil rosissait l’horizon…

****


… Le brouillard c’était levé en milieu de matinée. Le trio avait repris la route bringuebalé. Le silence avait reprit ses droits. Ilda avait juste essayé de dérider son amie en l’intéressant au paysage entourant la grande ville. Aux pâturages, avaient succédé les champs cultivés et les grosses fermes. Le monde affluait vers la grande cité, les chariots se multipliaient autant que les routes et les rencontres. Chantepluie était parfois hélé par des passants l’ayant reconnu. Il n’avait plus rien dit ou fait allusion à l’incident… Mais son attitude montrait qu’il se méfiait maintenant. En fin de journée leur équipage arrivait en vu de la ville. La jeune Humoran était stupéfaite ébaillie par le grandiose de celle-ci. Cuilnen ne lui avait pas fait cet effet, car incluse dans son environnement, utilisant avec ingéniosité la forêt, elle était plus discrète, intégrée. Mais Kendra kâr elle, étouffait dans son immense masse, ses remparts, ses tours, ses nuages d’oiseaux tournoyant au-dessus, ses fumées, ses odeurs et aussi le monde qui y grouillait.

Mesdemoiselles bien venue à la plus grande ville du monde connu. Kendra Kâr vous accueille, son port fluvial sur le grand fleuve Kennaris, ainsi que son jeune et bon roi Solennel VI… Vous y trouverez ce qu’il vous faut… Bientôt nos chemins se sépareront jusqu’à la prochaine fois.

N’Kpa allait mieux physiquement, sa blessure ne l’a faisait moins souffrir.Mais là devant cela elle se sentait une fois de plus oppressée et perdue. Elle se tourna vers son amie l’implorant du regard. Ilda la rassura d’un sourire. Elle devait tant à l’Humoran, elle allait retrouver ses parents et flambait de joie.

Oh ! Chantepluie, nous vous devons tant, j’aimais je ne vous remercierais assez de nous avoir apporter secours. Je bondis de joie à retrouver ma famille. Et vous où allez vous allez ?

Hum ! Jeune fille, j’ai quelques affaires à régler avant d’aller à la taverne de la tortue guerrière où je dois me produire dans un jour ou deux, voilà. Et Quand à votre dette et bien peut-être un jour j’aurais besoin de vous et je vous demanderais de vous en rappeler…
Hu ! Hu ! Hu ! Pour l’heure mesdemoiselles je vais vous laisser à l’entrée et si vos pas vous mènent pas loin d’une taverne où vous entendrez des chansons connues poussez la porte, j’y serai et vous accueillerai en invitées. Votre compagnie et votre beauté m’a tenu fort bonne compagnie durant se long voyage.


Ilda baissa la tête et rougit, N’kpa lui sourit mais garda ses distances. Leurs regards se croisèrent et en dirent plus long qu’un long discours. Chantepluie soudain s’adressa à N’Kpa :

N’Kpa, douce et intrigante jeune demoiselle je vais me permettre un dernier conseil : observez, apprenez et tenez votre langue, car ici vous n’êtes plus en compagnie de vos semblables. Les loups sont ici dans la basse cours et vous dévoreront au premier signe de faiblesse. Votre amie Ilda peut vous aider car il est possible que tous n’aiment pas trop votre charme sauvage. Si vous avez un quelconque besoin, faites le moi savoir et je ferais ce qui est en mon pouvoir pour vous aider. Conservez bien votre arme longue et discrète, elle peut être un avantage en ce lieu, mais attisera curiosité et convoitise… Quant à vos talents, soyez discrète et circonspecte… Bonne chance et à bientôt, nos chemins se croiseront à nouveau... bientôt, j’en suis sur.

N’Kpa avait écouté et serré fort contre elle les morceaux de la sarbacane démontés roulés dans un tissus. Elle posa sa main sur sa besace où elle dissimulait des instruments étranges pris à l’homme encapuchonné et pour lesquels elle n’avait aucune idée sur leur utilité. Elle se sentait coupable de ce vol et surtout transparente comme une l'eau d'une source.

Que Yuimen vous guide et vous protège chansonnier et... encore merci…

Ilda et N’Kpa descendirent du chariot le saluèrent et le regardèrent s’éloigner en direction des portes. Il les salua à son tour en leur faisant un signe la main levée sans se retourner.
La jeune humaine se tourna vers son amie, se mit à rire, attrapa sa main et l’attira en courant vers les poternes latérales où se groupaient les gens souhaitant rentrer. Des gardes en tenue bariolées filtraient le passage...





UNE ENTREE MOUVEMENTEE

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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Dim 24 Juil 2011 07:32, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 12 Juin 2010 00:59 
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<<Temple de Meno, Kendra-Kâr

Clopin Clopant.

La journée avait bien commencé et déjà Pitigre avait fait le tour des champs du coin. Ce petit chat au ventre blanc d’un an au maximum avait sur le dos un pelage roux strié de rayures un peu plus sombres. D’où son nom de Pitigre ou « Pitit tigre ». Se léchant les pattes sur le bord du petit sentier qui menait à sa maison, il avait le ventre bien plein. De la petite flaque d’eau où elle reste bien fraîche le matin, il avait bu la rosée. Puis il avait attrapé une musaraigne pour son petit déjeuner et enfin avait croqué quelques feuilles pour faire passer le tout. Pitigre était un vrai coq en pâte dans cette partie de Yuimen. Il vivait avec une fille. Elle s’appelait Leela.

Pitigre avait presque terminé sa toilette et s’apprêtait à mettre le cap pour le repas de midi sur la maison de Leela. Il avait déjà levé son arrière train quand un sabot noir gigantesque claqua sur le chemin à sa hauteur. Il fila se cacher dans les broussailles. Tremblant suite à l’arrivée inopinée de ce grand morceau de charbon qui avait faillit lui faire sauter le cœur à travers les yeux. La curiosité fut pourtant la plus forte. Il risqua un coup d’œil hors des hautes herbes. Sur le chemin, deux chevaux, un noir et un brun, se mouvaient avec indolence. Les cavaliers parlaient fort et semblaient joyeux. L’un d’eux était un enfant. Et s’il existait un type d’humain que Pitigre adorait particulièrement, c’était les enfants.

- Alors comme ça, tu as marché depuis Mertar jusqu’à Kendra-Kâr ? Tu as du temps à perdre ou tu n’avais pas de quoi te payer un cheval !
- Eh bien un peu des deux, pour être franc. On dit souvent que ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage.
- Ca c'est des idioties d'adorateurs du feu. Pour moi, rien ne vaut une bonne monture. Regarde Sorcha. Elle me suit depuis la fin de mon séminaire. Azdreval, l'elfe sombre, flattait de la main l'encolure de son énorme percheron.
- Elle est vraiment Magnifique. Bo-Kahn avait toujours été fasciné par la taille de l'animal.
- J'étais pas plus haut que toi, quand je l'ai achetée. Et crois moi, elle m'a coûté tout ce que j'avais. Mais je n'ai rien à regretter. Je devais avoir ton âge... enfin... l'équivalent elfique, je veux dire.
- Ah oui, tiens... Tu as quel âge au fait? Azdreval se fendit d'un petit éclat de rire ironique et se contenta d'un simple:
- S'il te plaît... Qui signifiait en gros " M'enfin, c'est évident non?"

Le chat était à présent sortit complètement de ses hautes herbes. Il s'était glissé au bord du chemin. Il était sûr que le gamin était un être d'une grande gentillesse. Parce que, des trois cavaliers, il est le seul à s'être assuré d'un coup d'oeil, que ce petit chat rondouillard qui faisait sa toilette au soleil, allait bien après le passage du cortège. Pitigre connaissait tous les recoins de tous les champs et le petit bosquet qui abritait sa maison comme sa poche. Il fila comme une flèche, la truffe fouettée par les herbes pour devancer les voyageurs en coupant à travers champs.

Bo-Kahn avait remarqué que le chemin s'enfonçait à présent dans l'ombre d'un bosquet de chênes. Il était presque midi quand la troupe s'aventura sous le couvert des arbres. Soulagé de trouver un peu d'ombre, Blast retira son chapeau de voyage qu'il attacha par le lien au pommeau de sa selle. Il avait chaud. Ils parcoururent encore le chemin pendant dix bonnes minutes à l'allure tranquille de limaces en vacances, et, comme sortit d'un rêve, Bo-kahn aperçut Pitigre.

Caché dans une clairière où on entendait le clapotis d'un court d'eau et le léger bruit reposant d'une cascade, une grande bâtisse de bois se dressait dans les calmes reflets verts et bleus de la forêt. Les murs étaient blanchis à la chaux. L'avant du bâtiment était ouvert sur toute sa longueur. On accédait sous le premier toit rouge qui se courbait pour remonter légèrement vers le ciel, à la façon d'un paggode, par un escalier qui menait sur une grande terrasse de bois vernis. Des effigies de Meno en bois, six exactement, soutenaient le premier étage au dessus de cette terrasse. Une ouverture donnait sur un long couloir et à l'autre bout, on pouvait voir également que cette paggode était ouverte sur la clairière.

Fièrement campé sur la dernière des trois marches qui menaient à la terrasse, Pitigre regardait les voyageurs avec intérêt. Le plus grand des trois aida le gamin à descendre et sauta à bas de son cheval. Il déchargea plusieurs sacs de matériel et une sorte de meuble avec des bretelles qui contenait des livres. L'autre, le troisième, était sombre et inquiétant. Pitigre en avait les moustaches toutes électrisées. Il sauta à bas du percheron sans un bruit, sa cape de cuir retombant autour de lui comme une ombre d'une légèreté surprenante. Immédiatement, le petit s'approcha, il avait sentit le calme et l'accueil du lieu. Il grimpa les deux premières marches. Il avait posé un genoux sur la seconde et s'était penché vers Pitigre.

Le chat s'étira de toute sa hauteur et les yeux mi-clos, il offrit son cou aux doigts agiles de l'enfant qui le gratiffia d'une série de gratouilles de bienvenus. Le chat se mit illico à ronronner tout son soul. Le gamin, avec un sourire de poupon se tourna vers les voyageurs et leur lança:

- Vous avez-vu? C'est le chat qu'Azdreval a faillit écrabouiller. Il doit connaître un raccourci.

Et comme toujours, Pitigre savait qu'il ne s'était pas trompé.

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MessagePosté: Jeu 17 Juin 2010 15:10 
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Le début de la réussite.

Alors que Pitigre entamait le second mouvement du concerto en ronron majeur exprimant ainsi tout le plaisir qu’il ressentait sous les caresses de Bo-Kahn, des pas se mirent à claquer dans le couloir qui menait à l’intérieur du temple. Pitigre jeta une œil derrière lui pour vérifier que ses pas légers appartenaient bien à la personne qu’il pensait. La jeune maîtresse, Leela. Une gamine de quatorze années pointa le bout de son nez hors d’une pièce. Elle portait un pantalon rouge et large sur ses pieds nus et une simple bande de tissus nouée en croix sur sa poitrine naissante. Affublée d’un large sourire avec les yeux pétillants que troublaient seulement quelques mèches rebelles de ses cheveux tressés dans le dos.

- Pitigre, tu es là petit monstre ? Il doit être l’heure de manger. Ou pas loin.


Elle ne remarqua pas de suite le petit bonhomme. Mais lorsqu’elle l’avait vu, elle lui adressa un sourire d’une largeur surdimensionnée. Elle appréciait les gens qui aiment les chats. Elle ouvrit la bouche, elle allait lui demander quelque chose mais soudain se figea. Elle porta les yeux sur Blast puis sur Azdreval. En posant le regard sur le haut-prêtre de Thimoros, elle se figea. Ses yeux s’écarquillèrent. Elle était presque terrifiée. Blast avança, une main levée devant lui à hauteur des hanches en signe de paix. Elle ne le laissa pas approcher, elle se retourna, fit trois pas en direction de l’intérieur et lança :

- MAITRE ! DES VOYAGEURS !

Celui qu’elle appelait Maître c’était un grand gaillard. Il mesurait bien 1m80, taillé dans la caillasse. Un visage de vieux briscard coupé au couteau et des yeux aussi gris que ses cheveux. Retenus par une barrette ornée d’une flamme au sommet du crâne ses cheveux cascadaient d’un gris profond dans son dos. Il portait une grande chemise de soie blanche et un pantalon de toile noire sur lequel se découpaient des flammes de tissus rouge. Son torse et ses bras, couturés de cicatrices, laissaient rouler les muscles comme des serpents sous un tapis. Il avait également une barbiche taillée en bouc.

Il sortit d’une pièce en refermant consciencieusement la porte derrière lui. Il s’avança sur la petite terrasse et se pencha calmement jusqu’à finir assis en tailleur sur le bois. Il posa les mains sur ses genoux et posa son regard sur les voyageurs. Il respirait fort et pourtant à un rythme régulier. Passant des uns aux autres avec des yeux qui semblaient percer les ténèbres du corps pour lire l’âme des gens. Blast remarqua le pendentif à l’effigie de la flamme de cuivre que portent les soldats de la lance ardente. Il eut un petit sourire et engagea la conversation.

- Je m’appelle Balisandre. Vous êtes ici chez vous. Ceci est un gîte. Vous pouvez rester tant que vous le voudrez. Mais je crois comprendre, d’après les informations que j’ai eues du temple de Meno, que vous n’êtes pas ici en villégiature.
- Non, en effet. Azdreval décrocha ses mots péniblement. Il était un peu mal à l’aise.
- Le temple vous a écris ?
- Tu dois être Blast. Volrick m’a envoyé un pigeon ce matin avant votre départ de Kendra-Kâr. Il m’a expliqué ce qui s’est passé. Benlor est un idiot. Il n’aurait jamais du attaquer de front. Blast le trouva fort bien renseigné pour un aubergiste. L’aubergiste tourna son regard sur Azdreval. Soyez néanmoins assurés de notre discrétion. Je me dois pourtant de vous rappeler les quelques règles qui régissent notre maison.
- Des règles ? Azdreval n’aimait pas les règles…
- Il vous faudra subvenir à vos besoins. Et j’attends de vous un respect irréprochable des lieus. Je sais que vous aurez beaucoup de choses à faire mais, que ça ne vous empêche pas de tout remettre à sa place.
- On est à l’école à présent ? L’air renfrogné d’Azdreval jeta un froid.
- Azdreval… s’il te plaît… On fera notre possible, d’accord ? Blast avait prit une voix douce pour calmer le cheval fou qui lui tenait lieu de compagnon.
- Je vous fais confiance Blast, Bo-Kahn… monseigneur. Lorsqu’il fut appelé par son titre, d’un seul coup Azdreval se détendit de manière palpable.

Balisandre se leva et se tournant, il entra à nouveau dans la pièce immédiatement à gauche de l’entrée. Il referma derrière lui. Leela s’était un peu rapprochée, le temps de la conversation, de Bo-Kahn et de Pitigre. Elle fourra ses doigts sous la fourrure du petit chat qui cambra le dos, ouvrant un peu la bouche pour laisser échapper un ronronnement plus puissant. Tout en faisant, elle regardait Bo-Kahn avec un large sourire plein de malice. Elle était assise sur le rebord de la terrasse, les pieds pendant dans le vide. Elle portait à la cheville droite un bracelet d’or avec une simple pierre de couleur bleue enchâssé dans le jonc qui lui ceignait sa jambe.

- Pitigre est un petit monstre, tu sais ? Il ne fait que manger… Et dormir.
- Il est un peu comme Blast alors !

Les deux enfants se mirent à pouffer et à glousser comme des poules en panique. Blast et Azdreval se chargèrent des paquets et des armes pour tout monter dans le dortoir. Du moins c’est ce qu’Azadreval avait dit à Blast. Ils remontèrent le long de ce temple décoré aux couleurs de Meno. Le bois était riche et omniprésent. Ils passèrent devant une pièce jonchée de coussins et de tables basses où l’on pouvait se sustenter. Une ouverture était obstruée de plusieurs bandes de tissus rouges larges et longues jusqu’au sol. Puis ils bifurquèrent à droit, dans un salon où les sofas se disputaient l’espace à de grands coussins moirés et colorés. Un escalier remontait le long du mur central.

Ils débouchèrent dans une grande salle. Un énorme grenier aux poutres apparentes. Sur le sol, soixante futons étaient alignés en six lignes distinctes. Certains semblaient occupés. Mais beaucoup étaient vides. Blast choisit deux futons près des fenêtres et des toits et Azdreval un Futon deux lignes plus loin à peu prêt au même niveau.

- Ici nous serons bien !
- Oui. Mais je te rappelle qu’on n’est pas là pour compter les pâquerettes. Demain il va falloir se mettre sérieusement au boulot, Lancaster.
- Oui… je sais.

Blast était un peu remué. Il repensait à la lame des vierges, à ce fou de Talméort qui pouvait prendre le contrôle du temple de Thimoros à tout moment. Mais pour le moment. Il avait faim.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 20 Juin 2010 18:53 
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« A la nuit il ne restait que le silence et les étoiles. »

La journée était passée comme un songe. Blast avait prit le temps de retirer la selle et le mors de son cheval. Il avait consciencieusement brossé ses flancs et curé ses sabots. Il avait même démêlé le crin de sa queue et de sa crinière. L’animal était à présent détendu et broutait paisiblement près de l’enceinte du gîte de Balisandre. Blast était debout sur la terrasse. Il regardait le cheval. Les bras croisés. Soudain, sa respiration se fit plus lente. Distante. Ses yeux se figèrent. Il écarquilla les paupières dans une mimique inexpressive qui donnait à son visage le ton des éternelles statues indécises. Tout se passa comme un flash. Rapide et incongru. Il le vit. Lui… Talméort le maudit.

La fureur de son regard alors que les coups de lames pleuvaient sur l’armure de Benlor. Les souvenirs perçus peine ancrés dans sa mémoire tant ils étaient diffus. La mémoire de la bataille. La folie qui brûlait dans les yeux de ce monstre alors même qu’il envoyait ses frelons gelés pour percer le cœur de Blast. Sa satisfaction et le début d’orgasme alors que la « lame des vierges » s’encastrait dans le socle qui deviendrait le manche de l’arme. Il imaginait ce pouvoir de cette entité. Les sons des voix des vierges. Le sang de Benlor sur le sol de la cathédrale. Le cri d’Azdreval qui arrêtait l’onde de froid propulsée par Valedra. Son harnois qui éclatait sous la puissance de l’assaut. Les bruits secs et nets des os qui cassaient sous les coups de pied et de poings qu’ils distribuaient pour sortir du temple. Et le soleil. La lumière du jour.

- Oh ! Tu dors ou quoi ? Blast sortit de sa torpeur avec dans les yeux incompréhension et surprise.
- Quoi ? Azdreval était juste à côté de Blast et le regardait avec un sourcil plus haut que l’autre. Dans ses yeux on pouvait lire une forme de pitié. Il soupira et articula calmement.
- Je disais que tu pues le vieux canasson, Lancaster. T’as gratté cette bestiole pendant des heures. Tu sens le crottin et la sueur. Tu ferais bien de te rafraîchir. Profite ! On est là pour un moment de toute façon.
Blast se huma avec concentration. Il respira ses pattes et ses bras. Sous ses aisselles aussi. En effet. C’était indéniable. On aurait dit qu’il avait passé la nuit aux écuries. Il adressa un regard embué, comme s’il se réveillait, à Azdreval. Un sourire amusé et il entra dans le temple. Remonta le couloir et se mit encore à penser à Talméort. Il ne s’en rendit pas compte mais, l’elfe lui emboita le pas. Ils remontèrent vers la porte bouchée de larges rideaux rouges. Une grande pièce coupée en deux par un grand rideau de toile rêche. Des crochets ouvragés au mur et une grande armoire de casiers. Dedans, des piles de serviettes blanches. Blast quitta ses bottes et empoigna une serviette. Il s’engouffra dans la partie des vestiaires réservée aux hommes. Un simple banc de bois vernis de cinq mètres de long sur deux de large. Il retira les bandes de cuir de ses bras, ses braies et sa ceinture. Accrochant le tout à un crochet, il ceignit la serviette qu’il venait de sortir du casier.

Azdreval l’avait laissé se déshabiller. Blast attrapa un baquet dans lequel un pain de savon et des brosses étaient disposés en fagot. Blast était dans ses pensées. Il était seul dans cette pièce. Le regard embués et encombré de ses pensées violentes et destructrices. Il s’avança au fond de la pièce qui donnait sur l’extérieur. Le bord de pierre, car le sol était de pierre polie, était trempé de bien cinq centimètres à la sortie extérieur. Il mit les pieds dans cette eau. Elle était chaude, comme il aimait. Plusieurs petit lézards rouges à taches noires, affublés de petites nageoires de peau distendue et d’ouïes comme les poissons, déguerpirent comme des flèches sur son passage. Blast tiqua un peu puis s’avança encore. Le soleil vint caresser sa peau. Il y avait là un immense bassin. Séparé en son centre par une avancée rocailleuse sur laquelle on avait élevé des poteaux de bois et tendu un grand linge. Un côté pour les hommes, un pour les dames. De grands saules pleureurs étaient plantés alentour pour protéger les baigneurs des assauts du soleil. Et sous la lumière filtrée par les branches, une vapeur s’élevait, bienfaisante et déjà relaxante. Blast s’avança vers le côté Homme. Descendant dans l’eau jusqu’à la taille et traînant le baquet flottant derrière lui.
Il se mit au fin fond du bassin, habité manifestement par une colonie de petits lézards rouges. Mais ils semblaient rester à bonne distance. Ce qui semblait bizarre, c’est que l’eau était chaude et d’une propreté extrême. Blast se savonna rapidement et frotta avec les brosses. Il trempa sa serviette et s’assis contre les pierres, bras et épaules hors de l’eau sur le rebord. Il pencha la tête en arrière. Sa serviette mouillée pliée sur son front. Il commençait à se laisser franchement aller. Quand un bruit d’eau qui bouge se fit entendre. Comme s’il n’était pas seul.

La forme s’assit plus loin que loin, mais presque à son vis-à-vis. Blast ouvrit un œil. Azdreval était assis, les bras croisés dans l’eau jusqu’aux épaules. Il avait les yeux fermés, la tête trempée et les cheveux retenus par un lacet de cuir noir. Blast allait lui parler. Mais il ne savait pas quoi lui dire. A vrai dire, il était loin de s’imaginer se retrouver complètement nu à côté du haut-prêtre de Thimoros, assassin de deux membres de son ordre, dans un bassin infesté de bestioles. Il laissa sa tête retomber en arrière. Puis la voix douce et mélodieuse d’Azdreval se fit entendre.

- Ils sont intelligents tu sais ?
- Pardon ?
- Les lézards. Ce sont des lézards carmins des sources. Ils peuvent vivre à plus de deux-cent dans des bassins ou des sources plus grands que celui-ci.
- Ah…
- Ils sont vivaces aussi. Ils cherchent tous de la nourriture pour tout le clan. Et trois d’entre eux se relayent pour réchauffer le bassin. Ils dégagent une énergie considérable qui les tue en même temps qu’elle les réchauffe et leur donne la vie. Ils viennent parfois se nourrir des saletés que tu as sur toi. Mais il faut rester un moment.
- Je… je savais pas.
- Ils avancent ensemble.
- Je vois.

- Tout comme nous, Lancaster. Il faut avancer ensemble. Je sais que tu es un peu perdu et certainement que tu m’en veux encore. Pour le gamin c’est pareil, sauf que lui, je m’en contrefous. On doit progresser. Toi et moi. Apprendre à s’endurcir.
- Tu as l’air de savoir de quoi tu parles là. Mais t’as pas la moindre idée de ce qu’on est venu faire ici, pas vrai ? Thimoros et Meno réunis. Tu parles. On nous a enterrés pour pas faire de vagues.
- J’y ai pensé aussi. Mais je crois que ton père est quelqu’un de sûr.
- Ce n’est pas le temple de Meno que je remets en question. Mais avec l’échec qui s’est produit l’autre jour avec Talméort, on est plutôt mal barrés.
- Tu devrais pas te faire de bile pour ça. Talméort est épaulé, il est puissant. Mais il n’a pas encore gagné. On va trouver un moyen de lui reprendre ce pouvoir.
- Coûte que coûte ?
- Coûte que coûte !

Il ne savait même pas par quoi commencer. Il ferma les yeux et laissa le temps défiler pour apaiser les plaies de son esprit. Il était secoué, certes. Mais maintenant était venu le temps de la reconstruction. Il fallait avancer. Azdreval avait raison. Et ces petits monstres allaient lui montrer une voie à suivre. La voie de l’union.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 1 Juil 2010 18:28 
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Dans un dernier sourire, le vendeur de chevaux vous salue.

« Je vous fais confiance. Bonne route ! »

Hallena, de son côté, est déjà juchée sur son vaillant étalon, à cru comme elle l’avait annoncé auparavant, et quitte les écuries en lançant son animal au petit trot dans les rues de la cité. Son aigle la suit au vol, planant au dessus et légèrement en arrière par rapport à la fière monture. Elle se dirige droit vers les portes, au trot rapide, comme si elle était hâtive de quitter des murs peu appréciés.

Vous passez sans encombre ces mêmes portes, assez dégagées en cette heure de la journée. Sitôt la ville derrière-vous, elle bifurque vers le Nord-Est, sans se soucier de la moindre route, et se lance dans une rapide chevauchée muette à travers les champs, prés et plaines aux alentours de Kendra Kâr, qui durera jusqu’au déclin du jour. En chevauchant, elle semble légère, habile et aérienne, comme si elle ne faisait qu’un avec sa monture. Elle ne décroit jamais la vitesse de son cheval, qui n’a pas l’air contrarié par cette allure…

Lorsque le ciel rougeoyant du crépuscule aura raison de votre bonne vision, elle freinera l’allure, et s’arrêtera totalement sous le couvert d’un petit bosquet d’une trentaine d’arbres plus ou moins anciens, parsemés de quelques buissons. Une pause pour la nuit, qu’elle semble impatiente de clore, déjà…

« Arrêtons-nous ici pour la nuit. Nous repartirons demain aux premières lueurs de l’aube. Soyez prêt. Montons notre camp. »

[Je te laisse décrire à ta guise le voyage, sommairement si tu n’es pas inspiré, ou plus longuement et avec plus d’emphase et de style si cette perspective de chevauchée sauvage t’inspire ! Pour ce qui est de la suite de sa phrase, je te laisse réagir comme bon te semble, et je la ferai réagir en fonction ! ^^]

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 5 Juil 2010 05:59 
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Écrit 5: Le début de toute une histoire



Au petit matin, Blink se réveilla lentement, bercer par le chants des oiseaux. Bien qu'il n'aime pas cela, il les appréciait, aujourd'hui. Il avait échapper à la mort, la veille.
Il ne voyait plus le monde pareil. Il n'avait jamais penser pouvoir mourir. Il n'y avait plutôt pas penser. Il se contentait de prendre la vie des gens, prendre leurs or, leurs objets, risquer sa vie, sans vraiment se rendre compte qu'il pouvait y passer.

Il se leva, et doucement, s'habilla avec ses vêtements, soigneusement poser sur la chaise. Son katana n'y était pas par contre. Il ne l'avait pas prit avec lui, et celui qui l'avait secourut ne l'avait bien sur pas ramener. Il se sentait démuni, ici, seul, désarmer, et loin de son repaire. Malgré son énorme envie de sortir rejoindre la ville, il préféra écouter les conseils de son sauveteur. Après tout, il avait l'air décider à le garder en vie.

Il rumina ses penser, durant une grande partie de la journée. Il avait faim, et la cabane était vide de toute nourriture. Il sortit alors, et vit non loin, une ferme, et à son coté, un petit troupeau de vache qui pâturait. Il ne fît que se servir d'une têtes, laissant la carcasse vide dans les prés et revint se mettre en sécurité dans la maisonnette. Au crépuscule, il entendit alors un cheval trotter non loin. Il devait s'agir de l'elfe, qui l'avait sauver. Mais Blink n'était pas rassurer. Il se mit de l'autre coté de la porte, et attendit, prêt à bondir sur sa cible.

L'homme s'arrêta, descendit de cheval, et se dirigea vers l'entré. Il ne frappa pas, et ouvrit la poignée sans hésitation. Le liykor lui sauta dessus, et entreprit de le bloquer. Mais en une fraction de secondes, il était étendu au sol, le visage vers le nouveau venu. Celui-ci s'adressa à lui.

"He bin, on reconnait plus ses vieux amis?! Bon d'accord, on ne c'est vu que hier, mais bon...je t'ai sauver la vie! Tu pourrais au moins me remercier, ou éviter de me sauter dessus à la moindre occasion."

Il l'aida à se relever, et l'assis sur un tabouret. Blink ne su que dire. Être maitrisé aussi facilement était rare pour lui. Certes, il ne s'était pas remis totalement de ses blessures, mais l'elfe l'avait étalé d'une facilité déconcertante! Il regarda celui-ci. c'était bien le même qu'il avait rencontrer la veille, à la taverne.

(J'aurai peut être mes réponses au moins.)

L'elfe poursuivait.

"Je suppose que tu te pose beaucoup de questions. Que tu ne sais pas pourquoi je sais tout de toi, et pourquoi je t'ai sauver. N'est-ce pas?"

Blink acquiesça.

Il continua dans la fouler.

"Je doit d'abord me présenter. Eonidil, conseiller et homme de main du chancelier de Bouhen. Je travail pour lui, et fais tout ce qu'il peut me demander. Je le conseil aussi, lorsqu'il en a besoin."

Le mi-loup eu un sursaut. Pourquoi? Pourquoi un homme aussi important se tenait devant lui, et lui avait sauver la vie?
L'homme dû voir les interrogations de Blink, et s'empressa de continuer son récit, et un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

"Bon, pour faire simple. Je vous ai contacter, et vous ai sauver la vie, car le chancelier aimerai beaucoup profité de vos services. Mais vous me dire, pourquoi vous? Alors que des dizaines d'assassins bien plus expérimenter se balade partout sur Nirtim?! Et bien, parce que vous n'êtes rien! Vous aller devoir évoluer dans un milieu où les assassins se connaisse, et où personne ne passerai aperçut. Un bon assassin, sa se garde! Et sa fait jasé voyez-vous? Les gens haut placer les connaissent. Et nous, nous n'avons pas besoin de ça. Nous voulons faire tout ça discrètement."

Blink l'arrêta.

"Hola l'artiste! Je veut bien, tu ma sauver et tout le tralala! Jte remercie pour ça! Mais qui te dit que j'accepterai de bosser pour vous? Ça ma l'air vachement sérieux votre truc, et surtout très risquer!"

Le visage de Eonidil se crispa.

"Humm...Je savais bien que l'on arriverait vite à se "petit détail". He bien, Tu va le fair, car...Tu na pas le choix. Tu est maintenant rechercher par des assassin chevronner, des mercenaires, et cette histoire risque de ne pas mettre longtemps à arriver au oreilles du roi. Et donc, tu n'a pas trop le choix."

"Et pourquoi t'irai pas toi?! Ta l'air bon tireur, agile, et en plus, tu parle plutôt bien! Facile pour se fondre dans la masse bourgeoise!"

"Je suis, et je resterai, un homme convenable aux yeux de tous, moi. Je ne peut me permettre de passer dans l'ombre, et de quitter le chancelier ainsi. Je suis désoler, mais tu va devoir t'y collé. Tu na pas à t'inquiéter. Tu sera payer bien sur! Voici ton premier ordre de mission. Tu va te rendre à Oranan. Quand tu y sera, tu recevra toutes les consignes. Sur ce, bonne soirée."

Blink restât bouche bée. Il regardât l'elfe lui faire un signe, et partir en direction de sa monture.

(Décidément, j'ai pas fini! Moi qui pensait être tranquille un ou deux mois avec ma paie du contrat d'hier...)


Dernière édition par Rayd le Mer 18 Aoû 2010 14:59, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 5 Juil 2010 21:41 
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Inscription: Sam 26 Juin 2010 23:59
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Le monde de néquiète partie 1: Un nouvel arrivant pour un nouveau départ !
Dans l'ombre d'une grotte ... (Les terres cultivées autour de Kendra Kâr)

Cela faisait une bonne trentaine de minutes qu'ils couraient. à présent ils se trouvaient en plein milieux des champs de Kendra Kâr. La pluie c'était tut, mais le vent continuait à souffler. Les arbres étaient recouverts de gui et de lierre tandis que les gouttelettes d'eau faisaient briller l'herbe des champs en friches, cette terre était une véritable émeraude. Un paysage vraiment agréable à l'œil.

Le kidnappeur savait qu'une personne le poursuivait et une nouvelle force poussa ses jambes, il n'allait jamais se faire prendre. La vision de l'homme se brouillait, Il n'en pouvait plus, il fallait qu'il s'arrête. Non, tant qu'il n'était pas arrivé, il devait continuer. Une certaine folie animée le corps du kidnappeur, ses pensées étaient illogiques, c'était comme si on lui avait ouvert le crane pour le lui bourrer d'ineptie.

Le fou n'entendis plus l'étranger lui courir après, alors il se retourna et un sourire illumina son visage. L'homme en noir qui lui courrait après s'était arrêté, courbé sur lui-même, il était épuisé ou alors il n'avait plus assez de volonté pour continuer. Comme la jeune femme il était trop faible. Le dément sauta sur place par excitation, il mordit les lèvres de la petite fille avant de crier victoire. Il se retourna et s'enfuit euphorique. Personne ne pourrait le vaincre car, la volonté du démon Yooku l'accompagne car, ...

( ... Car, une proie qui pense être en sécurité est une proie inoffensive. )

Kiyomori épia l'homme qui s'enfuyait, le sourire aux lèvres. Il se redressa et jeta un coup d'œil amusé par terre. Peu importe s'il sortait du champ de vision de Kiyo car, la boue allait lui montrer le chemin. Il allait se gratter la joue lorsqu'il vit ses gants remplis de boue. Il marmonna quelques grossièretés avant d'aller frotter son gant sur une des barrières de bois. Une fois la boue enlevée il put se gratter à loisirs. Il se mit enfin en route, tout en espérant de ne pas arriver en retard. On lui a toujours appris que faire attendre les gens, était très malpoli.

En marche il put apprécier le paysage à sa guise. Il leva le nez au ciel et il vit des colonnes de lumière surgir d'entre les nuages noirs. Ces flèches lumineuses embrasaient les champs, l'herbes mouillées agissaient comme des milliers de petits miroirs et ils diffusèrent ainsi un éclat vert. Un vert si pure, qu'il émeut Kiyo. Depuis le début de ses voyages, Kiyomori a développé une certaine faiblesse pour les paysages qu'il a dû traverser. Le fanatique avait une sorte de don qui consistait à trouver beau, voir magique les panoramas les plus banals.

La boue le mena devant une petite forêt qui ne devait pas dépasser les trois hectares. Kiyo pénétra dans les bois. Il suivit tranquillement les empreinte de pas. Le passage était étriqué et cela devait être une vraie galère de passer sans avoir des éraflures causés par les branches. Malgré le nombre conséquent de branches cassées, dues au passage du kidnappeur, Kiyo eu du mal à se faufiler entre les arbustes. Il tomba nez à nez devant une grotte camouflé par du lierre et des broussailles.

Il n'hésita pas une seconde, et il pénétra dans la grotte. C'était une caverne naturelle. Les parois étaient irrégulières tout comme le sol sur lequel il marchait. Le parterre était humide et glissant, des filets d'eaux ruisselaient sur la roche craquelée. Des torches flamboyantes chassaient l'ombre de ces lieux. Il n'eut donc aucun mal a pénétré dans les entrailles de la terre. Kiyo resta le plus silencieux possible, le moindre bruit aurait résonné jusqu'à l'autre fou furieux. Il se demanda combien de temps sa descente allait continuer, jusqu'à ce qu'il sentit des dalles sous ses pieds. Il continua à marcher et les parois de la caverne ce firent plus régulières. C'était devenu un tunnel taillé par la main de l'homme, un couloir avec des fresques et des écrits sur ses murs. Les écritures étaient vielles, mais lisible. Tout en avançant, Kiyo lisait l'histoire que ses murs contaient.

"Il y a des siècles de notre aire.
Un démon tout puissant,
terrorisait les êtres vivants.
les êtres abjects le scellèrent.

Ce démon voulait
purifier nos esprits
de toutes nos rosseries.
il faut ce faire pardonner.

Nous les dévots,
serviteurs de ce démon,
avons obéis à ses propos
et nous lui avons fait des dons.

Des offrandes constituées
de chaires et de sangs,
Pendant toutes ces années
nos cœurs étaient ardents.

Mais jamais il n'est venu,
Pourtant nous l'avions attendu.
Les serviteurs de la lois,
nous ont arrêté eux qui n'avait pas la fois.

Moi le dernier des croyants,
Écrit pour nos enfants.
De ne pas oublier,
de le libérer !"


Le reste des écrit n'était que du bourrage de crâne, des boniments qui consistaient à émerveiller les faibles d'esprit. Kiyomori comprit alors que ce lieu était une ancienne secte. Une secte qui pratiquait des sacrifices humains. L'objectif du kidnappeur était devenu très clair pour le jeune homme, mais la manière dons le fou est arrivé à adhérer une secte morte depuis longtemps, resta très obscurs pour lui. Il avait dû tomber dans cette grotte par accident, c'était surement un natif de cette régions. Un simple paysan qui serait devenue fanatique ? Du jour au lendemain comme ça, il aurait voulu sacrifier un être humain, un enfant qui plus est. Cela parut peu probable aux yeux de Kiyo. Il y avait autre chose derrière tout ça.

Kiyo accéléra la cadence, maintenant qu'il connaissait le but du dément il n'avait plus de temps à perdre. Un problème surgit tout à coup, lorsque le fou verra Kiyo il s'empressera de tuer l'enfant. Il devait trouver un moyen de le pousser à abandonner un petit moment son offrande. Il devait jouer son jeu, lui montrer quelque chose d'improbable. On ne résonne pas un fanatique, on l'utilise. Kiyo essaya de récupérer quelques informations, mais à l'allure où il marchait il ne lisait que des bribes de phrase. Yooku par-ci, Yooku par-là, son nom était écrit partout, mais le nom de celui qui le scella, était nommé qu'une seule fois.

" C'est un misérable humain qui a scellé Yooku. Maudissait-le, oui, maudissait Néquiète l'infâme !"

Kiyo s'arrêta net lorsqu'il lue cette phrase. Une idée avait germé. Il devait maintenant l'exploiter, mais un cri née dans la folie tira Kiyo de ses pensées.

- Il n'est pas temps à la réflexion. Dit-il avant de courir à toute vitesse vers l'origine de se rire.

Il n'était plus temps de jouer la discrétion alors peu lui importait de faire du bruit, maintenant qu'il connaissait le nom de son sauveur.

-Néquiète, dit-il dans un souffle.

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